Si on devait parler des espoirs déçus et des talents oubliés de la formule 1, nul doute que le nom de Stefano Modena jaillirait très vite.
Stefano est l'un des plus brillants talents de la Formule 3 italienne. Il domine sans conteste la saison 1986, avec en point d'orgue une victoire à Monaco, devant les grands noms de la Formule 1. En 1987, c'est à l'échelon supérieur, en F3000, que Stefano fait l'étalage de son talent, remportant la victoire dès sa première course, et en arrachant deux autres au cours de l'année.
Ayant remporté le titre en F3000, il est donc logique pour lui d'arriver dans la catégorie reine du sport automobile, la Formule 1, et ce, dès la fin de cette saison 1987, lors du Grand Prix d'Australie, où il remplace Riccardo Patrese chez Brabham.
Un Grand Prix et un abandon (à cause d'une crampe à la jambe) plus tard, Stefano entame sa première saison complète avec Eurobrun, l'écurie de Walter Brun, tout juste débutante. Malheureusement, la voiture se révèle être lourde et pataude, si bien que Stefano et son équipier Oscar Larrauri luttent plus pour la qualification que pour les places d'honneurs, et le bilan se révèlera être vierge de tout point.
Pour 1989, Stefano rejoint Brabham, qui lui avait donné sa toute première chance, deux ans plus tôt. Et cette fois, l'essai est plutôt fructueux, avec de multiples coups d'éclats, et un magnifique podium à Monaco, circuit le plus délicat de l'année.
Si la saison 1990 est encourageante, c'est en 1991 que Stefano va réaliser sa plus belle saison, après avoir rejoint les rangs de Tyrrell-Honda. Il amène le lourd V10 japonais sur la première ligne à Monaco (ponctuée malheureusement d'une casse à mi-course), ainsi que sur la seconde marche du podium au Canada, après l'abandon surprise de Mansell.
Il quitte l'écurie de l'oncle Ken à la fin de la saison, pour une autre écurie anglaise, celle d'Eddie Jordan. Malheureusement pour Eddie comme pour Stefano, la saison 1992 est autrement plus difficile que la saison 1991, et le pilote italien parvient à marquer un point que lors du Grand Prix d'Australie, dernière épreuve de la saison, et également dernier Grand Prix de Formule 1 pour lui.
Stefano quitte le monde de la F1, pour celui du super tourisme, où il aura bien plus d'occasions de démontrer le talent dont on le savait capable.
Guillaume