Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Valtteri BOTTAS
 V.BOTTAS
Mercedes
Sebastian VETTEL
 S.VETTEL
Ferrari

976o Gran Premio

IX Abu Dhabi Grand Prix
Notte
Yas Marina
domenica 26 novembre 2017
55 giri x 5.554 km - 305.355 km
(Offset: 115 m)
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Dernières arguties autour du règlement 2017

Alors que se clôt cette saison 2017, certains constructeurs semblent vouloir revenir sur quelques normes techniques qui entreront en vigueur l'an prochain. C'est notamment le cas de celle limitant le parc de moteurs alloué à chaque pilote à trois unités pour la durée du championnat. « Une folie » selon Christian Horner qui chiffre à six le nombre de groupes propulseurs hybrides utilisés cette année par chacun de ses deux pilotes ! Les pénalités, qui ont déjà défiguré bien des grilles de départ cette saison, risquent de tomber dru en 2018. Horner souhaiterait revenir à la limite des quatre moteurs en vigueur cette année, mais il rencontre l'opposition de Mercedes. Toto Wolff estime ainsi que cette mesure va dans le bon sens puisqu'elle permet (en théorie...) une réduction des coûts. Et puis, comme les blocs allemands sont les plus fiables...

 

Une autre controverse concerne l'aileron de requin qui doit disparaître à l'issue de cette saison, et ce bien que la majorité des membres du Groupe stratégique, Ferrari et Red Bull en tête, défendaient son maintien. Ils se sont heurtés à McLaren qui affirme que cet appendice masque l'aileron arrière et donc le nom des sponsors inscrits dessus. Faute de consensus, la FIA entérine donc son bannissement. « L'aileron de requin bloque l'aile arrière car il est trop grand », affirme Zak Brown. « Nous avons proposé un capot moteur descendant et qui ne casse pas la perspective de l'aileron arrière. » En fait, l'aileron de requin offrait aussi un encart publicitaire supplémentaire et un espace pour inscrire le numéro de la voiture. Il faudra combler ce manque. Ces histoires de gros sous passent au-dessus de la tête des techniciens qui croyaient que leurs employeurs trouveraient un accord pour conserver cet aileron. « Ça va légèrement compliquer les choses », bougonne par exemple Andrew Green. « Nous devons développer le capot moteur alors que nous pensions qu'il resterait identique. Ce n'est pas quelque chose de majeur, mais c'est toujours ça de plus à faire... »

 

Heureusement, le « T-wing » et le « monkey seat » disparaissent eux sans soulever les passions...

 

Présentation de l'épreuve

Cette ultime épreuve d'Abou Dhabi n'a guère d'enjeux. Valtteri Bottas (280 points) garde une infime chance de chiper la médaille d'argent à Sebastian Vettel (302 pts). Les cinq premières places du classement des constructeurs reviendront à Mercedes-AMG, Ferrari, Red Bull-TAG Heuer, Force India-Mercedes et Williams-Mercedes. La sixième position est en revanche convoitée par Toro Rosso-Renault (53 pts), Renault (49 pts) et Haas-Ferrari (47 pts).

 

Liberty Medias profite de ces dernières épreuves pour tester des éléments visant à améliorer le spectacle à compter de l'an prochain. Par exemple, un petit microphone en céramique permettra d'accroître le bruit des moteurs. Des caméras à 360° équiperont le casque du pilote et l'infâme halo, mais cette expérience de « réalité virtuelle » (sic) offerte aux téléspectateurs sera probablement payante. Enfin, un nouveau logo très quelconque est dévoilé et remplace celui qui était en vigueur depuis 1994.

 

Bien qu'il ait resigné avec McLaren pour 2018, Fernando Alonso ne perd pas de vue les autres disciplines automobiles. Il participera ainsi aux prochaines 24 heures de Daytona au volant d'une Ligier JS P217 qu'il a testée sur le circuit d'Aragon. Par ailleurs, l'Espagnol a découvert à Sakhir la Toyota TS050 Hybrid avec laquelle il envisage de disputer le prochain championnat du monde d'Endurance (qui s'étalera sur un an et demi !), et pourquoi pas Le Mans. Selon Alexander Wurz, conseiller de Toyota Motorsport, Alonso s'est parfaitement adapté au pilotage d'une LMP1. La Formule 1 ne devrait donc être qu'un élément de son programme 2018. Par son engagement pluridisciplinaire, Alonso renoue ainsi avec la tradition du pilote éclectique perdue depuis les années 1980.

