Keke ROSBERG
 K.ROSBERG
Williams Ford Cosworth
Niki LAUDA
 N.LAUDA
McLaren Ford Cosworth
Riccardo PATRESE
 R.PATRESE
Brabham Ford Cosworth

360o Gran Premio

VIII Grand Prix of Long Beach
Piena di sole
Long Beach
domenica 4 aprile 1982
75 giri x 3.428 km - 258.814 km
(Offset: 1714 m)
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Balestre rouvre les hostilités contre la FOCA

Après quelques mois d'apaisement, la tension monte de nouveau en Formule 1 suite à l'affaire des lests dont les équipes britanniques ont affublé leurs voitures à Rio de Janeiro. Ferrari et Renault ont porté plainte contre Williams et Brabham et l'affaire sera jugée par le tribunal d'appel de la FIA le 17 avril. D'autre part Jean-Marie Balestre désire imposer une toute nouvelle réglementation technique pour la saison 1983 dans un souci de sécurité. Ce faisant, il se met tout le monde à dos : la FOCA car il désire bannir définitivement les jupes, et les anciennes équipes « légalistes » car il souhaite limiter drastiquement la consommation des moteurs, ce qui est perçu comme une attaque contre les turbocompresseurs.

 

A Long Beach, lors d'une conférence de presse fleuve de quatre-vingt-dix minutes, le président de la FISA s'en prend particulièrement à la FOCA : « Ce sont eux, les constructeurs, qui font les règlements techniques. L'histoire de la garde au sol, c'est eux, celle du poids, c'est toujours eux. Si la FISA n'était pas pieds et mains liés par les Accords Concorde, elle pourrait mieux contrôler la situation, et je vais m'efforcer de la dégager de cette contrainte. [...] La FISA en a vraiment assez de la dictature des constructeurs. » Serait-ce la reprise des hostilités ? En tout cas Balestre a pour l'heure choisi de taper sur le clan ecclestonien. Il indique vouloir interdire les pneus de qualifications ainsi que les voitures à six roues, un coup direct porté à Frank Williams qui préparait une voiture de ce type. Et il ajoute : « Personnellement, en bon patriote que je suis, j'aimerais que Renault soit champion du monde 82, et je n'ai rien, absolument rien, contre les moteurs turbos. » Le message sera-t-il entendu à Billancourt et à Maranello ?

 

Williams à la recherche d'un pilote

Après la retraite d'Alan Jones fin 1981, Frank Williams doit composer avec le départ précipité de Carlos Reutemann. Keke Rosberg se trouve ainsi propulsé au rang de premier pilote de l'équipe double championne du monde des constructeurs. Un curieux destin pour celui qui six mois plus tôt ne parvenait pas à se qualifier avec la Fittipaldi ! Williams doit cependant dénicher un autre pilote, et ses sponsors exigent que ce soit une « star » pour ce Grand Prix américain. Il prend langue avec Jackie Stewart, Emerson Fittipaldi, Jody Scheckter, James Hunt et même... Alan Jones ! Tous déclinent l'offre. Reste Mario Andretti, la vedette américaine qui a pourtant quitté la F1 à l'issue de la saison 81. A 42 ans il accepte de faire une pige au volant de la FW07 mais ne restera pas pour la saison européenne, souhaitant désormais se concentrer sur l'IndyCar.

 

Le volant de la Williams n°5 reste de fait à pouvoir, et le patron de Didcot songe pour cela à Patrick Tambay, Jean-Pierre Jarier ou Derek Daly. Il a aussi offert un test à Silverstone au jeune espoir anglais Jonathan Palmer, lequel a d'ailleurs pulvérisé le record du circuit. Mais Palmer est sous contrat avec Ron Tauranac pour conduire une Ralt dans le championnat d'Europe de F2, et ne sera pas disponible pour la saison de F1.

 

Présentation de l'épreuve

Le tracé du circuit californien a été redessiné depuis la dernière édition. D'abord l'asphalte a été refait. Puis la grande épingle au bout de la pleine charge de Shoreline Drive a disparu pour laisser la place à un droite peu spectaculaire, suivi d'un nouvel enchaînement de peu d'intérêt. A l'ouest, une chicane est apparue afin de diminuer la vitesse dans la longue courbe en appui de Shoreline Drive. Les équipes « turbo » y voient une manœuvre afin de réduire leur avantage à cet endroit. Gérard Larrousse, Jean Sage et Marco Piccinini s'en plaignent lors d'une réunion avec le président Balestre qui ne débouchera sur aucun changement.

