Présentation de l'épreuve
Après un mois de trêve estivale, la Formule 1 prend le chemin des écoliers, direction la mer du Nord pour la grand-messe verstappenienne, le Grand Prix des Pays-Bas. Plus de 100 000 membres de l' « Armée Orange » envahissent le petit circuit de Zandvoort pour applaudir leur idole et faire la fête pendant trois jours. Pour Max Verstappen, l'objectif est bien entendu de triompher devant ses fans, comme il l'a toujours fait jusqu'ici, en 2021 et 2022: « Bien sûr que je veux gagner ici, ce n'est un secret pour personne ! C'est un super week-end pour moi. C'est génial de voir tous les fans sur un circuit incroyable pour piloter. Donc toutes ces choses réunies donnent un week-end amusant. » En outre, le leader du championnat du monde peut décrocher ici sa neuvième victoire consécutive, ce qui lui permettrait d'égaler un record codétenu par Alberto Ascari et Sebastian Vettel.
Toutefois, l'avenir du Grand Prix des Pays-Bas demeure incertain à l'issue de son contrat qui expire fin 2024. Son promoteur Jan Lammers admet que les négociations avec la FOM n'ont pas encore abouties, essentiellement pour des raisons financières, puisque les Néerlandais, sans soutien de leur gouvernement, ne peuvent débourser autant d'argent que des nouvelles destinations telle l'Arabie Saoudite. « Quand vous voyez les Saoudiens s'engager pour leur Grand Prix à hauteur de 900 millions sur dix ans, nous ne pouvons pas affronter ce genre de concurrence ! » souligne Lammers. Aussi, certains suggèrent l'idée d'une alternance avec le Grand Prix de Belgique à compter de 2025. C'est l'option que paraît privilégier Stefano Domenicali, soucieux d'ouvrir le calendrier à de nouvelles destinations « exotiques » (on parle de plus en plus de la Colombie) sans supprimer les rendez-vous historiques.
Red Bull arrive en Hollande en terrain conquis et lance une grande opération promotionnelle autour de Daniel Ricciardo. L'Australien navigue ainsi sur les canaux d'Amsterdam accompagné de la Toro Rosso STR7 avec laquelle il a accompli sa première saison complète en F1, en 2012. L'objectif est de promouvoir une vaste mise aux enchères en ligne d'objets en lien avec son début de carrière (combinaisons, ailerons, jantes etc.). Le produit de cette opération sera reversé à une œuvre caritative, Wings for life, dont les recherches sont consacrées aux lésions de la moelle épinière.
Vendredi après-midi, lors de la seconde session libre, Oscar Piastri heurte les barrières dans le virage relevé d'Hugenholtz. Surpris par cet incident, son compatriote Daniel Ricciardo bloque ses roues et percute à son tour le mur. Le pilote AlphaTauri n'a pas le temps d'ôter ses mains du volant et s'abîme le poignet gauche. Il est transporté au centre médical et en ressort avec le bras en écharpe. Le verdict est en effet sans appel: fracture du poignet. Ricciardo déclare forfait pour le GP des Pays-Bas, puis s'envole pour Barcelone afin d'être pris en charge par le Dr Xavier Mir, un expert en réparation des membres supérieurs, très sollicité par les pilotes de Moto GP. Ricciardo subit une opération de réalignement des os pour accélérer sa guérison. Mais il ne pourra pas disputer le GP d'Italie le 3 septembre, ni celui de Singapour, deux semaines plus tard. Voilà une tuile bien fâcheuse pour l'Australien qui a besoin de rouler pour prouver qu'il a encore sa place en Formule 1. « J'étais déjà engagé dans le virage quand j'ai vu Oscar en travers et j'ai pris le mur pour éviter de taper dans la McLaren, raconte-t-il un peu plus tard. C'est très frustrant, mais je vais essayer de m'en remettre le plus vite possible, même si je veux bien faire les choses afin de revenir en parfaite condition. »
Pour le remplacer, AlphaTauri fait appel à Liam Lawson, déjà pressenti quelques semaines plus tôt pour remplacer Nyck de Vries. Le jeune Néo-Zélandais de 21 ans, vice-champion de DTM en 2021, troisième du championnat de Formule 2 en 2022, court depuis cette saison au Japon, en Super Formula, et occupe à cet instant la seconde place du classement général derrière Ritomo Miyata. Lawson reçoit là une belle opportunité de se mettre en valeur et peut-être de supplanter Ricciardo en 2024. Gare toutefois à la concurrence: le Red Bull Junior Team patronné par Helmut Marko comprend d'autres jeunes loups aux dents acérés qui brillent dans les formules de promotion, comme Enzo Fittipaldi, Isack Hadjar ou Ayumu Iwasa.
