Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes
Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda RBPT
Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes

1095o Grande Prémio

XLVIII Japanese Grand Prix
Ensolarado
Suzuka
domingo, 24 de setembro de 2023
53 voltas x 5.807 km - 307.471 km
(Offset: 300 m)
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Red Bull é Campeão do Mundo
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Transferts: AlphaTauri préfère Ricciardo à Lawson

Avant cette étape au pays du Soleil Levant, il n'était question que des pilotes alignés par AlphaTauri en 2024. Alors qu'un duo Yuki Tsunoda - Daniel Ricciardo semblait aller de soi, la blessure de l'Australien et les très belles performances de son suppléant Liam Lawson ont rebattu les cartes. Le Néo-Zélandais vient en effet d'inscrire ses premiers points à Singapour avec une neuvième place, le meilleur résultat de la saison pour la scuderia de Faenza. Âgé de 21 ans, Lawson incarne davantage l'avenir que Ricciardo qui aura 35 ans en 2024 et n'a pas montré grand-chose lors de ses deux uniques prestations cette saison, à Budapest et à Spa. Du reste, quel sera son niveau lorsqu'il reprendra le volant, au Qatar ou à Austin, une fois guéri de se fracture du poignet ?

 

Mais AlphaTauri n'est que l'écurie-sœur (pour ne pas dire vassale) de Red Bull Racing, et ce sont bien Christian Horner et Helmut Marko qui définissent in fine sa politique. Les deux dirigeants restent fidèles au plan tracé au début de l'été, lorsqu'ils décidèrent de sortir Ricciardo du placard pour remplacer Nyck de Vries. « Danny Ric » sera bien le leader d'AlphaTauri en 2024 afin d'évaluer s'il serait un successeur crédible à Sergio Pérez en 2025. Quant à Yuki Tsunoda, son baquet est assuré pour une saison supplémentaire. Émancipé de son mentor Pierre Gasly, le jeune Japonais réalise une bonne saison 2023 en dépit d'une très mauvaise voiture. Il commet moins d'erreurs que par le passé, ses retours techniques sont plus affûtés et surtout ses coups de sang d'adolescent attardé se font plus rares. Ainsi, le 23 septembre, AlphaTauri confirme que Ricciardo et Tsunoda seront bien ses pilotes la saison suivante. Quant à Lawson, il devrait être nommé réserviste des deux écuries Red Bull.

 

Présentation de l'épreuve

Comme tous les ans, le Grand Prix du Japon est un immense succès populaire et plus de 220 000 spectateurs seront recensés dans les tribunes pour la course dominicale. Les fans nippons applaudissent et encouragent indifféremment chaque pilote, avec bien sûr un petit parti pris chauvin pour leur représentant Yuki Tsunoda qui devient peu à peu une véritable idole nationale... même s'il est encore loin d'atteindre le degré d'héroïsation d'un Ayrton Senna, toujours révéré avec ferveur près de trente ans après sa disparition. Cette édition 2023 marque cependant un petit tournant, puisque c'est la dernière à se dérouler en fin de saison. La FIA cherchant à rationaliser son calendrier, le Grand Prix du Japon 2024 se tiendra le 7 avril, entre les GP d'Australie et de Chine. Ce sera la première fois depuis sa création en 1976 que cette épreuve se déroulera au printemps. Pendant ce temps-là, les organisateurs négocient avec Stefano Domenicali pour renouveler le contrat de Suzuka qui s'achève justement fin 2024. Fort du soutien de Honda, sponsor-titre de l'événement, celui-ci devrait être prolongé sans grande difficulté.

 

Huit jours plus tôt à Singapour, Red Bull a échoué à remporter un Grand Prix pour la première fois en 2023. Le fabricant de boissons énergisantes ne réalisera donc pas un grand chelem comme le rêvaient ses dirigeants. Mais il peut s'assurer ce week-end de sa sixième couronne mondiale des constructeurs. Pour ce faire, Red Bull doit quitter Suzuka avec une avance de 309 points sur sa poursuivante immédiate, qu'il s'agisse de Mercedes ou de Ferrari, respectivement reléguées à 308 et 332 longueurs. En clair, il lui faut inscrire un point de plus que Mercedes. Le couronnement paraît probable et serait hautement souhaitable en terre japonaise, dans le fief de Honda. Alors que l'an passé le motoriste japonais s'était effacé de la F1, cette année ses logos sont de retour sur ses groupes propulseurs dont la propriété intellectuelle reste dévolue à Red Bull Powertrains. On le sait, Honda reviendra officiellement en F1 en 2026 avec Aston Martin, mais continue à développer son moteur actuel. Koji Watanabe, directeur de HRC, confirme que son staff travaille encore sur la fiabilité du groupe propulseur Red Bull-Honda.

