Grand Prix de Monaco: prolongation et arrêts obligatoires
Après des années d'incertitude, l'avenir du Grand Prix de Monaco paraît désormais assuré puisqu'un nouveau contrat courant jusqu'en 2031 a été signé avec la Formule 1, en novembre 2024. Toutefois, et comme lors du précédent renouvellement, l'Automobile Club de Monaco a dû faire de nouvelles concessions à Liberty Media. Son président Michel Boeri a bien tenté de résister aux exigences des Américains, mais le prince Albert II est intervenu en personne pour fluidifier les négociations entre les deux parties. Le souverain a bien compris que l'entêtement de Boeri pourrait tout bonnement coûter son Grand Prix à Monaco... Ainsi, le « régime d'exception » économique et commercial dont bénéficiait celui-ci depuis des décennies est définitivement enterré. Selon plusieurs sources, la redevance que verse la Principauté pour figurer au calendrier va doubler, passant de 15 à 30 millions d'euros annuels, soit 180 millions d'euros sur cinq ans. Par ailleurs, à compter de 2026, le Grand Prix n'aura plus lieu le dernier week-end de mai, mais début juin, ce qui permettra d'avancer le GP du Canada en le couplant avec celui de Miami.
D'autre part, il devient impératif de rendre plus spectaculaire une course qui se déroule certes toujours dans un cadre enchanteur, mais n'offre plus guère de suspens en piste. Les dépassements, déjà très rares par le passé, sont devenus quasi-impossibles ces dernières années. Les monoplaces à effet de sol génèrent en effet trop d'air sale et de turbulences pour autoriser les manœuvres hardies que l'on pouvait admirer jadis, notamment à Sainte-Dévote ou à la sortie du tunnel. En outre, les rues de Monte-Carlo sont clémentes avec les pneus Pirelli, si bien qu'un seul changement de pneus s'avère désormais nécessaire. D'où un Grand Prix transformé en procession: en 2024, les dix premiers pilotes sur la grille de départ ont franchi la ligne d'arrivée exactement dans le même ordre ! Il est vrai qu'un drapeau rouge survenu dès le départ avait permis à tout le peloton de changer aussitôt de gommes et de rallier l'arrivée à un train de sénateur... Ainsi, afin de distiller un peu d'incertitude, la fédération impose dès cette saison deux changements de pneumatiques pour l'épreuve dominicale. Toutefois, il ne s'agit que d'un pis-aller. D'abord parce qu'il suffira d'une nouvelle neutralisation ou d'un drapeau rouge pour générer de nouveaux « arrêts gratuits ». Ensuite parce qu'à Monaco, trafic et risque de drapeau rouge obligent, mieux vaut toujours être le dernier à stopper. L'« overcut » est bien plus probable que l' « undercut ». Les leaders ne forceront donc pas la cadence. Enfin, le vrai problème est bien encore une fois la nature du tracé qui interdit de facto les dépassements.
Présentation de l'épreuve
Depuis quelques semaines, les nombreux succès d'Oscar Piastri et le regain de forme de la Red Bull de Max Verstappen interrogent sur la mise en place de consignes d'équipe chez McLaren. En clair, cette écurie va-t-elle hisser Piastri au range de pilote n°1 au détriment de Lando Norris, afin de maximiser ses chances de remporter le titre des pilotes ? Si la tendance est en faveur de l'Australien, instaurer une telle hiérarchie ne se justifie pas au classement mondial, puisque Piastri (146 points) ne possède que 13 longueurs d'avance sur Norris (133 pts), tandis que Verstappen (124 pts) est à l'affût au troisième rang. À Monaco, Zak Brown tranche le débat. Il affirme que McLaren était prête à prendre le risque de perdre à nouveau le titre des pilotes pour maintenir l'équité entre ses deux pilotes. Incidemment, il avoue aussi privilégier le championnat des constructeurs. « Le meilleur moyen de remporter le titre des constructeurs est de placer nos deux pilotes en tête de celui des conducteurs, et c'est ce que nous essayons de faire, énonce-t-il. Puis il s'agit de les traiter équitablement, de manière transparente. Lorsque des améliorations seront apportées, si l'un d'entre eux en bénéficie un week-end, alors l'autre en bénéficiera le week-end suivant, et vice versa. » Et Brown assure que ni Piastri ni Norris ne demandent un changement de politique: « Pour nous, c'est une chose assez facile à gérer. Nos pilotes ne demandent pas de favoritisme, mais de l'équité, et c'est ce qu'ils obtiennent. Je pense qu'ils sont très à l'aise: que le meilleur gagne ! » Brown précise néanmoins que les choses changeront si d'aventure l'un des pilotes prendrait clairement le pas sur l'autre.