Haas renouvelle sa confiance à Nico Hülkenberg et Kevin Magnussen pour la saison 2024. Si la reconduction du vétéran allemand (36 ans), auteur d'une bonne saison, n'est pas surprenante, celle du Viking l'est un peu plus. Magnussen est en effet presque systématiquement dominé par Hülkenberg, notamment en qualifications. Mais Haas n'avait pas beaucoup d'alternatives à lui opposer, et Günther Steiner confirme privilégier la stabilité. Le manager italien cultive même une certaine allergie aux jeunes pilotes après les expériences malheureuses de Mick Schumacher et Nikita Mazepin... Sa priorité est d'améliorer le rythme en course de la VF-23, rapide le samedi, mais incapable de ménager ses pneus le dimanche. Par ailleurs, Haas pourrait s'associer en 2024 à Alfa Romeo. La marque italienne arrive au terme de son partenariat avec Sauber et devait à l'origine quitter la F1 à l'issue de cette saison 2023, mais le bruit court qu'elle pourrait donner son nom aux groupes propulseurs Ferrari utilisés par Haas.
Le marché des transferts étant peu animé, certains inventent des bruits pour entretenir l'attention médiatique. Ainsi à Zandvoort, il est question d'une proche retraite de Lance Stroll qui aurait l'intention de se reconvertir en... joueur de tennis ! Le Canadien ne serait en effet pas maladroit raquette en main... « Si je venais à intégrer le circuit ATP, je ferais mieux de travailler mon revers, parce que je ne suis pas prêt à affronter Djokovic ou Alcaraz ! » rigole l'intéressé. Stroll affirme que c'est le commentateur de Sky Sports David Croft qui a lancé cette rumeur saugrenue... En tout cas, en dépit de ses performances bien inférieures à celles de Fernando Alonso, le fils du patron d'Aston Martin est certain de conserver son baquet en 2024, et sans doute au-delà.
En cette seconde partie de saison, les écuries commencent à faire rouler des jeunes pilotes lors des essais libres. Ferrari installe ainsi son réserviste Robert Shwartzman dans la voiture de Carlos Sainz pour les premiers essais du vendredi. L'Israélo-Russe ne brille pas lors de cette pige, signant le 19e chrono, avec il est vrai des pneus médiums.
En ce qui concerne les nouveautés techniques, Red Bull apporte un beam wing plus anguleux pour ce tracé sinueux de Zandvoort. Aston Martin revoit le plancher et le diffuseur de son AMR23, avec l'espoir de rattraper la concurrence, notamment McLaren qui monte ici un nouvel aileron arrière destiné à produire moins de traînée. La Mercedes W14 est dotée d'un beam wing revu et de bords de plancher retravaillés. Enfin, Haas introduit un nouveau type d'aileron avant, mais hélas deux exemplaires sont endommagés ce week-end par Hülkenberg et Magnussen.
Essais et qualifications
Verstappen réalise le meilleur chrono (1'11''852''') de la première séance libre devant Alonso et Hamilton. Hülkenberg provoque un drapeau rouge en plantant sa Haas dans les graviers à Kumho. Un peu plus tard, lors des seconds essais, Norris se montre le plus rapide (1'11'330''') devant Verstappen et un étonnant Albon. Le double accident de Piastri et de Ricciardo engendre un drapeau rouge. La séance du samedi matin est perturbée par une averse. Verstappen réalise le meilleur temps (1'21''631''') en gommes intermédiaires. Un accident de Magnussen et une sortie de route de Zhou occasionnent deux drapeaux rouges.
Il pleut de nouveau entre les derniers essais et les qualifications, si bien que celles-ci débutent sur un sol humide. Chacun s'élance en pneus intermédiaires. La piste s'assèche au fur et à mesure de la séance et les pilotes passent en slicks pour la Q3. Cette dernière manche est interrompue à deux reprises par les accidents de Sargeant et de Leclerc.
