Tensions entre la FIA et la FOM
Un récent article du Guardian fait état d'une tension latente entre la FIA et la FOM, l'organe gérant les droits de la F1 sous l'autorité de Liberty Media. Mohamed Ben Sulayem, élu en décembre 2021 président de la fédération, s'agace de l'interventionnisme du groupe américain qui entend régenter tous les aspects de la F1 d'A à Z, alors qu'au contraire Stefano Domenicali et ses patrons d'outre-Atlantique critiquent l'autoritarisme mesquin du pouvoir sportif. Ainsi, dès sa prise de fonction fin 2021, Ben Sulayem s'est échiné à sanctionner Lewis Hamilton qui a boudé le traditionnel gala de fin de saison après le fiasco d'Abou Dhabi. Domenicali considérait au contraire que le pilote britannique pouvait à bon droit se sentir floué après cette « finale » désastreuse. D'autre part, le président de la FOM aurait souhaité que la FIA fasse preuve d'une plus grande introspection après cet échec au lieu de se défausser sur le directeur de course Michael Masi, désigné comme seul responsable. De même, Domenicali déplore l'obstination de Niels Wittich à interdire le port des bijoux par les pilotes, quitte à braquer un peu plus ceux-ci contre des officiels déjà peu crédibles.
Mais des points de friction plus sérieux opposent les deux pouvoirs politique et économique. Ainsi, en février, après l'invasion de l'Ukraine, Ben Sulayem souhaitait que les pilotes russes et biélorusses puissent continuer à courir sous bannière neutre tandis que les Américains poussaient bien évidemment pour un bannissement pur et simple. Ils ont finalement obtenu gain de cause par le biais des fédérations nationales qui pour l'occasion se sont dressées contre la FIA. Enfin, Ben Sulayem oppose son veto à l'augmentation du nombre de courses « sprint » (de trois à six) en 2023, que Ross Brawn a pourtant arraché aux directeurs d'équipes. Le président de la fédération estime en effet que ses services ont droit eux aussi à un dédommagement financier pour la surcharge de travail qui découlerait de cette nouvelle extension du calendrier et ne lèvera pas son non possumus avant d'avoir obtenu gain de cause.
Dans le même temps, on apprend le départ de Peter Bayer, secrétaire général de la FIA depuis 2017 et véritable cheville ouvrière de l'autorité sportive puisqu'il était en charge de toutes les compétitions de monoplaces, du karting à la Formule 1. Depuis 2021, il était également directeur exécutif en charge de la discipline reine, et à ce titre, fut le principal interlocuteur des patrons d'écuries lors des négociations sur le budget plafonné. Bayer a aussi supervisé l'enquête autour de l'imbroglio d'Abou Dhabi. Avec son départ, Mohamed Ben Sulayem tire un trait définitif sur l'ère Jean Todt. Depuis quelques semaines, Bayer devait déjà composer avec François Sicard, l'ancien patron de DAMS, nommé directeur en charge des monoplaces. En outre, son intérim est assuré par Shaila-Ann Rao, jusqu'ici directrice juridique de la FIA, mais aussi ancienne conseillère de Mercedes et de Toto Wolff. La promotion d'une juriste est selon certains un indice supplémentaire de la volonté du président de la FIA d'en découdre le cas échéant avec Liberty Media. Pour l'heure, Mme Rao doit s'atteler à la question du relèvement des budgets capés, rendu impérieuse par l'inflation galopante.
Présentation de l'épreuve
Le Grand Prix d'Azerbaïdjan a lieu cette année à guichets fermés, un an après une édition à huis clos pour cause de Covid-19. Les amateurs de sports mécaniques sont gâtés pour ce chaud week-end de juin puisqu'en parallèle se déroule la 90ème édition des 24 Heures du Mans. Cette concurrence n'affecte guère les pilotes de F1 puisqu'aucun n'aurait souhaité participer à la mythique épreuve sarthoise. Chez Alpine-Renault, on suivra toutefois de près les performances des camarades berrichons de Signatech qui engagent un ex-Rebellion R13 sous les couleurs de la firme dieppoise. Le trio Nicolas Lapierre - André Negrão - Matthieu Vaxivière terminera seulement 23ème après de multiples déboires.
