En Formule 1, Stéphane Sarrazin était très souvent dans l'ombre, en tant que pilote-essayeur. Pourtant, il avait les atouts pour briller.
Stéphane avait un père qui écumait les spéciales de rallyes. Une passion est née, celle du pilotage automobile, qui débute par le karting. Il y dispute cinq saisons, qui sont ponctuées par l'obtention de deux titres nationaux. Il passe aux monoplaces et après quelques années difficiles, Stéphane parvient à courir en 1997 en Formule 3 avec l'écurie LD Autosport. Il remporte trois courses et termine vice-champion français de F3. Il passe ensuite en F3000 en 1998 chez Apomatox, équipe liée à Prost GP, et étonne en remportant la victoire lors de sa première participation à Oschersleben. Il termine également à la deuxième place en Hongrie.
Engagé par l'écurie Prost en tant que pilote-essayeur, Stéphane participe à son unique Grand Prix en remplaçant, pour l'écurie Minardi, Luca Badoer au Brésil. Qualifié en dix-huitième position, il remonte jusqu'à la onzième place en course, mais doit abandonner vers la moitié de l'épreuve. Stéphane court également en F3000, termine troisième à Hockenheim et remporte une nouvelle victoire en Hongrie. Il termine la saison à la quatrième place du championnat. Il court d'autres courses de F3000 en 2000 et 2001 avec l'écurie junior Prost, terminant troisième à Monaco en 2001. A la fin de la saison, l'écurie est mise en liquidation judiciaire et Stéphane perd son volant. Au cours de cette même saison 2001, Stéphane fait ses débuts en rallye au volant d'une Mitsubishi au rallye du Var, qu'il remporte à la surprise générale.
En même temps, l'écurie Toyota s'apprête en 2002 à faire son entrée dans le grand cirque de la F1, Stéphane est alors engagé comme pilote-essayeur officiel. La même année, lors des 24 heures du Mans, il se classe deuxième sur la grille de départ avec la Dallara du team Oreca, au milieu des Audi R8 habituellement dominatrices dans cette épreuve. En 2003, Stéphane abandonne la F1 pour le championnat World Series by Nissan. Dans une compétition dominée par son compatriote Franck Montagny, il remporte la deuxième manche à Monza pour l'équipe Racing Engineering. Il dispute encore les 24 heures du Mans pour Pescarolo Sport et termine l'épreuve au huitième rang. En 2004, il remporte le défi Subaru FFSA et devient pilote de rallye. Et pour sa première saison, il remporte le titre français ! Il participe épisodiquement au championnat du monde, le WRC, et décroche une quatrième place au rallye de Catalogne.
Pour la saison 2005, Sarrazin obtient un contrat chez Prodrive afin de disputer huit manches en WRC sur Subaru. Il ne rentre que deux fois dans les points, en Allemagne et en Corse, ce qui est légèrement décevant. Comme d'habitude, Stéphane ne limite pas sa saison à une seule discipline. Il fait ainsi son retour en Endurance pour l'équipe Aston Martin, et finit neuvième des 24 heures du Mans, deuxième de la catégorie GT1.
En 2006, Stéphane mène de front Championnat du monde des rallyes avec Subaru et American Le Mans Series avec Aston Martin. Son programme en WRC est toutefois très restreint, avec quatre épreuves seulement, et d'ailleurs à l'issue de cette saison, Stéphane abandonne le rallye. En Endurance par contre, il finit deuxième de l'ALMS avec trois victoires. Aux 24 heures du Mans, associé à Pedro Lamy et Stéphane Ortelli, il mène longtemps l'épreuve en catégorie GT1 avant que des pépins mécaniques ne le fasse rétrograder dans le classement. Il finit dixième au général, quatrième en GT1.
En 2007, Sarrazin quitte Aston Martin pour Peugeot qui fait son retour en Endurance dans la catégorie LMP1, avec une voiture à moteur Diesel: la 908. En Le Mans Séries, avec Pedro Lamy comme équipier, il remporte les 1000 kilomètres de Valence, de Spa et du Nürburgring, ce qui lui permet de s'adjuger le titre en catégorie LMP1. Au Mans, associé à Lamy et Sébastien Bourdais, il part en pôoe position, mais échoue à la deuxième place derrière l'intouchable Audi R10.
Pour 2008, le duo Lamy-Sarrazin tente de conserver son titre en Le Mans Series. L'équipage remporte les 1000 Km de Monza et du Nürburgring, mais connaît aussi des soucis techniques au cours de la saison. Au final, ils finissent quatrième du championnat. Aux 24 heures du Mans, Sarrazin est associé à Lamy et à Alexander Wurz. Son équipage apparaît comme l'un des favoris de l'épreuve puisqu'il signe la pole position, la deuxième consécutive pour Sarrazin. Hélas cette épreuve est bien décevante pour le Français, qui termine à une piètre cinquième place après avoir rencontré de nombreux problèmes mécaniques.
En 2009, Stéphane Sarrazin entame sa troisième saison avec Peugeot. Au début de l'année, il dispute le Rallye de Monte-Carlo et finit troisième au volant d'une Peugeot 207. Il court ensuite les 12 heures de Sebring associé à Franck Montagny et Sébastien Bourdais, et termine deuxième derrière l'Audi victorieuse de Capello, McNish et Kristensen. Au Mans, avec la même équipe, il signe sa troisième pole consécutive, qu'il espère enfin concrétiser. Et Peugeot remporte effectivement les 24 heures, mais avec l'équipage Gené-Brabham-Wurz... Les trois Français se contentent de la deuxième place.
Pour 2010, Sarrazin poursuit son éternelle quête de victoire au Mans avec la marque sochalienne. Auparavant, il obtient une quatrième place au Rallye de Monte-Carlo. Aux 24 heures, il compose un équipage tricolore avec Nicolas Minassian et Franck Montagny. Profitant des ennuis des autres 908, sa voiture se retrouve en tête après seize heures de course. Sa première victoire semble proche quand l'impensable survient: une casse spectaculaire du moteur Peugeot ... Audi en est quitte pour un nouveau succès, et Sarrazin pour un énième échec.
Julien / Tony