 

Au soir du Grand Prix de Singapour, certains commentateurs expliquaient l'étonnante déroute des Red Bull par l'application de la nouvelle directive fédérale concernant la flexibilité des ailerons. Max Verstappen leur répond ici à sa manière: « Oui, nous avons eu un mauvais week-end à Singapour et bien sûr, les gens avancent que tout serait dû aux directives techniques ! Je pense qu'ils peuvent aller se faire voir ! » Et le Néerlandais entend clouer le bec aux mauvaises langues en remportant ce Grand Prix du Japon. Toutefois, une petite controverse l'entoure ici, toujours au sujet du GP de Singapour. Convoqué à l'issue des qualifications pour s'expliquer sur pas moins de trois infractions supposées, Verstappen était sorti du bureau des commissaires avec une simple réprimande pour avoir gêné Yuki Tsunoda. Beaucoup s'étaient étonnés de cette mansuétude. Il est vrai qu'AlphaTauri n'avait rien fait pour faire sanctionner le leader de l'écurie-mère, n'envoyant aucun de ses représentants auprès des officiels... Néanmoins, à Suzuka, le commissaire Matteo Perini, qui faisait parti du collège présent à Singapour, admet avoir commis une erreur. Selon lui, Verstappen aurait dû écoper de trois places de pénalité sur la grille, le tarif habituel pour ce type de comportement. Ce mea-culpa suscite des interrogations quant à la compétence des commissaires sportifs. Mi-sérieux mi-ironique, Lewis Hamilton suggère ainsi qu'il serait peut-être bon de confier à l'avenir l'arbitrage à l'intelligence artificielle...

 

La FIA tarde toujours à annoncer quelles nouvelles écuries seront admises sur la grille de départ à compter de 2026. Cinq projets sont en lice : Andretti Global, Hitech GP, Formula Equal, Rodin Cars et LKYSUNZ. En vérité, seul Andretti, allié à General Motors, a quelque chance d'être sélectionné, et encore faudra-t-il convaincre Liberty Media et les dix autres écuries, fort réticentes à l'idée d'accueillir un onzième concurrent. Au Japon, le projet asiatique LKYSUNZ (à prononcer Lucky Sunz) fait parler de lui de façon singulière. Son P-DG le Français Benjamin Durand annonce bénéficier d'un investissement d'un milliard de dollars fourni le fonds américain Legends Advocaters Sports Group, ce qui permettrait à LKYSUNZ de s'acquitter facilement des 200 millions de $ réclamés par la F1 en guise de ticket d'entrée (baptisé « frais anti-dilution »). Mieux: Durand prétend pouvoir verser 600 millions de dollars à la discipline, et donc aux écuries, soit le triple des frais anti-dilution ! En d'autres termes, il s'agit ni plus ni moins que d'acheter la future concurrence. Il y a peu de chances que les dix teams se laissent séduire par une ficelle aussi grosse...

 

Arrivé chez Mercedes en 2023, Mick Schumacher a été approché pour intégrer le programme d'Endurance d'Alpine en 2024. La nouvelle hypercar A424 a effectué cet été ses premiers tours de roue et Bruno Famin aimerait intégrer le jeune pilote allemand à un équipage en WEC et au Mans. Du reste, les liens entre Schumacher et Alpine remontent à 2022. Esteban Ocon militait alors pour que son ami Mick remplace Fernando Alonso, avant que les Bleus alors dirigés par Laurent Rossi et Otmar Szafnauer ne portent leur choix sur Pierre Gasly. Toutefois, Schumacher n'a peut-être pas encore tiré un trait sur la F1. Il serait en effet sur la « short list » de Williams pour remplacer Logan Sargeant. La cote du jeune pilote américain est au plus bas, au point que son équipe hésite à lui confier les dernières évolutions de peur qu'il les démolisse dans un nouvel accident. Sa prestation ce week-end à Suzuka ne plaide pas en sa faveur. Sargeant est sur la sellette et Schumacher Junior, soutenu par Mercedes, le motoriste de Williams, est un candidat sérieux à sa succession.

 

A Monza, le directeur de course Niels Wittich avait édicté une directive imposant un temps au tour minimum en qualifications afin d'éviter les dangereux embouteillages de plus en plus signalés à la fin de ces séances. Cette note a été bizarrement retirée sans explication à Singapour, générant un nouveau micmac à la fin de la Q1. Max Verstappen a ainsi gêné Logan Sargeant en roulant au pas pour se ménager un tour clair. A Suzuka, Wittich réinstaure sa directive d'un coup de baguette magique. Toutefois, et comme à Monza, les pilotes Ferrari (ainsi que Guanyu Zhou) transgressent la règle sans être sanctionnés puisque les commissaires jugent qu'ils n'ont pas gênés de concurrents... La différence entre l'esprit et la lettre... Mais en outre, les problèmes se déplacent vers la pit-lane. Le chronomètre de contrôle est en effet enclenché au niveau de la deuxième ligne de la voiture de sécurité et non à la sortie de l'allée, ce qui permet aux pilotes de lever le pied pour créer l'écart qui leur sera nécessaire en piste. Ainsi, en Q2, Liam Lawson s'impatiente derrière un Lewis Hamilton arrêté à la sortie de son garage... Le septuple champion du monde n'est pas sanctionné puisqu'à Singapour Verstappen avait pu stationner 14 secondes (!) sans être puni. Des clarifications paraissent à tout le moins nécessaires.

