Malaise chez Ferrari
Ferrari prend-elle trop de risques dans le développement de sa SF70 afin de vaincre Mercedes ? Les défaillances des unités puissances constatées en Malaisie le laissent penser. En Italie, les journalistes et les tifosi s'inquiètent de la faible fiabilité des bolides rouges. Le président Sergio Marchionne exprime son mécontentement et menace - encore une fois - de couper des têtes. Le directeur technique Mattia Binotto s'efforce néanmoins de lever les doutes en affirmant que les causes des pannes ont été décelées et que son staff veille à ce que cela ne se reproduise plus. « Un collecteur situé entre le compresseur et les cylindres du moteur a lâché », explique-t-il. « C'est le problème que nous avons eu avec Sebastian en qualifications et Kimi en course. C'était inattendu. C'est une panne que nous n'avions jamais rencontré cette saison, que ce soit au banc d'essai ou en piste. Aujourd'hui, nous envisageons quelque chose qui était déjà prévu: il s'agit de renforcer notre département qualité. C'est aussi simple que cela. » Aucun bouleversement structurel ne serait donc à l'ordre du jour. Reste à faire la part entre l'information et la langue de bois...
Sebastian Vettel refuse quant à lui de mettre la pression sur son équipe et l'assure de sa pleine confiance. Kimi Räikkönen est quant à plus sceptique, s'interrogeant sur l'origine de ces pannes « bizarres » qui affectent les voitures.
Présentation de l'épreuve
Williams va prochainement évaluer Paul di Resta et Robert Kubica, les deux candidats les plus sérieux au remplacement de Felipe Massa qui devrait - enfin ! - prendre sa retraite à l'issue de cette saison. Pascal Wehrlein lorgne aussi vers ce baquet, mais ses espoirs sont minces car Martini, le commanditaire de Williams, souhaite qu'un pilote de plus de vingt-cinq ans soit aligné pour des raisons d'image. Les publicitaires jugent en effet que passé cet âge, un consommateur d'alcool boit raisonnablement...
Renault officialise la future arrivée de Marcin Budkowski, l'ancien chef du département technique de FIA, au poste de directeur exécutif du Renault Sport F1 Team. L'ingénieur polonais, ancien aérodynamicien chez Prost GP, Ferrari et McLaren, devrait prendre ses fonctions en avril 2018. Renault désire en effet apaiser ses rivaux qui se sont offusqués du démarchage de l'homme qui connaîtrait toutes leurs avancées technologiques. La période d'inactivité forcée de trois mois leur semblait beaucoup trop courte, c'est pourquoi Renault accepte de reporter son installation au printemps prochain. « Nous avons toujours précisé que nous ne voulions pas être agressifs », explique Cyril Abiteboul. « D'un point de vue contractuel, Budkowski pourrait être disponible dès janvier prochain, mais nous avons eu des discussions constructives avec la FIA. Je crois que nous sommes proches de trouver un accord pour une date de commencement qui mettrait tout le monde à l'aise. »
Jolyon Palmer annonce lui-même samedi soir que ce Grand Prix sera son dernier chez Renault. Carlos Sainz Jr. le remplacera à partir du GP des États-Unis et libère ainsi un baquet chez Toro Rosso. Celui-ci reviendra à Daniil Kvyat qui aura ainsi la possibilité d'achever sa saison et peut-être de convaincre ses patrons de le conserver l'an prochain. Quant à Pierre Gasly, il est également confirmé pour la fin de l'année et pour la saison 2018, mais pourrait manquer l'étape d'Austin, car il doit disputer ce week-end là les deux dernières manches du championnat de Super Formula à Suzuka. L'affaire est entre les mains de Honda, le futur partenaire de Toro Rosso, car Gasly court au Japon sous les couleurs du Team Mugen, l'équipe semi-officielle du constructeur nippon.
Honda dispute pour la dernière fois le Grand Prix du Japon en collaboration avec McLaren. Et le motoriste japonais déçoit une nouvelle fois son partenaire: la « spécification 4 » de son groupe propulseur, annoncée pour ce rendez-vous de Suzuka, n'est finalement pas prête. Cependant, tout le monde a noté le net regain de compétitivité de la MCL32 à Sepang, circuit pourtant réputé exigeant pour les groupes propulseurs. L'intense travail de développement mené avec Ilmor commencerait-il à porter ses fruits ? « Si Honda gagne avec Toro Rosso en 2018 et que nous n'y arrivons pas avec Renault, on aura l'air malin ! » plaisante Zak Brown.
