Mansell ne fut pas le meilleur pilote de son époque. Ses défauts étaient nombreux: trop d'agressivité, pas d'intelligence de course, peu de "feeling" technique, et une certaine habitude aux "pannes de cerveau". Mais Mansell, c'était aussi l'homme de tous les risques, capable parfois du risible comme du sublime, un cas unique dans l'histoire de la F1. C'était aussi l'homme d'une époque fantastique, l'époque des turbos, des derniers circuits vraiment dangereux, des derniers artistes pourrait on dire. L'époque de la bande des quatre. Quelqu'un a d'ailleurs dit: "si l'on mélangeait le génie de Senna, l'intelligence de Prost, la ruse de Piquet et les couilles de Mansell, on aurait le plus grand pilote de tous les temps."
Nigel Ernest James Mansell est né le 8 août 1953 à Upton-on-Severn en Angleterre. C'est à l'âge de 10 ans, en assistant au GP de Grande-Bretagne 1962 disputé à Aintree et remporté par Jim Clark, que Nigel aurait décidé de devenir pilote automobile.
Dès 1963, il fait ses débuts en karting à Shennington, et remporte sa première course sur le circuit de Tern Hill. Pendant treize ans, jusqu'en 1976, Mansell accumule les titres dans la discipline, représentant régulièrement sa région ou même son pays lors des compétitions internationales. A 21 ans, en 1973, il est sacré champion de Grande-Bretagne de karting.
En 1976, Nigel fait le grand saut en s'engageant en Formule Ford sur une Hawk DL11. Pendant ces quatre années qui le séparent de ses débuts en F1, le Britannique, qui n'est encore qu'un amateur, connait des difficultés financières pour assouvir sa passion, et il travaille comme chargé de cours en électronique chez Lucas, dans l'aérospatiale. Il a en effet terminé ses études avec un diplôme d'ingénieur. Lors de cette saison 1976, Nigel se révèle comme un des grands de la discipline. Il remporte sa première victoire dès sa première course à Mallory Park. En tout, il gagne six courses sur neuf. En 1977, il remporte le championnat après avoir écrasé la concurrence. Mais sous la pluie à Brands Hatch, il est victime d'un gros accident qui lui brise le cou. Il frôle la paralysie, mais s'en remet finalement, même s'il gardera toujours la nuque raide, séquelle de ce crash.
En 1978, Mansell passe en Formule 3, mais par manque de budget, il ne dispute pas la saison complète. Cependant il se met en valeur par quelques coups d'éclats. En parallèle, il court le BMW County Championship, avec une victoire à Donington Park. Sur ce même circuit, il tente de se qualifier à une manche de F2, sans succès. A la fin de l'année, Mansell n'a plus d'argent et aurait dû renoncer à sa carrière, mais sa famille va jusqu'à vendre sa maison pour lui permettre de courir en 1979 en F3. Mais ce sera sa dernière chance.
La saison commence bien avec une victoire à Silverstone, sous les yeux d'un certain Colin Chapman. Mais à Oulton Park, il subit un nouveau coup dur quand Andrea de Cesaris, déjà bien maladroit, l'envoie en tonneaux et à l'hôpital. Contre l'avis des médecins qui craignent que son prochain accident ne lui soit fatal, au vu des chocs encaissés, le courageux moustachu décide de poursuivre sa carrière. Il n'a pas encore remis les pieds dans sa F3, que Chapman l'invite à un test au Castellet en Formule 1. Il est confronté à Elio de Angelis, Eddie Cheever, Jan Lammers et Stephen South. De Angelis s'en sort le mieux et obtient un volant de titulaire pour 1980. Quant à Mansell, il décroche le volant d'essayeur. Un moindre mal.
Voilà donc Mansell aux portes de la discipline reine. En 1980, il doit confirmer et s'engage en Formule 2 sur une Ralt-Honda. On ne peut pas dire qu'il y brilla, sa meilleure performance n'étant qu'une seconde place à Hockenheim. Mais qu'importe ! Chapman pense avoir trouvé un successeur à Clark et Stewart et lui fait signer un contrat pour courir en F1 en 1981 et même avant. En effet, c'est dès le GP d'Autriche, le 17 août 1980, que le futur King Nigel apparait dans la série reine du sport auto, à 27 ans. Qualifié dernier, il abandonne au 40ème tour sur casse moteur. Derrière cette contre-performance, se cache pourtant un bel exploit. Le Britannique a réussi à courir malgré une fuite d'essence qui lui brûlait le dos !