 

Le rapprochement entre Ferrari et Sauber se concrétise: l'écurie helvétique recevra en 2018 des groupes propulseurs « rebadgés » au nom d'Alfa Romeo. Sergio Marchionne souhaite en effet intensifier la présence de la firme au trèfle en sport automobile. Ce partenariat doit aussi permettre à Sauber de séduire de nouveaux commanditaires. Par ailleurs, l'écurie suisse va devenir le « Junior Team » de Ferrari, faveur qui était aussi convoitée par Haas. La Scuderia place ainsi Charles Leclerc dans le baquet de Pascal Wehrlein, tandis qu'Antonio Giovinazzi pourrait remplacer Marcus Ericsson. Le Suédois n'a toutefois pas dit son dernier mot étant donné ses liens financiers avec le groupe Longbow, propriétaire du team. S'il était sauvé, Giovinazzi deviendrait alors pilote de réserve, ou pourrait prendre la place de Kevin Magnussen chez Haas.

 

Les derniers essais pneumatiques de la saison se dérouleront sur ce circuit d'Abou Dhabi le 29 novembre. A cette occasion, Williams testera à nouveau Robert Kubica, désormais grand favori à l'obtention du baquet laissé vacant par Felipe Massa. Mais le Polonais devra se méfier de Sergey Sirotkin, convoqué à la surprise générale par Claire Williams et Paddy Lowe. Le jeune Russe, fils de milliardaire, jusqu'ici essayeur chez Renault, serait-il en mesure d'acheter un volant de titulaire ? Les finances de Martini-Williams seraient-elles moins saines qu'on ne le pense ? Quant à Massa, il s'apprête à disputer son dernier Grand Prix sans tambour ni trompette. Mis à part un casque spécial aux couleurs brésiliennes, il ne prévoit rien de particulier pour célébrer son départ.

 

Toro Rosso confirme que son futur duo de pilotes sera bien composé de Pierre Gasly et de Brendon Hartley. Si la confirmation du jeune espoir tricolore n'est pas une surprise, le Kiwi est véritablement sorti du chapeau à la dernière minute. Libéré par le retrait de Porsche de l'Endurance, il hérite d'une chance inespérée de faire carrière en Formule 1, sept ans après avoir été sèchement renvoyé de la filière Red Bull. « Pendant cette dernière partie de saison, Gasly et Hartley ont montré qu'ils sont prêts pour la F1 », commente Franz Tost. « Ils se sont rapidement adaptés à la voiture, ont réalisé de bonnes performances. Nous avons été très impressionnés par leurs courbes de progression. » Pure langue de bois. Gasly et Hartley ont au contraire montré qu'ils étaient très inexpérimentés et devront travailler très dur cet hiver pour se hisser au niveau de la Formule 1.

 

Ferrari introduit un nouveau diffuseur inspiré de celui de Red Bull. En effet, jusqu'ici la SF70H arborait un diffuseur recourbé afin d'entraîner le flux d'air vers le fond plat et les roues, ce qui permettait aussi de monter des ailettes à l'intérieur du pneu arrière, toujours dans un souci aérodynamique. A Abou Dhabi en revanche, cet élément est horizontal dans toute sa largeur, comme sur la Red Bull RB13. L'avantage de ce dessin est d'impulser plus d'air sous le diffuseur, mais en contrepartie il peut créer des turbulences. Les ingénieurs testent plusieurs configurations sur les voitures de Vettel et de Räikkönen, en retirant ou en rajoutant des ouïes. Les Rouges éprouvent aussi différents fonds plats avec cinq ou six échancrures.

 

De son côté, Renault adopte une cartographie moteur plus agressive pour cette dernière finale, après avoir retenu ses chevaux au Brésil, suite à la cascade de pannes qui afflige ses moteurs depuis le début de l'automne. Par ailleurs, des membres du bureau d'études font le déplacement à Abou Dhabi pour observer les innovations destinées à apparaître sur le groupe propulseur de 2018.