Pendant ce temps-là, à Jerez de la Frontera, Charles Leclerc remporte la première épreuve de Formule 2 et s'adjuge ainsi le titre mondial de la discipline. A seulement 20 ans le Monégasque du team Prema poursuit son ascension météorique. L'an passé, il a déjà accroché à son palmarès le championnat de GP3. Selon toute vraisemblance, un volant lui est promis l'an prochain chez Sauber-Ferrari. Il pourrait faire équipe avec Antonio Giovinazzi, l'autre protégé de la Scuderia.
Essais et qualifications
Les pénalités pour changements de composants pleuvent de nouveau. Sont concernés Sainz (-20 places, changements de turbo, de moteur et de MGU-H), Palmer (-20, moteur à combustion interne, MGU-H et turbo) et Alonso (-35, nouveau groupe propulseur suite à une fuite hydraulique).
Les essais du vendredi sont perturbés par la pluie mais montrent tout de même des Mercedes en net regain de forme, impression confirmée samedi matin sur piste sèche.
Hamilton est sans rival samedi après-midi et réalise sans peine sa dixième pole position de la saison (1'27''319'''). Bottas le suit sur la feuille des temps, mais il ne partira que sixième à cause d'un changement de boîte de vitesses. Vettel (2ème) ne se ménage pas mais concède quatre dixièmes à Hamilton. Räikkönen (11ème) sort de la route lors de la troisième séance libre et doit remplacer sa boîte, d'où une pénalité de cinq places. Les Red Bull (Ricciardo 3ème, Verstappen 4ème) rendent plus d'une seconde au poleman, mais auront d'autres réglages pour la course. Le duel des équipiers se poursuit chez Force India. Ocon (5ème) parvient à devancer Pérez (7ème). Massa (8ème) se satisfait du rythme de sa Williams. En revanche Stroll (15ème), éliminé en Q1, se plaint d'avoir été bouchonné par Pérez.
Alonso parvient à atteindre la Q3 avec sa McLaren, preuve des progrès du groupe propulseur Honda, mais il partira dernier du fait de ses pénalités. Vandoorne (9ème) signe initialement le onzième chrono. Les Renault de Hülkenberg (11ème) et de Palmer (18ème suite à la sanction précitée) stagnent dans le ventre mou malgré une adhérence correcte. Grosjean (13ème) détruit sa Haas contre les glissières dans les Esses lors de la seconde manche des qualifications et occasionne ainsi un drapeau rouge. Magnussen (12ème) précède son équipier. Les Toro Rosso-Renault ne sont pas à la fête. Gasly (14ème) est piégé en Q2 par l'interruption. Déjà pénalisé, Sainz (19ème) est victime vendredi d'un gros carton dans les Esses. Les Sauber sont toujours très instables. Ericsson et Wehrlein sont derniers sur la feuille des temps, mais partiront respectivement seizième et dix-septième grâce aux reculs de leurs concurrents.
Le Grand Prix
Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous ce dimanche 8 octobre 2017. La plupart des coureurs part en pneus super-tendres. Bottas, Räikkönen, Hülkenberg, Palmer, Sainz, Wehrlein et Ericsson sont munis de gommes tendres.
Comme à Singapour, un vent de panique souffle sur la grille autour des Ferrari. Cette fois, c'est la voiture de Vettel qui inspire de l'inquiétude. Un problème de bougie d'allumage est détecté par les mécaniciens qui font tout pour le résoudre, mais le temps leur manque. L'Allemand doit s'élancer avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Les ingénieurs tentent de remédier le problème à distance en modifiant le mode du moteur durant le tour de formation.
Départ: Hamilton patine un peu au feu vert mais demeure devant Vettel et Verstappen. Ocon part très bien et surprend Ricciardo. Räikkönen se frotte à Vandoorne qui chute en queue de peloton.
