Le retour des V10: projet ajourné
Présentation de l'épreuve
Quelques jours à peine après le Grand Prix du Japon, la Formule 1 débarque à Bahreïn pour le quatrième rendez-vous de cette saison 2025. C'est en fait la deuxième fois en quelques semaines qu'elle se retrouve dans le Golfe persique, puisque les essais hivernaux se sont tenus ici-même fin février. Toutefois, les teams ne se fient pas excessivement aux données récoltées, car la température était alors inhabituellement « fraîche » sur l'île de Bahreïn. Quelques gouttes de pluie furent même signalées ! Ce week-end, la chaleur aride sera de nouveau au rendez-vous, même si une grande partie de la compétition se déroulera de nuit. McLaren, qui avait dominé les essais de février, arrive en favorite, ce qui tombe assez bien puisque l'écurie de Woking joue en quelque sorte « à domicile », étant la propriété du fonds souverain du royaume de Bahreïn, Mumtalaket. Par ailleurs, les Papayes n'ont jusqu'ici jamais gagné à Sakhir et il serait temps de combler cette anomalie...
La victoire de Max Verstappen à Suzuka a peut-être marqué un premier tournant dans ce championnat 2025 qui semblait devoir se résumer à un duel entre les deux pilotes McLaren, Lando Norris et Oscar Piastri. Chacun salue l'extraordinaire talent du Néerlandais, capable de tirer la substantifique moelle d'une Red Bull RB21 a priori mal née, toujours affectée de graves problèmes d'équilibre. Verstappen ne s'était jusqu'ici pas trop étendu sur la nature de ceux-ci, et c'est seulement ce week-end que Helmut Marko révèle que son protégé déplore principalement un sous-virage persistant en pleine courbe. Or Verstappen s'accommode bien mieux des monoplaces survireuses, ce qui d'ailleurs explique pourquoi ses Red Bull, taillées pour son style de conduite, convenaient si mal à ses précédents équipiers Sergio Pérez et Liam Lawson. En tout cas, Red Bull s'emploie à réduire ce sous-virage. « Ce n'est pas le seul problème, mais lorsque celui-ci sera résolu, alors Max pourra donner sa pleine mesure », conclut Marko.
Toutefois, le champion en titre n'est pas très optimiste en arrivant à Sakhir et pense que McLaren aura ici l'avantage. « À Suzuka, j'ai gagné parce qu'on ne pouvait pas dépasser et parce que la dégradation des pneus était très faible, explique-t-il. Ici, ce sera un tout autre contexte. Il va faire très chaud et l'asphalte est agressif pour les pneus. D'après ce que nous avons vu cette année, nous ne serons donc pas au mieux. » Ce Grand Prix sera-t-il donc une promenade de santé pour les monoplaces orange ? McLaren évite tout triomphalisme et assure que la supériorité de la MCL39 relève du fantasme. Répondant à Verstappen qui badinait en assurant qu'il « volerait comme un avion dans la McLaren », Lando Norris affirme que son rival et néanmoins ami déchanterait très vite s'il prenait le volant de celle-ci. Quant à Oscar Piastri, il estime que son équipe doit notamment progresser en qualifications: « Nous avons la meilleure voiture du moment, mais nous ne pouvons absolument pas nous permettre de nous relâcher. Il faut être meilleur en qualifications: on a vu à Suzuka que laisser la pole à Verstappen n'était pas sans conséquence. Du reste, notre avantage n'est pas grand. Ce sera une bataille serrée durant toute l'année. »
Un élément de cette bataille sera la traque contre les ailerons flexibles lancée par la FIA. Après un premier tour de vis donné en Chine, de nouvelles normes encore plus restrictives entreront en vigueur à l'occasion du GP d'Espagne. Dans le viseur fédéral se trouve en premier lieu McLaren qui a reconnu devoir réviser sa MCL39 dans cette perspective. Mais une vidéo enregistrée à Suzuka vient alimenter la controverse. Il s'agit de vues permettant de comparer les trains arrière d'une McLaren et d'une Red Bull dans la longue accélération menant au 130R. On y voit que l'aileron de la MCL39 se déforme bien davantage que celui de la RB21. Jos Verstappen se fait un malin plaisir de relayer ces images sur les réseaux sociaux, en sous-entendant que McLaren enfreint toujours les règles. Cependant, la FIA indique n'avoir reçu aucune plainte à ce sujet, et de toute façon la MCL39 a franchi avec succès les tests de conformités subis à Suzuka. Et Zak Brown s'agace de cette « boule puante » lancée contre son équipe, en rappelant que Red Bull ferait bien mieux de se concentrer sur le développement de sa RB21 si elle ne veut pas voir Max Verstappen prendre la poudre d'escampette...
