Iceman tire sa révérence
Le 1er septembre 2021, Kimi Räikkönen annonce qu'il prendra sa retraite fin 2021, avec son laconisme coutumier: « Voilà. Ce sera ma dernière saison en Formule 1. C'est une décision que j'ai prise l'hiver dernier. Elle n'était pas facile à prendre, mais après cette saison, le temps est venu pour de nouvelles choses. » Fermez le ban ! En réalité, Räikkönen ne fait que prendre les devants pour ne pas se faire évincer par Alfa Romeo. Accumulant les bourdes et les contre-performances depuis le début de la saison, le vétéran du peloton, qui fêtera ses 42 ans en octobre, commet très clairement la saison de trop. Son retrait est une décision fort sage.
C'est néanmoins une grande figure qui tire sa révérence. Räikkönen aura couru vingt ans en Formule 1 et réalisé une carrière « invraisemblable », selon le mot de son aîné Mika Häkkinen. Sa trajectoire fut en effet déroutante. Après une superbe première carrière avec McLaren puis Ferrari, dont le point d'orgue fut évidemment son sacre mondial en 2007, le taciturne Finlandais prit la clef des champs fin 2009 pour s'ébrouer en rallye. Après deux saisons d'amusement, il revint en F1 en 2012, avec Lotus-Renault. Cet autre versant de sa vie sportive fut moins brillant que le premier. Au cours de cette seconde carrière, Räikkönen fut parfois éblouissant, rarement mauvais, mais le plus souvent très banal, ce qui lui sied le moins. Après une première saison remarquable avec Lotus-Renault, il fut dominé en 2013 par Romain Grosjean, avant de se fâcher avec son équipe. Lors de son deuxième passage chez Ferrari, il se contenta du rôle de porteur d'eau pour Fernando Alonso et Sebastian Vettel, deux pilotes qu'il était capable de surpasser dans ses bons jours. Ses trois dernières saisons chez Alfa Romeo-Sauber n'ajoutèrent rien à sa gloire.
Mais l'important n'était pas vraiment là. Si chez Räikkönen, le grand pilote sommeille depuis longtemps, sa personnalité est toujours aussi attachante et originale. « Iceman », « l'homme de glace », dissimule une grande timidité derrière une nonchalance confinant au je-m'en-foutisme, à l'insolence. Une façon comme une autre de donner le change devant les médias. Beaucoup l'ont sommairement jugé à l'aune de ses réponses lapidaires à des questions idiotes ou d'un mode de vie qui n'est pas celui d'un ascète éco-responsable. Or, tous les ingénieurs qui ont travaillé avec lui témoignent de son grand professionnalisme, de sa passion authentique. Räikkönen n'a pas conduit jusqu'à 42 ans pour l'argent, mais bien parce que son sport le passionne. Ce personnage déroutant, un peu lunaire et hors du temps, manquera beaucoup dans cet univers trop lisse, trop policé, ultra « politiquement correct » qu'est devenue la Formule 1 ces dernières années.
Présentation de l'épreuve
Quelques jours après la désastreuse mascarade de Spa-Francorchamps, la F1 parcourt 300 kilomètres pour rallier Zandvoort, au bord de la Mer du Nord. Le Grand Prix des Pays-Bas fait son retour au calendrier trente-six ans après sa dernière édition, le 25 août 1985, remportée par le regretté Niki Lauda. Cette résurrection doit tout au succès de Max Verstappen, devenu en quelques années une idole nationale. Voilà maintenant plusieurs saisons que le jeune Batave traîne derrière lui des dizaines de milliers de fans peinturlurés en orange, lesquels peuplent bruyamment les tribunes du Red Bull Ring, de Spa-Francorchamps, de l'Hungaroring et même du circuit de Catalogne. Il était tout naturel que ceux-ci jouissent enfin d'une épreuve à domicile. Mais son organisation ne fut pas de tout repos. En 2019, sous l'égide de l'ancien pilote Jan Lammers, trois entreprises se sont regroupées pour permettre le retour d'une étape au pays des moulins: le Circuit de Zandvoort, hôte mythique de l'épreuve, SportVibes et TIG Sport. Le grand retour de la F1 au milieu des dunes était prévu pour mai 2020. Las, la pandémie de la Covid-19 a entraîné le report de l'événement à septembre 2021, coincé entre les GP de Belgique et d'Italie. Mais le Grand Prix est resté très longtemps menacé, toujours par les mesures restrictives mises en place pour lutter contre le coronavirus. Lammers prévient très tôt le gouvernement néerlandais qu'un huis-clos serait inacceptable pour des raisons budgétaires évidentes. Après des mois de tergiversation, les autorités tranchent le 14 août pour une jauge d'accueil fixée à 67 %. Zandvoort recevra 70 000 spectateurs par jour, contre 105 000 prévus initialement. Les détenteurs de billets qui ne pourront être admis seront conviés à l'édition 2022.