 

Samedi matin, les journalistes écarquillent les yeux lorsqu'ils découvrent les Ferrari de Villeneuve et de Pironi équipées de... deux ailerons arrière superposés ! Il s'agit en fait de vieux ailerons avant fixés bout à bout. Est-ce une facétie de Mauro Forghieri ? Marco Piccinini affirme que ce dispositif serait légal: « Le règlement précise que l'aileron doit faire 110 centimètres [de long]. Il y en a deux bouts à bout ? Le règlement ne précise pas le nombre d'ailerons... » En fait, il semblerait que Piccinini et Forghieri provoquent purement la FISA afin de montrer que eux aussi, comme Murray et cie, peuvent contourner le règlement. Et ils iront au bout de leur logique en décidant que leurs pilotes disputeront la course avec ces ailerons.

 

Du côté de chez Renault, la RE30B a subi une cure d'amaigrissement au niveau des pontons mais comporte aussi des réservoirs d'eau comme les voitures anglaises. Pourquoi se gêner ?

 

Les Williams utilisent de nouveaux ailerons arrière. Mais l'équipe de Patrick Head est maintenant concentrée sur la préparation de la FW08 qui a effectué des essais très prometteurs à Brands-Hatch. L'Ensign N181 a été passablement améliorée par Nigel Bennett. On découvre un aileron arrière et des jupes modifiés. Roberto Guerrero espère arracher la qualification.

 

Les qualifications: de Cesaris fait sensation

Lauda et sa McLaren sont longtemps en haut de la feuille des temps. Dédaignant des pneus de qualification peu efficaces ici, l'Autrichien a signé le samedi un chrono qui semblait inatteignable. Mais la pole position est obtenue in extremis par de Cesaris au volant de sa nouvelle Alfa Romeo 182. Personne ne s'attendait à un tel exploit, y compris le principal intéressé qui fond en larmes sitôt sorti de sa voiture. La seconde ligne est occupée par les Renault, Arnoux devançant Prost. Giacomelli est cinquième avec la seconde Alfa. Ainsi Michelin occupe les cinq premiers rangs. Premier du camp Goodyear, Piquet est sixième. Son équipier Patrese a détruit sa BT49D contre le mur. Il n'est que dix-huitième avec la spécification C de réserve. Les Ferrari à « double-aileron » manquent de motricité et d'adhérence. Villeneuve est septième et Pironi neuvième. Poleman provisoire le vendredi, Rosberg n'est que huitième après avoir dû utiliser son mulet le samedi. Andretti se contente du quatorzième rang pour son retour.

 

Jarier hisse sa modeste Osella au dixième rang. « Godasse de plomb » prouve qu'il n'a rien perdu de son talent... et envoie peut-être un signal à Frank Williams. Watson est onzième suite à des ennuis techniques sur sa McLaren. Rien de neuf chez Tyrrell : Alboreto impressionne (12ème) et Borgudd lutte dans les bas-fonds (24ème). Les Ligier sont handicapées par une tenue de route calamiteuse mais heureusement la souplesse du V12 Matra les aide sur ce tracé. Cheever est treizième et Laffite quinzième. Pas de quoi pavoiser chez Lotus : de Angelis se classe 16ème, Mansell 17ème. Ils précèdent Guerrero qui obtient sa première qualification et Henton sur l'Arrows. Suivent les March de Mass (21ème) et Boesel (23ème) qui encadrent la Theodore de Daly (22ème). Les ATS de Winkelhock et de Salazar sont en dernière ligne.

 

Baldi n'a pu se qualifier après un accident le samedi. Serra et Paletti sont éliminés, de même que les deux Toleman-Hart. Warwick n'a même pas réussi à se pré-qualifier le vendredi matin. Mais Fabi n'a échoué à se qualifier que d'un petit dixième.

