Valtteri BOTTAS
 V.BOTTAS
Mercedes
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda

1025o Grande Prémio

LXXVI Grand Prix de Belgique
Ligeiramente nebulosos
Spa-Francorchamps
domingo, 30 de agosto de 2020
44 voltas x 7.004 km - 308.052 km
(Offset: 124 m)
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F1
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Le rachat de Williams

 

Ratification des Accords Concorde 2021

Le 18 août, l'ensemble des dix écuries ont ratifié les Accords Concorde 2021 - 2025 après des mois de palabres avec Jean Todt, président de la FIA, et Chase Carey, PDG du Groupe F1. La principale innovation de ce nouveau traité - dont les clauses sont tenues secrètes - est une répartition plus équitable des revenus de la F1 qui favorisera les structures les plus modestes, jusqu'ici mal loties par les précédents accords négociés sous Bernie Ecclestone. « La F1 a effectué un pas majeur vers un avenir plus viable », déclare Zak Brown, président de McLaren. « La redistribution des revenus sera plus équilibrée et le système de gouvernement simplifié afin d'éviter d'être bloqué par les intérêts particuliers. » En effet, la « gouvernance » de la Formule 1 sera également réformée, avec une possible fusion du controversé Groupe stratégique et de la Commission F1 de la FIA. Néanmoins, contrairement à ce qu'indique Brown, le processus décisionnel pourra toujours être entravé par Ferrari qui conserve son précieux droit de veto en échange d'une prime d'ancienneté (légèrement) amoindrie. Quant à Mercedes, qui faisait le plus de difficultés pour signer, elle semble avoir obtenu ce qu'elle souhaitait lors d'ultimes tractations entre Toto Wolff et Chase Carey. Des concessions qui ne sont peut-être pas sans lien avec les aboutissants de l'affaire Racing Point.

 

On constate enfin que Haas s'est aussi ralliée à ces nouveaux Accords Concorde, bien que l'écurie américaine menaçait de quitter la Formule 1 après ses déboires des deux dernières saisons. La réforme de la répartition des droits commerciaux et l'abaissement progressif du plafond budgétaire décrété au printemps ont sans doute convaincu Gene Haas de poursuivre l'aventure. Toutefois, la fédération internationale précise qu'elle ne retiendra aucune équipe souhaitant quitter la F1, ce qui suggère qu'une clause annuelle de départ a été adjointe aux nouveaux accords, comme le suggèrent plusieurs journalistes.

 

Affaire Racing Point: Renault retire son appel, Ferrari persiste

Le 26 août, Renault crée la surprise en annonçant le retrait de son appel contre le récent jugement de la FIA dans l'affaire Racing Point. Une reculade d'autant plus surprenante que le Losange avait déclenché les hostilités en déposant plainte contre les écopes de frein litigieuses de la « Mercedes rose » au soir du Grand Prix de Styrie. Selon le communiqué officiel, Renault aurait obtenu des autorités sportives des garanties afin que dorénavant un tel contournement de l'esprit du règlement soit prohibé. Il semble que dans le cadre des discussions autour des Accords Concorde la FIA ait promis de lutter contre les partenariats trop poussés entre les différents constructeurs. En d'autres termes, elle interdira à une équipe de copier la voiture d'une autre.

 

Si Renault a jugé ces engagements probants, ce n'est pas le cas de Ferrari qui maintient son appel et intensifie même sa « guérilla judiciaire » contre Racing Point en contestant désormais les réprimandes de pure forme adressées après chaque course à Racing Point pour l'utilisation des écopes de frein dont le processus de conception a été jugé illégal. On ne peut s'empêcher de voir là un énième épisode du bras de fer opposant le constructeur italien à Mercedes. D'autre part, et en opposition à Ferrari, Racing Point confirme son propre appel dans l'espoir d'être totalement blanchie par la FIA.

