Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes
Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda RBPT
Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes

1132o Grande Prémio

V Gran Premio dell'Emilia-Romagna
Ensolarado
Imola
domingo, 18 de maio de 2025
63 voltas x 4.909 km - 309.051 km
(Offset: 216 m)
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Alpine: démission d'Oliver Oakes


Alpine: Colapinto remplace Doohan

Chez Alpine, le départ inattendu d'Oliver Oakes effacerait presque la titularisation de Franco Colapinto aux dépens de Jack Doohan. Cette promotion était prévisible depuis que Flavio Briatore avait réussi à emprunter le jeune espoir argentin à Williams, en décembre 2024, d'autant que ce dernier est puissamment soutenu par la compagnie pétrolière YPF. Mais Colapinto est-il là jusqu'à la fin de la saison, ou pour un essai ? Dans un premier temps, Briatore déclare qu'il ne s'agit que d'un bail de cinq courses, pour évaluation, avant de se contredire et d'affirmer que Colapinto sera là aussi longtemps que ses performances le justifieront. Dans le cas contraire, il pourrait être à son tour remplacé, soit par Doohan, qui reste sous contrat avec Alpine, soit par l'autre réserviste, l'Estonien Paul Aron. Par ailleurs, Alpine doit aussi supporter les tumultueux fans argentins qui défendent leur héros sur les réseaux sociaux avec une vivacité malvenue. Après avoir harcelé le pauvre Doohan, ceux-ci s'en prennent ce week-end à Yuki Tsunoda après que Colapinto s'est légèrement frotté à celui-ci en essais...


Enfin, Jack Doohan encaisse évidemment très mal sa mise au placard, d'autant qu'il n'avait pas démérité au volant d'une voiture médiocre. Une analyse partagée par un certain nombre de commentateurs. Évidemment un peu partial, Mick Doohan publie sur Instagram un tableau comparant les performances de son fils avec celle de Pierre Gasly, afin de souligner selon lui l'« iniquité » de Briatore. Mais après plus de trois décennies de présence en F1, on commence à saisir la façon de fonctionner ce dernier...


Présentation de l'épreuve

Ce Grand Prix d'Émilie-Romagne pourrait bien être le dernier. Le circuit d'Imola est en effet en fin de contrat avec la F1, et il est peu probable que celui-ci soit renouvelé vu qu'il existe un autre Grand Prix en Italie (Monza) et que de nombreux autres pays (Thaïlande, Rwanda, Afrique du Sud, Colombie...) sont candidats à l'organisation d'une épreuve de F1. Stefano Domenicali, pourtant natif d'Imola, prépare ses compatriotes à la mauvaise nouvelle: « Il sera de plus en plus difficile de garder deux courses dans le même pays. Dans les mois à venir, je serai confronté à un choix. D'un point de vue humain, ce ne sera pas facile, mais je dois exercer un rôle international qui me met face à des demandes venant du monde entier, de la part des pays émergents qui peuvent permettre à la F1 de se développer. » Malgré tout, les autorités politiques nationales et régionales s'engagent afin d'obtenir un nouveau contrat. Le président de la région d'Émilie-Romagne Michele de Pascale et l'organisateur Giancarlo Minardi affirment que des négociations sont en cours pour prolonger le contrat d'Imola au-delà de 2025. En vérité, Imola a peut-être une chance de rester au calendrier pour une ou deux années supplémentaires, puisque aucun pays n'est en mesure d'organiser une nouvelle épreuve avant 2027 ou 2028. En tout cas, les pilotes sont unanimes à défendre ce circuit très apprécié, tandis que les tifosi battent une fois encore le record d'affluence (242 000 spectateurs en trois jours).


Oscar Piastri a décroché à Miami son troisième succès consécutif et est désormais solidement installé aux commandes du championnat, avec 16 points d'avance sur Lando Norris. Ce dernier a encore fini derrière son équipier en Floride, notamment à cause d'un assaut manqué contre Max Verstappen au départ. Voilà qui lui vaut de nouvelles critiques. Beaucoup estiment Norris trop fragile en combat rapproché, notamment face à l'impitoyable Verstappen. Ralf Schumacher l'éreinte férocement, en l'accusant de ne pas savoir dépasser ! « Norris n'est pas capable de doubler, sinon il le ferait. Certains pilotes ont tout simplement un don exceptionnel en la matière: Verstappen, bien sûr, mais aussi Piastri ou Bearman. Norris n'en a tout simplement pas la capacité, et cela restera ainsi. Il lui manque les bases du dépassement qu'il aurait dû apprendre en karting. On a vu ses difficultés depuis le début de la saison. Il prend trop de temps pour doubler, et ce n'est pas comme ça qu'il pourra devenir champion du monde. » Schumacher ajoute qu'il ne serait pas étonné de voir d'ici peu une collision entre les pilotes McLaren, et connaît déjà le futur coupable: « Norris voudra faire preuve de plus de ténacité, mais il lui manque le feeling de Piastri. Celui-ci a démontré qu'il pouvait se défendre avec acharnement. Hélas, j'imagine facilement Norris mal évaluer une situation lors d'un duel direct, ce qui pourrait entraîner un contact. » Moins sévère, Christian Danner estime que « Norris est probablement un tout petit peu plus rapide que Piastri, mais il commet encore le genre d'erreurs que son équipier semble savoir déjà évitées. Cela ne signifie pas que Norris ne peut pas les surmonter lui aussi. Mais les choses ne se passent pas bien pour lui en ce moment. C'est Verstappen le véritable rival de Piastri pour l'instant. Et la réciproque est vraie: Max sait qu'Oscar est un dur-à-cuire. »


