Avenir de Pérez et querelles intestines chez Red Bull
Une semaine avant le GP du Mexique, Red Bull jongle avec les bruits les plus fous tournant autour de Sergio Pérez. Les récentes performances calamiteuses de « Checo » autorisent certes toutes les spéculations autour de son avenir. Selon certains, Christian Horner et Helmut Marko lui auraient mis le marché en main: finir deuxième du championnat des pilotes derrière Max Verstappen ou aller voir ailleurs. Sachant que la quasi-totalité des baquets sont attribués pour 2024, un renvoi signifierait probablement pour le Mexicain la fin de sa carrière en F1. Et justement, une rumeur, sortie d'on-ne-sait-où, prétend que ce dernier annoncera sa retraite huit jours plus tard à Mexico ! Dans cette perspective, Daniel Ricciardo ferait son retour chez Red Bull Racing et le méritant Liam Lawson le remplacerait chez AlphaTauri...
Cependant, la presse se fait aussi l'écho de vives divergences entre Christian Horner et Helmut Marko. Le premier désirerait honorer le contrat de Pérez en 2024 alors que le second souhaiterait le mettre à la porte. Les deux dirigeants se seraient déjà opposés au sujet de Yuki Tsunoda. Horner aurait voulu remplacer le Japonais par Lawson mais Marko aurait imposé son maintien pour complaire à Honda. Certains assurent enfin qu'Oliver Mintzlaff serait sur le point de débarquer Marko pour confier les pleins pouvoirs à Horner. À Austin, tout le monde dément évidemment ces assertions. Néanmoins, Max Verstappen laisse entendre qu'il serait intervenu pour apaiser les tensions naissantes entre Horner et Marko. Le néo-triple champion du monde soutient ce dernier, son mentor, et son avis comptera certainement à l'heure de trancher le sort du terrible Herr Doktor.
Andretti le mal-aimé
La FIA a finalement sélectionné Andretti-Cadillac pour devenir la onzième équipe de Formule 1 à l'horizon 2025. Cette annonce n'a étonné personne puisque le président Mohammed Ben Sulayem soutient ce projet de longue date. Celui-ci se répand d'ailleurs avec autocomplaisance sur les nombreuses avanies qu'il a subies pour imposer sa décision... Mais cette arrivée doit encore être validée par les dix autres écuries, ce qui est loin d'être acquis, car celles-ci ne veulent pas que leur part de gâteau de droits commerciaux diminue avec l'irruption d'un nouveau concurrent. À Austin, leurs dirigeants unanimes expriment leur opposition à Andretti. Liberty Media est tout aussi hostile, estimant que cette nouvelle équipe n'apporterait aucune plus-value à la marque F1 et bouleverserait l'équilibre financier issu des Accords Concorde. Michael Andretti doit s'y résoudre: s'il arrive un jour en F1, ce sera au milieu de l'hostilité générale... Pire encore, Bruno Famin fait savoir que l'accord de motorisation négocié entre Andretti et Renault est désormais caduc. L'écurie américaine se retrouve donc potentiellement sans motoriste, même si Famin ouvre la porte à de nouvelles négociations. Cela ne décourage pas Michael Andretti qui annonce qu'un premier prototype de F1 sera testé en soufflerie fin octobre. Son père Mario, ambassadeur du GP des Etats-Unis, martèle pour sa part que le team Andretti sera prêt à débuter en F1 dès 2025. Mais faute de sésame délivré par les constructeurs et Liberty Media, les propos des Andretti père et fils ne sont pour l'heure que de l'agitation.
Présentation de l'épreuve
Après le très éprouvant Grand Prix du Qatar qui a vu de nombreux coureurs achever l'épreuve totalement déshydratés, ceux-ci se mobilisent pour ne plus courir dans pareille fournaise. S'il est entendu que l'épreuve qatarie se tiendra désormais en hiver, les pilotes pointent du doigt leur environnement immédiat dans la monoplace, à savoir les nombreux composants électriques et électroniques qui accroissent la température, ce qui explique pourquoi à Doha près de 60°C furent relevés dans les cockpits. « Les F1 des années 80 et 90 n'avaient pas tous les boîtiers électriques autour du cockpit, chauffant celui-ci, ni une direction assistée qui fonctionnait avec 50 - 60 degrés de chaleur rayonnante », relève George Russell, directeur du GPDA. À cela s'ajoutent les combinaisons et sous-vêtements ignifugés, encore plus épais depuis l'accident de Romain Grosjean en 2020. Les pilotes réclament un dialogue avec la FIA afin que ce genre de situations extrêmes ne se reproduisent pas.
Lors de son dernier Conseil mondial, la fédération a décidé de relever le montant des amendes infligées aux pilotes en cas de pénalité, une première depuis 2011. Et le législateur n'y va pas avec le dos de la cuillère puisque le plafond est quadruplé, passant de 250 000 à 1 000 000 d'euros ! Pilotes et directeurs d'écuries critiquent vertement cette mesure qu'ils jugent « irréaliste » et même « indécente ». « Un million, c'est beaucoup d'argent, soulève Charles Leclerc. Je n'ai aucune idée de quelle infraction mériterait une telle amende. Mais c'est plus que le salaire annuel de la plupart de nombreux pilotes de la grille. » « Si toucher un aileron arrière coûte 50 000 €, alors j'aimerais savoir ce que représente 1 million. Peut-être que nous sponsorisons les bouteilles de vin que se paient les officiels ! » persifle Max Verstappen. Ce dernier n'est pas tout à fait éloigné de la vérité car Mohammed Ben Sulayem ne cache pas que la FIA a besoin de renflouer ses caisses...
