Charles LECLERC
 C.LECLERC
Ferrari
Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda RBPT
Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes

1124o Grande Prémio

III Qatar Grand Prix
Noite
Lusail
domingo, 1 de dezembro de 2024
57 voltas x 5.419 km - 308.611 km
(Offset: 272 m)
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La F1 accueille GM - Cadillac

 

FIA: suite de la purge

La purge continue à la FIA: après Niels Wittich mi-novembre, c'est le commissaire de course Tim Mayer qui est brutalement débarqué par Mohammed Ben Sulayem avant le GP du Qatar. L'Américain occupait pourtant ces fonctions depuis quinze ans et son expérience lui valait régulièrement la présidence du collège des commissaires. Mais Ben Sulayem lui reproche une prétendue partialité. En effet, à l'issue du GP des Etats-Unis, le Circuit des Amériques a été sanctionné pour ne pas avoir su empêcher l'envahissement de la piste en fin d'épreuve. Vexés par la formulation de la sanction, les organisateurs ont demandé un droit de révision auprès de la fédération, et se sont faits représenter par Mayer qui agissait en tant qu'organisateur sportif des trois Grands Prix états-uniens. Ben Sulayem estime qu'il y a eu là mélange des genres, et bien que l'affaire se soit réglée à l'amiable, il décide de renvoyer Mayer. Ce dernier, comme bien d'autres, se répand dans la presse pour pointer l'autoritarisme et l'interventionnisme du président de la FIA. Dans la charrette, il retrouve Janette Tan, la directrice de course adjointe de la F2, qui devait à ce titre supplanter Rui Marques, promu en F1. Mais Ben Sulayem en a décidé autrement. Ainsi, Marques devra officier lors des deux prochains week-ends en F1 et en F2, faute de remplaçant...


Le directeur du GPDA George Russell se saisit de cette nouvelle affaire pour relancer le bras de fer avec la FIA. « Wittich est parti, Mayer aussi, qui sera le prochain ? » lance le coureur Mercedes. Quelques semaines plus tôt, les pilotes unanimes se sont fendus d'une lettre à Mohammed Ben Sulayem afin qu'il cesse sa ridicule chasse aux jurons. Malicieux, ils lui demandaient aussi comment été utilisé l'argent récolté au moyen de ces amendes. Au Qatar, le président de la fédération leur répond sans prendre de gants: « Qu'ils se mêlent de leurs oignons ! Les pilotes gagnent plus de 100 millions d'euros, est-ce que je leur demande comment ils les dépensent ? Par ailleurs, j'ai été élu pour réparer la FIA. et je suis en train de réussir. Je suis très content de notre nouvelle équipe. J'ai hérité d'une FIA avec un coût de fonctionnement négatif de 23 millions d'euros. Et où en est-elle maintenant ? 2024 sera la première année où nous serons positifs. » Il n'est pas certain que cette réponse satisfasse les pilotes... Du moins, Ben Sulayem s'entretient samedi pendant environ une demi-heure avec Max Verstappen, puni deux mois plus tôt pour avoir employé le mot « f*ck » lors d'une conférence de presse. Rien ne transpire de leur rencontre.


Audi s'allie au Qatar

Ce Grand Prix du Qatar est l'occasion pour l'émirat d'officialiser son entrée au capital de la future écurie Audi F1 via son fonds souverain d'investissement. Gernot Döllner et Mohammed Al-Sowaidi, respectivement P-DG d'Audi et de Qatar Investment Authority, scellent solennellement cet accord à Doha. Celui-ci était éventé depuis plusieurs semaines. En rachetant 100 % des parts de l'entité Sauber voici quelques mois, Audi a semble-t-il mésestimé le coût de son arrivée en F1. La construction du groupe propulseur et la transformation de l'usine d'Hivill coûtent très certainement plus d'un milliard d'euros. Trop cher dans un contexte tourmenté pour le Groupe Volkswagen, contraint de fermer des usines en Allemagne et en Belgique, une première depuis 30 ans. Pour alléger cette charge financière, Audi s'est assez naturellement tournée vers l'Émirat du Qatar, déjà très présent en F1 via son Grand Prix national et Qatar Airways. Son fonds souverain possède d'ailleurs déjà 10 % de Volkswagen AG. Cette prise de participation minoritaire ressemble à celle opérée par le fonds souverain de Bahreïn Mumtalakat avec McLaren. QIA devrait ainsi acheter 30 % de l'écurie germano-suisse. Néanmoins, cette énième volte-face interroge sur les intentions d'Audi. Qu'est-ce que le constructeur d'Ingolstadt souhaite véritablement faire de son écurie ? Gernot Döllner et Mattia Binotto ont beau assurer que l'arrivée d'un actionnaire minoritaire était prévue « depuis plus d'un an », on peut se demander si véritablement des Audi d'usine rouleront en F1 en 2026, dans un contexte de grave crise économique et industrielle outre-Rhin.


En tout cas, l'alliance entre Audi et le Qatar renfonce un peu plus la présence des pétromonarchies arabes en Formule 1. L'Arabie saoudite est déjà le partenaire n°1 de la discipline via sa compagnie pétrolière Aramco, et son fonds souverain a des options sur l'écurie Aston Martin. Bahreïn possède la totalité de McLaren Group et va vendre prochainement une partie de celui-ci à un fonds d'investissement basé à Abou Dhabi, CYVN Holdings. La F1, et le sport en général, sont décidément de formidables outils de « soft power » pour ces pays en quête de respectabilité sur la scène internationale.