 

Essais et qualifications

Lors des essais libres du vendredi, les écarts entre les Mercedes, les Red Bull et les Ferrari sont très faibles. Mais samedi matin, les Flèches d'Argent prennent le pouvoir, puis écrasent la concurrence lors des qualifications. Bottas réalise sa quatrième pole position (1'36''231''') devant son équipier Hamilton (1'36''403'''). Les Ferrari sont en retrait: Vettel (3ème) concède une demi-seconde à Hamilton et Räikkönen (5ème) peine à faire chauffer ses gommes. Du côté de Red Bull, Ricciardo est content de sa quatrième position mais Verstappen rencontre un souci de crémaillère de direction vendredi matin, puis ne parvient jamais à bien équilibrer sa machine. Il s'élancera sixième. Hülkenberg amène sa Renault à une belle septième place. Sainz (12ème) n'arrive pas à exploiter ses gommes. Chez Force India, Pérez (8ème) précède Ocon (9ème) d'un souffle: vingt-trois millièmes !

 

Performances mitigées chez Williams: Massa (10ème) atteint la Q3 alors que Stroll (15ème) s'est fourvoyé dans ses réglages. Alonso (11ème) et Vandoorne (13ème) tenteront de ramener des points au duo McLaren-Honda pour son ultime prestation. Les Haas (Magnussen 14ème, Grosjean 16ème) sont victimes de sous-virage. Wehrlein (18ème) et Ericsson (19ème) peinent à utiliser leurs Pirelli avec la très rétive Sauber. Enfin, les Toro Rosso se débattent avec des moteurs Renault en fin de vie et sont éliminées dès la Q1. Gasly se classe dix-septième et Hartley partira bon dernier. Le Néo-Zélandais est du reste sanctionné de dix places pour avoir changé des éléments sur son groupe propulseur. C'est la quatrième fois consécutive qu'il subit une telle mésaventure...

 

Le Grand Prix

Comme d'habitude, ce Grand Prix d'Abou Dhabi se déroule à la nuit tombante, mais il fait encore très chaud sur Yas Marina. Par ailleurs, le vent s'est levé et a déposé beaucoup de sable sur la piste. L'adhérence sera donc assez précaire. Tous les pilotes s'élancent en pneus ultra-tendres, exceptés Wehrlein, Ericsson et Hartley, munis de Pirelli super-tendres. Mario Isola ne prévoit cependant qu'un seul arrêt en course. Certains esprits sagaces se demandent comment ces pneus soi-disant « ultra-tendres » peuvent tenir aussi longtemps.

 

Départ: Excellent démarrage de Bottas qui conserve l'avantage devant Hamilton, Vettel, Ricciardo et Räikkönen. Hülkenberg prend un mauvais envol et se fait doubler par Pérez. Magnussen sort au large au premier virage.

 

1er tour: En revenant sur la piste, Magnussen escalade un vibreur et part en toupie. Tout le monde évite heureusement le Danois qui repart en queue de peloton. Riccardo se défend contre une attaque de Räikkönen. Hülkenberg déborde Pérez au bout de la seconde longue pleine charge mais se fait tasser. Il court-circuite alors le virage n°12 pour devancer le Mexicain. Alonso et Massa bataillent pour la dixième place. Bottas mène devant Hamilton, Vettel, Ricciardo, Räikkönen, Verstappen, Hülkenberg, Pérez, Ocon, Massa et Alonso.

 

2e: Les Mercedes s'échappent facilement. Pérez demande qu'Hülkenberg lui rende la septième position, puisqu'il l'a gagnée en quittant les limites de la piste. L'Allemand n'en fera rien.

 

3e: Bottas devance Hamilton d'une seconde et demie, Vettel de trois secondes.

 

4e: Le collège des commissaires inflige une pénalité de cinq secondes à Hülkenberg pour sa manœuvre litigieuse du premier tour.

 

5e: Bottas mène devant Hamilton (1.3s.), Vettel (3.5s.), Ricciardo (5.5s.), Räikkönen (7.8s.), Verstappen (8.7s.), Hülkenberg (12.1s.), Pérez (15.2s.), Ocon (16.9s.), Massa (19.1s.), Alonso (20.1s.) et Sainz (20.9s.).

 

6e: Grosjean attaque Stroll pour le gain de la treizième place. Il le déborde dans la longue accélération malgré un décalage tardif du Canadien. Ce dernier reprend l'ascendant dans la ligne droite suivante grâce à l'aileron arrière mobile.

 

8e: Bottas possède une seconde et sept dixièmes de marge sur Hamilton. Vettel évolue à quatre secondes. Räikkönen perd le contact avec Ricciardo mais garde Verstappen à distance.

 

9e: Vettel ne parvient pas à suivre les Mercedes. En effet, les Ferrari surconsomment sur cette piste et leurs pilotes doivent ménager le carburant. Nouveaux assauts de Grosjean contre un Stroll très combatif. Nouveaux échecs. La puissance du groupe propulseur Mercedes fait la différence...

