Éclatement de la guerre FOCA-FISA
La Formule 1 évolue dans un climat de guerre civile depuis la FISA a annoncé en février que l'effet de sol serait banni lors de la saison 1981. Les équipes anglaises, « artisanales », regroupées au sein de la FOCA rejettent complètement ces décisions et commencent à envisager de faire sécession. Au contraire les équipes des grands groupes de l'industrie automobile, Renault, Ferrari et Alfa Romeo soutiennent le pouvoir sportif qui leur garantit un retour sur investissement en apportant sa bénédiction à la technologie de la suralimentation dans laquelle elles se sont engagées. Toutefois, les forces en présence ne sont pas totalement distinctes. Ainsi Renault Sport vient d'adhérer à l'association des constructeurs afin de peser sur les discussions futures. Parmi les « artisans », Guy Ligier louvoie entre la FOCA et la FISA. Ses intérêts le poussent dans les bras des Britanniques, mais via la Seita il perçoit un important financement de l'État français, lequel est aussi actionnaire majoritaire de Renault et voit d'un mauvais œil les menées des constructeurs privés.
Accord Goodyear-Michelin et fin des pneus de qualifications
Depuis le début de la saison Goodyear réclamait l'interdiction des pneus de qualifications qui selon le manufacturier américain engendrent une véritable « course aux armements » et donc une hausse importants des coûts. Pierre Dupasquier et Michelin ont longtemps tergiversé avant de céder aux Américains qui menaçaient de quitter la Formule 1 sur le champ. Dupasquier déclare néanmoins que désormais il faudra concevoir des pneus pour chaque voiture, selon chaque séance d'essais, ce qui ne serait pas un gage d'économies. Mais Leo Mehl, directeur de la compétition chez Goodyear, prétend que cette mesure diminuera les coûts de 30 %.
Quoiqu'il en soit, Michelin et Goodyear ont négocié un accord sous les auspices de la FISA. Un processus de contrôle fort compliqué est mis en place. Le choix des pneus sera libre lors des essais non officiels, mais en qualifications chaque concurrent sera limité à deux trains de pneus d'un type obligatoirement identique. Chaque pneu sera identifié par un pochoir pour être contrôlé. Si un concurrent décide de prendre le départ avec un autre train de pneus que celui avec lequel il a réalisé son meilleur temps qualificatif, il devra rétrograder sur la grille de départ. Malgré sa complexité, le système fonctionne sans histoire.
A Zolder Goodyear expérimente le samedi un nouveau type de pneu pluie comportant un dessin « en écailles de poisson » qui va donner satisfaction aux pilotes.
Présentation de l'épreuve
Après les non-qualifications des Shadow à Long Beach, Don Nichols a décidé de mettre un terme à l'aventure de l'équipe anglo-américaine qui, après des débuts prometteurs, n'a cessé de glisser vers le fond de la grille. Nichols a vendu son écurie au milliardaire hong-kongais Teddy Yip qui a déjà possédé sa propre équipe en 1978. David Kennedy et Geoff Lees sont conservés comme pilotes de voitures désormais totalement blanches. Lees étrenne même à Zandvoort une nouvelle DN12.
Depuis quelques mois, le groupe français P.S.A. envisage de se lancer en Formule 1 via la marque Talbot. Des pourparlers ont été engagés avec Jochen Neerspach afin d'équiper les futures voitures françaises d'un moteur turbocompressé BMW, en projet à Munich. Un pont d'or a été proposé à Jody Scheckter pour être le fer de lance de la future équipe Talbot-BMW. Mais en ce début mai on apprend que BMW est en passe de conclure un accord avec... Brabham ! Oui, Bernie Ecclestone, qui en tant que président de la FOCA est partisan de l'interdiction de la suralimentation, désire équiper ses Brabham d'un moteur turbo BMW ! Le paddock est stupéfait. Toutefois BMW ne sera pas prêt avant 1982. D'ici là bien des rebondissements peuvent se produire... Mais Ecclestone prouve à nouveau qu'il a un temps d'avance sur tout le monde. L'effet de sol est menacé par la FISA ? Alors le meilleur moyen de contrer les futures voitures à moteurs turbos sera encore de s'équiper soi-même en turbos...