 

McLaren annonce la prolongation du contrat du jeune prodige Oscar Piastri jusqu'en 2026. Arraché à Alpine l'an passé au terme d'une affaire rocambolesque, le jeune Australien est la révélation de cette saison 2023, ou plutôt une confirmation puisqu'il a jadis remporté chacun des championnats auxquels il a participé. « Oscar est un atout considérable pour McLaren et il impressionne par ses performances, son éthique de travail et son attitude », indique le team manager Andrea Stella. Plus inattendu, McLaren engagera en 2024 comme réserviste le pilote japonais Ryō Hirakawa. Âgé de 29 ans, ce dernier est un talent multidisciplinaire puisqu'il a remporté le championnat Super GT en 2017, le championnat du monde d'Endurance et les 24 heures du Mans en 2022 pour Toyota, tout en étant un pilier de la Super Formula. Hirakawa remplacera Álex Palou qui a coupé les ponts avec McLaren en refusant de rejoindre ce constructeur en IndyCar pour demeurer chez Chip Ganassi, et ce malgré un contrat en bonne et due forme. En conséquence, McLaren poursuit en justice le pilote catalan, récemment sacré champion d'IndyCar pour la seconde fois.

 

Le recrutement d'Hirakawa interroge car le pilote officiel Toyota n'a jusqu'ici jamais eu le moindre contact avec la Formule 1. Certes, il a réalisé des essais satisfaisants dans le simulateur de Woking, mais son arrivée n'annoncerait-elle pas le retour de Toyota dans la discipline ? Après tout, les liens avec McLaren existent puisque l'écurie britannique a longtemps utilisé la soufflerie de la firme japonaise à Cologne. Coïncidence troublante, le président du groupe Akio Toyoda est présent à Suzuka avec d'autres huiles comme l'ancien pilote Kazuki Nakajima, aujourd'hui vice-président de Toyota Gazoo Racing Europe. Celui-ci est interrogé sur une éventuelle collaboration technique entre McLaren et Toyota. « Je ne peux pas entrer dans les détails, répond Nakajima. C'est vrai que nous avons échangé avec McLaren au sujet d'Hirakawa. C'est ainsi que l'histoire a commencé. Pour le reste, nous discutons. Nous avons de puissantes installations en Europe et McLaren en a déjà profité. » A suivre...

 

Sebastian Vettel fait sa réapparition à Suzuka, mais pas question pour lui d'évoquer un éventuel retour en Formule 1. L'ex-champion allemand, devenu militant écologiste, part en croisade pour la sauvegarde des abeilles. Il fait la promotion d'une action baptisée « Buzzin Corner ». Onze ruches sont installées près du virage n°2 du circuit et tous les pilotes participent jeudi à leur inauguration. Les vibreurs de la courbe sont par ailleurs repeints en jaune et noir... « J'espère que ce n'est que le début d'un projet qui mènera à la construction de plus d'habitats pour les insectes, commente Vettel. L'objectif est de souligner l'importance de la biodiversité. L'abeille est notre ambassadrice et j'espère qu'elle nous permettra de faire passer ce message. » On ignore cependant si les apidés ont apprécié les vibrations provoquées par des bolides de mille chevaux...

 

Plusieurs pilotes arborent des casques spéciaux pour cette étape japonaise. Lewis Hamilton présente ainsi un casque chromé, très « science-fiction », élaboré par le célèbre illustrateur Hajime Sorayama. Fernando Alonso porte un couvre-chef blanc et rouge, couleurs du Japon, parsemé de temples shintoïstes et de samouraïs. Enfin Esteban Ocon garde son design habituel, mais adopte aussi le rouge et le blanc nippons.

 

D'un point de vue technique, Ferrari teste ici un nouveau plancher muni de dérives verticales retravaillées et apporte quelques modifications à son diffuseur. Mercedes pare sa W14 d'un aileron arrière spécifique destiné à générer plus d'appui. Aston Martin réduit les entrées d'air de ses écopes de frein pour mieux s'adapter aux circuits à faibles freinages, comme Suzuka. La Williams FW45 reçoit de nouvelles directives verticales à l'entrée du plancher pour mieux répartir le flux d'air. Enfin, Piastri reçoit à son tour la version « C » de la McLaren MCL60, inaugurée par Norris à Singapour. En ce qui concerne les pneumatiques, Pirelli teste vendredi le composé dur C2 qui devrait être utilisé en 2024.

 

Essais et qualifications

Les essais du vendredi se déroulent sous un ciel gris. Verstappen retrouve ses bonnes habitudes en signant le meilleur chrono des deux séances (1'31''647''' et 1'30''688'''). Les Ferrari et les McLaren apparaissent comme les principales rivales du Hollandais en ce premier jour. La seconde séance est interrompue à deux minutes du drapeau à damiers par un accident de Gasly dans le second Degner. Samedi, sous le soleil, Verstappen est de nouveau le plus rapide de la troisième séance libre (1'20''267''') et précède les McLaren de Norris et Piastri. Au cours de ces essais, les pilotes constatent une forte dégradation des pneumatiques, en particulier sur certaines zones du circuit récemment resurfacées, où l'asphalte est très abrasive. Les pressions élevées imposées par Pirelli n'arrangent pas non plus la donne.