 

Red Bull: Albon et Gasly en balance

Voilà déjà un an qu'Alexander Albon a succédé à Pierre Gasly dans le baquet de la seconde Red Bull-Honda. Après une demi-saison plutôt correcte fin 2019, le Britanno-Thaïlandais est beaucoup plus malmené cette année. Certes, personne ne s'attendait à ce qu'il puisse rivaliser avec Max Verstappen. Mais tandis que ce dernier se bat face aux Mercedes, Albon lutte contre les Racing Point ou les McLaren, ce qui fait perdre beaucoup de points à son écurie au championnat des constructeurs. Exactement ce qui était reproché l'an passé à Gasly... Cependant, Helmut Marko fait preuve d'une étonnante mansuétude envers son jeune pilote. «Albon a un très bon retour technique », estime l'Autrichien. « Il est très rapide en course, surtout dans les virages rapides, où il est au niveau de Verstappen. Certes, il perd deux dixièmes dans les virages. Mais ce n'est pas un problème pour nous. Nous allons corriger cela. » Si tout va bien...

 

Néanmoins, Marko ne peut ignorer que dans le même temps Pierre Gasly renaît de ses cendres chez AlphaTauri. Le Français fait du petit bois de Daniil Kvyat et lutte en course avec les Renault et les McLaren, voire parfois avec la Red Bull d'un certain Albon... Certains le verraient bien revenir chez RBR en 2021. Afin de défendre Gasly, mais aussi Albon, Franz Tost dit regretter que Red Bull n'accorde pas plus de temps aux jeunes pilotes pour s'acclimater à de nouveaux environnements. Ce n'est pas l'avis du terrible Dr. Marko: « Verstappen n'a pas eu beaucoup de temps non plus, et il a été excellent tout de suite. L'opinion de Tost est un peu trop conservatrice. Les pilotes qui ont besoin de prendre leur temps ne peuvent pas faire carrière. Quoi qu'il en soit, de tels pilotes ne conviennent pas à Red Bull Racing ! » Sauf Albon, visiblement...

 

Présentation de l'épreuve

Cette année, les tribunes du « Toboggan des Ardennes » demeureront désespérément vides en raison de la « crise sanitaire » liée à l'épidémie de Covid-19. Les autorités belges, dont l'hygiénisme va jusqu'à mettre en place des « bulles sociales », ne tolèrent pas que quelques milliers de spectateurs assistent à une course automobile... bien qu'elles ouvriront les tribunes des stades de football à compter de septembre... Pour l'heure, le manque à gagner est énorme pour les villages de Francorchamps et de Stavelot qui traditionnellement accueillent de dizaines de milliers de visiteurs à l'occasion du Grand Prix. Les commerçants, hôteliers, restaurateurs, directeurs de camping etc. sont désespérés. En ce qui concerne le circuit en lui-même, ses pertes seront intégralement couvertes par Liberty Media. Vanessa Maes, directrice de Spa GP, la société organisant l'événement, estime avoir sauvé l'essentiel. « Il était important de rester sur la scène internationale », dit-elle à la RTBF. « Une fois qu'un GP en sort, il est très compliqué d'y revenir. Il fallait rester au calendrier et montrer à la F1 que nous étions un partenaire sur qui on peut compter. Il était donc primordial d'organiser ce GP de Belgique et cela même à huis clos. » Elle appelle en outre les fans, qui chaque année, envahissent les abords du circuit, à rester chez eux: « C'est un véritable crève-cœur pour nous de ne pas pouvoir les accueillir, mais ils doivent absolument regarder le Grand Prix à la télévision. » Quelques récalcitrants tentent cependant de contourner les restrictions: vendredi 28 août, la police belge intercepte un bus de fans néerlandais circulant dans la forêt de Francorchamps, dans l'espoir d'approcher du circuit. Ces Verstappenistes écopent chacun d'une amende de 335 euros avant d'être reconduits à la frontière néerlandaise.

 

Néanmoins, l'étau sanitaire se desserre quelque peu autour du paddock puisque les écuries sont de nouveau autorisées à utiliser leurs motorhomes, jusqu'ici proscrits afin de faciliter la fameuse « distanciation sociale ». Services d'accueil et de restauration redeviennent opérationnels, tandis que l'effectif toléré par écurie passe de 80 à 90 personnes.

