Michael SCHUMACHER
 M.SCHUMACHER
Ferrari
David COULTHARD
 D.COULTHARD
McLaren Mercedes
Eddie IRVINE
 E.IRVINE
Ferrari

618o Gran Premio

XVIII Gran Premio di San Marino
Piena di sole
Imola
domenica 26 aprile 1998
62 giri x 4.930 km - 305.660 km
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F1
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Présentation de l'épreuve

Ce Grand Prix de Saint-Marin se déroule en même temps que le très prisé Salon de Turin où se retrouvent tous les grands noms de l'industrie automobile mondiale. Le 22 avril, Michael Schumacher est l'hôte très remarqué du stand Ferrari, accueilli en grande pompe par les principaux dirigeants du groupe Fiat, Gianni Agnelli, Cesare Romiti et Paolo Cantarella. Il ne s'agit pas d'une simple visite de courtoisie: Fiat sonde les intentions de Schumacher au-delà de 1999, date à laquelle prendra fin son contrat avec la Scuderia. Aucune décision n'est prise. Schumacher est toujours enthousiasmé par l'aventure Ferrari et souhaite ardemment gagner un titre mondial avec cette marque, mais il ne peut ignorer que la paire McLaren-Mercedes est désormais la référence du peloton. Or, la firme à l'Étoile n'a pas renoncé à faire revenir son ancien poulain au bercail, un jour ou l'autre... Willi Weber s'applique en conséquence à faire monter les enchères. Dimanche 26 avril, au soir du Grand Prix, il est ainsi aperçu avec Jürgen Hubbert, membre très influent du directoire de Daimler et cheville ouvrière de l'implication de Mercedes en F1. Mais pour l'heure, Schumacher assure ses interlocuteurs italiens de son plein engagement avec Ferrari... tout en soulevant le problème posé par les pneus Goodyear qu'il conviendrait, peut-être, de remplacer par des Bridgestone...

 

Frédéric Saint-Geours, directeur général de Peugeot, fait un crochet à Imola en revenant de Turin afin de lever les inquiétudes d'Alain Prost, de plus en plus dubitatif devant la politique de son motoriste. Le jeune patron d'écurie sait qu'un parti « anti-F1 » s'active auprès du P-DG Jean-Martin Folz et encourage ce dernier à cesser toute implication dans la discipline-reine fin 2000, à l'expiration du partenariat avec Prost GP. Face à cette menace, Saint-Geours se veut très rassurant: « Notre détermination est sans faille. Notre engagement avec Prost est du même type que celui de Mercedes avec McLaren. » Les résultats en moins... Dans le même temps, Pierre-Michel Fauconnier, le patron de Peugeot-Sport, traîne sa mauvaise humeur dans le stand des Bleus. En effet, son éviction au profit de son rival Corrado Provera paraît désormais certaine. Fauconnier boude ostensiblement la presse et en vient même à ignorer l'activité de ses ingénieurs. Inutile de dire qu'Alain Prost n'est pas rasséréné par ce triste spectacle... L'ancien champion vit décidément un bien mauvais début de saison. L'AP01 n'est pas compétitive, sans parler de son manque criant de fiabilité dû certes à la nouvelle transmission, mais aussi au V10 Peugeot. En parallèle, Prost vient de prolonger pour deux ans son contrat avec Bridgestone, mais perd au passage son label d'équipe de développement attitrée du manufacturier japonais. Ce dernier favorise désormais, et c'est logique, ses deux meilleures clients, McLaren et Benetton.

 

Avec le début de la saison européenne, la Formule 1 retrouve ses pénates, et donc les motor-homes bariolés qui font la fierté des différentes écuries. Le journaliste Renaud de Laborderie effectue un tour d'horizon le jeudi 23 avril. Il commence par la « cathédrale rouge », l'entité Ferrari, divisée en trois parties: une pour l'accueil, une pour la Scuderia, une pour Marlboro. McLaren affiche aussi trois motor-homes (McLaren, Mercedes et West), mais la dominante est cette fois argentée. Non loin de là trône, beaucoup plus austère, le véhicule de Williams, qui jouxte celui de Mecachrome. Enfin, Alain Prost présente à la presse deux motor-homes bleus flambant neufs: le premier dédié à son écurie, le second à Gauloises.