Alpine et Renault ont fait le forcing auprès de la FIA afin d'obtenir une dérogation à la règle du gel des moteurs, dans le but d'améliorer le groupe motopropulseur français qui accuserait un retard de près de 30 chevaux sur la concurrence. Bien sûr, les trois autres motoristes, Ferrari, Mercedes et Honda RBPT se sont vivement opposés à cette requête. La fédération a donc diligenté sa propre enquête pour mesurer le déficit de puissance du moteur Renault, et ce dernier est finalement estimé à 15 ou 20 ch. La fédération considère que Renault peut rattraper ce retard en jouant sur la cartographie. Aussi rien ne justifie une intervention sur les composants. Bien sûr, on peut penser que les motoristes français brident eux-mêmes leur groupe propulseur pour des raisons de fiabilité, mais les voici pris au piège. Bruno Famin déclare que la priorité de l'usine de Viry-Châtillon est désormais de développer le moteur 2026 et reporte à nouveau la pression sur Enstone qui est chargé de créer pour 2024 un châssis plus efficace, ainsi qu'une nouvelle boîte de vitesses.
En juin, Alpine Racing Ltd avait annoncé l'entrée dans son capital d'un pool d'investisseurs américains, parmi lesquels la société Otro Capital. Celle-ci annonce le 18 octobre son association avec des athlètes de renommée mondiale qui apparaissent ainsi dans le capital de l'écurie anglo-française. Parmi eux, on compte beaucoup de vedettes made in US comme les joueurs de football américain Patrick Mahomes et Travis Kelce, le golfeur Rory McIlroy ou le boxeur Anthony Joshua, mais aussi quelques footballeurs européens tels Trent Alexander-Arnold et Juan Mata. Voilà un bon coup de projecteur sur Alpine à l'heure où cette marque souhaite s'implanter outre-Atlantique.
Daniel Ricciardo est enfin remis de sa fracture du métacarpien de la main gauche et fait son retour au volant de l'AlphaTauri-Honda. Il salue au passage les excellentes prestations de son suppléant Liam Lawson pendant ses cinq Grands Prix d'absence. Hélas, le jeune Néo-Zélandais n'aura pas de volant de titulaire en 2024. « Je pense que Liam a très bien saisi cette opportunité, et s'il continue sur cette voie, son heure viendra, même si je comprends qu'il soit déçu pour le moment », commente Ricciardo. Assuré pour sa part de rouler avec AlphaTauri l'an prochain aux côtés de Yuki Tsunoda, ce dernier entend rebâtir sa réputation d'excellent pilote, alors que beaucoup le considèrent seulement comme le boute-en-train du paddock. « La série Drive to Survive nous a popularisés et figés dans certaines images, relève-t-il. Mais je me considère comme un pilote de course, pas comme un amuseur. C'est drôle parfois, les gens viennent me voir et me disent : ''Vous étiez génial dans cette saison !'' et je réponds: ''Saison de course - ou saison de Drive to Survive ?''» Daniel Ricciardo ne se formalise pas, et il aurait tort, car de tout temps, de Jacques Laffite à Heinz-Harald Frentzen, en passant par Clay Regazzoni et Gerhard Berger, la Formule 1 a toujours regorgé de gros farceurs...
Si Ricciardo gagnerait haut la main le Prix orange, le Prix citron serait sans doute dévolu à Lance Stroll. Le Montréalais a reçu une réprimande officielle pour avoir bousculé son physiothérapeute au Qatar, après son élimination en Q1. Sans doute agacé par les rumeurs courant autour de son avenir, le fils du propriétaire d'Aston Martin se montre ici plus irascible que jamais, notamment lors de la conférence de presse du jeudi. Lorsqu'un journaliste lui demande s'il a fait la paix avec son physio et s'il aime toujours la F1, Stroll répond « yes and yes », puis pousse son micro d'un revers de main...
Le Grand Prix des Etats-Unis est l'occasion pour les pilotes de porter des casques spéciaux. Guanyu Zhou se déguise en cow-boy pour présenter un couvre-chef figurant du faux cuir rappelant les chapeaux des légendes du Far West. Plus moderne, Charles Leclerc remplace son rouge habituel par du vert afin de figurer un terrain de football américain. Lando Norris célèbre son 100e Grand Prix par un heaume jaune fluo flanqué d'une vingtaine stickers, chacun rappelant un des Grands Prix du calendrier: le sirop d'érable pour le Canada, des tulipes pour les Pays-Bas, une tête de mort décoré pour le Mexique etc. Pierre Gasly adopte les couleurs de François Cevert, tragiquement disparu cinquante ans plus tôt, le 6 octobre 1973. Il présente ce couvre-chef lors d'une interview conjointe avec Jackie Stewart pour le journal L'Équipe. Le légendaire Écossais, âgé de 84 ans, est ému de ce clin d'œil à son ancien camarade. « Revoir ce casque est à la fois très beau et très triste pour moi. C'était celui de mon ami », glisse-t-il à Gasly. Ce dernier n'a pas choisi par hasard de rendre hommage à Cevert. Gasly voue une vive admiration à son lointain devancier, auquel Helmut Marko l'a un jour comparé. « Comme Cevert, Pierre est rapide, méchant, dévoué aux belles choses de la vie », aurait dit l'Autrichien. « Helmut se trompe rarement dans ses appréciations. Si c'est ainsi, je vais te suivre d'encore plus près ! » confie Stewart à Gasly dans un sourire.
