Transferts: futurs de Leclerc et Ocon - Norris chez McLaren
Avant la trêve estivale, Charles Leclerc semblait avoir toutes les chances d'être bientôt promu chez Ferrari en remplacement du vieillissant Kimi Räikkönen. Feu Sergio Marchionne lui avait fait signer une forme de précontrat, mais sa disparition a rebattu les cartes. Les nouveaux dirigeants de Ferrari, John Elkann et Louis Carey Camilleri, plus circonspects, préféreraient prolonger d'encore une année le contrat du vétéran finlandais tandis que Leclerc poursuivrait ses classes chez Sauber ou chez Haas. En tout cas, la décision n'est pas prise, et la Scuderia dérogera à la tradition en n'annonçant pas son futur duo de pilotes à Monza.
Le futur d'Esteban Ocon paraît toujours aussi nébuleux. Le jeune Français intéressait pourtant beaucoup McLaren qui lui a proposé un contrat. Il s'est ainsi rendu à Woking pour faire mouler son baquet... mais n'est pas parvenu à faire entrer son mètre quatre-vingt-six dans la MCL33 ! Du coup McLaren se tourne vers son jeune protégé Lando Norris qui prendra la place de Stoffel Vandoorne en 2019. Après une bonne saison en 2017, le malheureux Flamand s'est littéralement effondré cette année. Il n'a plus marqué de points depuis le GP d'Azerbaïdjan. Zak Brown n'a plus confiance en lui et préfère promouvoir Norris qui, bien qu'extrêmement jeune (18 ans !), paraît très prometteur. Il roule d'ailleurs de nouveau en essais libres vendredi matin.
Quant à Ocon, il est désormais bien possible qu'il ne trouve pas de volant pour 2019. Pour l'heure, il dispute peut-être à Monza son dernier Grand Prix avec Racing Point, puisque son successeur désigné, Lance Stroll, est passé à Silverstone pour faire prendre ses mesures... Si tout va bien, il sera dans la machine rose à Singapour. Le jeune Canadien libérerait ainsi une place chez Williams qui devrait revenir à Robert Kubica, au moins jusqu'à la fin de la saison.
Présentation de l'épreuve
Après avoir dominé le Grand Prix de Belgique sur le rapide circuit de Spa-Francorchamps, Ferrari débarque à Monza avec le statut de grandissime favorite. Les tifosi se prennent à rêver d'une victoire rouge en terre italienne. La dernière remonte tout de même à 2010, avec Fernando Alonso ! Le groupe propulseur Ferrari délivre plus de chevaux que celui de Mercedes, mais la firme à l'étoile n'a pas encore dit son dernier mot. Petronas, son fournisseur en carburant et lubrifiant, doit apporter sous peu de nouveaux composés chimiques très agressifs afin de rattraper ce retard.
Bien sûr, les gains de puissance du cheval cabré font l'objet d'une certaine suspicion de la part de Mercedes et de Renault. Depuis le GP de Monaco, fin mai, la fédération internationale mène une enquête à ce sujet, mais n'a jusqu'ici rien trouvé de litigieux sur le groupe propulseur en question. Mattia Binotto, le directeur technique des Rouges, estime que le débat est clos: « La FIA a parfaitement connaissance de nos pièces, et c'est notre devoir de coopérer à chaque fois qu'elle n'est pas pleinement convaincue de la légalité d'un élément. Ils ont tout simplement posé des questions, nous avons répondu, nous avons expliqué. C'est tout. La FIA est satisfaite et déclare notre voiture légale, et de notre côté, nous sommes contents qu'elle mette un terme définitif à ces doutes. »
Par ailleurs, le discours de Mercedes évolue sur cette question. Jusqu'ici, le constructeur allemand avait tendance à admettre bien volontiers qu'il avait perdu sa suprématie sur la F1 au profit de Ferrari. Dorénavant, il minimise ce retard. « D'une course à l'autre, les performances varient toujours selon de nombreux aspects: le type de circuit, la gestion des pneus etc. », explique ainsi Aldo Costa, le directeur de l'ingénierie. « Quand deux voitures sont très, très proches, on le voit. Nous avons deux voitures qui sont relativement similaires, toutes deux très compétitives. Il s'agit de les développer, de résoudre davantage de problèmes et d'avoir le meilleur ensemble. Ne pas commettre d'erreurs et avoir une bonne fiabilité sera la clé de ce championnat. » Et il n'a probablement pas tort, quand on connaît la fâcheuse tendance de Ferrari et de Sebastian Vettel à commettre des erreurs tactiques ou stratégiques au pire moment...