1er tour: Sainz perd la maîtrise de sa Toro Rosso à la sortie du premier Esse. Il part en tête-à-queue et s'échoue contre la glissière de sécurité. Verstappen fait l'intérieur à Vettel dans l'épingle. A Spoon, Hülkenberg pousse Räikkönen vers la bordure. Le Finlandais roule sur la poussière avant de revenir en piste. Hamilton mène devant Verstappen, Vettel, Ocon, Ricciardo, Bottas, Pérez, Massa, Hülkenberg et Magnussen. Räikkönen est quinzième.
2e: Vettel est à la peine. Ocon, Ricciardo et Bottas le doublent devant les stands. Au même instant, Ricciardo attaque Ocon qui se défend en le tassant contre le mur. Cette belle bagarre est interrompue par la voiture de sécurité qui intervient pour évacuer la Toro Rosso de Sainz. Wehrlein effectue deux passages successifs aux stands pour se débarrasser des pneus rouges qui ne conviennent pas à sa Sauber.
3e: Les commissaires ont ôté la monoplace accidentée. Bernd Mayländer va bientôt libérer la meute.
4e: Le drapeau vert est agité. Hamilton garde les commandes de la course. Son rival Vettel est en revanche au ralenti. Il tripote son volant mais rien n'y fait: son groupe propulseur refuse de lui donner de la puissance. Räikkönen se défait de Gasly et de Palmer. Suite à un heurt avec Magnussen, Stroll est victime d'une crevaison. Il rentre à son garage pour changer ses roues.
5e: Räikkönen dépasse successivement Grosjean et Magnussen. Vettel est rappelé à son stand pour renoncer. Le championnat du monde 2017 vient probablement de connaître son dénouement.
6e: Hamilton mène devant Verstappen (1.2s.), Ocon (4.7s.), Ricciardo (5.6s.), Bottas (6.5s.), Pérez (7.9s.), Massa (9.2s.), Hülkenberg (10.7s.), Räikkönen (11.7s.), Magnussen (13.4s.) et Grosjean (14s.).
7e: Ocon parvient à garde Ricciardo à distance. Räikkönen a désormais Hülkenberg en ligne de mire.
8e: Räikkönen prend la huitième position à Hülkenberg. Ericsson escalade un trottoir au premier Degner, tire droit et heurte le mur de vieux pneus.
9e: Charlie Whiting lance la « voiture de sécurité virtuelle » : tous les pilotes sont tenus de décélérer pendant que les préposés évacuent la Sauber d'un Ericsson tout penaud.
10e: La Sauber a disparu, Whiting relance la compétition. Hamilton reprend sa marche en avant devant Verstappen. Ricciardo et Bottas menacent franchement Ocon. Vandoorne fait changer ses pneus.
11e: Ricciardo actionne son aileron arrière mobile pour doubler Ocon au premier virage.
12e: Trois secondes séparent Hamilton et Verstappen. Bottas déborde Ocon dans la première courbe. Räikkönen est aux trousses de Massa.
14e: Räikkönen prend l'avantage sur Massa. Le voici septième. Sa prochaine cible est Pérez.
15e: Hamilton précède Verstappen (4.1s.), Ricciardo (11.3s.), Bottas (14.4s.), Ocon (17.8s.), Pérez (19.7s.), Räikkönen (22s.), Massa (25.3s.), Hülkenberg (26.5s.), Magnussen (29.4s.) et Grosjean (30.8s.).
17e: Hamilton gagne quelques dixièmes à chaque passage sur Verstappen.
18e: Räikkönen fait la jonction avec Pérez. Massa arrive aux stands pour mettre les pneus tendres.
20e: L'intervalle entre Hamilton et Verstappen se chiffre à cinq secondes. Räikkönen déboîte Pérez par l'extérieur de la première courbe. Changement de pneus pour Magnussen.
21e: Ocon passe par les stands. Il redémarre derrière Alonso dont il se défait en fin de boucle. Hamilton précède Verstappen (5.5s.), Ricciardo (13s.), Bottas (17s.), Räikkönen (26.5s.), Pérez (29s.) et Hülkenberg (35s.).
22e: Verstappen arrive chez Red Bull pour s'alimenter en pneus tendres (2.3s.). Il retrouve le circuit un cheveu devant Räikkönen. Pérez le suit dans les stands.
23e: Hamilton chausse les gommes jaunes (2.3s.) et reprend sa route en troisième position. Ricciardo est leader devant Bottas. Ocon bute sur Palmer pendant que Pérez se débarrasse d'Alonso.