 

Le Grand Prix

Mario Andretti est accueilli en superstar par le public américain dont il réveille l'enthousiasme. Cependant cette course n'occupe qu'une place secondaire dans son esprit. Ses espérances et son énergie sont tournées vers les 24 heures du Mans qu'il va disputer avec son jeune fils Mike au volant d'une Mirage.

 

La pole position d'Andrea de Cesaris est un petit événement. Peu sont ceux qui pensent qu'il pourra remporter la course tant il s'est montré jusqu'ici fébrile sous la pression, ce qui lui a valu le surnom peu glorieux de « de Crasheris ». Plusieurs observateurs comme James Hunt pensent que ce garçon n'est pas à sa place dans une Formule 1. Et de fait, sur la grille de départ, de Cesaris apparaît nerveux, encore plus agité de tics qu'à l'accoutumée. Gérard Ducarouge est à ses côtés pour essayer de le rassurer.

 

Grille de départ: Curieux incident quelques instants avant le départ : de Angelis se trompe d'emplacement ! Coincé entre Laffite et Mansell, il se frotte à deux reprises à son équipier qui décide de reculer pour l'aider. Problème : le feu passe au vert tandis que Mansell est en marche arrière !

 

Départ : De Cesaris n'a pas craqué et conserve l'avantage de sa pole. Bien parti, Arnoux se faufile devant Lauda. Giacomelli est quatrième tandis que Villeneuve déborde Prost à l'épingle par l'extérieur. Malgré l'erreur de de Angelis, il n'y a pas d'incident à déplorer.

 

1er tour : De Cesaris mène devant Arnoux, Lauda, Giacomelli, Villeneuve, Prost, Pironi, Rosberg, Piquet et Alboreto.

 

2e : Lauda est pressant derrière Arnoux. Winkelhock percute Borgudd. L'Allemand renonce dans une échappatoire avec une roue arrière gauche crevée. Le Suédois peut continuer avec un aileron arrière abîmé. Watson double Alboreto.

 

3e : De Cesaris a trois secondes d'avance sur Arnoux. Lauda et Giacomelli suivent le rythme des leaders.

 

4e : De Cesaris s'échappe tandis que Lauda est sur les talons d'Arnoux dont la voiture survire. Giacomelli les suit de près pendant que Villeneuve et Prost sont distancés. Rosberg double Pironi et Watson dépasse Piquet. Salazar tape le muret dans la dernière portion du tracé. Les deux ATS sont hors course.

 

5e : Rosberg dépasse Prost dont les freins sont capricieux. Watson et Piquet doublent Pironi.

 

6e : Lauda est très pressant derrière Arnoux. Celui-ci manque une vitesse avant l'épingle du Gazomet. Lauda veut en profiter mais Giacomelli se glisse par la gauche pour tenter une attaque - kamikaze sur Arnoux. L'Italien freine trop tard et emboutit l'arrière de la Renault qui est projetée contre le mur. La course s'arrête là pour les deux hommes. Prost est en difficulté avec l'autre Renault et se fait doubler par Watson et par Piquet.

 

7e : De Cesaris précède Lauda (5.4s.) et Villeneuve (12.4s.). Watson dépasse Rosberg. Celui-ci est si mécontent des gommes dures montées par ses mécaniciens qu'il leur brandit un poing à chacun de ses passages devant les stands. Suite à un problème de freins, Pironi tape un muret et casse un triangle de suspension. La course est finie pour lui. Borgudd est à son stand pour changer son aileron arrière.

 

8e : Le revêtement commence à se détériorer et la piste se couvre de gravillons. Une dépanneuse est en piste pour évacuer la voiture de Pironi. Watson remonte rapidement sur Villeneuve.

 

9e : Lauda remonte sur de Cesaris : l'écart est tombé à quatre secondes. Watson prend la troisième place à Villeneuve. Le Québécois est maintenant sous la menace de Rosberg. Alboreto double Prost.

 

10e : De Cesaris mène devant Lauda (3.2s.), Watson (16.2s.), Villeneuve (18.1s.), Rosberg (18.7s.) et Piquet (23.2s.). Suivent Alboreto, Cheever, Andretti, Prost et Laffite.