Comme chaque année, les équipes adoptent ici un package aérodynamique minimal pour optimiser la vitesse de pointe. On remarque ainsi des volets supérieurs très fins et presque plats sur les ailerons arrière. La plupart des teams ont également plusieurs ailerons avant en réserve. Par exemple, McLaren est dotée de deux modèles: le premier avec un seul volet supérieur, le second avec deux volets mais très échancrés. Haas apporte pour sa part un nouveau fond plat.
Renault présente ici sa dernière évolution moteur de la saison, baptisée « Spécification C ». Toutefois, seule Red Bull choisit d'en faire usage, contrairement à l'équipe d'usine et à McLaren, comme l'explique Rémi Taffin à Motorsport.com: « Ce moteur amène un surcroît de puissance significatif. En fonction du carburant utilisé, le gain est de l'ordre de trois dixièmes au tour en qualifications sur un circuit comme Monza. C'est un vrai pas en avant. Toutefois, la durabilité de ce moteur est potentiellement plus faible que la génération actuellement utilisée, d'où des choix différents faits par chaque écurie. Cela dépend de leur stratégie et de leurs objectifs pour les huit dernières courses de la saison. Red Bull utilisera le « Spec C » dès les essais de Monza car ils sont en position de privilégier la performance sans être inquiétés par leurs poursuivants aux championnats. Pour notre part et pour McLaren, nous n'utiliserons pas cette spécification, considérant que la fiabilité et la régularité seront les atouts essentiels pour atteindre nos objectifs. » Car en effet, l'écurie Renault, avec 82 points, voit sa quatrième place menacée par Haas-Ferrari (76 pts)...
Malgré son rachat par Lawrence Stroll, l'ex-écurie Force India n'est pas au bout de ses peines puisque Haas s'oppose à ce qu'elle reçoive une partie de ses primes, celles qui, dans les complexes Accords Concorde, sont mentionnées sous le terme de « colonne 1 ». Guenther Steiner, le directeur de Haas, s'estime lésé. Arrivée en F1 il y a seulement deux ans, son équipe n'a pas encore eu accès aux revenus susdits, et il affirme ne pas bien saisir pourquoi la nouvelle structure « Racing Point FI » pourrait mettre la main sur la part dévolue à feue Force India. La somme contestée est importante: 28 millions de dollars. Otmar Szafnauer réplique que Haas n'a pas besoin de cette somme puisqu'elle n'emploie que 280 employés, contre 400 au team de Silverstone, et du reste fait construire sa voiture par Dallara et Ferrari...
Essais et qualifications
Les essais libres du vendredi matin se déroulent sous une averse qui permet aux Force India de se mettre en évidence: Pérez signe le meilleur chrono tandis qu'Ocon se classe troisième. L'après-midi, sur le sec, Vettel réalise le meilleur chrono, en dépit d'une sortie de route dans la Parabolica. Mais la séance est surtout marquée par le crash impressionnant de Marcus Ericsson: au bout de la ligne droite principale, l'aileron arrière mobile du Suédois se bloque en position ouverte. Lorsqu'il touche ses freins, il perd l'arrière de sa Sauber, laquelle oblique vers le rail de gauche pour un choc très violent, avant d'effectuer plusieurs tonneaux. La monoplace détruite s'immobilise dans l'échappatoire, à quelques mètres de commissaires de piste qui par bonheur ne sont pas touchés. Quant à Ericsson, il s'extrait seul et sans blessure de son épave. Samedi matin, le meilleur temps revient de nouveau à Vettel.