En ce début de saison européenne, le moins que l'on puisse dire est que ce championnat 1980 est très disputé. Le titre se jouera sûrement entre les Williams, les Ligier, les Brabham et les Renault. Au sein de la marque au losange, Jean-Pierre Jabouille est dans l'expectative. Chef de file de l'équipe, il a joué de malchance et n'a toujours pas un point au compteur tandis que son lieutenant René Arnoux mène le championnat avec deux succès et 18 points. Certains se demandent si celui-ci ne devrait pas bénéficier d'un traitement de faveur. Pourtant l'habileté de Gérard Larrousse est d'avoir formé une équipe complémentaire. Jabouille est un metteur au point-né et Arnoux un attaquant hors-pair. Cependant Jabouille aimerait justement recueillir quelque peu le fruit de ses efforts...
Pour remplacer le malheureux Clay Regazzoni, Ensign a engagé le Britannique Tiff Needell, peu connu sur le continent, spécialiste du championnat Aurora.
Le Williams FW07B a été passablement modifiée. Patrick Head a conçu de nouveaux pontons à angles arrondis. Le dessous du moteur est maintenant entièrement caréné. Les Renault, sont elles désormais équipées de pneus de 15 pouces (contre 13 auparavant), ce qui permet de monter des disques de freins plus grands et donc, espère-t-on à Billancourt, résoudre les problèmes de freinage.
Arturo Merzario avait prévu de faire son retour en Formule 1 à l'occasion de cette course. Il avait pour cela imaginé une nouvelle voiture, la M1, mais celle-ci n'est pas prête à temps. C'est la dernière tentative de Merzario pour s'aligner en F1. Désormais il se concentrera sur la Formule 2.
Les qualifications
Le samedi étant un jour pluvieux, la grille de départ a été constituée dès le vendredi. Pironi a longtemps détenu la pole position, mais celle-ci est finalement obtenue par un Jones déchaîné au volant d'une Williams revivifiée. Mais le jeune Français, dans un style tout aussi généreux, fait forte impression et accompagne l'Australien en première ligne. Laffite s'est plaint de sous-virage et n'est que troisième devant la seconde Williams, celle de Reutemann. Jabouille et Arnoux ont réalisé exactement le même chrono et se partagent la troisième ligne. Piquet se contente de la septième place. Il précède de Angelis et Jarier qui obtient la meilleure qualification de la Tyrrell 010 depuis son lancement. Depailler est dixième devant l'autre Tyrrell de Daly. Chez Ferrari c'est de nouveau la déception : Villeneuve est 12ème, Scheckter 14ème... Ils entourent l'Arrows de Mass. Lammers n'est cette fois que quinzième avec l'ATS. On trouve ensuite Patrese, Andretti, les McLaren de Prost et de Watson, Rosberg, Zunino, le débutant Needell et enfin Fittipaldi.
Les Theodore-Shadow de Lees et Kennedy, ainsi que l'Osella de Cheever, restent sur la touche.
Conflit FOCA-FISA: boycott des réunions de pilotes
Le samedi soir Jean-Marie Balestre donne une conférence de presse au cours de laquelle il affirme qu'il ne reviendra pas sur les décisions prises par la FISA à Rio. Bernie Ecclestone décide une riposte immédiate. A Zolder, un nouveau règlement entre en vigueur contraignant tous les pilotes à participer à un briefing d'avant-course dirigé par le président de la FISA. Sous la pression de leurs patrons, les pilotes des équipes britanniques boycottent donc la réunion du dimanche matin. Seuls sont présents les pilotes des équipes « légalistes » Ferrari, Alfa Romeo et Renault, ainsi que Mass et Patrese, les deux pilotes Arrows, et Daly, proche de Scheckter. Balestre applique le règlement et inflige des amendes aux pilotes réfractaires. Mais ces amendes vont être payées par la FOCA qui ainsi bafoue allègrement le pouvoir sportif. « Cette fois-ci, c'est la guerre ! » tempête Balestre. Mais en attendant, les pilotes ont un Grand Prix à disputer.
