Liberty Media achète la Formule 1
La Formule 1 vit le début d'opérations qui devrait conduire au transfert de la maîtrise de ses activités commerciales d'un fonds de capital-investissement (CVC Capital Partners) à un major américain des médias et de la communication, Liberty Media. Nous ne sommes qu'aux prémices d'une opération matérialisée par l'achat d'une première tranche de 18,7% de la holding luxembourgeoise Delta Topco par Liberty Media, la prise de contrôle par l'acquisition des 46% encore possédés par CVC étant conditionnés à l'approbation de la FIA et surtout de l'Union européenne. Au total, Liberty Media débourserait dans cette opération environ 4,4 milliards de dollars, la valeur du Formula One Group étant estimée à 8 milliards.
Cette vente pourrait déboucher sur un grand chambardement. Là où CVC visait une opération avant tout financière, qui se concrétise aujourd'hui par une confortable plus-value, et s'impliquait fort peu dans la stratégie et la gestion, Liberty Media de par sa nature et ses ambitions stratégiques sera fortement impliquée dans la définition de ce que sera demain ce sport. C'est en effet une puissance en devenir qui se construit par croissance externe, pilotée par un redoutable homme d'affaire, John C. Malone, un « dealmaker » reconnu et redouté, capable d'entrer en conflit ouvert avec le plus grand des magnats des médias, Rupert Murdoch.
Liberty Media arrive avec une évidente volonté de faire fructifier son investissement en allant sur un terrain que Bernie Ecclestone n'a jamais voulu occuper, celui de la communication, qu'il a toujours laissé aux mains des constructeurs, des sponsors, des diffuseurs et des organisateurs. Il s'agit de révolutionner la promotion d'un « produit » qui repose sur un modèle marketing éculé, remontant aux années 1980 et 90, et grosso modo dessiné pour la télévision. Beaucoup suggèrent que le sport automobile est encore un mythe largement exploitable, capable d'attirer les jeunes générations pourvu qu'il soit couvert par les nouveaux médias, et notamment les réseaux sociaux. Malone considère, sans doute à juste titre, qu'en gérant directement les enjeux d'image et de communication, des relais très conséquents de croissance pourront être exploités et lui permettront de rentabiliser son investissement.
Si ce rachat se finalise, ce sera clairement la fin d'une époque, quand bien même Ecclestone resterait en place pour gérer ce qu'il fait le mieux: la vente de la F1 aux diffuseurs et aux organisateurs. Pour l'heure, le « Supremo » reste directeur-général de la FOM, mais il est désormais cornaqué par Chase Carey, l'ex-lieutenant de Murdoch au sein de 21st Century Fox, qui prend le titre de président.
Les acteurs de la F1 voient d'un bon œil ce changement, tant ils sont conscients des limites du « système Ecclestone ». Malone et Carey tentent d'ores et déjà de les séduire en évoquant la possibilité de coter en Bourse le Formula One Group et d'ouvrir son capital aux grands constructeurs, Mercedes, Ferrari, Honda et Renault. Cela permettrait à ceux-ci de valoriser d'une autre manière leur coûteux engagement. Par ailleurs, les écuries pourraient prendre la forme de « franchises », à l'instar des grands clubs de sport nord-américains, autour d'un modèle économique qui autoriserait une redistribution plus équitable des revenus commerciaux, ce que réclament depuis longtemps les plus petites équipes.
Présentation de l'épreuve
Quelques jours avant le GP de Singapour, on apprend que Mercedes utilise depuis quelques courses une suspension active, dérivée du dispositif « Front and Rear Inter-Connected » (FRIC) banni en 2014. Ce système géré par des senseurs reliés à un logiciel permet de maîtriser l'hydraulique des suspensions avant et arrière, et donc d'obtenir une assiette optimale. Afin de contourner le règlement, Mercedes le loge non pas dans le châssis, mais sur le nez du véhicule, dans l'espace recouvert par un panneau esthétique. Après Monza, les autres écuries ont demandé à la FIA de bannir ce dispositif pour la saison 2017. Mais pareille interdiction nécessite l'unanimité des constructeurs, et Mercedes ne sera évidemment pas d'accord, de même probablement que Red Bull qui travaille sur sa propre suspension hydraulique depuis quelques semaines.