Samedi après-midi, à la fin de la deuxième manche des qualifications, un incident oppose une fois de plus Fernando Alonso à Kevin Magnussen. Alors que les deux pilotes entament leur ultime tour lancé, le Danois entreprend de dépasser l'Espagnol dès la Parabolica. Ce dernier ne s'en laisse pas compter puisqu'il prend l'aspiration de la Haas et la déborde. Les deux hommes arrivent ainsi côte à côte à la première chicane, se gênent mutuellement et annihilent leurs espoirs d'améliorer leurs chronos. Tous deux sont éliminés de cette Q2. « Ce n'est pas très malin de sa part ! » estime Alonso, très goguenard car de toute façon il n'espérait pas atteindre la Q3. Il n'en allait pas de même du Scandinave: « Alonso m'a ralenti puis, après que je l'ai passé, s'est délibérément rapproché, afin d'avoir l'aspiration parfaite et de dépasser au premier virage. C'est irrespectueux. Il a cru qu'il allait pouvoir doubler, mais plutôt me pendre ! C'était complètement stupide et inutile. Je n'allais pas le laisser me doubler et sacrifier mon propre tour. Je sais qu'il se prend pour Dieu, mais c'était hors de question. Vivement qu'il prenne sa retraite ! » Magnussen paraît oublier qu'Alonso a tout simplement usé d'une vieille tactique utilisée à Monza depuis au moins la construction de l'autodrome : se laisser doubler pour se faire aspirer...
Comme attendu, la première ligne est toute rouge, mais c'est Räikkönen qui s'adjuge la pole position (1'19''119''') en battant de près d'une seconde le record du circuit qui remontait à 2004. Il s'agit de la pole la plus rapide de l'Histoire, réalisée à 263.588 km/h de moyenne. Vettel (2ème) échoue à 161 millièmes de son équipier et ne cache pas un certain mécontentement. Le Finlandais est en effet sorti des stands derrière lui et a profité de son aspiration au meilleur moment. L'Allemand critique à demi-mot la stratégie adoptée par son écurie. La deuxième ligne est composée des Mercedes d'Hamilton et de Bottas qui ne sont pas très distancées puisqu'elles roulent également en 1'19''. Verstappen amène sa Red Bull au cinquième rang mais concède une seconde et demie au poleman. Ricciardo (19ème) change l'intégralité de son unité de puissance pour bénéficier des évolutions de Renault et se retrouve en fond de grille. Grosjean place sa Haas-Ferrari en sixième position. Magnussen (11ème) est éliminé en Q2 suite à l'incident précité avec Alonso.
Les Renault ont fait des progrès depuis Spa, et Sainz amène la sienne au septième rang. Hülkenberg, pénalisé de dix places suite au carambolage qu'il a provoqué lors de la course précédente, en profite pour remplacer tous les éléments de son groupe propulseur et se retrouve dernier. Ocon signe le huitième chrono avec sa Force India. Pérez (14ème) sort en Q1 pour un petit millième. Le croyant à l'abri, son écurie n'a pas jugé bon de le renvoyer en piste à la fin de cette manche... Très belle performance de Gasly (9ème) qui hisse sa Toro Rosso-Honda en Q3. Hartley (16ème) est comme souvent beaucoup plus loin. Pour la première fois de l'année, Williams place une machine en Q3. Il s'agit de celle de Stroll (10ème), alors que Sirotkin se contente du 12ème temps. La FW41 compense ici ses faiblesses aérodynamiques par la puissance du V6 Mercedes. Les McLaren-Renault ne sont pas compétitives. Alonso est treizième alors que Vandoorne, comme cela devient une habitude, réalise le plus mauvais temps. Il partira cependant 17ème grâce aux pénalités de ses adversaires. Enfin, les deux pilotes Sauber (Leclerc 15ème, Ericsson 17ème) ne franchissent pas la première étape des qualifications. Le Suédois reçoit un châssis neuf après son crash du vendredi, ainsi qu'un nouveau moteur, d'où une pénalité indolore.