Présentation de l'épreuve

La F1 parcourt en quelques jours les 13 000 et quelques kilomètres séparant Las Vegas du Golfe Persique, pour achever la saison par les Grands Prix du Qatar et Abou Dhabi. Pilotes, personnels des écuries, journalistes et cie doivent ainsi encaisser un sacré jet lag, et les horloges biologiques seront d'autant plus déréglées que ces deux épreuves se dérouleront aussi en nocturne. Au Qatar, il faut aussi subir la chaleur aride de la journée, même si cette année le Grand Prix se tient heureusement le 1er décembre afin d'éviter la terrible expérience de l'édition 2023, organisée en octobre par une nuit étouffante. Mais pour ne rien arranger, un sprint est organisé ce week-end à Losail ! Bref, au terme de la plus longue saison de l'histoire de la F1, ces contraintes achèvent d'épuiser les organismes, sensibles au moindre microbe. Nico Hülkenberg manque par exemple la journée du jeudi en raison d'un solide rhume. « À la fin de la saison, quand on est un peu fatigué, on tombe un peu plus facilement malade, constate Max Verstappen. Les nombreux longs vols n'aident pas. Ici, je vois dans le paddock beaucoup de gens fatigués, enrhumés, cassés. » Les pilotes qui logent dans des hôtels cinq étoiles sont cependant relativement protégés par rapport aux techniciens. Esteban Ocon a une pensée pour eux: « J'ai pris l'avion avec l'équipe depuis Las Vegas et j'ai essayé d'aider certains gars à se réveiller au bon moment. Mais ça n'a pas toujours marché. Ils sont très fatigués. Certains ont dormi 15 heures, ce qui n'a pas aidé à les acclimater ici. Ces trois Grands Prix de fin de saison sont particulièrement difficiles. » La solution serait bien sûr un allègement du calendrier, mais il ne s'agit que d'un vœu pieux, puisque la FIA et Liberty Media ont calqué grosso modo le calendrier 2025 sur celui de 2024.


Le titre des constructeurs est dorénavant le seul enjeu de cette fin de saison. McLaren (608 points) possède un matelas de 24 unités sur Ferrari (584). L'écurie de Woking pourrait s'assurer de la couronne ici en inscrivant vingt points de plus que Ferrari, ce qui n'est pas impossible grâce au sprint. Transparentes dans la fraîcheur nocturne de Las Vegas, les MCL38 devraient revivre ici. Andrea Stella déclare que tous les efforts de Lando Norris et Oscar Piastri sont tendus vers l'obtention de cette consécration qui seraient la première depuis 1998. Aucun des deux pilotes n'était alors né !... Chez Ferrari, Frédéric Vasseur a dû aplanir le différend qui est apparu entre ses pilotes au soir du GP de Las Vegas. Charles Leclerc a vivement reproché à Carlos Sainz sa conduite en course. L'Espagnol a d'abord tardé à lui ouvrir la voie alors que ses pneus étaient morts, puis l'a dépassé à l'improviste après le second pit-stop. « On en a discuté, et on a tiré des conclusions, déclare ici Sainz. Nous sommes prêts à passer à autre chose, après une mauvaise course pour nous deux. Nous voulons gagner le titre des constructeurs en travaillant main dans la main comme nous l'avons fait depuis quatre ans. » Leclerc, lui, ne dit rien. Il n'est visiblement pas fâché de voir bientôt s'éloigner cet équipier malcommode, avec lequel les tiraillements furent quasi incessants depuis 2021.


Si Max Verstappen s'est assuré à Las Vegas de sa quatrième couronne mondiale, Red Bull y a inscrit moins de points que McLaren et Ferrari et est donc de fait hors-jeu pour le titre des constructeurs. Tous les index sont évidemment pointés vers Sergio Pérez, le grand responsable de cet échec. Le Mexicain est monté pour la dernière fois sur le podium sept mois plus tôt en Chine, et n'affiche que 152 points au compteur contre 268 et 259 pour Oscar Piastri et Carlo Sainz, ses alter-ego chez McLaren et Ferrari... « Si Red Bull avait eu deux pilotes d'égale valeur, ils auraient aussi gagné le titre des constructeurs ! » cingle Lando Norris. Néanmoins, le refrain commence à être connu. Voilà un an et demi que Pérez paraît perpétuellement sur la sellette, mais demeure en place. Au Qatar, Helmut Marko grommelle, mais n'annonce rien de neuf: « Checo agit comme s'il allait piloter pour nous une année de plus... Mais nous ne pouvons pas répéter 2024 en 2025. Il nous faut un bon duo de pilotes chez Red Bull comme chez Racing Bulls. Cela se décidera après la finale à Abu Dhabi, les actionnaires trancheront avec les données que nous leur fournirons. »


Liam Lawson semble toujours tenir la corde pour remplacer Pérez, même si certains tiennent pour la piste Franco Colapinto: Christian Horner a encore été aperçu sous l'auvent Williams à Las Vegas... Néanmoins, les récents « cartons » de l'Argentin à São Paulo et Las Vegas ont fait baisser sa cote. Son propre manager Jamie Campbell-Walter admet que Colapinto n'a pas le droit à l'erreur au Qatar. Yuki Tsunoda s'agace de son côté de ne pas se voir offrir de promotion chez RBR. Ces deux dernières années, le Japonais a dominé ses équipiers successifs Nyck de Vries et Daniel Ricciardo chez AlphaTauri/VCARB, et estime n'avoir plus rien à prouver: « Historiquement, il est assez naturel que le meilleur pilote de notre équipe soit promu chez RBR. Je ne comprends pas leur logique, pourquoi ils ne veulent pas de moi. » Beaucoup pensent pourtant que Tsunoda mérite sa chance, notamment son ex-équipier et toujours copain Pierre Gasly: « J'aimerais voir Yuki dans une Red Bull. Il semble s'être beaucoup amélioré. Il a été très performant ces deux dernières saisons et a battu ses coéquipiers. De mon point de vue, il mérite une promotion. » Mais le Dr. Marko balaie cette hypothèse. Selon lui, Tsunoda manque encore de constance: « Il a fait deux très bonnes courses au Brésil et à Las Vegas, mais il avait commis auparavant deux erreurs stupides à Mexico. Yuki est rapide, mais la régularité lui fait défaut, et c'est ce dont nous avons le plus besoin chez Red Bull. » Cette équipe préfère-t-elle la constance dans la médiocrité de Pérez ?...


