Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda
Valtteri BOTTAS
 V.BOTTAS
Mercedes
Sergio PEREZ
 S.PEREZ
Red Bull Honda

1051o Gran Premio

IX Turkish Grand Prix
Variabile
Istanbul
domenica 10 ottobre 2021
58 giri x 5.338 km - 309.396 km
(Offset: 208 m)
info
Affiche
F1
Coupe

Lo sapevate?

Pilota
Costruttore
Motore

Qualifications sprint: pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

Les deux premières expérimentions des « qualifications sprint », à Silverstone puis à Monza, n'ont pas suscité une grande satisfaction parmi les passionnés de Formule 1. Ces « mini-courses » conçues pour animer les samedis après-midi ont débouché sur des processions dépourvues d'intérêt. Comme cela est compréhensible, une fois franchi le premier virage, les pilotes se ménageant sagement pour le Grand Prix du lendemain. Il est peu probable que la troisième édition de ce format, programmée pour le GP de São Paulo, inverse la tendance. En conséquence, les promoteurs de la Formule 1 Stefano Domenicali et Ross Brawn décident fort logiquement de... multiplier ce type d'épreuves. Ainsi, en cet automne, Domenicali annonce que « sept à huit Grands Prix » seront le théâtre de ces purges en 2022. L'Italien se justifie en affirmant contre l'évidence que les « fans » ont beaucoup apprécié les tours de manège de Silverstone et de Monza. Ce type de discours, au fond assez méprisant, cache bien mal la volonté de Liberty Media de chambouler complétement le format des Grands Prix pour des raisons strictement commerciales, sans respect pour l'histoire de la discipline ou les attentes des passionnés. Jean Todt lui-même, président de la FIA sur le départ, exprime ses extrêmes réserves devant cette formule inadéquate et les procédés peu élégants de Liberty Media. En vain. Aussi, lorsque ces « qualifications sprint » seront généralisées, probablement en 2023, il faudra s'attendre à voir surgir les déplorables « grilles inversées », déjà en vigueur depuis cette saison en F2 et F3. Les puristes ont du souci à se faire...

 

Présentation de l'épreuve

Pour la seconde année consécutive, le GP de Turquie réapparaît pour pallier aux défections dues à la crise de la Covid-19. Cet événement était initialement prévu pour la mi-juin, pour remplacer le GP du Canada, mais il avait été annulé en raison des contraintes léonines que le gouvernement britannique imposait alors à ses ressortissants en provenance de Turquie. L'escale stambouliote est finalement reprogrammée pour le 10 octobre 2021 suite aux annulations des Grands Prix de Singapour et du Japon et au relâchement du contrôle sanitaire. D'autre part, cette épreuve s'ouvre cette année aux spectateurs alors que l'édition 2020 s'était tenue à huis clos. Il est toutefois peu probable que le GP de Turquie fasse un retour pérenne puisque que le calendrier 2022 est déjà lourd de 23 dates, en comptant le nouveau GP de Miami et le retour des courses asiatiques (Chine, Japon, Singapour).

 

Adrian Newey réapparaît ce week-end dans le stand Red Bull après deux mois d'absence. Au mois d'août, le célèbre ingénieur britannique a en effet été victime d'un grave accident de vélo alors qu'il se trouvait en vacances sur la côte dalmate. Peu d'informations ont circulé sur le moment autour de cet événement, et l'on apprend aujourd'hui que Newey revient de loin, puisqu'il fut relevé avec de multiples fractures et une blessure à la tête. Par bonheur, il fut très rapidement pris en charge par le meilleur hôpital de Croatie, grâce à l'entregent de Bernie Ecclestone, présent au même moment dans le pays et très proche des autorités locales. La convalescence a cependant duré près de deux mois. Mais à Istanbul, Newey apparaît en bonne forme, paré à prêter main forte à Red Bull dans la lutte pour le titre mondial.

 

En 2020, les monoplaces ont souffert d'un manque cruel d'adhérence sur l'Otodrom d'Istanbul en raison d'un nouveau revêtement très lisse mais aussi d'un choix de gommes conservateur de la part de Pirelli. La pluie n'avait en outre rien arrangé... Pour cette édition 2021, Pirelli sélectionne a contrario des enveloppes plus tendres (C2 - C3 - C4) afin de donner plus de grip aux bolides. Par ailleurs, les organisateurs ont passé le bitume au Karcher afin de gommer certaines aspérités. Le grip sera donc bien meilleur qu'en 2020.