Le Grand Prix
Cette course se déroule sous un ciel menaçant. On peut craindre une averse en cours d'épreuve. Par ailleurs, comme à Spa, la température est basse pour la saison (22°C). Le scénario de l'épreuve paraît cependant cousu de fil blanc. Räikkönen doit ouvrir gentiment la porte à Vettel et ensuite retenir, si besoin est, Hamilton et Bottas. La grande majorité des pilotes s'élance avec des pneus super-tendres afin de faire un deuxième relais en tendres. Seuls Leclerc, Magnussen, Ericsson et Ricciardo partent avec les pneus jaunes.
Départ: Vettel démarre un petit mieux que Räikkönen et se place dans son sillage à l'accélération. Il se décale vers la gauche pour le dépasser, mais n'a pas la place pour cela. Lorsqu'il reprend sa ligne pour aborder la chicane, il touche légèrement l'avant de la Mercedes d'Hamilton. Verstappen prend l'ascendant sur Bottas. Plus loin, pris en sandwich entre Alonso et Ericsson, Hartley brise sa suspension avant droite et s'arrête dans la pelouse.
1er tour: Hamilton se fait aspirer par Vettel dans la Curva Grande, puis déborde par l'extérieur l'Allemand à la seconde chicane. Vettel conserve sa trajectoire et ne braque pas suffisamment pour éviter son adversaire. Il heurte le ponton gauche de la Mercedes et part en tête-à-queue. Il parvient à se remettre dans le sens de la marche mais se retrouve bon dernier. La voiture de sécurité entre en piste pour évacuer la Toro Rosso d'Hartley, qui pourtant ne présente pas le moindre danger...
2e: Les pilotes se rangent derrière la Safety Car. Räikkönen mène devant Hamilton, Verstappen, Bottas, Grosjean, Sainz, Ocon, Stroll, Sirotkin et Alonso. Vettel rejoint son stand avec un aileron avant bancal. Il prend un nouveau museau et chausse des pneus tendres. Ricciardo s'équipe en Pirelli rouges et Hülkenberg en jaunes. Victime d'une crevaison suite à la touchette avec Hartley, Ericsson s'arrête chez Sauber pour remplacer ses pneus.
3e: La voiture de sécurité s'efface à la fin de cette boucle
4e: Hamilton prend l'aspiration de Räikkönen dans la ligne droite principale et réussit l'extérieur sur le Finlandais. Ce dernier prend sa revanche un peu plus loin en débordant l'Anglais par la droite à la variante della Roggia, sous les vivats de la foule. Sainz attaque Grosjean au premier virage mais tire tout droit à la chicane. Il devra rendre sa position au Genevois. Gasly assaille Alonso qui le pousse sur le vibreur à la sortie de la Variante del Rettifilo. La Toro Rosso s'en tire avec quelques dégâts. Magnussen court-circuit la seconde chicane et revient sur le bitume au niveau de Pérez. Ceux-ci abordent côte à côte le premier Lesmo. Le Mexicain veut forcer le passage à l'intérieur, le Danois ne laisse pas la place. Tous deux entrent en contact. Des morceaux de carbone s'envolent, mais les deux pilotes restent en piste.
5e: Räikkönen conserve quelques dixièmes de marge sur Hamilton. Magnussen stoppe chez Haas pour effectuer des réparations. Ricciardo et Vettel entament leurs remontées. Ils ont déjà doublé Vandoorne.