 

Confortable leader du championnat des conducteurs, Mika Häkkinen célèbre à Imola son centième Grand Prix de Formule 1. Afin de marquer le coup, Norbert Haug et Jürgen Schrempp, le président de Daimler-Benz, lui offre une réplique en argent de la fameuse Mercedes W196 avec laquelle Juan Manuel Fangio a remporté deux titres mondiaux, en 1954 et 1955. Nul doute que Häkkinen ambitionne de marcher dans les pas de ce glorieux aîné dont il a fait la connaissance en avril 1995, peu avant sa disparition. Mais depuis le GP d'Argentine, le Finlandais sait qu'il devra compter cette année avec Michael Schumacher et Ferrari. La Scuderia espère bien entendu gagner dans son jardin d'Imola, ce qui serait une première depuis... 1983 ! Mais elle modère ses ambitions car le tracé devrait favoriser les McLaren-Mercedes. À noter que Ferrari célèbre aussi son glorieux passé: à l'occasion du centenaire de la naissance du Commendatore, une œuvre monumentale du célèbre artiste Arman sera inaugurée le 4 septembre prochain à l'entrée du circuit d'Imola. Elle sera haute de cinq mètres et composée de vingt-huit F40 assemblées et sectionnées qui représenteront une main tendue vers le ciel...

 

Très brillant en 1997 chez Jordan, Giancarlo Fisichella paraît avoir du mal à s'acclimater à la maison Benetton et réalise un début de saison brouillon, très en deçà des prestations de son équipier Alexander Wurz. Au championnat des conducteurs, cela se traduit par un score de six points contre un en faveur de l'Autrichien. Pour ne rien arranger, « Fisico » se relève tout juste d'une grosse frayeur: huit jours avant le GP de Saint-Marin, un chauffard l'a embouti dans les rues de Pesaro. Plus de peur que de mal certes, mais sa sa Porsche Boxster est détruite. De son côté, Wurz est dans un état d'esprit tout à fait opposé. Fort de ses excellentes prestations au Brésil et en Argentine, il paraît promis à un brillant avenir, d'autant que son manager Peter Cramer est aperçu à Imola en grande discussion avec Jean Todt. Selon quelques journalistes italiens, Wurz serait bien placé pour remplacer Eddie Irvine en 1999...

 

Voilà une rumeur qui irrite profondément l'Irlandais, dont la légitimité à piloter pour Ferrari est presque perpétuellement mise en doute. Dans le paddock, Irvine croise l'ancien champion du monde John Surtees. La discussion cordiale qui s'engage entre les deux Britanniques est interrompue par une nuée de journalistes et de photographes. Surtees est interrogé sur Max Biaggi, le champion du monde de moto auquel Ferrari a proposé un test en F1. « D'après ce que je sais de lui, Biaggi a les qualités et le tempérament pour briller en F1 », énonce l'ancien champion sur deux et quatre roues. Piqué, Irvine tourne les talons. Déjà agacé par les pourparlers entre Todt et Wurz, il ne voudrait pas en plus que les propos de Surtees donnent des idées à son patron...

 

Jan Magnussen est aussi sur la sellette. Après avoir commis une saison 1997 très décevante, le jeune Danois, jadis présenté par Jackie Stewart comme un « futur champion du monde » est cette année de nouveau constamment dominé par Rubens Barrichello, tant en qualifications qu'en course. L'écart moyen entre les deux hommes atteint une seconde et demie, ce qui est énorme en F1. Beaucoup se demandent comment un garçon si prometteur, auteur d'une « pige » très appréciée chez McLaren lors du GP du Pacifique 1995, a pu ainsi sombrer. Peut-être ne s'est-il jamais tout à fait remis de l'accident de scooter qui lui avait valu une jambe cassée ? Toujours est-il que ses jours chez Stewart GP paraissent comptés. Son remplaçant pourrait être Jos Verstappen, aperçu récemment en grande conversation avec Jackie et Paul Stewart. Le Néerlandais, abandonné par Tyrrell durant l'intersaison, tue le temps en effectuant des essais pour Benetton mais espère bien entendu retrouver la compétition.

