Transferts: la grille 2019 se complète
Sauber confirme l'engagement d'Antonio Giovinazzi aux côtés de Kimi Räikkönen pour la saison 2019. Âgé de 25 ans, le Tarentin ne sera pas un vrai néophyte puisqu'il a déjà disputé deux Grands Prix pour l'écurie suisse début 2017, en remplacement de Pascal Wehrlein. Protégé par Ferrari (bien qu'il ne soit pas membre de son académie), Giovinazzi complète ainsi le programme de « vassalisation » de Sauber par la Scuderia, via Alfa Romeo. En outre, il sera le premier pilote italien à disputer une saison complète de Formule 1 depuis 2011. Giovinazzi remplace Marcus Ericsson qui ne sera donc pas parvenu à sauver son volant, en dépit de ses liens avec les actionnaires de Sauber. Le Suédois demeurera néanmoins à Hinwil avec la sinécure de troisième pilote.
Haas F1 Team gardera pour sa part le même duo Kevin Magnussen - Romain Grosjean en 2019. Si la prolongation du Danois, rapide et régulier, ne faisait pas de doute, il n'en allait pas de même pour le Franco-Suisse. Grosjean a en effet vécu une première demi-saison chaotique, mais il semble avoir retrouvé depuis une certaine stabilité psychologique. Ses nombreux accidents en début d'année avaient fait craindre une « rechute » pour celui que l'on surnommait à ses débuts en F1 le « fêlé du premier tour ». Son ingénieur de course et ami Ayao Komatsu, qui travaillait déjà avec lui à cette époque, affirme que les deux contextes ne sont pas comparables: « 2018 ne ressemble pas à 2012. Romain était alors face à Kimi Räikkönen, qui était clairement le n°1 chez Lotus. La situation avec lui n'était pas facile non plus. Mais ici, chez Haas, il n'y a pas de pilote n°1, tous deux sont traités à égalité. C'est un environnement différent, où la politique n'interfère pas. Il n'a pas besoin de s'inquiéter de cela. Donc en théorie, ça devrait être plus facile pour lui de gérer cette pression. Bref, je pense qu'il a franchi un cap depuis Hockenheim. » Depuis l'été, Grosjean a ainsi emmagasiné 27 points, un total qui aurait pu être plus élevé sans sa disqualification à Monza. « Malgré les rumeurs, il ne s'est pas laissé décontenancer. Il est vraiment calme, il ne se met pas de pression. Même après un mauvais vendredi, il ne panique aucunement », conclut Komatsu.
Enfin, Toro Rosso annonce le retour dans ses rangs de Daniil Kvyat pour la saison prochaine. Ce sera le troisième passage du pilote russe à Faenza après 2014 et 2016-2017 ! Bien sûr, il sait qu'il ne doit cette faveur qu'au déficit de jeunes pilotes auquel fait face la filière Red Bull... Brendon Hartley pourrait conserver son baquet, mais là encore, faute d'alternative. Red Bull a sans doute songé un temps à promouvoir le jeune Britannique Daniel Ticktum, étoile montante de la F3, mais cela n'est plus d'actualité. Après avoir un temps dominé le championnat d'Europe de la discipline, celui-ci est dorénavant semé par Mick Schumacher, le fils de Michael. Pour justifier cet échec, Ticktum sous-entend que Schumacher Junior tricherait... Christian Horner le réprimande sévèrement pour cette puérilité rédhibitoire lorsque l'on prétend à une place en Formule 1. D'autant plus qu'il est bien connu que Red Bull ne soutient toujours que des pilotes faisant preuve d'une maturité d'esprit extraordinaire...
Le blues de Bottas
C'est quelque peu désabusé que Valtteri Bottas pose ses bagages sur les bords de la mer Noire. Il y a un an et demi, le Finlandais a remporté sa première victoire sur ce circuit de Sotchi. Deux autres allaient suivre en 2017, en Autriche et à Abou Dhabi. Depuis, plus rien. Alors que Lewis Hamilton a déjà engrangé sept trophées en 2018, Bottas court après son premier succès de l'année. Certes, il aurait dû gagner à Bakou sans une crevaison qui l'a contraint à l'abandon à quelques tours de l'arrivée. Mais la malchance n'explique pas tout. « Ce sera toujours dur de battre Lewis », confie-t-il au site Motorsport.com. « Et il est sur une bonne série actuellement. Il se bat pour le titre et ce n'est plus mon cas. Je veux encore réaliser ce que je peux au championnat, je pense que terminer troisième est possible, ce sera mon objectif. » Il se livre donc à un duel de prestige pour la médaille de bronze contre son compatriote Kimi Räikkönen pendant que leurs équipiers respectifs, les « deux grands », Lewis Hamilton et Sebastian Vettel, luttent pour la couronne.