6e: Räikkönen est en tête devant Hamilton (0.9s.), Verstappen (3.3s.), Bottas (4.5s.), Grosjean (6.9s.), Sainz (7.7s.), Ocon (8.9s.), Stroll (10.9s.), Sirotkin (12.6s.) et Alonso (13s.). Pérez prend la onzième place à Gasly. Ricciardo et Vettel dépassent Hülkenberg.
7e: Alonso, dixième, repousse les assauts de Pérez. Ricciardo et Vettel bute sur un duo de jeunots en bagarre, Gasly - Leclerc.
8e: Bottas met la pression sur Verstappen. Pérez dépasse Alonso devant les stands.
9e: Vettel passe Ricciardo sur la ligne de chronométrage. Il double ensuite Leclerc à Lesmo. Le jeune Monégasque parvient ensuite à contenir Ricciardo. Alonso regagne les stands pour abandonner car son moteur est affecté par des coupures électriques.
10e: Räikkönen précède Hamilton (1.2s.), Verstappen (5.3s.), Bottas (16.5s.), Grosjean (12.7s.), Sainz (14.1s.), Ocon (14.9s.), Stroll (17.3s.), Sirotkin (18.4s.) et Pérez (19.8s.). Vettel passe devant Gasly et Ricciardo se défait de Leclerc.
11e: Hamilton demeure dans le sillage de Räikkönen et peut activer son aileron arrière mobile. Gasly oppose une féroce résistance à Ricciardo. Les deux hommes se frottent au premier freinage.
12e: Vettel, onzième, est lancé à la poursuite de Pérez, lequel suit de près les deux Williams. Ricciardo vient à bout de Gasly à la première chicane, avec l'aide du DRS.
13e: Verstappen parvient à garder Bottas hors de la zone d'activation du DRS. Pérez s'empare de la neuvième position aux dépens de Sirotkin.
14e: Räikkönen précède Hamilton d'une seconde et trois dixièmes. Ocon fait l'extérieur à Sainz devant les stands. Pérez menace Stroll tandis que Vettel se débarrasse de Sirotkin dans la Variante Ascari.
15e: Pérez passe devant Stroll. Le Canadien devient aussitôt la proie du chasseur Vettel.
16e: Vettel dépasse Stroll avant la première chicane. A cet endroit, la Ferrari atteint les 360 km/h...
17e: Vettel déborde Pérez par l'extérieur de la ligne droite principale, mais il retarde trop son freinage et doit emprunter les bas-côtés. Le Mexicain reprend sa position.
18e: L'intervalle entre les deux leaders n'excède plus la seconde. Vettel attaque Pérez au même endroit qu'au tour précédent, et cette fois choisit l'intérieur. Il passe sans peine.
19e: Bottas est sur les talons de Verstappen. Tous deux bloquent leurs freins à la première chicane. Le Hollandais coupe le virage. Räikkönen devance Hamilton (1s.), Verstappen (8.6s.), Bottas (9.5s.), Grosjean (24s.), Ocon (25.5s.), Sainz (28.6s.), Vettel (30.2s.), Pérez (31.4s.), Stroll (33.6s.), Sirotkin (35s.) et Ricciardo (36.2s.).
20e: Les mécaniciens de Mercedes opèrent une fausse sortie. Ferrari tombe dans le panneau et rappelle Räikkönen pour prendre des gommes tendres (2.2s.). Le Finlandais repart en quatrième position. Vettel double Sainz au premier freinage.
21e: Hamilton tourne en 1'21''611'''. Il mène avec une dizaine de secondes d'avance sur Verstappen et Bottas. Räikkönen compte vingt-deux secondes de retard.
22e: Hamilton demeure en piste car ses pneus fonctionnent encore très bien. Toutefois son avantage sur Räikkönen n'augmente pas. Le Finlandais attaque malgré tout pour éviter l' « undercut ». Bottas harcèle Verstappen en vain. Ricciardo remonte lentement. Il prend tout de même l'avantage sur Sirotkin.
23e: Grosjean chausse les pneus tendres et repart entre Sirotkin et Hülkenberg.