Verstappen réalise sans forcer la pole position à domicile (1'10''567'''). Moins en confiance sur le gras mouillé, Pérez amène sa Red Bull en septième position. Norris place sa McLaren en seconde position après avoir essayé - en vain - de menacer Verstappen qui le devance au final de de plus d'une demi-seconde. Plus en retrait, Piastri (8e) estime payer le prix de son erreur de la veille. Russell positionne sa Mercedes au troisième rang. Hamilton (13e) est plus malheureux: sa W14 est instable et ses pneus ont surchauffé à la fin de la Q2, d'où une élimination précoce. Albon réalise un nouvel exploit en plaçant en quatrième position sa Williams dont les ailerons sont braqués au maximum pour combler un déficit d'appui chronique. Son collègue Sargeant (10e) atteint pour la première fois la Q3, mais il heurte rudement les glissières à la sortie de Tarzan. Alonso (5e) est satisfait du comportement de son Aston Martin. Victime d'une infection à l'oreille, Stroll (11e) cale encore une fois en Q2, pour quelques millièmes il est vrai.
Ferrari vit un mauvais week-end. Sainz (6e) pointe une voiture inconduisible. Le Madrilène gêne aussi Piastri en sortant des stands. Les commissaires font preuve de mansuétude et ne lui infligent qu'une réprimande. Leclerc (9e) entre trop vite dans le virage n°9 et finit son après-midi dans le mur, ce qui lui vaut une admonestation de Frédéric Vasseur. Alpine ne sort pas de la nasse: Gasly (12e) déplore une monoplace « trop lourde » et Ocon (16e), qui a heurté un mur en EL3, est éliminé dès la Q1 à cause d'une grande instabilité dans les courbes rapides. Les Haas-Ferrari ne profitent pas des conditions humides. Hülkenberg (14e) passe tout de même en Q2, contrairement à Magnussen, aussitôt éliminé. Le Danois partira depuis les stands après avoir remplacé des éléments sur son groupe propulseur. Très rapides lors des essais libres, les Alfa Romeo (Zhou 15e, Bottas 18e) sont bien moins fringantes sur sol humide. Tsunoda parvient en Q2, mais il écope de trois places de pénalité pour avoir gêné Hamilton et s'élancera finalement 17e. Lawson (19e) se contente de découvrir l'AlphaTauri.
Le Grand Prix
Ce dimanche, tous les Pays-Bas sont derrière le héros national Max Verstappen. Le roi Guillaume-Alexandre et la reine Máxima ont fait le déplacement à Zandvoort pour encourager le souverain du sport automobile néerlandais. L'atmosphère est envahie par les traditionnels fumigènes orange. La météo s'annonce très incertaine pour la course. Des averses sont redoutées. Chacun s'élance en pneus tendres (C3), sauf Hamilton qui a opté pour les médiums (C2).
Tour de formation: Les premières gouttes de pluie font leur apparition...
Départ: Verstappen prend un très bon envol et reste devant Norris, Russell, Albon et Alonso.
1er tour: Très hardi, Alonso prend l'intérieur sur le banking et double d'un seul coup Russell et Albon. Leclerc endommage son aileron avant dans un choc avec Piastri. Mais la pluie s'abat en force sur le tracé. Verstappen reste en piste devant Norris, Alonso, Russell, Albon, Sainz, Piastri, Stroll, Bottas et Hülkenberg. En revanche, Pérez, Leclerc, Gasly, Zhou, Tsunoda, Lawson et Magnussen passent aux stands pour chausser les pneus intermédiaires. L'opération s'éternise pour Leclerc: ses gommes n'étaient pas prêtes...
2e: La piste commence à s'humidifier. Alonso déborde Norris, puis menace Verstappen malgré les conditions fort périlleuses. En fin de tour, Verstappen entre aux stands et chausse les intermédiaires, tout comme Alonso, Sainz et Ocon.
3e: L'averse se calme déjà. Norris et Russell sont restés dehors en slicks. L'Anglais de Mercedes double celui de McLaren et s'empare du commandement. Mais Pérez, chaussé de pneus rainurés, rattrape et double sans peine les pilotes munis de slicks. Il laisse sur place Albon, puis Norris et enfin déborde Russell. Zhou, Gasly, Verstappen et Alonso se fraient aussi facilement un chemin dans le peloton. A l'issue de cette boucle, Norris et Hamilton s'emparent des pneus intermédiaires.
