Derek WARWICK
 D.WARWICK
Renault
Michele ALBORETO
 M.ALBORETO
Ferrari
René ARNOUX
 R.ARNOUX
Ferrari

391o Gran Premio

XLII Grote Prijs van Belgie
Piena di sole
Zolder
domenica 29 aprile 1984
70 giri x 4.262 km - 298.340 km
Affiche
F1
Coupe

Lo sapevate?

Pilota
Costruttore
Motore

Un an après une édition sur le populaire tracé de Spa-Francorchamps, le Grand Prix de Belgique retrouve le morne circuit de Zolder, deux années après l'accident mortel de Gilles Villeneuve. Les organisateurs ont cru bien faire en élevant un petit monument à la mémoire du champion québécois, mais son esthétique laisse à désirer...

 

Le mot d'ordre est d'organiser la résistance face aux Marlboro-McLaren qui ont dominé les premières épreuves. « Si nous ne redressons pas la tête, et de n'importe quelle manière, le championnat sera terminé avant l'heure. » tonne Gérard Ducarouge. La piste met à contribution les moteurs turbos et la consommation en essence est de nouveau la principale préoccupation des écuries, en particulier de Renault qui est loin d'être au point dans ce domaine. Patrick Tambay a ainsi subi deux pannes sèches lors des deux premières courses....

 

La Scuderia Ferrari n'a toujours pas inscrit le moindre point, et n'a même pas placé une voiture à l'arrivée. Les critiques s'abattent sur Mauro Forghieri, accusé d'avoir privilégié l'aérodynamique de la C4 au détriment des questions de puissance et de consommation. A Zolder les voitures rouges sont munies du système d'injection mécanique Lucas à la place du capricieux dispositif électronique Marelli-Weber. Celle d'Alboreto possède un échappement modifié qui offre un surcroît de puissance à bas-régime et améliore le temps de réponse du turbo.

 

Le début de saison de Brabham-BMW est aussi calamiteux que celui de Ferrari : zéro pointé ! Gordon Murray a profondément remanié la BT53 en la parant de sorties d'air plus larges afin que le turbo BMW souffre de moins de la chaleur. Ces changements ont été testés lors d'une séance d'essais à Snetterton, sans beaucoup de résultats. KKK s'est de son côté échiné à fiabiliser les turbos BMW. L'ATS D7 souffre aussi de problèmes de surchauffe, mais semble les avoir résolus de manière radicale : la partie arrière du ponton gauche est découpée pour permettre au turbo de BMW de fonctionner à l'air libre !

On a aussi beaucoup travaillé à Abrest pour remanier la Ligier JS23 qui dispose d'un museau plus pointu et de suspensions avant réajustées. Mais ce qui étonne le plus, c'est la nouvelle livrée tricolore des voitures françaises. Le bleu fait désormais une large place au rouge, vraisemblablement pour mieux mettre en valeur le Loto, gros bailleur de fonds de l'équipe. Autre changement de couleurs chez Tyrrell : la 012 de Stefan Bellof passe du bleu au noir grâce à l'apport de son sponsor personnel Maredo.

RAM présente une nouvelle version de la 02 pilotée par Jonathan Palmer : nouvelle géométrie des trains avant et arrière, nouvel aileron postérieur, radiateurs et échangeur relevés etc.

 

Arrows lance sa nouvelle A7 à moteur turbo BMW. Cette machine est confiée au héros local Thierry Boutsen tandis que Marc Surer doit se contenter de l'A6 à moteur Cosworth atmosphérique. En fait BMW a refusé de motoriser une seconde Arrows pour le moment, et préfère que l'équipe de Jackie Oliver peaufine la mise au point de l'ensemble avec l'ingénieur suisse Heini Mader.

En revanche, on ne verra pas la nouvelle Toleman TG184, pourtant longuement essayée par Ayrton Senna qui la qualifie de « fantastique ». Certains avancent que l'équipe anglaise attend l'arrivée d'un nouveau commanditaire pour la lancer en course...