En tout cas, cette annonce ravit Red Bull qui espère que les deux pilotes McLaren se neutraliseront et ouvriront ainsi pour Max Verstappen la route vers une cinquième couronne. Bien sûr, l'écurie anglo-autrichienne n'a pas ce souci avec une deuxième voiture qui semble n'être là que pour faire le nombre. Non sans ironie, Helmut Marko salue la politique de Zak Brown: « Merci à lui de ne pas choisir entre ses deux pilotes ! C'est notre chance. Nous sommes en lutte contre les deux McLaren, donc peu importe qui est le plus rapide actuellement chez eux. Ils alternent. Plus ils se prendront des points, mieux ce sera pour Verstappen. Pour nous, c'est clair: Max est le n°1, tout est concentré sur lui ! » On ne peut pas faire plus franc. Certains parleraient de cynisme...
Et que devient dans tout cela Yuki Tsunoda ? Après cinq Grands Prix dans la Red Bull, le petit Japonais n'affiche pas un bilan folichon, avec six malheureux points engrangés, dont trois lors du sprint de Miami. Pas sûr que Liam Lawson, brutalement évincé à son profit, aurait fait pire... À Imola, Tsunoda s'est en outre fâcheusement illustré en pulvérisant sa machine lors des qualifications. Humblement, il admet avoir encore besoin de temps pour apprivoiser une RB21 taillée sur mesure pour Verstappen: « La Red Bull évolue davantage que je l'avais imaginé. À Imola, j'ai testé de tout nouveaux réglages et j'en ai trop fait. Mon approche n'était clairement pas la bonne. Je dois me remettre en question. » Le pilote nippon est d'autant plus sous pression que dans le même temps Isack Hadjar ne cesse de briller au volant de la Racing Bulls. Le Franco-Algérien a déjà marqué sept points et domine franchement Lawson. Beaucoup le voient succéder à Tsunoda dans la Red Bull en 2026... voire avant. Mais Hadjar refuse de dévoiler ses ambitions: « Pour le moment, je ne m'inquiète pas du tout de l'avenir. Je laisse cela à ma mère ! »
Adrian Newey effectue à Monte Carlo sa première sortie officielle avec Aston Martin. Deux mois et demi après sa prise de fonctions, l'ingénieur britannique dresse l'état des forces et des faiblesses de sa nouvelle écurie: « Il y a beaucoup de très bonnes personnes. Nous devons simplement essayer de les faire travailler ensemble de façon un peu mieux organisée. C'est tout simplement le résultat des racines de l'équipe Jordan, qui est devenue Force India, puis Racing Point. Cette petite équipe, qui obtenait assez souvent des résultats au-dessus de ses moyens, est devenue en très peu de temps une très grande structure. Or, cette année, elle sous-performe. Mais cela ira mieux si l'on apprend à tirer le meilleur de chacun. » Par ailleurs, si Newey juge positivement le nouveau campus technologique de Silverstone, il confirme ce que disaient certaines rumeurs: son simulateur n'est pas encore au point. « Cet outil nécessite beaucoup de travail car il n'est actuellement pas du tout corrélé, alors qu'il s'agit d'un outil de recherche fondamental, explique Newey. C'est un handicap, mais nous devons contourner le problème en attendant. Il s'agit probablement d'un projet de deux ans. Nous allons être un peu dans le flou pendant un certain temps. Nous devons nous appuyer sur notre expérience et notre bon jugement. » Reste à savoir quel sera l'impact de ce problème sur le développement de la monoplace de 2026.
Dans le même temps, Andy Cowell, PDG de l'écurie Aston Martin, explique qu'Adrian Newey apporte à celle-ci deux éléments majeurs: « Premièrement, Adrian nous offre l'expérience de la conception d'une voiture complète. Il n'y a pas beaucoup d'ingénieurs qui ont passé autant de temps à concevoir l'architecture de voitures entières, avec de nouvelles réglementations. Il a cette formidable expérience. Puis, il est à la fois passionné et obsessionnel. Il n'a pas de repos tant que nous sommes dans le flou. C'est un puissant catalyseur d'énergies. » Cowell insiste toutefois aussi sur la nécessité de préparer l'avenir. Newey ne doit pas être considéré comme un deus ex machina, mais comme un sage inspirateur: « Mon travail est de faire en sorte que 300 ingénieurs le comprennent et le suivent. Mais ce qui me tient vraiment à cœur, c'est de m'assurer que nous apprenons tous d'Adrian, que nous ne nous contentons pas de suivre ses instructions. » À 67 ans, Newey ne restera pas encore de longues années en F1, et il est important qu'Aston Martin bénéficie à terme d'un vivier de techniciens qui auront acquis science et expérience à son contact.