Depuis le début de la saison, tout le monde s'accorde pour affirmer que la supériorité des McLaren réside dans leur excellente gestion des pneumatiques Pirelli. La MCL39 parvient à faire rapidement monter ceux-ci en température et à maintenir une dégradation limitée sur les longs relais. Comment expliquer ce prodige ? Non par l'injection d'eau dans les gommes, comme le suggère Red Bull. Une nouvelle théorie plus séduisante est apparue. McLaren utiliserait en fait des « matériaux à changement de phase » (PCM) spéciaux pour les composants entourant les freins. Ceux-ci sont capables d'emmagasiner et de libérer de l'énergie thermique lors d'une transition de phase solide à liquide. Voilà qui expliquerait au passage les traces d'humidité observées par Red Bull sur les roues de la voiture papaye. Surtout, ces PCM permettraient donc de contrôler la température des freins et, partant, celle des pneus. Mais cette belle théorie s'effondre à Imola. D'abord parce que des journalistes découvrent que le règlement technique proscrit les matériaux « configurés pour passer de façon réversible entre deux formes différentes », et interdit strictement l'utilisation de tout liquide pour refroidir les freins. Seul l'air peut avoir cette fonction. Comme les différentes inspections auxquelles s'est soumise McLaren n'ont rien révélé, il faut chercher ailleurs son fameux secret...


Ce Grand Prix est crucial pour Red Bull qui introduit la première évolution majeure de sa RB21. Celle-ci est dotée d'un nouveau plancher, d'une nouvelle suspension arrière et d'écopes retravaillées, tandis que les entrées d'air des pontons ont été redessinées. Ceci vise à corriger le vice principal de la RB21: son instabilité chronique dans les virages à basse et moyenne vitesses. Reste à savoir si ces corrections, validées en soufflerie, seront pertinentes, vu que cet outil n'apparaît plus très fiable à Milton Keynes... L'ingénieur en chef Paul Monaghan prévient qu'il ne faut pas s'attendre à de miracles: « Ce ne sera pas une solution clé en main pour régler tous nos problèmes. Il s'agira d'améliorations progressives. Le problème pourrait ne jamais disparaître. Par contre, nous pouvons l'atténuer. » Et pourtant, cette seconde version de la RB21 doit marquer un progrès, puisque le bruit court que Christian Horner pourrait tout bonnement être viré en cas d'échec, au soir de ce GP d'Émilie-Romagne ! Le patron de RBR aurait en effet perdu le soutien de son allié Chalerm Yoovidhya, actionnaire majoritaire du Groupe Red Bull. Pures affabulations selon Horner qui dénonce des manœuvres d'intimidation fomentées par la concurrence...


En revanche, il semblerait que son acolyte Helmut Marko soit sur le point de passer le témoin. À 82 ans, le terrible « Doktor » admet songer à la retraite, et s'est déjà trouvé un successeur en la personne de son ex-poulain Sebastian Vettel. Marko déclare en effet que ce dernier serait son « héritier naturel », tandis que Vettel admet être toujours resté proche de son ancien mentor, même après son départ de Red Bull, il y a dix ans. À 38 ans, le quadruple champion du monde a tiré un trait définitif sur la compétition. Il a certes été approché par Audi pour reprendre le volant en 2026, mais il s'est heurté au veto de... ses trois enfants, qui ne veulent plus le voir prendre de tels risques. Unanimement respecté dans le paddock, Vettel serait de l'avis général un bon dirigeant d'écurie, sans doute plus souple que Marko...


Max Verstappen attend beaucoup de la nouvelle version de sa RB21. Sa patience est en effet mise à rude épreuve par les errements techniques de son équipe depuis plus d'un an. Le Néerlandais en a assez: il veut de nouveau piloter une voiture stable ! Cependant les rumeurs de rupture vont bon train. Pour 2026, certaines voient Verstappen chez Aston Martin, d'autres chez Mercedes, d'autres encore en année sabbatique ! Le jeune papa a en tout cas soif de distractions. Entre les étapes de Miami et d'Imola, il se rend incognito au Nürburgring et, sous le pseudonyme de « Franz Hermann », grimpe dans une Ferrari 296 GT3 de l'équipe suisse Emil Frey Racing, pour laquelle conduit son ami Thierry Vermeulen, fils de son manager. Simple caprice ? Que nenni ! « Franz Hermann » bat le record absolu de la Nordschleife, jusqu'alors détenu par le Norvégien Christian Krognes ! Du moins, selon ses dires, puisque aucun chrono officiel n'a été enregistré... Et Verstappen ne compte pas s'en tenir là, puisqu'il envisagerait de participer à une manche de NLS en toute fin de saison.