 

Brûlé aux mains lors du GP d'Afrique du Sud, Piercarlo Ghinzani laisse longtemps planer le doute sur sa participation mais finalement pilote l'Osella, avec des bandages aux mains. John Wickham s'est entendu avec le Français Jean-Louis Schlesser pour remplacer Mauro Baldi arrivé à court de liquidités, mais l'Italien obtient in extremis une rallonge d'un sponsor qui lui permet de conserver son baquet. Sans rapport avec cela, la Spirit passe du rouge au blanc, couleur prévue à l'origine, mais la carrosserie a été peinte en rouge lorsque le pilote italien Fulvio Ballabio fut pressenti pour être engagé durant l'hiver.

 

Comme prévu, Goodyear apporte des nouveaux pneus radiaux pour la course. Cependant ceux-ci seront laissés de côté par Ferrari et Williams qui les estiment insuffisamment performants.

 

Balestre et les querelles autour du règlement

Le samedi après-midi Jean-Marie Balestre tient une conférence de presse attendue. Le très autoritaire président de la FISA ne peut ignorer les nombreuses critiques formulées contre la nouvelle règle limitant la consommation d'essence à 220 litres par Grand Prix. Il a annoncé au cours de l'hiver que ce plafond serait encore abaissé à 195 litres en 1985, suscitant l'ire des motoristes qui craignent de devoir construire de nouveaux blocs turbocompressés. La FOCA réagit vivement et demande qu'au pire la règle des 220 litres soit maintenue pour l'année suivante. Balestre a proposé une alternative, celle de réduire la cylindrée des F1 à 1300 cm³, sans succès. Il admet donc de conserver l'actuelle limite de consommation, mais en contrepartie exige que l'on interdise l'injection de fluides ou de « matières » durant la course. Cette idée vise particulièrement Tyrrell qui, on le sait, fait lester ses voitures lors de chaque fin de course...

 

En outre, Balestre dément une rumeur colportée par un journaliste suisse selon laquelle la FISA s'apprêterait à interdire la réfrigération de l'essence. Les ingénieurs sont - provisoirement - rassurés...

 

Les qualifications

Warwick réalise le meilleur temps de la première séance d'essais qualificatifs. Mais le samedi ce sont les Ferrari qui sont les plus rapides. Le vendredi leurs chronos furent médiocres en raison d'un déséquilibre entre les températures des pneus avant et arrière. Le lendemain, Alboreto tire le meilleur parti de ses Goodyear et réalise sa première pole position une demi-seconde devant Arnoux. Les Williams-Honda sont victimes d'un grand nombre de pannes de moteur, mais Rosberg obtient une belle troisième place. Laffite (15ème) est bien plus loin car il a du mal à faire chauffer ses pneus. Après son exploit du vendredi, Warwick se contente du quatrième rang. Son collègue Tambay est seulement douzième. Les Lotus-Renault (de Angelis 5ème, Mansell 10ème) sont performantes mais les pilotes se plaignent d'avoir été gêné par le trafic. Winkelhock décroche avec son ATS-BMW une superbe sixième place grâce à des pneus Pirelli hyper-tendres. Pour la première fois, l'Allemand mieux que des Brabham-BMW accablées de pannes. Piquet (9ème) et Fabi (18ème) ont cassé sept moteurs en deux jours !

 

Les Alfa Romeo de qualification fonctionnent mieux puisque Patrese est septième et Cheever onzième. Les McLaren ont cette fois-ci été accablées d'avaries, notamment et à nouveau sur le boîtier Motronic. Conséquences : Prost est huitième, Lauda quatorzième... Les Ligier-Renault (de Cesaris 13ème, Hesnault 23ème) déçoivent après avoir rencontré des pannes de moteur. Chez Toleman-Hart Cecotto (16ème) réagit en étant plus rapide que Senna (19ème). Boutsen qualifie l'Arrows-BMW au dix-septième rang, soit sept places de mieux que Surer au volant de l'A6. Le courageux Ghinzani se qualifie en vingtième position devant les Tyrrell de Bellof et de Brundle. Baldi et Palmer occupent la dernière ligne tandis qu'Alliot a été éliminé par une rupture de son turbo.