 

L'après-midi, Verstappen réalise une remarquable pole position (1'28''877''') avec plus d'une demi-seconde d'avance sur toute concurrence. Pérez (5e) se débat avec une Red Bull peu stable et rend 8/10es à son équipier, ce qui fait désordre... Les McLaren-Mercedes confirment qu'elles sont ici la deuxième force du peloton. Piastri (2e) partira pour la première fois de sa carrière en première ligne et espère menacer Verstappen, même s'il lui concède tout de même près de six dixièmes. Norris (3e) suit son équipier sur la grille. Leclerc place sa Ferrari au quatrième rang et échappe à une pénalité après un tour de lancement trop lent. Sainz (6e) s'égare dans ses réglages et est nettement plus en retrait que lors des deux week-ends précédents. Les Mercedes (Hamilton 7e, Russell 8e) souffrent d'un manque de grip, particulièrement sue le train arrière. Joie chez AlphaTauri: galvanisé à domicile, Tsunoda conquiert une belle neuvième place. Lawson (11e) brille aussi sur ce circuit qu'il connaît très bien après une saison de Super Formula.

 

Les Aston Martin poursuivent leur déclin dans la hiérarchie. Alonso (10e) atteint la Q3 d'extrême justesse tandis que Stroll (17e) est une fois de plus éliminé d'entrée de jeu. Les Alpine-Renault (Gasly 12e, Ocon 14e) ne sont pas assez rapides pour atteindre la Q3. Les Williams déçoivent, en partie à cause d'une usure excessive des gommes. Albon ne réalise que le 13e chrono alors qu'il visait la Q3. Sargeant (20e) se distingue à nouveau de la pire des manières en Q1: déstabilisé dans la dernière courbe, il s'écrase contre le mur et provoque un drapeau rouge... Les Haas-Ferrari (Magnussen 15e, Hülkenberg 18e) sont en grande difficulté et dévorent encore plus leurs gommes qu'à l'accoutumée. Enfin, les Alfa Romeo (Bottas 16e, Zhou 19e) sont toujours aussi peu efficaces et éliminées d'entrée de jeu.

 

Le Grand Prix

Il fait très chaud (30°C) ce dimanche à Suzuka et l'usure des pneumatiques s'annonce importante. La plupart des pilotes partent avec les pneus médiums (C2). Tsunoda, Lawson, Albon, Bottas, Stroll, Hülkenberg et Zhou sont toutefois en gommes tendres (C3). Sargeant part depuis les stands après avoir changé de châssis et de boîte sous régime de parc fermé, ce qui lui vaut d'emblée une pénalité de 10 secondes.

 

Départ: Verstappen vire vers la droite pour couper la trajectoire à Piastri, mais ceci profite à Norris qui se porte à la hauteur du Hollandais au premier virage. Verstappen, resté à l'intérieur, garde difficilement l'ascendant. Pérez et Hamilton se tamponnent au freinage. Le Britannique roule sur l'herbe et rattrape de justesse un début d'embardée. Plus loin, Bottas est pris en sandwich entre Ocon à sa droite et Albon à sa gauche. Touché par l'Alpine, il percute la Williams qui décolle légèrement. Albon parvient à rester sur la piste mais sème beaucoup de carbone.

 

1er tour: La voiture de sécurité intervient pour que soient balayés les nombreux débris parsemés dans les premiers mètres. Verstappen mène devant Norris, Piastri, Leclerc, Sainz, Alonso, Pérez, Hamilton, Russell et Lawson. Victime d'une crevaison, Ocon regagne les stands au petit trot, tout comme Zhou qui a un morceau de carbone fiché sous son aileron.

 

2e: Bottas, Albon, Zhou et Ocon passent aux stands pour faire réparer leurs monoplaces.

 

3e: Pérez stoppe chez Red Bull pour remplacer son museau endommagé lors du contact avec Hamilton. Il chausse aussi les pneus durs et repart en 18e position. Sargeant subit quant à lui sa pénalité initiale et change de gommes.

 

4e: La Safety Car s'efface à l'issue de cette boucle. Verstappen met les gaz après la chicane et s'échappe immédiatement.

 

5e: Le drapeau vert est brandi. Russell dépasse hardiment Hamilton à la chicane Casio. Sargeant assaille Bottas à l'épingle, mais il freine bien tard et percute le Finlandais. Celui-ci part en tête-à-queue dans les graviers et se relance avec peine.

 

6e: Verstappen compte une seconde d'avance sur Norris. Hamilton reprend l'avantage sur Russell par l'extérieur au premier tournant. Suite à sa collision avec Bottas, Sargeant repasse aux stands pour changer de museau et de pneus.

 

7e: Verstappen mène devant Norris (2.2s.), Piastri (4.7s.), Leclerc (5.8s.), Sainz (6.6s.), Alonso (7.4s.), Hamilton (8.3s.), Russell (9.3s.), Lawson (10.3s.), Tsunoda (12s.), Stroll (12.5s.) et Hülkenberg (13.5s.). Pérez est remonté à la 16e place. Bottas fait escale aux stands pour faire examiner son Alfa Romeo et reprend la piste.

 

8e: Hülkenberg bascule déjà sur les pneus médiums. Sargeant écope de 5 secondes pour pénalité pour son accrochage avec Bottas. Ce dernier rejoint son garage pour abandonner, sa machine ayant trop souffert des accrochages successifs.

