Team Principal :
• Colin Chapman
(1958-1982)
➜ Peter Warr
(1983-1989)
➜ Rupert Manwaring
(1989-1990)
➜ Peter Collins
(1991-1994)
• Tony Fernandes
(2010-2011)
• Éric Boullier
(2012-2013)
➜ Gérard Lopez
(2014-2015)
Lotus est incontestablement l'une des plus brillantes écuries de la Formule 1. Son fondateur Colin Chapman contribua à cette réussite.

Après avoir terminé ses études d'ingénieur, Anthony Colin Bruce Chapman s'engage dans la Royal Air Force. En 1948, il modifie une vielle Austin Seven et la nomme Lotus MK I. Pourquoi a-t-il donné ce nom de fleur à ces voitures, lui seul le sait ...
II quitte l'armée en 1950 et commence à participer à quelques courses et devient même champion d'Angleterre de Formule 750 en 1951 au volant d'une Lotus MK III.
En 1952, il crée la Lotus Engineering Company, société qui construit et vend des voitures de course en kit. En 1953, il recrute des jeunes ingénieurs, les frères Mike et Franck Costin ainsi que Keith Duckworth (futur créateur du moteur Cosworth) afin de concevoir une voiture pour les 24 heures du Mans. En 1957, La Lotus Eleven y remporte le Prix de la Performance.
En 1956, Tony Vandervell, fondateur de Vanwall, demande à Chapman de lui concevoir une Formule 1. En 1957, Lotus construit sa 1re monoplace de Formule 2, la Lotus 12. Elle manque de peu la victoire à plusieurs reprises avec Colin Chapman à son volant.
Les débuts en Formule 1
L'année suivante, Lotus fait son entrée en Formule 1 lors du Grand Prix de Monaco 1958 avec une Lotus 12 modifiée. Les pilotes sont Cliff Allison et un ancien mécanicien, Graham Hill.
Lotus marque ses premiers points lors du Grand Prix de Belgique avec la quatrième place de Cliff Allison. En France, Lotus engage la Lotus 16 qui, au niveau de la carrosserie, est inspirée de la Vanwall conçue par Chapman en 1956.
En 1959, c'est Innes Ireland qui permet à l'écurie d'inscrire des points au championnat grâce à une quatrième place à Monaco et une cinquième place aux Etats-Unis. Avec seulement deux courses terminées sur sept, Graham Hill quitte Lotus pour BRM.
En 1960, avec le modèle 18, première Lotus à moteur arrière, Stirling Moss va réaliser la première pole position et remporter la première victoire de la marque sur le difficile circuit de Monaco, puis termine la saison en remportant le Grand Prix des Etats-Unis. A noter que Moss ne fait pas partie de l'écurie Team Lotus mais court pour le RRC Walker Racing Team.
Cette même année, un autre pilote arrive dans l'écurie, Jim Clark, qui avait accroché Colin Chapman lors d'une course à Brands Hatch. Pas trop rancunier, Colin décide de faire courir l'écossais, qui restera fidèle à Lotus tout au long de sa carrière. A Silverstone, on retrouve Ireland et Surtees, deux des trois pilotes du Team Lotus, sur le podium mais c'est Jack Brabham qui est sur la plus haute marche.
Au Portugal, Surtees réalise la 1re pole pour le Team Lotus tandis que Clark monte sur son 1er podium le lendemain.
Lotus est vice-champion des constructeurs derrière Cooper.
En 1961, un changement de réglementation (moteur de 1500 cm3) avantage les Ferrari, mieux préparées. Les Lotus sont contraintes d'utiliser des moteurs Climax adaptés aux F2. Mais Moss, toujours pour Rob Walker, n'a pas dit son dernier mot. Il remporte la victoire à Monaco, puis plus tard dans l'année en Allemagne. De son côté, Clark décroche deux podiums. Et à la fin de la saison, les Ferrari ayant décidées de ne pas courir le Grand Prix des Etats-Unis après la mort de Von Trips, Innes Ireland va décrocher, au volant d'une 21, son unique victoire en F1, et la 1re pour l'écurie officielle. Lotus est de nouveau vice-championne.
Le châssis monocoque
La saison suivante, les Lotus redeviennent compétitives grâce à une innovation de Chapman. En effet la nouvelle Lotus 25 à un châssis monocoque et non plus tubulaire. Jim Clark va remporter 3 courses (Belgique, France et Grande Bretagne). Au départ du dernier Grand Prix, en Afrique du Sud, Graham Hill et Jim Clark sont en lutte pour le titre de Champion du Monde mais le pilote Lotus doit obligatoirement l'emporter pour décrocher le titre.