Voilà un sort cruel pour Bottas qui est devenu par rapport à Hamilton ce que n'avait jamais été son prédécesseur Nico Rosberg: un numéro deux. Le Scandinave ne comprend pas comment l'Anglais parvient à tirer le plein potentiel de la W09. « L'équipe veut que je signe des bons résultats, mais c'est sûr que s'il empoche le titre, après ce sera un peu différent... », lâche-t-il, dépité. Comme s'il avouait lui-même que pour gagner il faut qu'un Hamilton rassasié lui cède la première place. Bottas doit se reprendre, car cet état d'esprit pourrait l'empêcher de conserver son baquet au-delà de 2019. Hasard ou non, Toto Wolff révèle à demi-mot en Russie qu'il a sérieusement songé à choisir Esteban Ocon pour conduire la deuxième Flèche d'Argent l'an prochain.
Présentation de l'épreuve
Mercedes aborde cette épreuve sereinement puisqu'elle est invaincue sur ce circuit de Sotchi depuis son apparition au championnat en 2014. Lewis Hamilton convoite une soixante-dixième victoire en Grand Prix qui l'assurerait quasiment du titre mondial, aux dépens de Sebastian Vettel. Certaines portions de ce circuit reçoivent un nouveau tarmac, notamment sur une partie de la grille de départ, ce qui est critiqué par les pilotes qui craignent des variations d'adhérence préjudiciables selon leur emplacement.
Ce ne sont pas moins de quatre réservistes qui participent aux essais libres du vendredi matin: Antonio Giovinazzi (Sauber), Lando Norris (McLaren), Nicholas Latifi (Racing Point) et un néophyte, le Russe Artem Markelov qui pilote pour Renault. Actuellement troisième du championnat de Formule 2, après avoir fini second l'an dernier, Markelov est en lice pour un volant de titulaire chez Williams en 2019. Il pourrait alors rejoindre son compatriote Sergey Sirotkin. Tous deux sont fils de milliardaires...
Bien que finalisée, la vente de Force India au consortium mené par Lawrence Stroll suscite encore la controverse. Le milliardaire russe Dmitry Mazepin (encore un...), dont le fils Nikita conduit en GP3, conteste cette tractation et dépose plainte contre les administrateurs judiciaires qui l'ont organisée. Mazepin affirme que sa société Uralkali (une entreprise agroalimentaire) avait déposé une offre de rachat significativement supérieure à celle de Racing Point, et aurait dû donc l'emporter. Il s'estime lésé et réclame des dommages et intérêts. Bien évidemment, les administrateurs - Geoff Rowley et Jason Baker de FRP Advisory LLP - se défendent avec vigueur et indiquent espérer que ce litige se résoudra à l'amiable.
Une fois de plus, on assiste à une prise de bec entre Red Bull et Renault. L'écurie au taureau abandonne en effet la « spécification C » introduite par son motoriste à Monza. Selon Max Verstappen, ce moteur ne supportera pas les conditions atmosphériques particulières, en raison de l'altitude, des futures épreuves de Mexico et Interlagos. Les Red Bull retrouvent donc la « spécification B » à Sotchi, quitte à encaisser au passage les pénalités d'usage. Cyril Abiteboul ne prend pas ces arguments au sérieux et tance Verstappen: « Je crois qu'aucun moteur ne fonctionne parfaitement bien à haute altitude. Mais l'augmentation de puissance que nous avons constatée aurait été la même sur un circuit comme Mexico. Alors non, je ne suis pas d'accord avec ces propos et, de manière générale, je crois que Max devrait se concentrer sur sa voiture. » Verstappen ne tarde pas à répliquer au directeur de Renault Sport: « Cet homme est juste frustré ! » s'exclame-t-il. « Je suis simplement très franc. J'ai expliqué clairement pourquoi nous avons dû revenir à la « Spec B ». Le nouveau turbo ne tiendra pas au Mexique et au Brésil. Si nous voulions courir avec lui, il est certain que nous ne terminerions pas. Abiteboul ne supporte pas que je sois trop réaliste et trop direct. J'exige beaucoup du matériel, mais je suis ici pour gagner, pas pour être septième comme les pilotes de sa propre équipe... »
Honda apporte de nouvelles pièces sur son groupe propulseur, principalement au niveau du moteur thermique. Masashi Yamamoto, le directeur sportif de la firme japonaise, admet que ces évolutions servent en fait déjà à préparer la saison 2019. Toro Rosso revient à l'ancien modèle à partir de samedi afin qu'Honda puisse analyser les données emmagasinées. Tout cela vaut à Gasly et Hartley des places de pénalité. Parmi les autres modifications techniques introduites, Ferrari arbore un nouvel aileron avant dont les subtilités sont inspirées par Red Bull. De son côté, Mercedes copie Ferrari en introduisant un second montant à son aileron arrière.