Suite aux pressions de la justice américaine, Liberty Media a été contrainte d'accepter l'arrivée de Cadillac en Formule 1 à l'horizon 2026. La création de cette onzième écurie patronnée par General Motors suscite bien sûr un vif intérêt chez les pilotes en rupture de ban qui y voient un bon moyen de rebondir en 2026. Kevin Magnussen et Guanyu Zhou, sans volant pour 2025, expriment déjà leur intérêt au Qatar. Plus discret, Valtteri Bottas sait qu'il pourra faire valoir auprès des Américains sa grande expérience. Néanmoins, il ne faudrait pas oublier que ce projet se fonde jusqu'à nouvel ordre sur Andretti Global, et que cette équipe entend avant tout placer ses poulains, notamment Colton Herta, vice-champion d'IndyCar en 2024. Mario Andretti confirme ainsi que le jeune Californien sera privilégié pour le lancement de l'aventure F1.


Ce Grand Prix du Qatar sera le dernier pour Esteban Ocon chez Alpine-Renault. Depuis de longues semaines, ses relations avec son équipe sont au plus bas et sa confiance dans sa monoplace avoisine zéro. Sa superbe deuxième place sous la pluie à São Paulo, fruit des circonstances et de son habileté sur piste humide, ne fut qu'une parenthèse enchantée. Mais ici, le natif d'Évreux est en outre soumis à une forme de chantage par Flavio Briatore. Ce dernier lui annonce qu'il ne le laissera disputer les essais de post-saison à Abou Dhabi avec Haas que s'il cède sa place pour la dernière épreuve à son successeur Jack Doohan, qui bénéficierait ainsi d'un test grandeur nature avant ses débuts en 2025. Au pied du mur, Ocon décide de privilégier l'avenir, c'est-à-dire Haas, et quittera donc Alpine dès ce dimanche soir. Cet épilogue piteux est jugé déshonorant pour le pilote normand qui a tout de même apporté au A fléché une extraordinaire victoire lors du GP de Hongrie 2021. Ocon se gardera néanmoins de tout commentaire, mais on remarque qu'il retire Briatore de ses contacts sur les réseaux sociaux...


Dans le même temps, Alpine nomme un nouveau pilote de réserve pour remplacer Jack Doohan. Il s'agit du pilote estonien Paul Aron (20 ans) qui réalise cette saison des débuts remarqués en Formule 2. Il a en effet accumulé les poles et les podiums avant de décrocher ici à Losail sa première victoire. Il occupe aussi pour l'heure la troisième place du classement général. Aron pilote pour Hitech Racing, l'écurie cofondée et dirigée par Oliver Oakes, team principal d'Alpine F1. Celui-ci n'est donc sans doute pas étranger à son engagement.


Les équipes ont achevé le développement de leurs monoplaces pour 2024 et éprouvent déjà des solutions pour 2025. Alpine inaugure ainsi un museau raccourci doté d'un nouvel aileron avant. Stake dispose aussi d'une aile avant revue, dernier élément de l'évolution finale de la C44, bien remaniée en cette d'année.


Vendredi: essais et qualifications pour le sprint

Vendredi soir, l'unique séance libre permet aux pilotes de régler leurs bolides pour les longs runs. Le meilleur chrono revient à Leclerc (1'21''953''') devant Norris et Piastri.


Plus tard dans la soirée, Norris domine la qualification sprint (1'21''012''') au volant d'une McLaren revigorée après l'échec de Las Vegas. Piastri se classe troisième, à 1/10e de son équipier. La nuit réussit décidément à Russell qui place sa Mercedes en seconde position, à quelques millièmes de Norris. Hamilton (7e) est beaucoup plus en retrait. Les Ferrari souffrent de sous-virage, mais Sainz (4e) et Leclerc (5e) pensent qu'ils seront plus rapides en course. Verstappen (6e) se plaint d'une Red Bull mal équilibrée. Éliminé en SQ1, Pérez (16e) pointe cette fois un défaut de barre anti-roulis. Gasly (8e) confirme la bonne forme de son Alpine-Renault. A contrario, Ocon (18e) paraît se débattre avec des problèmes de mise au point inextricables. Hülkenberg place sa Haas au 9e rang, loin devant Magnussen (15e). Chez Visa Cash RB, Lawson décroche une bonne 10e place, mais Tsunoda (17e), libéré trop tard pour son dernier tour rapide, est éliminé dès la SQ1. Les Aston Martin (Alonso 11e, Stroll 14e) font quelques progrès. Chez Williams, Albon (12e) se débat avec ses pneus et Colapinto, doté d'une ancienne configuration suite à ses multiples crashs, compose avec un équilibre précaire. Enfin, Bottas (13e) hisse sa Kick-Sauber en SQ2, tandis que Zhou (19e) se laisse surprendre par le trafic en SQ1.


Le sprint

Samedi en début de soirée, le sprint se déroule dans des conditions assez chaudes (19°C), mais bien moins extrêmes qu'en 2023. Les pilotes s'élancent en pneus médiums (C3), sauf Zhou qui est muni de gommes tendres (C4). Pérez et Colapinto démarreront depuis les stands après avoir fait modifier leurs machines sous parc fermé.