 

Le calendrier définitif du championnat 2020 de F1 est désormais connu: après une saison principalement européenne, le paddock visitera l'Orient. Il retournera d'abord à Istanbul (15 novembre), avant deux épreuves à Bahreïn (29 décembre et 6 décembre) qui se dérouleront sur deux versions différentes du tracé de Sakhir. La traditionnelle finale d'Abou Dhabi se tiendra le 13 décembre. En tout, dix-sept Grand Prix auront eu lieu en 2020, soit le nombre le plus faible depuis 2009. D'autre part, la F1 ne visitera pas cette année les Amériques, une depuis 1958 !

 

Début août, la fédération a annoncé la prochaine interdiction des cartographies de moteur spécialement conçues pour les qualifications, appelées aussi « modes fêtes ». Une directive technique publiée entre les Grands Prix d'Espagne et de Belgique apporte quelques précisions. Cette décision entrera en vigueur à compter du GP d'Italie, le 6 septembre suivant, afin de laisser le temps aux ingénieurs de calibrer les groupes propulseurs modifiés au banc d'essai. Par ailleurs, la FIA considère désormais l'utilisation de ces cartographies comme une infraction aux règlements technique et sportif: en effet, lors des séances qualificatives, les pilotes jonglent régulièrement entre des différents « modes » sur ordre de leurs ingénieurs, ce qui peut être assimilé à une aide au pilotage. Dorénavant, à partir du GP d'Italie, le coureur ne pourra plus utiliser qu'une seule cartographie entre les qualifications et la course, sauf circonstances bien précises: ronde de lancement, tour de rentrée aux stands, tour qualificatif avorté ou période neutralisation. Un ajustement sera en outre toléré en cas de problème de fiabilité, ce qui devra bien entendu être justifié devant les commissaires.

 

Le mouvement politique états-unien « Black Lives Matter » prend un nouvel essor après que des émeutes ont éclaté dans le Wisconsin pour protester contre de nouvelles violences commises par des policiers contre un Afro-américain. Afin d'exprimer leur solidarité avec la victime, plusieurs athlètes américains ont décidé de boycotter les épreuves sportives du week-end des 29 et 30 août. Lewis Hamilton, très engagé depuis trois mois aux côtés des « anti-racistes » noirs, apporte son soutien à ces protestations, mais n'envisage pas de boycotter le GP de Belgique. « Je ne sais pas si une quelconque action de ma part ici en Belgique aurait un impact », explique le sextuple champion du monde. « Je n'ai encore échangé avec personne sur le sujet mais je suis vraiment fier des gens qui se battent. Je suis uni à leurs côtés ». Certains croient percevoir là une dérobade de sa part, mais Hamilton demeure libre de ses pensées et de ses engagements. Comme ceux qui ont une opinion différente de la sienne...

 

Politiquement correct toujours: Lando Norris arborait ce week-end un casque flanqué du célèbre Lion des Flandres afin de rendre hommage à sa famille maternelle, originaire de cette province. Hélas, les petits délateurs des réseaux sociaux s'émeuvent aussitôt pour rappeler que ce symbole historique est aujourd'hui brandi par les nationalistes flamands. Norris est ainsi accusé de propagande « fasciste » ! Le jeune Anglais capitule devant cette polémique numérique et renonce à porter ce casque pour le Grand Prix. Pourtant, le Vlaamse Leeuw symbolise la Flandre depuis le Moyen Âge, et ne peut aucunement être réduit à un symbole d'extrême-droite...

 

La Formule 1 rend hommage à Anthoine Hubert, tragiquement disparu un an plus tôt à Spa-Francorchamps lors d'une épreuve de Formule 2. Jeudi 27 août, plusieurs personnalités telles que Pierre Gasly, Jean et Giuliano Alesi ou Juan Manuel Correa, impliqué dans l'accident qui a coûté la vie au malheureux Français, déposent des gerbes de fleurs dans le Raidillon de l'Eau Rouge où s'est déroulé le drame. Pierre Gasly utilise en outre un casque reprenant la couleur rose qu'arborait son camarade disparu. « Je le connaissais depuis mes sept ans en karting ; nous avons été dans la même école sous l'égide de la FFSA, de 13 à 19 ans nous avons partagé le même appartement. Je pense que tout le monde dans le paddock va prendre le temps de penser à lui », souligne le Normand. Deux minutes de silence, le samedi et le dimanche, sont en outre prévues pour honorer sa mémoire.

