Après une carrière décevante en Formule 1, Mika Salo a connu sur le tard quelques succès en Endurance.
La carrière de Mika Salo débute, comme beaucoup, en karting (quatre fois champion de Scandinavie). Il continue son ascension en Formule Ford (en 1987, où il termine deuxième), mais remporte les titres de Champion de Finlande, de Scandinavie et d'Europe de Formule Ford 1600, l'année suivante. En 1990, il livre une bataille pour le titre de F3 britanniques avec un autre Finlandais qui a grandi à quelques rues de lui, Mika Häkkinen. La victoire finale de ce dernier le catapulte en F1, avec le succès que l'on sait. Pendant ce temps, Salo court pendant trois années en F3000 allemande et japonaise.
Deux Mika en Formule 1
En 1994, un baquet chez Lotus lui est offert pour les deux dernières courses de la saison, le Japon (dixième) et l'Australie (abandon). Dès son arrivée dans le monde de la F1, il lance aux journalistes : «Le plus rapide des deux Mika n'est pas celui qu'on croit...». Pour l'année suivante, Mika signe chez Tyrrell, où il reste pour trois saisons.
Il est ainsi une des révélations de la saison 1995, s'imposant comme l'incontestable leader de Tyrrell face à Ukyo Katayama. La médiocrité de sa machine lui barre toutefois la route des points pendant longtemps. Il doit attendre le Grand Prix d'Italie en fin de saison pour marquer ses deux premiers points avec une cinquième place. Il termine ensuite sixième au Japon dans des conditions climatiques difficiles, puis de nouveau cinquième en Australie.
La saison 1996 débute idéalement pour le Finlandais puisqu'il inscrit cinq points lors des six premières courses. Mais par la suite, il souffre des insuffisances et des nombreux problèmes du moteur Yamaha de sa Tyrrell 024. S'il domine une nouvelle fois sans difficulté Katayama, son compteur de points reste bloqué à cinq jusqu'à la fin de la saison.
Mika rempile chez Tyrrell en 1997, au moment même où les choses commencent à sérieusement se compliquer dans une écurie en panne de liquidités. Il fait tout ce qu'il peut pour tirer quelque chose d'une 025 catastrophique, mais il n'obtient qu'une cinquième place à Monaco sur une piste humide et sans avoir effectué le moindre arrêt pour ravitailler, fait rarissime dans l'histoire de la F1 contemporaine ! En fin de saison, il se retrouve même de plus en plus souvent sur la dernière ligne de la grille de départ. De toutes façons, la fiabilité de sa monoplace est si mauvaise qu'il met souvent pied à terre avant la fin de l'épreuve. Il décide évidemment de quitter l'écurie à la fin de l'année.
Alors que l'on parle de lui comme d'un potentiel pilote Ferrari, Mika signe chez Arrows en 1998. Aux côtés de Pedro Diniz, le Finlandais ne réussit là encore guère de miracles au volant d'une monoplace médiocre. Végétant le plus souvent dans le ventre mou du peloton, Mika est victime d'un très grand nombre de pannes techniques et abandonne ainsi onze fois en seize Grands Prix. Dans ces conditions, il ne rentre qu'une seule fois dans les points, à Monaco et ce pour la troisième année consécutive en terminant quatrième de l'épreuve.
Paradoxalement, en 1999, alors qu'il se retrouve sans volant, Mika va signer la meilleure saison de sa carrière. En début d'année, il remplace au pied levé Ricardo Zonta chez BAR pendant trois courses. La médiocrité de la voiture ne lui permet pas de briller lors de ces épreuves, mais il termine tout de même septième au Grand Prix de Saint-Marin, à la porte des points.
Puis, à la suite de l'accident de Michael Schumacher à Silverstone, il remplace l'Allemand chez Ferrari. A ce moment, la lutte pour le titre se dessine entre son nouvel équipier Eddie Irvine et l'autre Mika, Häkkinen. Il va saisir cette chance unique qui lui est offerte pour montrer tout son potentiel. En Allemagne, alors qu'il mène l'épreuve après l'abandon de Häkkinen, il cède sa première place à Irvine après avoir mené la course. Il finit deuxième et assure un précieux doublé pour Ferrari. Irvine, après la cérémonie du podium, lui offre son trophée. Mika accroche plus tard un deuxième podium avec une troisième place à Monza. Ce sont d'ailleurs ses seuls points pour la Scuderia, car le bilan de l'intérim du Finlandais est assez mitigé : en dehors de ces deux beaux Grands Prix, il n'est pas toujours à la hauteur de la situation. Ainsi en Hongrie où il se qualifie dix-huitième et termine à une anonyme douzième place...En Malaisie, Schumacher reprend son volant ce qui met un terme à sa saison.