 

10e: Bottas précède Hamilton (1.8s.), Vettel (5s.), Ricciardo (7.3s.), Räikkönen (11s.), Verstappen (12.7s.), Hülkenberg (19.1s.), Pérez (23.6s.), Ocon (26.4s.) et Massa (31.1s.).

 

11e: Grosjean retarde son freinage aux abords du virage n°8, contraint Stroll à escalader le vibreur, et passe ainsi en force. Bien sûr, le Canadian actionne son DRS dans la ligne droite suivante et redouble la Haas, mais Grosjean le surprend par l'extérieur, et s'impose définitivement. Magnussen remonte dans la hiérarchie. Il a doublé Hartley et Ericsson.

 

12e: Alonso est aux trousses de Massa et emmène Sainz avec lui. Hülkenberg sème Pérez afin que sa future sanction soit sans conséquence. Stroll remplace le premier ses pneumatiques.

 

13e: Arrêt pneus de Vandoorne qui se plaint d'un manque complet d'appuis sur l'arrière de sa McLaren.

 

14e: Deux secondes et trois dixièmes séparent les deux pilotes Mercedes.

 

15e: Verstappen passe par les stands pour se munir de pneus super-tendres (2.1s.), à l'instar de tous les pilotes partis avec les gommes violettes. Il ressort neuvième.

 

16e: Räikkönen fait halte chez Ferrari pour changer ses enveloppes (3.5s.), puis repart devant Ocon et Verstappen. Le Hollandais double Français au virage n°8.

 

17e: L'intervalle demeure stable entre les pilotes Mercedes. Gasly perd l'arrière de sa Toro Rosso en sortant de l'avant-dernier virage. Il exécute une pirouette avant de se relancer. Arrêt aux stands de Pérez.

 

18e: Hülkenberg stoppe chez Renault pour subir sa pénalité et changer ses pneus. Il reste immobilisé en tout dix secondes à cause d'un écrou récalcitrant. Mais il reprend toutefois sa route devant Pérez. L'équipe Force India est très mécontente.

 

19e: Ricciardo effleure le rail du virage n°19 et crève à l'arrière-droit. Rude bataille entre Grosjean et Hülkenberg qui tourne au profit du second.

 

20e: Deux secondes et demie entre Bottas et Hamilton. Ricciardo arrive au stand Red Bull pour remplacer ses pneus (4.1s.).

 

21e: Changement de pneus pour Vettel (2.4s.). L'Allemand demeure troisième. Peu après sa sortie de la pit-lane, Ricciardo se range dans la pelouse, victime d'une défaillance de son système hydraulique.

 

22e: Bottas chausse les pneus super-tendres (2.5s.) et laisse le commandement à Hamilton. Aussitôt, celui-ci utilise la puissance maximale de son moteur et signe le meilleur tour depuis le départ (1'42''421''') ! Mijoterait-il un « under-cut » ? Arrêts aussi pour Alonso et Magnussen.

 

23e: Massa change de gommes pour la dernière fois de sa carrière et reprend la piste juste devant Alonso qui l'attaque aussitôt. L'Espagnol lui fait finalement l'extérieur au bout de la longue accélération.

 

24e: La nuit est tombée sur Abou Dhabi. Hamilton devance Bottas (17.3s.), Vettel (28.8s.), Räikkönen (38s.), Verstappen (39.2s.), Ocon (52s.) et Sainz (1m.).

 

25e: Bien qu'il ne soit sujet à aucune usure, Hamilton remplace ses gommes (2.4s.) et reprend la course derrière son coéquipier.

 

27e: Hamilton tourne en 1'41''734''' et paraît capable de menacer Bottas. Arrêt d'Hartley qui, parti en super-tendres, s'empare des ultra-tendres.

 

28e: A mi-parcours, Bottas précède Hamilton (1.2s.), Vettel (13.6s.), Räikkönen (23.6s.), Verstappen (24.8s.), Ocon (43.4s.), Sainz (48s.), Hülkenberg (53.5s.), Pérez (1m.), Grosjean (1m. 04s.), Alonso (1m. 11s.) et Massa (1m. 14s.).

 

29e: Wehrlein est chez Sauber pour s'équiper de gommes violettes.

 

30e: Hamilton se rapproche tout près de Bottas, mais il bloque ses roues et traverse le dégagement en asphalte du virage n°17. Arrêts de Gasly et Ericsson.