A Zandvoort, il se qualifie mieux, seizième, mais finit vite sa course dans le décor. Enfin, lors du GP d'Italie à Imola, il ne parvient pas à se qualifier. Sa saison 1980 s'arrête là.
En 1981, Nigel Mansell dispute avec Lotus sa première saison complète en F1, aux côtés d'Elio de Angelis, une vieille connaissance. Il faut signaler que les relations entre le beau et distingué Elio seront toujours difficiles, tant les caractères des hommes divergent. Et pourtant, ils parviendront tant bien que mal à cohabiter pendant quatre longues saisons.
Cette première saison est bien difficile. Colin Chapman a en effet dans l'idée de faire courir sa « révolutionnaire » Lotus 88 à double-châssis, mais les commissaires de la FISA, sous l'influence d'Ecclestone et Balestre, refusent catégoriquement, la jugeant illégale. C'est donc avec de vieilles Lotus 81B que Mansell et De Angelis courent en début d'année, pour leur malheur.
Le Britannique est bon septième sur la grille à Long Beach, avant de mettre sa voiture dans le rail. Au Brésil, il finit onzième, et en Argentine son moteur le lâche après trois tours. A St-Marin, l'écurie Lotus doit déclarer forfait car le patron de son sponsor Essex, le Suisse David Thieme, est emprisonné pour fraude fiscale. En Belgique, l'écurie est de retour, au grand bonheur de Nigel : dixième sur la grille, l'Anglais accède à la troisième place dès le 20ème tour et ne la lâche pas jusqu'à l'arrivée. Premier podium après six Grands Prix !
Mieux, à Monaco, il se hisse à la troisième place de la grille de départ, mais sa suspension rompt après quinze boucles. En Espagne, de nouvelles voitures hybrides, les 87, font leur apparition, décorées par JPS, le sponsor historique de Lotus. Mansell accroche ce week-end là un point. La saison se poursuit, bien morne, avec une suite de problèmes techniques qui abrègent ses courses. Pour le dernier Grand Prix à Las Vegas, il obtient tout de même une belle quatrième place. Au final, il a inscrit huit points et se classe quatorzième au général. Pas de quoi grimper aux rideaux. Mais Chapman a confiance en lui, et il renouvelle son contrat pour 1982.
La nouvelle monoplace pour cette saison 82, la Lotus 91, est bien plus rapide que sa devancière, malgré un moteur atmosphérique Cosworth en fin de règne. Mais elle connaît de gros problèmes de sous-virage et très vite, il est évident qu'elle ne concurrencera en rien les Ferrari, Renault et autres Williams.
Après un abandon rapide à Kyalami, Mansell fait une nouvelle fois la preuve de son talent à Jacarepagua, pour le GP du Brésil, en finissant troisième. Il connaît ensuite bien des soucis de fiabilité, mais à Monaco, il se révèle encore et obtient cette fois la quatrième place d'un GP fou remporté par Patrese. Hélas, au GP du Canada, Nigel s'accroche dès le premier tour avec l'Alfa Romeo de Bruno Giacomelli et se brise le poignet. Résultat : une course d'absence, durant laquelle Roberto Moreno le supplée. Il fait son retour chez lui, au GP de Grande-Bretagne, mais insuffisamment rétabli, il doit vite abandonner. Lors de la course suivante en France, Geoff Lees le remplace avant son retour définitif en Allemagne. Les séquelles de sa fracture le font ensuite souffrir le reste de la saison, et il ne marque plus un point. De Angelis sauve la saison de Lotus en gagnant le GP d'Autriche devant Rosberg.
Le 16 décembre 1982, Colin Chapman meurt d'une crise cardiaque, et Mansell est durement affecté par la mort de son parrain en Formule 1. Chapman a quand même légué à son équipe plein de promesses de succès pour 1983 : un moteur turbo Renault et un principe de suspension active. Mansell sera encore de l'aventure, toujours avec De Angelis, tandis que Peter Warr devenait le nouveau big boss.