Le tracé de Bakou, très atypique avec sa portion ultra-sinueuse dans la vielle ville et ses très longues lignes droites, ne distingue a priori aucun favori. Sur le papier, les Ferrari devraient avoir le dessus dans les parties lentes et les Red Bull prendre l'ascendant dans la longue pleine charge, grâce à leur excellente vitesse de pointe. Les écuries en lutte pour les titres mondiaux ne sont toutefois pas dans la même situation. Après un début de saison poussif, Red Bull reste sur quatre succès de rang et domine les deux championnats. Au contraire, Ferrari a perdu son relatif ascendant du début d'année. Pire encore, alors que la F1-75 a fait l'objet d'une nette amélioration en Espagne, Charles Leclerc a perdu coup sur coup deux victoires faciles, à cause d'une panne de moteur à Barcelone, puis d'une erreur stratégique grossière à Monaco. Il doit impérativement l'emporter sur les bords de la Caspienne pour regonfler son moral et celui de la Scuderia.
Mick Schumacher essuie le feu des critiques depuis son gros crash survenu lors du Grand Prix de Monaco, lequel a occasionné d'énièmes réparations fort coûteuses pour la petite écurie Haas qui fait face à une pénurie de pièces détachées. En 2021, le fils du septuple champion du monde était déjà coutumier du fait, mais la presse lui pardonnait ces incidents car en parallèle il écrasait son coéquipier, le très médiocre Nikita Mazepin, et surtout devait composer avec une machine à la tenue de route catastrophique. Il n'en va plus de même en 2022. Schumacher Junior a beau disposer d'une bien meilleure voiture, il n'a toujours pas inscrit le moindre point en sept courses, subit la loi de son nouveau collègue, l'expérimenté Kevin Magnussen, et a déjà pulvérisé deux châssis, à Djeddah et à Monte-Carlo. Günther Steiner semble à bout de patience. A cause de Schumacher, Haas a déjà épuisé son budget « réparations » pour 2022 et se retrouve en difficulté à cause des restrictions financières imposées par la FIA. « Il n'est tout simplement pas possible de continuer comme ça, et Mick le sait », constate le manager italien. Steiner refuse pour l'heure de mettre la pression sur son jeune pilote, mais il est évident que celui-ci ne pourra pas conserver son volant en 2023 s'il poursuit sur cette pente.
Pierre Gasly connaît aussi un premier tiers de saison très compliqué à cause d'une AlphaTauri peu performante, peu fiable et pas encore développée, mais aussi de divers errements stratégiques ou opérationnels. Le jeune Normand n'a inscrit que six maigres points en sept courses. Pis, il est désormais malmené par son jeune équipier, le fougueux Yuki Tsunoda, dont il faisait du petit bois de bambou en 2021. Le vainqueur du Grand Prix d'Italie 2020 commence à se sentir à l'étroit à Faenza et traîne sa morosité dans le paddock. Quelques jours plus tôt, il a appris que Red Bull renouvelait le contrat de Sergio Pérez pour deux saisons supplémentaires. Voilà qui ruine sans doute définitivement ses espoirs de réintégrer l'équipe première du taureau rouge. Désormais, Pierre Gasly et son agent Guillaume Le Goff doivent dresser un nouveau plan de carrière, si possible hors de la filière Red Bull. La question est de savoir si le pilote français entend honorer son contrat avec AlphaTauri jusqu'à son terme, c'est-à-dire fin 2023, où s'il guette d'ores et déjà un meilleur volant, par exemple celui que Daniel Ricciardo pourrait prochainement libérer chez McLaren.
Alfa Romeo arbore ici une livrée spéciale reprenant les trois couleurs du drapeau italien. La marque au trèfle célèbre ainsi la sortie de son tout premier SUV hybride, l'Alfa Romeo Tonale. Le vert peint sur la capot moteur souligne le virage écologique d'Alfa. De leur côté, et toujours dans une veine très politiquement correct, Mercedes et Alpine rendent hommage à la « communauté LGBT+ » en ce « mois de la fierté », avec des numéros et des petits drapeaux arc-en-ciel dessinés sur leurs bolides.
