Keke ROSBERG
 K.ROSBERG
Williams Ford Cosworth
Michele ALBORETO
 M.ALBORETO
Tyrrell Ford Cosworth
John WATSON
 J.WATSON
McLaren Ford Cosworth

380o Gran Premio

II Detroit Grand Prix
Piena di sole
Detroit
domenica 5 giugno 1983
60 giri x 4.023 km - 241.380 km
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F1
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La Formule 1 menacée outre-Atlantique

La Formule 1 revient sans enthousiasme dans les rues de Détroit, la moribonde capitale de l'automobile et de l'empire Ford. La première édition de ce Grand Prix en 1982 a été un désastre tant le circuit était mal conçu. Pour cette année, les organisateurs font de réels efforts en recouvrant près de soixante-dix plaques d'égout pour éviter les bosses dont se plaignaient les pilotes. L'épingle très serrée qui se négociait en première à l'est du tracé est supprimée, tandis que la chicane qui précède les stands est rendue plus « coulée ». Enfin l'entrée dans l'allée des stands est déplacée vers une zone moins dangereuse. Malgré tout, les conditions de sécurité demeurent précaires et l'asphalte reste bosselé. « Autant rouler sur des pavés... » soupire Alain Prost.

 

Tout l'état-major de la Ford Motor Company est en tout cas présent, accompagné par son ambassadeur de luxe Jackie Stewart. Dernière piste tortueuse après Long Beach et Monte-Carlo, Détroit représente l'ultime chance de victoire pour un moteur atmosphérique cette saison et revêt donc une grande importance pour le motoriste américain.

 

Le Grand Prix de Las Vegas a été annulé, tout comme celui de New-York, prévu pour septembre et qui n'aura pas lieu à cause de l'opposition des écologistes. Bernie Ecclestone doit admettre que l'implantation de la Formule 1 outre-Atlantique est en péril. « La Formule 1 est en train de disparaître aux USA à cause du succès grandissant des courses Indy », explique le président de l'IMSA John Bishop à Gérard Crombac. « Le CART a maintenant la situation bien en main, il est dirigé par des gens très compétents qui mettent un point d'honneur à occuper l'une après l'autre toutes les places fortes occupées par la F1. » C'est ainsi que des épreuves d'IndyCar auront prochainement lieu à Las Vegas et à Long Beach. Le plateau américain coûte moins cher aux organisateurs que les sommes exorbitantes réclamées par la FOCA.

 

On guette une réaction Eddie Cheever, très décevant depuis son arrivée chez Renault. L'Italo-Américain ne parvient pas à rivaliser avec Alain Prost. Sa bonne réputation forgée chez Tyrrell et chez Ligier en pâtit grandement. Autre coqueluche du public yankee, Danny Sullivan ressent moins de pression car s'il est nettement dominé par Michele Alboreto, cela était plus ou moins attendu puisqu'il découvre presque tous les circuits du championnat.

 

Gérard Ducarouge rejoint Lotus

Peu avant sa mort, Colin Chapman avait proposé à Gérard Ducarouge de le rejoindre chez Lotus. Alors sous contrat avec Autodelta, l'ingénieur français avait dû repousser cette offre mais, désormais libre, il a répondu favorablement à l'appel de Peter Warr qui a repris l'idée de Chapman. Ducarouge apparaît comme le sauveur d'une écurie en pleine déconfiture. Lotus n'a toujours pas inscrit le moindre point depuis le début de la saison. Elio de Angelis se débat avec une Lotus 93T pataude, exploitant mal le turbo Renault et ralentie par des pneus Pirelli peu performants en course. Quant au bouillant Nigel Mansell, il se morfond au volant de la 92 à moteur Cosworth.

 

Ducarouge se lance dans l'élaboration d'une nouvelle monoplace qui devrait apparaître dès le Grand Prix de Grande-Bretagne. « Plus que deux courses de purgatoire ! » s'écrit, fou de joie, Elio de Angelis.