Le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem arrivera en fin de mandat en décembre 2025, et est d'ores et déjà candidat à sa réélection. Dire que le Doubaïote est peu populaire dans les paddocks est un euphémisme, et il est certain qu'une bonne partie des dirigeants d'équipes et des pilotes verraient d'un bon œil la victoire de son concurrent lors de la prochaine élection présidentielle. Reste à s'accorder sur le nom de celui-ci. Après l'hypothèse Susie Wolff, vite abandonnée, a surgi le nom de David Richards, le président de la fédération britannique du sport automobile, récemment exclu d'une réunion du Conseil mondial de la FIA pour avoir refusé de signer un accord de confidentialité. Après avoir soutenu Ben Sulayem lors du scrutin de 2021, Richards dénonce la dérive autocratique de celui-ci, et se dresse comme son plus farouche opposant. Mais, à 73 ans, il ne pourra pas être candidat puisque la limite d'âge est fixée à 70 ans. Voilà pourquoi deux autres personnages se poussent du col: Carlos Sainz Sr. et Alexander Wurz. Le rallyman espagnol, toujours en activité à 63 ans, homme de réseaux, très influent, représenterait une alternative crédible à Ben Sulayem, mais pourrait aussi facilement être accusé de conflit d'intérêts en raison de la carrière de son fils en F1. Président très respecté du GPDA, Wurz ferait davantage consensus. Reste que ce ne sont pas la F1 et le WRC qui élisent le président de la FIA, mais les représentants de toutes les fédérations nationales affiliées à celle-ci...
Le mercredi 21 mai, les pilotes sont conviés à une avant-première du film « F1 » réalisé par Joseph Kosinski, avec Brad Pitt et Damson Idris dans les rôles principaux. Ce long-métrage coproduit par Lewis Hamilton sortira le 25 juin prochain sur la plate-forme Apple TV+, et concerne au premier chef nos vingt héros dominicaux puisqu'ils apparaissent dans leur propre rôle, une partie du tournage ayant eu lieu sur les Grands Prix en 2023-2024. Le synopsis ? Un ancien champion de F1 quadragénaire (Brad Pitt) revient derrière le volant pour cornaquer le rookie Noah Pearce (Damson Idris), avec lequel les relations vont bien sûr se tendre rapidement... D'après les impressions recueillies à la sortie de la projection, les vrais pilotes jugent très favorablement cette fiction. À noter deux absents: Lance Stroll et Max Verstappen. Ce dernier déclare ne pas être pressé de voir ce film et qu'il attendra tout bonnement le 25 juin pour le visionner. Certains esprits taquins y voient un petit bras d'honneur à l'adresse de son vieux rival Hamilton...
Comme cela est désormais la coutume, McLaren adopte pour le GP de Monaco une livrée « vintage », conçue en collaboration avec son sponsor OKX. En fait, la robe de la MCL39 évolue peu, avec seulement un orange « papaye » plus présent afin de rappeler la McLaren M7A des saisons 1968 et 1969. La voiture est aussi flanquée de numéros de style « rétro », placés à l'avant de la monoplace dans un cercle blanc. Cette livrée sera aussi utilisée huit jours plus tard pour le GP d'Espagne. En outre, comme chaque année, Charles Leclerc dévoile un casque spécial pour son Grand Prix national. Celui-ci est très sobre, à dominante blanche avec des touches de bleu clair, la couleur préférée du Monégasque qui espère triompher ici pour la deuxième année consécutive. Isack Hadjar adopte lui un couvre-chef reprenant les couleurs d'Ayrton Senna, imitant ainsi Gabriel Bortoleto dont le casque ordinaire est déjà très inspiré de celui du regretté champion brésilien.
Sur le plan technique, les écuries montent sur les voitures les traditionnels ailerons à appui maximal, même si, plafond budgétaire oblige, peu d'équipes conçoivent une aile vraiment spécifique pour le tracé monégasque. Les suspensions avant sont aussi retouchées pour aborder les virages à très basse vitesse, et notamment la fameuse épingle du Fairmont (ex-Loews). Aucune évolution majeure n'apparaît, puisque les principales modifications apparaîtront huit jours plus tard à Barcelone.
Essais et qualifications
Vendredi, Leclerc réalise le meilleur chrono de la première séance libre (1'11'964'''), mais il est aussi victime d'un accrochage avec Stroll. Le Canadien omet de regarder das ses rétroviseurs au freinage de l'épingle et se décale sous le nez de la Ferrari qui le percute assez violemment. Pour cette erreur, Stroll écope d'une place de pénalité sur la grille. En fin d'après-midi, Leclerc est de nouveau le plus rapide (1'11''355''') d'une séance marquée par plusieurs accidents. Hadjar a deux touchettes, à la chicane puis à Sainte-Dévote. Piastri tape lui aussi le mur du premier virage. Bearman dépasse Sainz alors que le drapeau rouge est déployé et reçoit pour cela une grosse pénalité de 10 places sur la grille. Samedi matin, Leclerc réalise encore le meilleur chrono (1'10''953''') devant Verstappen et Norris. Hamilton provoque une interruption en heurtant le rail à Massenet.
L'après-midi, les qualifications se déroule dans une atmosphère très printanière (21°C). Norris se surpasse pour signer la pole en battant le record absolu du circuit (1'09''954'''). C'est la première fois qu'un pilote passe sous la barre d'1'10'' sur le Rocher. Sur l'autre McLaren, Piastri (3e) concède un peu plus d'un dixième à son équipier après avoir commis des petites erreurs. Leclerc (2e) rate la pole pour un dixième, mais réalise tout de même la meilleure performance de Ferrari en 2025. Hamilton signe le quatrième temps, mais il écope de trois places de sanction pour avoir gêné Verstappen. Il partira donc septième. Comme prévu, la Red Bull est peu à l'aise dans les virages lents. Verstappen (4e) rend sept dixièmes à Norris. Tsunoda (12e) ne dépasse pas la Q2. Hadjar réalise de nouveau une superbe performance en plaçant sa Racing Bulls en cinquième position. Son équipier Lawson (9e) atteint la Q3 pour la première fois de la saison.