Partant de la pole, Clark prend la tête de la course suivi par Hill. A vingt tours de l'arrivée, la Lotus est contrainte à l'abandon suite à une fuite d'huile consécutive à un boulon mal serré par un mécanicien. Graham Hill remporte la victoire et le titre.
L'écurie termine seconde au championnat pour la 3e année consécutive.
La saison 1963 sera enfin la bonne. Jim Clark, au volant de la Lotus 25, va écraser la concurrence, en remportant 7 des 10 courses de la saison, jamais un pilote n'avait réalisé pareille performance depuis Ascari en 1952. Jim décroche le titre mondial et à lui tout seul, il offre à Lotus la couronne constructeur.
Petit incident de parcours en 1964, Clark démarre bien la saison, mais au final c'est Surtees et Ferrari qui décrochent la victoire à la fin. Clark se rattrape en 1965, tout comme il y a deux ans, Jim écrase la concurrence avec six victoires et offre à lui et à son écurie un autre titre mondial, il remporte également les 500 Miles d'Indianapolis.
En 1966, Lotus doit changer de moteur. En effet, la réglementation a changé et Climax ne souhaite pas produire un moteur 3 litres. Chapman se tourne alors vers ses anciens ingénieurs qui ont entre-temps créé Cosworth. Ford accepte de fournir le V8 que Cosworth préparera. Néanmoins ce moteur ne pourra pas être disponible avant 1967, et Lotus doit équiper ses châssis avec un moteur BRM.
Les Brabham-Repco seront les meilleures voitures, et Clark ne remporte qu'une victoire, aux USA, au volant d'un Lotus 43 propulsé par un moteur BRM H16. Lotus n'est que 5e au classement constructeur.
Ford-Cosworth porteur
En 1967, Graham Hill est de retour chez Lotus. La nouvelle Lotus 49 n'étant pas prête pour le début de saison, Lotus va disputer les deux premières courses avec «anciennes" monoplaces. Mais pour la 3e manche aux Pays-Bas, les 49 équipées du nouveau Ford-Cosworth DFV sont bien là. Nouvelle innovation de Chapman, le moteur n'est pas monté dans le châssis mais il devient porteur et est boulonné à un demi-châssis à l'avant. Pour leur première participation, Hill réalise la pole position et Clark remporte la course.
Néanmoins, la Lotus souffre de petits défauts que ne rencontrent pas Brabham. Et c'est Dennis Hulme qui remporte le championnat, Clark est 3e, Hill 7e. Lotus est de nouveau 2e au championnat constructeur.
Le championnat 1968 commence de la plus belle manière pour Lotus. Jim Clark réalise la pole, le meilleur tour en course et remporte la première manche en Afrique du Sud. C'est même un doublé puisque Graham Hill termine quant à lui à la deuxième place.
Mais le 7 avril 1968, c'est la consternation Jim Clark se tue lors d'une course de Formule 2 sur le circuit d'Hockenheim en Allemagne. Un mois plus tard, le 7 mai, c'est Mike Spence qui trouve la mort au volant d'une Lotus lors d'une séance d'essais à Indianapolis. Colin Chapman déclare alors qu'il abandonne la course automobile avant de revenir sur sa décision quelques jours plus tard.
C'est donc Graham Hill qui devient le leader de l'écurie et Jackie Oliver est engagé comme second pilote. Pour la deuxième manche en Espagne, les Lotus deviennent sang et or, aux couleurs du premier sponsor extra-sportif de la F1, Gold Leaf. Hill redonne un peu le moral à son équipe en remportant la course. Pour la Grand Prix suivant à Monaco, Lotus innove encore. En effet, la nouvelle Lotus 49B est équipée d'ailerons fixés sur la calandre avant et d'un capot arrière en forme de déflecteur. Graham Hill remporte pour la 4e fois le Grand Prix de Monaco.
Après un gros passage à vide au milieu de la saison (5 abandons en 6 courses), Graham Hill voit Jackie Stewart et Dennis Hulme revenir sur lui. Pour le Grand Prix des Etats-Unis, Chapman confie une de ses voitures à un pilote local : Mario Andretti. Pour son premier Grand Prix, l'Américain décroche la pole position mais abandonne en course. Graham Hill remporte la dernière manche et son 2e titre de Champion du Monde au Mexique. Lotus est le premier constructeur à remporter le titre de Champion du Monde pour la 3e fois.