La Mercedes W07 est décidément très épiée puisque le 18 septembre, une rumeur affirme qu'elle serait munie d'un « antipatinage légal », obtenu grâce à une certaine cartographie du moteur. Interrogé sur ces différents bruits, Paddy Lowe botte en touche: « Il n'y a pas une pièce en particulier qui fait que notre voiture a autant de succès. C'est l'interaction optimale de tous les éléments et le fruit du plus grand travail d'ingénierie que j'ai jamais connu. »
Red Bull annonce l'interruption du développement de sa RB12 et se concentre dorénavant sur la finition de sa monoplace de 2017. En revanche, Renault use trois nouveaux « jetons » pour améliorer son groupe propulseur. Seul Max Verstappen bénéficie de ces innovations. Par ailleurs, Total apporte un nouveau carburant pour les moteurs Renault qui, selon quelques indiscrétions, apporterait un gain d'un à deux dixièmes par tour.
Haas dévoile la dernière évolution de sa monoplace comportant des améliorations au niveau de l'aileron avant, du fond plat et des écopes de frein. « Nous avons l'intention de réduire la sensibilité de la voiture en courbe, pour qu'elle soit plus constante, et d'améliorer les performances aérodynamiques et l'efficacité générale », déclare Günther Steiner, le team manager.
Sauber se reconstruit petit à petit après la « fuite des cerveaux » qui l'a frappée en début d'année. Elle a ainsi récemment engagé l'ingénieur français Nicolas Hennel de Beaupreau afin de diriger son département aérodynamique, ainsi que la jeune stratège Ruth Buscombe, formée chez Ferrari et actuellement employée par Haas. Par ailleurs, les liens entre Sauber et Marcus Ericsson ne cessent de se renforcer. On sait déjà que son sponsor personnel Tetra Pak a participé au sauvetage financier de l'écurie cet été. C'est désormais son propre agent, l'ancien pilote Eje Elgh, qui intègre l'organigramme, à un poste encore non défini.
Essais et qualifications
En 2015, les Mercedes connurent à Singapour leur pire week-end de la saison, ne parvenant jamais à menacer les Ferrari et les Red Bull. La firme allemande pense avoir décelé depuis les origines de cette déconvenue mais reste prudente quant à ses chances de succès. Elle se méfie surtout des Red Bull-TAG Heuer, très performantes sur les circuits urbains, comme on l'a vu à Monaco.
Et de fait, c'est Verstappen qui se montre le plus véloce lors de la séance d'ouverture du vendredi. Mais les Flèches d'Argent sont en forme puisque, en dépit d'un petit accident sous le tunnel, Rosberg réalise les meilleurs chronos des deux manches suivantes. En revanche, Hamilton paraît brouillon et en retrait par rapport à son équipier. Il estime pourtant que les Mercedes sont ici « nettement plus compétitives » qu'il y a un an.
Après les marmottes québécois et les daims autrichiens, voici le varan de Singapour. Vendredi après-midi, Max Verstappen croise sur l'asphalte un de ces charmants lézards, égaré dans la métropole. Avec sang-froid, l'animal laisse tranquillement passer la Red Bull avant de traverser la piste...
Rosberg réalise avec aisance la 29ème pole position de sa carrière. Les Red Bull sont comme attendu les principales rivales des Mercedes: Ricciardo (2ème) se hisse en première ligne, deux places devant Verstappen (4ème). Hamilton (3ème) rend sept dixièmes à son coéquipier et commet encore quelques petites fautes. C'est la bérézina chez Ferrari: Räikkönen (5ème) est relégué à une seconde pleine du meilleur chrono, tandis que Vettel (22ème) est éliminé dès les premières minutes de la première séquence suite à la rupture de sa barre antiroulis. Les Toro Rosso-Ferrari (Sainz 6ème, Kvyat 7ème) profitent de l'excellent comportement de leur châssis sur ce tracé tortueux. Hülkenberg place sa Force India au huitième rang. Pérez réalise le dixième chrono, mais il écope de huit places de pénalité pour ne pas avoir respecté les drapeaux jaunes brandis en Q2, après l'accident de Grosjean. Il partira dix-septième. Les Williams (Bottas 11ème, Massa 12ème) sont comme chaque année ici peu à l'aise.