À Suzuka, Carlos Sainz a écopé d'une amende de 10 000 euros pour avoir manqué l'exécution de l'hymne japonais, et ce bien qu'il bénéficiait d'un excellent alibi: il était retenu au petit endroit par quelques désordres digestifs ! Le Madrilène a peu apprécié cette sanction idiote: « Je suis un gentleman, et il est évident que cela ne se fait pas de rater un hymne national. Cependant, je n'avais que cinq secondes de retard. Et de bonnes excuses, certifiées par mon médecin. Pour moi, il est hors de question de payer une amende pour ça ! Mais bon, les m*rdes arrivent [NDLA : « shit happens » en VO] ! » Avec cette dernière phrase, Sainz n'arrange pas son cas: Mohammed Ben Sulayem ne répète-t-il pas qu'il est interdit aux pilotes de jurer en public ? À Sakhir, George Russell, directeur du GPDA, prend la défense de son collègue en rappelant qu'il est parfois difficile aux pilotes de se soulager avant le départ: « On court souvent aux toilettes et elles ne sont pas toujours libres. En outre, nous sommes souvent arrêtés par des journalistes qui veulent nous poser une dernière question. Cela nous fait perdre du temps. Ce n'est donc pas si évident que ça d'aller aux WC ! » Et Russell de conclure en constatant que Sainz a eu là « un bien coûteux caca »...
Les spéculations vont bon train autour du deuxième volant Alpine. Alors que Jack Doohan s'est fait mal au bras gauche dans son terrifiant accident lors des essais du GP du Japon, Franco Colapinto, son remplaçant putatif, a tourné à Monza au volant de l'A523 d'il y a deux ans. Si l'Argentin était officiellement évalué face à Paul Aron, un autre réserviste, chacun pense qu'il s'agit en fait de lui offrir du temps de roulage avant de le mettre dans le baquet à Doohan à court terme. La question serait seulement de savoir quand le pauvre Australien sera viré ! Pour Miami ? Imola ? La corde du couperet est entre les mains de Flavio Briatore, dont beaucoup d'observateurs dénoncent la cruauté: pourquoi avoir titularisé Doohan en ce début de saison pour le « cramer » presque immédiatement ? L'accident de l'Australien à Suzuka peut être mis sur le compte de cette insoutenable pression. Alors que dans son propre bolide le réserviste Ryo Hirakawa avait réalisé de bons chronos en EL1, il a pris le terrible risque de franchir le premier tournant aileron mobile ouvert. Avec le résultat que l'on sait. Ici, à Sakhir, Doohan est très mal à l'aise: il souffre toujours du bras gauche et ne sait pas vraiment ce qu'il fait là puisque, quoi qu'il fasse, son sort paraît scellé...
Mais Flavio Briatore, qui fête ce 12 avril ses 75 ans, a d'autres soucis en tête. Alpine est en effet la seule équipe à ne pas avoir inscrit le moindre point cette saison. Pour changer, le terrible Italien incrimine le moteur Renault: « Selon le circuit, nous perdons trois à quatre dixièmes de seconde rien qu'au niveau du groupe motopropulseur. En ce début de saison, les ingénieurs se démenaient pour combler ce déficit moteur. Mais ces changements de réglages ne fonctionnaient pas, donc j'ai mis le holà. Assez d'expérimentations ! » Les faiblesses du V6 Renault, qui sera mis au placard en fin de saison, sont confirmées par Pierre Gasly: « Les données télémétriques nous montrent clairement que nous perdons du temps dans les lignes droites. À Suzuka, c'était patent, car nous étions très bien dans les Esses. Je ne pouvais même pas pas profiter pleinement du DRS à cause du manque de puissance. Nous exploitons au maximum notre package actuel, mais nous sommes juste un peu trop lents. » Samedi soir, alors que Gasly s'est hissé en quatrième position sur la grille, Briatore donne le coup de pied de l'âne au Losange: « Avec le moteur Mercedes, Pierre serait en première ligne !... »
Luca di Montezemolo est l'invité d'honneur de ce Grand Prix de Bahreïn. L'ancien président de Fiat et de Ferrari, âgé de 77 ans, sera ainsi convié à brandir le drapeau à damier à l'issue du Grand Prix. Comme d'habitude, ce dernier est interrogé sur la situation de sa chère Scuderia, et sans surprise l'amertume prédomine. Montezemolo relève que Ferrari avait commencé la saison en annonçant se battre pour le titre mondial et n'a toujours pas glané le moindre podium. « Je suis triste, car je vois une équipe sans âme, lâche-t-il. Ferrari, c'est la passion, elle n'abandonne jamais. Et je suis aussi un peu en colère, car j'espérais qu'au moins cette année, nous verrions une voiture vraiment compétitive dès le départ. » Montezemolo se garde d'accabler Frédéric Vasseur, mais regrette aussi que ce dernier n'ait pas chercher à recruter le jeune prodige italien Andrea Kimi Antonelli, qui aurait pu ranimer la ferveur des tifosi: « Antonelli est un pilote de premier ordre. Il est rapide et ne fait pas d'erreurs pour sa première année en F1. Je suis vraiment désolé de le voir chez Mercedes. L'aurais-je pris ? À 18 ans, peut-être pas, mais je l'aurais mis chez Sauber pour deux ans. Toto Wolff a su le dénicher et l'élever, comme McLaren l'a fait avec Hamilton. » Justement, Montezemolo doute que ce dernier puisse, à 40 ans, apporter quelque chose à Ferrari, et hélas le début de saison du Britannique ne le fait guère mentir. Ce genre de propos commencent d'ailleurs à agacer le septuple champion du monde, qui dit et répète que passer de Mercedes à Ferrari demande un temps d'adaptation substantiel.