 

Présentation de l'épreuve

Après le Grand Prix de Belgique, Gordon Murray a annoncé que Brabham allait déposer une plainte contre le nouveau système d'échappement des Renault apparu à Monaco. Selon lui, l'équipe française se sert des gaz d'échappement pour activer une « couche-limite » sous les pontons et réduire les turbulences. En conséquence, le moteur et le turbocompresseur pourraient être considérés comme des éléments aérodynamiques mobiles, ce qu'interdit le règlement. Jean Sage répète que ce dispositif n'a pas d'autre but que de réduire la température des pneus et attaque à son tour Brabham en accusant Nelson Piquet d'utiliser un aileron arrière trop grand. Les commissaires sportifs décident sagement de renvoyer dos à dos les deux protagonistes, mais Murray déclare qu'il portera l'affaire devant la cour d'appel de la FIA.

 

Chez Ferrari René Arnoux a reçu un nouveau châssis. Les 126 C2B arborent un nouvel aileron arrière dont la partie centrale comporte quatre plans distincts. Du changement sur les Alfa Romeo 183T : une nouvelle géométrie de suspension, un aileron inédit et, sur les V8, une valve est installée en amont des turbocompresseurs pour barrer le passage de l'air et maintenir les turbines à un niveau de rotation élevé. Le mulet ATS D6 présente une configuration inédite avec des pontons plus courts, une nouvelle coque, et un moteur BMW revu. Dans le stand Lotus, Mansell reçoit sur sa 92 le même double-aileron que celui utilisé par de Angelis avec la 93T. Celle-ci dispose d'une suspension arrière renfoncée.

 

Les Tyrrell sont revenues à la suspension avant apparue à Long Beach, bien plus efficace sur ce tracé urbain. Alboreto utilise aux essais la dernière version du Cosworth DFY déjà aperçue à Spa-Francorchamps. Sullivan reçoit lui aussi un DFY. A noter que Ken Tyrrell a décidé d'arborer un logo Ford sur le museau de ses machines pour rendre hommage au constructeur américain avec lequel il collabore depuis quinze ans.

 

Herbé Guilpin disparaît du stand Ligier : il reste à Abrest pour élaborer les plans de la future Ligier-Renault. Le directeur sportif Jean-Pierre Paoli récupère ses fonctions sur le terrain, sans qu'on sache s'il en a vraiment les compétences... Arrows affiche un nouveau sponsor : la société d'électronique Megatron. Enfin, pour des raisons budgétaires, John Macdonald a prévenu que l'équipe RAM ne ferait pas le déplacement à Détroit. Eliseo Salazar n'a pas pu débloquer l'argent de ses commanditaires chiliens.

 

Les qualifications

Le vendredi, il pleut sur Détroit et la piste détrempée permet aux atmosphériques de se mettre en valeur, en particulier grâce à Rosberg qui réalise le meilleur temps malgré un rhume de cerveau. Laffite se fait une belle frayeur lorsqu'il perd le contrôle de sa Williams devant le muret des stands et vient s'y fracasser, sans dommage heureusement. Le samedi, il fait beau et les moteurs suralimentés dominent. Cependant les pilotes qui s'élancent les premiers ont un net avantage sur les suivants. En effet le soleil fait monter à la chaleur l'humidité enfouie dans le revêtement, ce qui rend celui-ci très glissant.

 

Arnoux a ainsi démarré parmi les premiers et réalise la pole position, la seizième de sa carrière. Également bien avisé, Piquet se classe second. En revanche son collègue Patrese peine à régler sa machine et n'est que 15ème. Tambay a roulé en même temps que son équipier mais lui concède une seconde... et se classe troisième. De Angelis place sa Lotus-Renault au quatrième temps, non sans avoir joué poussé la suralimentation au maximum. Les Arrows se conduisent ici admirablement et sont les plus rapides du camp Cosworth. Surer obtient une excellente cinquième place tandis que le débutant Boutsen est dixième. Alboreto profite de l'accroissement du couple à bas-régime du nouveau DFY pour hisser sa petite Tyrrell à la sixième place. Son acolyte Sullivan se qualifie confortablement en seizième position. On sourit beaucoup moins chez Renault. La RE40 manque complètement d'équilibre. Cheever limite les dégâts avec la septième tandis que Prost, dégoûté, est seulement treizième. Des hauts et des bas chez Alfa Romeo : si de Cesaris (8ème) est plutôt « dans le coup », Baldi (25ème) coule à pic. Résultats contrastés aussi pour Toleman : Warwick (9ème) se plaint d'un manque d'équilibre tandis que Giacomelli (17ème) a roulé avec le mulet.