Les McLaren-Honda manquent toujours de fiabilité, mais Alonso (9ème) parvient à se glisser en Q3. Button (13ème) aurait pu mieux faire s'il n'avait pas frotté le béton à la fin de la Q2. Chez Haas, Grosjean rencontre de sérieux problèmes avec ses freins électriques, puisqu'il perd l'arrière de sa voiture à chaque fois qu'il presse la pédale ! Il sort de la piste aux essais, puis en Q2, avant de changer sa boîte de vitesses, et se trouve relégué au vingtième rang. Son coéquipier Gutiérrez est quatorzième. Les Sauber (Ericsson 14ème, Nasr 16ème) progressent un peu dans la hiérarchie. Les Renault (Magnussen 15ème, Palmer 18ème) et les Manor (Wehrlein 19ème, Ocon 21ème) sont repoussées en fond de grille.
Le Grand Prix
Ce Grand Prix se déroule par une atmosphère chaude et humide. Les Red Bull s'élancent sur le côté sale de la piste, mais adoptent une stratégie conservatrice en s'élançant en pneus super-tendres. Tous les autres coureurs choisissent les gommes « violettes » ultra-tendres, exceptés Nasr, Palmer (en super-tendres) et Vettel (en tendres). Ce dernier profite de sa dernière place sur la grille pour renouveler presque tous les composants de son groupe propulseur et n'encaisse ainsi que des pénalités virtuelles.
Grosjean change sa boîte de vitesses et envisage de partir depuis les stands. Mais il renonce finalement à prendre le départ à cause d'une pédale de freins qui colle au plancher.
Départ: Rosberg prend un bon envol devant Ricciardo et Hamilton. En revanche, Verstappen peine à démarrer et sème une certaine panique dans le peloton. Hülkenberg se retrouve pris en sandwich entre les Toro Rosso. Harponnée par Sainz, sa Force India se met à l'équerre, passe à quelques centimètres du museau de Verstappen et s'écrase contre les glissières. Button heurte Bottas en voulant éviter Hülkenberg.
1er tour: La voiture de sécurité entre en piste pour évacuer la voiture de Hülkenberg. Rosberg mène devant Ricciardo, Hamilton, Räikkönen, Alonso, Kvyat, Sainz, Verstappen, Massa et Magnussen. Bottas est victime d'une crevaison à l'arrière-gauche. Tous les pilotes empruntent la voie des stands en fin de boucle pour permettre aux commissaires de balayer la grille de départ.
2e: Bottas change ses roues, puis est relâché par son écurie au niveau de Vettel. Le Finlandais serre à gauche pour éviter la Ferrari et frôle un mécanicien. Pérez prend des pneus tendres tandis que Button change de gommes et de museau.
3e: La voiture de sécurité s'efface et la course est relancée... alors qu'un commissaire erre encore sur la piste, au bout de la ligne de départ ! Le malheureux voit débouler vers lui vingt bolides lancés à 280 km/h ! Il prend ses jambes à son cou et a juste le temps de se mettre à l'abri. Voilà une négligence qui aurait pu avoir de terribles conséquences...
4e: Rosberg mène devant Ricciardo (2.1s.), Hamilton (3.2s.), Räikkönen (4.3s.), Alonso (6.2s.), Kvyat (7.1s.), Sainz (8s.), Verstappen (8.5s.), Massa (9.2s.) et Magnussen (10.4s.). Vettel est dix-septième.
5e: Rosberg creuse l'écart sur Ricciardo. Alonso contient un peloton comprenant Kvyat, Sainz, Verstappen et Massa.
6e: La direction de course adresse à Sainz le drapeau noir et orange, car un déflecteur endommagé pend sur le flanc droit de sa monoplace, conséquence de la touchette avec Hülkenberg.
7e: Rosberg a deux secondes et demie de marge sur Ricciardo. Hamilton est relégué à six secondes. Sainz est rappelé aux stands où ses mécaniciens arrachent l'ailette endommagée et changent les pneus.
9e: Rosberg reçoit par radio l'ordre de préserver ses freins, extrêmement sollicités sur ce circuit. Arrêt pneus pour Ericsson qui occupait le dixième rang.
10e: Rosberg est premier devant Ricciardo (4.4s.), Hamilton (7s.), Räikkönen (9.2s.), Alonso (18s.), Kvyat (19.2s.), Verstappen (20.4s.), Massa (22.3s.), Magnussen (26.2s.), Gutiérrez (27.8s.), Pérez (28.8s.), Nasr (30.8s.) et Vettel (31.5s.).