Départ: Norris reste premier devant Russell et Piastri, mais ce dernier, mieux placé à l'intérieur, double l'Anglais de Mercedes au second tournant. Hamilton s'intercale entre Sainz et Leclerc.


1er tour: Piastri résiste à une contre-attaque de Russell au virage n°7. Surpris par un gros sous-virage, Verstappen perd trois positions. Norris devance Piastri, Russell, Sainz, Hamilton, Leclerc, Hülkenberg, Gasly, Verstappen et Alonso.


2e: Norris a un peu plus d'une seconde d'avance sur Piastri. Verstappen menace Gasly.


3e: Le DRS est activé. Piastri est sous la menace de Russell.


4e: DRS ouvert, Russell attaque Piastri par l'intérieur du premier virage, mais ce dernier reste à sa hauteur, ne lui concède aucun espace et garde l'ascendant au deuxième freinage.


5e: Norris laisse revenir Piastri afin de lui offrir le DRS contre Russell. Ce faisant, tout le peloton de tête se regroupe. Magnussen prend la 10e position à Alonso.


6e: Norris devance Piastri (0.3s.), Russell (0.8s.), Sainz (1.6s.), Hamilton (2.3s.), Leclerc (4s.), Hülkenberg (5.8s.), Gasly (7.1s.), Verstappen (8s.) et Magnussen (11s.).


8e: Les cinq premiers se tiennent en une poignée de secondes. Verstappen dépasse Gasly au premier virage.


9e: Russell esquisse un assaut par l'intérieur contre Piastri au virage n°1, mais ce dernier lui ferme la porte.


10e: Norris devance Piastri (0.3s.), Russell (1.1s.), Sainz (2s.), Hamilton (3.3s.), Leclerc (3.8s.), Hülkenberg (7.2s.), Verstappen (8.7s.), Gasly (10.2s.) et Magnussen (11.6s.). Zhou troque ses pneus tendres contre des médiums.


12e: Norris offre toujours le DRS à son équipier. Russell concède ainsi 8/10es à Piastri. Leclerc est sur les talons d'Hamilton.


13e: Leclerc assaille Hamilton par l'intérieur au premier virage. L'Anglais résiste et les deux voitures se frôlent. Placé à l'extérieur à l'entrée du deuxième tournant, Leclerc insiste et s'impose au forceps contre son futur équipier. Hamilton esquisse une contre-attaque au virage n°4, sans succès.


14e: Piastri concède une seconde et demie à Norris, Privé de DRS, il devient une cible pour Russell qui l'attaque par l'intérieur avant le premier virage. L'Australien bouge deux fois, coupe ainsi l'élan de son assaillant et conserve sa position.


15e: Norris laisse de nouveau revenir Piastri. Pérez fait escale chez Red Bull pour remplacer son aileron avant.


16e: Norris précède Piastri (0.9s.), Russell (1.7s.), Sainz (2.6s.), Leclerc (5.8s.), Hamilton (6.7s.), Hülkenberg (9.5s.) et Verstappen (11s.).


18e: Piastri se défend toujours devant Russell. Leclerc signe le meilleur tour (1'23''923''').


19e et dernier tour: Russell esquisse encore une nouvelle attaque contre Piastri au virage n°1, en vain. Puis, à la surprise générale, Norris laisse passer Piastri de son propre chef quelques mètres avant la ligne de chronométrage.


Oscar Piastri remporte donc comme en 2023 ce sprint qatari. Norris termine deuxième, un souffle devant Russell. Suivent les Ferrari de Sainz (4e) et Leclerc (5e). Hamilton finit sixième devant Hülkenberg. Verstappen (8e) se contente d'un point. Viennent ensuite Gasly, Magnussen, Alonso, Bottas, Stroll, Ocon, Albon, Lawson, Tsunoda, Colapinto, Zhou et Pérez.


Grâce à ce beau doublé, McLaren moissonne 15 points et se rapproche du titre des constructeurs, d'autant plus que le rythme des Ferrari fut loin d'être impressionnant lors de cette mini-course. En ce qui concerne le changement de positions sur la ligne, il semble être le fait de Lando Norris qui a fait une politesse à Oscar Piastri. Il lui rétrocède ainsi la victoire recueillie à la fin du sprint de São Paulo. Un geste de bonne politique, alors que les relations entre les deux jeunes gens n'ont pas été exemptes de nuages en 2024. Andrea Stella n'était visiblement pas au courant des intentions de Norris, mais il valide entièrement son initiative après-coup.


Les qualifications

Plus tard dans la soirée, Verstappen crée une mini-sensation en réalisant le meilleur temps des qualifications (1'20''520''') au volant d'une Red Bull soudain transfigurée. Cependant, il perd sa pole position car il est pénalisé pour avoir gêné Russell à la fin de la Q3. L'Anglais est surpris de tomber sur la Red Bull, trop lente selon lui, et doit escalader un vibreur pour l'éviter. Comme l'action s'est déroulée très vite, à haute vitesse, les commissaires sont cléments et ne font reculer Verstappen que d'une seule place. Il partira deuxième. Son collègue Pérez (9e) réalise pour une fois une prestation convenable. Gêné par Verstappen, Russell hérite de la pole (1'20''575''') grâce à la pénalité de celui-ci, au volant d'une Mercedes qu'il qualifie d'excellente. Hamilton (6e) est en revanche toujours peu satisfait de sa W15. Les McLaren (Norris 3e, Piastri 4e) peuplent la deuxième ligne, mais concèdent 2 à 3/10es à Verstappen et Russell. Les Ferrari (Leclerc 5e, Sainz 7e) semblent décidément à la peine ici.