Ferrari n'aborde pas ce Grand Prix à domicile en bonne posture. Au quart de cette saison, la Scuderia occupe seulement la quatrième place du championnat des constructeurs, avec un petit podium au compteur. On est loin, très loin de l'objectif initial qui était de se battre pour le titre ! La SF-25 souffrirait de nombreux maux, et notamment d'un manque de charge sur le train postérieur, d'où un déséquilibre constant et une surchauffe des pneus arrière. Et que les tifosi n'attendent pas un sursaut à Imola, puisque la première évolution majeure n'arrivera qu'à Barcelone, deux semaines plus tard. Ferrari doit en plus faire face au « problème Lewis Hamilton ». Non seulement le septuple champion du monde paraît perdu au volant de son bolide rouge, mais il fait état de son désarroi et de sa mauvaise humeur devant les médias, comme on l'a vu au GP de Miami. Un franc-parler auquel la marque italienne est peu habituée de la part de ses pilotes. Mais Hamilton, par son aura et son palmarès, n'est pas un pilote comme un autre... Frédéric Vasseur, accoutumé à davantage de discipline, doit faire avec. Mais sa tâche est rude car Charles Leclerc, peut-être enhardi par l'exemple de son aîné, ne dissimule pas non plus son impatience à l'égard de son équipe...


Si comme chaque année les tifosi n'ont d'yeux que pour Ferrari, on aperçoit tout de même quelques supporteurs du jeune prodige Andrea Kimi Antonelli, auréolé d'une première « pole », lors du sprint à Miami. Celui-ci est du reste un régional de l'étape puisqu'il est né à Bologne, à 65 km d'ici. Pour fêter son premier Grand Prix national, Antonelli débarque à Imola avec toute sa famille et offre des lasagnes à chaque membre du team Mercedes ! « C'est ma vraie course à domicile puisque j'habite à 30 minutes de voiture d'ici. C'est ma maison ! » confie-t-il. Antonelli est en pleine confiance. Il admet se sentir « beaucoup mieux » que lors de sa première sortie, deux mois plus tôt en Australie, et est surtout excité à l'idée d'aborder la saison européenne et des circuits qu'il connaît déjà. Son objectif ? Monter sur son premier podium, peut-être dès ce week-end, « a casa »... Toujours chez Mercedes, Toto Wolff est aux abonnés absents ce week-end. Le patron du team a en effet décidé de faire l'impasse sur le rendez-vous d'Imola pour se rendre à Los Angeles où il assistera à la remise du diplôme de fin d'études de son fils Benedict. Bradley Lord, directeur de la communication de l'équipe, assure l'intérim. Que l'on rassure toutefois: Wolff restera joignable 24 heures sur 24 pour surveiller ses hommes.


Suite à la démission-surprise d'Oliver Oakes, Alpine remet ses fonctions de « team principal » entre les mains de Flavio Briatore, qui dirigeait déjà de facto l'équipe avec le titre de « conseiller exécutif ». Problème: l'Italien ne peut pas occuper ce rôle officiellement, puisque d'une part il n'est pas salarié de l'écurie (avec laquelle il entretien un lien de prestataire), et d'autre part il ne dispose pas de licence F1 depuis son bannissement pour tricherie en 2009... Briatore avait alors été suspendu à vie, mais cette décision fut ensuite cassée par un tribunal administratif français. Reste que la FIA refuse de le considérer comme le dirigeant d'Alpine. C'est donc le directeur des opérations en piste Dave Greenwood qui sera l'interlocuteur officiel auprès des autorités, même si bien évidemment dans les faits le pouvoir sera aux mains de Briatore. À signaler enfin qu'Oliver Oakes, que l'on croyait plus ou moins réfugié à Dubaï, est bel et bien présent à Imola, mais se cantonne dans les paddocks de F2 et de F3, auprès de son écurie Hitech...


Fernando Alonso arrive à Imola en deuil: son préparateur physique Fabrizio Borra est mort le 11 mai à l'âge de 64 ans, emporté par une longue maladie. Le physiothérapeute italien jouissait d'une très grande réputation dans le monde du sport, puisqu'il a travaillé aussi avec les cyclistes Marco Pantani, Mario Cipollini et Tadej Pogacar, le motocycliste Andrea Dovizioso et surtout Michael Schumacher après l'accident de celui-ci à Silverstone en 1999. Borra était l'entraîneur d'Alonso depuis les débuts de celui-ci en Formule 1, en 2001, et l'avait suivi partout, de Minardi à Aston Martin, en passant par Renault, McLaren, Ferrari et Alpine. Le double champion du monde rend un chaleureux hommage à son ami sur ses réseaux sociaux: « Tu me manqueras, Fabri. Chaque jour. Merci de m'avoir tant appris et d'avoir fait de moi une meilleure personne et un meilleur athlète. Toute ma carrière à tes côtés a été la plus grande chance que j'aurais pu avoir. Repose en paix, mon frère. »


Haas crée la surprise en dévoilant ce week-end un motorhome flambant neuf, une première pour l'écurie américaine qui n'avait jusqu'ici jamais changé de structure d'accueil depuis ses débuts en 2016. Les visiteurs peuvent ainsi contempler un petit palace roulant rouge et noir, les couleurs traditionnelles de l'équipe. Au-delà du clinquant, il s'agit d'un signal fort envoyé par Gene Haas pour montrer qu'il continue d'investir en Formule 1 et porte haut ses couleurs, d'autant qu'arrive bientôt une seconde écurie américaine au nom bien plus prestigieux: Cadillac...