 

11e : Prost se frotte à un mur et abîme sa suspension. Il stoppe dans une échappatoire. Les deux Renault sont out.

 

12e : Lauda réalise le meilleur chrono de l'après-midi: 1'30''831'''.

 

13e : Lauda est maintenant à moins de trois secondes de de Cesaris.

 

14e : De Cesaris et Lauda doublent Henton. L'écart est tombé à une seconde.

 

15e : Les leaders sont roues dans roues. De Cesaris arrive sur Boesel à la nouvelle chicane où la piste est très étroite. Par manque d'expérience, l'Italien tente de faire l'extérieur au Brésilien. Lauda observe et s'aperçoit que de Cesaris va sortir de l'enchaînement sur la mauvaise ligne, et qui plus est au bord du surrégime. Lauda se faufile à l'intérieur, double Boesel et à l'accélération laisse l'Alfa Romeo sur place.

 

16e : Lauda est maintenant en tête pour la première fois depuis son retour à la compétition. Il devance de Cesaris (0.9s.), Watson (18.2s.), Villeneuve (22.2s.), Rosberg (22.6s.) et Piquet (26.1s.). Viennent ensuite Alboreto, Cheever, Andretti, Laffite, Patrese et de Angelis.

 

18e : Lauda a déjà trois secondes et demie d'avance sur de Cesaris. Rosberg menace Villeneuve. Andretti touche un mur et endommage sa suspension. Il continue mais dégringole dans le peloton.

 

19e : Andretti revient au garage Williams avec un pneu arrière gauche crevé. Il repart au bout de plusieurs minutes.

 

20e : Rosberg prend l'aspiration derrière Villeneuve après Le Gazomet et le double dans la ligne droite suivante. Mais dans Shoreline Drive Villeneuve reprend l'avantage grâce à la puissance de son moteur turbo.

 

21e : Comme au tour précédent, Rosberg double Villeneuve dans la première courte ligne droite. Dans Shoreline Drive Villeneuve est pied au plancher, se place à l'extérieur avant l'épingle et freine très tard. Il braque, sa Ferrari part en glissade et en tête-à-queue. Heureusement il contrôle parfaitement l'embardée et s'arrête dans la bonne direction. Villeneuve enclenche la première et repart sous le nez de Piquet. Le public applaudit cette nouvelle acrobatie de l'incroyable Canadien.

 

22e : Lauda a quatre secondes et demie d'avance sur de Cesaris. Rosberg n'a pas attendu Villeneuve et est déjà dans les échappements de Watson. A la fin de Shoreline Drive il se jette à l'intérieur mais Watson lui ferme autoritairement la porte.

 

24e : Rosberg menace toujours Watson. Andretti revient en piste pour un tour seulement avant de renoncer pour de bon. Daly quitte la piste et vient toucher la barrière de pneus. Il doit en rester là.

 

25e : Lauda mène devant de Cesaris (4s.), Watson (40.7s.), Rosberg (41s.), Villeneuve (45.4s.), Piquet (46.5s.) et Alboreto (49s.).

 

26e : Les freins de Piquet ne répondent plus et le Brésilien tape un mur de la nouvelle portion. Il sort rapidement de sa Brabham accidentée. Alboreto est revenu sur les talons de Villeneuve.

 

27e : Rosberg fait l'intérieur à Watson à Shoreline Drive et s'empare du troisième rang. Patrese et Jarier se touchent et partent en toupie dans un enchaînement avant le Gazomet. Laffite survient derrière eux et fait un travers pour éviter la Brabham. Patrese repart en ayant perdu une moustache. Laffite cale et ne peut pas redémarrer tandis que Jarier n'ira guère plus loin, sa transmission ayant été endommagée lors du contact.

 

28e : Une dépanneuse stationne sur la piste pour évacuer la Brabham de Piquet, et ce en pleine trajectoire ! Les drapeaux jaunes sont agités mais la situation est dangereuse. Plus loin, Laffite appelle les commissaires pour évacuer sa Ligier mais personne ne vient. Il tente de la pousser lui-même vers un bas-côté.