Par ailleurs, comme à Miami, Red Bull adopte une livrée spéciale pour cette étape américaine. Cette fois, ce sont les couleurs et les symboles texans qui figurent sur les flancs de la RB19, d'après un design conçu par Franco Cavallone. Pour sa course nationale, Haas pare les pontons de sa VF-23 des « Stars and Stripes » du drapeau américain et du « Long Star Flag » texan. Enfin, Williams abandonne sa livrée « Gulf » pour retrouver son bleu traditionnel, mais avec une bannière étoilée peinte sur le capot moteur.
Au Texas, les pilotes découvrent un tarmac encore plus bosselé que l'année passée, et ce malgré quelques nouveaux travaux de réfections. Le plancher des monoplaces risque de souffrir sur ces aspérités et quelques équipes relèvent en conséquence les hauteurs de caisse, ce qui compromet l'efficacité aérodynamique. Mercedes apporte ici la dernière évolution majeure de sa W14, un tout nouveau plancher qui préfigure sans doute celui de la future W15. Son objectif est de rajouter de l'appui à l'arrière, notamment dans les courbes rapides. Hamilton en est si satisfait qu'il déclare que c'est la « première vraie amélioration » qu'il rencontre depuis deux ans ! Beaucoup de nouveautés aussi sur l'Aston Martin: le plancher, le diffuseur et le capot moteur ont été revus, tandis qu'apparaît un beam wing inédit. L'AlphaTauri AT04 est munie d'un fond plat retravaillé, notamment au niveau des dérives latérales. Son capot moteur et ses pontons sont aussi pourvus de nouveautés. Enfin, Haas lance tardivement la version B de sa VF-23, qui est en fait une toute nouvelle voiture, dotée de pontons inspirés par Red Bull, plongeant vers les roues arrière. Ce nouveau package aérodynamique a pour but de limiter la dégradation des gommes en course, le gros point faible de la Dallara de l'écurie américaine... En tout cas, Günther Steiner ne cache pas sa fierté : c'est la première fois dans son histoire que Haas est capable de concevoir un nouveau modèle en pleine saison...
Vendredi: essais et qualifications
L'après-midi, sous un chaud soleil, Verstappen réalise le meilleur chrono (1'35''912''') de l'unique séance libre, quelques millièmes devant Leclerc et Hamilton.
Un peu plus tard, Leclerc crée la surprise en plaçant sa Ferrari en pole position (1'34''723'''), et ce malgré quelques petites fautes dans son dernier tour lancé. Son équipier Sainz se classe quatrième à deux dixièmes. Peu optimiste en arrivant à Austin, Norris hisse pourtant sa McLaren-Mercedes en seconde position, à 1/10e de Leclerc. Le jeune Piastri (10e) commet en revanche trop de fautes, notamment à cause des nombreuses bosses qui parsèment ce Circuit des Amériques. Hamilton est très satisfait des évolutions apportées à sa Mercedes et se classe troisième. Russell (5e) paraît moins à l'aise au volant de la W14 revisitée. Mauvais après-midi chez Red Bull: après avoir commis une erreur au premier tournant, Verstappen surconduit et finit par franchir les limites de la piste au virage n°19. Son chrono est ainsi annulé et il se contente de la sixième position. Pérez (9e) est encore une fois en retrait. Satisfaction du côté d'Alpine-Renault: Gasly (7e) et Ocon (8e) peuplent la quatrième ligne.
AlphaTauri confirme ses progrès en plaçant ses deux pilotes en Q2. Tsunoda (11e) échoue même aux portes de la Q3. Ricciardo (15e) dit ne rencontrer aucun problème avec sa main gauche. Les Alfa Romeo (Zhou 12e, Bottas 13e) sont en embuscade pour inscrire quelques points. Magnussen (14e) place la Haas-Ferrari évoluée en Q2 tandis que Hülkenberg (17e) est éliminé d'entrée de jeu après avoir été gêné par les Red Bull. Aston Martin n'a guère le temps d'évaluer son nouveau package aérodynamique, d'où une double élimination immédiate. Alonso (17e) ne parvient pas en Q3 pour la première fois en 2023 tandis que Stroll (19e) n'a pas roulé lors des essais libres suite à une panne de freins. Très sensibles au vent, les Williams sont pénalisées par les rafales qui balaient le circuit. Albon (18e) est aussitôt éliminé, de même que Sargeant (20e) qui a franchi les limites de la piste.