 

9e: Trois secondes séparent Verstappen et Norris. Pérez reçoit aussi 5 secondes de punition pour avoir dépassé Alonso durant la neutralisation, alors qu'il regagnait les stands. Tsunoda chausse les gommes jaunes.

 

10e: Lawson chausse les pneus médiums et Zhou les pneus tendres.

 

11e: Verstappen précède Norris (4.1s.), Piastri (8s.), Leclerc (9.5s.), Sainz (10.8s.), Alonso (12.8s.), Hamilton (13.7s.), Russell (15.2s.), Stroll (19.6s.), Gasly (21.4s.), Ocon (23.7s.) et Magnussen (24.5s.).

 

12e: Alonso s'empare de gommes dures (2.9s.) et repart en quatorzième position. Pérez tente de doubler Magnussen à l'épingle, mais il bloque ses roues et accroche l'arrière-gauche de la Haas qui part en toupie. Le Danois parvient à repartir.

 

13e: L'avance de Verstappen sur Norris atteint cinq secondes. Pérez retrouve les boxes, subit sa pénalité, remplace de nouveau son aileron avant, prend des pneus tendres et repart. Magnussen change aussi de gommes et fait vérifier sa Haas.

 

14e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée pour enlever quelques débris semés par Pérez. Piastri profite de cette courte neutralisation pour chausser les pneus durs (3.8s.). Pérez, désormais attardé, gêne quelque peu Norris à Spoon. Le drapeau vert est agité au bout d'une minute. Albon effectue un long arrêt de plus de trente secondes pour réparer quelques dégâts subis au démarrage.

 

15e: Verstappen devance Norris (9.8s.), Leclerc (11.3s.), Sainz (12.6s.), Hamilton (14.8s.) et Russell (16.2s.). Piastri prend la septième place à Gasly. Stroll chausse les pneus durs. Pérez est rappelé par Red Bull pour abandonner suite aux multiples dégâts subis par son plancher. Il écope au même instant d'une pénalité de 5 secondes pour avoir percuté Magnussen.

 

16e: Hamilton met deux roues dans la poussière en quittant Degner, ce qui permet à Russell de se placer dans son sillage. Le jeune Anglais tente de faire l'extérieur sur son aîné à Spoon, mais ce dernier ne lui laisse aucun espace et les deux Mercedes virent au large, Hamilton gardant l'avantage.

 

17e: Verstappen entre aux stands, chausse des pneus durs (3.3s.) et se relance en cinquième position devant Piastri. Hamilton s'empare aussi des Pirelli blancs (4s.) et se retrouve derrière Alonso. Norris recueille le commandement devant les Ferrari.

 

18e: Norris apparaît chez McLaren pour mettre les pneus durs (2.5s.) et se réinsère derrière Piastri qui a gagné un temps précieux durant la VSC. Leclerc prend les gommes médiums (2.5s.). Sainz mène avec quatre secondes d'avance sur Russell.

 

19e: Sainz est chez Ferrari pour chausser les enveloppes jaunes (2.3s.). Parti pour un seul arrêt, Russell se retrouve en tête. Mais Verstappen fond sur lui et le double par l'intérieur à l'épingle. Leclerc se défait d'Alonso, puis d'Ocon. Gasly bascule sur les pneus durs.

 

20e: Alonso est à la peine avec ses nouveaux pneus durs et bute sur Ocon. Sainz, plus véloce, dépasse son compatriote à Spoon.

 

21e: Sainz déborde Ocon au virage n°1. Hamilton dépasse Alonso par l'intérieur dans le 130R. Stroll doit renoncer après qu'Aston Martin a détecté une faille sur le mât de son aileron arrière.

 

22e: Hamilton prend la septième place à Ocon. Hülkenberg et Sargeant changent de nouveau de pneus.

 

23e: Verstappen est premier devant Russell (8.6s.), Piastri (9.5s.), Norris (11.4s.), Leclerc (16.4s.), Sainz (19.4s.), Hamilton (23.4s.), Ocon (27.4s.), Alonso (28s.) et Tsunoda (39.5s.). Gasly s'empare de la 10e place aux dépens de Lawson.

 

24e: Piastri est revenu sur Russell. Gasly passe devant Tsunoda. Sargeant jette l'éponge car son fond plat est abîmé depuis sa collision avec Bottas.

 

25e: Russell passe chez Mercedes pour mettre les enveloppes dures (2.9s.) puis repart derrière Hamilton. Alonso tente en vain de se porter à la hauteur d'Ocon, trop rapide dans les lignes droites.

 

26e: Norris recolle à Piastri et se plaint du rythme de celui-ci qu'il estime trop lent. L'Anglais craint que les McLaren ne se fassent doubler par Russell après leur second pit-stop. Alonso se saisit d'un nouveau set de pneus durs, tout comme Lawson.

 

27e: Piastri laisse finalement passer Norris dans la ligne droite principale. Albon abandonne à son tour car son plancher a trop souffert de la collision avec Bottas.

 

28e: Verstappen possède treize secondes d'avance sur Norris. Piastri roule à trois secondes de son coéquipier.