4e: Le vent de la mer du Nord assèche déjà la piste. Néanmoins, les pilotes en slicks comme Russell dégringolent au classement. Le jeune Britannique chausse les intermédiaires en fin de tour et sombre au 18e rang. Pérez mène avec onze secondes d'avance sur Zhou.
5e: Pérez devance Zhou (11.9s.), Gasly (13.1s.), Verstappen (13.4s.), Leclerc (17.5s.), Alonso (18.1s.), Sainz (20.4s.), Tsunoda (24s.), Magnussen (24.8s.), Ocon (31.2s.), Lawson (35.5s.) et Norris (41.2s.). Stroll prend tardivement les gommes rainurées.
6e: Verstappen déborde Gasly par l'intérieur à Hugenholtz. Alonso est aux trousses de Leclerc et le dépasse avant l'enchaînement Hans Ernst. Lawson reçoit 10 secondes de pénalité pour avoir gêné Magnussen dans l'allée des stands.
7e: Verstappen rejoint Zhou et le double dans le virage relevé. Il compte dix secondes de retard sur son équipier Pérez mais est beaucoup plus rapide que celui-ci...
8e: Pérez précède Verstappen (6s.), Zhou (10.4s.), Gasly (11.2s.), Alonso (13.8s.), Leclerc (17.5s.), Sainz (18.4s.), Tsunoda (23.8s.), Magnussen (26s.) et Ocon (28s.). Albon, Piastri, Bottas, Hülkenberg et Sargeant ont gardé leurs slicks du départ mais roulent en queue de peloton.
9e: Verstappen est revenu à cinq secondes de Pérez. Gasly menace Zhou. Toutefois les pilotes en pneus lisses tournent désormais deux secondes au tour plus vite que les autres. Ainsi, Magnussen, Hamilton et Stroll remettent les pneus tendres.
10e: Zhou, Alonso, Sainz, Tsunoda, Ocon, Norris, Lawson et Russell rechaussent les slicks. Tous prennent des pneus tendres, sauf Zhou qui doit se rabattre sur des médiums.
11e: Deux secondes séparent Pérez et Verstappen. Alonso efface Zhou et conquiert la cinquième place.
12e: Verstappen revient le premier chez Red Bull pour s'emparer des pneus rouges (2.5s.). Gasly et Leclerc reprennent aussi ce composé. Toutefois le Monégasque remplace en sus son museau endommagé et tombe au 13e rang.
13e: Pérez rejoint les stands pour prendre les gommes tendres (2.6s.) et cède ainsi le leadership à son équipier. Le public batave exulte.
14e: Verstappen est premier devant Pérez (3.1s.), Alonso (5s.), Gasly (7.8s.), Sainz (8.3s.), Zhou (11.1s.), Magnussen (16.5s.), Piastri (16.1s.), Tsunoda (18.2s.), Ocon (18.6s.), Albon (19.2s.) et Norris (21s.). Les Mercedes de Hamilton et Russell sont respectivement 16e et 18e...
15e: Une courte ondée tombe au niveau de la ligne droite principale. Gasly résiste à une attaque de Sainz à Tarzan. Piastri remet des pneus tendres.
16e: Sargeant roule sur une plaque d'humidité au virage Master, pirouette et heurte les glissières avec le train avant. Accablé par cette deuxième erreur en deux jours, l'Américain quitte sa Williams accidentée. La voiture de sécurité entre en piste.
17e: Le peloton se range derrière la Safety Car. Gasly écope de cinq secondes de pénalité pour un excès de vitesse aux stands. Russell chausse les pneus durs et Stroll les pneus médiums. Au tour suivant, Lawson prend des enveloppes jaunes.
19e: Le soleil réapparaît, mais une nouvelle averse est attendue en fin de course. Le peloton s'est regroupé. Verstappen emmène Pérez, Alonso, Gasly, Sainz, Zhou, Magnussen, Albon, Ocon, Tsunoda, Norris, Leclerc, Hamilton, Piastri, Bottas, Hülkenberg, Russell, Lawson et Stroll.
21e: La Williams de Sargeant a été retirée et les débris balayés. La voiture de sécurité s'efface à l'issue de ce tour.