 

Frank Williams brille ici par son absence. Le patron de l'écurie de Grove est officiellement cloué au lit par une infection, mais certains subodorent qu'il s'agirait d'une « maladie diplomatique », Williams étant toujours plus ou moins inquiété par la justice italienne dans le cadre de l'enquête autour de la mort d'Ayrton Senna. C'est en tout cas son fils Jonathan qui assure l'intérim pour ce Grand Prix, en étroite collaboration avec Patrick Head. Jonathan Williams est d'ordinaire chargé des programmes d'essais de l'écurie et travaille ainsi avec les deux espoirs réservistes, le Brésilien Max Wilson et le Colombien Juan Pablo Montoya.

 

Williams a décidé de greffer le train arrière de la FW19 de l'an passé sur la FW20, afin de remédier au dramatique manque d'équilibre constaté depuis le début de la saison. Bien sûr, cette adaptation s'effectuera en plusieurs étapes. À Imola, la FW20 arbore la suspension postérieure de sa devancière. Williams teste aussi plusieurs solutions au niveau de l'empattement et de la répartition des masses, sans avoir mis le doigt sur la solution adéquate. McLaren devait apporter des modifications, mais la pluie a perturbé ses essais privés à Silverstone et ces éléments n'ont pu être validés. La seule nouveauté provient donc de la prise de refroidissement des freins, plus large et plus efficace. Ferrari utilise ici la dernière évolution de son V10 (047D). La Scuderia prépare aussi de nouveaux échappements centraux qui débouchent sur le dessus des pontons, mais ils n'apparaîtront qu'à Barcelone. La F300 arbore à son tour des candélabres (ou « pingouins ») sur les flancs. Schumacher attendra cependant le dimanche pour les adopter. Ces appendices disgracieux devraient disparaître dès le GP d'Espagne sur ordre de la FIA. Arrows travaille d'arrache-pied pour fiabiliser sa boîte de vitesses dont on ne compte plus les avaries depuis les essais hivernaux. L'A19 est en outre munie de nouvelles sorties de ponton destinées à mieux évacuer l'air chaud. Enfin, Salo bénéficie d'une évolution du V10 Arrows-Hart.

 

Toujours en quête de ses premiers points, Jordan rallonge de 10 cm l'empattement de sa 198 en déplaçant les points d'ancrage des triangles de suspension avant. Selon Damon Hill, « il s'agit de mieux inscrire la voiture en courbe et d'éliminer la nervosité chronique du train arrière, notamment au freinage. » L'aérodynamique et la prise d'air sont également retouchés. La Sauber reçoit de nouveaux profils d'extracteur, munis d'échappements doubles qui soufflent en haut et en bas. Chez Stewart, Alan Jenkins entame un programme d'évolution de la SF-02 fondé sur une variation de l'empattement et de la répartition des masses afin de mieux exploiter les Bridgestone. Ces développements apparaîtront plus tard dans la saison. Les Prost n'arborent qu'un seul « pingouin », à gauche, celui de droite étant retiré pour ne pas entraver les ravitaillements. Gustav Brunner teste différents extracteurs sur la Minardi 198: à soufflage haut pour Nakano, à soufflage bas pour Tuero. Enfin Tyrrell et Minardi bénéficient d'une amélioration du V10 Ford Zetec-R « client ».

 

Essais et qualifications

Un chaud soleil éclaire le circuit romagnol durant tout le week-end. Vendredi, les McLaren-Mercedes douchent les espoirs de ceux qui les voyaient fragilisées après leurs déboires argentins. Häkkinen réalise aisément le meilleur chrono devant Coulthard. Cette domination se confirme samedi matin, même si cette fois Coulthard devance son coéquipier. Il semble en outre que les pneus Bridgestone - durs ou tendres - soient mieux armées pour le « billard » d'Imola que les Goodyear.