Outre Red Bull, Aston Martin apporte aussi à Imola une importante évolution. L'AMR25 reçoit de nouveau pontons, tandis que les bords et les dérives verticales de son plancher ont été remaniés. Toutefois, Lance Stroll relativise l'importance de ce travail en parlant de « petits changements ». Clairement, Aston Martin concentre ses efforts sur le modèle de 2026. Haas apporte beaucoup de nouveautés à sa VF-25, au niveau du plancher, du diffuseur et des écopes de frein. Chez Racing Bulls, la VRCAB02 apparaît avec un plancher et capot moteur redessinés. Enfin, la McLaren MCL39 est dotée d'un nouvel aileron arrière et d'une suspension avant inédite.


Pirelli propose ce week-end sa gamme de composés la plus tendre et introduit son nouveau pneu C6, le plus souple de son catalogue. Mais dès les essais libres, les pilotes constatent que celui-ci est très difficile à maintenir dans une bonne fenêtre d'exploitation, se dégrade très vite et ne permet même pas d'être très rapide sur un tour lancé ! Simone Berra, l'ingénieur en chef de Pirelli, explique que sa firme a néanmoins besoin de tester le C6 à Imola pour voir s'il tiendra la route sur des circuits à faible attrition comme Bakou ou Singapour. Berra estime en outre que les équipes vont réussir à s'adapter: le C5 de l'an dernier était incapable de parcourir un relais de course et est pourtant devenu cette année un pneu médium: « Nous avons fait un grand pas en avant en termes de résilience mécanique et de dégradation thermique. Du reste, les équipes connaissent bien maintenant le produit 18 pouces et, bien que les composés soient nouveaux, elles peuvent puiser dans leur expérience de la gamme précédente. »


Essais et qualifications

La première séance libre se déroule vendredi après-midi sous le soleil. Piastri s'y montre le plus véloce (1'16''545''') devant Norris et Sainz. La séance s'achève par un drapeau rouge, suite à un accident de Bortoleto dans le dernier virage. Un peu plus tard, les McLaren dominent à nouveau la seconde session libre, Piastri (1'15''293''') devançant Norris (1'15''318'''). Gasly décroche une étonnante troisième place, bien qu'il ait abîmé son Alpine en fauchant un malheureux lapin. Hadjar achève sa journée dans le mur à Tamburello. Samedi, à la mi-journée, Norris est le plus rapide (1'14''897''') de la dernière séance libre.


L'après-midi, les qualifications sont marquées par deux gros accidents. En Q1, Tsunoda escalade le vibreur en entrant dans l'enchaînement Villeneuve et perd le contrôle de sa Red Bull qui se pulvérise contre le mur en marche arrière, avant de se soulever et d'exécuter un effrayant tonneau. Les grillages retiennent heureusement la RB21 et celle-ci retombe dans le sable sur ses quatre roues. Le Japonais sort indemne de sa monoplace. Puis, en Q2, Colapinto mord sur l'herbe à la sortie de Tamburello. L'Alpine dérape, part en toupie et percute de face les glissières de sûreté.


Piastri réalise sa troisième pole position (1'14''670''') et « colle » trois dixièmes à Norris, seulement quatrième. L'Anglais reconnaît n'avoir pas tiré le meilleur de sa McLaren. Verstappen (2e) donne encore tout ce qu'il peut pour arracher la première ligne, à 34 millièmes seulement de la pole. Mais il pointe du doigt les pneus tendres C6, pas assez performants selon lui. Tsunoda (20e) met son accident sur le compte d'une attaque excessive. Russell place sa Mercedes en troisième position en utilisant les pneus médiums qu'il juge plus fiable que les tendres. En revanche, le jeune Antonelli (13e) ne parvient pas à trouver le bon rythme et est éliminé dès la Q2. Aston Martin réalise une très jolie performance puisque Alonso (5e) et Stroll (8e) atteignent la Q3 en utilisant les gommes médiums. « Enfin des évolutions qui fonctionnent ! » salue Alonso. Les Williams (Sainz 6e, Albon 7e) sont de nouveau très bien placées, mais aurait pu encore faire mieux sans des changements de réglages inopportuns.


Chez Racing Bulls, Hadjar (9e) se hisse encore une fois en Q3, mais estime qu'il aurait pu être mieux classé sans une erreur de pilotage. Lawson (15e) est éliminé en Q1 car il n'a pas pu effectuer un dernier tour rapide. Gasly décroche une satisfaisante 10e place avec son Alpine-Renault, même si lui aussi se plaint du pneu C6. Colapinto (16e) ne peut que s'excuser d'avoir fini dans le mur, et écope en outre d'une place de pénalité car il a été libéré trop tôt par son équipe après la précédente neutralisation. La situation est désastreuse chez Ferrari: ni Leclerc (11e) ni Hamilton (12e) ne peuvent mettre les pneus tendres dans la bonne fenêtre de fonctionnement et se débattent avec un manque total de grip. Bortoleto (14e) hisse sa Sauber en Q2 tandis que Hülkenberg (17e) est éliminé d'emblée après un passage au large. Les Haas sont très à la peine. Ocon (18e) déplore de mauvais réglages et Bearman (19e) voit son meilleur chrono supprimé car réalisé alors que le drapeau rouge venait d'être brandi. Averti trop tard de cette neutralisation, l'Anglais peste contre la décision des commissaires qu'il estime injuste...