 

Mercedes apporte ici quelques modifications aérodynamiques à sa W10 au niveau des déflecteurs latéraux ainsi que des éléments entourant les pontons. Des ailettes verticales sont en outre semées sur le bord du fond plat afin de dynamiser le flux d'air. McLaren travaille également dans la même zone sur sa MCL35 tout en préparant 2021 puisque Sainz teste vendredi un fond plat ajusté aux futures normes, c'est-à-dire plus réduit afin de diminuer l'efficacité du diffuseur, c'est-à-dire l'efficacité aérodynamique globale afin de ménager les pneus Pirelli.

 

Essais et qualifications

Bottas réalise le meilleur temps de la session libre du vendredi matin, quelques millièmes devant Hamilton et Verstappen. L'après-midi, le resserrement des écarts se confirme puisque Verstappen se montre le plus rapide devant Ricciardo et sa Renault. L'Australien est néanmoins stoppé par une panne hydraulique. Les Ferrari sont repoussées en fond de classement: pour compenser le déficit de puissance de son V6 turbo, la Scuderia a réduit les appuis de la SF-1000. Résultat: celle-ci se révèle inconduisible dans les portions sinueuses. Samedi matin, alors que le ciel se couvre, Hamilton s'empare du meilleur chrono devant Ocon et Norris. Pour Ferrari c'est la bérézina: Leclerc se classe 17ème, Vettel 20ème et dernier !

 

Les qualifications se déroulent sous un ciel bas, mais la pluie redoutée ne viendra pas. Hamilton s'empare de la pole position (1'41''252''') avec une nette avance d'une demi-seconde sur Bottas (2ème) qui a commis quelques fautes de pilotage en Q3. Verstappen (3ème) et sa Red Bull-Honda n'échouent ainsi qu'à quinze millièmes de la première ligne. Albon (5ème) rend sa demi-seconde habituelle à son coéquipier. Les Renault (Ricciardo 4ème, Ocon 6ème) confirment leur excellente prestation du vendredi et soulignent ainsi les progrès du groupe propulseur de Viry-Châtillon. Les McLaren de Sainz (7ème) et de Norris (10ème) atteignent une fois encore la Q3, mais se retrouvent derrière les Renault pour la première fois en 2020. Les écarts sont très faibles dans la première moitié de la grille, ce dont pâtissent les Racing Point-BWT (Pérez 8ème, Stroll 9ème) qui ont manqué un peu de vitesse ce samedi.

 

Les AlphaTauri-Honda occupent la sixième ligne et, pour la première fois de la saison, Kvyat (11ème) devance son équipier Gasly (12ème). Les Ferrari ont un comportement si catastrophique que Leclerc (13ème) et Vettel (14ème) s'estiment heureux d'avoir franchi la Q1 ! Que devient la Scuderia ? La Williams-Mercedes accuse ici un déficit en vitesse de pointe, du fait de ses forts appuis, mais Russell (15ème) atteint tout de même la deuxième étape des qualifications. Latifi (19ème) est comme toujours très en retrait. Les Alfa Romeo (Räikkönen 16ème, Giovinazzi 18ème) souffrent du manque de puissance de leur moteur Ferrari, mais ne manquent la Q2 que pour quelques centièmes. Désastre enfin pour Haas qui perd toute la séance du vendredi matin, les moteurs des deux monoplaces refusant de démarrer. Le lendemain, Grosjean (17ème) fait mieux que Magnussen (20ème) qui achève ses qualifications dans les graviers à Stavelot.

 

Le Grand Prix

Nombreux étaient ceux qui espéraient que la pluie viendrait animer le Grand Prix de Belgique. Mais au final le soleil est au rendez-vous et une douce atmosphère estivale étreint les Ardennes belges. À l'issue de son tour de reconnaissance, Sainz est rappelé aux stands car sa MCL35 laisse échapper une fumée suspecte. Les mécaniciens détectent un problème de moteur ayant engendré une rupture d'échappement. Sainz ne pourra pas prendre le départ. La majorité des pilotes s'élance avec des pneus médiums (C3). Ricciardo, Ocon, Albon, Stroll, Pérez, Norris et Leclerc partent toutefois avec les gommes tendres (C4), tandis que Gasly se singularise avec le composé dur (C2).