Cependant, seul de Angelis obtient de piloter la voiture à turbo en début d'année. Très énervé par cet affront, Nigel doit se coltiner une 92 avec un vieux moteur Cosworth, mais avec la nouvelle suspension. C'est un vrai désastre (cependant pas autant que la 93T de De Angelis) et Mansell doit attendre la septième manche à Détroit pour ramener un petit point. Auparavant, mis à part ses nombreux soucis techniques, il n'avait put faire mieux que douzième.
A la mi-saison, Gérard Ducarouge débarque comme directeur technique et conçoit rapidement une 94T (à moteur turbo Renault) qui arrive pour le GP de Grande-Bretagne. Les résultats ne se font pas attendre : à domicile, malgré une dix-huitième place sur la grille, Mansell finit quatrième. En Allemagne, le moteur Renault rend l'âme en course, mais à Zeltweg, Nigel, qualifié troisième, termine cinquième. A Brands Hatch, il se qualifie pareillement et cette fois reste troisième jusqu'au drapeau à damiers.
Nigel Mansell a donc inscrit dix points cette saison là, soit huit de plus que son équipier. A déjà 30 ans, sa carrière dans la catégorie reine semble enfin décoller.
La saison 1984 s'annonce excellente pour Lotus après des essais d'intersaison où la nouvelle 95T a montré un fort potentiel. Hélas, 84 est dominé par McLaren et Lotus ne récolte que des queues de cerises, la faute principalement aux pneus Goodyear, inférieurs aux Michelin de McLaren, et au peu fiable moteur Renault. Mansell réalise tout de même quelques coups d'éclats. Lors des quatre premières courses, il abandonne sur problèmes mécaniques, avant d'accrocher la troisième marche du podium au Castellet. A Monaco, qualifié en seconde position, les conditions dantesques le placent en tête, pour la première fois de sa carrière, au onzième tour devant Prost. Hélas, quelques boucles plus loin, sa Lotus tape le rail à Beaurivage et son GP se termine là. A Détroit, troisième sur la grille, Nigel tente de se faufiler au départ entre Piquet et Prost, mais ne réussit qu'à provoquer un carambolage, qui lui vaudra une amende pour conduite dangereuse.
Il signa à Dallas la première pole position de sa carrière devant son équipier de Angelis. Il mène jusqu'à la mi-course, en bouchonnant copieusement ses poursuivants dont son propre équipier (qui n'apprécie pas du tout), avant d'être dépassé par Rosberg. Cinquième à un tour du but, il tombe alors en panne d'essence et pousse péniblement sa machine jusqu'à la ligne avant de tomber à terre, évanoui sous l'effet de l'effort et la chaleur ! L'image fait le tour du monde et suscite une certaine admiration, mais Peter Warr ne supporte plus les boulettes du Britannique. A la mi-saison, il lui fait savoir qu'Ayrton Senna le remplacera en 1985. La fin de saison de Mansell n 'est qu'une suite de soucis techniques, avec quand même une quatrième place à Hockenheim, et une nouvelle troisième place à Zandvoort.
Fin 1984, la côte de Mansell est au plus bas. En quatre ans chez Lotus, il n'a pas gagné une course et semble bien trop brouillon pour avoir un quelconque avenir. Son manque de finesse et ses bourdes le font d'ailleurs surnommer « le benêt » par ses compatriotes. Pourtant, Frank Williams décide de l'engager pour 1985 aux côtés de Keke Rosberg. Ce choix surprenant va pourtant se révéler plus que payant. La FW10 en fibre de carbone, équipée par le prometteur moteur turbo Honda, est la nouvelle arme de Mansell. Il met cependant bien du temps à l'apprivoiser et est pour cela très critiqué.
Dès la première course au Brésil, il subit un premier abandon : accrochage avec Alboreto. Il parvient ensuite à marquer quelques petits points, toujours loin de Rosberg. Au Castellet, lors des essais, il est victime de l'éclatement d'un pneu à 320 Km/h qui l'envoie dans le mur. Sorti inconscient de sa monoplace, Nigel est cependant indemne, mais forfait pour la course. La suite de l'année n'est que contre-performances : à quatre courses du but, Mansell végète au onzième range du classement général avec sept malheureux points. Mais il finit la saison en trombe. A Spa Francorchamps, sur une piste détrempée, il obtient la deuxième place derrière Senna.