Le Grand Prix

Cette course se déroule dans une atmosphère très printanière. Le mercure dépasse allègrement les 20°C. La « colline rouge » est pleine de tifosi, dont la marée étouffe les quelques fans d'Antonelli. La majorité du plateau s'élance avec les pneus médiums (C5). Hamilton, Antonelli, Hülkenberg, Bearman et Tsunoda sont en gommes dures (C4). Comme prévu, le tendre C6 restera au garage. Déjà dernier sur la grille, Tsunoda s'élance depuis les stands.


Départ: Piastri prend un meilleur envol que Verstappen et semble garder l'ascendant. Russell se place dans le sillage de son compatriote, lorsque Verstappen ressurgit à l'extérieur peu avant le premier virage. Le Néerlandais retarde au maximum son freinage, mais garde une maîtrise parfaite de son véhicule. Il repasse Russell et surtout double Piastri avec une remarquable maestria dans l'enchaînement de Tamburello. Le Hollandais est en tête !


1er tour: Verstappen précède Piastri, Russell, Norris, Alonso, Sainz, Albon, Stroll, Gasly et Leclerc. Ocon repasse déjà chez Haas pour mettre des pneus durs.


2e: Le DRS est activé. Verstappen se forge une avance de plus d'une seconde sur Piastri.


3e: Leclerc assaille Gasly par l'intérieur à Piratella. Le Normand tente jusqu'au bout de résister et finit par sortir dans les graviers. Il reprend la piste en quatorzième position.


4e: Verstappen devance Piastri (1.6s.), Russell (3.3s.), Norris (4s.), Alonso (5s.), Sainz (5.6s.), Albon (6.5s.), Stroll (7.2s.), Leclerc (7.7s.), Hadjar (8.4s.), Antonelli (9.2s.) et Hamilton (9.6s.).


6e: Norris est aux trousses de Russell qui semble peu à l'aise avec ses pneus. Leclerc menace Stroll.


8e: Verstappen mène devant Piastri (1.6s.), Russell (4.6s.), Norris (5s.), Alonso (6.5s.), Sainz (7.1s.), Albon (7.8s.), Stroll (8.7s.), Leclerc (9.7s.) et Hadjar (10.4s.).


9e: Norris tente d'attaquer Russell par l'extérieur avant l'enchaînement Villeneuve, sans pouvoir se porter à sa hauteur. Gasly change de gommes.


10e: L'écart entre Verstappen et Piastri grimpe à deux secondes. Norris assaille de nouveau Russell avant Villeneuve, cette fois par l'intérieur et en mettant deux roues dans l'herbe. Toujours en vain.


11e: Norris déborde Russell par l'extérieur avant le virage Villeneuve et cette fois s'impose au freinage. L'Anglais de Mercedes est vraiment lent puisque Alonso se retrouve sur ses talons. Leclerc et Lawson prennent le composé dur.


12e: Russell chausse des pneus blancs (2.4s.), de même que Sainz (3.4s.). Tous deux font une bien mauvaise opération puisqu'ils repartent derrière Leclerc.


13e: Trois secondes séparent Verstappen et Piastri. Alonso chausse les pneus durs et repart entre Russell et Sainz. Bortoleto passe aussi aux stands.


14e: Piastri est chez McLaren pour mettre les enveloppes blanches (3.6s.), et repart en 12e position. Stroll prend le même composé au passage suivant.


15e: Verstappen précède Norris (10s.), Albon (15s.), Hadjar (17.4s.), Antonelli (18.7s.), Hamilton (19.3s.), Hülkenberg (24.2s.), Colapinto (25.5s.), Bearman (26.3s.), Tsunoda (27.2s.), Piastri (31.2s.) et Leclerc (35.7s.).


17e: Verstappen garde dix secondes de marge sur Norris. Piastri évolue à trente secondes du leader et va devoir se défaire des pilotes en stratégie décalée.


18e: Hamilton est depuis le début de la course dans le sillage d'Antonelli, sans pouvoir l'attaquer. Piastri efface Tsunoda par l'extérieur à Tamburello. Le voici dixième.


19e: Piastri double Bearman sur la ligne de chronométrage, puis grandit dans les rétroviseurs de Colapinto.


20e: Piastri déborde Colapinto dans la ligne droite principale et se retrouve huitième. Hülkenberg sera sa prochaine cible.


21e: Verstappen est en tête devant Norris (9.5s.), Albon (19.5s.), Hadjar (25.5s.), Antonelli (26.6s.), Hamilton (27.3s.), Hülkenberg (32.3s.), Piastri (33.3s.), Colapinto (36s.) et Bearman (36.7s.). Leclerc prend la 11e position à Tsunoda.


22e: Piastri déborde Hülkenberg à Tamburello. Coincé en 13e position, Russell déplore des vibrations sur sa Mercedes. Colapinto change de pneus.