Le Grand Prix
Laffite change de moteur juste avant le départ. Depailler s'installe quant à lui au volant de son mulet.
Départ : Pironi prend un excellent envol et se porte aussitôt au commandement, suivi par Jones, Laffite, Reutemann et Arnoux. Jabouille lève le bras : son embrayage vient de griller. Pour l'éviter Andretti oblique sur sa droite et serre Giacomelli contre le muret des stands, sans dommage apparent pour eux.
1er tour : Pironi mène devant Jones, Laffite, Reutemann, Arnoux, Piquet, Jarier, de Angelis, Villeneuve et Depailler. Jabouille regagne son garage pour renoncer.
2e : Une seconde sépare Pironi et Jones. Au bout de la ligne droite de départ, Mass bloque ses freins, part en tête-à-queue et atterrit dans les protections.
3e : Tête-à-queue pour Depailler au virage Jochen Rindt. L'Auvergnat rejoint ensuite son stand avec un pneu arrière crevé.
5e : Pironi mène devant Jones (2s.), Laffite (4.3s.), Reutemann (9s.), Arnoux (10s.), Piquet (11s.) et Jarier (12s.). Zunino abandonne, transmission hors d'usage.
7e : Pironi creuse petit à petit l'écart sur Jones et Laffite. Watson s'arrête au stand McLaren pour purger ses freins.
8e : Pironi a maintenant trois secondes d'avance sur Jones. Laffite suit l'Australien tandis que Reutemann contient un groupe constitué d'Arnoux, de Piquet et de Jarier.
10e : Pironi mène devant Jones (3.9s.), Laffite (5.9s.), Reutemann (12.9s.), Arnoux (13.6s.), Piquet (14.2s.), Jarier (15.5s.), de Angelis (22s.), Villeneuve (23s.), Lammers (25s.), Scheckter (26s.), Daly (30s.) et Giacomelli (31s.).
11e : Au virage Jochen Rindt Patrese mène une attaque très osée sur Andretti, par l'intérieur, en déséquilibre, et passe miraculeusement.
12e : Giacomelli abandonne car sa suspension a souffert dans la bousculade du départ.
13e : Needell abandonne près de la première chicane, moteur explosé. Il occupait le dix-neuvième rang.
15e : Pironi a maintenant six secondes d'avance sur le duo Jones - Laffite. Ce dernier est un peu plus proche de l'Australien. A dix secondes de ces deux pilotes vient le quatuor Reutemann - Arnoux - Piquet - Jarier.
17e : Arnoux attaque Reutemann mais commet une erreur et part en tête-à-queue. Il se relance mais a endommagé sa jupe gauche et chuté en dixième position.
18e : Pironi mène devant Jones (7s.), Laffite (9s.), Reutemann (21s.), Piquet (23s.), Jarier (26s.), de Angelis (33s.), Villeneuve (35s.), Lammers (38s.), Arnoux (41s.) et Scheckter (42s.). Fittipaldi abandonne suite à une panne électrique.
20e : Sept secondes et demie séparent Pironi et Jones. Arnoux et Scheckter doublent Lammers.
21e : Le drapeau rayé jaune et rouge est brandi par les commissaires car Needell a répandu beaucoup d'huile sur la piste. Villeneuve double de Angelis. Scheckter prend la dixième place à Arnoux. Depailler entre à son stand pour purger ses freins.