 

Et de fait, les qualifications se résument à un mano a mano entre les Flèches d'Argent. Häkkinen semble détenir le meilleur chrono (1'26''075'''), quant à dix minutes du drapeau à damiers Coulthard surmonte un léger sous-virage pour s'emparer de sa seconde pole position consécutive (1'25''973'''). Les Ferrari se font discrètes. M. Schumacher (3ème) parvient seul à rouler dans la même seconde que les McLaren. Irvine (4ème) complète une seconde ligne toute rouge. Encore une belle prestation de Wurz, excellent cinquième avec sa Benetton-Playlife. Et encore une déconvenue pour Fisichella, seulement dixième au volant d'une machine mal réglée. Cela va de mal en pis chez Williams-Mecachrome: Villeneuve (6ème) et Frentzen (8ème) se battent contre un équilibre désastreux et rendent une seconde et demie au poleman. Les Jordan-Mugen-Honda à empattement rallongé donnent satisfaction à Hill (7ème malgré une panne de moteur) et R. Schumacher (9ème).

 

L'ambiance se tend chez Sauber-Petronas: Herbert (11ème) et Alesi (12ème) combattent un intense sous-virage tout en déplorant un moteur poussif. Chez Prost-Peugeot, Panis (13ème) et Trulli (16ème) subissent encore les caprices de leur boîte de vitesses. Des soucis de transmission - encore et toujours - chez Arrows, même si Salo obtient une encourageant 14ème place. Diniz (18ème) a manqué de temps pour mettre au point son châssis. Takagi (15ème) brille à nouveau au volant de sa modeste Tyrrell-Ford. Rosset (22ème) accumule encore une fois les tête-à-queue puis casse son moteur, ce qui le contraint à se qualifier avec le mulet. Un week-end catastrophique pour les Stewart-Ford (Barrichello 17ème, Magnussen 20ème), affectées par un énorme survirage en entrée de courbe. Enfin, chez Minardi, Tuero (19ème) reprend l'ascendant sur Nakano (21ème), frappé par une panne de moteur au début des qualifications.

 

Le Grand Prix

Coulthard confirme sa bonne forme en réalisant le meilleur chrono du warm-up. Salo se classe second avec son Arrows... et jure qu'il ne roulait pas à vide. Häkkinen reste longtemps immobilisé pour purger ses freins. L'après-midi, la course se déroule dans une douce atmosphère printanière, devant plus de 120 000 tifosi qui encouragent bruyamment Michael Schumacher. Toutes les écuries tablent sur une course avec deux arrêts-ravitaillements. Du côté de Goodyear comme de Bridgestone, les gommes tendres sont privilégiées.

 

Départ: Coulthard conserve le commandement tandis que Häkkinen coupe la trajectoire à M. Schumacher. Suivent Villeneuve, Irvine et Frentzen. Wurz reste bloqué en première vitesse et dégringole en queue de peloton. Hill tamponne le pilote autrichien. Au freinage de Tamburello, Magnussen percute son équipier Barrichello et arrache l'aileron arrière de celui-ci.

 

1er tour: Coulthard mène devant Häkkinen, M. Schumacher, Villeneuve, Irvine, Frentzen, Fisichella, Alesi, R. Schumacher et Trulli. Barrichello tente de rejoindre les stands, mais sans aileron sa Stewart est inconduisible: il part en tête-à-queue dans la descente de Piratella et échoue dans la pelouse. Hill et Magnussen rejoignent les stands pour changer leurs museaux endommagés suite à leurs touchettes. Wurz remplace quant à lui son volant afin de pouvoir passer les rapports.

 

2e: Coulthard devance Häkkinen d'une seconde. Fisichella repousse une attaque d'Alesi avant Tamburello.

 

3e: Coulthard, Häkkinen et M. Schumacher se tiennent en trois secondes. Villeneuve parvient à tenir Irvine à distance.