Mais ces six courses pour l'écurie italienne ne passent pas inaperçues. Peter Sauber l'engage pour 2000 comme premier pilote de son équipe, dans laquelle il retrouve Pedro Diniz. Au volant d'une monoplace fiable mais lente, Mika va marquer tous les points de l'équipe. Sixième à Imola et à Zeltweg, Cinquième à Monaco et Hockenheim, il finit le championnat avec six points au compteur, ce qui est globalement assez décevant. A 34 ans, Mika a désormais l'essentiel de sa carrière derrière lui et se cherche un dernier défi. Il le trouve avec le constructeur japonais Toyota.
Engagé par la marque japonaise pour le développement de la toute nouvelle Formule 1 100% made in Japan, il passe son année 2001 à accumuler des kilomètres en essai.
En 2002, il trouve logiquement place dans le baquet de la nouvelle écurie nippone aux côtés du vieux débutant Allan McNish. La saison débute bien avec un point dès l'ouverture de la saison en Australie (course marquée il est vrai par de nombreux abandons), puis un second acquis au Brésil. La suite de la saison est cependant moins bonne. Mika parvient certes à réussir quelques belles performances en qualifications, mais la Toyota n'est pas encore au niveau lui permettant de viser les points régulièrement. Pilote fiable, il parvient quand même à ramener la voiture à l'arrivée lors des six dernières courses de la saison. En fin d'année, Toyota décide de se séparer de ces deux pilotes. Mika se retrouve alors à 36 ans sans volant pour la saison 2003. Il annonce alors au Grand Prix de Belgique qu'il met un terme à sa carrière en Formule 1.
L'après F1
Mika se tourne en suite vers l'Endurance. Il est engagé par Audi Sport UK, l'équipe britannique engageant les Audi R8. Il termine ainsi sixième des 12 heures de Sebring. Il dispute également les 24 heures du Mans aux côtés de Perry McCarthy et Frank Biela, ou plutôt aurait dû les disputer puisque l'Audi tombe en panne d'essence au bout d'une heure, sans qu'il ait touché le volant.
La même année, Mika fait ses débuts outre-Atlantique en ChampCar. Il dispute en effet les dernières courses de la saison pour PKV Racing. Dès sa deuxième course, il obtient une belle troisième place à Miami puis une cinquième position à Mexico. Et pourtant, Mika ne trouve pas de volant dans cette discipline pour 2004 et sa brève carrière américaine s'arrête là.
Pour 2004, Mika, qui a conservé des liens avec Ferrari et donc avec le groupe Fiat, est chargé de développer la nouvelle Maserati MC12 GT. Il dispute en parallèle les 24 heures de Spa-Francorchamps sur une Ferrari, et manque un peu de remporter l'épreuve. En fin d'année, il fait débuter la Maserati dans le championnat FIA GT, associé à Andrea Bertolini. Leurs débuts sont très satisfaisants puisque les deux pilotes remportent les épreuves de Oschersleben et Zhuhai. En 2005, Maserati engage la MC12 dans le championnat American Le Mans Series pour l'équipe Risi Competizone, mais c'est un échec pour la marque italienne. Aux côtés de Fabrizio de Simone, Mika ne dispute qu'une seule course à Portland où il n'obtient qu'une neuvième place.
En 2006, il retourne en FIA GT et pilote une Ferrari F430 pour l'équipe italienne AF Corse. Il réalise une belle saison et termine troisième de la catégorie GT2. Il finit aussi premier dans sa catégorie aux 24 heures de Spa-Francorchamps.
Mika dispute aussi plusieurs épreuves en ALMS pour le Risi Competizone. L'équipe engage désormais des Ferrari et les résultats s'améliorent, permettant au duo formé par le Finlandais avec le Brésilien Jaime Melo ou avec le Français Stéphane Ortelli de remporter le titre dans la catégorie GT2.
En 2007, Mika et Melo conservent leur titre en ALMS, toujours pour Risi Competizone, avec huit victoires dans leur catégorie en douze épreuves. Le retour de Mika aux 24 heures du Mans n'est cependant pas satisfaisant, puisque la Ferrari est contrainte à l'abandon vers le milieu de l'épreuve. Il gagne aussi le Silverstone TT au volant d'une Maserati et aux côtés de Tomas Biagi.
La saison 2008 est moins bonne pour Mika et pour l'équipe Risi. Avec Melo, il doit assister impuissant à la perte de leur titre au profit des Porsche 997. Le Brésilien et le Finlandais ne l'emportent qu'une seule fois dans leur catégorie, à Mosport. Au Mans toutefois, son équipage composé de Gianmaria Bruni et de Melo remporte la victoire dans la catégorie GT2 devant une autre Ferrari de la Scuderia Italia.
[...]
Tony