22e: Le drapeau vert est agité. Verstappen garde l'ascendant. Gasly repousse un nouvel assaut de Sainz à Tarzan. Au même endroit, Magnussen louvoie en plein freinage devant Albon. Cette manœuvre vaudra au Danois un drapeau noir et blanc.
23e: Verstappen compte un peu plus d'une seconde d'avance sur Pérez. Albon (qui n'a pas changé de pneus) déborde Magnussen à Tarzan.
24e: L'usage du DRS est autorisé. Albon a rejoint Zhou. Ocon se défait à son tour de Magnussen par l'extérieur au premier tournant.
25e: Albon prend la sixième place à Zhou. Plus loin, Hamilton attaque Leclerc pour la 12e position.
26e: Verstappen repousse Pérez à deux secondes et demie. En difficulté avec un fond plat endommagé, Leclerc cède devant Hamilton, puis devant Piastri.
27e: Alonso tient le rythme de Pérez: huit dixièmes séparent les deux hispanophones. Ocon déborde Zhou et Tsunoda dépasse Magnussen.
28e: Norris déborde Magnussen à Tarzan. Hamilton double à son tour le Scandinave en fin de boucle. Tsunoda se voit adresser le drapeau noir et blanc pour avoir louvoyé plus tôt devant Ocon.
29e: Verstappen est en tête devant Pérez (3.6s.), Alonso (5.5s.), Gasly (6.8s.), Sainz (8.6s.), Albon (11.6s.), Ocon (14s.), Zhou (15.8s.), Tsunoda (16.4s.), Norris (17.5s.), Hamilton (18.3s.) et Magnussen (19.7s.).
30e: Piastri s'empare de la 12e place aux dépens de Magnussen. Leclerc poursuit son calvaire et doit laisser filer Hülkenberg.
31e: De sombres nuages pointent à l'horizon. Tsunoda dépasse Zhou au virage n°1.
32e: L'intervalle entre les Red Bull atteint quatre secondes. Pérez a semé Alonso, repoussé à trois secondes. En difficulté avec ses pneus médiums, Zhou se fait dépasser par Norris.
33e: Hamilton déborde Zhou à Tarzan. Piastri doublera le jeune Chinois au tour suivant.
35e: Verstappen devance Pérez (4.7s.), Alonso (8.7s.), Gasly (10.6s.), Sainz (12.6s.), Albon (16.6s.), Ocon (19.2s.), Tsunoda (23.3s.), Norris (24s.), Hamilton (24.7s.), Piastri (27s.) et Zhou (28.1s.).
36e: Verstappen améliore le meilleur chrono (1'15''221''') presque à chaque passage. Tsunoda résiste à Norris et Hamilton. Magnussen reprend des gommes médiums.
38e: Verstappen possède six secondes d'avance sur Pérez. Zhou troque enfin ses gommes médiums contre des tendres. A la dérive, Leclerc s'est fait doubler par Russell et Bottas, et va bientôt se défendre devant Lawson.
40e: Verstappen précède Pérez (7s.), Alonso (11.4s.), Gasly (13.7s.), Sainz (17.4s.), Albon (22.1s.), Ocon (25.6s.), Tsunoda (30.2s.), Norris (31s.) et Hamilton (31.5s.).
42e: Sainz stoppe chez Ferrari pour remettre les pneus tendres et repart en onzième position. Leclerc est contraint à l'abandon. Son plancher a été endommagé après qu'il a roulé sur un débris de son aileron.
43e: Huit secondes séparent Verstappen et Pérez. Norris s'empare de pneus rouges (2.2s.) et tombe au 14e rang.
44e: Ocon chausse les enveloppes tendres et se réinsère devant Norris.
45e: Après un relais de 45 tours en pneus tendres, Albon se saisit de gommes médiums (3.1s.) puis ressort derrière Hülkenberg. Ocon double Bottas à Tarzan.
46e: Pérez reprend des gommes tendres (2.4s.) puis repart en quatrième position. Hamilton chausse le même composé (3.1s.).
47e: Verstappen compte treize secondes d'avance sur Alonso. Gasly purge sa pénalité, prend des gommes tendres et redémarre en sixième position, un souffle devant Russell. Piastri s'empare de gommes jaunes.