Samedi: sprint
En début d'après-midi, Verstappen réalise le meilleur chrono des qualifications pour le sprint (1'34''538'''), malgré un tête-à-queue en SQ2. Pérez est septième avec l'autre Red Bull. Leclerc place sa Ferrari au second rang, à seulement 5 millièmes de Verstappen. Sainz (6e) est de nouveau plus en retrait que son équipier. Hamilton confirme la bonne tenue de la Mercedes et se classe troisième, à moins d'un dixième du meilleur temps. Russell signe le 8e temps et partira finalement 11e suite à une pénalité pour avoir gêné Leclerc. Chez McLaren, Norris (4e) devance de nouveau Piastri (5e). Albon (8e) ressuscite sa Williams en parvenant en SQ3 alors que Sargeant (20e) est à nouveau éliminé d'emblée. Gasly (9e) place son Alpine-Renault en SQ3, contrairement à Ocon, décevant 13e. Fortunes diverses chez AlphaTauri: Ricciardo (11e) frôle la SQ3 alors que Tsunoda (19e) passe tout de suite à la trappe. Les Aston Martin (Alonso 12e, Stroll 14e) sont un peu plus vaillantes que la veille. Chez Alfa Romeo, Zhou (15e) précède cette fois Bottas (18e). Les Haas (Hülkenberg 16e, Magnussen 17e) sont tout de suite éliminées.
À 17 heures, le mercure affiche 33°C pour l'épreuve sprint. Sur les recommandations de Pirelli, tout le monde part en pneus médiums (C3), sauf Sainz qui fait le pari de mettre des gommes tendres (C4).
Départ: Verstappen braque à gauche pour couper l'élan à Leclerc, quitte à le tasser férocement, au point que le Monégasque roule sur la bordure peinte qui achève la pit-lane. Verstappen garde l'ascendant tandis que Hamilton double Leclerc par l'intérieur au virage n°2. Sainz double Piastri, malgré une touchette avec la roue avant-gauche de celui-ci.
1er tour: Bien aidé par ses pneus tendres, Sainz dépasse Norris au virage n°12. Verstappen mène devant Hamilton, Leclerc, Sainz, Norris, Piastri, Pérez, Russell, Gasly et Albon.
2e: L'usage du DRS est autorisé. Une seconde sépare Verstappen et Hamilton. Pérez assaille Piastri par l'extérieur au bout de la longue ligne droite, mais il vire large au freinage et reste derrière l'Australien.
3e: Hamilton est rapide en ce début d'épreuve et revient à une demi-seconde de Verstappen. Piastri souffre d'un manque d'adhérence. Après avoir repoussé Pérez au virage n°12, il s'incline au virage suivant, faute d'une bonne motricité. Puis Russell le contourne par l'extérieur au virage n°15, mais ce faisant met deux roues derrière la ligne blanche.
4e: Verstappen mène devant Hamilton (0.7s), Leclerc (4s.), Sainz (7s.), Norris (7.7s.), Pérez (9.8s.), Russell (11s.), Piastri (12.5s.), Gasly (12.8s.), Albon (13.4s.), Ocon (14s.) et Ricciardo (14.8s.).
5e: Verstappen se plaint d'un train arrière capricieux. Norris revient déjà sur Sainz. Gasly dépasse Piastri au premier tournant.
6e: Hamilton dénonce Verstappen qui selon lui roule au-delà des lignes blanches. Russell reçoit 5 secondes de pénalité pour avoir doublé Piastri hors limites. Albon dépasse l'Australien de McLaren.
7e: Verstappen prend le large et repousse Hamilton à deux secondes. À la poursuite de Sainz, Norris ouvre son aileron dans la longue pleine charge et plonge à l'intérieur au virage n°12. Mais le Madrilène bénéficie encore d'une meilleure motricité et reste devant au virage n°13.
8e: Verstappen devance Hamilton (2.3s.), Leclerc (5.8s.), Sainz (11.3s.), Norris (12.2s.), Pérez (14.5s.), Russell (16.5s.), Gasly (20.7s.), Albon (22.1s.), Piastri (22.6s.) et Ocon (23.2s.).
10e: Norris porte l'estocade contre Sainz et le dépose par l'intérieur au virage n°12. Piastri reçoit le drapeau noir et blanc car il est déjà effectué trois passages hors-piste.
11e: Trois secondes et demie séparent Hamilton et Verstappen. Pérez efface à son tour Sainz au bout de la longue ligne droite.
13e: Russell fond à son tour sur Sainz. En queue de peloton, Tsunoda effectue une belle remontée jusqu'au 15e rang, après avoir doublé les Haas et les Alfa Romeo.
14e: Verstappen compte cinq secondes d'avance sur Hamilton, dix secondes sur Leclerc. Russell esquisse en vain une attaque contre Sainz au virage n°12.
16e: Les pneus tendres de Sainz sont décidément vaillants puisque l'Espagnol garde Russell à distance.
17e: Norris remonte sur Leclerc, mais pas assez rapidement pour espérer le doubler. De nouveau privé de freins, Stroll, alors 14e, rentre à son garage et abandonne.
18e: Verstappen précède Hamilton (7.3s.), Leclerc (14.7s.), Norris (17.1s.), Pérez (21.1s.), Sainz (26.1s.), Russell (27s.), Gasly (30s.), Albon (33.3s.) et Piastri (38.8s.). Zhou reçoit une sanction de 5 secondes pour avoir doublé Magnussen en roulant trop au large.
19e et dernier tour: Max Verstappen remporte ce sprint devant Hamilton et Leclerc. Norris finit quatrième, Pérez cinquième. Sainz sauve la sixième place avec ses gommes tendres. Russell glisse du 7e au 8e rang du fait de sa pénalité. Gasly récupère la 7e position et inscrit deux points pour Alpine. Viennent ensuite Albon, Piastri, Ocon, Ricciardo, Alonso, Tsunoda, Hülkenberg, Bottas, Zhou, Magnussen et Sargeant.