Jackie Stewart est présent à Bahreïn pour promouvoir une vente aux enchères de ses anciens casques en faveur de sa fondation « Race Against Dementia », qui finance la recherche contre la démence sénile, maladie dont souffre son épouse Helen depuis de très longues années. À cette occasion, l'Écossais a souhaité que tous les anciens champions du monde encore en vie dédicacent l'un de ses anciens couvre-chefs... y compris Michael Schumacher, dont on connaît la triste situation depuis son accident de ski. Celui-ci est parvenu à apposer ses initiales « MS », avec l'aide de son épouse Corinna, « C'est merveilleux que Michael ait pu se joindre à nous, à sa façon, pour cette noble cause », déclare Jackie Stewart. Puis, l'ancien champion enfile son casque dédicacé pour prendre le volant de sa Tyrrell 006 avec laquelle il a gagné son dernier titre mondial en 1973. À bientôt 86 ans, Sir Jackie devient ainsi le plus vieux pilote de F1 au monde ! « Ce n'est pas mon idée, mais celle de mes enfants, précise-t-il. La FIA a dû donner son accord. La voiture était merveilleuse. Je n'ai pas oublié pas où se trouve la première ou la cinquième vitesse. Je n'ai pas roulé vite, mais je me suis bien amusé ! »
Après LVMH, la Formule 1 s'associe à un autre partenaire bien connu du grand public, quoique moins attendu dans le paddock: Barilla. Le géant italien des pâtes s'affichera désormais partout sur les circuits de F1, tout en promouvant ses produits auprès des spectateurs via des « Pasta Bars », des activations numériques et diverses ristournes. L'accord est officialisé à Sakhir par Stefano Domenicali et Paolo Barilla, vice-président du groupe familial, et lui-même, rappelons-le, ancien pilote de F1 à la fin des années 1980. « Notre plus grande fierté, c'est de pouvoir offrir à tous les hommes et femmes de la F1, après une compétition intense, une assiette de pâtes bien méritée ! » clame ce dernier.
Ce week-end, pas moins de six « rookies » ont l'occasion de rouler lors des premiers essais libres. Chez Ferrari, Charles Leclerc s'efface provisoirement devant le Suédois Dino Beganovic, membre de l'Académie du Cheval cabré et actuel pilote Hitech en F2. Mercedes confie la W16 de George Russell à son réserviste Frederik Vesti, vice-champion de F2 en 2023. Max Verstappen himself doit céder sa Red Bull à Ayumu Iwasa, le jeune protégé Honda. Chez Aston Martin, l'habitué Felipe Drugovich monte dans le baquet de Fernando Alonso. Williams prête le volant de Carlos Sainz à Luke Browning, déjà aperçu l'an passé à Abou Dhabi. Enfin, Ryo Hirakawa, qui avait roulé avec Alpine à Suzuka, est nommé pilote de réserve par Haas et se retrouve dans la VF-25 d'Oliver Bearman, ce qui accrédite les rumeurs d'une implication grandissante de Toyota dans le team américain.
Sous pression après un très médiocre début de saison, Ferrari apporte dès ce week-end une première évolution à sa SF-25, avec un plancher retravaillé, un nouveau diffuseur et un nouvel aileron arrière. McLaren a retouché ses écopes de frein avant, tandis que Red Bull et Haas présentent de nouvelles ouïes au niveau des capots moteurs pour faciliter le refroidissement. Enfin, Pirelli propose de nouveau pour ce week-end une gamme de pneus durs (C1 - C2 - C3), mais la nature du bitume de Sakhir et la forte chaleur devraient générer bien plus de dégradation qu'à Suzuka huit jours plus tôt.
Essais et qualifications
Vendredi après-midi, Norris réalise le meilleur temps (1'33''204'') des premiers essais libres devant un étonnant Gasly. Antonelli passe la séance au garage en raison d'un problème de moteur. Les McLaren dominent ensuite les EL2 nocturnes, avec un meilleur chrono pour Piastri (1'30''505'''). Après avoir manqué les EL1, Verstappen se classe 7e. Samedi après-midi, sous une chaleur écrasante, Piastri est encore le plus rapide (1'31''646''') des derniers essais.
