Vieil ami d'Ayrton Senna avec qui il a couru en karting, Mauricio Gugelmin ne connaîtra pas une carrière automobile aussi brillante que celle de Magic.
Mauricio commence sa carrière automobile dans le karting avec Ayrton Senna comme adversaire. Il remporte ainsi le titre national en 1980, puis l'année suivante, décroche la couronne brésilienne de Formule FIAT. Avec Senna, il part en Europe courant d'abord en Formule Ford 1600, catégorie dans laquelle Mauricio va s'imposer lors de treize épreuves pour remporter en toute logique le titre britannique. Il passe en 1983 au championnat Formule Ford 2000 et décroche l'année suivante le titre européen de la discipline. Et en 1985, tout comme Ayrton Senna deux années plus tôt, il dispute le championnat de F3 avec West Surrey Racing et remporte le titre, mais avec une domination moins nette, il remporte trois courses tout comme ses plus sérieux adversaires Wallace, van Kouwen et Spence qui s'impose quatre fois. Cette même année, il remporte une victoire importante lors du Grand Prix de Macao, considéré comme l'équivalent du championnat du monde de F3.
Le pilote brésilien monte dans la hiérarchie et dispute le championnat de Formule 3000, toujours avec West Surrey Racing. Mais cette fois, la réussite n'est pas au rendez-vous, hormis quelques coups d'éclat comme à Vallelunga où il termine au pied du podium après être parti de la première ligne. La saison s'avère décevante, Mauricio manquant même la qualification au Mugello. Il part en 1987 chez Ralt Racing et disposant d'un matériel plus efficace, il entame la saison par son unique succès en F3000, à Silverstone. Fréquemment aux avant-postes, il doit faire face à une série noire de plusieurs courses où sa voiture le trahit. Mais ses deux pole positions et ses quatre podiums lui permettent de se tenir au niveau de son coéquipier Roberto Moreno, terminant avec un point en moins que Pupo. Et en 1988, il arrive en Formule 1, quatre années après Senna.
Mauricio débute chez March Racing. Ses débuts sont difficiles, la voiture manque de fiabilité, mais par la suite, à Silverstone, il se qualifie cinquième et malgré des conditions climatiques défavorables, il termine en quatrième position. Il marque deux autres points sur le Hungaroring. L'année suivante démarre en trombe pour Mauricio : avec la même voiture qu'en 1988, il effectue une belle remontée pour ponter sur son premier (et dernier) podium en F1, à la troisième place, à moins d'une dizaine de secondes du vainqueur, Nigel Mansell. Mais la suite de la saison sera bien décevante, d'abord par la fiabilité de la voiture qui fait défaut, et par la performance elle-même. Une exception cependant, la manche française où, accidenté lors du premier départ, il prend malgré tout le second départ et va réaliser le meilleur tour en course, tout en terminant avec neuf tours de retard !
En 1990, March change de nom, l'équipe subit de gros problèmes financiers et devient Leyton House. Mais la voiture est assez mauvaise, avec plusieurs non-qualifications, avec malgré tout un point marqué en Belgique.En 1991, Mauricio réussit toujours à se qualifier mais ne rentre jamais dans les points. Finalement, il décide de quitter cette équipe où une mauvaise ambiance régnait depuis un certain temps et décroche un volant dans l'équipe Jordan. Tous les efforts du brésilien ne suffiront pas à combler les lacunes de la voiture et de son moteur Yamaha. Il se qualifie toujours en fond de grille, sauf au Mexique, mais il ne couvre pas un tour que son moteur casse. A Imola, il termine septième, mais à un tour des points. A la fin de la saison, il ne dispose pas de volant pour 1993, c'est la fin de sa carrière en F1.
Mauricio va désormais se tourner vers le championnat de CART dès 1993, il court les trois dernières épreuves de la saison avec Dick Simon Racing. Et pour l'année suivante, il dispose d'un volant de titulaire avec l'équipe Chip Genassi. Une équipe avec un budget minimal qui reportait tous ses espoirs sur Michael Andretti, sans laisser à Mauricio l'assistance nécessaire pour briller. Après une année frustrante, il part chez Pac West en 1995, équipe avec laquelle Mauricio va courir tout le reste de sa carrière américaine, et de suite, la situation change, entamant la saison par une deuxième place à Miami, avec plusieurs autres places d'honneur, mène une partie de l'Indy 500 et termine l'année avec un autre podium.
Il termine deux autres fois sur le podium en 1996 et parvient à décrocher enfin une victoire en CART, sur le circuit de Vancouver en 1997. Cette même année, il décroche également trois poles position, pour finalement terminer quatrième au championnat. Le pilote brésilien décroche d'autres places d'honneur, pour renouer avec le podium en 2000 à Nazareth, puis en 2001, il décroche une nouvelle pole position à Cleveland. Cette même année, Mauricio est victime d'un accident sur le Texas Motor Sppedway. Avec des vitesses de près de 370 km/h, les pilotes sont soumis à des G d'ordre important, amenant maux de tête, vertiges, et Mauricio se crashe pendant les essais. La course sera annulée. A la fin de la saison, Mauricio prend sa retraite automobile, peut-être à cause de la mort de son fils.
Julien