24e: Vettel déborde Ocon à la première chicane. Changement de pneus pour Vandoorne. Ricciardo venait de doubler Stroll lorsqu'il se gare dans l'herbe après la Variante della Roggia. Une épaisse fumée s'échappe de la Red Bull. Officiellement, il s'agira d'un problème d'embrayage...
25e: Vingt secondes séparent Hamilton de Räikkönen, toujours quatrième. Les doubles drapeaux jaunes sont agités pour permettre aux commissaires d'ôter la voiture de Ricciardo. Par bonheur, la « voiture de sécurité virtuelle » ne vient pas fausser cette course...
26e: Verstappen prend les pneus tendres et retrouve le circuit derrière Ocon.
27e: Hamilton devance Bottas de quinze secondes, Räikkönen de dix-huit secondes.
28e: Hamilton observe son changement de gommes. Il prend les Pirelli jaunes (2.4s.) et retrouve le circuit en troisième position.
29e: Bottas reçoit l'ordre de demeurer en piste pour contenir Räikkönen. L'objectif ? Contraindre le Finlandais de Ferrari à user sa gomme et faciliter ainsi le retour d'Hamilton. Verstappen déborde Ocon. Vettel fait halte chez Ferrari pour achever l'épreuve en pneus rouges. Il se retrouve dixième, entre Sirotkin et Grosjean.
30e: Räikkönen fait la jonction avec Bottas. Hamilton n'est qu'à quatre secondes de ce duo et peut donc encore arracher la victoire à Räikkönen.
31e: Vettel prend la neuvième place à Sirotkin. Bottas est leader devant Räikkönen (0.8s.), Hamilton (3.4s.), Verstappen (21.3s.), Ocon (25.8s.), Pérez (30s.), Sainz (35.5s.), Stroll (41s.), Vettel (41.6s.), Sirotkin (43.7s.) et Grosjean (45.5s.).
32e: Räikkönen évolue une demi-seconde derrière le lièvre Bottas. Vettel dépasse Stroll.
33e: Räikkönen tente de prendre l'aspiration de Bottas dans la ligne droite principale, aileron arrière ouvert. Mais il ne parvient pas à se porter à sa hauteur. Et Hamilton grossit dans ses rétroviseurs...
34e: Räikkönen abîme ses gommes dans l'air « sale » de Bottas. Son pneu arrière-gauche se couvre de cloques, et Hamilton revient dans ses échappements. Vettel dépasse Sainz et se retrouve septième. Leclerc et Gasly changent d'enveloppes.
35e: Bottas, Räikkönen et Hamilton se tiennent en deux secondes. Arrêt pneus un peu longuet pour Stroll.
36e: Bottas a rempli sa mission et regagne son stand pour prendre des pneus jaunes (2.4s.). Il retrouve la piste en quatrième position.
37e: Räikkönen est leader devant Hamilton (1s.), Verstappen (19.2s.), Bottas (22.5s.), Ocon (30.5s.), Pérez (33.3s.), Vettel (34.2s.), Sainz (44s.), Grosjean (51s.), Sirotkin (1m. 02s.) et Hülkenberg (1m. 12s.).
38e: Hamilton n'est plus qu'à six dixièmes de Räikkönen. Vettel dépasse Pérez et se retrouve cinquième. Sirotkin remplace ses enveloppes.
39e: Ocon passe chez Racing Point pour changer de pneus et repart derrière Grosjean.
40e: Räikkönen fait son possible pour distancer Hamilton. Pour le moment, celui-ci ne peut plus utiliser l'aileron arrière mobile. Changements de pneus pour Pérez et Sainz.
41e: Bottas pourchasse Verstappen. Hülkenberg prend un deuxième jeu de pneus rouges.
42e: Räikkönen précède Hamilton (0.6s.), Verstappen (17.6s.), Bottas (18.3s.), Vettel (32s.), Grosjean (55.6s.), Ocon (58s.), Pérez (1m. 02s.), Sainz (1m. 16s.), Stroll (1m. 19s.), Sirotkin (-1t.) et Leclerc (-1t.). Second changement de pneus pour Ericsson.