 

Guerrero confirme sa bonne forme avec la onzième place, cependant que Cecotto n'est que vingt-sixième après avoir touché un mur. Les Williams (Rosberg douzième, Laffite vingtième) affichent des performances très médiocres. Mansell est quatorzième avec la Lotus-Cosworth. Les McLaren (Lauda 18ème, Watson 21ème) manquent toujours autant d'adhérence à cause des pneus Michelin. Même défaut sur les Ligier JS21 (Jarier 19ème, Boesel 23ème). Winkelhock (22ème) a utilisé son mulet après la rupture d'une canalisation d'huile. Vingt-quatrième, Ghinzani parvient pour la première fois à qualifier l'Osella-Alfa Romeo. Fabi est l'unique recalé.

 

Le Grand Prix

Le dimanche matin, beaucoup de pilotes se réunissent pour regarder la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros opposant le Français Yannick Noah au Suédois Mats Wilander. Mais ils doivent regagner leurs baquets avant la fin du match pour participer au warm-up. Seul Patrick Tambay s'attarde et arrive en retard au garage Ferrari. Cette broutille aura quelques conséquences...

 

Différentes stratégies sont mises en place. Il apparaît avantageux à certaines écuries usant d'un moteur Ford-Cosworth de ne pas effectuer de ravitaillement afin de devancer les turbos à l'arrivée. C'est le plan mis en œuvre par Tyrrell et McLaren tandis Williams choisit au contraire de faire ravitailler Laffite et Rosberg. Dans le clan turbo, Brabham octroie à Piquet une stratégie dépourvue d'arrêt. Le Brésilien compte sur l'endurance de ses pneus Michelin pour contrer les Ferrari dont les Goodyear semblent plus performants mais moins fiables. Renault choisit de faire ravitailler Prost et Cheever. A noter enfin que Patrese partira avec le mulet.

 

Premier départ: De Cesaris signale que son Alfa Roméo a calé. La procédure de départ est annulée par le starter Derek Ongaro. Un nouveau tour de formation est lancé et la distance totale est amputée d'une boucle. De Cesaris parvient finalement à démarrer et s'élancera bien depuis la huitième place.

 

Départ: Tambay cale et reste immobile mais heureusement tout le monde parvient à l'éviter. Piquet démarre mieux qu'Arnoux et prend la tête au premier virage. De Angelis a volé le départ et, placé à l'extérieur, s'installe en quatrième position devant Alboreto, de Cesaris et Warwick. Gêné par Tambay, Surer perd cinq places. Rosberg profite de la confusion pour faire l'extérieur à trois voitures. Du fond de la grille, Winkelhock a aussi démarré avant le feu vert.

 

1er tour: La Ferrari de Tambay est évacuée par une dépanneuse. Marco Piccinini demande en vain au directeur de course de redonner un nouveau départ. De Cesaris double Alboreto. Piquet mène devant Arnoux, de Angelis, de Cesaris, Alboreto, Warwick, Rosberg, Cheever, Boutsen et Surer. Prost est onzième.

 

2e: Piquet et Arnoux s'échappent en tête. Prost prend la dixième place à Surer. Puis il tente de passer Boutsen, mais ce faisant brise une partie de son aileron avant contre l'Arrows. Il peut poursuivre mais cela va l'handicaper pendant toute la course.

 

3e: Piquet mène avec une seconde d'avance sur Arnoux. De Angelis est relégué à cinq secondes, de Cesaris à huit secondes. Rosberg menace Warwick.

 

4e: Rosberg s'empare de la sixième place aux dépens de Warwick. Prost double Boutsen. Patrese est revenu en treizième position après avoir doublé Laffite.

 

5e: Arnoux se rapproche de Piquet. Cheever s'arrête après qu'un boulon s'est détaché de son distributeur, mais il va redémarrer pour rejoindre les stands. Retrait pour Ghinzani, suite à une surchauffe de son moteur.

 

6e: De Angelis est au ralenti : une rupture de pignon lui fait perdre l'usage de ses vitesses. L'Italien renonce mais était de toute façon sous le coup d'une pénalité pour départ anticipé. Surer effectue un tête-à-queue, prend une échappatoire et chute en quinzième position. Cheever s'arrête pour de bon, à l'entrée du tunnel cette fois-ci, une position dangereuse.