Mais fin août, un autre cactus vient entraver les préparatifs: l'organisation écologiste extrémiste « Extinction Rébellion » dépose un recours juridique contre la venue de spectateurs à Zandvoort au motif que l'événement générerait une trop forte émission d'azote ! Ces bienfaiteurs de l'humanité exigent un huis-clos qui ruinerait l'économie du Grand Prix et les emplois que celui-ci génère. Ils sont sans surprise déboutés quelques jours avant les premiers essais. Mais les fanatiques verts ne désarment pas et annoncent qu'ils feront parler d'eux au cours de l'épreuve, probablement par l'apposition de banderoles dénonçant le réchauffement climatique. Ils reçoivent l'appui remarqué de Sebastian Vettel qui tient depuis quelques mois des discours très radicaux en matière d'écologie politique. Comme Lewis Hamilton, l'Allemand entend réduire son empreinte carbone au maximum, mais n'a toutefois pas encore décidé de clore sa carrière de pollueur hebdomadaire...
Battu par les vents marins, le circuit de Zandvoort serpente toujours au milieu des dunes, mais a beaucoup changé depuis les années 80. Un nouveau tracé de quatre kilomètres a été conçu en 2001, doté notamment de stands neufs et d'une grande tribune le long de la ligne droite principale. La piste a ensuite été modernisée par l'architecte Jarno Zafelli pour accueillir la F1. Si le mythique virage de Tarzan est toujours présent, on note surtout deux courbes relevées (ou « bankings ») : le lent Hugenholtzboch (n°3, 17 degrés d'angle) et l'ultime virage, plus rapide, rebaptisé Arie Luyendyk en hommage au double vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis. Malgré l'adjonction d'une seconde portion sinueuse, Zandvoort garde son aspect « montagnes russes » et réclame une attention de tous les instants. Étroit, entouré de bacs à sable et de glissières, ce circuit « old school » ne pardonnera pas la moindre erreur. Dépasser devrait cependant y être difficile, d'où la présence de deux zones d'activation de l'aileron arrière mobile, dans la ligne de départ-arrivée et le bout droit qui sépare les virages n°10 et 11. La plupart des pilotes ne sont pas dépaysés puisque tous, sauf Yuki Tsunoda, y ont roulé en formules de promotion.
Durant tout le week-end, Max Verstappen bénéficie de l'incroyable ferveur populaire de dizaines de milliers de supporteurs néerlandais armés de fumigènes orange et, pour certains, quelque peu alcoolisés (la bière H est le sponsor-titre de l'épreuve...). Bien entendu, ces spectateurs bruyants réserveront leurs applaudissements à leur héros et adresseront des sifflets à son grand rival Lewis Hamilton. Certains s'émeuvent d'un tel manque fair-play, oubliant que fanatisme et chauvinisme sont vieux comme le sport. Du reste, et pour une fois, Hamilton ne joue pas la carte de la victimisation et déclare qu'il sublimera ces huées « pour en faire une force supplémentaire ».
L'officialisation de l'arrivée de George Russell chez Mercedes n'est plus qu'une question de jours. Le sort de Valtteri Bottas devrait être connu en parallèle. Toto Wolff tient en effet à offrir un digne point de chute à celui qui fut le loyal collaborateur de Lewis Hamilton cinq saisons durant. Selon toute vraisemblance, le Scandinave remplacera son compatriote Kimi Räikkönen chez Alfa Romeo-Sauber. Ce transfert est facilité par les excellentes relations qu'entretiennent Toto Wolff et Frédéric Vasseur. Selon certains bruits, Bottas pourrait même apporter avec lui le moteur Mercedes à Hinwil. Finn Rausing, le propriétaire de Sauber, aurait été aperçu à Spa en grande discussion avec son compatriote suédois Ola Källenius, le PDG de Daimler... Verra-t-on des Alfa-Mercedes ?