Alonso (6e) est content de son Aston Martin évoluée. En revanche, Stroll (19e) prend une nouvelle pénalité de trois places, cette fois-ci pour avoir gêné Gasly. Ocon arrache une belle 8e place bien que sa Haas manque d'adhérence en virage. Lourdement pénalisé, Bearman (20e) n'a pas cherché à dépasser la Q1. Chez Williams, Albon (10e) atteint la troisième manche, mais a souffert d'une perte de grip. Sainz (11e) ne passe pas la Q2. Hülkenberg (13e) franchit la première étape avec sa Sauber, tandis que Bortoleto (16e) rate la Q2 pour seulement deux centièmes. Une après-midi catastrophique pour Mercedes: Russell (14e) stoppe sous le tunnel en Q2, victime d'une panne de moteur, tandis que Antonelli (16e) heurte le mur de la chicane du Port à la fin de la Q1. Les Alpine-Renault souffrent d'un manque de motricité et tressautent sur les bosses, d'où un résultat désastreux pour Gasly (17e) et Colapinto (18e).
Le Grand Prix
Cette course se déroule sous le soleil, dans une atmosphère très douce. La principale question est bien sûr de savoir quelles stratégies vont déployer les écuries avec deux arrêts obligatoires. Norris, Leclerc, Piastri, Hadjar, Ocon, Lawson, Albon, Hülkenberg, Bortoleto, Gasly et Bearman s'élancent avec les pneus médiums (C5). Verstappen, Alonso, Hamilton, Sainz, Russell, Antonelli, Colapinto et Stroll sont en gommes dures (C4). Seul Tsunoda fait le pari de partir avec les tendres, les C6, qui vont toutefois bien moins souffrir qu'à Imola.
Départ: Leclerc démarre aussi bien que Norris et tente de se porter à sa hauteur avant Sainte-Dévote, mais l'Anglais conserve l'avantage en freinant tard, quitte à allumer ses roues avant. Verstappen échoue à contourner Piastri.
1er tour: Antonelli surprend Bortoleto par l'intérieur au Portier, mais il réalise un travers, ne laissant aucune place au Brésilien qui heurte la muraille de pneus par l'avant. Celui-ci peut toutefois repartir car les dégâts sont minimes sur sa Sauber. Tsunoda, Gasly et Bearman entrent déjà aux stands pour changer de pneus. L'arrêt s'éternise pour l'Anglais car ses gommes n'étaient pas prêtes.
2e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée pour enlever les quelques débris laissés par Bortoleto. Ce dernier passe aux stands, change de museau et de pneus, puis repart. Norris mène devant Leclerc, Piastri, Verstappen, Hadjar, Alonso, Hamilton, Ocon, Lawson et Albon.
4e: La piste est dégagée, la neutralisation prend fin à l'issue de cette boucle.
5e: Norris prend une seconde et demie d'avance sur Leclerc. Les pilotes McLaren adoptent un rythme modéré afin de préserver leurs pneus.
6e: Norris devance Leclerc (1.7s.), Piastri (5.6s.), Verstappen (7.8s.), Hadjar (9.2s.), Alonso (10.6s.), Hamilton (11.6s.), Ocon (12.5s.), Lawson (14.7s.), Albon (15.2s.), Sainz (16.2s.) et Hülkenberg (16.6s.).
8e: Gasly prend l'aspiration de Tsunoda à la sortie du tunnel et tente de se porter à sa hauteur, mais il est surpris par un léger décalage du Japonais au freinage et heurte sa roue arrière-droite. Le Normand décolle, retombe, traverse l'échappatoire et évite de peu l'autre Alpine de Colapinto en retrouvant la piste. Il regagne ensuite les stands avec une roue avant-gauche détruite, tandis que Tsunoda peut poursuivre sans dommages.
9e: Le drapeau jaune est brandi dans la chicane du Port en raison des quelques débris laissés par Gasly. Ce dernier met pied à terre.
11e: Les débris ont été retirés. Le drapeau vert est agité dans le second secteur. Verstappen est les talons de Piastri. Neuvième, Lawson roule très lentement pour permettre à son équipier Hadjar de s'arrêter très tôt. Il retient ainsi un impressionnant peloton de dix voitures.
12e: Norris précède Leclerc (1.2s.), Piastri (4.7s.), Verstappen (6.2s.), Hadjar (8.3s.), Alonso (11.8s.), Hamilton (13.3s.), Ocon (14.6s.), Lawson (26.8s.) et Albon (27.2s.). Hülkenberg chausse les pneus durs. Colapinto prend les médiums au tour suivant.