 

Les Ferrari offrent leur première pole position aux pneus radiaux. Pour contrer cette offensive, Mansour Ojjeh met son avion personnel à disposition de McLaren pour aller chercher chez Michelin à Clermont-Ferrand vingt-quatre pneus. De son côté, face aux pannes de moteur rencontrées par son équipe, Bernie Ecclestone fait venir de Munich du carburant « spécial »...

 

Alboreto s'est fait peur le samedi après-midi lorsqu'il a découvert au dernier instant la lente RAM d'Alliot au sommet de la chicane nord. Au lieu de se frayer un passage coûte que coûte, l'Italien a prudemment levé le pied... et ainsi échappé à un accident similaire à celui survenu à Gilles Villeneuve en 1982...

 

Le Grand Prix

La course se déroule sous le soleil mais par temps frais. La plupart des coureurs choisissent de s'élancer avec des pneus tendres à gauche et des « très tendres » à droite. Prost, Lauda et Rosberg prennent des gommes tendres, tandis que Mansell et de Angelis sont équipés de Goodyear durs pour s'épargner un arrêt. Chez Ferrari, Alboreto et Arnoux prennent des Goodyear C à gauche et des D à droite, mais la construction de leurs pneus n'est pas identique.

 

Départ: Excellent envol d'Alboreto qui conserve la première place. Arnoux s'élance moyennement et se fait doubler par Warwick. Rosberg rencontre un problème de moteur et se fait dépasser par une grande partie du peloton. Piquet l'évite en mettant deux roues dans la poussière. Très bien parti, Winkelhock est quatrième. Cecotto grille immédiatement son embrayage

 

1er tour: Alboreto mène devant Warwick, Arnoux, Winkelhock, de Angelis, Patrese, Prost, Cheever, Piquet et Tambay. Rosberg est vingtième. Cecotto se traîne jusqu'aux stands pour abandonner.

 

2e: Piquet prend la huitième place à Cheever.

 

3e: Alboreto compte une seconde d'avance sur Warwick lequel contient facilement Arnoux et Winkelhock. L'Allemand suit étonnamment le rythme des leaders. Patrese rencontre un problème d'allumage et doit abandonner tandis qu'il occupait une belle sixième place, récupérée par Prost.

 

4e: Arnoux se rapproche de Warwick. Winkelhock est deux secondes derrière le Français. Prost attaque de Angelis.

 

5e: Prost prend la cinquième place à de Angelis. Rosberg remonte très rapidement dans le peloton et est déjà quinzième.

 

6e: Prost est au ralenti à cause d'un rotor de distribution cassé. C'est le premier abandon de la saison pour le Français qui stoppe dans l'herbe.

 

7e: Alboreto est premier devant Warwick (3.9s.), Arnoux (7s.), Winkelhock (7.5s.), de Angelis (13.9s.) et Piquet (14.2s.). Viennent ensuite Cheever, Tambay, de Cesaris, Lauda, Fabi et Rosberg. Boutsen est bloqué aux stands à cause de soucis électriques.

 

8e: Alboreto s'échappe facilement. Piquet déborde de Angelis en fin de tour sur la ligne de chronométrage. Lauda double de Cesaris.

 

10e: Alboreto a six secondes d'avance sur Warwick. Rosberg est dixième après avoir doublé de Cesaris.

 

11e : Warwick hausse son rythme d'une seconde au tour pour voir si Alboreto « en a sous le pied ». Peine perdue : l'Italien est toujours le plus véloce.

 

12e: Alboreto mène devant Warwick (6.6s.), Arnoux (10.6s.), Winkelhock (12.2s.), Piquet (18.3s.), de Angelis (19.3s.), Cheever (22s.), Tambay (24.7s.), Lauda (27.3s.), Rosberg (29.3s.), Fabi (31.8s.) et de Cesaris (32s.). Le treizième est Ghinzani dont l'Osella-Alfa vole sur la piste, comme métamorphosée.

 

13e : Ghinzani est incroyablement rapide et dépossède de Cesaris de la douzième place.

 

14e: Rosberg prend la neuvième place à Lauda et pourchasse ensuite Tambay. Ghinzani rentre à son garage au ralenti. L'écurie Osella avoue une panne de transmission, mais il semblerait qu'en fait Ghinzani, sachant qu'il ne pourrait tenir toute l'épreuve avec sa main blessée, soit parti avec très peu d'essence, d'où sa vélocité peu habituelle...