12e: Cinq secondes entre Rosberg et Ricciardo. Ocon écope d'une pénalité de cinq secondes pour avoir doublé un concurrent sous régime de Safety Car. Palmer change de pneus.
13e: Robserg tourne en 1'51''. C'est neuf secondes plus lent que ses chronos de qualification ! Preuve que les pilotes doivent économiser pneus, freins, essence etc.
14e: Las d'attendre derrière Kvyat, Verstappen passe chez Red Bull pour mettre des pneus rouges. Il repart derrière Ocon qu'il dépasse aussitôt. Vettel déborde Nasr.
15e: Rosberg a sept sept secondes d'avance sur Ricciardo, onze secondes sur Hamilton. Alonso stoppe chez McLaren pour mettre des pneus super-tendres.
16e: Ricciardo et Hamilton pénètrent ensemble dans les stands. Le premier chausse des pneus super-tendres, le second des tendres. Kvyat met des pneus rouges. Button et Bottas changent une seconde fois de gommes.
17e: Rosberg arrive au stand Mercedes pour s'emparer de pneus tendres (4.3s.). Räikkönen récupère le commandement. Massa prend des pneus super-tendres.
18e: Räikkönen s'arrête chez Ferrari et choisit de mettre les Pirelli super-tendres (2.8s.). Il retrouve le circuit au quatrième rang. Arrêts de Magnussen et de Nasr. Rosberg devance Ricciardo (6.6s.), Hamilton (9.6s.), Räikkönen (16.7s.), Pérez (20.4s.) et Vettel (21.3s.).
19e: Verstappen se retrouve à nouveau derrière Kvyat. Il tente de lui faire l'extérieur au virage n°7, mais le jeune Russe, bien résolu à ne pas céder à celui qui lui a « volé » son baquet, le pousse hors trajectoire. Changements de pneus pour Gutiérrez, Wehrlein et Ocon. L'arrêt du jeune Français s'éternise à cause de sa pénalité et d'un écrou de roue récalcitrant.
20e: Rosberg est en tête devant Ricciardo (6s.), Hamilton (11s.), Räikkönen (14.2s.), Pérez (25.2s.), Vettel (27.4s.), Alonso (32.3s.), Kvyat (34.6s.), Verstappen (35.1s.) et Massa (36.9s.). Verstappen attaque une seconde fois Kvyat, sans résultat.
22e: Ricciardo a repris une seconde à Rosberg grâce à ses pneus plus tendres. Hamilton ménage ses freins et n'est pas en mesure de rattraper l'Australien.
24e: Ricciardo gagne quelques dixièmes par tour sur Rosberg. Vettel observe son premier changement de pneus. Il passe à l'offensive muni de pneus violets. Reparti derrière Nasr, il le laisse littéralement sur place dans la seconde ligne droite, sans DRS !
25e: Räikkönen remonte peu à peu sur Hamilton. Pérez s'arrête chez Force India et prend des pneus jaunes avec lesquels il compte rallier l'arrivée.
27e: Vettel profite d'une bagarre entre Sainz et Gutiérrez pour les doubler tous les deux en une seule manœuvre ! Verstappen stoppe pour la seconde fois aux stands et remet des pneus super-tendres. Sainz et Button changent aussi de pneus.
28e: Massa passe chez Williams et choisit de mettre les pneus ultra-tendres. Mais il repart au fin fond du trafic et ne pourra donc guère en tirer profit...
29e: Rosberg est premier devant Ricciardo (4s.), Hamilton (13.6s.), Räikkönen (14.7s.), Alonso (46.6s.), Kvyat (48s.), Magnussen (52.4s.), Vettel (54.4s.), Gutiérrez (1m. 05s.), Pérez (1m. 11s.), Verstappen (1m. 12s.) et Nasr (1m. 14s.).
30e: Avec ses pneus ultra-tendres, Vettel roule en 1'49''641''', soit deux secondes au tour plus vite que les leaders.
31e: Gutiérrez, Pérez et Verstappen sont roues dans roues. Le Hollandais finit par doubler l'aîné des Mexicains. Nouveau changement de pneus pour Bottas.
32e: Ricciardo observe son deuxième arrêt et prend les pneus tendres (2.5s.). Hamilton bloque ses roues au virage n°10 et roule sur le dégagement. Räikkönen saisit l'opportunité pour lui faire l'intérieur au virage suivant. Le Finlandais regagne toutefois les stands aussitôt après.