14e: Norris garde une seconde et demie d'avance sur Leclerc. Hadjar s'empare de pneus tendres (2.7s.) et ressort devant Lawson qui a parfaitement rempli sa mission. Le Néo-Zélandais contient un très long train comprenant Albon, Sainz, Russell, Antonelli, Stroll, Tsunoda, Bearman et Bortoleto.
16e: Leclerc ménage ses gommes et rend désormais trois secondes à Norris. Alonso prend les pneus durs et ressort derrière Hadjar. Ocon chausse les enveloppes médiums et ne perd lui aussi qu'une position.
17e: Stroll effectue son premier changement de pneus, tandis que Bearman accomplit déjà son second pit-stop.
18e: Hamilton s'empare de pneus durs (2.1s.) et demeure en cinquième position.
19e: Norris stoppe chez McLaren et se saisit de pneus durs (2.1s.). Il rejoint la piste en quatrième position. Leclerc est le nouveau leader. Hadjar opère déjà son second pit-stop, prend des gommes dures (2.5s.), et grâce à l'obstruction de Lawson, repart huitième devant son équipier.
20e: Piastri s'empare de pneus durs lors d'un arrêt un peu long (3.8s.). Il repart quatrième.
21e: Leclerc devance Verstappen (5.4s.), Norris (16.7s.), Piastri (24.3s.), Hamilton (31.7s.), Alonso (40.5s.), Ocon (42s.), Hadjar (55s.), Lawson (57.5s.), Albon (58.7s.), Sainz (59.5s.) et Russell (1m. 01s.).
22e: Leclerc chausse les pneus durs dans un arrêt-éclair (2s.), mais ressort derrière Norris. Verstappen recueille le leadership.
24e: Verstappen compte dix secondes de marge sur Norris. Il tente surtout de réussit un « overcut » sur Piastri, relégué à vingt secondes. Ocon menace Alonso pour la sixième place.
26e: Verstappen revient sur les retardataires Bearman et Bortoleto et va perdre du temps en les doublant. Loin de là, les Williams et les Mercedes sont toujours bloquées derrière Lawson.
27e: Verstappen efface les premiers attardés et se retrouve déjà derrière les Mercedes. Norris rencontre aussi les derniers concurrents. Bortoleto et Colapinto changent de pneus pour la seconde fois.
28e: Verstappen arrive chez Red Bull, prend les pneus durs (2.3s.) et ressort quatrième, derrière Piastri. Norris retrouve le commandement. Ocon monte des pneus blancs pour aller au bout, et se retrouve entre Albon et Sainz.
29e: Williams adopte la tactique de Racing Bulls. Sainz lève le pied pour ralentir les Mercedes de Russell et Antonelli, permettant ainsi à Albon de se créer une marge suffisante en vue d'un pit-stop.
30e: Norris mène devant Leclerc (5.3s.), Piastri (10s.), Verstappen (14s.), Hamilton (17s.), Alonso (44s.), Hadjar (55s.), Lawson (58s.), Albon (59.5s.), Ocon (1m. 05.), Sainz (1m. 12s.) et Russell (1m. 13s.).
31e: Norris est dans le trafic et doublent notamment les Mercedes. Lawson chausse les pneus tendres et repart dixième, devant Sainz.
33e: Les leaders dépassent le peloton d'attardés. Leclerc concède six secondes à Norris. Albon se saisit de pneus durs et se réinsère derrière Lawson.
35e: Norris précède Leclerc (6.5s.), Piastri (12s.), Verstappen (14.4s.), Hamilton (21.5s.), Alonso (49.7s.), Hadjar (1m.), Ocon (1m. 06s.), Lawson (-1t.), Albon (-1t.), Sainz (-1t.), Russell (-1t.), Antonelli (-1t.) et Tsunoda (-1t.).
36e: Sainz continue de travailler pour Albon et contient un peloton comprenant Russell, Antonelli, Tsunoda, Hülkenberg, Stroll, Bearman et Colapinto. Troisième arrêt pour Bortoleto.
37e: Alonso se gare dans l'échappatoire de la Rascasse avec un moteur fumant. Il rencontrait des pertes de puissance depuis une vingtaine de tours. Le drapeau jaune est présenté le temps d'évacuer l'Aston Martin.
39e: Norris garde compte cinq secondes d'avance sur Leclerc. Piastri roule à treize secondes de son équipier, avec deux secondes d'avantage sur Verstappen.
41e: Lawson et Albon se succèdent aux stands pour mettre des pneus durs et ressortent dans cet ordre. Grâce au travail d'obstruction de Sainz, ces deux pilotes gardent leurs positions dans les points.
43e: Six secondes séparent Norris et Leclerc. Albon ouvre la voie à Sainz et se charge à son tour de retenir les Mercedes pour aider son équipier.
44e: Piastri survire à la sortie de Sainte-Dévote et lèche le rail avec sa roue arrière-gauche. Plus de peur que de mal pour le leader du championnat... Hülkenberg prend des enveloppes tendres.
46e: Norris est premier devant Leclerc (6s.), Piastri (15s.), Verstappen (16.1s.), Hamilton (34.4s.), Hadjar (-1t.), Ocon (-1t.), Lawson (-1t.), Sainz (-1t.), Albon (-1t.), Russell (-1t.) et Antonelli (-1t.).