 

29e : Les pilotes sont astreints à la plus grande prudence dans la nouvelle portion pour éviter le véhicule chargée de tracter la Brabham de Piquet. Alors douzième après une belle course, Guerrero tape le mur et s'arrête là. Watson a trop exigé de ses pneus en ce début de course. Il se fait doubler par Villeneuve et Alboreto et regagne les stands.

 

30e : Watson change ses pneus et reprend la piste en huitième position derrière Cheever et de Angelis. Une dépanneuse est en piste pour tracter l'Ensign de Guerrero mais elle roule beaucoup trop vite. De Angelis puis Lauda l'évitent de justesse.

 

32e : Lauda devance de Cesaris (6.9s.), Rosberg (43.9s.), Villeneuve (52.7s.), Alboreto (56s.) et Cheever (1m. 03s.). Viennent ensuite de Angelis, Watson, Patrese et Mass.

 

33e : Alboreto menace encore Villeneuve. Patrese dépasse Watson bien qu'il lui manque un morceau d'aileron.

 

34e : Avant le dernier enchaînement, de Cesaris aperçoit dans ses rétroviseurs une fumée suspecte s'échappant de sa voiture. Déconcentré, il perd le contrôle de son Alfa Romeo qui vire à droite et se fracasse contre le mur. « De Crasheris » aura tenu le coup durant trente-quatre tours...

 

35e : La liste des abandons s'allonge : Henton part à la faute et percute le mur. Il n'y a plus que douze voitures en piste.

 

36e : Lauda précède Rosberg (50.3s.), Villeneuve (1m. 01s.), Alboreto (1m. 02s.), Cheever (1m. 12s.), de Angelis (-1t.), Patrese (-1t.), Watson (-1t.), Mass (-1t.), Mansell (-2t.), Boesel (-2t.) et Borgudd (-5t.).

 

37e : Patrese menace la sixième place de de Angelis.

 

39e : Avant le virage de Cook's, Patrese se place à gauche pour doubler de Angelis puis, se ravisant, plonge à l'intérieur et double son compatriote qui, heureusement, surveillait ses rétroviseurs...

 

41e : Alboreto manque un changement de vitesse dans le nouvel enchaînement « Indy Left » et perd du terrain sur Villeneuve.

 

42e : Lauda lève le pied puisque sa victoire est presque assurée. Son avance sur Rosberg tombe à quarante-deux secondes.

 

44e : Lauda prend un tour à Cheever. La Tyrrell d'Alboreto commence à « pomper » dans les virages et le pilote italien perd le contact avec Villeneuve. Watson est revenu derrière de Angelis.

 

45e : Quarante-quatre secondes entre Lauda et Rosberg.

 

46e : Cheever s'arrête au stand Talbot pour changer ses pneus. Il repart en huitième position.

 

48e : Alboreto a été complètement semé par Villeneuve et lui concède maintenant dix secondes. Patrese le rattrape.

 

50e : Lauda a trente-huit secondes de marge sur Rosberg.

 

51e : Rosberg réalise son meilleur chrono de la course en 1'32''586, soit presque deux secondes de plus que le meilleur temps de Lauda.

 

52e : Lauda précède Rosberg (36.6s.), Villeneuve (59.6m.), Alboreto (1m. 15s.), de Angelis (-1t.), Patrese (-1t.), Watson (-1t.), Cheever (-1t.), Mass (-1t.), Mansell (-2t.), Boesel (-3t.) et Borgudd (-6t.).

 

55e : Lauda devance Rosberg (33s.) et Villeneuve (1m. 10s.). Rosberg est plus rapide que Lauda mais celui-ci gère tranquillement sa course et ne s'inquiète pas. Ses pneus sont en bon état et il ne devrait pas être contraint de les changer comme son équipier.

 

57e : Alboreto concède un tour à Lauda tout en en voyant Patrese le rattraper.

 

59e : L'avance de Lauda sur Rosberg est remontée à trente-six secondes. Patrese est désormais dans les roues d'Alboreto et convoite la quatrième place. Watson menace quant à lui de Angelis.

 

60e : Patrese prend l'avantage sur Alboreto et le sème aussitôt. En tenant ce rythme il peut espérer rattraper Villeneuve.

 

61e : Lauda est en tête devant Rosberg (32.3s.), Villeneuve (1m. 11s.), Patrese (-1t.), Alboreto (-1t.), de Angelis (-1t.) et Watson (-1t.).