48e: Sainz prend la quatrième place à Tsunoda. Bottas se saisit de pneus tendres.
49e: Alonso apparaît chez Aston Martin et chausse des pneus tendres, mais l'opération dure huit secondes à cause d'un écrou de roue indocile. L'Espagnol ressort seulement cinquième derrière Tsunoda.
50e: Verstappen se saisit de nouveaux pneus tendres (2.2s.) et garde le commandement. Gasly dépasse Tsunoda.
51e: Verstappen précède Pérez (7s.), Sainz (19.4s.), Alonso (19.8s.), Gasly (23.3s.), Tsunoda (25.8s.), Russell (26.3s.), Albon (28.1s.), Ocon (30.5s.), Norris (31.3s.), Hamilton (34.8s.) et Piastri (39.8s.).
52e: Alonso ouvre son DRS sur la ligne et déborde aisément Sainz au virage de Tarzan. Russell déborde Tsunoda par l'extérieur dans cette même courbe. Le Japonais sous-vire et heurte légèrement le flanc droit de la Mercedes. Il cède ensuite aussi devant Albon.
53e: Une forte averse est attendue pour les dix derniers tours. Verstappen devance Pérez de huit secondes. En difficulté avec ses gommes usées, Tsunoda s'incline devant Ocon.
55e: Gasly prend Sainz en chasse. Norris et Hamilton passent devant Tsunoda. Piastri double aussi le Japonais en fin de tour.
56e: Alonso réalise le meilleur tour de la course (1'13''837'''). Albon dépasse Russell par l'extérieur à Tarzan. Hamilton double Norris de la même façon au même endroit.
57e: Verstappen est premier devant Pérez (9.3s.), Alonso (19.2s.), Sainz (25.5s.), Gasly (26s.), Albon (32.8s.), Russell (34s.), Ocon (36.3s.), Hamilton (37.5s.), Norris (39.3s.), Piastri (41.1s.) et Tsunoda (43.7s.).
58e: Gasly tente de faire l'extérieur sur Sainz à Tarzan, mais le Madrilène l'emmène au large et le contraint à lever le pied. Hamilton prend la huitième place à Ocon.
59e: Le ciel se couvre de plus en plus. Russell laisse filer son équipier Hamilton, beaucoup plus rapide que lui.
60e: Dix secondes séparent Verstappen et Pérez. Gasly déboîte Sainz par l'extérieur au premier virage et cette fois s'impose sans coup férir.
61e: Soudain, la pluie tombe drue sur Zandvoort. Pérez entre aux stands pour chausser les pneus intermédiaires. Mais ses mécaniciens ne sont pas prêts et cette opération dure onze secondes. Gasly, Sainz, Hamilton, Russell, Norris, Tsunoda, Zhou, Stroll, Hülkenberg, Magnussen, Bottas et Lawson chaussent aussi ces gommes rainurées. Verstappen entre aux stands à la fin de ce tour.
62e: Il pleut à verse et la piste devient glissante. Verstappen chausse les gommes intermédiaires (2.2s.). Alonso et Albon basculent aussi sur ce composé. En revanche, Ocon fait le pari de prendre les pneus « maxi pluie ».
63e: Pérez glisse au premier virage et tire tout droit dans l'échappatoire en asphalte. Le Mexicain pirouette, frôle le mur avec son train arrière, mais il parvient à faire demi-tour et rejoint la piste en troisième position.
64e: Des hallebardes tombent sur la piste. Zhou dérape à Tarzan et percute de face les barrières de Tecpro. Cette fois, la « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée, alors que Verstappen chausse les « full wet » (2.8s.). Pérez l'imite, mais il frotte le muret en pénétrant dans la pit-lane, ce qui endommage quelque peu sa direction. Checo tombe au sixième rang. Norris, Russell et Albon changent aussi d'enveloppes, mais le drapeau rouge est finalement déployé. Il est 16 heures 35.
Les 17 pilotes encore en lice regagnent les stands sous les trombes d'eau. Bien qu'il ne reste que huit tours à couvrir, Niels Wittich décide que la course sera relancée. L'interruption dure près de quarante minutes, le temps que la pluie cesse puis que l'asphalte commence à sécher. Grâce aux données GPS, la direction de course remodèle l'ordre de démarrage qui sera le suivant: Verstappen devant Alonso, Pérez, Gasly, Sainz, Hamilton, Norris, Russell, Albon, Piastri, Ocon, Tsunoda, Stroll, Hülkenberg, Bottas, Lawson et Magnussen. Tous seront munis de pneus intermédiaires et les attardés parcourent seuls une boucle de plus afin de se dédoubler. A 17 heures 14, le peloton s'ébranle.