 

Faute de Grand Prix du Japon, Red Bull choisit cette étape turque pour rendre hommage à son motoriste Honda qui va quitter la Formule 1 à la fin de l'année. Les RB16B arborent ainsi une robe blanche rappelant celle de la Honda RA272, vainqueur du GP du Mexique 1965 avec Richie Ginther. Les numéros des pilotes sont enveloppés d'un cercle rouge, ce qui évoque bien sûr le drapeau japonais, mais aussi toujours les Honda des années 60. Enfin, le terme « arigato » (merci) apparaît en calligraphie nippone sur les Red Bull et les AlphaTauri. Néanmoins, cet éloignement de Honda pourrait n'être que provisoire. Masahi Yamamoto, le directeur général de Honda F1, déclare déjà réfléchir à un retour à plus ou moins long terme. Peut-être après 2025, lorsque apparaîtra la nouvelle motorisation dont les contours sont actuellement débattus...

 

Cinq pilotes (Lewis Hamilton, George Russell, Sebastian Vettel, Daniel Ricciardo et Carlos Sainz) éprouvent ce week-end un nouveau type de gants résistant plus longuement à la chaleur en cas d'incendie. Cet accessoire a été imaginé après le gravissime accident dont a été victime Romain Grosjean l'an passé à Bahreïn: prisonnier des flammes pendant plus de vingt secondes, le pilote français s'était extrait de son bolide avec de sérieuses brûlures aux mains. Ces gants seront ensuite homologués par la FIA et pourront être utilisés par tous les concurrents.

 

Lewis Hamilton choisit ce Grand Prix de Turquie pour remplacer le moteur thermique sur son groupe propulseur et écopera de ce fait d'une pénalité de dix places sur la grille, ce qui est un moindre mal. Le champion britannique a refusé des changements supplémentaires qui l'auraient renvoyé en fond de tableau et annihilé ses chances de victoire. « C'est un compromis entre la performance et la fiabilité », concède l'ingénieur en chef Andrew Shovlin. « Il fallait remplacer ce moteur pour parer tout risque de panne et aussi parce qu'il perdait peu à peu son efficacité. Mais Lewis pense qu'il aura beaucoup d'opportunités de dépassement dimanche, donc mieux vaut qu'il parte en milieu de grille que bon dernier. » Le septuple champion du monde conserve ainsi des chances de succès. Enfin, chez Ferrari, Sainz reçoit à son tour l'évolution du système hybride, déjà installée dans la monoplace de Leclerc à Sotchi. L'Espagnol est relégué en fond de grille, mais bénéficie aussi d'un gain de puissance qui dépasserait finalement les 10 chevaux.

 

Essais et qualifications

Vendredi matin, sous un soleil timide, Hamilton réalise le meilleur chrono avec une demi-seconde d'avance sur Verstappen. L'après-midi, Hamilton conserve la première place lors de la seconde session libre et précède un étonnant Leclerc. Les Red Bull sont plus en retrait. La pluie s'invite le lendemain matin, avant de cesser au début de la troisième session libre. Les leaders ne se risquent guère sur une piste s'asséchant peu à peu, et l'étonnant Gasly signe le meilleur chrono.

 

Un peu plus tard, l'averse menace au début des qualifications, mais seules quelques gouttes sont signalées en début de séance. Toutefois, quelques portions humides subsistent sur le bitume et astreignent les pilotes à la prudence. Hamilton domine sans faiblesse et réalise le meilleur chrono (1'22'868'''). Mais, du fait de sa pénalité, il partira seulement onzième. Le Britannique cède ainsi la pole à son coéquipier Bottas (1'22''998'''). C'est la première position de pointe d'une Mercedes depuis plus de deux mois. Les Red Bull-Honda manquent clairement de rythme ce week-end. Verstappen (2ème) s'inquiète car il s'élancera du côté sale de la piste. Pérez (6ème) est une fois encore décevant dans l'exercice des qualifications. Les Ferrari sont très performantes grâce à leur cavalerie vitaminée. Leclerc obtient une très belle troisième place, à seulement 3/10e de la pole position. Sainz, sanctionné pour son changement de moteur, se contente de donner l'aspiration à son équipier. Il s'élancera avant-dernier. Gasly se met une fois encore en valeur sur une piste piégeuse et hisse son AlphaTauri-Honda au quatrième rang. Le jeune Tsunoda (9ème) délivre enfin une solide prestation et atteint la Q3.