 

32e: Ocon et Sainz arrivent aux stands pour des arrêts retardés. Si tout va bien pour le Normand, le Madrilène redémarre avec une roue avant-gauche dont l'écrou n'est pas serré ! Il traverse le tunnel souterrain (s'arrêter ici serait périlleux) puis se gare dans le gazon pour renoncer. Voilà une erreur stupide de la part de Renault.

 

33e: Grosjean est le dernier à abandonner son premier train de pneus. Il se retrouve onzième, entre Massa et Vandoorne.

 

34e: Bottas est en tête devant Hamilton (1.3s.), Vettel (16.8s.), Räikkönen (27s.), Verstappen (28.1s.), Hülkenberg (1m. 01s.), Pérez (1m. 08s.), Ocon (1m. 14s.), Alonso (1m. 19s.), Massa (1m. 23s.) et Grosjean (1m. 36s.).

 

35e: Stroll a fusillé son deuxième train de Pirelli et doit à nouveau repasser par les stands. Il se retrouve dix-huitième et dernier.

 

37e: Verstappen suit Räikkönen comme son ombre, sans jamais descendre dans la zone d'activation du DRS.

 

38e: L'écart entre les pilotes Mercedes ne bouge pas: une seconde et quatre dixièmes. Hamilton s'est résigné à laisser la victoire à Bottas.

 

40e: Bottas est en tête devant Hamilton (1.4s.), Vettel (20.2s.), Räikkönen (33s.), Verstappen (35.6s.), Hülkenberg (1m. 09s.), Pérez (1m. 15s.), Ocon (1m. 21s.), Alonso (1m. 29s.) et Massa (1m. 33s.).

 

42e: Bottas porte son avance sur Hamilton à une seconde et sept dixièmes. La course sombre dans la torpeur. La seule bataille oppose Magnussen à Wehrlein pour le gain de la treizième place.

 

44e: Hamilton reprend trois dixièmes à Bottas. Räikkönen a repoussé Verstappen à plus de deux secondes.

 

45e: Bottas devance Hamilton (1.5s.), Vettel (22s.), Räikkönen (37s.), Verstappen (39s.), Hülkenberg (1m. 14s.), Pérez (1m. 21s.), Ocon (1m. 26s.), Alonso (1m. 35s.), Massa (1m. 40s.), Grosjean (-1t.) et Vandoorne (-1t.).

 

46e: Les Mercedes prennent un tour à Massa.

 

48e: Hamilton grappille quelques dixièmes sur le leader mais pas suffisamment pour pouvoir activer l'aileron arrière mobile.

 

50e: Bottas précède Hamilton (1.3s.), Vettel (21.2s.), Räikkönen (41s.), Verstappen (42.5s.), Hülkenberg (1m. 19s.), Pérez (1m. 26s.), Ocon (1m. 30s.), Alonso (-1t.) et Massa (-1t.).

 

51e: Hamilton boucle son tour le plus rapide: 1'41''473'''.

 

52e: Bottas réalise le meilleur chrono de la soirée (1'40''650'''). Hamilton ralentit sa cadence et concède maintenant trois secondes au Finlandais.

 

54e: L'intervalle entre les Flèches d'Argent culmine désormais à quatre secondes. Räikkönen maintient Verstappen derrière lui et n'a plus d'inquiétude pour sa quatrième place.

 

55ème et dernier tour: Valtteri Bottas remporte sa troisième victoire en 2017 devant Hamilton et Vettel. Räikkönen termine quatrième, Verstappen cinquième. Hülkenberg apporte à Renault une sixième place fort précieuse. Suivent les Force India de Pérez et d'Ocon. Neuvième, Alonso donne à la paire McLaren-Honda ses deux derniers points. Massa conclut son dernier Grand Prix à la dixième place. Viennent ensuite Grosjean, Vandoorne, Magnussen, Wehrlein, Hartley, Gasly, Ericsson et Stroll.

 

Bottas et Hamilton ravissent le public très « select » d'Abou Dhabi par une série de « donuts » exécutés sur la grille de départ. Ils sont rejoints par le nouveau retraité Massa qui remercient par radio ses ingénieurs et tous ceux qui l'ont accompagné durant ses quinze années de F1.

