Wolfgang von Trips aurait pu devenir le premier pilote allemand champion du monde, mais le destin en a décidé autrement à Monza.
Il dispute sa première grande course automobile en 1954, lors des Mille Miglia, au volant d'une Porsche 356. Il participe exclusivement au championnat du monde des voitures de sport en 1955 et 1956, terminant deuxième des 6 Heures de Suède à Rabelof. Il se classe cinquième des 24 Heures du Mans avec une Porsche KG. Engagé par la Scuderia Ferrari pour participer à la Supercortemaggiore, il aurait également pu disputer sa première course de Formule 1 en Italie la même année. Mais un accident l'en empêche. L'année suivante, il commence l'aventure en Formule 1.
En F1 avec Ferrari
En 1957, Wolfgang fait donc ses premiers pas en Formule 1 au sein de la Scuderia Ferrari. Initialement non prévu pour participer à la course, il se retrouve finalement au volant de la Ferrari dès le Grand Prix d'Argentine. Il prend la relève sur la monoplace partagée avec Cesare Perdisa et Peter Collins, et termine sixième. Après ce début encourageant, il se qualifie à la neuvième place à Monaco. A la suite d'un accrochage entre trois voitures, dont deux Ferrari, il se retrouve en troisième position. Au 38e tour, il doit laisser sa voiture à Mike Hawthorn. L'Anglais ne fait que trois tours avant de lui rendre le volant, car il n'est pas à l'aise dans la voiture en raison de sa grande taille. A dix tours de l'arrivée, alors qu'il est toujours troisième, le moteur de sa Ferrari casse et il termine sa course dans un mur. Une semaine plus tard, lors des 1 000 km du Nürburgring, sa Ferrari 250 GT sort violemment de la piste et il se blesse gravement, ce qui l'oblige à être hospitalisé et à observer une longue période de convalescence. Il revient à Monza pour le Grand Prix d'Italie et réalise un coup d'éclat en montant sur la troisième marche du podium dès sa troisième course.
En 1958, Wolfgang entame sa première saison complète en Formule 1. Lors du Grand Prix de Monaco, il doit à nouveau abandonner à cause d'une casse moteur. Lors du Grand Prix suivant, en France, il réalise sa meilleure performance de la saison en montant sur la troisième marche du podium avec la nouvelle Ferrari D246. Sa saison se poursuit avec des fortunes diverses. Après un nouvel abandon au Grand Prix de Grande-Bretagne, il réalise une solide performance et termine quatrième devant son public au Grand Prix d'Allemagne. Il marque également des points au Grand Prix du Portugal en terminant cinquième. La dernière manche, à Monza, se termine malheureusement par un abandon à la suite d'un accident sans gravité, mais révélateur de son caractère parfois trop pressé en course, ce qui lui vaut encore des remarques sur son pilotage incisif. Parallèlement à la Formule 1, von Trips participe activement aux courses de voitures de sport : il se distingue en terminant deuxième aux 1 000 km de Buenos Aires et à la Targa Florio, puis il remporte une victoire hors championnat à Zeltweg sur une Porsche 718 RSK.
L'année suivante, Wolfgang vit une saison de transition, réduisant sa présence en Formule 1 tout en restant actif dans divers championnats de voitures de sport. Il ne participe qu'à deux Grands Prix cette année-là : il prend le départ du Grand Prix de Monaco sur une Porsche 718 de l'écurie Porsche KG, mais doit abandonner dès le premier tour à la suite d'un incident mécanique. Il retrouve Ferrari pour disputer la manche américaine, le Grand Prix des États-Unis, et termine la course à la sixième place. Il se concentre alors sur les courses de voitures de sport, notamment avec Porsche. Associé à Joakim Bonnier, il termine troisième des 12 Heures de Sebring, signant ainsi l'un de ses meilleurs résultats de l'année. Il se classe septième aux 1 000 km du Nürburgring et abandonne aux 24 Heures du Mans en raison d'un problème d'embrayage. Il s'illustre également dans des épreuves hors championnat réputées, comme le Grand Prix de Berlin, qu'il remporte en solitaire sur une Porsche 718 RSK.
En 1960, Wolfgang participe à sa deuxième saison complète en Formule 1. Cette saison, le championnat est cependant dominé par les Cooper à moteur arrière. Il dispute neuf Grands Prix et termine à plusieurs reprises dans les points. Il se classe notamment cinquième à trois reprises : lors de la première manche en Argentine, puis aux Pays-Bas et en Italie. Son meilleur résultat est une quatrième place lors du Grand Prix du Portugal, alors qu'il était sorti de la piste lors du premier tour et avait dû repartir dernier avec une Ferrari cabossée. A noter qu'aux États-Unis, il participe à la dernière manche au volant d'une Cooper, suite au forfait de Ferrari. Parallèlement à la Formule 1, il se distingue en Formule 2, où il remporte sa première victoire lors du Grand Prix de Syracuse. Ces performances lui permettent de terminer troisième du championnat de Formule 2. Il poursuit également ses engagements en voitures de sport et participe à plusieurs épreuves européennes.
En 1961, il commence par remporter la Targa Florio dans la catégorie des voitures de sport, puis se consacre pleinement au championnat du monde de Formule 1. Il entame sa saison au volant de la Ferrari 156. Après une quatrième place à Monaco malgré un abandon, il décroche sa première victoire en Formule 1 lors du Grand Prix des Pays-Bas à Zandvoort, devant son coéquipier Phil Hill. La saison se poursuit avec une deuxième place en Belgique, puis par un abandon en France. Il remporte ensuite son deuxième Grand Prix en Grande-Bretagne, à Aintree, et prend alors la tête du championnat devant Phil Hill. Il consolide sa place de leader en terminant deuxième en Allemagne. Lors du Grand Prix d'Italie à Monza, il obtient sa première pole position en Formule 1. Cependant, la course tourne au drame dès le deuxième tour, lorsqu'il s'accroche avec Jim Clark à l'approche de la Parabolica. Sa monoplace sort violemment de la piste, heurte un talus, puis s'envole dans les tribunes, causant la mort du pilote allemand ainsi que de quatorze spectateurs. C'est son coéquipier Phil Hill qui remporte la course et devient champion du monde.
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