Le passage de jeune pilote ouest-allemand en Formule 1 n'aura été ni long, ni bien remarquable. A sa décharge il convient de dire que Volker a hérité de la seconde Rial, ce qui, de la part de l'écurie, relevait plus du fantasme que du possible. En effet, la petite structure de Schmitt avait suffisamment de mal avec une monoplace, il était donc bien utopique d'en engager une seconde.
Néanmoins, Weidler n'est pas arrivé par hasard en Formule 1. Passant par la traditionnelle filière du karting, il débarque en 1980 en Formule Ford. Deux ans plus tard, il est sacré champion d'Europe et d'Allemagne dans cette discipline. En 1983, il entame une progression constante en F3 germanique. Pour sa première saison, il finit 3e du championnat, finissant 2nd en 84, remportant finalement le titre de champion de R.F.A. en 1985. Suivant la logique, on retrouve Volker en F3000 la saison suivante. Mais c'est à ce stade que sa carrière subit un coup d'arrêt. Faute d'un matériel performant, il se morfond en fond de classement, et préfère se tourner, à mi-saison, vers les courses d'Endurance. Au volant d'une Porsche 962C du Kremer Racing, Volker réussit quelques belles performances, notamment une seconde place aux 1000Kms de Jerez 1987, en compagnie de Kris Nissen. En 1988, il décide de revenir en monoplace, toujours en F3000, mais, hormis une 4e place à Birmingham, la saison est bien fade.
Cela n'empêche pas Rial de confier le second baquet à Volker, tout heureux d'arriver au sommet alors que sa carrière était au plus bas... Mais le chemin sera bien difficile pour lui, car il devra affronter la redoutable épreuve des pré-qualifications. Au Brésil, la voiture N°39 ne finit que 8e, à cause de très nombreux problèmes affectant aussi bien le moteur que le châssis. A Saint Marin, il ne finit que 13e, totalement largué. Jusqu'à la mi-saison, il n'aura jamais l'occasion de se mettre en valeur. Tout juste finira-t-il 7e des pré-qualifications en France. Néanmoins, dans l'intervalle, Volker trouvera matière à se réjouir en terminant 12e des 24H du Mans, sur une Mazda à moteur rotatif.
La seconde partie de la saison s'annonce meilleure car, grâce aux points marqués par Danner, les deux Rial sont exemptées des pré-qualifications. Cela tombe bien pour Volker, car il arrive sur un circuit qu'il connaît bien : Hockenheim. Mais il n'y eut pas de miracle. Les deux voitures bleues finissent aux deux dernières places. Seule satisfaction pour Weidler : il finit à 3 millièmes de seconde de son coéquipier. Malheureusement, en Hongrie, la prochaine épreuve, Volker est de nouveau dernier, à plus d'une seconde de son coéquipier. C'est là, la fin de l'aventure de Volker en Formule 1. Mécontent de sa voiture, il parle de jeter l'éponge. Ca tombe bien, son patron, l'irascible Schmitt, ne veut plus de lui.
Se retrouvant sans volant, Weidler parvient à intégrer le team Mazda pour les 24H du Mans. Les 21 & 22 juin 1991, Volker va faire équipe avec Gachot et Herbert. Néanmoins, on ne donne que peu de chances à la sympathique voiture bariolée, coincée comme outsider dans le duel de géant entre Jaguar et Mercedes. Pourtant, 24H plus tard, la surprise fut de taille : la Mazda à moteur rotatif n°55 venait de l'emporter, devançant de 2 tours la première Jaguar. Ce sera le plus grand moment de gloire de Volker ; une large compensation à sa mauvaise aventure en F1, une revanche. Dans le même temps, Volker participe au championnat de Formula Nippon dans lequel il prend une belle 3e place. L'année suivante, il prend une nouvelle jolie 4e place au Mans, tout en finissant également 4e du championnat japonais.
Malheureusement, quelques temps plus tard, on diagnostiquera un problème cardiaque chez Volker. Cela le contraint d'abandonner le sport automobile, et de retourner vivre en Allemagne, s'occupant désormais de l'entreprise familiale.
Alex Mondin