48e: Piastri s'empare de pneus durs (2.3s.) et ressort en quatrième position. Albon est la locomotive d'un train comprenant les wagons Russell, Antonelli, Tsunoda, Stroll, Bearman, Colapinto et Bortoleto.
49e: Leclerc prend les gommes jaunes (2.2s.) et se réinsère troisième. Russell attaque Albon au freinage de la chicane, mais il se rate et court-circuit le virage. Le Britannique ralentit à l'entrée du bout droit suivant pour redonner la position au pilote Williams.
50e: Comme au tour précédent, Russell assaille Albon à la chicane du Port, tire tout droit... et reste devant le Thaïlandais ! Il préfère prendre une pénalité au lieu de morfondre derrière Albon ! Sainz change de pneus et conserve sa neuvième place grâce à son équipier.
51e: Norris arrive chez McLaren pour remettre des pneus durs (2.2s.). Verstappen récupère la première place.
52e: Verstappen a six secondes d'avance sur Norris et compte désormais retarder le plus possible son deuxième arrêt, dans l'espoir qu'une Safety Car l'aiderait à rester parmi les trois premiers... voire qu'un drapeau rouge lui donnerait la victoire.
53e: Verstappen est dans le trafic, coincé ans le groupe Albon. Norris revient à quatre secondes. Russell écope d'un « drive through » pour avoir doublé Albon en court-circuitant la chicane.
54e: Les quatre premiers, Verstappen, Norris, Leclerc et Piastri, se fraient un chemin dans le trafic. Les écarts se réduisent.
55e: Sainz effectue son second changement de pneus et reste neuvième. Russell chausse les pneus durs et ressort devant Albon, mais il devra stopper une seconde fois...
56e: Hamilton passe chez Ferrari, chausse des pneus médiums (2.5s.) et poursuit sa course en solitaire au cinquième rang.
57e: Verstappen devance Norris (1.3s.), Leclerc (3s.), Piastri (11s.), Hamilton (44s.), Hadjar (-1t.), Ocon (-1t.), Lawson (-1t.), Sainz (-1t.), Russell (-1t.), Albon (-1t.) et Antonelli (-1t.).
59e: Les écarts continuent de se resserrer. Verstappen n'a qu'un peu plus d'une seconde d'avance sur Norris, suivi de près par Leclerc.
61e: Leclerc est revenu à sept dixièmes de Norris et peut donc activer son DRS. Comme Verstappen doit stopper une dernière fois, la victoire va se jouer entre l'Anglais et le Monégasque. Piastri remonte sur ce duo.
63e: Verstappen précède Norris (1.7s.), Leclerc (2.6s.), Piastri (6.6s.), Hamilton (51s.), Hadjar (-1t.), Ocon (-1t.), Lawson (-1t.), Sainz (-1t.) et Russell (-1t.).
65e: Leclerc suit de près Norris sans l'attaquer. Russell s'empare de pneus tendres et cède la 10e place à Albon. Il repart devant Antonelli qui doit encore stopper deux fois !
66e: Williams donne à ses pilotes l'ordre d'intervertir les positions. Sainz laisse ainsi passer Albon.
67e: Antonelli roule au pas afin de retenir Tsunoda et de permettre à Russell de subir une pénalité « gratuite ». Stroll subit son second arrêt et repart dernier.
68e: Verstappen garde deux secondes d'avance sur Norris, bien que ses pneus soient abîmés. Leclerc est toujours dans la roue du pilote McLaren.
70e: Pressé par Leclerc, Norris demande par radio l'aide de Piastri, afin que celui vienne à son tour titiller le pilote Ferrari.
71e: Piastri se rapproche du trio de tête. Russell effectue son « drive through » sans perdre de position, grâce au travail d'obstruction d'Antonelli.
72e: Verstappen devance Norris (1.2s.), Leclerc (2s.), Piastri (3s.), Hamilton (53s.), Hadjar (-1t.), Ocon (-1t.), Lawson (-1t.), Albon (-1t.) et Sainz (-1t.). Antonelli change pour la première fois ses pneus... et se retrouve bon dernier.
73e: Alors que Verstappen attendra jusqu'au dernier tour pour s'arrêter, Norris, Leclerc et Piastri sont dans un mouchoir. À un tour de là, Hadjar est sous la pression d'Ocon et de Lawson.
75e: Verstappen compte deux secondes et demie d'avance sur Leclerc et Piastri. Antonelli observe son second pit-stop. Tsunoda change de pneus au passage suivant.
76e : Désormais relégué à deux tours du leader, Russell s'empare du meilleur chrono (1'13''405''').
77e: Verstappen entre aux stands à l'issue de ce tour, ouvrant ainsi la route de la victoire à Norris. Le Néerlandais chausse des pneus tendres et repart au quatrième rang.