 

Départ: Hamilton conserve l'avantage de sa pole devant Bottas. Ricciardo tente en vain de faire l'extérieur à Verstappen. Ocon passe devant Albon.

 

1er tour: Ricciardo fait l'intérieur à Verstappen dans Kemmel. Les deux pilotes franchissent roue dans roue l'enchaînement des Combes. A la réaccélération, l'Australien met deux roues sur la bordure asphaltée et laisse filer le Batave. Plus loin, Norris traverse le dégagement aux Combes suite à un petit contact avec Leclerc qui est très bien parti. En fin de tour, Hamilton précède Bottas, Verstappen, Ricciardo, Ocon, Albon, Stroll, Leclerc, Pérez et Gasly.

 

2e: Une seconde et demie sépare Hamilton et Bottas. Gasly attaque Pérez dans la montée vers l'Eau Rouge. Le Mexicain tente d'intimider le Français en le serrant contre le muret, mais celui-ci passe en force dans le raidillon. Pérez esquisse en vain une réplique à Kemmel.

 

3e: Verstappen manque de grip et ne parvient pas à suivre les Mercedes. Gasly prend l'ascendant sur Leclerc dans l'accélération de Kemmel.

 

4e: Pérez prend la neuvième place à Leclerc qui n'a pas la puissance moteur pour résister à ses poursuivants.

 

5e: Hamilton est premier devant Bottas (1.5s.), Verstappen (4s.), Ricciardo (8.2s.), Ocon (10.2s.), Albon (11.3s.), Stroll (13.3s.), Gasly (14s.), Pérez (15.5s.), Leclerc (17s.), Norris (18.2s.), Kvyat (19.2s.) et Vettel (20s.).

 

6e: Bottas demande à Mercedes l'autorisation d'utiliser un mode moteur plus puissant pour attaquer Hamilton. À sa grande surprise, il se voit répondre qu'il n'est pas prévu de l'utiliser contre son équipier ! Norris déborde Leclerc aux Combes et le rejette hors des points.

 

7e: Verstappen concède maintenant cinq secondes au leader. Leclerc cède devant Kvyat et se retrouve devant son équipier Vettel, lui aussi incapable de suivre l'AlphaTauri...

 

8e: Hamilton possède une seconde et sept dixièmes de marge sur Bottas. Albon ne parvient pas à menacer les Renault de Ricciardo et d'Ocon. Gasly se fait menaçant derrière Stroll.

 

10e: Giovinazzi perd le contrôle de son Alfa Romeo en sortant des Fagnes et se fracasse contre les glissières de sûreté. Sa monoplace rebondit vers la piste tandis que surgit à 200 km/h la Williams de Russell. Le jeune Anglais heurte une roue perdue par l'Alfa puis percute le mur interne à haute vitesse. Par bonheur, Giovinazzi comme Russell sortent indemnes de leurs épaves, mais celles-ci obstruent la piste et la voiture de sécurité intervient. Leclerc entre aussitôt aux stands pour prendre des pneus durs mas il perd du temps car Ferrari n'était pas prête à l'accueillir. Grosjean, Magnussen et Latifi s'emparent aussi de gommes dures.

 

11e: Les commissaires ramassent les nombreux débris laissés par Giovinazzi et Russell. Hamilton rejoint le stand Mercedes pour prendre des pneus durs, aussitôt imité par Bottas. Verstappen fait escale chez Red Bull et redémarre un souffle derrière Bottas. Ricciardo, Ocon, Albon, Stroll, Norris, Kvyat, Vettel et Räikkönen sont aussi aperçus aux stands. Seuls Gasly, parti avec le mélange dur, et Pérez, chaussé de médiums, demeurent en piste. Tous les pilotes passés aux stands ont pris des pneus durs, sauf Albon qui a choisi les médiums.