33e: Räikkönen chausse les gommes tendres et retrouve le circuit en quatrième position. Vettel déborde Magnussen. Rosberg entre aux stands en fin de tour.
34e: Hamilton occupe provisoirement le commandement. Rosberg met des pneus tendres et reprend la piste cinq secondes devant Ricciardo. Alonso chausse des Pirelli jaunes et repart derrière Verstappen. Palmer et Button changent aussi d'enveloppes. Bottas revient chez Williams pour faire resserrer son harnais.
35e: Hamilton stoppe chez Mercedes pour un arrêt-éclair (2.2s !) et chausse des pneus jaunes. Il a cependant eu tort de rester trop longtemps en piste, car il retrouve le circuit loin derrière la Ferrari de Räikkönen. Deuxième changement de pneus pour Nasr.
36e: Rosberg devance Ricciardo (5.7s.), Räikkönen (12.6s.) et Hamilton (19s.). Vettel prend la cinquième place à Kvyat. Arrêts pour Wehrlein, Ericsson et Ocon.
37e: Bottas végétait en dix-neuvième position au volant d'une voiture qui ne cessait de glisser. Il préfère rejoindre son stand et abandonner.
38e: Arrêt de Kvyat. Verstappen se défait de Magnussen qui passe par les stands à la fin de ce tour.
39e: Bien décidé à redépasser Räikkönen lors de la troisième salve de ravitaillements, Hamilton améliore le record du tour: 1'49''263'''.
40e: Rosberg précède Ricciardo (4.4s.), Räikkönen (10.3s.), Hamilton (14.8s.), Vettel (29.8s.), Verstappen (47.2s.), Alonso (57s.), Pérez (58.8s.), Massa (1m.), Kvyat (1m. 04s.), Magnussen (1m. 19s.) et Sainz (1m. 22s.).
42e: Hamilton est parvenu à refroidir quelque peu ses freins. Il se rapproche de Räikkönen.
43e: Vettel effectue une ultime halte aux stands pour remettre un jeu de pneus violets. Il repart derrière Verstappen mais devant Alonso. Massa l'imite peu après et chute ainsi au treizième rang.
44e: Vettel remonte très vite sur Verstappen qui choisit de regagner les stands en fin de parcours.
45e: Cinq secondes séparent Rosberg et Ricciardo. Verstappen entame son dernier relais en neuvième position, avec des pneus tendres. Button renonce car ses freins surchauffent.
46e: Suite à un changement de stratégie de la part de Mercedes, Hamilton s'arrête pour prendre des pneus super-tendres (2.2s.). Räikkönen et Ferrari sont surpris et doivent réagir très vite. Mais pendant que son stand arrête une riposte, Räikkönen demeure en piste un tour de plus.
47e: Räikkönen arrive aux stands pour se ravitailler en gommes ultra-tendres (2.5s.). Hélas pour lui, il aurait dû s'arrêter un tour plus tôt, car il redémarre juste derrière Hamilton. En fin de tour, Ricciardo observe un troisième changement de pneus et repart avec les Pirelli rouges.
48e: La question est désormais de savoir si Rosberg va lui aussi s'arrêter. Chez Mercedes, on s'aperçoit qu'il est en fait trop tard pour cela: quelle que soit la promptitude des mécaniciens, Rosberg repartirait derrière Ricciardo. Il reste donc en piste. Kvyat dépasse Pérez en roulant hors des limites du circuit. Les deux hommes se gênent, et Verstappen en tire parti pour les doubler l'un et l'autre ! Kvyat rend ensuite sa position à Pérez. Dernier arrêt pour Sainz.
49e: Rosberg est donc contraint d'achever l'épreuve avec des pneus usés. Il compte vingt-trois secondes d'avance sur Ricciardo qui réalise le meilleur tour de la course (1'47''187''').
50e: Rosberg mène devant Ricciardo (20.3s.), Hamilton (26.4s.), Räikkönen (28.1s.), Vettel (41.1s.), Alonso (1m. 09s.), Verstappen (1m. 14s.), Pérez (1m. 20s.), Kvyat (1m. 21s.) et Magnussen (1m. 24s.).
51e: Avec ses pneus neufs, Ricciardo reprend trois secondes à Rosberg à chaque passage. L'Allemand n'amuse pourtant pas le terrain et améliore ses chronos dans le premier secteur.