Puis vient le GP d'Europe à Brands Hatch. Ce week-end là, tout le monde a les yeux rivés sur Prost qui s'apprête à décrocher le titre. Prudent, le Français assura une tranquille quatrième place, laissant le champ libre à ses adversaires, dont Nigel. Parti troisième, ce dernier prend la tête dès le onzième tour pour la conserver jusqu'à la fin, et décrocher enfin sa première victoire en F1, devant son public ! Deux semaines plus tard à Kyalami, Mansell récidive de la plus belle des manières : pole et victoire après avoir mené toute la course. A 32 ans, il semble enfin épanoui et fait son entrée dans la cour des grands. C'est le début de la plus belle décennie de l'histoire de la F1 : Prost, Senna, Piquet, Mansell, la bande des quatre était au complet.
Rosberg parti, Mansell a un nouveau champion du monde comme coéquipier en 1986 : Nelson Piquet. Les relations entre les deux hommes sont très vite houleuses, et le Carioca prend un malin plaisir à casser du sucre sur le dos de son équipier british en cultivant l'image d'«imbécile heureux » de ce dernier, qu'il méprisait. La Williams-Honda FW11 de 1986 est la meilleure monoplace de l'année : le turbo Honda écrase la concurrence et l'électronique embarqué dans la voiture fait des merveilles, tout comme l'aérodynamisme. Bref, la saison aurait dû être une promenade de santé pour les hommes de Sir Frank sans Prost et sa McLaren-TAG-Porsche. L'année commence d'ailleurs mal pour l'équipe, avec l'accident de la route dont fut victime Frank Williams, le laissant paralysé aux jambes.
Mansell débute l'année par une grosse gaffe : à Jacarepagua, il tente de passer dès le premier tour Ayrton Senna qui ferme la porte et envoie le Britannique dans le gazon. Pire : le malin Piquet l'a emporté. A Jerez, Mansell s'incline devant Senna pour quatorze millièmes de secondes, après un finish au couteau. Après un abandon à Imola et une quatrième place en Principauté de Monaco, l'Anglais déroule enfin tout son talent : victoires à Spa et à Montréal. Cinquième à Détroit, il remporte ensuite tranquillement le GP de France, et à la mi-saison se retrouve second du classement général, à une unité de Prost, loin devant Piquet.
A Brands Hatch, le combat entre les deux équipiers est titanesque. Parti premier, Piquet mène le début de course avant de s'arrêter aux puits et de ressortir côte à côte avec Mansell. Les deux hommes parcourent ainsi un tour complet du circuit sans céder avant que l'Anglais prenne finalement le dessus et remporte sa sixième victoire, ainsi que la tête de championnat du monde. Piquet prend sa revanche en gagnant les deux GP suivants, en Allemagne et en Hongrie tandis que son équipier et rival finit deux fois troisième. En Autriche, Prost recolle à Mansell au classement général en l'emportant alors que ses adversaires, les deux pilotes Williams ainsi que Senna, sont dans les choux. Le GP d'Italie est gagné par Piquet devant Mansell, mais ce dernier renoue avec le succès à Estoril.
A deux étapes de la fin, Nigel peut se frotter les mains : il possède dix points d'avance sur son équipier et onze sur Prost. Sauf accident, dix ans après Hunt, le Royaume-Uni va retrouver un champion du monde. Cependant, à Mexico, Nigel, victime de la « turista », ne finit qu'à une piètre cinquième position. Avant la dernière manche à Adélaïde, il peut toutefois voir venir, avec six points de plus que Prost.
En Australie Nigel signe la pole position, mais laisse vite filer Rosberg et Piquet en tête, se contentant d'une troisième place qui le sacre quoiqu'il advienne. Mais il commet une erreur en ne ménageant pas ses pneus, contrairement à Prost. Au 64ème tour, catastrophe : dans la ligne droite de Decquetteville son pneu arrière gauche éclate à 320Km/h ! Il faut toute l'habileté du pilote britannique pour maîtriser l'embardée de la voiture, qu'il réussit à garer dans les échappements. Prost vainqueur, Mansell n'est pas champion du monde, mais vivant, ce qui est le principal.
En 1987, Mansell est bien décidé à prendre sa revanche. La FW11B semble encore plus performante que sa devancière. Il ne fait aucun doute que le titre se jouera entre les deux pilotes Williams, Mansell et Piquet. Ce dernier n'a pas de bonnes relations avec Frank Williams, le soupçonnant d'avantager Mansell. Ces accusations sont infondées, mais comme souvent, elles jettent un trouble dans l'équipe dont Nelson est le grand bénéficiaire.