22e : Laffite est un peu décroché par rapport à Jones car il rencontre des problèmes de freins. Reutemann commence à semer Piquet dont les pneus s'usent excessivement. Pour pallier à cela le Carioca modifie sa répartition de freinage.
24e : Laffite a maintenant quatre secondes de retard sur Jones. Reutemann a deux secondes d'avance sur Piquet.
25e : Pironi a neuf secondes d'avance sur Jones. Rien ne semble pouvoir entraver la démonstration du jeune Français.
27e : Reutemann remonte désormais sur Laffite au rythme d'une seconde au tour.
28e : Pironi a un peu de mal à prendre un tour à Andretti, vainqueur deux ans auparavant à Zolder, et qui ce jour-là se traîne en quinzième position.
30e : Pironi arrive derrière Daly au second virage. L'Irlandais est en lutte avec Rosberg, ne voit pas le Français et le tasse. Pironi freine à temps pour éviter un accrochage... Il dépasse ensuite le maladroit Daly. De la fumée s'échappe de la McLaren de Prost.
31e : Privé de plusieurs rapports, Lammers se fait doubler par Patrese. Prost revient à son stand avec un arbre de roue cassé. Watson entre aussi à son garage, de nouveau pour purger ses freins, et repart.
32e : Pironi mène devant Jones (7.4s.), Laffite (22s.), Reutemann (27.7s.), Piquet (35.8s.) et Jarier (37.2s.). Suivent Villeneuve, de Angelis, Scheckter et Arnoux.
33e : Piquet bloque ses roues arrière au premier freinage et part en toupie. Il atterrit par l'avant dans les grillages. C'est son deuxième abandon de la saison.
34e : Arnoux repasse devant Scheckter.
35e : Pironi est leader devant Jones (11s.), Laffite (28.4s.), Reutemann (32.1s.), Jarier (45.9s.) et Villeneuve (1m. 01s.). Arnoux prend la septième place à de Angelis. Suivent Scheckter, Patrese et Lammers.
37e : Reutemann est revenu derrière Laffite dont les freins fonctionnent de plus en plus mal. Depailler revient à son stand avec échappement cassé. Curieusement, ses mécaniciens vont le renvoyer en piste.
38e : Reutemann dépasse Laffite et s'empare de la troisième position.
40e : Pironi prend un tour à Scheckter. Laffite entre aux stands afin de faire purger ses freins. En effet lorsque ses mécaniciens ont changé son moteur, ils ont oublié de nettoyer ses freins et une bulle d'air s'est formée. Depailler met pied à terre car on craint un incendie sur son Alfa Romeo.
41e : Jarier est maintenant quatrième tandis qu'Arnoux est lancé à la poursuite de Villeneuve.
43e : Andretti s'arrête dans l'herbe suite à une panne de commande de boîte.
45e : Pironi a douze secondes d'avance sur Jones, trente-cinq secondes sur Reutemann. Laffite reprend la piste en 14ème position avec cinq tours de retard.
47e : Pironi arrive derrière Villeneuve et Arnoux, roues dans roues et en bagarre pour la cinquième place.
48e : Jones est désormais à quatorze secondes de Pironi.
50e : Pironi est premier devant Jones (15.7s.), Reutemann (50s.), Jarier (1m. 08s.), Villeneuve (1m. 19s.), Arnoux (1m. 20s.), de Angelis (1m. 26s., à un tour) et Patrese (1m. 27s., à un tour également).
51e : Pironi prend un tour à Arnoux.
52e : Villeneuve cède le passage à Pironi, ce qui permet à Arnoux de revenir juste derrière lui.
54e : Arnoux prend la cinquième place à Villeneuve.
55e : Arnoux se lance maintenant à la poursuite de Jarier. Dix secondes les séparent.
56e : Pironi conclut son tour le plus rapide de la course : 1'20''94'''. Derrière lui, Jones se montre également très rapide mais il est ralenti par le trafic.