 

Les McLaren-Mercedes manquent de stabilité et de vitesse. Comme souvent, Norris (7ème) fait beaucoup mieux que Ricciardo, éliminé dès la première manche... L'Australien remplace ensuite son moteur et partira dernier. Alonso décroche une superbe cinquième place au volant de l'Alpine-Renault. C'est sa meilleure qualification depuis le début de la saison. Une performance un temps placée en suspens, car l'Asturien est accusé d'avoir ignoré un double drapeau jaune, mais il sera blanchi par les commissaires. Ocon (12ème) explique son élimination en Q2 par le trafic. Les Aston Martin-Mercedes rencontrent quelques soucis de tenue de route à Istanbul. Stroll (8ème) parvient en Q3, contrairement à Vettel (10ème). Les Williams-Mercedes manquent ici de vitesse et de stabilité. Russell (13ème) commet plusieurs erreurs et Latifi (16ème) manque le coche en Q1. Schumacher (14ème) se met en vedette et conduit sa Haas-Ferrari en Q2 pour la seconde fois de la saison. Mazepin (18ème) concède trois secondes à son équipier, un écart que l'annulation de son meilleur chrono pour franchissement des limites de la piste ne peut seule expliquer... Les Alfa Romeo-Ferrari (Giovinazzi 16ème, Räikkönen 17ème) ne sont pas du tout performantes dans les conditions mixtes du début des qualifications.

 

Le Grand Prix

Il pleut de nouveau dimanche matin au-dessus de l'autodrome d'Istanbul, si bien que la situation est exactement la même que onze mois plus tôt, à l'occasion du Grand Prix de Turquie 2020: une piste grasse, diversement humide selon les portions, et un ciel bouché qui ne laisse augurer aucune amélioration sérieuse. Tous les pilotes s'élancent munis de pneus intermédiaires. Cependant l'adhérence est bien meilleure qu'il y a un an en raison des modifications apportées au revêtement. L'aquaplanage sera donc moins à redouter.

 

Départ: Bottas prend un excellent envol et conserve la première place. Verstappen et Leclerc le suivent. Au premier tournant, Alonso tente de contourner Gasly par l'extérieur, mais ce dernier est pris en sandwich car Pérez le déborde par la gauche. Le Français touche l'Alpine et l'expédie en tête-à-queue. Alonso peut toutefois se redresser rapidement et redémarre au beau milieu du peloton.

 

1er tour: La piste est humide et les projections d'eau relativement importantes. Hamilton parvient à doubler Vettel à l'entrée de la chicane. En fin de tour, Bottas mène devant Verstappen, Leclerc, Pérez, Gasly, Norris, Stroll, Tsunoda Hamilton et Vettel. En queue de peloton, Sainz s'impose face à Ricciardo au prix d'une rude bagarre. Latifi exécute un tête-à-queue en sortant du dixième virage et se retrouve bon dernier.

 

2e: Bottas possède une seconde et demie d'avance sur Verstappen. Hamilton bute sur Tsunoda. Alonso heurte Schumacher au virage n°4 et envoie la Haas en toupie. L'Allemand se relance devant Latifi.

 

3e: Bottas est le plus rapide et s'échappe assez facilement. Leclerc demeure au contact de Verstappen.

 

5e: Bottas est premier devant Verstappen (1.6s.), Leclerc (3.6s.), Pérez (6s.), Gasly (8.6s.), Norris (12.8s.), Stroll (13.8s.), Tsunoda (14.9s.), Hamilton (15.3s.), Vettel (17.4s.), Ocon (20.3s.) et Giovinazzi (21.7s.). Sainz prend la 14ème place à Russell.

 

6e: Sainz poursuit sa remontée: il dépasse Räikkönen et se défera de Giovinazzi au passage suivant.