Le soir, les conditions plus fraîches n'altèrent pas le comportement de la McLaren de Piastri qui réalise sa deuxième pole position (1'29''841'''). En revanche, Norris, peu confiant, manque son premier secteur dans son dernier tour et se retrouve relégué au sixième rang. Les Mercedes sont en forme puisque Russell et Antonelli signent respectivement les 2e et 4e temps. Mais ils reculent chacun d'un rang en raison d'une bévue de leur équipe qui, après le drapeau rouge provoqué par Ocon, les a relancés trop tôt dans la pit-lane, avant que l'heure de redémarrage ne soit annoncée. C'est donc Leclerc (2e) qui accompagnera Piastri en première ligne. Le Monégasque souligne les progrès de sa Ferrari, mais concède encore 3/10es au poleman. Hamilton (9e) rend plus d'une demi-seconde à son équipier et admet « ne pas avoir fait du bon boulot ». Gasly décroche une sensationnelle quatrième place avec son Alpine-Renault, après un excellent travail pour exploiter les pneus tendres. Son équipier Doohan (11e) réalise aussi une bonne prestation. Désarroi chez Red Bull: Verstappen (7e) déplore un manque total d'adhérence et des problèmes de freins. Tsunoda (10e) parvient en Q1, une première en 2025 pour le titulaire de la seconde RB21, mais il concède près d'une seconde à son équipier.
Chez Williams, Sainz (8e) se montre pour la première fois le plus rapide tandis que Albon (15e), gêné par le trafic, est éliminé en Q1. Il aurait pu toutefois participer à la Q2 puisque le meilleur chrono de Hülkenberg, qualifié, a été annulé, mais la sentence n'est promulguée que bien après la séance. Les Racing Bulls déçoivent: Hadjar (12e) ne parvient pas à maintenir ses pneus et Lawson subit une défaillance de DRS. Les Aston Martin ne sont pas dans le coup. Alonso est seulement 13e après un incident peu commun l'après-midi: son volant s'est détaché de la colonne de direction en pleine piste ! Stroll (19e) déplore de mauvais réglages. Chez Haas, Ocon (14e) se crashe au début de la seconde manche: il escalade le vibreur du virage n°3 et finit dans le mur, en marche arrière. Bearman (20e) subit des blocages de roue intempestifs. Enfin, les Sauber sont à la peine: Hülkenberg (16e) voit son meilleur chrono de Q1 annulé et Bortoleto (18e) déplore un manque de rythme.
Le Grand Prix
Dimanche, en début de soirée, la course se déroule dans une atmosphère (25°C) un peu moins chaude que prévue. Toutefois la température de la piste dépasse les 40°C et Pirelli prévoit une sévère dégradation de ses produits. Les stratégies devraient donc être assez diverses, même si deux arrêts seront la norme. La majorité du peloton démarre en pneus tendres (C3). Ferrari fait partir Leclerc et Hamilton en médiums (C2), choix imité par Alonso, Lawson et Bortoleto.
Départ: Piastri démarre assez bien tandis que Russell bondit depuis la deuxième ligne, déborde Leclerc, puis tente de se porter à la hauteur de la McLaren par l'extérieur au prix d'un freinage appuyé. Cependant Piastri, mieux placé, garde l'ascendant. (Trop ?) bien parti, Norris efface Leclerc à la sortie du premier enchaînement.
1er tour: Norris résiste à une contre-attaque de Leclerc au virage n°4. En bagarre avec Gasly, Antonelli emprunte la bordure au virage n°6 et doit laisser filer Sainz. En fin de tour, Piastri devance Russell, Norris, Leclerc, Gasly, Sainz, Antonelli, Verstappen, Hamilton et Tsunoda.
2e: Le DRS est activé. Piastri se forge plus d'une seconde d'avance sur Russell, menacé par Norris.
3e: Norris est sous enquête des commissaires car il était placé trop en avant de son rang sur la grille et a donc bénéficié d'un avantage certain pour le démarrage.
4e: Piastri mène devant Russell (1.6s.), Norris (2.5s.), Leclerc (3.6s.), Gasly (4s.), Sainz (5s.), Antonelli (5.8s.), Verstappen (6.4s.), Hamilton (7.5s.), Tsunoda (8.4s.), Doohan (9s.) et Ocon (10s.).
5e: Antonelli déborde Sainz au premier virage. Verstappen se porte à la hauteur du Madrilène au tournant n°4, puis le passe en force dans les Esses suivants.
7e: Piastri compte deux secondes et demie d'avance sur Russell. Norris est à quatre secondes. Hadjar et Hülkenberg chaussent les pneus médiums.
8e: Norris écope de cinq secondes de pénalité en raison de son mauvais emplacement sur la grille.
9e: Trois secondes séparent Piastri et Russell. Hamilton déborde Sainz au virage n°4, mais ce dernier reprend son bien dans l'enchaînement suivant. C'est grâce au DRS que le Britannique s'imposera dans la courte ligne droite à mi-parcours. Sainz se retrouve alors sous la menace de Tsunoda. Ocon chausse les Pirelli médiums.
10e: Antonelli double Gasly au premier tournant, mais à la réaccélération celui-ci reprend l'avantage. Cependant le Rouennais part un peu large au quatrième tournant, ouvrant la voie au Bolonais. Gasly doit ensuite résister à Verstappen. Doohan change de gommes.
11e: Norris stoppe chez McLaren, subit sa pénalité, prend les pneus médiums et se relance seulement 13e. Gasly s'empare de pneus jaunes (2.6s.) et Verstappen de pneus durs, mais celui-ci reste immobilisé cinq secondes, car le feu signalétique rouge reste allumé trop longtemps. Le Hollandais se retrouve derrière Ocon, qui a déjà stoppé, et dont il ne pourra se défaire.