 

5e: Coulthard est premier devant Häkkinen (1.6s.), M. Schumacher (4.7s.), Villeneuve (9.2s.), Irvine (11.9s.), Frentzen (14.5s.), Fisichella (15.1s.), Alesi (17.6s.), R. Schumacher (19.7s.), Trulli (21.1s.), Herbert (21.6s.) et Salo (22.7s.).

 

7e: Coulthard taille la route et compte désormais deux secondes d'avance sur son équipier. Schumacher ne parvient plus à suivre les McLaren.

 

8e: Fisichella est aux trousses de Frentzen. Relégué à un tour, Wurz s'est intercalé entre son équipier et Alesi, lequel trépigne derrière l'Autrichien.

 

9e: Magnussen renonce après avoir perdu son troisième rapport de boîte. Voilà une prestation qui ne va pas renforcer sa position chez Stewart...

 

10e: Coulthard précède Häkkinen (2.8s.), M. Schumacher (9.4s.), Villeneuve (18.8s.), Irvine (21.2s.), Frentzen (26.1s.), Fisichella (26.4s.), Alesi (28.8s.), R. Schumacher (32s.), Trulli (34.7s.), Herbert (35.3s.) et Salo (35.7s.).

 

12e: Herbert a roulé sur des débris et rejoint son stand pour abandonner, pensant que sa suspension arrière-droite est endommagée. En fait, il s'agit d'une simple crevaison, mais lorsque ses mécaniciens s'aperçoivent de la méprise, il est trop tard pour repartir...

 

13e: Coulthard roule en 1'29''703''' et possède maintenant quatre secondes d'avantage sur Häkkinen.

 

14e: Frentzen ralentit un groupe comprenant Fisichella, Wurz (à un tour) et Alesi. Hill remonte dans le peloton. Il s'est défait, non sans mal, de Nakano, Rosset et Tuero, et doublera bientôt Diniz.

 

16e: Coulthard est leader devant Häkkinen (6.7s.), M. Schumacher (16.5s.), Villeneuve (31.7s.), Irvine (33.6s.), Frentzen (41.8s.), Fisichella (42.1s.), Alesi (44.2s.), R. Schumacher (46.3s.), Trulli (52.6s.), Salo (53s.) et Panis (55.2s.).

 

17e: Häkkinen perd l'usage de son second rapport, puis du quatrième, et lève le pied après Piratella. Le Finlandais ne parvient bientôt plus du tout à sélectionner ses vitesses et n'a plus qu'à rentrer au garage. C'est le premier abandon d'une McLaren cette année.

 

18e: Coulthard possède quinze secondes d'avance sur Schumacher. Fisichella roule dans les échappements de Frentzen, lorsqu'il est soudain déventé à la sortie du virage Villeneuve. La Benetton pirouette, traverse les graviers en marche arrière puis s'écrase violemment contre les glissières. Le choc est rude mais Fisichella s'en tire indemne.

 

19e: Salo et Rosset effectuent leurs premiers ravitaillements. Diniz met pied à terre: cette fois, ce n'est pas la boîte qui a cédé sur l'Arrows, mais le moteur... La course est finie pour Benetton car Wurz renonce à son tour avec un moteur explosé. Ce dernier perdait de l'huile suite aux efforts demandés au vidangeur lors du premier tour, parcouru sur le limiteur de régime...

 

20e: Irvine pourchasse Villeneuve pour la troisième place. Takagi et Nakano effectuent ce qui doit être leur premier ravitaillement.

 

21e: Coulthard devance M. Schumacher (16.7s.), Villeneuve (37.5s.), Irvine (38.7s.), Frentzen (46.2s.) et Alesi (47.7s.). R. Schumacher fait halte chez Jordan pour un premier pit-stop longuet (12s.).

 

22e: Alesi effectue son premier pit-stop et parvient à ne perdre qu'une position, au profit de Panis. Arrêts aussi pour Trulli et Tuero.

 

23e: L'intervalle entre Coulthard et M. Schumacher atteint les vingt secondes. Panis fait halte au stand Prost et parvient à repartir devant son équipier Trulli.