Alonso (8e) est heureux de ramener l'Aston Martin en Q3, alors que Stroll (15e) se plaint d'un manque d'adhérence. Magnussen (10e) place sa Haas en Q3, mais Hülkenberg (18e) est éliminé d'emblée à cause d'un souci de récupération d'énergie. Gasly (11e) est cette fois déçu du manque de grip de son Alpine-Renault. Démotivé, Ocon (20e) navigue à vue. Les évolutions semblent porter leurs fruits chez Stake-Sauber qui signe sa meilleure qualification de l'année: Zhou (12e) et Bottas (13e) atteignent tous deux la Q2. Les Visa Cash RB (Tsunoda 14, Lawson 17e) sont en grande difficulté sur ce tracé. De même, Albon (16e) et Colapinto (19e) se débattent avec une Williams mal équilibrée.


Max Verstappen conteste vivement la pénalité qui le frappe ce samedi soir. Selon lui, il roulait à une allure raisonnable et George Russell est seul responsable de son malheur. Mais lorsque le pilote Mercedes vient l'accuser auprès des commissaires de l'avoir bloqué intentionnellement, le champion du monde explose: « Me retirer la pole n'a aucun sens. Nous roulions tous lentement, je ne sais pas ce que j'aurais pu faire d'autre. George dit qu'à cause de moi il a endommagé sa monoplace, mais pourquoi n'a-t-il tout simplement pas freiné, comme nous tous ? J'ai juste essayé d'être gentil et je je suis sanctionné ! J'en ai assez de tout ça ! La prochaine fois, je foncerai et ferai semblant de percuter quelqu'un d'autre ! » Le lendemain, après sa victoire, le Néerlandais aura des mots encore plus durs vis-à-vis du pilote Mercedes qu'il accuse de se comporter comme un vulgaire pleurnichard: « Je n'ai jamais vu quelqu'un essayer de bais*r un autre à ce point ! J'ai beaucoup de respect pour mes collègues, mais après la nuit dernière, je n'en ai plus pour Russell. La façon dont il a présenté les choses aux commissaires pour me faire sanctionner m'a dégoûté. Qu'il aille se faire foutre ! » Le pilote anglais refuse de relever le gant: « Je n'ai aucun problème avec Verstappen. Nous savons tous que c'est un battant, un pilote agressif... » Fermez le ban.


Le Grand Prix

Dimanche soir, l'atmosphère est toujours assez douce (19°C) dans le désert qatari, mais la température en piste (28°C) est nettement plus élevée que la veille. Tours les pilotes s'élancent en pneus médiums (C3), sauf Hülkenberg muni de gommes dures (C2). Le pneu tendre (C4) ne pourra être utilisé qu'en cas de second relais tardif.


Départ: Verstappen démarre très bien, se porte aussitôt à la hauteur de Russell et le devance avant le premier virage. Toutefois Norris se faufile à droite du Hollandais et sort en tête du premier tournant. Mais Verstappen est mieux placé à l'intérieur pour aborder le second virage et reste aux commandes. Plus loin, Hülkenberg part en toupie au premier freinage et percute Ocon, lequel est renvoyé sur Colapinto. Le Français et l'Argentin restent sur le carreau.


1er tour: Stroll percute Albon avec sa roue avant-gauche au virage n°5. Le Canadien effectue un 360° tandis que le Thaïlandais part en tête-à-queue. Zhou doit rouler hors piste pour les éviter. Devant ce double chaos, la voiture de sécurité entre en piste.


2e: La Safety Car intervient. Verstappen mène devant Norris, Russell, Leclerc, Piastri, Sainz, Pérez, Alonso, Hamilton et Tsunoda. Albon a pu se relancer, mais Ocon et Colapinto abandonnent. Hülkenberg revient aux stands avec une crevaison à l'arrière-gauche et remplace ses gommes. Stroll fait aussi escale aux stands.


4e: La piste a été dégagée et la voiture de sécurité s'efface à l'issue de ce tour. Verstappen accélère tôt et se met à l'abri de Norris.


5e: La course reprend. Piastri dépasse Leclerc par l'extérieur au premier virage. Alonso se fait doubler par Hamilton et Tsunoda. Lawson attaque Bottas par l'intérieur au premier tournant, mais il dérape, part en tête-à-queue et oblige le Finlandais à sortir pour l'éviter. Alonso sort large dans un virage et se fait passer par Magnussen.


6e: Le DRS est activé. Verstappen a pris une seconde d'avance sur Norris. Piastri menace Russell. Gasly dépasse Alonso.


7e: Verstappen mène devant Norris (1.4s.), Russell (2.8s.), Piastri (3.7s.), Leclerc (5.4s.), Sainz (6.3s.), Pérez (7.5s.), Hamilton (8.7s.), Tsunoda (10.3s.), Magnussen (11s.), Gasly (11.7s.) et Alonso (12.4s.). Stroll reçoit 10 secondes de pénalité pour avoir percuté Albon. Il repasse aux stands pour changer ses pneus.


9e: Verstappen repousse Norris à plus d'une seconde et demie. Stroll rentre à son garage pour renoncer suite aux dégâts causés par sa précédente collision.


10e: Magnussen assaille Tsunoda au premier tournant. Les deux pilotes franchissent le premier enchaînement côte à côte, et le Danois passe finalement au forceps.


11e: Verstappen précède Norris (2s.), Russell (3.8s.), Piastri (4.7s.), Leclerc (8s.), Sainz (9s.), Pérez (11.6s.), Hamilton (12.6s.), Magnussen (17.6s.) et Tsunoda (18.7s.). Lawson écope de 10 secondes de pénalité pour avoir forcé Bottas à quitter la piste.