Cette mini-épreuve soporifique a au moins permis aux spectateurs de prendre des forces avant le grand concert de Queen + Adam Lambert programmé ce samedi soir sur le Circuit des Amériques. Après avoir neutralisé rudement mais correctement Charles Leclerc au premier virage, Max Verstappen a vécu une fin d'après-midi sereine. « C'était assez serré avec Charles au départ, mais heureusement il y a beaucoup d'espace au premier virage et ça m'a aidé, commente-t-il. Après ça, j'ai contrôlé mon rythme au point de pouvoir m'amuser un peu en attaquant sur la fin. » Le lendemain, le champion du monde partira seulement sixième pour la « vraie » course, mais sa supériorité en piste est telle qu'il en demeure le grand favori... Charles Leclerc est en revanche inquiet de n'avoir pas pu suivre la Mercedes Lewis Hamilton. Cela est de mauvais augure pour le Grand Prix puisque le Britannique sera derrière lui sur la grille, du côté propre de la piste. Sans compter Lando Norris qui l'aurait avalé avec un ou deux tours de plus... De nouveau, la gestion des gommes par la Ferrari pose question.
Dimanche: le Grand Prix
Les tribunes du Circuit des Amériques sont bondées pour ce Grand Prix des États-Unis. On enregistre en tout 432 000 spectateurs pour l'ensemble du week-end, un chiffre très important mais inférieur à celui de 2022. Comme chaque année, Austin est visitée le jour de la course par une foule de « peoples ». On aperçoit ainsi le milliardaire Elon Musk, grand amateur de Formule 1. Red Bull accueille l'actrice Drew Barrymore tandis que le prince Harry, duc de Sussex, est l'invité du team Mercedes.
Il fait de nouveau très chaud ce dimanche avec 30°C dans l'atmosphère et près de 40°C enregistrés au sol. Tous les pilotes s'élancent avec les pneus médiums, sauf Stroll et Hülkenberg qui partent avec les durs. Chacun prévoit deux pit-stops, sauf le poleman Leclerc. N'ayant pas eu le temps de bien assortir leurs réglages à leurs évolutions respectives, Haas et Aston Martin décident de retoucher leurs monoplaces sous régime de parc fermé. Ces quatre bolides s'élanceront donc depuis les stands. Éric Blandin, directeur technique adjoint d'Aston Martin, précise que Stroll partira avec la nouvelle spécification tandis que Alonso reprendra la configuration du Qatar.
Départ: Norris prend un meilleur envol que Leclerc, se jette à l'intérieur au premier tournant et s'empare du commandement. Derrière eux, Hamilton tasse Sainz vers la gauche mais ce dernier garde la troisième place. Suivent Verstappen, Piastri, Ocon et Russell. À la sortie du virage n°2, Ocon heurte rudement le ponton droit de Piastri avec sa roue avant-gauche.
1er tour: Sainz esquisse une attaque contre son équipier au virage n°12, sans succès. Norris mène devant Leclerc, Sainz, Hamilton, Verstappen, Piastri, Ocon, Russell, Pérez et Gasly.
2e: Norris repousse Leclerc à deux secondes. Hamilton menace Sainz. Russell déborde Ocon par l'extérieur au bout de la longue ligne droite, mais le Français garde l'ascendant.
3e: Ocon se bat avec une tenue de route très précaire car son fond plat et son ponton gauche ont été endommagés lors du choc avec Piastri. Il s'incline devant Russel, puis face à Pérez.
4e: Hamilton actionne son DRS et efface Sainz au virage n°12. Ocon laisse filer son équipier Gasly puis dégringole au classement.
5e: Norris compte deux secondes et demie d'avance sur Leclerc, rejoint par Hamilton. Verstappen double Sainz au virage n°12.
6e: Hamilton prend l'aspiration de Leclerc dans la grande ligne droite, ouvre son aileron mobile et contourne la Ferrari au freinage. Le voilà deuxième. Ocon rejoint son garage pour abandonner, les dégâts subis par son Alpine étant trop importants.
7e: Norris devance Hamilton (3.2s.), Leclerc (4.1s.), Verstappen (5.3s.), Sainz (6s.), Piastri (8s.), Russell (9.6s.), Pérez (10.8s.), Gasly (12.9s.), Tsunoda (15.8s.), Zhou (17.5s.) et Ricciardo (18.5s.).
8e: Hamilton revient à moins de trois secondes de Norris. Verstappen recolle à Leclerc, et ce en dépit de freins peu performants.
10e: Verstappen suit Leclerc sans pouvoir l'attaquer pour le moment. Piastri ralentit: son système de refroidissement a été endommagé par le choc avec Ocon et son moteur est en surchauffe. Premier changement de pneus pour Zhou.
11e: Verstappen attaque Leclerc par l'intérieur au virage n°12. Le Hollandais freine tard et le Monégasque, qui lui a laissé peu d'espace, vire au large et s'incline. Albon, Bottas et Magnussen changent de gommes. Piastri regagne les stands et met pied à terre.
12e: Norris précède Hamilton (2.8s.), Verstappen (7.3s.), Leclerc (8s.), Sainz (8.8s.), Russell (12.3s.), Pérez (14s.), Gasly (16.6s.), Tsunoda (20.3s.) et Ricciardo (24.3s.). Arrêt de Sargeant.
14e: Hamilton revient à moins de deux secondes de Norris, en délicatesse avec ses gommes. Verstappen est à six secondes du leader.