 

62e : Watson harcèle de Angelis. Dans sa hargne, il dérape dans les Esses avant Shoreline Drive et évite de justesse le muret. Cet incident calme les ardeurs du Nord-Irlandais qui va désormais se contenter de rallier l'arrivée.

 

63e : Lauda laisse Patrese lui reprend son tour de retard. Cheever renonce à cause d'une fuite d'huile sur sa boîte de vitesses.

 

64e : Alboreto repasse à son tour devant Lauda qui mène un train de sénateur.

 

66e : L'avance de Lauda sur Rosberg est tombée à vingt-deux secondes.

 

68e : Patrese remonte peu à peu sur Villeneuve mais a encore vingt secondes de retard. Il ne pourra donc pas le rattraper.

 

70e : Lauda ménage sa monture dans ces dernières boucles. Rosberg est dix-huit secondes derrière l'Autrichien qui est gêné par Alboreto, de nouveau assez lent.

 

71e : Lauda est leader devant Rosberg (19.5s.), Villeneuve (1m. 05s.), Patrese (1m. 24s.), Alboreto (1m. 28s.) et de Angelis (-1t.).

 

73e : Quatorze secondes entre Lauda et Rosberg.

 

75ème et dernier tour : Niki Lauda remporte le Grand Prix de Long Beach et donc sa première course pour McLaren. Rosberg termine à nouveau deuxième. Villeneuve amène sa Ferrari une troisième place fragile du fait de son très contesté double aileron. Patrese finit quatrième malgré une moustache manquante. Ses compatriotes Alboreto et de Angelis prennent les derniers points. Watson échoue à la septième place. Mansell, Mass, Boesel et Borgudd sont aussi à l'arrivée.

 

Après la course: Retour victorieux de Lauda et polémiques autour de Ferrari

Niki Lauda n'aura donc patienté que trois courses avant de retrouver le chemin de la victoire. Il prouve ainsi qu'il n'a rien perdu de son talent lors de ses deux années sabbatiques. Sa domination lors de ce difficile week-end californien a été admirable. Lorsqu'il pénètre en salle de presse, l'Autrichien est ovationné par les journalistes. Pourtant beaucoup d'entre eux, comme en 1976 après son accident, doutaient de ses capacités à conduire une F1 moderne. Lauda les contemple goguenard, avant de diriger tambour battant la conférence. L' « ordinateur » est bien de retour.

 

Sans surprise, la FOCA porte plainte contre le double-aileron arrière de la Ferrari de Villeneuve. Les commissaires sportifs donnent raison aux Britanniques et le Québécois est disqualifié. Patrese monte sur le podium tandis que Watson récupère un point. Mais Marco Piccinini n'entend pas capituler tandis que sa propre réclamation portée contre Williams et Brabham après Rio doit être examinée par la FIA. Il fait appel et les décisions finales quant à ces deux contestations seront prises en même temps. Enzo Ferrari est moins diplomate : depuis Modène il déclare que si la disqualification de Villeneuve est confirmée, il retirera son équipe du championnat du monde !

 

Les classements mondiaux sont donc soumis à caution. Rosberg est en tout cas le leader provisoire de celui des pilotes avec quatorze points. Chez les constructeurs Williams prend le commandement à Renault. Mais tout pourrait changer selon les décisions du tribunal d'appel de la FIA.

 

Classement des championnats (avant les disqualifications de Piquet et de Rosberg suite au GP du Brésil) :

1. Rosberg : 14 pts

2. Prost : 13 pts

3. Lauda : 12 pts

4. Piquet : 9 pts

5. Reutemann : 6 pts

6. Watson : 5 pts

7. Arnoux : 4 pts

    Patrese : 4 pts

    Alboreto : 4 pts

8. Mansell : 2 pts

9. de Angelis : 2 pts

 

1. Williams-Ford-Cosworth : 20 pts

2. Renault : 17 pts

    McLaren-Ford-Cosworth : 17 pts

3. Brabham-Ford-Cosworth : 13 pts

4. Lotus-Ford-Cosworth : 4 pts

    Tyrrell-Ford-Cosworth : 4 pts

Tony