 

29e: Ocon passe chez Alpine pour mettre des enveloppes dures. Alonso revient dans les points en doublant Zhou à Spoon.

 

31e: Verstappen évolue quatorze secondes devant Norris. Zhou puis Tsunoda prennent des enveloppes dures.

 

33e: Verstappen devance Norris (14.7s.), Piastri (19.7s.), Leclerc (23.7s.), Sainz (25.8s.), Hamilton (29.8s.), Russell (33.1s.), Gasly (47.6s.), Alonso (54s.), Ocon (1m. 04s.), Hülkenberg (1m. 10s.) et Lawson (1m. 16s.). Deuxième arrêt pour Magnussen.

 

35e: Verstappen compte 15 secondes d'avance sur Norris, 20 secondes sur Piastri. Leclerc (2.2s.) et Hamilton (3s.) s'emparent de gommes dures, imités peu après par Gasly.

 

36e: Piastri se saisit de pneus durs neufs (2.6s.) et repart cinquième derrière Russell. Gasly chipe la 10e place à Hülkenberg.

 

37e: Norris chausse les enveloppes dures (2.4s.) et ressort derrière Russell, qu'il rattrape toutefois aisément ensuite.

 

38e: Verstappen prend en fin de tour un train de gommes dures (2.8s.) et reste au commandement. Norris déborde Russell sans difficulté au premier virage. Hülkenberg subit un troisième changement de gommes.

 

39e: Verstappen réalise le meilleur tour de la course (1'34''183'''). Sainz s'empare de pneus durs (2.8s.) et repart en septième position.

 

40e: Verstappen est premier devant Norris (15.2s.), Russell (22.6s.), Piastri (23s.), Leclerc (25.4s.), Hamilton (29.7s.), Sainz (36s.), Alonso (41.2s.), Ocon (50.5s.), Gasly (55.3s.), Lawson (1m. 09s.) et Tsunoda (1m. 11s.). Red Bull a réparé la voiture de Pérez et ce dernier quitte les stands (avec 28 tours de retard !) dans le seul but d'effectuer sa pénalité et d'éviter une sanction sur la grille au GP du Qatar.

 

41e: Piastri esquisse en vain une attaque contre Russell à la chicane. Pérez rejoint les stands pour se plier à sa punition.

 

42e: Piastri ouvre son aileron mobile au passage de la ligne et déborde Russell par l'extérieur au premier virage. Pérez rentre à son garage, pour de bon cette fois-ci.

 

43e: Verstappen compte seize secondes d'avantage sur Norris. Leclerc recolle à Russell.

 

45e: Leclerc ouvre son DRS au passage de la ligne et se déporte à l'extérieur pour doubler Russell. Tous deux franchissent le premier tournant côte à côte, mais à la réaccélération le Monégasque l'emporte sur le Britannique. Hamilton et Sainz rattrapent celui-ci.

 

46e: Verstappen précède Norris (17.1s.), Piastri (32s.), Leclerc (35.5s.), Russell (37.5.), Hamilton (38.4s.), Sainz (40.7s.) et Alonso (55.4s.). Ocon cède sa neuvième place à Gasly afin que celui-ci, doté de pneus plus frais, puisse rattraper Alonso.

 

48e: Russell, Hamilton et Sainz se tiennent en une seconde. La murette Mercedes demande à Russell de s'effacer devant Hamilton qui est muni de pneus en meilleur état. Le jeune Anglais rechigne quelque peu.

 

49e: Russell laisse finalement passer Hamilton au premier virage. Ce dernier ne s'échappe pas afin que son équipier bénéficie du DRS pour résister à Sainz... la revanche de Singapour en quelque sorte !

 

50e: Sainz est beaucoup plus rapide que Russell et le dépasse facilement par l'intérieur au premier tournant.

 

51e: Verstappen mène devant Norris (19.1s.), Piastri (34.7s.), Leclerc (41s.), Hamilton (47.6s.), Sainz (48.5s.), Russell (52s.), Alonso (1m. 08s.), Gasly (1m. 12s.), Ocon (1m. 14s.), Lawson (1m. 33s.) et Tsunoda (1m. 34s.).

 

52e: Sainz revient à quelques dixièmes de Hamilton dans ces derniers kilomètres, sans pouvoir l'attaquer.

 

53e et dernier tour: Alpine demande à Gasly de rétrocéder la 9e place à Ocon. Le Rouennais s'exécute, mais de très mauvaise grâce...

 

Max Verstappen gagne le GP du Japon et offre à Red Bull la couronne mondiale des constructeurs. Norris termine deuxième. Sur l'autre McLaren, Piastri grimpe sur son premier podium en F1. Leclerc finit quatrième devant Hamilton et Sainz. Russell termine septième avec des pneus très usés. Alonso se contente du huitième rang. Les Alpine d'Ocon (9e) et Gasly (10e) inscrivent trois points. Lawson, Tsunoda, Zhou, Hülkenberg et Magnussen rallient aussi l'arrivée.