 

7e: Bottas porte son avance sur Verstappen à plus de deux secondes. Leclerc roule à quatre secondes. Hamilton ne parvient toujours à se porter à la hauteur de Tsunoda qui se défend fort bien... en accord avec Red Bull, bien entendu.

 

8e: Hamilton réalise l'extérieur sur Tsunoda au virage n°3 et conquiert ainsi la huitième place. Sainz prend l'ascendant sur Ocon. Gasly écope d'une pénalité de cinq secondes pour avoir percuté Alonso au démarrage. Le même tarif est appliqué à l'Espagnol en raison de sa collision avec Schumacher.

 

9e: S'il ne pleut plus, les pilotes ne constatent aucun assèchement du bitume. Hamilton s'impose face à Stroll au virage n°4. Norris sera sa prochaine cible.

 

10e: Hamilton déborde Norris par l'intérieur à l'entrée de la chicane, puis s'empare du premier chrono de référence (1'34''206''').

 

11e: Bottas précède Verstappen (2.6s.), Leclerc (4.6s.), Pérez (8.1s.), Gasly (14.2s.), Hamilton (18.6s.), Norris (21.7s.), Stroll (24.8s.), Tsunoda (26.4s.), Vettel (29.1s.), Sainz (30s.) et Ocon (34s.).

 

13e: Bottas étend son avance sur Verstappen à trois secondes et demie. Hamilton tourne désormais en 1'33'' et remonte sur Gasly au rythme d'une seconde par tour. Sainz part l'assaut de Vettel: retardant son freinage à la chicane, le Madrilène escalade le vibreur puis pousse l'Aston Martin avec sa roue avant-droite. Ce qui s'appelle « doubler au chausse-pied »...

 

14e: Hamilton débord Gasly sans difficulté dans la ligne droite conduisant à la chicane. Le voici quatrième.

 

15e: Les pneus avant-droits des monoplaces commencent à se dégrader, ce qui était attendu. Toutefois, l'asphalte demeure très humide et passer en slicks n'est pas d'actualité. Bottas devance Verstappen (3.5s.), Leclerc (5.7s.), Pérez (11s.), Hamilton (17.5s.), Gasly (19.5s.), Norris (26.2s.), Stroll (29.7s.), Tsunoda (32.6s.) et Sainz (34.2s.).

 

17e: Verstappen est désormais plus rapide que Bottas, tourne en 1'33''282''' et revient à trois secondes du Finlandais. Sainz dépasse Tsunoda à la chicane.

 

18e: Bottas répond à Verstappen (1''33''146'''). Hamilton est lancé à la poursuite de Pérez.

 

19e: Bottas rattrape un début d'embardée dans la déclivité qui suit le premier tournant. Cette erreur permet à Verstappen de revenir à deux secondes et demie.

 

21e: Bottas précède Verstappen (2.7s.), Leclerc (5.3s.), Pérez (13.8s.), Hamilton (17s.), Gasly (23.5s.), Norris (29.3s.), Stroll (34.8s.), Sainz (37.8s.), Tsunoda (43s.), Vettel (45.4s.) et Ocon (46.5s.). Ricciardo passe par les stands pour remettre des pneus intermédiaires.

 

22e: Tsunoda glisse au virage n°9 et exécute un tête-à-queue. Le jeune Japonais reprend la piste en treizième position... et perd ainsi de précieux points.

 

23e: Leclerc s'empare du meilleur chrono (1'32''931''') et revient à moins de cinq secondes de Bottas. Ses pneus semblent mieux tenir le coup que ceux des leaders. Hamilton revient à trois secondes de Pérez. Sainz se rapproche de Stroll.

 

25e: Bottas et Verstappen prennent un tour aux pilotes Haas. Deux secondes et demie les séparent.

 

27e: Bottas est premier devant Verstappen (3s.), Leclerc (5.8s.), Pérez (13.4s.), Hamilton (16s.), Gasly (25.8s.), Norris (33.4s.), Stroll (37.1s.), Sainz (39.3s.), Vettel (52.3s.), Ocon (53.4s.), Giovinazzi (1m.), Tsunoda (1m. 03s.) et Räikkönen (1m. 04s.).

 

28e: Mazepin coupe dangereusement la trajectoire à Hamilton dans le rapide virage n°11. Le Russe s'écarte peu après et ne sera pas réprimandé pour cette nouvelle incartade.