Essais et qualifications
Vettel obtient le meilleur chrono de la première session libre, mais déchante ensuite rapidement car les Mercedes dominent les séances suivantes. Les Ferrari dégradent trop vite leurs pneumatiques et semblent même moins véloces que les Red Bull.
Samedi après-midi, Bottas décroche sa deuxième pole position de l'année (1'31''387''') devant Hamilton qui commet une erreur dans son dernier tour lancé. Les Ferrari (Vettel 3ème, Räikkönen 4ème) occupent la seconde ligne mais rendent plus d'une demi-seconde aux Mercedes. Néanmoins, les deux pilotes rouges affirment que la SF71-H peut encore prétendre à la victoire. Les autres pilotes qui atteignent la Q3 ne sont pas très heureux, car cela va les contraindre à s'élancer en pneus hyper-tendres à la durée de vie limitée. Chez Haas-Ferrari, Magnussen décroche une belle cinquième place. Grosjean (9ème) ne parvient pas à bien faire chauffer ses gommes. Les Force India-Mercedes (Ocon 6ème, Pérez 8ème) visent de gros points. La Sauber-Ferrari se montre ici très performante: pour la première fois de l'année, Leclerc (7ème) et Ericsson (10ème) atteignent tous deux la Q3. Ce sont les meilleures qualifications de l'écurie suisse depuis 2013 !
Les Renault (Sainz 11ème, Hülkenberg 12ème) ne roulent pas en Q2 afin de pouvoir partir avec les pneus de leur choix. Les Williams-Mercedes sont toujours lentes et instables. Sirotkin (13ème) et Stroll (14ème), éliminés dès la première manche, surnagent grâce aux malheurs des concurrents énumérés ci-après. Les McLaren-Renault sont absolument inefficaces sur ce tracé. Vandoorne signe l'avant-dernier chrono, mais il se hisse au 15ème rang grâce aux pénalités de ses concurrents... bien qu'il soit lui-même puni de cinq places pour changement de boîte ! Alonso (16ème) est aussi éliminé en Q1 et encaisse de toute façon une pénalité pour changement de groupe propulseur. Les Toro Rosso-Honda (Gasly 17ème, Hartley 20ème) sont comme attendu lourdement sanctionnées. Enfin, les deux Red Bull sont envoyées en fond de grille à cause de leur retour à l'ancien V6 Renault. Ricciardo (18ème) précède Verstappen (19ème) qui reçoit en sus deux autres sanctions: la première pour changement de boîte de vitesses, la seconde pour ne pas avoir respecté un drapeau jaune.
Le Grand Prix
Cette étape russe est à nouveau un succès, avec de nombreux spectateurs au rendez-vous pour admirer les bolides et encourager le régional de l'étape Sergey Sirotkin. Le président Vladimir Poutine arrivera sur le circuit en fin de course, accueilli par Ross Brawn et Bernie Ecclestone, qui porte désormais la barbe !
Peu avant le coup d'envoi, un rayon de soleil chasse de gros nuages noirs qui semblaient annoncer la pluie. Les Mercedes, Ferrari, Williams et McLaren partent en pneus ultra-tendres, les Haas, Force India, Sauber ainsi que la Toro Rosso d'Hartley en hyper-tendres, alors les Renault, les Red Bull et Gasly sélectionnent les tendres.
Départ: Bottas prend un très bon envol, de même que Vettel qui se porte à la hauteur d'Hamilton dans la première courbe. Mais à l'accélération l'Anglais parvient à semer l'Allemand. Suivent Räikkönen, Magnussen et Leclerc. Gasly a un contact avec Ricciardo, alors que Sirotkin touche Sainz à l'arrière.