En 1969, Lotus engage Jochen Rindt. Le début de saison se fera avec une Lotus 49B. Pour Graham Hill le début de saison est plutôt bon puisque qu'après une 2e place en Afrique du Sud, il remporte pour la 5e fois le Grand Prix de Monaco. Pour Rindt, c'est beaucoup plus difficile car il est victime d'une légère fracture du crâne lors du Grand Prix d'Espagne et doit déclarer forfait pour Monaco. En fait, lors de la manche espagnole, les deux Lotus ont été victime toutes les deux d'une casse de leur aileron.
Chapman innove encore lors du Grand Prix de France en engageant, avec John Miles au volant, le Lotus 63, première F1 à quatre roues motrices. Chapman va vouloir, sans succès, imposer cette F1 à Hill et Rindt qui refusent de la piloter.
Rindt termine bien la saison puisque qu'il termine 2e en Italie, 3e au Canada avant de remporter le Grand Prix des Etats-Unis. Toutefois cette course est marquée par le grave accident de Graham Hill.
Bien qu'il fût tenté de quitter Lotus, Jochen Rindt reste avec Chapman pour la saison 1970 avec John Miles pour coéquipier. A peine remis de ses blessures, Graham Hill est toujours au volant d'une Lotus mais avec l'écurie de Rob Walker.
Rindt ne marque pas de points lors des deux premières courses, lors de la deuxième manche, Rindt pilote la nouvelle 72 mais sans résultats. A Monaco, Rindt, au volant d'une 49C, est deuxième en vue de l'arrivée lorsque Jack Brabham sort de la piste dans le dernier virage du dernier tour offrant ainsi la victoire au pilote Autrichien. Au Pays-Bas, Lotus est présente avec la nouvelle 72 pour ses 2 pilotes.
Jochen Rindt va alors, avec cette nouvelle Lotus, signer 4 victoires consécutives. Pour son Grand Prix national, Rindt espère l'emporter afin de s'assurer le titre. Il fait la pole, mais doit abandonner à la suite d'une casse moteur.
Lors des essais du Grand Prix d'Italie, la Lotus de Jochen Rindt s'encastre sous un rail de sécurité, tuant sur le coup le pilote Autrichien. Colin Chapman va être inculpé d'homicide par la justice italienne avant de bénéficier d'un non-lieu.
Emerson Fittipaldi, qui avait été engagé par Lotus depuis le Grand Prix de Grande Bretagne, devient alors le pilote n°1 de l'écurie. Le Brésilien va parfaitement remplir son rôle en remportant le Grand Prix des Etats-Unis, offrant ainsi le titre pilote, à titre posthume, à Jochen Rindt et le 4e titre constructeur à Lotus.
Lotus connaît un passage à vide en 1971 au point que l'écurie ne remporte aucune course ce qui ne lui été pas arrivé depuis 1960. Victime d'un accident de la route au début de l'année, Emerson Fittipaldi va mettre du temps à revenir au top de sa forme.
De plus, Colin Chapman va perdre du temps dans la mise au point d'une nouvelle voiture, la 56B à turbine Pratt & Whitney. Après la 63 à quatre roues motrices, c'est un nouvel échec pour Chapman.
Noir et or
En 1972, la livrée des Lotus change pour le noir et or avec l'arrivée d'un nouveau sponsor : John Player Special. Face à Tyrrell, l'écurie retrouve sa compétitivité et Emerson Fittipaldi gagne 5 courses. Il remporte le titre à la suite de sa victoire au Grand Prix d'Italie et Lotus s'adjuge un 5e titre constructeur grâce aux seuls points de Fittipaldi, ses coéquipiers, Wisell et Walker, n'ayant inscrit aucun point.
Pour 1973, l'écurie engage le jeune Suédois Ronnie Peterson. Le début de saison d'Emerson Fittipaldi est parfait puisque celui-ci monte six fois de suite sur le podium dont trois fois sur la plus haute marche. Cependant, il abandonne lors des quatre Grands Prix suivant alors que c'est Peterson qui enchaine les podiums. Le suédois va alors prendre l'ascendant sur le Brésilien qui va alors se fâcher avec l'écurie et la quitter pour rejoindre McLaren en 1974. Fittipaldi et Peterson terminent 2e et 3e au championnat derrière Jackie Stewart et offrent un 6e titre à Lotus.