23e: Leclerc se défait de Bearman et grimpe ainsi à la neuvième place.


24e: Verstappen précède Norris (9s.), Albon (21s.), Hadjar (28s.), Antonelli (29s.), Hamilton (29.6s.), Piastri (32s.), Hülkenberg (36.2s.), Leclerc (38.4s.), Bearman (39s.) et Tsunoda (39.5s.).


25e: Piastri est revenu sur le duo Antonelli - Hamilton. Russell double Tsunoda.


26e: Piastri déborde Hamilton sans coup férir par l'extérieur de Tamburello.


27e: L'intervalle entre Verstappen et Norris est de neuf secondes et demie. Piastri dépasse Antonelli avant le premier freinage. Hadjar est maintenant dans son viseur. Leclerc déborde Hülkenberg.


28e: Piastri se défait d'Hadjar par l'intérieur de Tamburello. Le voici quatrième, à trente-deux secondes de Verstappen.


29e: Norris passe chez McLaren pour chausse les pneus durs (2.1s.) et repart derrière Hamilton. Au même instant, Ocon est trahi par son moteur et se gare dans la pelouse après Tosa. La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée. Voilà une bonne affaire pour les pilotes qui n'ont pas stoppé !


30e: Verstappen arrive aux stands, chausse les pneus durs (2.3s.) et reste en tête avec une avance colossale sur ses poursuivants. C'est ensuite la ruée aux stands: Albon, Hadjar, Leclerc, Russell, Sainz, Gasly, Lawson et Bortoleto s'emparent de pneus durs, Antonelli, Hamilton, Hülkenberg, Bearman et Tsunoda de gommes médiums. Curieusement, les pilotes Aston Martin restent dehors.


31e: Piastri atteint le stand McLaren pour mettre des pneus durs (3.2.) et se retrouve quatrième, derrière Albon, alors que le drapeau vert est agité. Verstappen compte alors 20 secondes d'avance sur Norris.


32e: Leclerc se défait de Stroll. Sainz double Tsunoda à Tamburello, en dépit d'un petit contact entre les deux bolides.


33e: Leclerc dépasse Alonso tandis que Russell efface Hülkenberg.


34e: Après avoir passé la moitié de la course derrière celui-ci, Hamilton déborde enfin Antonelli par l'extérieur à Tamburello. Le voici sixième.


35e: Verstappen devance Norris (19s.), Albon (27s.), Piastri (32s.), Hadjar (36s.), Hamilton (36.7s.), Antonelli (38.7s.), Leclerc (41.4s.) et Alonso (47s.). Russell prend la 10e place à Stroll.


36e: Hamilton dépasse Hadjar au premier virage. Leclerc rejoint Antonelli. Russell passe devant Alonso. Les Aston Martin sont en grande peine avec leurs pneus usés puisque Stroll cède devant Hülkenberg et Sainz.


38e: Piastri est revenu à moins d'une seconde d'Albon. Leclerc dépasse Antonelli au premier virage.


39e: Tout va bien pour Verstappen qui compte dix-neuf secondes d'avance sur Norris. Hülkenberg dépasse Alonso, qui cédera devant Sainz au tour suivant.


40e: Piastri prend l'ascendant sur Albon par l'extérieur avant Tamburello. L'Australien est dorénavant troisième.


41e: Leclerc s'empare de la sixième place aux dépens d'Hadjar. Au tour suivant, Sainz chipe la 10e place à Hülkenberg.


43e: Verstappen précède Norris (18.4s.), Norris (32.2s.), Albon (36s.), Hamilton (39.4s.), Leclerc (41s.), Hadjar (44.4s.), Antonelli (47s.), Russell (52s.), Sainz (1m.), Hülkenberg (1m. 03s.) et Tsunoda (1m. 05s.).


46e: Antonelli tombe en panne d'accélérateur et se range dans la pelouse entre Tosa et Piratella. Comme le Bolonais se trouve loin de toute échappatoire, la voiture de sécurité entre cette fois en piste.


47e: Verstappen passe chez Red Bull pour remettre des pneus durs. Norris fait de même mais subit un arrêt un peu long (4.4s.). Piastri reste dehors et passe devant son équipier. Hamilton, Hadjar, Alonso, Stroll, Colapinto et Bortoleto changent aussi d'enveloppes.


48e: Une grue intervient pour ôter la Mercedes d'Antonelli. Albon fait halte chez Williams pour remettre des pneus blancs et glisse au cinquième rang, derrière Leclerc.


50e: Le peloton évolue derrière Bernd Mayländer. Verstappen devance Piastri, Norris, Leclerc, Albon, Russell, Hamilton, Sainz, Hadjar, Hülkenberg, Tsunoda, Gasly, Lawson, Alonso, Stroll, Colapinto et Bortoleto. Bearman, dernier à un tour, est intercalé entre Verstappen et Piastri.


52e: La Mercedes a enfin été retirée. Bearman est autorisé à se dédoubler, et la Safety Car reste en piste pour lui laisser le temps de rattraper son tour de retard.


53e: La voiture de sécurité s'efface à l'issue de ce tour. Verstappen accélère après Rivazza et se met à l'abri de toute attaque.