À l'origine, Mercedes envisageait de renvoyer Bottas à ses premières amours, chez Williams. Mais elle désire finalement parachuter à Grove Nyck de Vries, son pilote de Formule E, bientôt à pied suite au retrait de la firme allemande de cette discipline. Cependant, de Vries est en balance avec Alexander Albon, le pilote de réserve de Red Bull. D'où une nouvelle polémique entre l'Étoile et le Taureau, Christian Horner accusant Toto Wolff de faire pression sur Williams pour imposer de Vries plutôt qu'Albon !... Toutefois, le pilote hollandais, ancien champion de Formule 2, pourrait aussi se retrouver aux côtés de Bottas chez Alfa Romeo-Sauber, en lieu et place d'Antonio Giovinazzi. Enfin, que Williams choisisse Albon ou de Vries, elle devrait conserver Nicholas Latifi qui réalise une seconde saison assez satisfaisante et bénéficie du soutien financier de son milliardaire de père.
Samedi matin, Alfa Romeo annonce que Kimi Räikkönen a été testé positif à la Covid-19. Le futur retraité se sent parfaitement bien, mais doit se placer à l'isolement pendant quelques jours. Le pilote d'essais Robert Kubica le remplace par conséquent au pied levé. Le Polonais de 36 ans se voit ainsi offrir une dernière pige inespérée en Grand Prix, qui plus est pour le compte de l'écurie (Sauber) avec laquelle il a effectué ses débuts en F1, il y a de cela quinze ans.
Lors du GP de Belgique, Red Bull a alerté la fédération sur une astuce de Mercedes. Selon le magazine Motor und Sport, l'équipe anglo-allemande injecterait un gel réfrigérant dans les parois de son collecteur d'admission afin de refroidir l'air destiné au turbo. En effet, plus la température est basse, plus l'air est dense et, plus aisée est la combustion. Ce procédé est légal, mais RBR demande aux officiels d'enquêter pour savoir si les capteurs thermiques étaient correctement installés dans le collecteur, pour savoir si la température ne tombe jamais en dessous du minimum légal (pas moins de 10°C de plus que l'air ambiant). Cette tracasserie vient s'ajouter au long contentieux qui oppose les deux écuries rivales... Certains malveillants suggèrent d'ailleurs que Christian Horner aurait appris l'existence de ce procédé par l'un des nombreux ingénieurs transfuges de Mercedes qui intégreront dans les mois suivants Red Bull Powertrains, ce que le manager britannique nie farouchement. Par ailleurs, suite aux pannes de moteurs subies par Vettel et Hamilton vendredi, Mercedes suspecte une chute de pression d'huile qui pourrait être liée au passage dans les virages relevés et compliquerait le retour d'huile vers le carter sec. Le constructeur allemand demande alors à ses clients de remplacer leurs groupes propulseurs afin d'utiliser ceux ayant le moins de kilométrage.
Essais et qualifications
La première séance libre du vendredi matin se déroule sous un beau soleil, mais elle est amputée de plus d'une demi-heure à cause d'un drapeau rouge provoqué par Vettel, tombé en panne de moteur à la sortie de la pit-lane. Il faut des dizaines de minutes aux commissaires hollandais pour dégager l'Aston Martin ! Hamilton réalise le premier meilleur temps, un souffle devant Verstappen et les deux Ferrari. L'après-midi, les Ferrari de Leclerc et de Sainz occupent le haut de la feuille des temps et précèdent la Red Bull de Verstappen pendant que Hamilton est stoppé par une casse moteur. Samedi matin, Verstappen s'empare du meilleur chrono lors de la troisième session libre. Dans le même temps, le Hollandais est convoqué par les commissaires pour avoir doublé un concurrent lors de la présentation d'un drapeau rouge, mais il parvient à se disculper.