16e: Norris mène devant Hamilton (1.8s.), Verstappen (6s.), Leclerc (8.2s.), Sainz (11s.), Russell (13.4s.), Pérez (14.7s.), Gasly (18.7s.), Tsunoda (22.8s.), Ricciardo (26.4s.), Alonso (30s.) et Stroll (33s.).
17e: Verstappen entre aux stands et s'empare d'un train de pneus médiums neufs (2.5s.).
18e: Norris stoppe chez McLaren, se saisit de pneus durs (2.8s.) et repart devant Gasly. Hamilton prend le commandement. Sainz rechausse des gommes médiums (2.5s.), tout comme Pérez (2.8s.). Tsunoda s'empare de pneus blancs.
19e: Hamilton mène avec sept secondes de marge sur Leclerc. Gasly reprend des pneus jaunes.
20e: Hamilton s'attarde en piste et perd une seconde sur Norris. Il pénètre finalement aux stands à la fin de ce tour. Sainz est le plus rapide (1'40''667'''). Alonso et Hülkenberg changent de pneus.
21e: Hamilton met des gommes dures lors d'un arrêt un peu long (3.6s.) et repart cinquième derrière Verstappen. Leclerc recueille le leadership. Norris prend la seconde place à Russell dans la grande ligne droite. Arrêt de Stroll.
22e: Russell prend des pneus durs (2.8s.) et repart derrière Ricciardo qui n'a pas stoppé. Gasly tente ensuite de le doubler par l'extérieur au virage n°12, sans résultat.
23e: Norris fond sur Leclerc qui regagne les stands à l'issue de cette boucle. Alonso prend la 10e place à Zhou. Ricciardo change de gommes.
24e: Leclerc s'empare des gommes dures (3s.) avec lesquelles il doit rallier l'arrivée. Norris reprend la première place avec deux secondes et demie d'avance sur Verstappen.
25e: Norris devance Verstappen (1.2s.), Hamilton (9.1s.), Sainz (12.6s.), Pérez (16s.), Leclerc (21.7s.), Russell (24.6s.), Gasly (26s.), Tsunoda (30.8s.) et Alonso (38.3s.). Albon chipe la 11e place à Zhou.
27e: Grâce à ses gommes médiums, Verstappen fond sur Norris, chaussé en durs. Zhou s'arrête une seconde fois pour changer de pneus.
28e: Verstappen reste dans le sillage de Norris dans la longue pleine charge, ouvre son DRS puis se jette in extremis à l'intérieur au virage n°12, quitte à retarder son freinage. Surpris par cette manœuvre-éclair, Norris s'incline et cède le commandement au Néerlandais. Second arrêt de Bottas.
29e: Verstappen est leader devant Norris (0.8s.), Hamilton (5.4s.), Sainz (10.4s.), Pérez (12.4s.), Leclerc (19.1s.), Russell (23s.), Gasly (26s.), Tsunoda (32.2s.), Alonso (36s.), Albon (46s.) et Stroll (47s.).
30e: Norris garde pour le moment le contact avec Verstappen, mais Hamilton lui reprend plusieurs dixièmes à chaque tour. Albon et Magnussen changent de gommes pour la seconde fois.
32e: Verstappen repousse Norris à environ deux secondes. Le Néerlandais attaque de façon périlleuse, car il n'est pas en confiance lors des freinages.
34e: Verstappen mène devant Norris (3s.), Hamilton (5.8s.), Sainz (10.9s.), Pérez (13s.), Leclerc (19.8s.), Russell (26.1s.), Gasly (29.6s.), Tsunoda (36s.) et Alonso (37.3s.). Deuxième arrêt de Sargeant.
35e: Norris entre aux stands et prend de nouveau des pneus durs (2s.) car il ne dispose plus de train de médiums neufs. Tsunoda et Hülkenberg changent aussi leurs enveloppes.
36e: Verstappen s'empare de pneus durs (3.3s.) puis se relance entre Leclerc et Norris. Hamilton hérite du commandement. Sainz chausse les gommes blanches (2.2s.).
37e: Hamilton mène avec huit secondes de marge sur Pérez. Verstappen se rapproche de Leclerc.
38e: Pérez se saisit de pneus durs (2.4s.) et repart en septième position. Gasly prend aussi ce composé (3.3s.). Verstappen demeure dans le sillage de Leclerc. Sainz efface Russell. Norris améliore le record du tour (1'40''025''').
39e: Hamilton arrive chez Mercedes, s'empare de pneus médiums, mais de nouveau l'arrêt est longuet (3.4s.). Le Britannique glisse en quatrième position. Verstappen déborde Leclerc par l'intérieur au sommet du premier tournant. Norris double ensuite le Monégasque au virage n°12 et revient à une seconde de Verstappen.
40e: Hamilton est très rapide avec ses gommes médiums, mais pourra-t-il revenir sur Verstappen et Norris ? Il lui faudra au préalable se débarrasser de Leclerc... Russell chausse les pneus médiums. Stroll s'empare de gommes dures.
41e: Verstappen précède Norris (2s.), Leclerc (4.1s.), Hamilton (7s.), Sainz (10.7s.), Pérez (13.8s.), Alonso (22.6s.), Russell (31.8s.), Gasly (39.2s.), Tsunoda (42.8s.), Stroll (50.2s.) et Albon (56s.).