54e: Doté de pneus plus frais que Piastri, Norris menace celui-ci. Albon tente en vain de faire l'extérieur à Leclerc à Piratella. Tsunoda attaque Hülkenberg dans ce virage. L'Allemand vire large pour se défendre et laisse filer le Japonais.


55e: Le DRS est activé. Verstappen s'est forgé une avance de deux secondes et demie sur Piastri, menacé par Norris.


57e: Norris est dans les roues de Piastri. Hamilton déborde Russell par l'extérieur avant Tamburello.


58e: Verstappen réalise le meilleur tour de la course (1'17''988'''). Norris prend l'aspiration de Piastri au passage devant les stands, ouvre son DRS et contourne son équipier par l'extérieur. Piastri escalade le vibreur en prenant le virage et doit céder la seconde place à son équipier.


59e: Verstappen précède Norris (6s.), Piastri (9s.), Leclerc (11s.), Albon (11.3s.), Hamilton (12.3s.), Russell (15.3s.), Sainz (16s.), Hadjar (18s.) et Tsunoda (19.5s.). Alonso prend la 11e place à Hülkenberg.


60e: Albon déborde Leclerc par l'extérieur à l'approche de Tamburello. Le Monégasque ne laisse pas d'espace à son assaillant qui au tournant n'a d'autre choix que de traverser le bac à graviers. Hamilton en profite ainsi pour doubler la Williams.


61e: Hamilton revient aisément sur Leclerc, doté de pneus usés, et le double au virage n°1. Albon remonte rapidement sur le pilote Ferrari qu'il accuse de comportement antisportif.


62e: Verstappen compte six secondes d'avance sur Norris. Sur ordre de son équipe, Leclerc laisse passer Albon pour éviter une pénalité. Alonso pourchasse Tsunoda pour le dernier point.


63e et dernier tour: Max Verstappen triomphe à Imola pour la quatrième édition consécutive. Les McLaren de Norris et Piastri l'encadrent sur le podium. Hamilton finit quatrième et obtient son meilleur résultat en course avec Ferrari. Albon achève un brillant week-end au cinquième rang. Leclerc est sixième, Russell septième. Sainz décroche la huitième place, alors que les derniers points reviennent à Hadjar et Tsunoda. Viennent ensuite Alonso, Hülkenberg, Gasly, Lawson, Stroll, Colapinto, Bearman et Bortoleto.


Après la course

Pour la seconde fois de la saison, Max Verstappen a triomphé des McLaren. Un succès esquissé dès le coup d'envoi par un somptueux dépassement sur Oscar Piastri, mais consolidé ensuite par une course exemplaire. La Red Bull avait un rythme très solide et n'a jamais été sérieusement menacée. Le circuit d'Imola avec ses courbes rapides lui était certes favorable, mais les évolutions apportées ici ont semble-t-il bien fonctionné. Bref, ce dimanche soir, Verstappen a tout pour être heureux. « Je suis pourtant mal parti, raconte-t-il. Je me suis retrouvé à l'extérieur et me suis dis que j'allais répliquer à partir de là. Cela a fonctionné. J'ai ensuite tout donné pour creuser l'écart. La voiture était bonne, meilleure qu'en début de week-end. J'ai pu ménager mes pneus. En médiums, j'étais rapide, mais aussi avec les durs, ce qui est un bon point. J'ai eu un beau coup de main avec la VSC, mais ensuite il y a eu le regroupement derrière la voiture de sécurité. Cependant j'ai bien exécuté et ma relance et tout a roulé jusqu'au damier. » Christian Horner salue avec joie une victoire symbolique, puisque il s'agissait du 400e Grand Prix de Red Bull Racing, et peut-être salutaire pour son propre avenir... « Nous sommes récompensés de notre formidable travail, dit-il. Il ne faut pas oublier que les gars ont aussi bossé jusqu'à 2h du matin pour réparer la voiture de Yuki. Mais il faut aussi saluer l'exploit de Max. Le premier virage était du style ''ça passe ou ça casse'' ! Max venait de loin pour tenter sa chance, mais Piastri a été fair-play et lui a laissé de l'espace. Et c'est la dernière fois qu'il l'a vu. Ce mouvement fut absolument décisif. » Reste à voir si la RB21 sera aussi compétitive lors des épreuves suivantes. En tout cas, au championnat, Verstappen ne compte que 22 points de retard sur Piastri, et reste bien en lice pour une cinquième couronne.