 

7e: Piquet mène devant Arnoux (0.8s.), de Cesaris (13s.), Alboreto (16s.), Rosberg (17s.) et Warwick (19s.). Suivent Prost, Boutsen, Patrese, Guerrero, Laffite et Sullivan. Jarier s'arrête chez Ligier pour changer ses pneus déjà usés.

 

8e: Arnoux se fait très pressant derrière Piquet car sa voiture est moins chargée en essence que le Brabham partie avec le plein. Rosberg prend la quatrième place à Alboreto. Patrese s'arrête à son stand pour changer de pneus et faire examiner ses freins qui sont mal équilibrés. Il repart en dix-neuvième position.

 

10e: Arnoux attaque Piquet sur la ligne de chronométrage, sans succès. Finalement le Français trouve l'ouverture dans Larned Avenue et s'empare ainsi de la tête de la course. Laffite prend la neuvième place à Guerrero.

 

11e: Arnoux s'envole et sème rapidement Piquet. Rosberg est très rapide et prend la troisième place à de Cesaris. Le Finlandais semble en mesure de rattraper les deux leaders.

 

12e: De Cesaris est en difficulté et est maintenant sous la menace d'Alboreto et de Warwick. Au cours de son excursion hors-piste, Surer a accroché un morceau de papier qui est venu se ficher dans son radiateur. La température de l'Arrows monte dangereusement et l'eau en ébullition commence à se répandre sur l'asphalte. Les commissaires brandissent le drapeau noir au Suisse qui doit s'arrêter aux stands pour nettoyer son radiateur.

 

13e: Arnoux a huit secondes d'avance sur Piquet. Laffite prend la huitième place à Boutsen.

 

14e: Arnoux précède Piquet (11s) et Rosberg (17.5s.). Alboreto prend la quatrième place à de Cesaris dans Jefferson Avenue

 

15e: Warwick double de Cesaris. Derrière ces deux pilotes, Prost est menacé par Laffite. Lauda entre aux stands pour changer ses pneus. Il était douzième et cède cette position à Watson.

 

16e: Arnoux continue d'accroître son avance mais il ignore que Piquet ne ravitaillera pas. Laffite prend la septième place à Prost qui se débat avec un terrible sous-virage.

 

17e: Rosberg est désormais juste derrière Piquet qui ménage ses pneus. Ces deux pilotes comptent dix-sept secondes de retard sur Arnoux.

 

18e : Jarier doit changer de gommes une seconde fois.

 

19e: Rosberg klaxonne derrière Piquet. Baldi s'arrête aux stands pour faire examiner sa voiture qui se comporte très mal, mais il rate son emplacement et doit être poussé par ses mécaniciens. Il repartira trois minutes plus tard.

 

20e: Rosberg parvient à dépasser Piquet. Prost entre dans les stands pour effectuer son ravitaillement. Il ressort en quatorzième position, toujours privé d'une partie de son aileron avant.

 

21e : Arnoux est premier devant Rosberg (22s.), Piquet (23s.), Alboreto (31s.), Warwick (34.5s.), de Cesaris (38s.) et Laffite (42s.). Suivent Boutsen, Guerrero, Sullivan et Watson qui roulent en peloton.

 

22e: Guerrero regagne le stand Theodore avec une tringlerie de commande de boîte cassée. Comme son support moteur est également endommagé, il met pied à terre.

 

23e: Boutsen perd deux places aux profits de Sullivan et de Watson.

 

24e: Arnoux mène devant Rosberg (24s.), Piquet (27s.), Alboreto (35s.), Warwick (41s.), de Cesaris (46s.) et Laffite (49s.). Watson menace Sullivan pour le compte de la huitième place.

 

25e: Warwick entre dans les stands. Ses mécaniciens lui rajoutent de l'essence et changent ses pneus, mais son moteur ne tourne plus rond. Il reprend tout de même la piste. Patrese abandonne car il a perdu l'usage de ses freins.

 

26e : Arnoux a vingt-sept secondes d'avance sur Rosberg, trente-deux secondes sur Piquet. Warwick abandonne, son moteur ne tournant plus que sur trois cylindres à cause d'une fuite d'eau.