24e: Quatre secondes séparent Ricciardo et Bottas. Arrêt pneus pour Grosjean. Ocon vient non sans mal à bout de Palmer.
25e: Hülkenberg glisse au second Degner, met les quatre roues dans le sable et frôle la barrière. Il en est quitte pour de la peur. Pérez double Palmer dans la principale ligne droite. Troisième arrêt pour Wehrlein.
26e: Ricciardo observe son changement de gommes (3.1s.) et tombe au cinquième rang, derrière Räikkönen. Bottas est en tête. Arrêt d'Alonso.
27e: Bottas compte une seconde de marge sur son équipier, lequel voit Verstappen grossir dans ses rétroviseurs.
28e: Bottas ouvre la voie à Hamilton afin de contenir Verstappen. Voici une belle consigne d'équipe, mais c'est de bonne guerre... Räikkönen arrive aux stands pour mettre des pneus super-tendres. Il réussit son pari de repartir devant les Force India.
30e: Hamilton s'échappe facilement devant Bottas et, partant, devant Verstappen qui trépigne derrière le Scandinave. Finalement celui-ci pénètre dans la voie des stands.
31e: Bottas troque ses Pirelli rouges contre des jaunes et rejoint la piste au quatrième rang. Räikkönen se rapproche de Hülkenberg qui n'a toujours pas changé ses pneus, à l'instar de son collègue Palmer.
32e: Hamilton est premier devant Verstappen (3s.), Ricciardo (12.8s.), Bottas (22.6s.), Hülkenberg (34.3s.), Räikkönen (35s.), Ocon (41s.), Pérez (42.5s.), Palmer (52.1s.), Massa (53.7s.), Magnussen (54.4s.) et Grosjean (55.4s.).
33e: Pour la seconde fois cet après-midi, Räikkönen passe devant Hülkenberg.
35e: L'écart entre Hamilton et Verstappen descend à deux secondes et demie. Pérez roule dans la boîte de son équipier Ocon, mais il respecte la consigne d'Otmar Szafnauer: plus de bagarre en piste quand de gros points sont en jeu. Vandoorne change pour la seconde fois de gommes.
36e: Magnussen, Grosjean et Gasly forment un train menaçant derrière Massa qui voit ses gommes se dégrader trop rapidement. Second arrêt pour Stroll.
37e: Les Force India sont dans les roues de Hülkenberg dont les pneus sont à la toile. Palmer est pour sa part rejoint par le quatuor Massa - Magnussen - Grosjean - Gasly. Mais Renault mijote un dernier relais agressif pour ses pilotes.
38e: Hülkenberg arrive chez Renault pour chausser les gommes super-tendres. Il repart entre Grosjean et Gasly.
39e: Hamilton compte deux secondes et demie d'avance sur Verstappen. Bottas comble patiemment son retard sur Ricciardo.
40e: Hülkenberg dépasse Gasly qui bloque ses roues au freinage de la grande épingle et fusille ainsi ses pneus. Le jeune Français repasse ainsi aux stands en fin de tour. Il y croise Palmer qui s'alimente en Pirelli rouges.
41e: L'aileron arrière mobile de Hülkenberg se bloque, plan ouvert. L'Allemand regagne son garage. Ses mécaniciens tapent du poing sur l'aile, retirent du carbone... L'ingénieur de piste décide d'arrêter le massacre. Hülkenberg abandonne.
42e: Magnussen se blottit derrière Massa et lance l'assaut dans la première courbe. Il se jette à l'intérieur et pousse sans ménagement le Brésilien vers la gauche. Leurs roues s'entrechoquent. Massa part au large et doit aussi laisser filer Grosjean.
43e: Hamilton mène devant Verstappen (2.6s.), Ricciardo (13s.), Bottas (18.5s.), Räikkönen (37s.), Ocon (57.5s.), Pérez (59s.), Magnussen (1m. 20s.), Grosjean (1m. 21s.), Massa (1m. 24s) et Alonso (1m. 28s.).
45e: Hamilton semble avoir la course en main. En revanche, Bottas se défoule et remonte rapidement sur Ricciardo.
47e: Stroll aborde le premier S lorsque son pneu avant-droit se désagrège. Le jeune Canadien sort dans les graviers, puis revient en piste et se range sur le bas-côté. La procédure de « voiture de sécurité virtuelle » est derechef enclenchée pour permettre de sécuriser les lieux.