43e: Bottas prend l'aspiration derrière Verstappen dans la grande accélération et se décale vers la gauche pour aborder le premier tournant. Le jeune Hollandais change alors de trajectoire pour tasser le Finlandais. Leurs roues se touchent. La Mercedes, déséquilibrée, se retrouve dans l'échappatoire. Bottas slalome entre les panneaux publicitaires pour rejoindre le circuit. Cet incident est examiné par les commissaires de course.
44e: Hamilton est dans les échappements de Räikkönen qui se débat avec ses pneus usés.
45e: Hamilton active son DRS à l'entame de la ligne droite principale, se porte à la hauteur de Räikkönen et le déborde par l'extérieur. Le Finlandais résiste raisonnablement à la chicane, mais ne peut rien faire pour contrer l'Anglais, nouveau leader.
46e: Hamilton s'envole vers la victoire. Il compte trois secondes d'avance sur Räikkönen. Verstappen apprend de son ingénieur Gianpiero Lambiase qu'il écope d'une pénalité de cinq secondes pour avoir poussé Bottas hors-piste. Cette nouvelle irrite profondément le jeune Hollandais qui n'a qu'une seconde d'avance sur Bottas, huit secondes sur Vettel.
48e: Cinq secondes séparent Hamilton et Räikkönen. Bottas recolle à Verstappen. Lambiase tente d'apaiser Verstappen et lui recommande de hausser son rythme pour ne pas être classé derrière Vettel. « Je me f*** de Vettel ! » réplique Max, toujours agacé...
49e: Hamilton devance Räikkönen (6.3s.), Verstappen (18.5s.), Bottas (19.3s.), Vettel (25s.), Grosjean (59s.), Ocon (1m.), Pérez (1m. 11s.), Sainz (1m. 20s.), Stroll (-1t.), Sirotkin (-1t.) et Leclerc (-1t.).
50e: Verstappen verrouille toutes les portes pour retenir Bottas. Grosjean résiste à Ocon et Pérez pour conserver sa sixième place.
51e: Vettel compte maintenant moins de cinq secondes de retard sur Verstappen qui tombera donc au cinquième rang après l'arrivée.
52e: Hamilton conclut l'épreuve avec huit secondes de marge sur Räikkönen. Verstappen met un point d'honneur à ne pas se laisser dépasser par un Bottas pressant.
53ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte son 68ème Grand Prix. Räikkönen, second, monte sur le centième podium de sa longue carrière. Verstappen coupe la ligne en troisième position, mais du fait de sa pénalité ne sera classé que cinquième. Bottas est troisième, Vettel quatrième. Grosjean termine sixième devant les deux compères Ocon et Pérez. Sainz finit neuvième alors que Stroll, dixième, inscrit le premier point de Williams depuis Bakou. Sirotkin, Leclerc, Vandoorne, Hülkenberg, Gasly, Ericsson et Magnussen achèvent aussi la course.
Après la course: Mercedes triomphe en terre italienne
Les tifosi ne font pas preuve de fair-play en sifflant copieusement Lewis Hamilton et Valtteri Bottas sur le podium, même lorsque ceux-ci sont interviewés par Felipe Massa, pourtant ancien ferrariste. Ce n'est pas mérité car les hommes en gris ont mis en œuvre une stratégie audacieuse qui s'est avérée payante grâce à la maestria de leurs deux pilotes. « Je suis très, très content », déclare Hamilton. « C'était très serré entre Ferrari et nous, cette course allait revenir à celui qui ferait le moins d'erreurs et préserverait le mieux ses pneus. Valtteri est parvenu à allonger son relais, ce qui m'a permis de me rapprocher de Räikkönen. C'était un excellent travail d'équipe aujourd'hui. Le premier tour a été intense. En arrivant au virage n°4, j'ai été un peu surpris que Sebastian choisisse l'intérieur et pas l'extérieur. Nous avons eu un petit contact et ma voiture était un peu endommagée après, mais heureusement j'ai pu continuer et rester au contact de Kimi. Quand je suis revenu sur lui dans mon deuxième relais, je voyais que ses pneus cloquaient, donc j'ai commencé à préserver les miens. J'ai attaqué autant que possible pour combler l'écart. Cette piste est vraiment incroyable, phénoménale pour le pilotage avec tous ces virages rapides. C'est l'un des meilleurs circuits au monde. » Quant à Bottas, il a parfaitement rempli sa mission d'équipier modèle, et en a retiré des fruits puisque son arrêt tardif lui a permis de bénéficier de gommes efficaces en fin de course.