13e: Norris tourne en 1'25''794''' et reprend deux dixièmes à Verstappen. Gasly dépasse Tsunoda par l'extérieur au virage n°1.


14e: Hamilton reçoit 5 secondes de punition pour avoir bougé avant l'extinction des deux. Alonso efface Tsunoda, à la peine avec ses pneus. Zhou doublera le Japonais au passage suivant.


15e: Verstappen devance Norris (1.8s.), Russell (4.8s.), Piastri (5.5s.), Leclerc (8.6s.), Sainz (10.6s.), Pérez (14.6s.), Hamilton (15.6s.), Magnussen (24s.) et Gasly (25s.).


16e: À la poursuite de Russell, Piastri subit un énorme sous-virage dans la dernière courbe et évite de peu l'embardée.


17e: Verstappen et Norris se battent à coups de records du tour, mais l'intervalle entre eux reste stable, entre 1.7 et 2s. Russell est désormais très distancé par les leaders.


20e: Verstappen précède Norris (1.8s.), Russell (6.8s.), Piastri (8s.), Leclerc (10.3s.), Sainz (12.6s.), Pérez (19s.), Hamilton (21.2s.), Magnussen (30.6s.), Gasly (31.3s.), Alonso (33.6s.) et Zhou (36.7s.).


22e: L'écart entre Verstappen et Norris ne dépasse toujours pas les deux secondes. Piastri est revenu dans la roue de Russell dont les pneus sont fusillés.


23e: Russell passe chez Mercedes pour chausser les pneus durs. Hélas pour lui, cela gamberge à l'arrière-droit, et il ne repart qu'au bout de sept secondes, derrière Alonso.


25e: Verstappen devance Norris (1.9s.), Piastri (10s.), Leclerc (11.7s.), Sainz (15s.), Pérez (23s.), Hamilton (25.6s.), Magnussen (37.4s.), Gasly (38.5s.), Alonso (40.5s.) et Russell (41.8s.). Bottas chausse les gommes dures.


27e: Cela va mal chez Mercedes: Hamilton évite de justesse un tête-à-queue et Russell ne parvient même pas à doubler Alonso. Selon les deux pilotes, la W15 peine à tourner..


28e: Verstappen a toujours un peu moins de deux secondes de marge sur Norris. Magnussen change de gommes.


29e: Russell tente d'attaquer Alonso par l'intérieur du premier virage, en vain.


30e: Albon perd un rétroviseur dans la ligne droite principale, et l'objet vient se ficher en pleine piste, quoique hors trajectoire. Un double drapeau jaune est alors présenté au niveau de la ligne de chronométrage. Norris se laisse surprendre et oublie de lever le pied...


31e: Verstappen mène devant Norris (1.6s.), Piastri (10.4s.), Leclerc (12.4s.), Sainz (16.6s.), Pérez (27.3s.), Hamilton (30s.), Gasly (44s.), Alonso (48s.) et Russell (44.6s.).


32e: Le drapeau jaune est toujours présenté dans la grande ligne droite. Cela ôte aux pilotes toute opportunité pour dépasser. Second arrêt pour Hülkenberg.


33e: Verstappen est le plus rapide en piste et repousse Norris à deux secondes et demie.


34e: Russell double enfin Alonso. En s'écartant pour laisser passer Leclerc, Bottas roule sur le rétroviseur d'Albon et explose ce dernier. Pas de mal pour la Sauber, mais de nombreux morceaux de carbone fourmillent désormais dans le secteur. Sainz et Hamilton se font piéger et subissent tous les deux une crevaison, à l'avant-droit pour l'Espagnol, à l'avant-gauche pour l'Anglais.


35e: Anticipant une neutralisation, McLaren rappelle Piastri pour lui fixer des pneus durs (3.3s.). Sainz et Hamilton parviennent clopin-clopant à leurs stands et reçoivent aussi des gommes blanches. La voiture de sécurité intervient alors.


36e: Verstappen (2.5s.) et Norris (3.3s.) chaussent les pneus durs et restent aux commandes. Leclerc chausse les mêmes pneus (2.7s.) et fait une excellente affaire puisqu'il garde sa troisième place. Pérez, Gasly, Alonso, Zhou, Tsunoda et Lawson passent aussi en pneus durs, tandis que Russell chausse un nouveau jeu de ce composé. Bottas chausse des pneus médiums et Albon des tendres.


37e: Le peloton se range derrière la voiture de sécurité et emprunte la voie des stands pour permettre aux commissaires de balayer les débris. Alonso en profite pour prendre un jeu de pneus médiums et redémarre au niveau Magnussen qu'il double à la sortie de la pit-lane.


38e: Les pilotes repassent de nouveau par la ligne droite principale. Verstappen devance Norris, Leclerc, Piastri, Pérez, Gasly, Russell, Sainz, Zhou, Alonso, Magnussen, Tsunoda, Albon, Hülkenberg, Lawson, Hamilton et Bottas.


39e: La piste est nettoyée et la Safety Car se retire à l'issue de ce tour. Pérez perd soudain le contrôle de sa Red Bull au virage n°15 et exécute un tête-à-queue. Il ne pourra pas repartir.


40e: Le drapeau vert est agité. Norris prend l'aspiration de Verstappen, se décale à l'extérieur et parvient à la hauteur de son rival. L'Anglais semble pouvoir prendre l'avantage, mais Verstappen freine tard, emmène légèrement la McLaren vers l'extérieur et garde l'ascendant. Aux prises avec Russell, Gasly bloque une roue au freinage et vire au large, laissant passer l'Anglais et Sainz. Le Rouennais repasse toutefois le Madrilène au virage n°6. Piastri menace Leclerc sans le doubler. Hülkenberg dérape dans le rapide enchaînement des virages n°8 et 9 et se plante dans les graviers. La voiture de sécurité réapparaît.