Les McLaren-Mercedes avaient dominé les essais et les qualifications, mais ce dimanche elles se sont inclinées devant Max Verstappen. Et contrairement à ce qu'il s'était produit à Suzuka, elles n'ont même pas pu suivre de près le Hollandais. « C'est le meilleur résultat que nous puissions obtenir » admet Lando Norris. « Je ne m'attendais pas à ce que la Red Bull soit aussi rapide. Verstappen nous a déjà devancé en qualifications cette année, mais en course son rythme était moins bon. Ici, il a été souverain. » L'Anglais pointe quelques défauts de la MCL39 qui jusqu'ici passaient relativement inaperçus: « Imola est un circuit avec des courbes rapides, et là est justement notre talon d'Achille depuis le début de la saison. On l'avait entr'aperçu à Suzuka. » Certains remarquent que McLaren a peut-être commis une erreur stratégique après la voiture de sécurité. Norris, en pneus frais, a dû batailler pour doubler son équipier Piastri, en pneus usés. Si l'Australien avait reçu l'ordre de s'effacer, peut-être Norris aurait-il pu titiller Verstappen ? Quant à Piastri, poleman au départ et troisième au damier, il peut pester contre les incidents de course qui ont ruiné sa stratégie. Mais il s'est surtout fait « enrhumer » par Verstappen au départ... et salue l'artiste: « Je pensais que j'avais la situation sous contrôle et Max a réalisé une belle manœuvre. J'ai pris une leçon ! Je ferai mieux la prochaine fois... Ensuite, je n'avais pas le rythme pour le menacer. Et puis la stratégie à deux arrêts n'a pas été payante. En m'arrêtant tôt, je me suis retrouvé dans le trafic, et j'ai sans doute perdu ici la deuxième place. Je pense que la stratégie à un arrêt était possible. »


Les Ferrari ont fait honneur aux tifosi avec une belle remontée. Partis respectivement 12e et 11e, Lewis Hamilton et Charles Leclerc finissent 4e et 6e, au volant d'une SF-25 qui a retrouvé du mordant en course. « Je suis aux anges ! s'extasie Hamilton. J'ai mal dormi hier soir après notre prestation désastreuse, mais aujourd'hui c'était très différent. Je suis très heureux pour l'équipe, pour les tifosi qui nous ont donné beaucoup d'amour. L'équipe a fait un travail incroyable, les arrêts ont été parfaits, c'est mérité et nous ratons le podium de peu. » Charles Leclerc est moins heureux. Il n'est pas du tout content d'avoir été contraint de rendre la cinquième position à Alexander Albon. Selon lui, sa défense était irréprochable. « Par ailleurs, les voitures de sécurité sont arrivées au mauvais moment pour moi, note-t-il. Je n'ai pas profité de la seconde neutralisation. Je craignais de perdre beaucoup de places et j'ai préféré m'abstenir. C'est décevant, car j'avais vraiment un bon rythme. » Au final, la performance de Ferrari à Imola est dans la lignée de Djeddah et de Miami : la SF-25 est rapide le dimanche, mais part toujours de trop loin, faute de bien exploiter ses pneus en qualifications. « Il faut absolument faire beaucoup mieux le samedi », conclut logiquement Frédéric Vasseur.


Mercedes conclut un week-end piteux avec six maigres points dans la besace. George Russell s'est battu toute la course avec une absence totale de grip et Kimi Antonelli a abandonné pour la première fois de la saison. « Dès les premiers tours, Russell a signalé un manque de stabilité à l'arrière et a peiné à contrôler la température des pneus arrière, ce qui a accéléré leur dégradation, explique Bradley Lord. Cela nous a contraints à un arrêt prématuré et à une stratégie à deux pit-stops. Il a effectué son deuxième arrêt sous VSC et s'était battu pour revenir dans les points jusqu'à ce que la voiture de sécurité entre en piste suite à l'abandon de Kimi. Un troisième arrêt était inenvisageable, et George a lutté avec sa voiture jusqu'au drapeau à damier. Antonelli avait une meilleure stratégie, mais son accélérateur a lâché alors qu'il était bien remonté... » George Russell insiste quant à lui sur le facteur météorologique qui aurait un grand impact sur les performances de la Mercedes: « Nous étions extrêmement lents, avec une adhérence très précaire. Le constat est clair: quand il fait chaud, nous sommes lents, quand il fait froid, nous sommes rapides. C'était déjà pareil l'an dernier. Ici, nous étions derrière Ferrari, mais aussi derrière Williams. Il faut réagir très vite ! » Mercedes (147 points) garde la seconde place du championnat des constructeurs, mais Red Bull (131 pts) et Ferrari (114 pts) se rapprochent...


Enfin, la déception du jour provient d'Aston Martin. Après un début de saison très médiocre, l'AMR25 a semblé transfigurée en qualifications. Fernando Alonso et Lance Stroll partaient tous les deux depuis le « top 10 » et ont très bien tenu leur rang lors de la première moitié de la course. Las, la voiture de sécurité virtuelle a offert à leurs poursuivants des changements de pneus « gratuits ». Les Verts sont ainsi devenus des proies faciles pour ceux-ci et finissent hors des points. Dans sa radio, Alonso n'a pas dissimulé sa déception: « C'est de la torture, un carnage. Je suis le pilote le plus malchanceux de ce p*tain de monde ! » Sorti de sa voiture, l'Espagnol analyse posément sa course et en tire un bilan plus positif: « La voiture était superbe aujourd'hui, j'ai suivi les McLaren et Russell au début de la course, ce qui était une bonne surprise. On était en route pour sécuriser les sixième et septième places, et la voiture de sécurité virtuelle a permis aux autres de s'arrêter et de ressortir devant. Ce fut simplement de la malchance. » Certes. Et le « cri du cœur » précité prouve que la passion de la compétition qui anime le quadragénaire est toujours intacte...


Source :

Nextgen-auto.com

Tony