78e et dernier tour: Lando Norris remporte son premier GP de Monaco et signe le meilleur tour sur la ligne (1'13''221'''). Leclerc finit deuxième, Piastri troisième. Verstappen se classe quatrième. Hamilton, cinquième, est le dernier pilote dans le tour du vainqueur. Hadjar décroche une superbe sixième place. Ocon finit septième. Lawson (8e) inscrit ses premiers points de la saison. Albon (9e) et Sainz (10e) marquent trois points pour Williams. Viennent ensuite Russell, Bearman, Colapinto, Bortoleto, Stroll, Hülkenberg, Tsunoda et Antonelli, ce dernier relégué à trois tours...
Après la course
Lando Norris retrouve enfin la première marche du podium, près de trois mois après son dernier succès en Australie. Cette victoire est très importante pour lui. D'abord parce que gagner à Monaco reste une ligne resplendissante dans un palmarès. Ensuite parce que l'Anglais revient à seulement trois points d'Oscar Piastri au championnat. Norris a toutefois vécu une après-midi stressante. D'abord, il a bien failli tout perdre au premier virage dans un freinage assez intempestif. Puis, il a dû résister à un Charles Leclerc très pressant. Enfin, il a passé toute la fin de course derrière Max Verstappen, en sachant certes que ce dernier devait s'arrêter encore une fois, mais aussi qu'il pouvait aussi lui dérober les lauriers en cas de drapeau rouge... « C'est incroyable, gagner ici, c'est un rêve de gosse qui se réalise ! » lâche Norris à la descente du podium, au micro de Jenson Button. « J'ai contrôlé la course, mais non sans une certaine nervosité. Verstappen était devant et me ralentissait, et je savais que cela donnerait une chance à Leclerc. J'ai dû maintenir un écart suffisant avec la Red Bull pour ménager mes pneus sans permettre à Leclerc d'attaquer. Mais, tout se termine bien. Je suis heureux, mon équipe l'est aussi et ça va être une belle soirée ! » À noter qu'il s'agit de la 16e victoire de McLaren sur le Rocher (un record), mais aussi la première depuis celle remportée par Lewis Hamilton sous la pluie en 2008.
Oscar Piastri se contente de la troisième place après un week-end assez modeste. « Cela a été compliqué tout au long des trois jours, explique-t-il. Je n'avais pas confiance dans ma voiture lors des qualifications. C'était mieux aujourd'hui, mais je n'étais pas assez proche pour viser la victoire. La qualification est trop importante ici. Je devrais faire mieux ici l'année prochaine, mais je marque des points et grimpe sur le podium, donc pour un mauvais week-end, je prends quand même ! » Cet épisode monégasque démontre que Piastri n'est pas encore souverain chez McLaren et peut encore connaître des « week-ends sans », comme ce fut assez souvent le cas en 2024. La bataille pour le titre avec Norris n'en sera que plus intense.
Charles Leclerc ne triomphera pas à domicile une seconde année consécutive. Le natif du Rocher a pourtant bien cru à sa bonne étoile en fin de course en harcelant Lando Norris. En vain. Ce dernier n'a pas d'erreurs et il est impossible de dépasser ici... Leclerc est forcément un peu déçu, mais il peut tout de même se satisfaire de son week-end, puisque jamais sa Ferrari SF-25 ne fut aussi compétitive cette année. « Je ne suis jamais vraiment content d'une deuxième place, admet-il. J'y ai vraiment cru jusqu'au bout. J'ai pensé toute la nuit, aux deux ou trois endroits où je pouvais tenter quelque chose sur Lando, à l'épingle ou à la Rascasse par exemple. J'étais prêt à prendre tous les risques possibles pour obtenir cette victoire. Mais, malheureusement, ces opportunités ne se sont jamais présentées. Il y a eu quelques moments où j'ai pensé attaquer, mais Norris s'en est tout de suite aperçu et a bien défendu. Cependant, avec le recul, c'est un résultat très positif. Surtout qu'en venant ici, nos attentes étaient très faibles attentes, parce que notre performance à basse vitesse a été très médiocre jusqu'ici. Nous sommes très mauvais dans ces virages. Cependant, Monaco est une piste très spécifique car il y a beaucoup de bosses, beaucoup de passage sur les vibreurs, et notre voiture est plutôt bonne là-dessus. Cela nous a aidés à réduire l'écart. » Quant à Lewis Hamilton, parti loin en raison d'une pénalité, il a vécu une course absolument anonyme, en cinquième position. Sans les attardés, il se serait demandé s'il n'était pas tout seul sur le circuit !