 

13e: Deux grues retirent les monoplaces accidentées. Derrière la voiture de sécurité, Hamilton précède Bottas, Verstappen, Gasly, Pérez, Ricciardo, Albon, Ocon, Stroll, Norris, Kvyat, Vettel, Räikkönen, Leclerc, Grosjean, Magnussen et Latifi.

 

14e: La piste a été dégagée, la course va reprendre au tour suivant.

 

15e: Le drapeau vert est brandi. Hamilton reste devant Bottas et Verstappen. Stroll se défend devant Norris aux Combes.

 

16e: Hamilton signale une petite perte de puissance sur son groupe propulseur. Mais il garde une seconde de marge sur son équipier. Räikkönen et son Alfa Romeo dépassent la Ferrari de Vettel...

 

17e: Ricciardo fait l'extérieur à Pérez aux Combes. Albon déborde ensuite le Mexicain à la chicane de l'Arrêt de Bus.

 

18e: Pérez rejoint les stands pour chausser des pneus durs et tombe à la dernière place. Curieuse stratégie de Racing Point...

 

19e: Leclerc attaque Vettel pour la douzième place. Les roues des deux équipiers se frottent, et l'Allemand demeure devant le Monégasque.

 

20e: Hamilton mène devant Bottas (2.5s.), Verstappen (4s.), Gasly (15s.), Ricciardo (15.5s.), Albon (16.4s.), Ocon (18.5s.), Stroll (20.1s.), Norris (21.7s.), Kvyat (23s.), Räikkönen (23.8s.) et Vettel (24.6s.).

 

21e: Ricciardo actionne son aileron arrière mobile pour se défaire de Gasly dans Kemmel. Il retrouve ainsi la quatrième place.

 

22e: L'intervalle entre les pilotes Mercedes atteint trois secondes. Verstappen bénéficie d'une meilleure adhérence avec les gommes dures et évolue à quatre secondes et demie de Hamilton. Albon met la pression sur Gasly.

 

24e: Hamilton roule en 1'48''123''' (meilleur temps provisoire) tandis que Bottas doit surveiller Verstappen, revenu à une petite seconde. Albon efface Gasly aux Combes. Le Normand est désormais poursuivi par son compatriote Ocon.

 

25e: Leclerc revient chez Ferrari pour prendre des pneus médiums. L'arrêt dure cinq secondes car un mécanicien en profite pour aérer les radiateurs de la SF-1000.

 

26e: Ocon déborde Gasly aux Combes. Le pilote AlphaTauri fait ensuite escale aux stands pour prendre les enveloppes médiums. Il redémarre seizième. Pérez a doublé Latifi ainsi que les Haas, et remonte au treizième rang.

 

27e: Hamilton devance Bottas (3.7s.), Verstappen (6s.), Ricciardo (22.5s.), Albon (25.6s.), Ocon (30s.), Stroll (33.3s.), Norris (34.7s.), Kvyat (36.6s.) et Räikkönen (37.5s.).

 

28e: Les Mercedes haussent leur rythme. Hamilton conclut son meilleur chrono de l'après-midi (1'47''758''') et Bottas repousse Verstappen à trois secondes.

 

29e: Pérez prend la onzième place à Vettel et se lance aux trousses de Räikkönen.

 

30e: L'écart entre Hamilton et Bottas grimpe à quatre secondes et demie. Gasly s'est débarrassé successivement de Latifi, Magnussen et Grosjean. Deuxième pit-stop pour Latifi.

 

32e: Gasly déborde Vettel dans Kemmel. Le quadruple champion du monde bloque ensuite sa roue avant-droite et traverse l'échappatoire des Combes.

 

33e: Hamilton possède toujours quatre secondes et demie d'avantage sur Bottas. Verstappen évolue à huit secondes du leader. Pérez dépasse Räikkönen et retrouve les points.

 

34e: Pérez remonte sur Kvyat. Gasly dépasse Räikkönen à son tour.

 

35e: Bottas souffre d'engourdissements à la jambe gauche, ce qui ne facilite pas ses freinages. Néanmoins, le Scandinave n'a rien à craindre de Verstappen qui doit désormais ménager ses enveloppes. Deuxième arrêt pour Magnussen.