65e: La course redémarre officiellement sous les ordres de la Safety Car. Le bitume s'assèche, mais il y encore des flaques d'eau ici et là.
66e: La voiture de sécurité rentre aux stands à l'issue de cette boucle. Alonso se place dans le sillage de Verstappen.
67e: Le drapeau vert est brandi. Alonso se fait menaçant derrière Verstappen. Russell déborde Norris, mais ce dernier réplique et tous deux entrent en contact au virage Max Ernst. Victime d'une crevaison, Russell est contraint de lever le pied. Pérez reçoit cinq secondes de pénalité pour un excès de vitesse aux stands.
68e: Verstappen compte une petite seconde d'avance sur Alonso. Russell rejoint les stands et repart bon dernier après avoir changé de pneus.
69e: Gasly roule à deux secondes et demie de Pérez et a donc pour l'heure le podium en poche du fait de la pénalité du Mexicain. Hamilton pourchasse Sainz pour la cinquième place.
70e: Verstappen devance Alonso (2.9s.), Pérez (3.6s.), Gasly (5.8s.), Sainz (9.8s.), Hamilton (10.1s.), Norris (10.6s.), Albon (12.1s.), Piastri (13s.) et Ocon (14.3s.).
71e: Pérez roule sur les talons d'Alonso. Hamilton évolue dans l'ombre de Sainz, mais doit aussi surveiller Norris dans ses rétroviseurs.
72 et dernier tour: Hamilton retarde son freinage à Tarzan dans l'espoir de se rapprocher de Sainz et frôle l'arrière-droit de la Ferrari.
Max Verstappen remporte le GP des Pays-Bas pour la troisième année consécutive. Alonso termine deuxième. Pérez coupe la ligne en troisième position, mais recule au quatrième rang à cause de sa pénalité. Gasly se classe donc troisième et obtient son premier podium pour Alpine. Sainz finit cinquième, Hamilton sixième. Norris obtient une décevante septième place. Albon (8e) engrange quatre points pour Williams. Piastri finit neuvième et Ocon dixième. Viennent ensuite Stroll, Hülkenberg, Tsunoda, Lawson, Magnussen, Bottas et Russell. Tsunoda glisse au 15e rang après une pénalité de cinq secondes, conséquence de son accrochage avec Russell au 52e tour. Magnussen encaisse la même sanction et tombe en 16e position pour ne pas avoir respecté les distances imposées derrière la Safety Car.
Après la course: la passe de neuf pour Verstappen
Max Verstappen vient de remporter son neuvième Grand Prix d'affilée et rejoint ainsi sur Alberto Ascari et Sebastian Vettel sur les tablettes héroïques de la Formule 1. Après avoir été congratulé par le roi Guillaume-Alexandre, l'idole batave commente son après-midi qui ne fut pas de tout repos: « La course en elle-même a été assez chaotique. Au démarrage, le team me disait que la pluie arrivait, mais peut-être pas au point de passer en pneus intermédiaires. J'ai donc effectué un tour de plus et ce fut la mauvaise option, mais cela a rendu la course plus amusante puisque j'ai dû combler mon retard et doubler une poignée de voitures. Heureusement, j'ai repris une dizaine de secondes en quelques tours, cela a été très important pour la suite. » En effet, Verstappen n'a fait qu'une bouchée d'un Sergio Pérez réduit à l'impuissance, comme en Belgique. Le dépassement eut lieu cette fois dans les stands, le Mexicain étant curieusement rappelé en premier pour chausser les slicks. Christian Horner explique que si Verstappen s'était arrêté le premier, Fernando Alonso et Pierre Gasly auraient réalisé sur lui un « undercut ». Quoiqu'il en soit, le champion du monde aurait avalé son équipier d'une façon ou d'une autre. Le déluge de fin de Grand Prix ne l'a pas perturbé outre-mesure: « Cette fois, cela tombait vraiment fort et j'ai pris un set d'intermédiaires, mais c'est vite devenu inconduisible et je suis passé aux full wet. Apercevoir le drapeau rouge fut décevant, mais c'était probablement la seule chose à faire. Ce fut en tout cas une course difficile. Mais j'ai aussi changé mon approche par rapport à jadis. Maintenant que j'ai une voiture dominante, je ne prends pas tous les risques dans des conditions insolites. Je gère la situation. »