42e: Hamilton signe le meilleur chrono (1'39''582''') et recolle à Leclerc. Alonso prend un train de pneus blancs et repart en dixième position.
43e: Hamilton perd du temps derrière Leclerc dans les Esses. Il se défait finalement de ce dernier dans la longue pleine charge. Alonso prend la 9e place à Tsunoda.
44e: Verstappen devance Norris (2.5s.), Hamilton (6s.), Leclerc (7.8s.), Sainz (11.8s.), Pérez (15.5s.), Russell (30.5s.), Gasly (41.7s.), Alonso (45.5s.), Tsunoda (46.3s.), Stroll (50.8s.) et Albon (1m.).
46e: L'intervalle entre Verstappen et Norris excède les trois secondes. Hamilton est revenu à deux secondes de son jeune compatriote.
47e: Hamilton roule à une seconde de Norris. Stroll déborde Tsunoda par l'extérieur au virage n°12 et conquiert la dixième place.
48e: Hamilton attaque Norris au virage n°13. Les deux Anglais franchissent les courbes suivantes côte à côte, jusqu'à la n°16, où Hamilton doit céder. Alonso sent que sa voiture frotte le sol et laisse passer Stroll et Tsunoda. Ricciardo chausse les gommes tendres, mais son AlphaTauri est peu efficace suite à souci de conduit de frein.
49e: Norris porte à gauche pour bloquer Hamilton dans la montée vers le première virage, mais il freine tard, bloque une roue et cède ainsi le passage au pilote Mercedes. Ricciardo s'empare du meilleur chrono (1'39''366''').
50e: Hamilton se lance aux trousses de Verstappen qui le précède de cinq secondes. Leclerc doit laisser passer son équipier Sainz, bien plus rapide. Alonso abandonne car son fond plat s'est ébréché sur les nombreuses bosses qui parsèment le bitume.
51e: Verstappen mène devant Hamilton (5s.), Norris (8.8s.), Sainz (13.8s.), Leclerc (15.1s.), Pérez (17s.), Russell (26.3s.), Gasly (44s.), Stroll (48.5s.), Tsunoda (53.5s.), Albon (1m. 08s.) et Hülkenberg (1m. 14s.).
52e: Pérez rattrape Leclerc. Albon reçoit cinq secondes de pénalité pour avoir franchi les limites de la piste. Sargeant conquiert la 12e place aux dépens de Hülkenberg.
53e: Hamilton est revenu à trois secondes et demie de Verstappen. Pérez assaille Leclerc par l'extérieur au premier virage, puis décroise à la réaccélération et s'impose au second tournant.
54e: Hamilton cravache dans ces derniers kilomètres. Toujours à la peine dans les freinages, Verstappen n'a plus que trois secondes d'avantage.
55e: Verstappen et Hamilton doublent les attardés Zhou et Magnussen. En fin de tour, l'Anglais concède une seconde et huit dixièmes au leader. Tsunoda se saisit des pneus tendres, reste dixième et part en quête du meilleur chrono.
56e et dernier tour: Max Verstappen remporte le GP des États-Unis avec deux secondes d'avance sur Hamilton. Norris (3e) grimpe sur son quatrième podium de rang. Sainz finit quatrième, Pérez cinquième. Leclerc termine sixième après avoir accompli seulement deux relais. Russell est un décevant septième. Gasly (8e) marque quelques points pour Alpine. Stroll (9e) inscrit ses premiers points depuis deux mois. Tsunoda finit 10e et arrache le point du meilleur tour (1'38''139'''). Viennent ensuite Albon (dont la pénalité est indolore), Sargeant, Hülkenberg, Bottas, Zhou, Magnussen et Ricciardo.
Toutefois, quelques heures après l'arrivée, on apprend que la Mercedes de Lewis Hamilton et la Ferrari de Charles Leclerc sont placées sous investigation par les commissaires techniques. Les examens d'après-course révèlent en effet une usure excessive des patins fixés à leurs fonds plats. Dans la soirée, la direction de course prononce les disqualifications des deux voitures incriminées. Ainsi, Lando Norris récupère la deuxième place et Carlos Sainz grimpe sur la troisième marche du podium. Les deux Williams entrent aussi dans les points : Alex Albon est classé neuvième et Logan Sargeant, dixième, inscrit à domicile son premier point en F1. Il est le premier pilote états-unien à inscrire une unité depuis Michael Andretti trente ans plus tôt. À signaler que la FIA n'a examiné, en vertu du règlement, que quatre monoplaces à l'issue de ce Grand Prix. Vu l'état du bitume d'Austin, on peut se demander combien de bolides aurait été disqualifiés si tous avaient été observés...
Après la course: 50 victoires pour Verstappen
La cinquantième victoire de Max Verstappen en Formule 1 est saluée sur le podium... par une bronca. Le Néerlandais est pris à partie par les fans de Lewis Hamilton, mais aussi et surtout par les nombreux Mexicains, zélateurs de Checo Pérez, qui ont traversé la frontière pour assister à cette course. Verstappen sait ce qui l'attend huit jours plus tard à Mexico...