1er tour: Plusieurs pilotes roulent sur l'échappatoire au virage n°4. A cet endroit, Gasly perd l'usage de ses freins avant et effectue un tête-à-queue. Il se relance bon dernier. Bottas mène devant Hamilton, Vettel, Räikkönen, Magnussen, Leclerc, Ocon, Pérez, Grosjean et Ericsson. Verstappen a pris un départ canon et pointe déjà au treizième rang.
2e: Bottas compte une seconde de marge sur Hamilton. Leclerc déborde Magnussen par l'extérieur dans la grande courbe qui contourne la Place des Médailles. Verstappen dépasse les Renault d'Hülkenberg et Sainz. Hartley chausse les pneus tendres.
3e: Verstappen dépasse Ericsson puis prend l'ascendant sur Grosjean. Ricciardo remonte lui en quatorzième position, mais il manque d'appui sur son train avant après avoir quelque peu endommagé son aileron contre Gasly.
4e: Bottas devance Hamilton d'une seconde et demie. Vettel évolue à trois secondes. Verstappen se défait de Pérez. Surpris par une pédale de frein trop longue, Hartley exécute à son tour une figure au virage n°2. Gasly effectue également un second tête-à-queue.
5e: Verstappen dépasse Ocon au virage n°13. Ricciardo passe devant les deux Renault. Alonso prend des pneus jaunes. Le stand Toro Rosso rappelle Gasly et Hartley. Tous deux quittent l'épreuve par mesure de précaution. Il s'avérera que leur liquide de frein a surchauffé.
6e: L'intervalle entre les Mercedes n'évolue pas. Les Ferrari leur rendent quelques dixièmes à chaque passage. Verstappen dépasse Magnussen et se retrouve déjà sixième !
7e: Bottas est premier devant Hamilton (1.3s.), Vettel (3.8s.), Räikkönen (6.3s.), Leclerc (19.6s.), Verstappen (20.1s.), Magnussen (23.6s.), Ocon (24.6s.), Pérez (26s.), Grosjean (29.4s.), Ericsson (30s.) et Ricciardo (30.3s.).
8e: Verstappen dépasse Leclerc au bout de la première pleine charge. Le Hollandais est remonté en huit tours de la 19ème à la 5ème place, et qui plus est avec des pneus jaunes ! Ocon est aux trousses de Magnussen. Ricciardo passe Ericsson, puis Grosjean. Ce dernier stoppe ensuite chez Haas pour prendre les enveloppes tendres.
9e: Magnussen louvoie devant Ocon au premier freinage. Le Danois rejoint ensuite les stands pour chausser les pneus jaunes.
10e: Les écarts sont stables en tête de la course. Leclerc et Ocon prennent les pneus les plus durs.
11e: Bottas devance Hamilton (1.3s.), Vettel (3s.), Räikkönen (7s.), Verstappen (19s.), Pérez (34s.), Ricciardo (35.5s.), Hülkenberg (41s.) et Sainz (46s.). Changement de pneus pour Stroll et Sirotkin.
12e: Bottas pénètre dans l'allée des stands et prend des Pirelli jaunes (2.9s.). Il reprend la piste derrière Verstappen. Pérez, Ericsson et Vandoorne changent aussi de pneus.
13e: Hamilton est aux commandes du Grand Prix, trois secondes devant Vettel. Celui-ci rejoint son stand en fin de tour.
14e: Vettel s'équipe en pneus tendres (2.8s.) puis retrouve le circuit entre Bottas et Ricciardo.
15e: Hamilton s'arrête pour prendre à son tour les pneus tendres (2.5s.). Vettel donne tout ce qu'il peut pour repartir devant son rival et y parvient pour une demi-seconde !
16e: Räikkönen est désormais premier. Hamilton recolle aussitôt à Vettel et actionne son DRS dans la première accélération. Mais l'Allemand zigzague devant l'Anglais en se déportant d'abord vers la droite, puis vers la gauche au freinage. Surpris, Hamilton freine fort pour éviter un contact. Néanmoins il ne baisse pas les bras: il plonge à l'intérieur au virage n°4 et laisse sur place l'impétueux Vettel.
17e: Verstappen est très à l'aise avec ses pneus et reprend une demi-seconde à Räikkönen à chaque passage. Hamilton laisse une seconde entre sa Mercedes et la Ferrari de Vettel. La manœuvre de ce dernier au tour précédent est examinée par les commissaires sportifs.