 

15e: Rosberg double Tambay dans le premier virage. Mansell abandonne suite à la défaillance de son embrayage. Il était quatorzième.

 

16e: Lauda dépasse Tambay dont la Renault est mal équilibrée. Hesnault quitte la course : son moteur a surchauffé à cause d'un radiateur percé.

 

17e: Rosberg se rapproche de Cheever et de de Angelis qui se battent pour la sixième place. Depuis le départ Laffite est aux prises avec un moteur qui coupe par intermittence. Surpris par un nouvel atermoiement, il exécute un tête-à-queue puis cale. Il n'a plus qu'à se ranger dans une échappatoire avec l'aide des commissaires.

 

18e: Piquet revient sur Arnoux et sur Winkelhock. Fabi double Tambay dont la Renault est particulièrement instable.

 

19e : Le revêtement du circuit s'altère et se recouvre de gravillons de part et d'autre des trajectoires. Dépasser devient périlleux...

 

20e: Alboreto est premier devant Warwick (8.6s.), Arnoux (17.1s.), Winkelhock (19.4s.) et Piquet (22.6s.). Rosberg se rapproche du duo de Angelis - Cheever, tandis que de Cesaris a pris la onzième place à Tambay. Boutsen est de nouveau arrêté aux stands car son moteur BMW cafouille. Cette fois-ci il doit abandonner.

 

22e: Rosberg double Cheever peu avant la chicane.

 

23e: Alboreto a treize secondes de marge sur Warwick. Piquet prend la quatrième place à Winkelhock et attaque désormais Arnoux.

 

24e: Piquet attaque Arnoux qui a « fusillé » ses pneus. Rosberg prend la sixième place à de Angelis. Peu après l'Italien se fait surprendre par Cheever. Tambay est aux stands pour changer de pneus. Il repart en seizième position.

 

25e: Piquet déborde Arnoux dans la rapide courbe à droite de l'extrémité du circuit. En fin de tour le Grenoblois entre aux stands pour mettre de nouvelles gommes. Malheureusement la roue avant gauche a du mal à se fixer. Arnoux ne repart qu'après 19s. d'arrêt. Rosberg rattrape Winkelhock dont les pneus Pirelli se détériorent.

 

26e: Rosberg prend la quatrième place à Winkelhock. Il a gagné seize places en vingt-cinq boucles ! Arnoux n'a repris la piste qu'en treizième position.

 

27e: C'est au tour de Cheever de doubler Winkelhock. Fabi change de pneus et passe ainsi du neuvième au douzième rang.

 

29e: Rosberg menace désormais Piquet. Le moteur de Cheever part en fumée et l'Américain doit s'arrêter dans la pelouse.

 

30e: Rosberg est derrière Piquet. Alors septième, Lauda effectue son changement de pneus (9.5s.). Il repart douzième.

 

31e: Alboreto mène devant Warwick (19.7s.), Piquet (42.3s.), Rosberg (42.6s.), Winkelhock (51.1s.), de Angelis (55.4s.), de Cesaris (1m. 08s.), Bellof (1m. 10s.), Fabi (1m. 15s.) et Brundle (1m. 16s.). Arnoux est onzième à un tour.

 

32e: Piquet fait une erreur à Bolderbergbocht et tire tout droit dans les graviers. Rosberg en profite pour prendre la troisième place.

 

34e: Warwick entre dans les stands pour chausser des pneus tendres de type 05. L'arrêt dure onze secondes et le Britannique repart troisième entre Rosberg et Piquet. Puis Winkelhock s'arrête pour changer de pneus Pirelli. L'arrêt dure 27s. Le pilote ATS tombe ainsi au douzième rang derrière Lauda.

 

35e : Senna est au stand Toleman pour changer ses gommes Pirelli. Il naviguait en treizième position.

 

36e: De Cesaris effectue son changement de pneus et ne repart qu'en onzième position. Bellof entre dans les points.

 

37e: Alboreto poursuit sa course en tête bien que désormais Rosberg soit un peu plus rapide que lui. Soudain dans le premier virage l'Italien dérape et part dans le gazon mais parvient habilement à regagner la piste. L'alerte a été chaude. Lauda est à son stand à cause d'un problème de pompe à eau. Le double champion du monde doit abandonner. C'est une course à oublier pour McLaren.