 

36e: Pérez fait l'extérieur à Kvyat aux Combes et s'empare de la huitième place. Le Russe laisse ensuite filer son compère Gasly à l'Arrêt de Bus.

 

37e: Hamilton bloque sa roue avant-droite à l'Arrêt de Bus et doit couper la chicane. Les pneus de Stroll sont endommagés. Norris dépasse le Canadien aux Combes.

 

38e: Hamilton est premier devant Bottas (5.3s.), Verstappen (10.8s.), Ricciardo (26.3s.), Albon (37s.), Ocon (37.9s.), Norris (43.5s.), Stroll (45.7s.), Pérez (54.2s.), Gasly (55.7s.), Kvyat (1m.) et Räikkönen (1m. 02s.).

 

39e: Les pilotes Mercedes se plaignent d'une dégradation de leurs pneus avant. Comme Hamilton un peu plus tôt, Bottas manque son freinage à l'Arrêt de Bus. Un nouvel arrêt n'est cependant pas envisagé.

 

40e: Hamilton s'inquiète de vibrations provoquées par son pneu avant-droit. Il compte néanmoins sept secondes d'avance sur Bottas. Ocon revient sur Albon qui se débat avec ses pneus médiums très altérés. Gasly prend l'ascendant sur Pérez et grimpe au neuvième rang.

 

41e: Ocon se fait pressant derrière Albon. Norris rattrape ce duo mais un défaut de cartographie de moteur l'empêche de se montrer menaçant. L'insatiable Gasly fond désormais sur Stroll.

 

42e: Ocon tente de faire l'extérieur à Albon au bout de Kemmel mais le Thaïlandais ne lui laisse aucun espace pour passer.

 

43e: Hamilton finit la course avec sept secondes d'avance sur Bottas, douze secondes sur Verstappen. Gasly s'empare de la huitième place aux dépens de Stroll.

 

44ème et dernier tour: Ocon déborde Albon par l'extérieur aux Combes et conquiert ainsi in extremis la cinquième position.

 

Lewis Hamilton remporte le GP de Belgique pour la quatrième fois. Bottas et Verstappen l'accompagnent sur le podium. Ricciardo finit quatrième et s'empare de justesse de meilleur tour en course (1'47''483'''). Ocon suit son équipier au cinquième rang. Albon termine sixième. Norris finit septième avec la McLaren rescapée. Gasly décroche la huitième place après une très belle course. Les Racing Point de Stroll et de Pérez prennent les derniers points. Suivent Kvyat, Räikkönen, Vettel, Leclerc, Grosjean, Latifi et Magnussen.

 

Après la course

Lewis Hamilton empoche une nouvelle victoire à l'issue d'une course des plus sereines. Seule la dégradation de ses pneumatiques dans les derniers tours l'a alarmé, mais Valtteri Bottas souffrant du même problème, son leadership ne fut pas menacé. Avec 157 points au championnat, Hamilton devance nettement Verstappen (110 pts) et Bottas (107 pts) et n'a déjà plus de concurrents pour le titre mondial. Beaucoup commencent du reste à se lasser de cette interminable domination du Britannique et de Mercedes sur la Formule 1. Hamilton commente ce problème sur le ton de l'humour: « Je comprends l'ennui des fans, mais je dois reconnaître que je me régale au volant de cette voiture. Vous savez, j'ai grandi en regardant les courses de Michael Schumacher... Ou plutôt, j'avais pris l'habitude de regarder les départs, partir dormir et me réveiller pour l'arrivée. J'imagine qu'aujourd'hui certains en ont fait de même... » Quant à Valtteri Bottas, il donne à Mercedes un deuxième doublé en 2020 mais est quelque peu mécontent de ne pas avoir pu bénéficier d'un « boost » pour attaquer son coéquipier.