12e: Piastri précède Russell (4s.), Leclerc (6.4s.), Antonelli (11s.), Hamilton (15.3s.), Sainz (16.8s.), Albon (18.3s.), Bearman (20s.), Alonso (23s.) et Lawson (24.3s.). Norris est onzième après avoir double Bortoleto. Tsunoda prend les gommes jaunes.
13e: Antonelli se saisit de pneus médiums (2.5s.) et repart derrière Verstappen. Arrêt aussi pour Stroll.
14e: Russell passe chez Mercedes pour mettre des pneus médiums (2.2s.) et se relance en septième position. Norris double Lawson, lequel s'arrête dans la foulée pour changer de pneus, de même que Bortoleto.
15e: Piastri s'empare des gommes jaunes (2.3s.) et repart troisième, laissant les Ferrari de Leclerc et Hamilton au commandement. Russell double Albon et se retrouve quatrième. Sainz et Bearman changent d'enveloppes.
16e: Les Ferrari réalisent d'assez bons chronos malgré leurs pneus médiums usagés. Albon et Alonso remplacent leurs gommes.
18e: Ferrari rappelle finalement Leclerc puis Hamilton pour leur fixer de nouveaux pneus médiums. Ils repartent respectivement cinquième et onzième. Piastri retrouve le leadership. Leclerc double Gasly au virage n°11.
19e: Hamilton déborde Tsunoda sur la ligne de chronométrage et s'empare ainsi de la dixième place.
20e: Verstappen se plaint de pneus surchauffés. Il est une proie facile pour Antonelli qui le double à la sortie du virage n°4 et conquiert de ce fait la septième place.
21e: Piastri devance Russell (4s.), Norris (5.5s.), Leclerc (7.5s.), Gasly (11.2s.), Ocon (13.5s.), Antonelli (15s.), Verstappen (16s.), Doohan (16.8s.), Hamilton (17.4s.), Tsunoda (20.5s.) et Sainz (22.5s.).
22e: Hamilton dépasse Doohan au premier virage, puis efface Verstappen au virage n°11.
24e: Piastri creuse aisément l'écart sur Russell. Norris paraît à la peine avec ses nouveaux pneus médiums. Leclerc l'attaque avant le premier virage, mais il s'y prend d'un peu trop loin et reste derrière.
25e: Leclerc parvient à déborder Norris par l'extérieur au quatrième virage. Hamilton double Antonelli au virage n°1.
26e: Hamilton dépasse Ocon. En fin de tour, Piastri devance Russell (5.6s.), Leclerc (7.2s.), Norris (8.8s.), Gasly (16s.), Hamilton (20s.), Ocon (21.5s.), Antonelli (22.7s.), Doohan (25s.) et Tsunoda (26.7s.).
27e: Verstappen stoppe chez Red Bull pour prendre des pneus jaunes, mais l'arrêt dure cette fois six secondes en raison d'un problème à l'avant-droit. Le Néerlandais repart 20e et dernier !
28e: Ocon chausse les pneus durs (2.7s.) et Antonelli des pneus tendres (2.8s.). Deuxième arrêt aussi pour Hülkenberg.
29e: Sept secondes séparent Piastri et Russell. Gasly et Doohan se succèdent chez Alpine pour mettre des pneus durs. Arrêt aussi pour Hadjar. Verstappen se retrouve 14e après avoir doublé Stroll.
30e: Sainz assaille Tsunoda au premier virage pour la sixième place. L'Espagnol vire un peu large, et lorsqu'il tente de retrouver la corde, il tamponne la Red Bull. Sainz s'impose mais plusieurs pièces de carbone ont volé sur le bitume entre les virages n°3 et 4.
31e: L'écart est stable entre Piastri et Russell. Ocon et Antonelli doublent Alonso qui n'a pas stoppé une seconde fois. Tsunoda heurte une fois de plus l'arrière de Sainz au premier virage. Lawson tape légèrement Stroll au virage n°3.
32e: Gasly déborde Bearman et Verstappen se défait d'Alonso. La voiture de sécurité intervient ensuite afin de permettre aux commissaires de balayer les débris laissés par Sainz.
33e: La neutralisation crée une ruée aux stands. Piastri et Norris chaussent les pneus médiums. Russell des pneus tendres, Leclerc et Hamilton des durs. Plus loin, Sainz prend des durs, Albon des médiums, Tsunoda et Bearman des tendres. Antonelli effectue un curieux troisième pit-stop pour remettre les pneus tendres. Alonso, Stroll, Lawson et Bortoleto passent aussi aux stands.
34e: Le peloton est regroupé derrière la Safety Car. Piastri devance Russell, Leclerc, Norris, Hamilton, Gasly, Ocon, Verstappen, Doohan, Sainz, Tsunoda, Bearman, Albon, Antonelli, Alonso, Hadjar, Hülkenberg, Lawson, Stroll et Bortoleto.
35e: La piste a été nettoyée et la voiture de sécurité va s'effacer à l'issue de ce tour. La question est de savoir comment vont tenir les pilotes qui n'ont pas changé de pneus durant la neutralisation, notamment Gasly, Ocon, Verstappen et Doohan.