L'après-midi, sous un chaud soleil, Verstappen réalise la pole position (1'08''885''') devant une foule extatique. Cette performance est d'autant plus méritante que le héros local n'est pas parvenu à ouvrir son DRS dans l'ultime ligne droite. Verstappen devance ainsi Hamilton de seulement 38 millièmes. Bottas se classe troisième au volant de l'autre Mercedes. La W12 souffre cependant ici d'un manque de stabilité, notamment entre les virage n°2 et 3, peut-être dû à son long empattement. Verstappen comptera le lendemain sans son équipier Pérez, éliminé dès la Q1 car il n'est pas parvenu à couper la ligne assez tôt pour entamer un dernier tour chronométré ! Compte-tenu de cette contre-performance, Red Bull et Honda remplacent le groupe propulseur du Mexicain qui encaisse une pénalité presque indolore et partira depuis la pit-lane. Gasly réalise un exploit en hissant son AlphaTauri-Honda à la quatrième place. Par contre, son collègue Tsunoda (14ème) est une fois de plus en retrait. Après des essais prometteurs, Ferrari plonge dans la désillusion. Leclerc (5ème) se fourvoie dans ses réglages, subissant du survirage après avoir rajouté trop d'appui à l'avant. Sainz (6ème) est victime d'un accident au virage n°3 samedi matin et se montre ensuite très prudent. Les Alpine-Renault (Ocon 8ème, Alonso 9ème) sont rapides depuis le début du week-end. Les Alfa Romeo-Ferrari n'ont jamais été aussi performantes en 2021 et Giovinazzi conquiert une exceptionnelle septième place. Hélas, son équipier improvisé Kubica (16ème) ne peut évidemment en faire autant et ne précède que les Haas.
Les McLaren-Mercedes ne sont pas dans le coup à Zandvoort, principalement à cause d'un manque d'adhérence. Ricciardo (10ème) est moins rapide en Q3 qu'en Q2 tandis que Norris (13ème) cale dès la seconde manche. Rien ne va non plus chez Aston Martin: Stroll (12ème) est stoppé dans son élan par les drapeaux rouges et Vettel (15ème) est privé de dernier tour lancé à cause d'une mésentente entre les pilotes Haas (voir plus bas). Les pilotes Williams atteignent la Q2, mais finissent tous deux leur journée dans le mur, occasionnant des drapeaux rouges. Russell (11ème) se crashe dans la courbe Master et Latifi s'écrase en marche arrière dans les protections peu avant l'ultime virage. Le Canadien change ensuite sa boîte de vitesses et, pénalisé, s'élancera des stands. Les Haas-Ferrari sont en fond de grille, et un nouvel incident oppose Schumacher (17ème) à Mazepin (18ème) : un peu avant Tarzan, le jeune Allemand opère un dépassement hardi sur son équipier et le contraint à un dangereux écart alors que Vettel surgit derrière eux à pleine vitesse. Le quadruple champion du monde évite le Russe de justesse. Mazepin se répand ensuite en imprécations vipérines à l'égard de Schumacher...
Le Grand Prix
Une douce atmosphère estivale enveloppe les dunes de la Mer du Nord en ce 5 septembre. L'ambiance est néanmoins explosive grâce aux dizaines de milliers de fans néerlandais qui tirent des pétards, agitent des drapeaux orange et entonnent à pleins poumons « Super Max », l'hymne officiel du verstappenisme. De nombreux célébrités nationales se sont déplacées pour encourager la jeune idole, jusqu'au roi Guillaume-Alexandre des Pays-Bas, accompagné de toute la famille royale ! Sur le plan sportif, les stratégies sont très variées. La plupart des pilotes partent avec les pneus Pirelli tendres (C3) et tablent ainsi sur deux arrêts. Russell, Norris, Kubica, Mazepin et Latifi sont en pneus médiums (C2). Seul Pérez se pare des enveloppes dures (C1).
Tour de formation: Les fans hollandais tirent force fumigènes, au point qu'une nuée orangeâtre surplombe la grille de départ lorsque les bolides s'y installent.
Départ: Verstappen prend un excellent envol et conserve l'avantage de sa pole. Suivent Hamilton, Bottas et Gasly.
1er tour: Giovinazzi tente de déborder Sainz dans le rapide enchaînement entre Hunserug et Scheivlak. Bousculé par l'Espagnol, l'Italien se fait doubler par les Alpine. Alonso devance Ocon qu'il a hardiment doublé par l'extérieur du petit « banking ». Ricciardo dépasse ensuite Giovinazzi. En fin de tour, Verstappen compte déjà deux secondes d'avance sur Hamilton. Suivent Bottas, Gasly, Leclerc, Sainz, Alonso, Ocon, Ricciardo et Giovinazzi.