 

29e: Vettel et Ocon combattent pour la dixième place. L'Allemand demeure devant le Français en dépit d'une forte dégradation de ses pneus.

 

30e: Il pleuviote au-dessus de la partie la plus rapide du circuit. En outre, les pilotes ne distinguent toujours aucun assèchement.

 

31e: Alonso apparaît chez Alpine pour subir sa pénalité et remettre des pneus à flancs verts. Il repart dix-huitième.

 

32e: Le crachin s'intensifie. Bottas compte quatre secondes de marge sur Verstappen, six secondes sur Leclerc. Hamilton recolle à Pérez.

 

33e: Leclerc se rapproche sensiblement de Verstappen. Hamilton roule dans le sillage de Pérez.

 

34e: Hamilton déborde Pérez par l'extérieur au freinage de la chicane que les deux hommes franchissent roue contre roue. Hamilton enroule sa trajectoire au point de repousser son adversaire vers l'entrée de la pit-lane, mais Pérez, fort habile, demeure à sa hauteur. Les deux pilotes entament de concert l'ultime ligne droite et à la réaccélération le V6 Mercedes semble faire la différence...

 

35e: ... mais Pérez, placé à l'intérieur, retarde son freinage au premier tournant et parvient à repasser devant Hamilton. Norris et Latifi passent aux stands pour reprendre des gommes mixtes.

 

36e: Bottas précède Verstappen (6s.), Leclerc (8s.), Pérez (26s.), Hamilton (27s.), Gasly (31s.), Stroll (46s.), Sainz (47s.), Norris (1m. 02s.), Vettel (1m. 08s.) et Ocon (1m. 09s.). Räikkönen, Tsunoda, Russell et Mazepin changent d'enveloppes.

 

37e: Verstappen fait halte chez Red Bull et rechausse les pneus intermédiaires (2.1s.). Il parvient à reprendre la piste devant Pérez et Hamilton. Sainz passe chez Ferrari et son changement de pneus s'éternise durant huit secondes. Vettel stoppe chez Aston Martin et opte pour les pneus slicks médiums... Un pari insensé car le bitume est encore très humide !...

 

38e: Bottas fait escale chez Mercedes et reprend les pneus intermédiaires (2.5s.). Il repart second et Leclerc recueille le leadership. Toutefois le Monégasque bloque ses roues au freinage de la chicane et doit emprunter l'échappatoire pour regagner le circuit. Pérez passe aussi aux stands (2.5s.) et se réinsère au sixième rang. Sans surprise, Vettel s'offre deux excursions hors-piste, par bonheur sans dommage pour sa monoplace.

 

39e: La pluie a cessé. Leclerc compte sept secondes d'avance sur Bottas, onze sur Verstappen. Vettel regagne les stands au petit trot et s'offre un demi-tête-à-queue en pénétrant dans la pit-lane. Il parvient tout de même à son box afin de reprendre des intermédiaires.

 

40e: Gasly passe chez AlphaTauri, se plie à sa punition et remet des pneus verts (9.2s.). Stroll remplace ses enveloppes et redémarre entre Giovinazzi et Ricciardo.

 

41e: Leclerc demande à son ingénieur Jock Clear s'il peut achever la course sans changer d'enveloppes. L'hypothèse n'est pas écartée mais les pneus du Monégasque sont presque lisses... Changements de gommes pour Giovinazzi et Schumacher.

 

42e: Peter Bonnington rappelle Hamilton aux stands pour changer de gommes, mais l'Anglais refuse. Selon lui, ses pneus sont encore bons pour le service. Comme Leclerc, il caresse l'espoir de finir la course sans passer par la case stand...

 

43e: Leclerc manque de nouveau son freinage à la chicane. Il mène néanmoins devant Bottas (3s.), Verstappen (10s.), Hamilton (14s.), Pérez (28s.), Gasly (39s.), Norris (48s.), Ocon (1m.), Sainz (1m. 01s.), Stroll (1m. 08s.), Riccardo (1m. 12s.) et Giovinazzi (1m. 26s.). Seuls Leclerc, Hamilton et Ocon n'ont pas encore changé de pneus.