36e: Le drapeau vert est agité. Piastri résiste à Russell, puis signe le meilleur tour en course (1'35''140'''). Norris tente de déborder Leclerc par l'intérieur du premier tournant, mais Hamilton est là aussi, à l'extérieur. Bonne pioche pour le vétéran anglais qui double son cadet à la réaccélération, puis tente de bénéficier de l'aspiration de Leclerc. Cependant Norris repasse Hamilton par l'extérieur au virage n°4... mais il vire assez large et met deux roues derrière la ligne blanche. En difficulté, Sainz cède devant Tsunoda et Bearman. Attaqué par Antonelli, il pousse ce dernier hors limites au virage n°10. Albon en profite pour doubler ces deux pilotes.
37e: Piastri a pris une seconde d'avance sur Russell. Norris reçoit l'ordre de rétrocéder la quatrième place à Hamilton pour éviter une nouvelle pénalité. Le pilote McLaren s'exécute au virage n°4.
38e: Norris ouvre son DRS pour attaquer Hamilton au bout de la ligne droite principale, en vain. Il retente sa chance avant le virage n°4 et cette fois s'impose facilement. En pneus durs, Hamilton ne pouvait guère lutter davantage. Verstappen déborde Ocon. Antonelli se défait de Sainz, puis d'Albon.
39e: Le transpondeur de Russell est tombé en rideau, ce qui fait buguer tout le chronométrage en temps réel ! Bearman tente de surprendre Tsunoda par un freinage tardif au virage n°1, mais le Japonais garde l'avantage.
40e: Piastri mène devant Russell (1.8s.), Leclerc (3.4s.), Norris (5s.), Hamilton (6.6s.), Gasly (8.2s.), Verstappen (10s.), Ocon (12.7s.), Doohan (14s.), Tsunoda (14.8s.), Bearman (15.5s.) et Antonelli (16.5s.).
41e: Lawson reçoit 5 secondes de pénalité pour avoir heurté Stroll avant la neutralisation. Le Néo-Zélandais n'arrange pas son cas : il double Hülkenberg au premier virage en s'appuyant très franchement sur la Sauber.
42e: Russell est en difficulté. Suite à des problèmes électroniques, son aileron mobile s'ouvre inopinément, en dehors d'une zone d'activation ! Heureusement, l'Anglais parvient à le refermer aussitôt. En pneus médiums, Norris se rapproche de Leclerc, doté de pneus durs.
44e: Piastri devance Russell de deux secondes et demie. Norris est dans les roues de Leclerc. Sainz reçoit 10 secondes de sanction pour avoir poussé Antonelli hors limites. Il passe chez Williams pour subir sa pénalité.
45e: Neuvième, en pneus durs, Doohan ne peut guère résister à ses poursuivants, tous munis de composés plus tendres et plus récents. Tsunoda le dépasse ainsi.
46e: Norris tente de faire l'extérieur à Leclerc au premier virage, mais il bloque sa roue avant-gauche et perd ainsi de précieux dixièmes. Bearman et Antonelli doublent Doohan. Sainz abandonne car son ponton droit est percé depuis son contact avec Tsunoda.
47e: Russell n'est plus autorisé par son équipe à actionner son DRS pour éviter d'éventuelles pénalités. Norris est revenu derrière Leclerc. Doohan s'incline devant Albon.
48e: Piastri contrôle la course avec six secondes d'avance sur Russell. Son seul souci est la défaillance de son système de boisson, mais il n'a plus que dix tours à tenir.
49e: Norris assaille Leclerc par l'extérieur au virage n°1, puis au n°4. Dans ce dernier, le Monégasque le serre vers la bordure et conserve sa position. Verstappen a rattrapé Gasly.
50e: Piastri devance Russell (6.6s.), Leclerc (8.8s.), Norris (9.5s.), Hamilton (15s.), Gasly (20s.), Verstappen (20.7s.), Ocon (28s.), Tsunoda (29s.), Bearman (29.8s.), Antonelli (30.4s.) et Albon (31.5s.)
52e: Russell se plaint désormais de sa sélection de vitesses. Norris prend l'aspiration de Leclerc dans la seconde accélération, ouvre son DRS et déborde la Ferrari par l'extérieur avec autorité, en évitant cette fois la ligne blanche.
53e: Piastri a repoussé Russell à neuf secondes. Celui-ci compte un peu moins de deux secondes de marge sur Norris. Verstappen est sur les talons de Gasly. Plus loin, Tsunoda menace Ocon et Antonelli fond sur Bearman.
54e: Norris se voit présenter le drapeau noir et blanc pour franchissement des limites. L'Anglais n'a plus le droit à l'erreur avant une nouvelle pénalité.
55e: Piastri a onze secondes d'avance sur Russell. Norris est désormais dans les roues de son compatriote.
56e: Norris actionne son DRS mais ne peut porter aucune attaque contre Russell. Verstappen demeure derrière Gasly.