41e: La course est de nouveau neutralisée pour évacuer les bolides de Pérez et Hülkenberg. Tsunoda et Lawson chaussent des gommes tendres.


42e: La voiture de sécurité s'efface en fin de boucle. Verstappen précède Norris, Leclerc, Piastri, Russell, Gasly, Sainz, Alonso, Zhou, Magnussen, Albon, Hamilton, Bottas, Tsunoda et Lawson.


43e: La course reprend. Cette fois, Verstappen s'enfuit, et Norris doit changer de trajectoire avant le premier tournant pour se défendre contre Leclerc. Albon attaque Magnussen au premier tournant et lui chipe la 10e place, non sans heurter la Haas à l'arrière-droit.


44e: Norris revient sur Verstappen. Mais il reçoit un « stop-and-go » de 10 secondes pour ne pas avoir ralenti sous drapeau jaune au 30e tour. Sa course est ruinée.


45e: Norris évoluait dans les échappements de Verstappen, mais il se plie à sa punition en fin de tour. Le jeune Anglais se relance bon dernier.


46e: Verstappen est leader devant Leclerc (3.5s.), Piastri (4.8s.), Russell (5.7s.), Gasly (8.3s.), Sainz (9s.), Alonso (10s.), Zhou (12s.), Albon (12.7s.) et Magnussen (13.4s.). Revenu au 11e rang, Hamilton écope d'un « drive-through » pour excès de vitesse dans la voie des stands.


47e: Gasly défend fermement sa cinquième place face à Sainz. Albon résiste à Magnussen, non sans le pousser hors limites à l'occasion. Hamilton exécute sa pénalité et recule en dernière position. Dépité, il déclare par radio vouloir abandonner, avant de se raviser.


49e: Verstappen a la victoire en poche, avec quatre secondes d'avance sur Leclerc. Magnussen reprend la neuvième place à Albon.


50e: Verstappen devance Leclerc (4.4s.), Piastri (5.7s.), Russell (7s.), Gasly (11.4s.), Sainz (12s.), Alonso (14.6s.), Zhou (18.6s.), Magnussen (22.6s.), Albon (27s.), Bottas (27.8s.) et Tsunoda (31s.).


52e: Sainz menace Gasly, mais évite, lui aussi, de peu une embardée dans le dernier virage. Bottas assaille Albon par l'extérieur au premier tournant, mais le pilote Williams l'envoie hors limites. Norris a effacé Lawson et Tsunoda.


53e: Verstappen a cinq secondes d'avance sur Leclerc. Bottas double finalement Albon au premier tournant. Norris dépasse ensuite le Thaïlandais.


54e: Norris double Bottas par l'extérieur au premier virage et retrouve les points. Il signe dans la foulée le record du tour (1'22''471''').


55e: Verstappen précède Leclerc (6.5s.), Piastri (7.5s.), Russell (8.5s.), Gasly (15.5s.), Sainz (16s.), Alonso (18.5s.), Zhou (23.7s.), Magnussen (28.7s.) et Norris (36.2s.).


56e: Norris réaliste le meilleur temps définitif (1'22''384'''). Albon subit une pénalité de 10 secondes pour avoir poussé Bottas dehors un peu plus tôt.


57e et dernier tour: Max Verstappen remporte le GP du Qatar devant Leclerc et Piastri. Russell se classe quatrième. Gasly décroche la 5e place et permet à Alpine de repasser devant Haas au championnat des constructeurs. Sainz finit 6e. Alonso (7e) inscrit ses premiers points depuis Singapour. Zhou finit 8e et ouvre enfin le compteur de Stake-Sauber. Magnussen est 9e, Norris 10e. Viennent ensuite Bottas, Hamilton, Tsunoda, Lawson et Albon.


Après la course

Max Verstappen et Red Bull ont opéré en vingt-quatre heures un superbe retournement de situation. La veille, le Néerlandais s'était traîné lors du sprint, ne ramenant qu'une insignifiante huitième place. Mais des changements opérés au niveau de la hauteur de caisse et de l'amortissement ont fait merveille. Verstappen a d'abord décroché une pole (perdue sur tapis vert), puis surtout remporte ce dimanche une victoire totalement inattendue. « La voiture était vraiment meilleure, constate-t-il. Le premier relais était très rapide. Lando et moi étions à 1"8 l'un de l'autre tout le long, on se poussait et c'était très amusant. Le circuit offrait beaucoup de grip, les pneus ont tenu cette année et c'était génial de pouvoir attaquer. On a allongé le premier relais, puis il y a eu quelques voitures de sécurité lors desquelles il a fallu faire attention. Au redémarrage, en pneus durs, j'avais fort peu d'adhérence. J'ai dû être très vigilent. Mais je suis très content, cela fait longtemps qu'on n'avait pas été aussi compétitifs sur le sec. » Ce succès permet à Verstappen de célébrer dignement son quatrième titre mondial, décroché neuf jours plus tôt à Las Vegas avec une pâle cinquième place.


