Yves Giraud-Cabantous fait partie des pilotes français qui ont participé au premier Grand Prix du championnat du monde de F1.
Yves, dont la seconde partie de son nom (Cabantous) est le nom d'un médecin avec lequel sa mère s'est remariée, a comme rêve d'enfant de devenir chef d'orchestre, et par ailleurs est un bon musicien. Puis il découvre le monde automobile, d'abord en tant que mécanicien pour la firme Salmson qui brille en compétition grâce au pilote Robert Benoist. En 1924, Yves reçoit comme cadeau de Noël une voiture avec laquelle il commence sa carrière en mars 1925 dans une course de côte près d'Argenteuil. Salmson lui offre un volant et il remporte de nombreuses épreuves jusqu'à la fin des années 20, avec comme points d'orgue de cette période sa victoire au Grand Prix des Frontières en 1927 et lors du Bol d'Or en 1930, avec sa propre voiture.
Dans les années 30, il court en voitures de sport, et réussit à terminer deuxième lors des 24 heures du Mans en 1938 sur une Delahaye avec Gaston Serraud, à deux tours du vainqueur. Il est engagé par l'écurie France en 1939, mais la guerre éclate le premier septembre.
Il faut attendre la fin du second conflit mondial et la reprise des courses automobiles en 1946 pour qu'Yves puisse courir de nouveau. Il dispute des épreuves de Formule 1, d'abord avec une Delahaye, puis avec Talbot Lago, et remporte en 1947 trois victoires, sur les circuits de Chimay, Montlhéry et à San Remo, tout en terminant fréquemment sur le podium. Il y ajoute en 1948 une nouvelle victoire lors du Grand Prix de Paris, disputé à Montlhéry. En 1949, il est engagé par les automobiles Talbot-Darracq et termine deuxième à Montlhéry avec Georges Grignard, à deux minutes de Philippe Etancelin. L'année suivante, le championnat du monde de F1 est créé, les Talbot Lago font partie de l'aventure.
Yves dispute donc sur le circuit de Silverstone, au volant d'une Talbot T26C-DA, le premier Grand Prix de l'histoire. Derrière les Alfa Romeo très dominatrices, Yves termine à une très bonne quatrième position. Les voitures bleues font plutôt bonne figure face aux italiennes, et Yves réussit à se qualifier cinquième lors du Grand Prix de France. La saison suivante, l'écurie officielle Talbot se retire, mais les voitures sont toujours utilisées par quelques pilotes qui les engagent à titre privé. Ce que fait Yves, qui termine en cinquième position l'épreuve belge à Spa-Francorchamps. Il dispute également des épreuves de Formule 2 avec HWM, terminant cinquième aux Sables d'Olonne. En 1952, la réglementation change en faveur des F2, Yves dispute le Grand Prix de France avec HWM, et monte sur le podium à Albi. En 1953, il dispute deux Grands Prix de F1, ce seront les derniers de sa carrière. Il termine également second des 12 heures de Reims avec Louis Rosier. Yves dispute quelques petites épreuves jusqu'en 1957, année durant laquelle il prend sa retraite de pilote.
Julien