 

Max Verstappen s'est hissé sur son sixième podium consécutif, mais cette fois n'a pas du tout été en mesure de menacer les Mercedes. De nouveau, la faute en revient principalement aux pneumatiques que la Red Bull maltraite trop souvent. Le Grand Prix du 70ème anniversaire ne fut finalement qu'une exception... « Je me suis plutôt ennuyé », raconte le Néerlandais. « Les pneus médiums ne marchaient pas du tout. En pneus durs, j'ai pu attaquer un peu plus, mais Bottas a accéléré et je n'ai pas pu le suivre. À la fin, j'ai dû lever le pied car mes gommes étaient mortes. » Verstappen espère dorénavant pouvoir conserver sa seconde place au championnat devant ce même Bottas, ce qui serait un bel accomplissement tant les Mercedes sont cette année dominatrices.

 

Explosion de joie chez Renault: cette moisson de vingt-trois points est la plus abondante emmagasinée par la firme française depuis son retour en 2016. Ce résultat lui permet de consolider sa sixième position au classement des constructeurs et, surtout, de revenir à seulement neuf points de McLaren, actuelle détentrice de la troisième place. Daniel Ricciardo exulte comme jamais depuis son arrivée chez les Jaunes. « Je n'arrive plus à m'arrêter de sourire ! » plaisante-t-il. « C'est vraiment bon, même si je me suis fait plus peur sur ce dernier tour qu'en qualifications. » L'Australien a en effet conquis in extremis le meilleur tour en course, le premier d'une Renault depuis dix ans ! Il nourrit pourtant quelques regrets car il affirme que, sans l'intervention de la voiture de sécurité, il aurait pu se battre contre Max Verstappen. Le dépassement d'Esteban Ocon sur Alexander Albon semble aller dans son sens. Aussi Ricciardo envisage-t-il le podium pour le GP d'Italie, à Monza, où le V6 français devrait de nouveau faire parler la poudre. « Nous avons réussi à dénicher un bon réglage à Silverstone », explique Cyril Abiteboul. « Pour l'instant, cela fonctionne sur ces tracés avec peu d'appuis. Ce choix n'est pas volontaire mais vient d'un calcul sur la traînée que génère la R.S.20. On va sans doute changer cela pour la rendre plus homogène. » Cela paraît nécessaire car en effet, quinze jours plus tôt, sur le tortueux circuit de Catalogne, la Renault était totalement inefficace.

 

Treizième et quatorzième sur la grille, les Ferrari sont aussi treizième et quatorzième à l'arrivée. Charles Leclerc et Sebastian Vettel ont seulement interverti leurs positions. Il faut sans doute remonter quarante ans en arrière, jusqu'à la saison 1980, pour se souvenir d'une Ferrari aussi peu compétitive. « Nous sommes déçus et en colère, comme doivent l'être nos fans, et ils ont de quoi », admet Mattia Binotto, qui néanmoins refuse toute dramatisation: « Pour autant, je pense que ce serait une erreur de parler de crise. C'est sans aucun doute un très mauvais résultat, mais nous savions que cela arriverait dès les essais de pré-saison. Et puis l'évolution des voitures a été gelée, nous n'avons donc pas pu développer la SF-1000 comme nous le souhaitions. Nous endossons tous cette responsabilité. Moi, bien sûr, en tant que directeur de l'équipe, mais tout le monde aussi à Maranello. Nous sommes tous dans le même bateau, et même s'il traverse une tempête, nous restons unis. Il y a de l'amertume et de la frustration, mais pas de tension. » Au-delà de cette langue de bois, on ne voit pas comment la Scuderia s'épargnera une énième révolution de palais après cette saison désastreuse.

 

Enfin, les « fans » décernent le titre honorifique de « pilote du jour » à Pierre Gasly, auteur d'un très beau dépassement sur Sergio Pérez au pied du raidillon. Toutefois le Rouennais n'est pas très satisfait de son après-midi, car l'entrée en lice de la Safety Car a ruiné sa stratégie fondée sur un très long premier relais en pneus durs. « La voiture de sécurité m'a coûté vingt secondes », estime-t-il. « Sans son intervention, j'avais les moyens de terminer cinquième. J'ai dû rester en piste mais c'était dur d'être rapide avec les pneus durs. Avec les médiums, lors de mon deuxième relais, j'ai pu remonter et puis, franchement, je me suis bien amusé ! » Nul doute que Gasly a conduit en pensant à son ami disparu Anthoine Hubert et qu'il dédie à sa mémoire sa superbe course.

Tony