2e: Verstappen repousse Hamilton à plus de deux secondes. Mazepin louvoie devant son équipier Schumacher dans la ligne droite principale. Le jeune Allemand finit par abîmer son train avant contre l'autre Haas.
3e: Verstappen et Hamilton s'échappent aisément devant Bottas. Ocon menace Alonso pour la septième position.
4e: Remonté au 18ème rang, Pérez bute sur Mazepin. Schumacher passe chez Haas pour remplacer son aileron avant, endommagé lors du contact avec son coéquipier.
5e: Hamilton se préoccupe déjà de l'état de ses gommes. Ocon tente en vain de surprendre Alonso à Hugenholtzboch.
6e: Verstappen précède Hamilton (2.8s.), Bottas (5.6s.), Gasly (11.2s.), Leclerc (12.2s.), Sainz (18s.), Alonso (20.2s.), Ocon (21s.), Ricciardo (21.8s.), Giovinazzi (22.3s.), Russell (24s.) et Stroll (24.4s.). Pérez allume ses roues au freinage de Tarzan, surpris par un ralentissement abrupt de Mazepin.
7e: L'intervalle entre Verstappen et Hamilton monte à trois secondes. Bottas ne parvient pas à suivre son équipier.
9e: Excellent quatrième, Gasly est parvenu à semer Leclerc. Las de buter sur Mazepin, Pérez repasse par le stand Red Bull pour mettre des gommes médiums.
10e: Verstappen devance Hamilton (3s.), Bottas (7.4s.), Gasly (16.4s.), Leclerc (20.6s.), Sainz (24.5s.), Alonso (31.1s.), Ocon (31.8s.), Riccardo (32.8s.), Giovinazzi (34.1s.), Russell (35.8s.), Stroll (36.3s.), Norris (37.4s.) et Tsunoda (38.8s.). Vettel prend des gommes dures.
12e: L'intervalle est stable entre Verstappen et Hamilton. Russell et Stroll combattent pour la onzième position.
13e: Latifi réalise un superbe dépassement sur Mazepin, par l'extérieur à Tarzan. Mais cela concerne la 16ème place...
15e: Verstappen est premier devant Hamilton (3.5s.), Bottas (9.8s.), Gasly (24.5s.), Leclerc (27.2s.), Sainz (32.7s.), Alonso (42.7s.), Ocon (44.7s.), Ricciardo (46.3s.) et Giovinazzi (48.2s.). Pérez se défait de Mazepin à la chicane.
17e: Hamilton tente en vain de s'accrocher à Verstappen. Bottas concède maintenant plus de dix secondes au leader.
19e: Verstappen possède plus de trois secondes et demie de marge sur Hamilton. La Mercedes semble incapable de rivaliser avec la Red Bull-Honda cet après-midi.
20e: Verstappen devance Hamilton (4s.), Bottas (11s.), Gasly (30s.), Leclerc (32s.), Sainz (38.6s.), Alonso (50s.), Ocon (53s.), Ricciardo (56s.) et Giovinazzi (58s.). Pérez a doublé Latifi puis Kubica.
21e: Hamilton faite escale chez Mercedes pour mettre des pneus médiums (3.6s.) et ressort en troisième position.
22e: Red Bull couvre la stratégie de Mercedes: Verstappen entre aux stands et prend à son tour les gommes médiums (2.7s.). Il retrouve la piste trois secondes devant Hamilton. Bottas est désormais leader.
23e: Bottas compte huit secondes d'avance sur Verstappen, dix secondes sur Hamilton. Pérez déborde Tsunoda. Changement de pneus pour Latifi.
24e: Verstappen et Hamilton tournent deux secondes au tour plus que Bottas. Ce dernier reste en piste dans l'espoir de ralentir Verstappen. Gasly arrive chez AlphaTauri et prend les pneus jaunes (2.9s.). Le Normand repart entre les Alpine d'Alonso et d'Ocon.
26e: Bottas mène devant Verstappen (3.7s.), Hamilton (5s.), Leclerc (22.4s.), Sainz (30s.), Alonso (40s.), Gasly (42.5s.), Ocon (46s.), Ricciardo (50s.), Giovinazzi (52.5s.), Russell (54.5s.) et Stroll (56s.).