En 1974, tous les espoirs reposent sur Ronnie Peterson et Jacky Ickx, mais malgré 3 victoires, dont une superbe victoire à Monaco, le Suédois ne pourra rivaliser avec son ancien coéquipier. Souhaitant remplacer la vieillissante Lotus 72, Chapman engage la 76 mais les pilotes ne l'apprécient guère et la 72 dans sa version E va poursuivre sa carrière.
Après une réduction drastique de son budget suite à la crise pétrolière, Lotus n'a pas d'autre choix que de continuer à aligner sa vielle 72 pour la saison 1975. Le bilan est catastrophique : 1 seul podium pour Ickx en Espagne. Le pilote Belge quitte d'ailleurs l'écurie au milieu de la saison. Lotus termine 7e du championnat constructeur avec seulement 9 points.
Pour le premier Grand Prix de la saison 1976, Lotus présente une nouvelle monoplace: la 77. Elle est pilotée par le duo Peterson / Andretti. Malheureusement pour Lotus, les deux pilotes, déçue par la non-compétitivité de la 77 vont quitter l'écurie. Ils sont remplacés par Gunnar Nilsson et Bob Evans, mais pour la quatrième manche, en Espagne, Mario Andretti, qui s'est laissé convaincre remplace Evans. Nilsson monte sur le podium en Espagne et en Autriche et Andretti l'imite aux Pays-Bas et au Canada. La saison se termine au Japon et sous des trombes d'eau, Mario Andretti s'impose. Lotus, 4e au championnat, termine loin de Ferrari mais est sur une phase ascendante.
L'effet de sol
En 1977, Colin Chapman révolutionne de nouveau la F1 en présentant une F1, la 78, basée sur le système des ailes d'avion inversées. Mario Andretti va remporter 4 victoires et décrocher 7 poles position, mais Niki Lauda et Ferrari, beaucoup plus régulier remportent les titres pilotes et constructeurs. Lotus est quant à elle vice-championne.
1978 voit le retour de Ronnie Peterson chez Lotus afin de seconder Marion Andretti. Lotus va dominer facilement ce championnat. Le constructeur Britannique remporte la moitié des 16 Grands Prix et réalise 12 poles ! Au soir de la 13e manche, Lotus décroche 7e titre de champion du monde et le titre pilote va se jouer entre ces deux pilotes.
Sur la grille de départ du Grand Prix d'Italie, Andretti est en pole alors que Peterson est sur la cinquième place. Juste après le départ, Peterson est impliqué dans un terrible carambolage. Le Suédois, les jambes brisées, est transporté à l'hôpital mais il décède le lendemain d'une embolie.
Changement de sponsor pour Lotus en 1979 avec l'arrivé de Martini. Carlos Reutemann est le nouveau coéquipier de Mario Andretti. Malheureusement pour eux, l'effet de sol de la Lotus a été copié et amélioré par la concurrence. La nouvelle 80 ne changera pas la donne et Lotus termine 4e au championnat sans avoir remporté une seule victoire.
Malgré l'arrivée du jeune espoir Elio de Angelis, la saison 1980 est encore pire que la précédente. Marion Andretti ne marque qu'un seul point de toute l'année alors que l'Italien ne va marquer que 13 points (dont un podium).
En 1981, Colin Chapman tente de faire courir une Lotus à double châssis (la 88), mais les autorités ne permettront jamais à Nigel Mansell et Elio de Angelis de courir en F1 avec cette voiture. Pour ne rien arranger, David Thieme, patron d'Essex et sponsor principal de l'écurie, est emprisonné pour fraude fiscale. Heureusement John Player Special vient suppléer Essex pour la fin de la saison. Lotus termine ce championnat à la 7e place.
La saison 1982 ne permet pas à Lotus de redresser la barre. Toutefois, lors du Grand Prix d'Autriche, suite à une série d'abandon devant lui, Elio de Angelis se retrouve en tête et résiste à Keke Rosberg pour l'emporter de seulement 5 centièmes de seconde.
C'est la dernière fois que l'on verra Colin Chapman lancer sa casquette pour fêter la victoire d'une de ses voitures. Le 16 décembre 1982, le génial fondateur de Lotus décède d'une crise cardiaque à l'âge de 54 ans.