 

44e: Bottas revient à deux secondes de Leclerc. Ce dernier hésite encore sur la conduite à adopter: s'il ne s'arrête pas, peut-être pourra-t-il gagner la course... Sainz est aux trousses d'Ocon qui est lui décidé à ne pas stopper.

 

45e: Bottas fait la jonction avec Leclerc. Sainz dépasse Ocon au premier virage et grimpe au huitième rang.

 

46e: Les pneus de Leclerc sont à la corde. Bottas se place dans ses échappements.

 

47e: Bottas déborde Leclerc sur la ligne de chronométrage et l'efface au premier tournant. Le Scandinave retrouve le commandement.

 

48e: Leclerc s'arrête chez Ferrari pour remettre des gommes mixtes (3.1s.) et redémarre en quatrième position.

 

49e: Sept secondes séparent Bottas et Verstappen. Hamilton, troisième, refuse toujours de changer ses pneus bien que ceux-ci aient presque perdu toutes leurs rainures. Sainz s'empare du meilleur chrono (1'31''921''').

 

50e: L'asphalte s'assèche enfin, mais personne n'osera chausser les slicks à quelques boucles du but car il bruine encore ici et là.

 

51e: Bonnington convainc enfin Hamilton de changer de gommes... sans lui préciser qu'il va alors perdre deux positions. Le septuple champion du monde s'exécute de mauvais gré (2.3s.). Il reprend la piste derrière Leclerc et Pérez, mais devant Gasly, ce qui était l'objectif de Mercedes. Pérez rejoint Leclerc et déboîte la Ferrari par l'extérieur au freinage de la chicane. Voici le Mexicain troisième.

 

52e: Bottas mène devant Verstappen (7.5s.), Pérez (27s.), Leclerc (29.6s.), Hamilton (30.2s.), Gasly (34.6s.), Norris (38s.), Sainz (49.6s.), Ocon (1m. 15s.), Stroll (1m. 16s.), Ricciardo (1m. 21s.) et Giovinazzi (-1t.).

 

53e: Stroll dépasse sans peine Ocon qui poursuit sa route avec des pneus complétement morts.

 

54e: Leclerc souffre de survirage avec ses pneus neufs. Hamilton se place dans le sillage de la n°16, mais il déplore pour sa part du graining et enguirlande son ingénieur par radio. Le Britannique est furieux que son opinion n'ait pas été prise en compte.

 

55e: Hamilton ne peut plus suivre Leclerc, mais pis encore voit Gasly et Norris le rattraper à vitesse grand V.

 

56e: Bottas achève la course avec dix secondes d'avance sur Verstappen. Les pneus de Ricciardo s'effondrent. L'Australien devra laisser passer les Alfa Romeo.

 

57e: Hamilton garde une seconde de marge sur Gasly. Giovinazzi roule cinq secondes au tour plus vite que Ocon mais ne parviendra pas à chiper la dixième place au jeune Français.

 

58ème et dernier tour: Valtteri Bottas remporte sa dixième victoire et s'empare in fine du record du tour (1'30''432'''). Les Red Bull-Honda de Verstappen et de Pérez l'accompagnent sur le podium. Leclerc finit quatrième. Mécontent de sa fin de course, Hamilton se classe cinquième. Gasly (6e) empoche huit points. Norris conclut au septième rang un mauvais week-end pour McLaren. Sainz termine sa remontée en huitième position. Stroll est neuvième. Ocon (10e) arrache un point et achève cette course sans être passé par les stands: une première depuis Mika Salo au GP de Monaco 1997 ! Viennent ensuite Giovinazzi, Räikkönen, Ricciardo, Tsunoda, Russell, Alonso, Latifi, Vettel, Schumacher et Mazepin. Aucun abandon n'est déploré.

 

Après la course

Valtteri Bottas a en enfin retrouvé le succès qui le fuyait depuis plus d'un an (GP de Russie 2020). Si l'an passé à Istanbul, dans des circonstances météorologiques similaires, le Finlandais s'était noyé dans les tréfonds du classement, il a cette fois délivré une prestation impeccable. Personne n'a pu le menacer. « Cela fait du bien, après si longtemps !... » lâche-t-il. « Les conditions d'adhérence étaient très difficiles. Depuis le cockpit, j'apercevais des lignes a priori sèches, mais cela glissait quand même. Je suis donc toujours resté hyper-concentré. » Auteur d'un très médiocre début de saison, Bottas semble retrouver du poil de la bête depuis que son transfert chez Alfa Romeo a été annoncé, un stimulus qu'il confirme: « Je me sens libéré depuis que mon avenir est assuré pour 2022. Je n'ai qu'à me consacrer à mon pilotage, c'est beaucoup plus simple. Je me sens de plus en plus en phase avec la voiture. »