 

25e: Hill effectue un ravitaillement et repart au onzième rang, entre Salo et Takagi.

 

26e: Coulthard s'arrête chez McLaren pour son premier ravitaillement (8.5s.). Il reste en tête car M. Schumacher atteint le stand Ferrari pour reprendre du carburant et des pneus neufs (8.3s.). Enfin, Villeneuve stoppe chez Williams pour un ravitaillement trop long (11s.) à cause d'un mauvais fonctionnement de la trappe à essence.

 

27e: Villeneuve manque de peu de tamponner l'attardé Rosset au virage qui porte le nom de son père. Irvine effectue son premier pit-stop (8s.) et se relance devant Villeneuve. Frentzen clôt ce premier ballet de ravitaillements (7.8s.) et fait comme son collègue une mauvaise affaire puisqu'il glisse derrière Alesi.

 

28e: Coulthard est premier devant M. Schumacher (22.8s.), Irvine (47.8s.), Villeneuve (51s.), Alesi (59.5s.), Frentzen (1m.), R. Schumacher (1m. 15s.), Panis (1m. 16s.) et Trulli (1m. 20s.). Salo opère déjà son second pit-stop, lequel s'éternise à cause d'une défaillance de la « seringue ». Le Scandinave repart sans avoir fait le plein.

 

29e: Le moteur de Nakano explose après la Variante Alta. Le Japonais se gare sur le bas-côté et s'extrait de sa Minardi qui commence à s'enflammer. Les commissaires interviennent promptement.

 

30e: Salo regagne le stand Arrows afin de remettre l'essence qui lui manque pour rallier l'arrivée. Il est désormais lanterne rouge.

 

31e:Alesi résiste à la pression exercée par Frentzen. Panis prend la septième place à R. Schumacher au premier freinage.

 

32e: Coulthard porte son avance sur M. Schumacher à vingt-six secondes. L'Écossais paraît intouchable.

 

34e: Trulli a la mauvaise surprise de voir son accélérateur rester ouvert au freinage de Rivazza. Le jeune Italien traverse le bac à graviers mais il parvient à ramener sa Prost aux stands, où il met pied à terre.

 

35e: Coulthard précède M. Schumacher (24.2s.), Irvine (47.2s.), Villeneuve (54.6s.), Alesi (1m. 05s.), Frentzen (1m. 07s.), Panis (1m. 29s.), R. Schumacher (-1t.), Hill (-1t.) et Takagi (-1t.).

 

37e: R. Schumacher observe son second pit-stop et cède une place à son équipier Hill. Deuxième arrêt aussi pour Rosset.

 

38e: L'intervalle entre Coulthard et M. Schumacher se maintient autour de vingt-cinq secondes. Sept secondes séparent Irvine et Villeneuve.

 

40e: Coulthard devance M. Schumacher (23.3s.), Irvine (52.4s.), Villeneuve (55.7s.), Alesi (1m. 06s.) et Frentzen (1m. 08s.).

 

41e: Alesi fait escale chez Sauber pour ravitailler une seconde fois (10s.) et redémarre devant son compatriote Panis.

 

42e: Frentzen passe pour la seconde fois chez Williams (9.5s.) et quitte les stands devant Alesi. Deuxièmes ravitaillements aussi pour Panis, Hill et Tuero. Takagi renonce à cause d'une défaillance du rappel pneumatique des soupapes sur le V10 Cosworth.

 

43e: Irvine bloque ses roues au premier freinage, ce qui permet à Villeneuve de revenir à moins de deux secondes de l'Irlandais.

 

44e: Coulthard arrive chez McLaren pour son second pit-stop (7s.), puis reprend la piste une seconde devant M. Schumacher. Irvine et Villeneuve ravitaillent ensuite de concert. Tout se passe bien pour le pilote Ferrari tandis que chez Williams, on peine cette fois à fixer les roues... Villeneuve remet les gaz sept secondes après Irvine.

 

46e: M. Schumacher s'arrête pour la dernière fois chez Ferrari (6.8s.) et chausse des pneus neufs à cette occasion.