57e et dernier tour: Norris tente de faire l'extérieur à Russell au premier tournant. Il parvient à sa hauteur, mais le pilote Mercedes protège bien sa position et Norris n'a pas assez d'espace pour s'imposer. Il n'aura plus d'autres opportunités de doubler. Verstappen déborde Gasly par l'extérieur du quatrième virage et conquiert la sixième place.
Oscar Piastri remporte le GP de Bahreïn devant Russell et Norris. Suivent les Ferrari de Leclerc (4e) et Hamilton (5e). Verstappen finit sixième. Gasly (7e) ouvre le compteur d'Alpine. Ocon termine huitième. Tsunoda (9e) inscrit ses premiers points avec Red Bull. Parti dernier, Bearman est un méritant 10e. Viennent ensuite Antonelli, Albon, Lawson, Doohan, Hülkenberg, Hadjar, Alonso, Stroll et Bortoleto.
Doohan perd une place en raison d'une pénalité pour franchissements excessifs des limites. Lawson est quant à lui sanctionné pour sa collision avec Hülkenberg et tombe au 17e rang. Enfin, ce même Hülkenberg est disqualifié car les commissaires constatent une usure excessive de son patin.
Après la course
Oscar Piastri rend de nouveau une copie parfaite, ponctué par le premier « hat trick » de sa jeune carrière. Comme en Chine, le jeune Australien est parti en pole, puis a roulé vers la victoire sans trembler, avec une maîtrise totale. Bref, un succès « à la Jim Clark ». Certes, Piastri n'est pas toujours le plus rapide chez McLaren, comme on l'a vu en Australie et au Japon, mais lorsqu'il a la main, il la garde jusqu'au bout. Contrairement à un Lando Norris parfois bien erratique... « Ce fut un week-end incroyable, raconte le vainqueur. C'est bien de gagner ici à Bahreïn, c'est une course importante pour nous compte tenu de nos propriétaires, et c'est un circuit qui jusqu'ici ne nous avait jamais convenu. Ma seule inquiétude vint de la voiture de sécurité, mais j'étais alors doté des pneus médiums, et c'était le meilleur composé possible, donc tout s'est bien passé. » Andrea Stella salue pour sa part le « week-end parfait » de son pilote. Désormais, Piastri ne compte plus que trois points de retard au championnat sur Lando Norris et espère bien prendre les commandes du championnat à Djeddah. L'Australien est en pleine confiance.
A contrario, Lando Norris paraît frappé par le doute. Tout est allé de travers pour lui ce week-end. « J'ai fait trop d'erreurs, reconnaît-il. Avec la position de départ, les dépassements... Chaque fois que je faisais quelque chose de bien, je commettais deux erreurs en retour ! Au moins j'ai eu une bonne bagarre avec Russell. J'espère que les spectateurs se sont bien amusés ! » Depuis le début de la saison, Norris affirme à qui veut l'entendre que la MCL39 ne lui sied guère. Cette assertion faisait hausser les épaules après sa victoire inaugurale en Australie. Mais trois Grands Prix sans succès plus tard, on commence à l'écouter. « Il y a quelque chose qui me manque avec cette voiture, dit-il. En 2023 et 2024, j'étais en pleine confiance. À chaque virage, je savais ce que la voiture allait faire. Cette année, c'est tout l'inverse. Même en Australie, où j'ai gagné, je ne me suis jamais senti à l'aise. Oui, la voiture est exceptionnelle, et cela me sauve beaucoup pour l'instant. Mais je suis très loin de mon vrai potentiel - cela fait mal de le dire. Samedi soir, je suis resté tard pour comprendre ce qui clochait. Était-ce moi ? La voiture ? » Le jeune Anglais reconnaît que son propre mental pourrait être en cause: « Peut-être qu'il me manque parfois un peu de confiance en moi, cela m'est arrivé dans le passé. Mais je suis comme je suis... » Cette introspection est tout à fait louable, mais la livrer en place publique pourrait bien affaiblir Norris face à un Piastri taiseux et, semble-t-il, plus solide psychologiquement.
George Russell donne à Mercedes une deuxième place, son meilleur résultat de la saison, mais il a connu une soirée très pénible, scandée par de nombreux soucis techniques. « C'était sous contrôle pendant un moment, puis j'ai eu un problème avec le freinage électronique, narre-t-il. La pédale était longue, puis courte, puis longue de nouveau. Ensuite, j'ai perdu toutes les informations sur mon volant. J'ai dû faire des réinitialisations. Puis, à un moment, j'ai appuyé sur le bouton de la radio et cela a ouvert le DRS ! Je l'ai refermé immédiatement et n'ai rien gagné. » Par chance, les commissaires tiendront compte de cette défaillance technique et ne pénaliseront pas le pilote anglais. Dans l'ensemble, Russell se satisfait d'un troisième podium en quatre courses. Il est d'ailleurs fort bien placé au championnat puisqu'il ne compte que 14 points de retard sur Lando Norris. Mais selon lui, sa Mercedes n'est pas capable de le mener plus haut pour l'instant: « Cette épreuve fut un vrai test qui nous donne confiance pour le reste de la saison. Mais McLaren est trop forte pour le moment. On ramasse les points, je dirais même les miettes... » Sur l'autre Mercedes, Kimi Antonelli, piégé par la Safety Car et un curieux troisième arrêt, ne ramasse aucun point pour la première fois de la saison, mais cet étonnant jeune homme n'a encore une fois strictement rien à se reprocher.