28e: Verstappen fait la jonction avec Bottas, mais Hamilton se rapproche également du Batave. Gasly fait l'extérieur à Alonso à Tarzan et conquiert ainsi la sixième place. Giovinazzi, Russell et Stroll passent aux stands pour changer d'enveloppes et ressortent dans cet ordre.
29e: Verstappen est dans les échappements de Bottas et peut actionner son DRS.
30e: En fin de tour, Verstappen prend l'aspiration de Bottas dans le banking, puis actionne son aileron arrière mobile et déborde le Finlandais sur la ligne de chronométrage. Les tribunes explosent de joie: leur héros retrouve la première place.
31e: Bottas laisse passer Hamilton avant le virage n°3. En fin de tour, le Scandinave fait halte chez Mercedes pour chausser les gommes médiums (2.2s.). Ricciardo s'empare de pneus durs.
32e: Verstappen possède deux secondes d'avance sur Hamilton. Sainz prend des pneus durs chez Ferrari (3.6s.). Ocon et Tsunoda sont aux stands pour fixer des enveloppes médiums. Second arrêt de Schumacher.
33e: Giovinazzi est victime d'une crevaison lente et doit remplacer ses roues une seconde fois. L'Italien perd ainsi tout espoir d'inscrire un point. Russell écope d'une pénalité de cinq secondes pour un excès de vitesse dans la pit-lane.
34e: Alonso apparaît chez Alpine et s'empare de gommes médiums (2.4s.). Il repart devant son collègue Ocon. Arrêt de Mazepin.
35e: Verstappen rencontre du trafic, ce qui permet à Hamilton se rapprocher. Leclerc chausse les gommes blanches (3s.) et demeure devant son équipier Sainz.
36e: À mi-course, Verstappen précède Hamilton (1.4s.), Bottas (24s.), Gasly (46.3s.), Leclerc (57.4s.), Sainz (1m. 05s.), Norris (1m. 08s.), Pérez (1m. 09s.), Alonso (1m. 14s.), Ocon (-1t.), Riccardo (-1t.) et Russell (-1t.).
37e:Aux trousses de Kubica, Vettel exécute un tête-à-queue au troisième virage et contraint ainsi Bottas à effectuer un écart. L'Allemand perd deux places dans cet incident.
38e: Verstappen repousse Hamilton à deux secondes et demie. Les Alpine se rapprochent de Pérez qui compose avec des gommes usées.
40e: Mercedes anticipe le second pit-stop de Hamilton, rappelé pour reprendre les Pirelli médiums (2.5s.). Le septuple champion du monde reste second mais redémarre en plein trafic.
41e: De nouveau, Red Bull ne prend aucun risque stratégique et convoque Verstappen qui chausse des enveloppes dures dans un arrêt-éclair (2.1s.). Le Hollandais repart avec plus de trois secondes de marge sur Hamilton. Pit-stop de Kubica.
42e: Hamilton doit désormais tenter de rattraper Verstappen grâce à son composé plus tendre. L'Anglais s'empare du meilleur chrono (1'13''292'''). Mazepin renonce suite à une panne hydraulique.
43e: Norris effectue son unique changement de pneus et s'empare des Pirelli durs (4s.). Il glisse derrière Ricciardo.
44e: Verstappen est leader devant Hamilton (3.2s.), Bottas (10.5s.), Gasly (41s.), Leclerc (49s.), Sainz (59s.), Pérez (1m. 11s.), Alonso (1m. 12s.), Ocon (1m. 13s.), Ricciardo (-1t.), Norris (-1t.) et Russell (-1t.).
46e: Hamilton ne parvient pas à rattraper Verstappen et lui concède toujours trois secondes. Le Britannique déplore déjà l'attrition de ses nouvelles gommes. Ricciardo laisse passer son équipier Norris, plus rapide que lui. Vettel chausse des gommes neuves.
48e: Pérez entre aux stands pour chausser les pneus tendres (2.5s.) et se réinsère entre Russell et Stroll. Le Mexicain dépasse ensuite le Britannique.
49e: Hamilton améliore le record du tour (1'13''124'''), mais ne remonte pas sur Verstappen. Tsunoda est rappelé à son stand pour abandonner suite à la découverte d'une défaillance sur son groupe propulseur Honda. Le Japonais était 14ème.