 

47e: Coulthard mène devant M. Schumacher (20.7s.), Irvine (52.5s.), Villeneuve (59.4s.), Frentzen (1m. 13s.), Alesi (1m. 17s.), Panis (-1t.), Hill (-1t.), R. Schumacher (-1t.), Tuero (-2t.), Salo (-2t.) et Rosset (-2t.).

 

48e: M. Schumacher réalise le meilleur tour de la course (1'29''345''') et revient à dix-huit secondes du leader.

 

50e: Coulthard adopte un rythme de sénateur car sa température de boîte augmente dangereusement. Armé de pneus neufs, Schumacher lui reprend une seconde par tour, mais le Britannique a encore seize secondes de marge, à douze tours du but.

 

51e: Rosset se gare à Acque Minerale suite à une panne de moteur, la même que celle qui a affecté son coéquipier Takagi.

 

53e: Schumacher remonte toujours sur Coulthard, mais à un rythme moins soutenu. Il ne lui chipe plus que quelques dixièmes à chaque boucle. Loin de là, Villeneuve attaque pour rattraper Irvine qui souffre de douleurs dorsales.

 

55e: Coulthard devance M. Schumacher (14.3s.), Irvine (58s.), Villeneuve (1m. 02s.), Frentzen (1m. 20s.), Alesi (1m. 27s.), Panis (-1t.) et Hill (-1t.).

 

56e: Panis est frappé par une nouvelle avarie du V10 Peugeot. Cette fois, c'est un simple boulon de bielle qui a cédé... Le Français occupait une belle septième place.

 

57e: Douze secondes séparent encore Coulthard et Schumacher. Irvine possède pour sa part trois secondes de marge sur Villeneuve.

 

59e: Coulthard évite de monter dans les tours. Il roule en 1'33'' contre 1'30'' pour Schumacher et voit ainsi son avance fondre comme neige au soleil. Hill abandonne car le réservoir d'air du rappel pneumatique de ses soupapes est vide.

 

60e: À deux tours du but, Coulthard est en tête devant M. Schumacher (6s.), Irvine (52.7s.), Villeneuve (55.1s.), Frentzen (1m. 18s.), Alesi (-1t.), R. Schumacher (-2t.), Tuero (-2t.) et Salo (-2t.).

 

61e: Schumacher gagne encore une seconde par tour sur Coulthard, mais il est trop loin pour lui contester la victoire.

 

62ème et dernier tour: David Coulthard remporte sa quatrième victoire en F1. Les Ferrari de M. Schumacher et d'Irvine l'encadrent sur le podium. Villeneuve, quatrième, et Frentzen, cinquième, engrangent cinq points pour Williams-Mecachrome. Alesi, sixième, empoche un point supplémentaire. R. Schumacher, Tuero et Salo rallient également l'arrivée: c'est la première fois de la saison pour ces trois pilotes.

 

Après la course: Coulthard entre en lice

Par ce succès net et sans bavure, David Coulthard retrouve le sourire après un début de saison quelque peu frustrant. En effet, l'Écossais était jusqu'à ici dominé par son équipier Mika Häkkinen, alors que les deux hommes avaient fait plutôt jeu égal lors de leurs deux précédentes saisons chez McLaren. Du reste, Coulthard a aussi dû ravaler sa fierté à Melbourne en cédant la victoire à son coéquipier dans les derniers tours, sur ordre de Ron Dennis. Un épisode qu'il aurait eu peine à digérer. Mais après ce week-end impeccable il revient à seulement trois points de son équipier au classement mondial et compte bien lui donner du fil à retordre lors des épreuves suivantes. « Ce week-end a été presque parfait », commente Coulthard. « Je savais que Mika avait abandonné, mais je n'ai pas demandé pour quelle raison. Je préférais ne rien savoir, pour ne pas m'inquiéter. Sur la fin, mon dernier train de pneus étant usé, je savais que je serais moins rapide. Mais j'avais la course sous contrôle. D'ailleurs, s'il avait fallu accélérer, j'en avais encore sous le pied. Maintenant, les deux prochaines courses devraient me convenir. Je devrais y prendre... dix points à chaque fois ! »