En revanche, Red Bull est exclue de la lutte pour le titre des constructeurs, et ce bien qu'elle ait remporté cette année autant de courses que McLaren et Ferrari réunies (neuf). Le responsable n°1 de cet échec est connu. Et Sergio Pérez, en se sortant tout seul derrière la Safety Car, a sans doute scellé son sort, cette fois sans espoir de retour. Le Mexicain a pourtant encore une bonne excuse: « Je chauffais les pneus, le moteur m'a envoyé beaucoup trop de puissance et je n'ai pas pu contrôler la voiture. J'ai ensuite perdu le moteur et c'était fini. » Mais plus personne ne l'écoute, et Christian Horner n'a guère plus la force de défendre son deuxième pilote devant la presse: « La situation est ce qu'elle est, et je vais laisser Checo tirer ses propres conclusions. Il est assez mûr et sage pour savoir ce qu'il doit faire. Tout le monde a le plus grand respect pour lui, mais il est évident que la situation dans laquelle nous nous trouvons est aussi douloureuse pour lui que pour l'équipe. » Bref, la porte est grande ouverte...


Après son doublé lors du sprint, McLaren a loupé ce dimanche l'occasion de s'assurer du titre des constructeurs. Une nouvelle fois, Lando Norris est pointé du doigt. Alors qu'il a passé sa soirée dans les échappements de Max Verstappen et aurait pu au pire assurer une bonne deuxième place, il n'a pas ralenti sous double drapeau jaune, d'où une pénalité qui lui coûte la bagatelle de 16 points. « C'est une opportunité ratée, c'est évident, car j'avais une excellente voiture aujourd'hui », reconnaît l'Anglais, penaud. Celui-ci et son équipe trouvent néanmoins la pénalité de 10 secondes fort sévère. « Le secteur est passé au jaune juste au moment où Lando y est entré, constate Andrea Stella. Les exigences sont claires, il faut lever le pied dans ce cas, mais je demande à la FIA de réfléchir à la proportionnalité des sanctions, d'autant que celle qui a été attribuée à Norris pourrait avoir des conséquences pour le titre des constructeurs. » Au final, c'est donc Oscar Piastri qui a ramassé le plus de points pour les Papayes, et son podium vient pour lui à point nommé après une série de courses médiocres.


La Ferrari ne s'est pas montrée sous son meilleur jour au Qatar, mais la pénalité de Lando Norris permet tout de même aux Rouges de reprendre trois points à McLaren. Ils gardent ainsi un (mince) espoir de remporter le titre des constructeurs, avec 21 points de retard avant Abou Dhabi. Charles Leclerc, deuxième, s'estime toutefois chanceux: « Nous nous attendions à ce que McLaren soit très forte en course. Nous ne nous attendions peut-être pas à ce que Verstappen soit aussi fort, mais il l'a été. Cependant, terminer deuxième après un tel week-end, où les caractéristiques de la piste sont très éloignées de ce qui nous convient, est une surprise. J'ai eu un peu de chance, évidemment. » En revanche, Carlos Sainz a été victime d'une crevaison qui coûte de gros points à lui-même et son écurie. « C'est arrivé dans le dernier virage et je n'ai pas pu entrer aux stands, j'ai dû faire un tour complet avec un pneu crevé, commente-t-il. En plus de cela, la voiture de sécurité est arrivée quand j'avais fini mon arrêt, donc j'ai perdu beaucoup de temps. » Frédéric Vasseur veut croire malgré tout au titre des constructeurs: « Abou Dhabi devrait être un meilleur circuit pour nous, et avec Verstappen et Mercedes dans le rythme, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Nous allons tout donner jusqu'au drapeau à damier. »


Les week-ends se suivent et ne se ressemblent pas pour Mercedes. Neuf jours après le doublé à Las Vegas, les Flèches d'Argent n'étaient clairement pas dans le coup ce dimanche au Qatar. George Russell n'a guère profité de sa pole position et manie l'ironie pour commenter sa soirée: « Ce sport est très amusant ! Les choses évoluent si vite. Vendredi était une bonne journée, samedi lors du sprint nous étions les plus rapides avec McLaren, puis j'étais second en qualifications. Aujourd'hui, un mauvais départ, pas de rythme... la quatrième place est sûrement un résultat flatteur. » « L'équilibre de la voiture était très différent de celui du sprint, explique Andrew Shovlin. Les deux pilotes étaient limités par un sous-virage sévère dans le premier relais et manquaient de rythme par rapport aux voitures qui nous entouraient. Cela prouve que décidément cette W15 est imprévisible. » On ne saurait mieux dire. Comment expliquer son effondrement d'un jour à l'autre ? Lewis Hamilton a quant à lui vécu un cauchemar: un départ volé, une crevaison, un excès de vitesse dans la pit-lane et une fin de course en queue de peloton. Le septuple champion du monde présente ses excuses à sa future ex-équipe... et paraît pressé de revêtir la combinaison rouge.


Enfin, Stake-Sauber échappe de justesse à un score nul grâce à la très belle huitième place de Guanyu Zhou. Les monoplaces vertes fluo ont connu ici un net regain de forme, et Valtteri Bottas aurait lui aussi ramené des points s'il n'avait trouvé sur son chemin un maladroit Liam Lawson. « La huitième place de Guanyu est un résultat qui signifie beaucoup pour nous et reflète l'immense effort de nos employés à Hinwil, salue Alessandro Alunni Bravi. Zhou a superbement conduit, en gérant bien ses pneus, tandis que notre changement de stratégie pour prolonger son relais et passer aux stands derrière la voiture de sécurité s'est avéré décisif. » Sans volant pour 2025, le pilote chinois espère que sa très belle prestation (il a été élu « pilote du jour » par les téléspectateurs) lui vaudra quelques coups de fil cet hiver: « On revient de très loin après une saison pareille. Pour retourner la situation il a fallu le nouveau package, et personnellement, je voulais quitter la F1 de la meilleure manière, montrer aux équipes ce que je sais faire. »


Sources :

- Auto Hebdo n°2490, 3 décembre 2024

Tony