50e: Verstappen devance Hamilton (3.1s.), Bottas (16.5s.), Gasly (52s.), Leclerc (58s.), Sainz (1m. 11s.), Alonso (-1t.), Ocon (-1t.), Norris (-1t.), Ricciardo (-1t.), Pérez (-1t.) et Russell (-1t.). Schumacher tire tout droit au virage n°3 et rapporte avec lui quelques graviers en piste.
52e: Hamilton a repris une seconde à Verstappen mais ne pense pas achever la course avec ses pneus médiums. Pérez pourchasse Ricciardo qui n'a plus grand-chose à tirer de ses gommes usées.
54e: Hamilton se donne à fond et revient à une seconde et demie de Verstappen. Pérez dépasse Ricciardo par l'extérieur dans la courbe de Tarzan. Norris sera sa prochaine cible.
56e: Verstappen garde une seconde et demie d'avance sur Hamilton. Sa tâche est cependant compliquée par la présence de nombreux retardataires.
58e: Verstappen et Hamilton dépassent les attardés Giovinazzi et Latifi. Débarrassé de ces concurrents, le Hollandais sème de nouveau la Mercedes.
60e: Verstappen est premier devant Hamilton (2.8s.), Bottas (21s.), Gasly (1m. 03s.), Leclerc (1m. 07s.), Sainz (-1t.), Alonso (-1t.), Ocon (-1t.), Norris (-1t.), Pérez (-1t.), Ricciardo (-1t.) et Russell (-1t.).
61e: Sainz est en délicatesse avec ses pneus durs qui ne lui offrent aucune adhérence. Alonso remonte peu à peu sur son compatriote.
62e: Les pneus de Hamilton sont en train de s'effondrer. Le champion en titre rend maintenant quatre secondes à Verstappen. Pérez est dans le sillage de Norris.
64e: Mercedes prépare un troisième pit-stop pour ses deux pilotes qui souffrent de vibrations. Alonso évolue dans la boîte de Sainz.
65e: Pérez déborde Norris par l'extérieur à Tarzan. Le pilote McLaren laisse peu d'espace à son assaillant, et les deux bolides se frottent à deux reprises. Pérez prend néanmoins l'ascendant au tournant suivant.
67e: Verstappen rencontre de nouveaux attardés, ce qui permet à Hamilton de revenir à trois secondes de la Red Bull. Bottas est rappelé aux stands pour chausser les pneus tendres au cours d'un arrêt un peu trop long (5s.). Mercedes lui donne cependant pour consigne de ne pas chercher à conquérir le point du meilleur tour dont Hamilton aura grand besoin dans l'optique du titre mondial.
68e: Verstappen devance Hamilton (3.2s.), Bottas (55s.), Gasly (1m. 16s.), Leclerc (-1t.), Sainz (-1t.), Alonso (-1t.), Ocon (-1t.), Pérez (-1t.) et Norris (-1t.).
69e: Bottas n'écoute pas son équipe et s'empare du meilleur chrono (1'12''549'''). Il lève cependant le pied dans le dernier secteur afin de ne pas totalement obérer les chances de son leader... Pérez s'empare de la huitième place aux dépens d'Ocon.
70e: Hamilton effectue un arrêt-éclair pour chausser les pneus tendres (3.5s.) et repart en quête du point du meilleur tour.
71e: Verstappen achève la course avec vingt-cinq secondes d'avance sur Hamilton. Russell abandonne à cause d'une rupture de boîte de vitesses.
72ème et dernier tour: Alonso double Sainz et conquiert ainsi la sixième place.
Max Verstappen triomphe à domicile et remporte le GP des Pays-Bas, salué par une pluie de fumigènes. Hamilton termine second et arrache in extremis le point du meilleur chrono (1'11''097'''). Bottas complète ce podium. Gasly décroche une superbe quatrième place pour AlphaTauri. Leclerc termine cinquième après une course anonyme. Alonso récolte une belle sixième place. Sainz se contente de la septième place. Pérez finit huitième, Ocon neuvième. Norris termine dixième et empoche un petit point pour McLaren. Ricciardo, Stroll, Vettel, Giovinazzi, Kubica, Latifi et Schumacher coupent aussi la ligne d'arrivée.