 

« DC » esquive, malgré tout, la question de la fiabilité de la McLaren-Mercedes, pour la première fois prise en défaut cette saison. Le Britannique a pourtant fait face en fin de course à l'affolement de ses températures de boîte, tandis que Häkkinen a renoncé après avoir perdu tous ses rapports. « J'ai perdu la 2e, puis la 4e, et ensuite toutes les vitesses ont sauté. C'était impossible de continuer », commente le Finlandais, qui aurait aimé fêter plus dignement son centième Grand Prix. Une défaillance des roulements de boîte est à l'origine de cet abandon. Après enquête, il s'avérera que ceux-ci provenaient d'un stock de contrefaçons - de la contrebande pure et simple ! Le sous-traitant asiatique avec lequel travaille McLaren s'est fait berner, et le service du contrôle de qualité de Woking également... Mais cela n'affole pas outre mesure Ron Dennis, ravi de cette troisième victoire en quatre courses et persuadé que la couronne mondiale reviendra en fin de saison à un de ses pilotes. Lequel ? Häkkinen ou Coulthard ? Telle est la principale interrogation des bookmakers.

 

Ceux-ci devraient néanmoins prendre garde à ne pas enterrer trop vite Michael Schumacher et Ferrari qui certes manquaient ici encore un peu de vitesse pour titiller les McLaren-Mercedes, mais s'en rapprochent sensiblement. « Nous pouvons grimper sur le podium à chaque course sans difficulté, mais je préférerais me retrouver sur la plus haute marche, comme à Buenos Aires », ironise Schumacher. « Je suis un peu déçu, j'aurais voulu faire plus pour les tifosi. Sans l'abandon de Häkkinen, j'aurais fini troisième. J'ai poussé fort sur la fin mais je savais que Coulthard ménageait sa monture. Nous allons beaucoup travailler en essais, mais nous avons besoin d'un grand pas en avant au niveau des pneumatiques. » Nul doute que Goodyear a compris le message... De son côté, Eddie Irvine, dont la position serait menacée chez Ferrari, réplique brillamment à ses détracteurs par ce nouveau podium. Lors de la conférence de presse, l'Irlandais ne peut s'empêcher de répondre à la presse avec son insolence habituelle: « Villeneuve m'a doublé au départ, mais grâce à l'excellent travail de mes mécaniciens, j'ai pu le repasser lors des pit-stops. Certes, il m'a menacé ensuite. Mais me ramarrer est une chose, me doubler en est une autre ! »

 

Jacques Villeneuve, justement, sort en nage de son habitacle, témoignage des efforts qu'il doit fournir pour attaquer au volant de cette pataude Williams-Mecachrome. Tout cela pour une quatrième place... « Vous avez vu ce que je peux faire de mieux avec cette voiture, mais pour cela, je dois accumuler les tours de qualif' », déclare le Canadien. « Je ne comprends pas pourquoi j'ai perdu autant de temps aux stands, il faut que l'équipe examine cela. J'ai mis toute la pression possible sur Irvine en fin de course, mais il n'a pas craqué. Sa Ferrari est de toute façon plus rapide que la Williams. Cependant, j'ai pris du plaisir au volant et j'ai engrangé trois points. C'est extra ! » Quand on sait que le champion en titre ne totalise que cinq petites unités en quatre courses, on a peine à faire la part de l'ironie et de la sincérité dans ses propos...

 

Au classement des pilotes, Häkkinen (26 points) se voit dorénavant menacé par Coulthard (23 pts) et Schumacher (20 pts). Chez les constructeurs, McLaren-Mercedes (49 pts) précède Ferrari (31 pts). Suivent Williams-Mecachrome (13 pts), Benetton-Playlife (7 pts) et Sauber-Petronas (4 pts). Curiosité: après quatre Grands Prix, seules cinq des onze écuries engagées ont ouvert leur compteur.

Tony