Le circuit de Bakou - mélange de Monza et de Monaco - pose toujours un dilemme aérodynamique aux ingénieurs. Cette année, les écuries sacrifient un peu d'appui au bénéfice de la vitesse de pointe. Ainsi, pour la première fois cette saison, Ferrari monte un aileron à faible charge sur sa F1-75 avec l'espoir de rivaliser avec la Red Bull dans les rapides premier et troisième secteurs. L'Alpine A522 arbore des pontons remodelés, inspirés par AlphaTauri et Aston Martin, avec des entrées d'air allongées, et ce afin de réduire la traînée et les turbulences générées par les roues avant. Mercedes rajoute un déflecteur vertical sous le support du rétroviseur pour générer de petits vortex et dynamiser le flux d'air. Enfin, Auto Motor und Sport donne quelques indications sur la hiérarchie des cavaleries en 2022. D'après le périodique allemand, le moteur Ferrari serait le plus puissant avec un avantage de 5 chevaux sur le Red Bull (ex-Honda). Le Mercedes rendrait 10 chevaux au groupe propulseur italien, contre 15 chevaux pour le Renault.
Les bosses du tracé urbain de Bakou font ressurgir de façon particulièrement spectaculaire le phénomène du « pompage ». Les Ferrari, leurs jumelles Haas, les Alpine et surtout les Mercedes sont les bolides les plus affectés dans la longue ligne droite, mais aussi dans certains virages. Le problème est particulièrement aigu sur la Mercedes qui, en raison de suspensions très dures, rebondit littéralement sur le tarmac à l'accélération, ce que l'écurie anglo-allemande nomme « bottoming out ». George Russell et surtout Lewis Hamilton, qui éprouve un nouveau fond plat, sont secoués comme des pruniers dans leur habitacle et souffrent du dos après chaque sortie. Ces tressautements chroniques épuisent les organismes, au point que Russell affirme qu'ils déboucheront à terme sur un accident: « C'est une question de temps avant que ne se produise un accident grave. Il est inutile qu'une Formule 1 roule à quelques millimètres du sol. C'est la recette du désastre. Nous ne pourrons pas continuer trois ou quatre ans avec ce règlement, il faut faire quelque chose. » « C'est très douloureux, c'est un peu le chaos dans la voiture... Je doute que nous pourrons tenir dix ans comme ça », soupire Carlos Sainz. « Ce n'est pas sain », confie Pierre Gasly. « J'ai eu une séance de physio avant et après chaque séance libre car mes disques ont souffert. Il n'y a littéralement aucune suspension, ça frappe notre colonne vertébrale. En fait, on a le choix entre compromettre l'efficacité de la voiture ou sa santé... nous ne voulons pas nous retrouver avec une canne à 30 ans ! » Les pilotes commencent à se réunir pour alerter sur ce problème. A demi-mot, ils critiquent la politique de leurs écuries. Celles-ci privilégient les expérimentations de réglages qui parfois ne font qu'aggraver le phénomène au détriment de leur santé. La FIA est pressée de s'emparer du sujet.
Essais et qualifications
Vendredi matin, les premiers essais se déroulent sous le soleil, mais le vent souffle fort sur les bords de la Caspienne, ce qui soumet les pilotes à rude épreuve dans la longue ligne droite. Pérez réalise le meilleur chrono de la première session (1'14''476'''), un dixième devant Leclerc. L'après-midi, lors de la deuxième séance, Leclerc prend le pouvoir (1'43''224'''') devant Pérez et Verstappen. Samedi, pour la troisième session libre, Pérez s'empare du meilleur chrono, avec de nouveau 1/10e d'avantage sur Leclerc.
Les qualifications se déroulent sous le soleil (30°C) mais le vent est tombé. Les Red Bull semblent bénéficier d'un léger ascendant puisque Verstappen puis Pérez sont les plus rapides en Q1 et Q2, mais c'est bien Leclerc qui arrache la quinzième pole position de sa carrière (1'41''359'''). Sur l'autre Ferrari, Sainz (4e) paie son agressivité d'une petite erreur au second tournant. Pérez peine à démarrer son moteur dans les dernières minutes de la Q3 et se retrouve un peu plus tard seul en piste, sans aspiration. Il se contente ainsi de la deuxième place, à 3/10e de Leclerc. Comme à Monaco, Verstappen (3e) compose avec une Red Bull sous-vireuse. Les Mercedes sont affligées d'un terrible rebond dans la longue ligne droite et concèdent ainsi plus d'une seconde et demie aux meilleurs. Russell (5e) précède Hamilton (7e) qui souffre le martyre en raison d'une nouvelle suspension arrière trop rigide. En outre, le septuple champion du monde est placé sous enquête car soupçonné d'avoir roulé trop lentement durant la séance qualificative, mais il est disculpé. Les AlphaTauri redressent la barre après quelques courses décevantes: Gasly (6e) et Tsunoda (8e) envisagent une moisson de points.