 

Après la course: sixième couronne pour Red Bull

Max Verstappen renoue avec la victoire après la parenthèse singapourienne. Le leader du championnat a dominé ce week-end d'un bout à l'autre, avec une simple petite alerte au coup d'envoi lorsqu'il faillit s'incliner devant les McLaren. « Bien sûr, au départ c'était un peu serré, commente-t-il. J'ai vu dans le rétroviseur droit que Piastri avait un très bon élan derrière moi, mais en même temps j'ai vu à gauche que Norris sautait aussi sur moi. J'ai essayé de fermer la porte à Oscar, mais il était toujours là. Et Lando arrivait à gauche avec beaucoup plus de vitesse. Il s'est ensuite déplacé un peu vers la droite et j'ai donc essayé d'aller tout droit et heureusement il ne s'est rien passé. J'ai bénéficié d'une bonne adhérence sur cette trajectoire. Après cela, la voiture était très agréable à conduire. Je pouvais prendre soin des pneus, la dégradation était bien maîtrisée. Il n'y a eu aucun problème, à l'image de cet excellent week-end. » Fort de ce 48ème succès en F1, Verstappen peut désormais coiffer sa troisième couronne mondiale quinze jours plus tard au Qatar.

 

Red Bull conquiert son sixième championnat du monde des constructeurs, une récompense évidemment attendue pour une équipe qui a gagné 15 des 16 Grands Prix disputés jusqu'ici en 2023 ! « Cette année est tout simplement incroyable, se réjouit Christian Horner. L'an passé avait été une saison très solide, mais avoir fait encore mieux en 2023 en dépit des challenges qui nous attendaient est un hommage à tous les hommes et femmes de l'écurie. Ils ont produit une voiture tellement compétitive que nos pilotes, surtout Max, ont été capables de se sublimer. Il ne faut pas oublier que la F1 est l'un des plus grands sports d'équipe au monde. Ce titre est le résultat des efforts fous de nos départements pour produire une telle voiture et de tels résultats. » Cette hégémonie de Red Bull est certes le fruit d'un travail d'équipe, mais il faut avant tout saluer l'œuvre du génie absolu qu'est Adrian Newey qui a su relever le défi de l'effet de sol réintroduit par la réglementation 2022 et a produit avec la RB18 et la RB19 des monoplaces quasi-parfaites, ultra-dominatrices. C'est aussi un remarquable succès pour Honda dont le groupe propulseur hybride, certes rebadgé, s'est adjugé 32 des 38 Grands Prix disputés depuis un an et demi. Que de chemin parcouru depuis le « GP2 engine » de 2015 !... En outre, cette consécration survient 75 ans jour pour jour après la fondation de la marque par Soichiro Honda, le 24 septembre 1948.

 

Tandis que Max Verstappen se dirige vers son troisième titre, son équipier coule à pic. Sergio Pérez a rendu ce week-end une copie lamentable. Relégué à près d'une seconde de Verstappen en qualifications, il s'est successivement accroché en course avec Lewis Hamilton puis Kevin Magnussen, avant d'abandonner piteusement. Son équipe a même dû réparer sa machine en hâte pour lui permettre d'observer une pénalité et lui éviter un recul sur la grille au Qatar. « C'était un week-end désastreux, admet le pauvre Mexicain. Tout a commencé avec un mauvais départ, j'ai été pris en sandwich et je n'étais plus qu'un passager. J'avais beaucoup de dégâts sur la voiture, et ça m'a rendu la tâche plus compliquée... » A six Grands Prix du terme de la saison, son bilan est assez accablant. Pérez accuse un retard de 177 points sur son équipier Verstappen et n'a que 33 longueurs d'avance sur son suivant Lewis Hamilton, doté d'une voiture bien moins efficace. Plus humiliant encore: en se passant totalement de Pérez, Red Bull serait quand même en tête du championnat des constructeurs avec près de 100 points d'avance sur Mercedes !

 

Oscar Piastri, rookie de l'année

McLaren franchit un nouveau cap avec ce double podium réalisé par Lando Norris et Oscar Piastri. Les évolutions apportées par l'équipe de Woking ont de nouveau bien fonctionné et ont permis de réaliser ce « doublé » derrière Verstappen-l'intouchable. « Une autre très bonne journée pour nous, l'équipe a fait un excellent travail, commente Norris. Mon départ était très bon, j'ai presque doublé Max... mais Max c'est Max, et je n'ai pas eu de chance au virage n° 2. Notre rythme était très bon aujourd'hui par rapport à la concurrence. Certes, nous ne sommes pas proches de Verstappen, mais nous ne sommes pas trop loin. » Le jeune Anglais descend du dixième podium de sa carrière et a obtenu sa quatrième seconde place en 2023... Comment ne songerait-il pas à sa première victoire ? « On s'en approche, assure-t-il, on a fait des progrès incroyables. Le succès arrive pas à pas. » Zak Brown fixe désormais comme objectif pour McLaren la quatrième place du championnat des constructeurs, toujours détenue par Aston Martin. 49 points séparent les deux teams britanniques, mais l'écart de performances est tel ces derniers temps que les Papayes devraient logiquement ne faire qu'une bouchée des Verts...