18e: Räikkönen s'empare de pneus tendres (2.4s.) et ressort cinquième. Magnussen déborde Sainz, non sans le serrer contre les bordures. A la peine avec ses pneus usés, le Madrilène laisse aussi passer Ocon et Pérez.
20e: Verstappen mène devant Bottas (2.9s.), Hamilton (4.4s.), Vettel (6.6s.), Räikkönen (16s.), Ricciardo (20.7s.), Hülkenberg (35.6s.), Leclerc (45.4s.), Magnussen (55.4s.), Ocon (56.4s.), Pérez (57.6s.) et Sainz (1m.). Le collège des commissaires décide de ne pas sanctionner Vettel pour sa manœuvre de défense virile.
21e: Pérez estime que le rythme d'Ocon n'est pas assez élevé. Comme les pilotes Racing Point n'ont plus le droit de se battre, il demande à la murette si son équipier voudrait bien le laisser passer pour lui permettre d'aller chercher Magnussen...
22e: Bottas grappille quelques dixièmes sur Verstappen. Deux secondes les séparent. Surtout, Hamilton se rapproche de son équipier et se place dans son sillage. Ocon met en vain la pression sur Magnussen.
23e: Les deux Mercedes sont dans la même seconde. Vettel se rapproche un petit peu.
25e: Toto Wolff demande par radio à Bottas de laisser passer Hamilton. Le Finlandais s'exécute en ralentissant considérablement au virage n°13. Ainsi se joue le sort de la course. Grosjean et Ericsson dépassent Sainz.
26e: Racing Point autorise Pérez à doubler Ocon pour qu'il pourchasse Magnussen. Le Mexicain a dix tours pour réussir, sinon il devra rendre sa position.
27e: Verstappen est premier devant Hamilton (3.3s.), Bottas (5.2s.), Vettel (6.3s.), Räikkönen (14.2s.), Ricciardo (23.5s.), Hülkenberg (46.7s.), Leclerc (55.3s.), Magnussen (1m. 07s.), Pérez (1m. 08s.), Ocon (1m. 10s.), Grosjean (1m. 19s.) et Ericsson (1m. 20s.).
29e: Les gommes de Verstappen tiennent toujours le coup. Le Néerlandais devance Hamilton de deux secondes.
31e: Verstappen possède trois secondes de marge sur Hamilton qui attend patiemment que celui-ci daigne changer d'enveloppes pour s'emparer de la tête du Grand Prix..
32e: Verstappen précède Hamilton (3s.), Bottas (5.2s.), Vettel (6.6s.), Räikkönen (13.5s.), Ricciardo (26.5s.), Hülkenberg (56s.), Leclerc (1m. 03s.), Magnussen (1m. 14s.), Pérez (1m. 15s.) et Ocon (1m. 17s.). Sainz chausse les pneus ultra-tendres.
34e: Hamilton rencontre un peu de bullage sur ses pneus arrière, mais il n'est pas seul dans ce cas. Quoiqu'il en soit, l'étonnant Verstappen accroît son avance au commandement ! Pérez menace Magnussen sans parvenir à le doubler.
35e: Changement de gommes pour Hülkenberg qui tombe au onzième rang, soit hors des points. La stratégie décalée de Renault n'a pas fonctionné.
37e: Hamilton revient à deux secondes de Verstappen dont les pneus commencent enfin à s'altérer. Pérez n'est pas parvenu à doubler Magnussen. Il rend donc la neuvième place à Ocon. Ericsson observe un deuxième changement de gommes.
39e: Hamilton fait la jonction avec Verstappen. Vettel roule en 1'37''116''' et tente de garder le contact avec Bottas. Ricciardo fait halte chez Red Bull pour prendre les pneus ultra-tendres et changer son aileron avant, endommagé au départ. L'Australien demeure sixième.
40e: Verstappen devance Hamilton (1.3s.), Bottas (3.6s.), Vettel (5.7s.), Räikkönen (12.2s.), Ricciardo (1m. 05s.), Leclerc (1m. 13s.), Magnussen (1m. 26s.), Ocon (1m. 28s.), Pérez (1m. 31s.) et Hülkenberg (1m. 36s.).
41e: Verstappen et Hamilton se tiennent dans la même seconde. Tous deux arrivent sur Hülkenberg.
42e: Hamilton tente de faire l'intérieur à Verstappen au premier virage. Le pilote Red Bull lui claque la porte au nez. L'Anglais se laisse ensuite décrocher par prudence.