 

27e: Watson double Sullivan. Winkelhock commet une erreur en tentant de prendre un tour à Lauda et heurte le muret. Il doit abandonner car un tirant de suspension s'est brisé sur son ATS.

 

30e: Arnoux entre dans les stands, bientôt suivi par Rosberg. L'arrêt du Français est très court: 13.3s. Il repart largement en tête. Rosberg a été ralenti par une roue récalcitrante et redémarre en cinquième position. De Cesaris effectue aussi son ravitaillement et repart en neuvième position.

 

31e: Arnoux mène désormais devant Piquet (4s.), Alboreto (9s.), Laffite (22s.), Rosberg (30s.) et Watson (38s.). Sullivan renonce suite au débranchement d'un fil électrique sur son moteur. C'est aussi terminé pour Jarier dont un écrou de roue s'est grippé.

 

32e: Coup de théâtre: Arnoux ralentit soudainement et s'arrête dans Jefferson Avenue. Un minuscule fil a rompu sur son système d'injection. Piquet s'empare du commandement et n'a pas à s'arrêter aux stands. La victoire lui semble promise. De Cesaris commet une erreur en essayant de doubler Boutsen. Il se retrouve bloqué dans une échappatoire et réclame l'aide des commissaires pour redémarrer. Il chute au onzième rang.

 

33e: Arnoux regagne les stands d'un pas lourd, terriblement déçu. Laffite effectue son ravitaillement et ressort en cinquième position.

 

34e : Piquet est premier devant Alboreto (4s.), Rosberg (29s.), Watson (37s.), Laffite (55s.), Boutsen (1m. 12s.), Mansell (1m. 14s.) et Prost (1m. 31s.). Les autres pilotes ont au moins un tour de retard. De Cesaris regagne son garage en panne de turbo.

 

35e: Cecotto rencontre un problème de commande de boîte. Il tombe en panne à l'entrée des stands et sa voiture est poussée par les mécaniciens vers le garage Theodore.

 

37e: Trois secondes séparent Piquet et Alboreto. Le Brésilien n'est pas réellement inquiet. Sa seule préoccupation est de ménager ses pneumatiques jusqu'au bout. Pendant ce temps-là, Watson se rapproche franchement de Rosberg et revient dans ses échappements.

 

39e: Mansell prend la sixième place à Boutsen qui subit une crampe dans le dos à cause d'un siège mal moulé.

 

40e: Piquet est en tête devant Alboreto (4s.), Rosberg (26s.), Watson (27s.), Laffite (59s.), Mansell (1m. 21s.), Boutsen (1m. 22s.), Prost (1m. 28s.), Giacomelli (-1t.), Boesel (-1t.), Surer (-2t.), Baldi (-3t.) et Lauda (-3t.).

 

41e: Watson harcèle Rosberg qui ne cède pas malgré un trafic assez dense.

 

43e: Piquet prend un tour à Prost qui roule avec une voiture privée de sa moustache droite. Le Français s'écarte ensuite devant Alboreto.

 

44e: Alboreto est revenu à une seconde de Piquet. Les pneus de Watson sont en train de s'user. Les Michelin ne tiennent décidément pas la distance à Détroit. Le pilote irlandais concède deux secondes à Rosberg.

 

45e: Piquet mène devant Alboreto (1.5s.), Rosberg (26s.), Watson (29s.), Laffite (1m. 05s.), Mansell (1m. 27s.) et Boutsen (1m. 35s.) Guerrero redémarre : ses mécaniciens ont réparé sa tringlerie de boîte et monté sur sa voiture le support moteur de Cecotto.

 

46e: Tout va bien pour Piquet qui reprend de l'avance sur Alboreto et réalise un chrono en 1'48''332''', son meilleur de la course.

 

48e: L'écart entre Piquet et Alboreto est maintenant de cinq secondes. Rosberg a semé Watson qui doit préserver ses gommes.

 

49e : Boutsen concède un tour à Piquet, non sans l'avoir gêné sur plusieurs virages.

 

50e : Piquet devance Alboreto (4.8s.), Rosberg (29s.) et Watson (34s.).