Vettel hisse son Aston Martin au neuvième rang, et ce malgré une touchette au virage n°7. Stroll (19e) frotte les glissières dans ce même virage, avant de détruire son train avant contre le mur au deuxième tournant, occasionnant un drapeau rouge. Les McLaren-Mercedes ne brillent pas ce samedi, mais pour une fois Ricciardo (12e) est dans le rythme de Norris (11e). Encore une séance qualificative décevante pour Alpine-Renault: Alonso (10e) atteint la Q3 mais se dit mécontent du rythme de sa machine. L'Espagnol se distingue surtout en Q1 lorsqu'il ralentit longuement une partie de ses concurrents, les empêchant ainsi d'accomplir un dernier « run ». Ocon (12e) est éliminé dès la Q2, selon lui à cause d'un drapeau jaune mal venu. Les Alfa Romeo se montrent très décevantes et, pour la première fois, le jeune Zhou (14e) devance Bottas (15e), frappé par des problèmes de freins. Les Haas (Magnussen 16e, Schumacher 20e) passent tout de suite à la trappe, en grande partie en raison du drapeau rouge qui les a privées d'un ultime tour lancé. Les Williams sont peu performantes, faute de développement. Albon (17e) est très en colère contre Alonso, coupable selon lui de l'avoir ralenti, tandis que Latifi (18e) est frappé de plusieurs pépins mécaniques.
Le Grand Prix
Ce dimanche 12 juin, le vent marin n'atténue guère la forte chaleur (30°C) qui enveloppe Bakou. Pour la quatrième fois consécutive, Charles Leclerc s'élance depuis une pole position qu'il aimerait enfin transformer en victoire. La gestion des gommes, talon d'Achille de sa Ferrari, devrait s'avérer déterminante. La majorité du peloton s'élance avec les pneus médiums (C4). Ocon, Ricciardo, Bottas, Stroll et Schumacher sont munis de pneus durs (C3). Le composé tendre, le plus souple de la gamme Pirelli (C5), ne devrait pas être utilisé. Les stratégies initiales se fondent sur un seul arrêt.
Départ: Leclerc patine quelque peu et Pérez se positionne aussitôt à gauche du Monégasque. Celui-ci bloque sa roue avant-gauche et laisse le commandement au Mexicain. Suivent Verstappen, Sainz et Russell.
1er tour: Les pilotes sont sages dans cette boucle d'ouverture. Pérez mène devant Leclerc, Verstappen, Sainz, Russell, Gasly, Hamilton, Vettel, Tsunoda et Alonso.
2e: Pérez imprime un rythme élevé et repousse déjà Leclerc à une seconde et huit dixièmes. Latifi reçoit un « stop-and-go » de 10 secondes car un de ses mécaniciens est intervenu pour pousser sa Williams sur la grille hors des délais impartis.
3e: Pérez compte deux secondes d'avance sur Leclerc. Latifi se plie à sa punition.
4e: Pérez devance Leclerc (2.5s.), Verstappen (3.3s.), Sainz (6s.), Russell (8.1s.), Gasly (10.3s.), Hamilton (11.3s.), Vettel (12.8s.), Tsunoda (13.9s.), Alonso (15.6s.), Norris (17s.) et Ricciardo (17.8s.).
5e: Verstappen peut désormais actionner son DRS contre Leclerc. Hamilton menace Gasly pour la sixième place.
7e: Pérez ménage ses gommes, ce qui permet à Leclerc et Verstappen de revenir à deux secondes. En revanche, Sainz est incapable de suivre les trois leaders et leur concède déjà huit secondes.
9e: Sainz est trahi par une défaillance hydraulique et se gare dans l'échappatoire du virage n°4. Le Madrilène abandonne sa Ferrari tandis que la procédure de « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée.
10e: Red Bull laisse ses bolides en piste malgré cette courte neutralisation. En revanche, Ferrari rappelle Leclerc pour lui confier des gommes blanches. L'opération dure toutefois plus de cinq secondes en raison d'un petit souci à l'arrière. Russell, Gasly, Hamilton, Vettel, Tsunoda, Zhou, Magnussen, Albon et Schumacher passent aux stands. Tous prennent les gommes dures, sauf Schumacher qui opte pour les pneus médiums.
