Yannick ne pouvait être que pilote... En effet, il est né au Beausset, là même où sera construit quelques années après sa naissance le circuit Paul Ricard. Dès lors, Yannick n'aura de cesse de devenir pilote.
Il débute par le moto-cross en 76, mais une vilaine blessure l'oblige à abandonner 3 ans plus tard. Il se tourne alors naturellement vers la monoplace. Manquant d'argent pour financer lui-même sa carrière, il participe en 1980 au concours « Marlboro cherche son pilote ». Il y échouera tout comme en 1981. Mais il finit par l'emporter en 1982, et se voit offrir une monoplace pour participer à la prochaine saison de Formule Renault. Il y débute de manière remarquable en remportant la 3ème place du championnat 83.
L'année suivante, il ne laisse à personne le soin de remporter le championnat avec pas moins de 7 victoires. C'est alors qu'Hugues de Chaunac lui permet de rejoindre son team Oreca pour la prochaine saison de F3. Avec Pierre-Henri Raphanel comme coéquipier il rafle tout, trustant les deux premières places du championnat. Malheureusement, Yannick est devancé par PHR. Mais en 1986, fort de son expérience, Yannick écrase la concurrence (dont un certain Jean Alesi) en remportant six des onze courses et bien entendu le titre national.
1987 sera une année décisive pour Dalmas. Tout d'abord, il commence l'année en F3000 (après une course fin 86), toujours au sein du Team Oreca. Il y signera 1 pôle position et 2 victoires, dont une magnifique à Jarama où il avait pourtant signé sa plus mauvaise position sur la grille (14ème).
Gérard Larrousse lui donne alors l'opportunité de débuter en F1 sur la seconde Lola LC que l'écurie engage spécialement pour la fin de saison. Pour Yannick, les débuts sont hallucinants, trois GP, trois qualifications et une superbe 5ème place au GP d'Australie (il ne marquera malheureusement pas les points car il n'a pas participé à l'intégralité de la saison). Mais Yannick a au moins gagné la droit de participer à l'intégralité de la saison 1988, toujours chez Larrousse.
Aux côtés de Philippe Alliot, Dalmas ne brille guère. Il est en effet atteint d'une légionellose qui sera diagnostiquée très tard dans la saison alors qu'il en souffre depuis le début de l'année. Du coup, malade, il sera remplacé pour les deux derniers GP. Il sera néanmoins reconduit chez Larrousse pour la saison 1989. Mais le début de saison sera catastrophique pour le jeune espoir français. En six tentatives, il ne parviendra à se qualifier qu'une seule fois, avant d'être limogé par Gérard Larrousse qui le remplace par Eric Bernard.
Hugues de Chaunac, le vieil ami de Yannick, est devenu le Team Manager d'AGS et propose à Dalmas de remplacer J.Winkelhock. Il accepte mais se retrouve obligé de passer par la difficile épreuve des Pré-qualifications. Cette épreuve lui sera fatale, puisqu'il échouera 9 fois en 9 tentatives...
Malgré cela, Yannick est confirmé pour 1990, avec à ses côtés le fringuant Gabriele Tarquini. Cette année ne sera guère mieux que la précédente... voir même pire ! Alors que Yannick, malade, sera contraint de déclarer forfait pour le GP de San Marin, il ne parviendra pas à sortir des pré-qualifications à 5 reprises, des qualifications à 5 reprises également. Du coup, il ne pris part qu'à 5 GP dans toute la saison. Trois seront sanctionnés par un abandon, une fois 17ème et une fois 9ème. Cette 9ème place acquise de haute lutte sur le difficile circuit de Jerez pourrait paraître anodine, mais en fait, elle permettait à AGS de prendre la 13ème place du championnat des constructeurs et ainsi éviter les pré-qualifications pour la première partie de la saison 1991.
Mais cette saison 91, Yannick ne la fera pas en F1. Convaincu qu'il ne conservera pas sa place pour 91 (c'est Johansson qui l'aura), il ne résiste pas longtemps aux yeux doux que lui fait Peugeot pour courir sur la 905 en Endurance.
Le varois, associé à Rosberg, brille dès sa première saison en remportant 2 manches du championnat du monde des Sports Protos. Il sera associé à Derek Warwick pour 1992 et la paire d'anciens pilotes de F1 va offrir à Sochaux le titre de Champion du monde pilotes & constructeurs. Yannick et Derek s'imposeront à Silverstone, à Suzuka et surtout aux 24H du Mans (associés à Mark Blundell). La faillite du Championnat Sports oblige Peugeot à ne faire courir ses 905 qu'au Mans. En cette année 93, Yannick (associé à T.Fabi et T.Boutsen) finira 2ème du Mans derrière l'autre Peugeot officielle. Dalmas se rabat donc sur le championnat de France de Tourisme durant lesquels il signera trois victoires en 2 ans. Mais Yannick se distinguera surtout par sa seconde victoire au Mans, associé à H.Haywood et M.Baldi, sur Porsche 962.
C'est alors que la F1 réapparaît cette même année 1994 sous la forme d'un appel de Larrousse, acculé à s'offrir des pilotes payants, qui lui propose l'une de ses deux LH94, en Italie et au Portugal. Dalmas n'y reste pas davantage (Abandon et 14ème).
En 1995, il intègre le Team Joest et cours en DTM. Il remporte cette année là sa troisième victoire au Mans au volant d'une Mc Laren F1 GTR avec (Sekiya et Lehto). En 1996, il court, toujours au sein de la même écurie, le championnat ITC. Le championnat FIA GT lui fournit un cadre en 1997 et 1998 sur une Porsche du Roock Racing mais son haut-fait est une victoire aux 12 heures de Sebring 1997 avec une Ferrari 333SP.
Libéré par Porsche qui arrête son engagement en FIA GT en 1999, Dalmas est vite récupéré par BMW qui l'aligne en ALMS conjointement à Joachim Winkelhock et Pierluigi Martini. Le trio l'emporte aux 24 heures du Mans dont c'est la quatrième victoire de Dalmas, un grand spécialiste manceau qu'on s'arrache. Ce que fait Hugues de Chaunac, son vieux complice des années 80, qui lui propose en l'an 2000 et en 2001 sa structure d'ORECA pour tenter de gagner une nouvelle fois au Mans ; peine perdue, ainsi qu'en 2002 où il n'est que septième à cette course au volant d'une Audi R8.
Yannick aura ainsi fait, tout au long de sa carrière, de son immense talent, que seule la F1 n'aura pas reconnu. Le jeune varois est devenu un GRAND du sport automobile, malgré une carrière dans la plus belle des disciplines qui doit lui laisser quelques regrets.
Alex Mondin