53e: L'intervalle entre Rosberg et Ricciardo tombe à douze secondes. Verstappen revient sur les talons d'Alonso.
54e: Verstappen déborde Alonso au virage n°7. Le voici sixième.
55e: Rosberg devance Ricciardo (8.7s.), Hamilton (15.7s.), Räikkönen (18.2s.), Vettel (33.3s.), Verstappen (1m. 14s.), Alonso (1m. 16s.), Pérez (1m. 31s.), Kvyat (1m. 32s.) et Magnussen (1m. 33s.).
56e: A cinq tours du but, Ricciardo n'est plus qu'à cinq secondes de Rosberg. Celui-ci bute sur Gutiérrez qui, comme à son habitude, ignore les drapeaux bleus.
57e: Rosberg se défait de Gutiérrez. Après s'être défait de Massa, Ricciardo tombe à son tour sur le Mexicain, dont il se débarrasse assez facilement. Mais son élan s'est brisé au cours de cette boucle. Il vient peut-être de perdre la course.
58e: Quatre secondes et demie entre les deux leaders. Ricciardo remonte trop lentement pour pouvoir chiper la victoire à Rosberg.
59e: Pour ces trois derniers tours, Ricciardo lâche les chevaux. Il vole littéralement sur la piste et reprend une seconde et demie à son adversaire.
60e: A l'entame du dernier tour, deux secondes séparent encore Rosberg et Ricciardo. S'il ne commet pas d'erreur, l'Allemand a course gagnée.
61ème et dernier tour: Ricciardo remonte à bride abattue sur Rosberg, mais il échoue à quatre dixièmes seulement de la Mercedes. Nico Rosberg remporte sa vingt-deuxième victoire le jour de son 200ème Grand Prix. Ricciardo et Hamilton l'accompagnent sur le podium. Räikkönen finit quatrième devant son équipier Vettel, auteur d'un beau retour après des essais calamiteux. Verstappen termine sixième devant Alonso, Pérez et Kvyat. Magnussen rapporte un bon point à Renault. Pour la cinquième fois cette saison, Gutiérrez se contente de la onzième place. Massa, Nasr, Sainz, Palmer, Wehrlein, Ericsson et Ocon terminent aussi cette épreuve.
Après la course: Rosberg reprend la main
Le traditionnel feu d'artifice salue cette troisième victoire successive de Nico Rosberg. Celui-ci effectue une excellente opération car il prend la première place du championnat avec huit points d'avance sur son équipier. Ce succès à Singapour est du reste de bon augure pour lui car jusqu'ici, seuls des champions du monde ont réalisé cette performance. « C'est bien que nous ayons appris de nos erreurs de l'an dernier et que nous ayons gagné sur ce qui est clairement une piste favorable à Red Bull. Ça montre la compétence et la force de notre groupe d'ingénieurs » commente-t-il.
Lewis Hamilton fait grise mine après avoir passé trois journées très difficiles. « Les freins étaient proches de la température critique pendant la plus grande partie de la course, affirme-t-il, donc j'ai dû lever le pied pour les refroidir. J'ai fini par faire une erreur et je suis sorti large, ce qui a permis à Kimi de me doubler. Heureusement, avec une voiture un peu plus légère, j'ai pu faire redescendre les températures, attaquer un peu plus en pneus neufs et le doubler à nouveau pendant les arrêts. Le rythme et la stratégie n'étaient pas le souci, c'était tout simplement les freins. » Néanmoins, le triple champion du monde a paru anormalement fébrile tout au long du week-end. Selon le journaliste français Jean-Luc Roy, une enquête interne de l'écurie Mercedes aurait rejeté la faute du départ manqué à Monza sur Hamilton, qui continuerait lui à mettre en cause son embrayage. Ce différend serait source de tensions entre le pilote et le « triumvirat » Lauda - Wolff - Lowe.
Quant à Daniel Ricciardo, il est évidemment désappointé d'avoir laissé échapper ce qui était sans doute sa dernière occasion de victoire en 2016. Il ne lui a manqué qu'un tour pour dépasser Rosberg. Au moins le jeune Australien conserve-t-il son éternelle bonne humeur sur le podium, ce qui tranche avec les visages renfrognés des deux pilotes Mercedes... Voilà un constat bien amer: après le départ de Jenson Button, Ricciardo sera bien le dernier pilote de F1 à sourire spontanément en public...
Tony