L'aventure continue avec Renault
Après avoir été motorisé par Ford-Cosworth pendant 15 ans, Lotus décide d'utiliser un moteur Renault afin de bénéficier d'un turbo. Le moteur Français va être installé dans la nouvelle 93T et est confié uniquement à de Angelis, Mansell utilisant une 92 motorisé par Ford-Cosworth. Les premiers Grands Prix sont catastrophiques et Peter Warr, qui a remplacé Colin Chapman, décide d'engager Gérard Ducarouge comme directeur technique afin de concevoir une nouvelle monoplace. La 94T débute lors du Grand Prix de Grande Bretagne et se révèle beaucoup plus performante et permet à De Angelis de décrocher la pole au Grand Prix d'Europe tandis que Mansell monte sur son 1er podium. Lotus est 8e au championnat constructeur.
Pour la saison 1984, Lotus est semble-t-il prête à retrouver le succès. Mais, McLaren va dominer outrageusement ce championnat et les pilotes Lotus devront se contenter de quelques podiums (4 pour de Angelis, 2 pour Mansell). Elio de Angelis et Lotus terminent quand même 3e au championnat pilote et constructeur.
En 1985, pour remplacer Mansell, Lotus accueille un pilote qui s'est fait remarquer la saison précédente, Ayrton Senna. Dès sa deuxième course, au Portugal, Ayrton va remporter la victoire avec sa Lotus 97T malgré les trombes d'eau. A Imola, Elio de Angelis remporte la victoire avec une chance incroyable : dans le dernier tour, trois pilotes abandonnent et Prost d'abord vainqueur, sera disqualifié. Senna remporte une autre course en Belgique encore une fois sous la pluie. Avec 8 poles (dont 7 pour Senna), 3 victoires et 9 podiums, Lotus est de nouveau un «top team".
La saison 1986 commence fort pour Lotus et Senna. Après avoir terminé son Grand Prix national à la deuxième place, le Brésilien remporte la manche portugaise et occupe la tête du championnat. Prost va lui reprendre et les deux pilotes vont s'échanger la place de leader au championnat à chaque course. A l'issue du Grand Prix des Etats-Unis où Senna l'emporte, il compte 3 points d'avance sur le Français. Malheureusement pour lui, les deux Grand Prix suivants se soldent par un abandon et c'est maintenant Mansell et sa Williams qui occupe la tête du championnat. Après deux deuxième place, Senna reprend espoir mais une nouvelle fois il abandonne lors des 2 manches suivantes. Senna termine le championnat à la 4e place et Lotus à la 3e.
En jaune avec Honda
1987 marque l'arrivée du moteur Honda (Renault s'étant retiré) et d'un nouveau sponsor (Camel) pour Lotus. La nouvelle 99T est à présent toute jaune et est équipée d'une suspension active qui va être bien compliquée à régler. Comme en 1986, Senna vise le titre mais les Williams vont se révéler bien trop performantes. Néanmoins, après deux victoires consécutives (Monaco et Etats-Unis), Senna occupe la tête du championnat durant les trois manches suivantes. Mais c'est le chant du cygne pour Lotus... L'écurie termine de nouveau à la 3e place mais Senna quitte Lotus.
Grand Prix du Brésil 1988, la Lotus arbore la n°1. En effet, c'est Nelson Piquet, Champion du monde en titre qui a remplacé Ayrton Senna. Malheureusement pour lui, les Lotus (et le reste du plateau) ne seront jamais en mesure d'inquiéter les McLaren qui vont remporter 15 des 16 Grands Prix. Avec seulement 3 podiums en fin de saison, Lotus se classe 4e au championnat constructeur.
Le déclin
Lâché par Honda, Lotus doit se rabattre sur un moteur Judd. La saison 1989 est pire que la précédente. Lotus touche carrément le fond lors du Grand Prix de Belgique, où les deux Lotus ne parviennent pas à se qualifier...
En 1990, Lotus change de moteur, optant pour un Lamborghini, et de pilotes. Seul Derek Warwick parvient péniblement à marquer seulement 3 points au cours de la saison. Martin Donnelly est lui victime d'un terrible accident lord des essais du Grand Prix du Portugal est remplacé par Johnny Herbert pour les deux dernières manches. A l'issue de la saison, Lotus, 8e au championnat avec les 3 points de Warwick, perd son motoriste et son sponsor...