Fernando Alonso retrouve le chemin du podium, deux mois et demi après sa seconde place au GP du Canada. Il bat au passage un record détenu par Michael Schumacher, celui de la plus longue période entre son premier et dernier podium (20 ans, 2 mois et 12 jours). Sous la pluie, le roublard Ibère a déjoué les pièges au volant d'une Aston Martin revigorée. Son morceau de bravoure fut son double dépassement au premier tour sur George Russell et Alex Albon. « Je me suis dit que tout le monde allait être prudent dans le virage 3, vue le niveau d'adhérence, raconte-t-il. De plus, il y a de la peinture juste à l'extérieur du virage, donc il faut être un peu vigilant à cet endroit. J'ai donc pensé que la trajectoire intérieure pourrait fonctionner et j'ai dépassé ces deux voitures. Cela devrait certainement être le dépassement du mois ! C'était l'un de ces dimanches où l'on se sent connecté à la voiture, en phase avec elle, où elle répond parfaitement. » En toute fin d'épreuve, après le drapeau rouge, Alonso a même tenté d'attaquer Verstappen pour conquérir sa fameuse 33ème victoire en F1: « J'avais l'intention d'essayer. J'ai beaucoup réfléchi pendant l'interruption. Je songeais à l'attaquer dans le banking ou à Tarzan. J'en ai discuté avec l'équipe. Mais au redémarrage, les pneus étaient encore froids. Je me suis rapproché de Max, mais pas assez. » Alonso espère dorénavant figurer plus régulièrement dans le « top 3 », mais attend Monza, un circuit fort différent, pour juger définitivement les évolutions apportées à l'Aston Martin.
Mercedes et McLaren se sont fourvoyées dans leur stratégie et Ferrari n'a pas existé ce week-end. Au final, c'est Alpine-Renault qui émerge grâce à Pierre Gasly. La troisième place de celui-ci ne pouvait pas mieux tomber pour une écurie en pleine tourmente. Le Normand a eu la bonne idée de tout de suite stopper lors de la première averse, ce qui lui a permis d'évoluer dans le groupe de tête durant toute la course. Après sa troisième position lors du sprint à Spa, Gasly reprend confiance et tente d'oublier une première partie de saison délicate. « On imagine toujours le meilleur, mais je ne songeais pas à me battre pour un podium ! C'est encore une preuve que tout peut arriver en F1 », souligne le vainqueur du GP d'Italie 2020. « Il a fallu prendre des décisions très importantes. Quand j'ai senti les gouttes de pluie lors du premier tour, j'ai senti que nous avions une grosse opportunité et j'ai tout de suite chaussé les intermédiaires. Après, il restait 71 tours à parcourir. » Excepté un excès de vitesse qui lui a coûté une sanction de 5 secondes, Gasly a mené un sans-faute et s'est distingué par un superbe dépassement sur Carlos Sainz: « La Ferrari était la plus rapide en ligne droite, mais mon Alpine était plus efficace en courbe. Je l'ai attaqué une première fois, il s'est défendu... c'était du ''hard racing'' ! Mais je l'ai doublé par l'extérieur au tour d'après. »
Esteban Ocon est bien moins satisfait de la stratégie d'Alpine. Il estime avoir perdu plusieurs points en chaussant les pneus « maxi pluie » lors de la seconde averse. Selon lui, ce composé est inutilisable: « Ce n'est le bon pneu à aucun moment. Oui, les Red Bull l'ont mis, mais elles avaient une sacrée marge d'avance, ce qui était loin d'être notre cas. Et quand bien même ce serait le déluge, la course est alors toujours arrêtée et ça n'a pas manqué aujourd'hui. » Ocon grogne. Pour la première fois de la saison, Gasly le devance au classement général (37 points contre 36). Mais cela n'est pas grave, puisque les deux Français sont officiellement devenus de vrais potes...
Sources :
- Auto Hebdo n° 2427, 31 août 2023.
Tony