 

39e: Alboreto a 43 secondes d'avance sur Rosberg. Il entre aux stands en fin de tour.

 

40e: Alboreto fait monter des pneus neufs sur sa Ferrari. L'arrêt dure 11.3s. et l'Italien repart largement en tête.

 

41e: Alboreto est premier devant Rosberg (19.1s.), Warwick (24.9s.), Piquet (31.4s.), de Angelis (41.8s.) et Bellof (42.2s.). Suivent Fabi, Brundle, Arnoux et Surer. La belle course de Winkelhock prend fin après une coupure électrique sur l'ATS. L'Allemand était dixième.

 

43e: Les Tyrrell sont étonnement performantes et Bellof menace sérieusement de Angelis. Arnoux double Brundle.

 

44e: Rosberg effectue son changement de pneus. L'arrêt ne se passe pas très bien et dure 16s. Le Finlandais reprend la piste en sixième position. De Cesaris est victime d'une sortie de route dans la courbe Lucien Bianchi et frôle une barrière de pneus, avant de venir s'arrêter dans l'herbe. La zone est placée sous le régime du drapeau jaune.

 

45e: Après un choc avec Palmer, Fabi part en tête-à-queue et est contraint à l'abandon. L'Italien était septième.

 

47e: Alboreto caracole en tête devant Warwick (28.9s.), Piquet (48.5s.), de Angelis (55s.), Bellof (59s.), Rosberg (59.4s.), Arnoux (1m. 06s.), Brundle (1m. 13s.), Surer (-1t.), Tambay (-1t.) et Senna (-1t.).

 

48e: Arnoux commence à se rapprocher de Rosberg qui lui-même attaque Bellof.

 

50e: Alboreto devance Warwick (30.4s.), Piquet (48.5s.), de Angelis (56.2s.), Bellof (59.3s.), Rosberg (1m. 01s.), Arnoux (1m. 02s.) et Brundle (1m. 14s.). Tambay remonte et prend la neuvième place à Surer.

 

51e: Warwick s'aperçoit que même avec ses pneus tendres il perd encore du terrain sur Alboreto. Il préfère assurer sagement sa seconde place. Senna double Surer.

 

53e: Arnoux est désormais derrière Rosberg et Bellof. Devant ce groupe, de Angelis est en difficulté car ses pneus sont altérés, mais il refuse de les changer. Brundle s'arrête chez Tyrrell pour changer de pneus. Peu après son redémarrage, sa roue avant gauche se détache à cause d'une fusée rompue. L'Anglais doit stopper à Terlamen.

 

55e: Au premier virage Arnoux plonge à l'intérieur et prend la sixième place à Rosberg. Puis le Français dépasse Bellof à la petite chicane. Enfin il se glisse derrière de Angelis et dépasse l'Italien sans problème. En un seul tour Arnoux est passé de la septième à la quatrième place !

 

56e: Sur la ligne de chronométrage Rosberg dépasse Bellof. Puis le Finlandais change de trajectoire et plonge à l'intérieur pour doubler de Angelis.

 

58e: Alboreto mène devant Warwick (38.8s.), Piquet (58s.), Arnoux (1m. 01s.), Rosberg (1m. 06s.), de Angelis (1m. 08s.) et Bellof (1m. 14s.). Suivent à deux tours Tambay, Senna et Surer. Baldi abandonne à cause d'un support d'amortisseur cassé.

 

60e: Arnoux est revenu derrière Piquet. Il parvient à le dépasser à Bolderberg. Le voici au troisième rang. Rosberg remonte également sur la Brabham. Senna prend la huitième place à Tambay.

 

61e: Bellof s'arrête au stand Tyrrell pour lester sa voiture. Il repart septième.

 

63e: Rosberg est maintenant juste derrière Piquet.

 

64e: Rosberg double Piquet au premier freinage. Arnoux réalise le meilleur tour en course: 1'19''294'''.