 

Et heureusement que Bottas était là pour empêcher Max Verstappen de gagner et ainsi sauver le week-end de Mercedes. Car Lewis Hamilton ne cache pas sa colère après ce revers stratégique. Mercedes a clairement péché par optimisme, voire par orgueil, en imaginant que la pénalité encaissée par son champion (dix places sur la grille) ne l'empêcherait pas de remonter facilement jusqu'à la deuxième place, après quoi Bottas se serait gentiment effacé... Las, une bruine quasi-incessante en a décidé autrement. Néanmoins, en fin de course, revenu au troisième rang, Hamilton pouvait empocher quinze points précieux pour peu que l'équipe lui fît confiance et le maintînt en piste avec des pneus intermédiaires à la corde. Toto Wolff, James Vowles et Peter Bonnington n'ont pas voulu lui laisser prendre ce risque. Cinquième, Hamilton perd ainsi la première place du championnat du monde au profit de Verstappen (256,5 pts contre 262,5). À la sortie de sa monoplace, le Britannique affiche sa mine des mauvais jours. Le débriefing est tendu. « On s'est parlé avec Toto Wolff, mais il n'y a rien à dire ! » lâche-t-il aux micros en début de soirée. Bien sûr, chacun pourra ergoter à l'infini sur la pertinence de cet ultime changement de pneus. Certains avancent que Hamilton, expert dans la gestion de l'attrition, aurait pu emmener à l'arrivée ses ex-intermédiaires devenus slicks. D'autres mettent en avant l'agonie d'Esteban Ocon qui s'est entêté jusqu'au bout avec ce qui lui restait de caoutchouc. On ne saura jamais.

 

Mercedes a remporté ce Grand Prix de Turquie, mais ce sont Max Verstappen et Red Bull-Honda les plus heureux ce dimanche soir. Le pilote hollandais reprend les commandes du championnat sur un circuit qui n'était pas du tout favorable à sa RB16B. « Nous n'avions pas le rythme des Mercedes ce week-end, donc nous nous en sortons très bien », déclare-t-il. Son équipier Sergio Pérez s'est pour sa part enfin mis en valeur en résistant énergiquement à Lewis Hamilton durant plusieurs tours. « C'était intense, raconte-t-il. Lewis est revenu sur moi au plus mauvais moment, lorsque j'étais en délicatesse avec mes pneus. C'était une bonne bagarre, mais j'ai réussi à rester devant. Puis, le timing de l'équipe pour passer les gommes neuves était parfait. » Pérez grappille ainsi des points précieux aux dépens du septuple champion du monde. C'est exactement la mission que lui a assignée Christian Horner pour cette fin de saison.

 

Enfin, et pour changer, les pénalités infligées par les commissaires de course, assistés ce week-end de l'ex-pilote brésilien Enrique Bernoldi, suscitent la controverse. Beaucoup jugent trop sévères les cinq secondes de sanction infligées à Pierre Gasly suite à son contact avec Fernando Alonso au démarrage: encerclé par deux voitures, au freinage, sur un bitume glissant, le Normand avait quelques circonstances atténuantes. En outre, les officiels perdent un peu plus de leur crédibilité lorsqu'ils corrigent le contenu de leur rapport d'après-course: de « prédominante », la responsabilité de Gasly devient « totale » ! Est-ce à dire qu'ils n'étaient pas certains du bien-fondé de leur sentence ? Pour sa part, Fernando Alonso, lui-même puni pour son accrochage avec Mick Schumacher, défouraille en affirmant que les règles ne sont pas les mêmes selon les pilotes. Prenant l'exemple de Lando Norris, épargné à Sotchi alors qu'il était entré aux stands en coupant la ligne blanche, il suggère que les pilotes britanniques sont épargnés par la fédération. Une provocation que ne relève pas Michael Masi, sans doute top occupé à justifier la sanction appliquée à Gasly...

Tony