Max Verstappen a espéré toute la course qu'une neutralisation quelconque lui permette de quitter sa position de départ, la quatrième. En vain. Sa stratégie décalée n'a pas fonctionné, faute d'interruption. Dès lors, le Néerlandais n'avait plus qu'à gérer ses gommes... Déçu, il exhale tout le dépit que lui inspire le circuit de Monaco: « Il n'y avait rien à faire, la qualification est cruciale à Monaco et je ne pouvais pas gagner de positions, quel que soit le nombre des arrêts. Je n'avais de toute façon pas le rythme pour lutter avec les trois premiers. Dès que j'essayais de pousser, mes pneus s'usaient très vite. La quatrième place est clairement le maximum que nous pouvions faire [...] On ne peut pas courir ici. Peu importe ce qu'on fait, un arrêt ou dix ! Même à la fin, lorsque j'étais en tête, mes pneus étaient complètement morts, mais personne ne pouvait me dépasser. De nos jours, avec une F1, on peut juste dépasser une F2 ici. Je comprends l'idée de tenter deux arrêts obligatoires, mais cela n'a pas fonctionné. On était presque dans un Mario Kart. Peut-être faudrait-il songer à balancer des bananes sur la piste... »
Son « ami » George Russell exprime les mêmes sentiments. Déjà bien mal placées au départ, les Mercedes ont été bloquées durant presque toute la course par les Williams qui jouaient l'obstruction. Au final, Russell termine 11e, à deux tours du vainqueur ! Voilà pourquoi il ironise sur les deux arrêts obligatoires: « Il n'y avait rien à espérer. La seule chance de marquer des points était un drapeau rouge ou un abandon. Même en allant loin ou en s'arrêtant plus tôt, il n'y avait aucune chance de faire quoi que ce soit. Ces deux arrêts obligatoires étaient une très mauvaise idée. Mais j'en ai une meilleure: donner à chaque pilote un bouton pour déclencher un arrosage automatique ! Ou alors, comme les qualifications sont si importantes ici, elles pourraient rapporter des points. Pourquoi pas une qualification le samedi qui équivaudrait à une victoire, et une course qualificative le dimanche ? Je ne sais pas, en tout cas cette course était un peu idiote. » Désabusé, Russell a même volontairement coupé une chicane pour se défaire d'Albon. Tout plutôt que de rester encore coincé derrière la Williams ! « Franchement, la pénalité, je m'en foutais... » lâche l'Anglais. Voilà qui évoque son désarroi. Et que dire de celui de Kimi Antonelli, bon dernier à trois tours ?... Finalement, Mercedes repart de Monaco avec un zéro pointé, une première depuis plus d'un an...
Isack Hadjar s'affirme comme la grande révélation de cette saison 2025. Le Parisien a été brillantissime en Principauté: parti cinquième, il finit sixième après une course sans erreur. Il a certes bénéficié de l'obstruction opérée par son coéquipier Liam Lawson pour se débarrasser de ses deux pit-stops très tôt dans la course, mais c'était le jeu... « Je suis vraiment fier de moi, j'ai vraiment fait un week-end solide, confie-t-il à Canal+. On s'en est tenu au plan initial qui était de demander à Lawson de ralentir le peloton. Partir cinquième aujourd'hui c'était assez fou, être dans le train avec les grosses têtes, c'était cool aussi, donc je suis très content ! » « C'est un résultat incroyable ! confirme Laurent Mekies. Isack a fait preuve de maîtrise du premier au dernier tour et on a mis en place une très belle stratégie. Liam a très bien joué son rôle de coéquipier-modèle. Cela fait plaisir de placer enfin les deux voitures dans les points ! » L'excellente prestation d'Hadjar fait évidemment contraste avec la 17e place de Yuki Tsunoda... À l'arrivée, un tour sépare la Racing Bulls du Français de la Red Bull du Japonais ! Certes, leurs stratégies respectives, avec un second arrêt ultra-tardif pour le Japonais, sont en cause. Reste que ce dimanche soir Helmut Marko évoque pour la première fois la possibilité de remplacer Tsunoda par Hadjar après la trêve estivale...
Circuit de Monaco: vers une nécessaire révolution ?
Enfin, il reste à conclure sur l'échec complet des deux pit-stops imposés qui n'ont pas entravé le tranquille déroulement de la procession dominicale: on a vu en tout et pour tout deux dépassements, en queue de peloton ! Le problème vient bien du tracé qui interdit toute manœuvre hardie aux F1 modernes. Ce dimanche soir, de nombreuses voix s'élèvent pour demander la modification de celui-ci. « Redessiner le circuit est le seul moyen de vraiment encourager toute forme de dépassement, estime Christian Horner. Je ne pense pas avoir vu un seul dépassement en course. Il faudrait essayer de créer une zone où on freinerait plus longuement, à la sortie du tunnel ou au premier virage. Si cela est possible, il faut vraiment se pencher dessus. » Le lendemain de l'épreuve, Alexander Wurz, désormais créateur de tracés, présente quatre versions « améliorées » du circuit de Monte-Carlo afin de favoriser les dépassements. Inévitablement, celles-ci rompent avec le tracé « historique », qui n'a guère changé depuis la première édition, en 1929. Les puristes hurlent. Mais les pilotes grognent devant cette purge qu'est devenu le GP de Monaco. Certains attaquent même son environnement. « 99 % du public n'en a rien à faire de la F1, ils viennent siroter du champagne sur leur yacht ! » cingle George Russell, avec beaucoup d'exagération. Reste à décider si cette étape doit demeurer ce qu'elle est, un sympathique anachronisme, ou bien marcher avec son temps, et proposer un parcours qui soit excitant à la fois pour les pilotes et les téléspectateurs.
Tony