 

65e: Quarante secondes séparent Alboreto et Warwick. Arnoux part en tête-à-queue à Kanaal Bocht. Le Grenoblois semble avoir calé, mais quelques généreux commissaires acceptent de le pousser, ce qui est pourtant interdit. Il repart en cinquième position derrière Rosberg et Piquet.

 

66e: Alboreto prend un tour à de Angelis.

 

67e: Tambay part en tête-à-queue dans le dernier virage et manque de peu de heurter le mur des stands. Il reprend la piste sans dommage. Au même instant le moteur de Piquet explose littéralement, arrachant la coque et coupant quasi la Brabham en deux ! Le Brésilien doit stopper en catastrophe.

 

68e: Alboreto contrôle la situation et se dirige tranquillement vers la victoire.

 

70ème et dernier tour: Rosberg a trop demandé à son moteur lors de sa fabuleuse remontée vers le haut du peloton et tombe en panne d'essence. Il doit s'arrêter dans la dénivellation qui précède Terlamen.

Michele Alboreto remporte sa première victoire avec Ferrari. Warwick finit deuxième et améliore ainsi son meilleur résultat en carrière. Arnoux récupère in extremis la troisième place. Rosberg est classé quatrième malgré son abandon. De Angelis finit cinquième devant Bellof qui inscrit son premier point en Formule 1. Senna est septième devant Tambay, handicapé durant toute la course par une tenue de route désastreuse. Surer et Palmer sont les autres pilotes à rejoindre l'arrivée.

 

Après la course

Michele Alboreto est le premier pilote transalpin à gagner sur Ferrari depuis Ludovico Scarfiotti lors du Grand Prix d'Italie 1966. La veille, il avait également été le premier Transalpin en pole avec une voiture rouge depuis Lorenzo Bandini à Reims, toujours en 1966. Malgré le poids de la légende, Alboreto demeure calme et modeste : « Les gens heureux n'ont pas d'histoire... Il ne s'est rien passé de spécial. [...] Jamais je n'ai gagné un Grand Prix aussi facilement. J'avais le privilège d'une voiture parfaite. Je me suis contenté d'une cadence soutenue dans les premiers tours, avant de ménager mes pneus. » René Arnoux tire lui aussi un bilan satisfaisant et élude le fait que son choix de pneus fut moins heureux que celui d'Alboreto... : « Ma saison ne fait que commencer... » déclare-t-il en un sourire.

 

Dans le clan Renault, Derek Warwick se satisfait de sa deuxième place mais estime s'être fourvoyé dans ses choix de pneus. Patrick Tambay est plus amer et aussi plus laconique : « Une voiture désagréable comme tout... La course la plus dégueulasse de ma vie ! »

Keke Rosberg a été le grand animateur de l'après-midi, mais a tout perdu à cause de cette panne sèche. Entièrement consacré sur son pilotage spectaculaire, il a tout simplement omis de surveiller sa consommation : « Je n'ai jamais jeté un seul regard sur ce cadran de m****... » avoue-t-il humblement.

 

Ce Grand Prix marque donc le retour en force des Ferrari et aussi de Goodyear. C'est le premier succès des pneus radiaux du manufacturier américain. Il a aussi démontré que les McLaren ne sont pas invincibles et que leur fiabilité laisse encore à désirer. Néanmoins Prost conserve le commandement au classement général avec six points d'avance sur Warwick. Chez les constructeurs Ferrari ouvre son compteur et grimpe au deuxième rang.

 

 

Classements (avant la disqualification des Tyrrell):

 

Pilotes Constructeurs
1.Prost15 pts1.McLaren-TAG-Porsche24 pts
2.Warwick10 pts2.Ferrari13 pts
3.Lauda9 pts3.Renault11 pts
4.Alboreto9 pts4.Williams-Honda9 pts
5.Rosberg9 pts5.Lotus-Renault6 pts
6.de Angelis6 pts6.Alfa Romeo6 pts
7.Arnoux4 pts7.Tyrrell-Ford-Cosworth3 pts
8.Cheever3 pts8.Ligier-Renault2 pts
9.Patrese3 pts9.Toleman-Hart1 pt
10.de Cesaris2 pts
11.Brundle2 pts
12.Tambay1 pt
13.Senna1 pt
14.Bellof1 pt
Tony