Ferrari réalise son meilleur résultat de la saison avec les quatrième et cinquième places de Charles Leclerc et Lewis Hamilton, mais la déception règne, le Monégasque ayant laissé filer le podium dans les derniers tours. Toutefois Leclerc doute qu'il aurait pu mieux faire: « Hier, j'ai fait un tour qui était un peu au-dessus de ce que vaut la voiture. Quand on regardait le meilleur tour théorique, avec les meilleurs secteurs de chacun, je n'étais pas troisième. Je suis heureux d'avoir fait le maximum en course, mais déçu de rater le podium, car j'ai vraiment tout donné. » Regrette-t-il le choix de Ferrari de l'avoir fait partir en pneus médiums tandis que la plupart des leaders étaient munis de tendres ? « Non, car c'est moi qui ai manqué le départ. Les pneus ne sont pas en cause », reconnaît-il. Lewis Hamilton déclare pour sa part se satisfaire de ses progrès, tout en détaillant quelque peu ses difficultés avec la SF-25: « J'use d'un frein moteur que je n'avais jamais utilisé l'année précédente. Les freins Brembo sont aussi très différents des Carbone Industries que j'avais pendant une quinzaine d'années. Bref, je m'habitue petit à petit. Je cherche à trouver le bon équilibre. Charles y parvient pour l'instant plus vite que moi. Je tâtonne. Ici, je me croyais sur la bonne voie samedi après-midi, avant de déchanter lors des qualifications. Je dois me faciliter la vie en trouvant tout de suite le set-up adéquat » Hamilton sait néanmoins qu'il doit très vite se hisser au niveau de Leclerc car la presse, souvent médisante, commence à se demander s'il est vraiment capable de se fondre dans la Scuderia Ferrari.
Max Verstappen n'a cette fois pu rien tirer de sa Red Bull, si ce n'est une modeste sixième place. Le Batave peste: « Sixième c'est bien, vu tout ce qu'il m'est arrivé pendant la course: mauvais départ, pas de rythme, mauvais arrêts parce que les lumières sont restées allumées pour rien... Et sur le pneu dur, je n'avais aucun rythme. L'adhérence était catastrophique et les freins fonctionnaient mal. Nous avons essayé beaucoup de réglages, tout ça pour tourner en rond ! » L'optimisme de Suzuka semble évanoui. D'ailleurs, Verstappen tempère la signification du succès d'il y a huit jours: « À Suzuka ce n'était pas parfait non plus, mais ici à Bahreïn on paie cash le moindre déséquilibre. Le bitume est agressif, il y a beaucoup de vent et très peu d'adhérence. Tous les problèmes deviennent patents ! » Désabusé, le quadruple champion du monde déclare faire une croix sur le titre mondial 2025: « McLaren n'est même pas mon adversaire. Je me contente de participer à ce championnat. » Des propos très durs qui inquiètent Christian Horner. Ce dernier tente de calmer l'impatience de son pilote, en expliquant que les problèmes de la RB21 sont identifiés mais seront longs à résoudre, en partie parce que la soufflerie de Milton Keynes ne donnerait pas de bonnes données: « L'outil ne reproduit pas ce que nous lisons sur la piste. C'est comme lire l'heure sur deux montres différentes. » Si cela est censé rasséréner le volcanique Verstappen...
Alpine-Renault ouvre enfin son compteur de points grâce à la septième place de Pierre Gasly. Toutefois, ce dernier est déçu, car il espérait mieux en partant quatrième, et surtout ne digère pas d'avoir été doublé par Max Verstappen dans le dernier tour. « Je suis dégoûté ! lâche-t-il. J'ai tout donné pendant les quinze derniers tours pour le garder derrière moi, et perdre deux points si près du but... Il va falloir que je relativise. » Gasly pointe en outre le comportement erratique de l'A525. La voir briller à Bahreïn, comme lors des essais de février, n'était pas une surprise, mais pourquoi fut-elle auparavant si mauvaise à Shanghai et Suzuka ? « Nous avons encore beaucoup à apprendre sur cette machine », soupire-il. Le team manager Oliver Oakes préfère saluer ces premiers points de la saison 2025: « Le timing de la voiture de sécurité ne nous a clairement pas été favorable et a rendu nos deux voitures vulnérables, puisque nous nous étions arrêtés avant son intervention. Pierre a tout donné pour tenter de contenir Verstappen. Jack a affiché un rythme prometteur tout au long du week-end. En course, il a eu plus de mal avec les pneus durs, ce qui lui a malheureusement fait perdre du terrain dans le dernier relais. Mais il faut prendre cette course comme le début d'une dynamique, qui récompense le travail effectué à Enstone et à Viry-Châtillon. » Cette dernière usine sera contente du coup de chapeau...
Sources :
Nextgen-auto.com
Tony