 

McLaren se réjouit aussi du premier podium de son prodige Oscar Piastri. Second en qualifications, le jeune Australien a délivré une prestation éblouissante sur ce circuit si sélectif de Suzuka. Il a dû certes se plier à la stratégie de son équipe et laisser passer Norris, plus rapide, à la mi-course, mais cela ne gâche pas son plaisir. « Je me souviendrai de ce jour très longtemps, je ne peux remercier assez l'équipe de m'avoir donné cette opportunité, confie-t-il. Il n'y a pas beaucoup de pilotes qui ont une telle chance dans leur vie, et je l'ai eue dans ma première saison. » Piastri s'affirme comme la nouvelle pépite de la F1, encensé par ses pairs et par moult commentateurs. « Si j'étais propriétaire d'une équipe, je mettrais aussitôt la main sur lui ! » lâche Bernie Ecclestone. « C'est un rookie extraordinaire, renchérit Ralf Schumacher. Il a remporté la F3 et la F2 au bout d'une seule année, et se montre aussi brillant pour ses débuts en F1. Nous allons entendre beaucoup parler de lui. » « J'ai compris que je n'étais pas assez bon jadis pour devenir champion du monde le jour où j'ai rencontré Oscar », conclut joliment son mentor Mark Webber.

 

Mercedes se satisfait de placer une voiture, celle de Lewis Hamilton, devant la Ferrari de Carlos Sainz. Pour cela, il a fallu sacrifier George Russell, en grande difficulté en fin de course avec des pneus « cuits à la coque », selon son expression. Plus tôt, les deux équipiers s'étaient rudement affrontés à Spoon, ce qui a probablement donné des sueurs froides à Toto Wolff, resté en Europe. Lewis Hamilton dresse un bilan amer de la situation de son équipe: « C'est un sacré combat pour battre Ferrari qui est plus rapide que nous depuis trois courses. Je fais tout pour que l'équipe conserve la 2e place au classement des constructeurs. Mais c'est très difficile. Comme l'an passé, la voiture rebondit et glisse partout. Avec George, nous donnons des recommandations pour la W15 de l'année prochaine. McLaren a démontré cette année que des solutions existent. Aujourd'hui, on ajoute des appuis sur la W14, mais cela ne fait que créer du rebond supplémentaire. J'espère qu'avec le changement de concept attendu, nous redresserons la barre en 2024. »

 

La Ferrari ne fut pas aussi performante à Suzuka qu'à Monza ou à Singapour, mais Charles Leclerc (4e) et Carlos Sainz (6e) permettent à la Scuderia de se rapprocher de Mercedes au championnat des constructeurs. La SF-23 semble moins user ses pneus qu'en début de saison, probablement en raison d'un meilleur réglage de suspensions, mais elle glisse toujours dans les courbes rapides. « Il faut que nous comprenions pourquoi nous étions si mauvais dans le premier secteur, admet Leclerc. On a maximisé le potentiel de la voiture alors que nous étions à la peine avec les pneus durs. Donc devancer Hamilton au final, c'est plutôt bien. » Carlos Sainz aurait d'ailleurs sans doute fini derrière son équipier sans la tactique adoptée par Mercedes en fin de parcours: « Si Hamilton était resté derrière Russell, je l'aurais sans doute doublé aussi. Russell était très lent dans les virages 8 et 9 et ralentissait son équipier. S'ils étaient demeurés dans cet ordre, je les aurais eus tous les deux... » Avec des si...

 

Enfin, Alpine s'offre une polémique assez ridicule... Au 47e tour, Esteban Ocon a reçu l'ordre de s'effacer devant Pierre Gasly afin de permettre à ce dernier, muni de pneus plus frais, d'attaquer Fernando Alonso. Ayant échoué, le Rouennais a été prié de rendre sa place dans le dernier tour. Problème: son ingénieur de piste Karel Loos ne l'avait pas averti précédemment de ce tour de passe-passe... Gasly s‘est exécuté mais, furieux, a lancé un doigt d'honneur à son équipe sitôt la ligne d'arrivée franchie... « Pour Alpine, qu'Esteban et moi soyons neuvième et dixième ou vice-versa, cela ne change rien, cela fait trois points ! » explose-t-il au micro de Canal +. « Je ne comprends pas la décision d'intervertir nos positions, sachant qu'on n'en avait pas discuté avant la course. On avait convenu d'aider le plus rapide en fin de course, et c'est ce qui a été fait. Et dans le dernier tour, on m'a demandé de re-échanger ! Or, j'étais partis devant Ocon, j'avais fait une meilleure qualif' et que mes pneus étaient plus frais. On va en discuter en interne... » Bien sûr, Ocon n'est pas du même avis: « Je suis dans cette équipe depuis quatre ans et la règle a toujours été la même. Si on échange la position, ce que j'ai fait avec Pierre, et si on ne parvient pas à passer la voiture devant, alors on rétrocède la place à l'équipier. C'était pareil avec Daniel Ricciardo et Fernando Alonso. » Dimanche soir, Bruno Famin assure que la paix est déjà faite entre les deux coéquipiers, qui s'adorent comme chacun sait, mais Alpine aurait pu s'épargner cette querelle digne d'une cour de récréation...

 

Sources :

- Auto Hebdo n°2431, 28 septembre 2023.

Tony