Arturo Merzario a vu son talent pour le pilotage s'exprimer bien plus souvent en voitures de sport qu'en Formule 1, où il tenta même de créer sa propre écurie.
Né à Civenna, Arturo commence à piloter à la fin des années 60 dans des courses de côtes et en GT avec l'équipe FIAT-Abarth. Sa première grande course, celle qui donne un bon élan à sa carrière, a lieu en 1969 sur le circuit du Mugello où il remporte une magnifique victoire devant les principaux pilotes italiens de l'époque. Il n'en faut pas plus pour la Scuderia Ferrari pour décider de signer avec Arturo un contrat de trois ans. Une troisième place lors des 24 heures de Daytona semble annoncer une belle saison, mais des ennuis mécaniques en fin de saison l'empêchent de triompher.
En 1971, il remporte sa première victoire avec la Scuderia, lors de la Coppa di Shell disputée sur le circuit d'Imola. Il en profite pour faire ses premiers pas en Formule 2, sur une Tecno de l'équipe IRIS, malheureusement, quand il arrive à passer les qualifications, c'est pour terminer avec tellement de retard qu'il n'est pas classé. Mais dès l'année suivante, les choses s'arrangent pour le petit Art qui remporte les 24 heures de Spa-Francorchamps avec Redman, et enchaîne dans la foulée une victoire à la Targa Florio avec Munari. Puis en fin d'année, il ajoute un succès aux 9 heures du Rand, en Afrique du Sud, en compagnie du pilote helvète Regazzoni. L'équipe Ferrari remporte ainsi le championnat du monde de voitures de sport.
La saison 1972 est également l'année de son premier départ en Grand Prix de F1 pour le pilote italien, sur Ferrari. Dès sa première participation en Grande-Bretagne, il termine en sixième position et devient le 53ème pilote à rentrer dans les points pour son premier Grand Prix. L'année suivante, la Scuderia est en petite forme en Formule 1, mais Arturo se donne à fond, et cela paye à deux reprises, au Brésil et en Afrique du Sud, où il termine au pied du podium. En Italie, qualifié septième, il est bien parti pour marquer des points, avant qu'un accident ne ruine sa suspension. En voitures de sport, aucune victoire à rajouter à son palmarès, mais des places d'honneur, dont une seconde place aux 24 heures du Mans, à six tours de la Matra-Simca de Pescarolo et Larrousse.
Pour la saison 1974, les baquets des voitures au cheval cabré sont déjà réservés, Arturo doit donc poursuivre sa carrière chez Franck Williams et son équipe d'alors, Iso-Marlboro. La saison commence magnifiquement, il termine sur son unique podium lors de la course du président Medici, qui ne comptait pas pour le championnat. A Kyalami, il se qualifie en troisième position, mais un mauvais départ l'oblige à se contenter d'une sixième place et d'un seul point. Puis à Monza, il se classe quatrième de la course. Mais hormis ces beaux résultats, le reste n'est qu'abandons. En voitures de sport, il signe chez Autodelta, et remporte les 1000 km de Monza.
En 1975, il remet ça avec l'équipe qui s'appelle désormais Williams, mais les débuts sont très décevants, il ne termine que la course inaugurale de la saison, mais avec neuf tours de retard, et n'est pas classé. A la mi-saison, il délaisse la F1 pour concentrer ses efforts en voitures de sport avec l'équipe de Willi Kauhsen. Le bilan est sans appel : quatre victoires, à Dijon, Monza, Enna-Pergusa et sur le Nürburgring. Ajoutons à cela une deuxième place au Mugello, à Spa-Francorchamps, sur l'Österreichring et à Watkins Glen, et l'on obtient la couronne mondiale pour le constructeur Alfa Romeo. Il dispute le Grand Prix d'Italie avec Copersucar, et se classe onzième.
L'année 1976 se court sur March en F1, avant de revenir chez Williams pour pallier le départ de Jacky Ickx. Il ne réalise aucun exploit avec les monoplaces qui lui sont confiées, manquant de fiabilité et de performance pure. Il utilise sa propre March pour courir épisodiquement en 1977, là encore sans succès. Mais en voitures de sport, c'est une nouvelle saison fructueuse qui s'offre à lui, avec quatre victoires pour le crédit d'Autodelta à Dijon, Enna-Pergusa, Estoril et sur le Paul-Ricard. Le constructeur Alfa Romeo remporte une nouvelle fois la coupe des constructeurs.
En 1978, Arturo décide de concevoir ses propres voitures de Formule 1. La première d'entre elles, la A1 fut la plus performante de toutes, puisqu'elle ne manque les qualifications qu'à huit reprises dans l'année. Il ne termine qu'une seule course, celle disputée sur l'Anderstorp, avec huit tours de retard sur Lauda. L'année suivante, il utilise une version améliorée de l'A1, et dispute deux Grand Prix, avant d'utiliser les modèles A2 et A4, avec lesquels, il ne passe jamais le barrage des qualifications.
En 1980, il s'inscrit en Belgique avec la M1 mais ne pourra jamais l'utiliser. Devant un tel flop, il met un terme à l'équipe, qui se contentera des courses de F2 et de F3. Arturo utilise d'ailleurs la M1 en Formule 2, mais avec de biens piètres résultats. Après quelques courses en 1981, il arrête sa carrière, avant de reprendre le volant en 1995, en voitures de sports prototypes. Il renoue avec la victoire à Vallelunga, Imola et Estoril. Il remporte également la course de Brno en 1997 en ISRS. Le pilote italien poursuivit sa carrière en voitures de sport, puis en GT jusqu'en 2002.
Toujours avec son fameux chapeau Stetson, Arturo Merzario court pour le plaisir en voitures de sport et en karting, mais reste très intéressé à la Formule 1, visitant régulièrement les paddocks.
Julien