57e : Laffite réalise le meilleur chrono de l'après-midi : 1'20''88'''.
58e : Pironi prend un tour à Jarier. Rosberg prend la neuvième place à Scheckter qui rencontre des problèmes de freins.
60e : Pironi mène devant Jones (21.5s.) et Reutemann (1m. 07s.). Tous les autres pilotes ont au moins un tour de retard. Patrese dérape à la sortie de la courbe Lucien Bianchi et heurte le rail de face. Il laisse de Angelis sans adversaire. Celui-ci rattrape peu à peu Villeneuve.
62e : Arnoux est revenu dans les roues de Jarier.
64e : Vingt-trois secondes séparent Pironi et Jones à huit tours du but. Reutemann a près d'un tour de retard sur le leader. Arnoux se montre dans les rétroviseurs de Jarier.
65e : Lammers renonce à cause d'un moteur cassé.
67e : Arnoux poursuit Jarier mais ne trouve pas l'ouverture. Le pilote Tyrrell est un dur à cuire et ne fait aucun cadeau au Grenoblois.
68e : Pironi est dans le sillage de Reutemann. De Angelis attaque Villeneuve pour le gain de la sixième place.
70e : Jarier poursuit sa résistance face à Arnoux.
71e : De Angelis attaque Villeneuve au freinage Jochen Rindt mais loupe complètement sa manœuvre, part en tête-à-queue et percute les protections par l'arrière. Erreur de jeunesse...
72ème et dernier tour : A l'abord de la petite chicane, Arnoux retarde son freinage et plonge à l'intérieur. La vitesse de la Renault est telle que Jarier ne peut rien faire. Il cède la quatrième place à son compatriote mais ne cachera pas sa colère face au nombre de chevaux supplémentaires dont dispose la Renault comparé à sa Tyrrell à V8 Cosworth.
Didier Pironi décroche à 28 ans sa première victoire en Formule 1. C'est le premier succès de Ligier depuis un an. Les Williams de Jones et de Reutemann complètent le podium, mais ont été nettement distancées. Arnoux a effectué un superbe retour et se classe quatrième, devant un Jarier très déçu bien qu'il inscrive ses deux premiers points de l'année. Villeneuve marque lui aussi son premier point en 1980 mais de son propre aveu, la Ferrari est si lente que ce point est sans intérêt. Rosberg, Scheckter, Daly et Laffite sont également à l'arrivée, tandis que Watson n'est pas classé.
Après la course
Malgré son succès, Pironi demeure très calme en sortant de sa Ligier, en garçon méthodique et posé qu'il est dans et en dehors des circuits. Il déclare : « Pour moi ce fut une victoire facile, ma voiture était supérieure à celle de Jones. [...] Je n'avais qu'à conduire à ma main. » Avec flegme, celui qui n'est encore que le pilote n°2 de l'équipe Ligier-Gitanes affirme qu'il songe au titre mondial. Jacques Laffite est content pour lui, mais intérieurement il est atteint: après sa rivalité avec Patrick Depailler en 1979, son leadership au sein de l'équipe française est de nouveau contesté.
Cette victoire de la Ligier rajoute en tout cas de l'intérêt à cette saison 1980 qui n'en manquait pas. Quatre équipes ont triomphé lors des cinq premières courses. Mieux, pour la troisième fois consécutive, après les succès d'Arnoux et de Piquet, un autre pilote remporte son premier succès en Formule 1. Une nouvelle génération semble sur le point d'éclore. Surtout Alan Jones qui apparaissait comme le grand favori de ce championnat va devoir affronter une concurrence très sévère.
Ainsi, au classement des pilotes, Arnoux s'empare seul de la première place avec 21 points contre 19 à Jones, 18 à Piquet et 17 à Pironi. Au classement des constructeurs, Williams reprend cependant la première place avec 25 points, devant Ligier-Gitanes (23 points), Renault (21 points) et Parmalat-Brabham (18 points).
Tony