43e: Verstappen change enfin de pneumatiques. Il prend les Pirelli violets (2.4s.) pour finir l'épreuve en cinquième position. Hamilton roule dorénavant vers la victoire.
45e: Hamilton précède Bottas (2.2s.), Vettel (4s.), Räikkönen (10.7s.), Verstappen (24s.), Ricciardo (1m. 04s.), Leclerc (1m. 19s.), Magnussen (1m. 32s.), Ocon (1m. 34s.), Pérez (-1t.), Hülkenberg (-1t.) et Grosjean (-1t.).
46e: Hamilton abaisse le record du tour (1'36''185'''). Grosjean prend la onzième position à Hülkenberg dont la Renault a déjà fusillé les pneus.
48e: Hamilton jouit de deux secondes et demie d'avance sur Bottas. Vettel s'accroche aux Flèches d'Argent et roule à seulement quatre secondes.
49e: Vettel poursuite toujours Bottas. Emporté par sa fougue, et un peu gêné par l'attardé Magnussen, il fait un écart et emprunte les bordures en asphalte pour revenir en piste.
50e: Bottas conclut le meilleur chrono de l'épreuve (1'35''861'''). Il bat Hamilton (1'35''916''') et Vettel (1'35''990''').
51e: Hamilton est premier devant Bottas (2.2s.), Vettel (6.4s.), Räikkönen (14.5s.), Verstappen (29.7s.), Ricciardo (1m. 16s.), Leclerc (1m. 33s.), Magnussen (-1t.), Ocon (-1t.) et Pérez (-1t.).
53ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte sa troisième victoire de rang, la soixante-dixième de sa carrière. Bottas termine deuxième et offre à Mercedes son troisième doublé de la saison. Suivent les Ferrari de Vettel et Räikkönen, et les Red Bull de Verstappen et Ricciardo. Leclerc décroche une belle septième place. Huitième, Magnussen aura résisté toute la course à ses poursuivants Ocon et Pérez. Viennent ensuite Grosjean, Hülkenberg, Ericsson, Alonso, Stroll, Vandoorne, Sainz et Sirotkin.
Après la course
Cette épreuve très ennuyeuse restera marquée par la consigne passée à Valtteri Bottas qui a donc offert la victoire à Lewis Hamilton. Toto Wolff assume complètement cette décision, prise selon lui dans l'intérêt de l'équipe: « Il faut toujours considérer le championnat avant tout. Si Lewis le perd pour cinq points, un abandon ou un accident, alors je serais le plus grand idiot du monde, car j'aurais donné la priorité à un résultat pour Valtteri plutôt que le championnat pour Lewis. Quelqu'un doit parfois jouer le rôle du méchant. Et aujourd'hui, c'était moi. Je devais choisir entre être le méchant du jour et l'idiot à Abu Dhabi. Mon cœur de sportif dit non à cette décision. Ma raison, oui. » Les deux pilotes Mercedes laissent néanmoins transparaître une certaine gêne et font échange d'amabilités. Lewis Hamilton déclare être prêt à rendre à l'occasion cette victoire à Valtteri Bottas, lequel affirme comprendre les raisons de son sacrifice ! En somme, tout le monde est content. Bottas peut même se consoler en voyant qu'il prend la troisième place du classement des conducteurs à Kimi Räikkönen.
Sebastian Vettel lui-même cautionne la stratégie des Mercedes. De toute évidence, il a d'autres soucis en tête. Il concède maintenant cinquante points à Hamilton à cinq manches du terme de la saison. Ses chances de titre sont donc très réduites. Si la Ferrari s'est mieux comportée le dimanche que la veille, elle est tout simplement dépassée par la Mercedes. Vettel opte pour la méthode Coué. « Nous devons continuer à attaquer et à tout donner, qui sait ce qui peut se passer dans les prochaines courses ? », soupire-t-il.
Le grand animateur de l'épreuve aura été Max Verstappen, leader pendant vingt-quatre tours tout en partant depuis la dernière ligne ! Le jeune Hollandais a délivré une des meilleures prestations de sa jeune carrière le jour de son anniversaire (il a 21 ans). Sans la règle du changement de pneus obligatoire, il aurait peut-être pu, qui sait, rallier l'arrivée avec ses pneus jaunes et empocher la victoire. « J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à regarder la course que moi à la disputer ! » lance-t-il aux journalistes, faraud.
Tony