 

51e: Piquet sent l'arrière-gauche de sa Brabham se dérober. Il a roulé sur un clou et est victime d'une crevaison ! Alboreto double le Brésilien qui essaie de regagner les stands. Rosberg et Watson le dépassent aussi bientôt.

 

52e: Alboreto se dirige vers la victoire. Dans les stands, Ken Tyrrell est tout sourire. Piquet arrive aux stands où ses mécaniciens changent ses gommes et lui remettent de l'essence. Il repart en quatrième position. Lauda renonce à cause d'un amortisseur grippé.

 

53e: Alboreto est en tête devant Rosberg (24s.) et Watson (30s.). Piquet pousse la pression de suralimentation au maximum mais il est beaucoup trop loin de Watson pour le rattraper. Son équipe lui demande de ralentir la cadence pour ramener au moins trois points.

 

55e: Watson a joué avec sa barre antiroulis et reprend de la vitesse. Il réalise le meilleur tour de la course: 1'47''668'''. Rosberg signe un temps de trois dixièmes plus lent que celui du Nord-Irlandais.

 

56e : Alboreto mène devant Rosberg (22s.), Watson (26s.), Piquet (1m. 05s.), Laffite (1m. 28s.), Mansell (-1t.), Boutsen (-1t.) et Prost (-1t.).

 

57e : Giacomelli s'arrête chez Toleman. Son moteur bafouille depuis le début de la course. Les mécaniciens de Toleman lui remettent de l'essence pour qu'il puisse aller au bout.

 

58e: Alboreto lève le pied en cette fin de course, ce qui permet à Rosberg et à Watson de s'en rapprocher.

 

60ème et dernier tour: Michele Alboreto remporte le deuxième Grand Prix de sa carrière, le premier de la saison pour Tyrrell. Rosberg obtient une excellente deuxième place. Parti vingt-et-unième, Watson complète le podium après une superbe course. Il est décidément le spécialiste des remontées sur circuit urbain. Très déçu, Piquet termine quatrième et recueille tout de même trois points. Laffite finit cinquième et Mansell inscrit enfin le premier point de la saison pour Lotus, qui plus est avec la 92 à moteur Cosworth. Très brillant pour sa deuxième course, Boutsen est septième et devance Prost, seulement huitième après un week-end à oublier. Viennent ensuite Giacomelli, Boesel, Surer et Baldi. Guerrero n'est pas classé.

 

Après la course: Ford prophète en son pays

Le triomphe de Ford et de Cosworth est donc complet à Détroit, avec trois voitures sur le podium. C'est le 155ème succès du V8 Ford-Cosworth de la série DFV - DFY et, mais on ne le sait pas encore, le dernier. Champagne aussi pour Goodyear qui a fourni de bien meilleurs pneus que Michelin. Malgré ce beau succès, Michele Alboreto se montre pondéré : « C'était la dernière occasion pour un atmosphérique de se distinguer dans ce championnat du monde. Si je ne l'avais pas saisi, je n'aurais plus osé me regarder devant une glace... » Les deux malheureux du jour sont René Arnoux et Nelson Piquet. Tandis que le Français cache mal son amertume, le Brésilien se mure dans le silence.

 

Le téléphone sonne dans le garage Ferrari. Marco Piccinini décroche et se fait copieusement enguirlander par le Commendatore qui ne comprend pas pourquoi un troisième départ n'a pas été donné après le calage de Tambay. Puis, la presse italienne attaque le pilote français lui-même, accusé d'avoir manqué de professionnalisme en s'attardant devant la finale de Roland-Garros... Tambay, accusé de nonchalance ! Cette stupidité va pourtant faire du dégât, d'autant plus que Piccinini ne prend pas la défense de son pilote.

 

Au classement mondial, Prost (28 pts) conserve la première place juste devant Piquet (27 pts) qui peut maudire sa crevaison. Tambay reste à 23 points tandis que Rosberg affiche désormais 22 unités. Le Finlandais pourrait croire à une seconde couronne mondiale s'il disposait d'un moteur turbo... Au classement des constructeurs, Williams grimpe au deuxième rang et ne concède que quatre points à Renault. Néanmoins personne n'imagine sérieusement que le clan atmosphérique pourra continuer à menacer les turbos sur les prochains tracés.

Tony