En 1991, Lotus est obligée de faire des économies si elle veut survivre. Le nombre de mécaniciens est réduit au minimum et les pilotes utiliseront le châssis de l'année précédente, légèrement évolué, qui sera motorisé par un Judd. Malgré les mauvaises performances de sa Lotus, Mika Hakkinen parvient néanmoins à démontrer à certain talent. L'écurie ne marquera des points que lors du Grand Prix de Saint Marin avec la 5e place d'Hakkinen et la 6e de Julian Bailey. Avec de nouveau 3 points au final, Lotus termine 9e au championnat.
Mika Hakkinen et Johnny Herbert débute la saison 1922 avec une 102D équipée d'un Ford-Cosworth. Le Britannique marque 1 point lors de la première manche, puis c'est au tour du Finlandais de ramener le point de la 6e place lors de la 2e manche. Avec la nouvelle 107, Hakkinen va entrer régulièrement dans les points avec deux belles quatrièmes places en France et en Hongrie. Lotus marque 13 points et termine à la 5e place.
Malgré les résultats de 1992, Lotus a toujours des problèmes de budget. La saison 1993 va ressembler à la précédente. Johnny Herbert va décrocher 3 quatrièmes places tandis qu'Alessandro Zanardi ne marque qu'un seul point de la saison. L'écurie marque 1 point de point qu'en 1992 et perd une place au championnat.
Malgré tout, Lotus parvient à se faire motorise par Mugen-Honda pour la saison 1994. La saison débute avec une évolution de la 107. Six pilotes vont se succéder au volant des Lotus cette saison et aucun ne parvient à inscrire le moindre point. Criblée de dettes et placé en redressement judiciaire, l'écurie est alors rachetée par David Hunt, frère de James Hunt, mais le Britannique ne parviendra pas à engager Lotus pour la saison 1995.
Après 37 ans de présence en F1, Lotus disparait des grilles de Formule 1.
Renaissance en Malaisie
Quinze ans plus tard, en 2009, la FIA ouvre l'accès à la F1 à de nouvelles petites équipes pour la saison 2010. Le gouvernement malaisien décide alors de recréer l'écurie Lotus, afin de promouvoir Proton. Cette équipe appartient conjointement à l'Etat malaisien et à un consortium d'entreprises, parmi lesquelles Proton. Tony Fernandes est nommé aux commandes tandis que l'expérimenté Mike Gascoyne est directeur technique.
L'équipe, qui court sous License Malaisienne, est basée à Norfolk en Angleterre et utilise des moteurs Cosworth, comme à la «grande époque ». Côté pilotes, Lotus engage une paire solide composée du vétéran italien Jarno Trulli et du Finlandais Heikki Kovalainen. Le Malaisien Fairuz Fauzy est quant à lui essayeur.
La monoplace, baptisée T127 afin de marquer la continuité avec les Lotus d'antan, est présentée, le 15 février 2010, ornée de la traditionnelle livrée verte.
Sans surprise, l'écurie ne parvient pas à inscrire le moindre point. Les meilleurs résultats sont une 12e place pour Heikki Kovalainen et une 13e pour Jarno Trulli.
Après avoir cassé son contrat avec Cosworth, Lotus équipe la nouvelle T128 avec un moteur Renault. L'autre changement concerne le nom de l'écurie. En effet, après s'être nommé "Lotus F1 Racing" en 2010, Tony Fernandes renomme l'écurie en "Team lotus", reprenant ainsi le nom historique. Proton, propriétaire de "Lotus Cars" engage alors une procédure judiciaire pour récupérer le nom Lotus car ils ont décidé de s'engager également en Formule 1.
En effet, Renault a cédé ses dernières parts à Genii Capital et l'écurie, à présent sponsorisée par Lotus Cars, se nomme "Lotus Renault GP", reprend les couleurs noir et or des Lotus des années 70 mais garde le nom de Renault pour ses châssis !
Malgré les changements, la saison 2011 va ressembler à la précédente avec comme meilleur résultat une 13e place.
En Mai 2011, la justice avait confirmé à Fernandes le droit d'utiliser le nom Lotus mais en Décembre 2011, Fernandes annonce que son équipe va à nouveau changer de nom pour s'appeler "Caterham F1 Team" laissant l'ancienne équipe Renault devenir officiellement l'équipe Lotus pour 2012.
Troisième vie
La nouvelle écurie se nomme donc "Lotus F1 Team". La monoplace est baptisée E20, car c'est la 20e monoplace construite dans l'usine d'Enstone. Coté pilotes, Lotus a réussi à convaincre Kimi Räikkönen de revenir en F1 après deux ans passé en WRC et Romain Grosjean est son coéquipier.
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