11e: La Ferrari de Sainz a été évacuée, le drapeau vert est agité. Les Red Bull de Pérez et de Verstappen sont en tête mais devront changer leurs enveloppes plus tard.
12e: Pérez précède Verstappen (1.5s.), Leclerc (14.5s.), Russell (26s.), Alonso (27.7s.), Norris (29s.), Ricciardo (31.4s.), Gasly (33.8s.), Ocon (36.4s.), Vettel (37s.), Hamilton (38s.) et Tsunoda (42.5s.).
13e: Vettel attaque Ocon par l'intérieur au virage n°3, mais il freine trop tard et atterrit dans l'échappatoire. L'Allemand revient en piste au prix d'un demi-tour et perd deux positions.
14e: Leclerc est le pilote le plus rapide en piste (1'47''531''') et menace de reprendre les commandes après l'arrêt des Red Bull. Verstappen se fait pressant derrière Pérez dont les pneus arrière se détériorent. Hamilton est aux trousses d'Ocon malgré un marsouinage toujours aussi vif.
15e: Verstappen ouvre son aileron arrière mobile dans la très longue ligne droite et déborde Pérez par l'intérieur au premier tournant. Le Mexicain n'a pas résisté outre-mesure à son équipier et pour cause: ordre lui a été donné de « ne pas résister »...
16e: Verstappen repousse Pérez à trois secondes. Leclerc évolue cependant à seulement neuf secondes du Néerlandais.
17e: Pérez arrive chez Red Bull pour prendre les gommes dures lors d'un arrêt bien long (5.7s.). Il redémarre quelques dixièmes devant Russell. Latifi chausse aussi cette monte.
18e: Sept secondes séparent Verstappen et Leclerc. Alonso retient les McLaren et l'AlphaTauri de Gasly alors que Hamilton dépasse Ocon au virage n°3.
19e: Verstappen est aux stands pour s'emparer des pneus durs (3.5s.) et laisse le commandement à Leclerc, grand vainqueur de ce premier tiers de course. Alonso chausse aussi les Pirelli blancs. Pressé par Gasly, Ricciardo s'impatiente derrière son équipier Norris.
20e: Leclerc est reparti avec douze secondes d'avance sur Verstappen et semblait avoir la victoire en main, lorsque son moteur part en fumée sur l'avenue Neftchilar. Le malheureux Monégasque entre aux stands pour mettre pied à terre. Norris prend des pneus durs.
21e: Verstappen est dorénavant premier devant Pérez (5.2s.), Russell (13.4s.), Ricciardo (31.8s.), Gasly (32s.), Hamilton (35.5s.), Ocon (39.5s.), Tsunoda (40s.), Vettel (40.6s.), Zhou (41.2s.), Magnussen (44.6s.) et Alonso (48.6s.).
22e: Gasly déborde Ricciardo sur la ligne de chronométrage et s'empare de la quatrième place. Tsunoda dépasse Ocon au virage n°3.
23e: Vettel pourchasse Ocon. Zhou est touché par une avarie sur son moteur Ferrari. Le jeune Chinois est rappelé aux boxes et abandonne. Deuxième changement de pneus pour Schumacher.
24e: Verstappen compte six secondes de marge sur Pérez. Hamilton se rapproche de Ricciardo qui n'a pas changé de pneus. Ocon résiste fermement à un assaut de Vettel par l'extérieur au troisième tournant.
25e: Vettel efface Ocon au moyen du DRS par l'extérieur avant le troisième virage. Le voici huitième.
26e: Hamilton se défait de Ricciardo par l'intérieur au virage n°3. Alonso prend la 10e place à Magnussen. Deuxième arrêt de Schumacher.
27e: Ocon, en gommes usées, ne résiste pas à son équipier Alonso qui le dépasse sur la place Azadliq. Norris remonte dans le peloton et se défait d'Albon, puis de Stroll.
28e: Verstappen mène devant Pérez (7.3s.), Russell (21s.), Gasly (48.7s.), Hamilton (52.4s.), Ricciardo (54.5s.), Tsunoda (58.3s.), Vettel (1m. 02s.), Alonso (1m. 05s.), Ocon (1m. 06s.), Magnussen (1m. 07s.) et Bottas (1m. 11s.).
30e: Hamilton se plaint par radio que son dos souffre le martyr en raison des rebonds incessants. Ocon, dixième, résiste à la pression de Magnussen. Albon prend des pneus durs, Stroll des pneus médiums.