Verstappen estime que cette 50ème victoire ne fut pas la plus aisée à conquérir. Le champion du monde s'est en effet battu tout l'après-midi avec sa pédale de frein: « J'ai eu des problèmes de freins durant toute la course. Nous avons changé de disques après le sprint et cela ne m'a pas du tout convenu. Je ne me sentais pas à l'aise et j'ai manqué plusieurs points de freinage. Cela m'a compliqué la vie, et c'était serré à la fin avec les retardataires et l'usure des pneus assez importante qu'il fallait gérer. Il était difficile de les ménager tout en ayant des soucis de freins. J'ai dû trouver un compromis. » Le triple champion du monde estime qu'il aurait pu perdre la première place dans les derniers tours au bénéfice de Lewis Hamilton. Selon lui, son hégémonie touche à sa fin: « Bien sûr qu'Hamilton aurait pu gagner, si Mercedes avait adopté une meilleure stratégie. Il a été rapide tout le week-end. La convergence des performances approche. » Il convient de tempérer cette impression. D'une part parce que, comme il l'explique, Verstappen a rencontré des problèmes de freins. Ensuite, pour faire face aux bosses du COTA, Red Bull a nettement relevé l'assiette de sa RB19, généralement plus basse que la concurrence, ce qui lui a fait perdre de la vitesse de pointe. Ce ne sera pas le cas tous les week-ends...
Sergio Pérez se classe pour sa part quatrième après la disqualification de Lewis Hamilton. Le Mexicain a mené un week-end propre, sans fausse note, ce qui lui vaut un compliment d'Helmut Marko. « Sa course a été parfaite et sa performance globale est satisfaisante », lâche le terrible Autrichien qui glisse en outre que « la tendance est en train de s'inverser » en faveur de son deuxième pilote. Simple politesse à quelques jours du Grand Prix de Mexico ?... À suivre, parce que Christian Horner reprend dans la foulée le rôle du « bad cop » en affirmant que Red Bull prendra tout son temps pour trancher le sort de Pérez...
Lewis Hamilton n'est sans doute jamais passé aussi près des lauriers depuis deux ans, mais il s'est finalement incliné à quelques dixièmes de Verstappen. L'Anglais peut un peu se consoler en se disant que, de toute façon, il aurait perdu sa victoire sur tapis vert à cause de son patin trop élimé... Il préfère retenir le grand bond en avant que représente selon lui la dernière évolution de la W14: « C'est bien sûr décevant d'être disqualifié après la course mais cela n'enlève rien aux progrès que nous avons réalisés ce week-end », relève le septuple champion du monde, qui pointe aussi les errements stratégiques de son équipe. « Je pense que nous aurions dû nous arrêter avant Norris parce que j'étais en position de réaliser l'undercut. Je ne sais pas pourquoi nous ne l'avons pas fait. Après cela, j'ai dû rattraper huit secondes, et rebelote après le deuxième arrêt. Ce fut très dur de remonter sur Norris. Mais à part la disqualification et l'erreur stratégique, je suis très satisfait. La voiture se comporte beaucoup mieux, nous avons fait un pas en avant. » Toto Wolff suggère à demi-mot que la disqualification de la Mercedes, comme celle de la Ferrari de Leclerc, est le fruit d'un réglage approximatif de la hauteur de caisse, conséquence du manque d'essais libres dans le format sprint.
Lando Norris monte sur la deuxième marche du podium après la disqualification de Lewis Hamilton. Après avoir doublé Charles Leclerc au départ, le jeune Anglais pensait que l'heure de sa première victoire avait enfin sonné. Las, la McLaren a mangé ses gommes. « Je contrôlais la situation en tête, le rythme était très bon au début, mais la dégradation des pneus s'est avérée plus importante qu'attendue », souligne-t-il. « Une piste plus froide nous aurait mieux convenu. Face à Verstappen, je n'ai rien pu faire. Mes gommes étaient abîmées, je n'avais plus de pneus médiums... Il s'est envolé. Mais c'est un bon résultat tout de même. On se rapproche de Red Bull course après course, c'est donc très positif. » McLaren prend la quatrième place du championnat des constructeurs à Aston Martin et espère rattraper Ferrari, même si ce sera difficile puisque 80 points séparent les deux écuries à quatre courses du terme de la saison.
Du côté des Rouges, on se satisfait du podium de Carlos Sainz, mais Charles Leclerc est dubitatif devant la stratégie à un seul arrêt que lui a imposée Ferrari. « Nous pensions que les stratégies à un ou deux arrêts étaient extrêmement proches » explique-t-il. « Après 12 ou 13 tours, les chiffres étaient plutôt bons en termes de dégradation. Je ne perdais pas trop de temps. Un arrêt semblait la meilleure solution, mais malheureusement, pour une raison ou une autre, il y avait nos chiffres étaient erronés parce que nous étions loin de la stratégie idéale. » Leclerc n'a pas apprécié non plus la consigne en faveur de Sainz dans les derniers tours. Sans parler de sa disqualification finale...
Enfin, Aston Martin cède la quatrième place du championnat des constructeurs à McLaren après un week-end fort compliqué. L'équipe de Silverstone a transformé le Grand Prix en séance d'essais grandeur nature, Fernando Alonso évaluant le package précédent avec le nouvel ensemble confié à Lance Stroll. Au final, le Canadien empoche six points tandis que l'Espagnol a abandonné alors qu'il détenait la neuvième place. Si le magnifique début de campagne d'Alonso (cinq podiums en six courses) paraît bien loin, celui-ci refuse de critiquer le développement de l'Aston Martin et affirme même avoir vécu un dimanche « excellent ». Nous l'aurait-on changé ?
Sources:
- Auto Hebdo n°2435, 25 octobre 2023.
Tony