Le désarroi est grand chez Ferrari. Ce n'est pas encore cette année que le Fratelli d'Italia retentira à Monza. « Notre voiture était vraiment bonne aujourd'hui », souligne pourtant Kimi Räikkönen. « Le premier train de pneus était acceptable, mais le deuxième n'a pas duré aussi longtemps que prévu. Il n'y avait pas grand-chose à faire, nous avons dû attaquer en permanence. A aucun moment nous ne pouvions assurer et préserver les pneus. J'ai été chanceux de finir la course car mon pneu arrière-gauche n'avait plus de gomme. »
La sévère presse transalpine étrille particulièrement Sebastian Vettel qui, après Bakou, Le Castellet et Hockenheim, a commis à Monza sa quatrième erreur grossière de la saison. L'Allemand accuse dorénavant un retard de trente points sur Hamilton au championnat. Pire: il refuse de reconnaître sa responsabilité et pointe du doigt Hamilton qui ne lui aurait pas laissé assez d'espace pour doubler à la deuxième chicane. « Je suis allé le plus loin possible. Il y avait vraiment la place pour une voiture à gauche », réplique le Britannique. Les commissaires tranchent en sa faveur et concluent à un incident de course. Quoiqu'il en soit, Vettel quitte Monza avec le moral dans les chaussettes. Jamais la comparaison avec son rival n'aura autant tourné en sa défaveur. Il semble ne plus savoir contenir sa fougue et manquer de jugeote au point de commettre des fautes de pilotage rédhibitoires pour un pilote aspirant au titre mondial. Ce qui paraît étonnant de la part d'un quadruple champion du monde...
Vettel n'est pas seul à afficher sa mauvaise foi: Max Verstappen estime que sa sanction consécutive à la collision avec Bottas est injustifiée... et même qu'elle aurait dû être attribuée au Finlandais ! Comme d'habitude, Christian Horner défend son protégé en dépit du bon sens, affirmant que celui-ci ne faisait que défendre sa position en changeant brutalement de trajectoire. Fort de cette impunité, le jeune Hollandais risque hélas de conserver longtemps ce comportement puéril et irresponsable... qui n'est pas sans rappeler celui d'un autre « bébé Red Bull », un certain Vettel Sebastian...
Renault dépose une réclamation contre la Haas de Grosjean dont le fond plat serait illégal. Jo Bauer, le délégué technique de la FIA, mène une enquête qui aboutit à la disqualification du pilote français. Le rayon du degré de courbure du plancher n'est en effet pas réglementaire. Cette anomalie, décelée il y a quelques semaines sur plusieurs voitures, avait déjà fait l'objet d'une note de la part de la fédération. Les écuries avaient jusqu'à ce week-end pour s'y conformer. Du coup, tous les poursuivants de Grosjean gagnent une place dans la hiérarchie. Cela permet à Sirotkin d'inscrire son premier point en F1. En outre, Renault conserve ainsi sa quatrième place au classement des constructeurs qu'elle aurait perdu au profit de Haas en l'absence de réclamation. Néanmoins, l'écurie américaine fait appel de cette sanction.
Tony