31e: Verstappen porte son avantage sur Pérez à neuf secondes. Norris conquiert la 12e place aux dépens d'un Bottas transparent.
32e: Le moteur de Magnussen part en fumée dans la vieille ville. Le Danois se gare sur le bas-côté du virage n°15.
33e: La direction de course impose la « voiture de sécurité virtuelle ». Red Bull rappelle en fin de tour Verstappen (2.7s.) et Pérez (4.4s.) pour mettre des pneus durs.
34e: Russell rechausse des enveloppes blanches (2.8s.), de même que Hamilton (2.7s.), alors que Gasly reste dehors. Ricciardo, Ocon et Bottas effectuent leurs premiers pit-stops et prennent les gommes médiums.
35e: Sous drapeau jaune, Verstappen devance Pérez (17s.), Russell (40s.), Gasly (54s.), Tsunoda (1m. 10s.), Hamilton (1m. 12s.), Vettel (1m. 14s.), Alonso (1m. 20s.), Ricciardo (1m. 26s.) et Norris (1m. 32s.).
36e: La Haas a été évacuée sous la direction de Magnussen en personne. Le drapeau vert est agité. Pérez réalise le meilleur tour de la course (1'46''046'''). Munis de pneus neufs, Hamilton déborde Tsunoda au premier virage et se lance aux trousses de Gasly.
37e: Le DRS de Tsunoda est brisé et ne s'ouvre plus que du côté gauche ! Le Japonais se voit adresser le drapeau noir et orange signalant un danger.
38e: Verstappen repousse Pérez à quinze secondes. Tsunoda revient à son stand. Alors que des mécaniciens remplacent ses pneus, d'autres neutralisent l'aileron mobile à coups de rubans adhésifs ! Le Japonais repart en treizième position et a perdu une occasion d'inscrire de gros points.
40e: Verstappen est en tête devant Pérez (15.5s.), Russell (41s.), Gasly (55s.), Hamilton (1m.), Vettel (1m. 06s.), Alonso (1m. 12s.), Ricciardo (1m. 14s.), Norris (1m. 17s.), Ocon (1m. 27s.), Bottas (1m. 36s.) et Albon (1m. 41s.).
42e: Hamilton est revenu à deux secondes de Gasly. Plus loin, Norris remonte sur son équipier Ricciardo.
43e: Hamilton se montre dans les rétroviseurs de Gasly mais celui-ci verrouille pour l'heure toutes les issues. Néanmoins son ingénieur Pierre Hamelin lui conseille de ne pas résister pour sécuriser un très bon résultat pour AlphaTauri.
44e: Une quinzaine de secondes sépare les deux Red Bull de tête. Hamilton ouvre son aileron mobile et dépasse Gasly par l'intérieur au virage n°3.
45e: Norris s'agace du rythme médiocre de Ricciardo. Alors que McLaren s'apprête à intervertir les positions, l'Australien hausse son rythme et se rapproche d'Alonso.
46e: Verstappen est premier devant Pérez (18s.), Russell (41s.), Hamilton (1m. 05s.), Gasly (1m. 07s.), Vettel (1m. 15s.), Alonso (1m. 21s.), Ricciardo (1m. 22s.), Norris (1m. 24s.) et Ocon (1m. 35s.).
47e: Stroll abandonne car son Aston Martin est agitée d'inquiétantes vibrations. Le Canadien était 14ème.
49e: Verstappen possède près de vingt secondes d'avance sur Pérez. Alonso garde Ricciardo à distance et Norris demeurera derrière son équipier.
50e: Verstappen tente de battre le record du tour mais échoue pour... quatre millièmes (1''46''050''') ! Le point « bonus » reste à Pérez.
51e et dernier tour: Max Verstappen remporte son vingt-cinquième Grand Prix devant son équipier Pérez. C'est le troisième doublé de Red Bull en 2022. Russell conduit sa Mercedes sur la troisième marche du podium. Hamilton se classe quatrième, mais est physiquement épuisé. Gasly obtient enfin un bon résultat cette année et termine cinquième. Vettel finit sixième: c'est le meilleur classement d'une Aston Matin en 2022. Alonso est septième avec la première Alpine. Ricciardo (8e) devance son équipier Norris (9e) pour la première fois de la saison. Ocon récolte le point de la 10e place. Viennent ensuite Bottas, Albon, Tsunoda et Schumacher. Latifi, bon dernier, reçoit une pénalité de cinq secondes pour avoir ignoré plusieurs drapeaux bleus devant Gasly.
