Vic Elford était un pilote polyvalent, capable de se montrer tout aussi rapide en rallye qu'en voiture de sport, même s'il n'a pas connu la même réussite en F1.
Victor assiste, grâce à son père, au premier Grand Prix de Grande-Bretagne de l'après-guerre, à Silverstone. En 1961, il fait ses débuts en course automobile, d'abord avec une Mini. L'année suivante, il dispute quelques épreuves de rallye au volant d'une DKW. En 1963, il passe sur une Triumph, puis est engagé comme pilote de rallye par la firme américaine Ford. Trois années plus tard, il rejoint l'écurie Porsche, avec laquelle il court le reste de sa carrière. Il pilote en rallye, décrochant le titre européen sur une 911, et en voitures de sport, où il monte plusieurs fois sur le podium. A la fin de la saison, il remporte le Marathon de la route, disputé sur le Nürburgring, parcourant sept heures et demie consécutives plusieurs fois, sous la pluie et dans le brouillard, terminant le travail avec brio aux côtés de ses coéquipiers Herrmann et Neerspach.
En 1968, il remporte le rallye de Monte Carlo, puis s'impose la semaine suivante lors des 24 Heures de Daytona. Lors de la Targa Florio, Vic et son coéquipier Maglioli transforment dix-huit minutes de retard sur le leader en une brillante victoire avec une minute d'avance. Cette victoire est suivie de celle lors des 1 000 km du Nürburgring.
Toujours en 1968, il dispute sa première course de Formule 1 sur le circuit de Rouen avec une Cooper. Parti dernier, il profite de la pluie pour remonter à la quatrième place. Il termine la saison en prenant la cinquième place au Canada. En 1969, Vic devient le premier pilote à terminer le Grand Prix de Monaco après avoir remporté le rallye de Monte-Carlo. En F1, il court sur une McLaren appartenant à Colin Crabbe et termine cinquième en France et sixième en Grande-Bretagne, avant un accident sévère en Allemagne qui lui vaudra un bras cassé et la colonne vertébrale touchée.
Cet accident aurait pu marquer la fin de sa carrière, mais en 1970, il est de retour en voitures de sport, avec une nouvelle victoire lors des 1 000 km de Nürburgring, ainsi qu'en Trans-Am, où il remporte une éclatante victoire à Watkins Glen, et en Can-Am. En 1971, il dispute sa dernière course de Formule 1 sur le circuit du Nürburgring avec une BRM. Il remporte également les 12 Heures de Sebring et les 1 000 kilomètres du Nürburgring. Cette même année, il est contacté par Steve McQueen pour figurer dans une des scènes du film Le Mans.
En 1972, il quitte Porsche pour courir sur les Alfa Romeo de l'écurie Autodelta. Lors des 24 Heures du Mans, la Lola de Jo Bonnier percute une Ferrari Daytona. La Lola termine sa course dans les arbres, tuant sur le coup le pilote suédois, tandis que la Ferrari s'enflamme sur le bas-côté de la piste. Vic s'arrête pour extraire le pilote de la Ferrari sans savoir qu'il en est déjà sorti. Ce geste lui vaudra d'être décoré par le président Pompidou qui lui conférera le titre de chevalier de l'ordre national du Mérite.
En 1973, il remporte une course d'Interseries, puis annonce sa retraite en tant que pilote en 1974. Par la suite, Vic deviendra manager de l'écurie de F1 ATS pendant un bref moment, puis, en 1984, directeur de compétitions de Renault / Jeep Sport.
Julien