48e: Les pilotes décélèrent pendant que les commissaires retirent la Williams de Stroll au moyen d'une grue.
49e: Hamilton devance Verstappen (2.5s.), Ricciardo (13.7s.), Bottas (15s.), Räikkönen (38s.), Ocon (1m. 06s.), Pérez (1m. 08s.), Magnussen (1m. 27s.), Grosjean (1m. 28s.), Massa (1m. 33s.) et Alonso (1m. 34s.).
50e: La course reprend ses droits. Cependant, Hamilton s'aperçoit que ses pneus arrière ont perdu beaucoup de température durant la neutralisation. La Mercedes sous-vire et Verstappen en profite pour lui recoller. Bottas achève le meilleur tour de la course (1'33''144''') et revient à un peu plus d'une seconde de Ricciardo.
51e: Verstappen est à moins d'une seconde de Hamilton, Tous deux fondent sur Massa et Alonso, en bagarre pour le point de la dixième place.
52e: Alonso s'écarte tardivement devant les deux leaders. Verstappen est dans la roue d'Hamilton. Il compte porter l'estocade dans l'ultime boucle. Bottas roule à une seconde pleine de Ricciardo et ne peut donc pas actionner le DRS.
53ème et dernier tour: Hamilton déborde Massa aux abords du premier virage. Le Brésilien gêne ensuite Verstappen dans les Esses, ruinant ainsi ses espoirs de victoire. Lorsqu'il ouvre la voie à la Red Bull, la Mercedes s'est envolée.
Lewis Hamilton remporte sa huitième victoire en 2017 devant les Red Bull de Verstappen et de Ricciardo. Bottas finit quatrième, Räikkönen cinquième. Ocon s'adjuge la sixième position devant son équipier Pérez. Suivent les deux Haas-Ferrari de Magnussen et de Grosjean. Massa conserve la dixième place. Alonso, Palmer, Gasly, Vandoorne et Wehrlein sont aussi à l'arrivée du Grand Prix.
Après la course: voie impériale pour Hamilton
Cette nouvelle victoire de Lewis Hamilton, conjuguée à l'abandon de Sebastian Vettel, dégage la route du Britannique vers un quatrième titre mondial. Mais celui-ci tient à demeurer prudent: « Ce n'était pas une balade aujourd'hui, j'ai dû me battre pour gagner. A la fin, lors de la Virtual Safety Car, mes pneus ont perdu beaucoup de température et ce n'était pas facile de les réveiller. J'ai été pris dans le trafic, j'ai perdu énormément de temps et Verstappen était très gros dans mes rétroviseurs. C'était très serré dans les derniers tours, mais j'ai pu rester devant. Cela m'aurait plu de me battre avec Sebastian aujourd'hui, mais il a été très malchanceux. Le chemin reste long, il y a encore cent points à prendre. Je vais me concentrer et j'espère rester ce niveau. »
L'abandon de Sebastian Vettel ruine probablement ses chances de devenir champion cette année. L'Allemand et Ferrari refusent certes de s'avouer vaincus. « Évidemment, maintenant la situation se complique, admet Vettel, mais j'ai dit à nos gars de rentrer chez eux et de se reposer un peu parce que la semaine a été dure, avec beaucoup de travail. Ensuite, nous reviendrons avec un package encore meilleur pour être performants dans les quatre dernières courses... et on verra. » Il n'empêche qu'avec cinquante-neuf points d'avance sur son rival, Hamilton peut être titré dès le Grand Prix des États-Unis... Pis encore: treize longueurs seulement séparent Bottas de Vettel qui n'est même pas certain de garder sa seconde place au classement général.
Enfin, les Red Bull ont confirmé ici leur excellente prestation de Sepang. Bien que Max Verstappen estime qu'il n'aurait pas pu doubler Hamilton, il ne termine cependant qu'à une seconde de celui-ci. Daniel Ricciardo grimpe lui sur son neuvième podium en 2017, performance inédite pour lui. Pour la première fois depuis 2012, trois équipes, Mercedes, Ferrari et Red Bull, sont en mesure de jouer la victoire à la régulière, ce qui anime la compétition et promet une fin de saison palpitante.
Tony