Après la course
L'an passé, Max Verstappen avait perdu la victoire ici à quelques tours du but suite à l'éclatement d'un pneu. Cette fois, le Hollandais a eu de la chance puisque l'abandon de Charles Leclerc lui a offert un succès que Red Bull semblait avoir cédé dans les stands, en ne profitant pas de la voiture de sécurité virtuelle pour munir ses pilotes de pneus frais. Néanmoins, nul ne sait comment Leclerc aurait ensuite géré l'usure de sa gomme. « Nous avions un rythme incroyable, nous pouvions préserver les pneus et ensuite jouer la victoire », affirme Verstappen. « J'ai été un peu chanceux, mais je pense vraiment que j'aurais pu combler mon retard sur Leclerc. » Reste que c'est bien Sergio Pérez, et non Verstappen, qui avait « sauté » la Ferrari au départ et semblait mieux exploiter la RB18 depuis le début du week-end. Mais le Mexicain a été contraint de laisser le champ libre à son équipier. Toutefois, Christian Horner soutient qu'il ne s'agit pas d'une véritable consigne, mais d'un impératif stratégique car à cet instant Pérez souffrait de graining sur ses pneus arrière. « L'équipe a pris la bonne décision parce qu'à la relance j'avais trop de dégradation sur mes pneus médiums » confirme l'intéressé qui, rappelons-le, vient de resigner pour deux ans avec Red Bull.
Red Bull enchaîne en tout cas cinq victoires consécutives alors que Ferrari dévisse après ce double K.O. technique. Après Barcelone et Monaco, la malchance fauche encore une fois Charles Leclerc en pleine course victorieuse. « Les mots sont difficiles à trouver », soupire le Monégasque. « Cela fait mal. J'ai perdu la puissance, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Certes, la mentalité restera la même, la motivation est toujours là. À partir de demain, je vais essayer d'effacer tout ça, mais ça fait trois coups durs d'affilée... » Mattia Binotto refuse pour sa part de dramatiser: « Nous ne nous sommes pas excités en début de saison quand tout allait bien, nous n'allons donc pas perdre la tête maintenant. La roue peut tourner, il faut comprendre ce qu'il s'est passé et regarder vers le futur. » Toutefois Binotto doit rendre aussi des comptes à ses clients, Alfa Romeo et Haas, qui ont également perdu une voiture suite à une panne de moteur. Certes le directeur de la Scuderia affirme que l'avarie de Zhou n'est pas due à une pièce fabriquée à Maranello. Mais avec Leclerc et Magnussen, cela fait tout de même deux moteurs Ferrari qui ont fini en fumée. Et déjà point le spectre des pénalités, puisque selon toute vraisemblance Leclerc va encaisser sous peu une pénalité après avoir usé tant de composants.
George Russell mérite bien son surnom de « M. Constance » que lui attribue Mercedes. Le jeune espoir Anglais a jusqu'ici achevé toutes ses courses en Flèche d'Argent parmi les cinq premiers. Ce podium à Bakou est fort méritant en raison de la terrible instabilité dont souffre la W13. « Après 90 minutes à ce régime, je crois que je vais bien dormir ce soir ! » sourit-il. « Pour le moment, il n' y pas grand-chose que nous puissions faire, hormis nous en remettre à nos brillants ingénieurs pour trouver une solution. » Si Russell est épuisé par les rebonds, que dire de Lewis Hamilton ? Le septuple champion du monde a le dos en compote et a eu le plus grand mal à s'extraire seul de son habitacle après l'arrivée. « J'ai vraiment mal et je ne veux plus revire cela ! » gémit-il. « J'ai dû me battre contre la douleur, mais aussi pour éviter de finir dans le mur. La voiture rebondissait tellement que j'ai failli y aller plusieurs fois ! A 300 km/h, c'est un problème. » De fait, Toto Wolff présente ses excuses à Hamilton pour la « voiture de m**** » qu'il a dû conduire. Et les Gris peuvent s'attendre au pire huit jours plus tard au Canada, car la piste de Montréal est encore plus bosselée que celle de Bakou...
Sources:
- Auto-Hebdo n°2367, 15 juin 2022
- https://f1i.autojournal.fr/magazine/magazine-technique/technique-a-bakou-ferrari-accuse-coup/3/
Tony