Après la course: « Super Max » enflamme Zandvoort
C'est une véritable « beach party » qui salue le triomphe à domicile de « Super Max », acclamé par des dizaines de milliers de Néerlandais en délire. Cette ferveur quasi-hystérique rappelle les triomphes d'Ayrton Senna à Interlagos ou ceux de Michael Schumacher à Hockenheim, les volutes de fumée orange en plus. « Jamais je n'ai vu un pays soutenir son pilote de telle manière », confie Christian Horner. « Pour le roi, les fans et tous ceux qui comptaient sur moi, il ne fallait rien rater » souligne Max Verstappen. Et de fait, le prodige batave a délivré une partition sans faute, sa victoire n'étant jamais sérieusement remise en question. « Cette saison est si serrée entre Mercedes et nous que rien n'est joué d'avance », tempère néanmoins celui qui reprend les commandes du championnat à Lewis Hamilton (224,5 pts contre 221,5).
Mercedes veille à mettre l'accent sur la première place du championnat des constructeurs qu'elle conserve et même consolide (344,5 points contre 332,5 pour Red Bull-Honda) plutôt que sur cette nouvelle défaite. Lewis Hamilton ne fut jamais en mesure d'attaquer Verstappen à Zandvoort. Pis: le septuple champion du monde et son écurie n'ont remporté qu'un seul des neuf des derniers Grands Prix (celui de GP de Grande-Bretagne), une disette inédite depuis 2014. De plus, Toto Wolff doit démêler l'imbroglio provoqué par la quête au meilleur tour à laquelle se sont livrés ses deux pilotes. Valtteri Bottas a failli chiper ce point précieux à son coéquipier... alors que son équipe lui avait enjoint de n'en rien faire. « Bottas a ralenti dans le dernier secteur de son meilleur tour: il a perdu une seconde. Hamilton a donc pu récupérer son point, donc tout va bien ! » proclame Wolff. Certes, mais un drapeau jaune ou rouge aurait pu faire perdre définitivement cette bonification au Britannique. « J'ai pensé qu'on me donnait des pneus tendres pour grappiller le meilleur tour », confie Bottas. « J'ai battu le record dans les deux premiers secteurs, puis on m'a demandé de ralentir. J'ai obtempéré. Pas de quoi en faire un drame ! » Hamilton feint pour sa part le détachement: « J'avais besoin de ce point... Je l'ai obtenu, donc tout va bien. » Est-il cependant encore certain de la loyauté de son futur ex-équipier ? Bottas a déjà montré cette saison, notamment au GP d'Espagne, qu'il était capable de faire sa mauvaise tête.
Au classement des constructeurs, Ferrari s'empare de la troisième place aux dépens de McLaren-Mercedes qui connaît une passe difficile. Les monoplaces de Woking n'ont en effet récolté que sept points en trois courses. La Scuderia ne pavoise pas non plus car les performances de Charles Leclerc et de Carlos Sainz aux essais libres laissaient augurer de bien meilleures performances que celles obtenues en course. Leclerc est notamment fort déçu de finir derrière son ami Pierre Gasly, étonnant quatrième. Le jeune Rouennais, huitième du championnat des pilotes, devant Daniel Ricciardo, mérite décidément mieux qu'une AlphaTauri... même s'il est ravi de la liberté dont il jouit dans la petite équipe italienne: « On me laisse tranquille, je travaille selon mes propres plans... C'est une très bonne attitude, tout fonctionne bien comme cela. » Encore quelques jours, et son contrat avec l'officine de Faenza sera prolongé d'un an.
Enfin, si Haas n'a toujours pas inscrit le moindre cette saison, l'équipe américaine anime le fond de tableau. Ses deux pilotes, Mick Schumacher et Nikita Mazepin, se sont frottés deux fois en deux jours, et chacun réclame à demi-mot des sanctions contre son coéquipier ! « Quand on est effronté à ce point pour une dix-neuvième place, cela démontre votre vraie nature ! » tacle Mazepin, en référence à la manœuvre de Schumacher lors des qualifications. « Je suis très en colère, Nikita a bousillé ma course en me touchant au départ ! » s'irrite le jeune Allemand. « Nous avons des personnalités très différentes, mais cela ne me gêne pas. Il devrait seulement se contenter de suivre sa course, et moi la mienne, au lieu de provoquer des accrochages ! » Face à cette escalade, Günther Steiner botte en touche, estimant que « personne n'est à blâmer ». Cependant, les deux pilotes Haas multipliant les incidents depuis le début de la saison, on peut craindre que cette tension mal ravalée ne débouche un jour ou l'autre sur un gros « carton »...
Tony