On attendait beaucoup de Bruno Giacomelli après de bons débuts, mais il n'aura pas une carrière en F1 aussi performante qu'elle aurait pu être.
Né à Brescia, Bruno arriva dans la Formule Ford italienne en 1972, courant sur une Tecno. L'année suivante est une année sans course, pour cause de service militaire. De retour à la compétition en 1974, il dispute le championnat de Formula Italie et remporte une première victoire sur le circuit du Mugello, puis remporte le titre l'année suivante. En 1976, il dispute les championnats britanniques de Formule 3, ShellSport et BP. Avec sa March-Troyota, il remporte deux victoires et le titre en ShellSport, et en BP, il s'impose 5 fois, dont quatre courses consécutives, pour finalement terminer vice-champion derrière Rupert Keegan.
L'équipe March porta toute son attention sur le pilote italien, et le fait piloter en Formule 2 en 1977. Bruno y remporte ses premières victoires, à Vallelunga, puis au Mugello. Toujours en Italie, il est engagé par McLaren comme troisième pilote et court son premier GP. Bien que Bruno participe à quelques courses en 1978, toujours sur McLaren, il reste focalisé sur la Formule 2 avec l'écurie March officielle, et réalise une magnifique saison, en remportant 8 victoires en 12 courses et en prenant le titre européen, ainsi que le titre italien.
En 1979, Bruno signe avec l'écurie Alfa Romeo qui fait son retour en F1 en tant que constructeur depuis son retrait à la fin de l'année 1951 et dispute quatre courses, ce sera plus une saison d'apprentissage, avant de devenir pilote pour toute la saison en 1980, comme coéquipier de Patrick Depailler. Dès la première course de la saison, Bruno marque ses premiers points, en terminant 5ème en Argentine. Ces points sont également les premiers de l'équipe. Mais par la suite, ce sera une succession d'abandons. Puis, l'équipe subit un coup dur avec la perte de Patrick Depailler au mois d'août, le pilote français se tuant pendant des essais à Hockenheim, où se court le GP d'Allemagne, et Bruno termine 5ème.
A la fin de l'année, Bruno décroche sa première et unique pole position en F1 à Watkins Glen, et mène la course, jusqu'au 32ème tour, où sa mécanique le trahit pour la énième fois. En 1981, la voiture est plus fiable, mais la première partie de la saison n'en est pas mieux pour autant. AU Brésil, alors qu'il se qualifie 6ème, il termine la course non classé à 22 tours de Reutemann ! C'est lors des deux dernières courses que Bruno va réaliser ses meilleurs résultats, 4ème au Canada, puis sur le podium à Las Vegas.
En 1982, la saison est toujours aussi décevante, sauf en qualifications où il parvient à se hisser assez haut sur la grille de départ, mais en course, il ne termine qu'une seule fois dans les points, à Hockenheim, il termine 5ème. Puis en 1983, il quitte Alfa Romeo pour Toleman-Hart. Bruno est souvent dépassé par son coéquipier Derek Warwick, et manque même la qualification en principauté. Lors du premier GP d'Europe en CdM, le pilote italien termine 6ème. Mais pour la saison 1984, il ne dispose d'aucun volant en F1. Il part aux Etats-Unis courir en CART pour Theodore Racing, avec qui il manque la qualification pour les 500 Miles d'Indianapolis, puis pour Patrick Racing, avec qui il court une partie de la saison 1985, termine une fois dans le Top 5 à Meadowlands et réussit à mener brièvement la course de Miami, pendant 3 tours.
En 1986, il participe au championnat du monde de voitures de sport sur Lancia puis sur Porsche, ainsi que le championnat InterSeries, mais sa saison sera raccourcie par un gros accident au Zeltweg. Il passe alors au championnat du monde de voitures de tourisme WTCC en 1987 sur une Maserati Biturbo. En 1988, il est de retour en voitures de sport, remportant les 1000 km de Fuji, et dans le même temps, est pilote-essayeur pour Alfa Romeo, qui envisage d'entrer en CART. L'année suivante, il est pilote-essayeur pour Alfa Romeo en CART, ainsi que pour Leyton House en F1.
Et en 1990, il est de retour en championnat du monde pour participer au plus gros ratage de la Formule 1, l'équipe Life-Rocchi. Il remplace Gary Brabham au volant de la monoplace équipée d'un W12 exécrable et Bruno ne parviendra jamais en 12 courses à passer les pré-qualifications. Il va par la suite prendre deux années sabbatiques, avant de reprendre le volant en voitures de tourisme et GT.
Bruno Giacomelli vit désormais à Roncadelle et continue de courir très occasionnellement en Porsche Supercup.
Julien