 

Après la course

Valtteri Bottas n'a pas connu une première saison facile avec Mercedes. Il n'a que rarement su rivaliser avec un Lewis Hamilton au sommet de son art. Ce fut pourtant le cas à Abou Dhabi, où le jeune Finlandais a en outre réalisé son premier « hat trick » (pole, victoire, meilleur tour de la course). « Lewis m'a mis une grosse pression pendant toute la course, » raconte le Finlandais. « Je savais qu'une erreur pouvait tout ruiner. J'ai dû rester concentré et aborder les choses tour après tour. Concernant cette année, j'espérais un meilleur résultat en tant que pilote. J'ai beaucoup appris cela dit, donc j'ai hâte d'être l'an prochain. » Quelques esprits chagrins constatent néanmoins qu'Hamilton a été rappelé à son stand au moment où il était en mesure de se créer une avance suffisante pour ressortir devant son équipier. Mercedes aurait-elle offert cette derrière course à Bottas pour conclure la saison par un « happy end » ?

 

La dernière polémique de l'année oppose Force India à Renault. L'écurie de Silverstone dénonce la clémence du collège des commissaires - présidé ici par Emmanuel Pirro - envers Nico Hülkenberg, qui a pourtant allègrement coupé un virage pour doubler Sergio Pérez. La pénalité de cinq secondes qui lui a été infligée a été sans effet: il n'a pas rendu cette position indûment gagnée. D'autant plus que les huit points glanés par l'Allemand permettent à Renault de conquérir la sixième place du classement des constructeurs, et les millions de dollars de droits TV qui vont avec, aux dépens de Toro Rosso. « C'est fou que la F1 soit si incohérente ! » tonne Otmar Szafnauer. « Hülkenberg coupe un virage, la FIA n'y fait absolument rien, et comme par hasard Renault gagne une place au championnat ! »

 

Vettel à l'heure de l'introspection

Sebastian Vettel a vécu une dernière manche passablement ennuyeuse. Le quadruple champion du monde allemand tourne en fait ses regards vers 2018 pour ne pas trop songer à sa défaite de 2017. Car si cet échec face à Lewis Hamilton et Mercedes est avant tout celui de Ferrari, qui n'a pas su lui offrir dans la durée une voiture à la fois fiable et performante, il est aussi le sien. Vettel a de nouveau laissé entrevoir ses failles psychologiques. A Bakou tout d'abord, lorsqu'il est tombé dans le piège tendu par son adversaire et l'a stupidement percuté par vengeance. Puis à Singapour, où une véritable « panne de cerveau » l'a privé d'une précieuse victoire. Pendant ce temps-là, Hamilton a accompli un parcours sans faute qui lui a logiquement valu sa quatrième couronne mondiale. Dorénavant, les deux as de la Formule 1 sont à égalité au palmarès. Mais beaucoup de spécialistes et de passionnés pensent qu'Hamilton est un meilleur pilote que Vettel. Le Hessois a certes d'immenses qualités. C'est un pilote très rapide, extrêmement intelligent, capable de fédérer autour de lui d'énormes structures comme Red Bull et aujourd'hui Ferrari. C'est aussi un maître éprouvé dans l'art d'utiliser les pneumatiques. Mais son équilibre moral s'altère à la moindre contrariété: il gamberge, s'irrite facilement, et « pète les plombs » au volant. Et l'on s'aperçoit que ce travers ne s'atténue pas avec l'âge, bien au contraire. Hamilton, au contraire, s'il se laisse parfois distraire par sa vie de « pop star », est, visière baissée, d'une placidité à toute épreuve. « Je hais dire cela, mais Lewis a été meilleur que moi cette année », reconnaît-il tout de même.

 

Vettel tire tout de même un bilan positif de sa saison. Il souligne ses cinq victoires et surtout le chemin parcouru depuis la très médiocre saison 2016. Il relativise aussi les quatre titres d'Hamilton, affirmant que celui-ci s'est promené entre 2014 et 2016, et a même trouvé le moyen de perdre un championnat au profit de Nico Rosberg. Mais Vettel ne doit pas oublier que lui-même fut longtemps sans concurrence au cours de ses « Quatre Glorieuses » chez Red Bull-Renault, entre 2010 et 2013. Du fait des déboires décrits ci-dessus, beaucoup lui dénient le statut de grand champion volontiers accordé à Alonso et à Hamilton. A lui de montrer en 2018 qu'il est capable, à plus de 30 ans, d'allier un immense talent naturel à un mental d'acier. Bien sûr, il faudra aussi que l'intendance de Ferrari suive...

Tony