Mansell, comme souvent, commence mal la saison, avec une sixième place à Jacarepagua. Il gagne la course suivante à Imola devant Senna tandis que Piquet, accidenté aux essais, ne prend pas le départ. Au GP de Belgique il abandonne après une course cauchemardesque marquée par un accrochage avec Senna, tout comme à Monaco où, parti en pole, son moteur casse après trente tours. Après quatre GP, le moustachu n'est que cinquième du championnat avec dix points. Après une cinquième place à Détroit, il se reprend enfin au Castellet en gagnant aisément devant Nelson Piquet. Mais il réalise un grand exploit à domicile à Silverstone. Second en course derrière Piquet, un arrêt aux stands imprévu à vingt tours du but le relègue à 25 secondes du Brésilien. Nigel remonte pourtant cet écart avant de dépasser autoritairement Piquet à trois tours de la fin, remportant ainsi son deuxième GP de Grande-Bretagne !
Mais à Hockenheim, la malchance le rattrape encore : casse moteur et pire, victoire de Piquet qui prend la tête du championnat. En Hongrie, Mansell signe la pole, domine la course de bout en bout, jusqu'au 71ème tour, où un écrou de roue se détache et le fait mettre pied à terre, laissant les lauriers à Piquet. La semaine suivante, Nigel remporte la victoire lors du chaotique GP d'Autriche, et se fait remarquer de façon risible en se cognant la tête contre une poutre avant de monter sur le podium ! A Monza, il ne finit que troisième tandis que son chanceux équipier l'emporte. A cinq rondes du but, Mansell est à 20 points de Piquet et le titre semble perdu. Un abandon sur problème électrique à Estoril n'arrange rien, et la victoire suivante à Jerez vient trop tard.
Au GP du Japon, sur le circuit à Suzuka, Mansell n'a pas le droit à l'erreur : la victoire sinon rien. Hélas, comme souvent, le Britannique est trop fougueux. Dans les "S" du circuit nippon, il perd le contrôle de sa Williams qui percute violemment les protections avant de s'envoler et de retomber durement au sol. Grièvement blessé au dos, Nigel doit déclarer forfait pour la course et pour le GP d'Australie. Nelson Piquet est champion du monde. Le Brésilien, comme pour retourner le couteau dans la plaie, déclarera qu'il s'agit de la « victoire de l'intelligence sur la bêtise ». Il est vrai que Nigel n'est pas exempt de tout reproche dans cet échec...
La saison 1988 s'annonce bien mauvaise pour Williams. Piquet est parti, mais aussi Honda. La FW12 est donc équipée du faible moteur atmosphérique Judd, un pis-aller, ainsi que d'une nouvelle suspension réactive, qui ne donnera pas satisfaction. Mansell, suite à son accident, ne court pratiquement pas lors de l'hiver et a donc du mal à s'adapter aux changements dans son écurie. Il fait désormais équipe avec Riccardo Patrese, en provenance de Brabham, un adversaire peu coriace.
Williams doit donc dire adieu au succès. Pourtant, pour le premier GP de l'année, au Brésil, Mansell est second sur la grille. Las, il abandonne vite sur un problème de surchauffe. Il connaît ensuite six abandons d'affilé, à chaque fois sur un problème technique. Mais à Silverstone, sous la pluie, Mansell fait des merveilles en décrochant une magnifique seconde place derrière Senna. Le Britannique a parfaitement profité de la faiblesse des moteurs turbos dans ces conditions pour se glisser dans leur sillage et les devancer. La suite n'est par contre qu'une suite d'abandons. Second sur la grille en Hongrie, il abandonne en course, par épuisement. En effet, atteint par la varicelle, il loupe les deux courses suivantes. A Jerez, il monte à nouveau sur la deuxième marche du podium derrière Prost, après une nouvelle démonstration de pilotage. Puis ce sera encore deux abandons pour finir une triste saison.
C'est la fin de la première aventure avec Williams pour Mansell. En août, un Enzo Ferrari mourant (ou plutôt ses substituts) l'a convaincu de rejoindre la Scuderia en 1989.
L'arrivée du très british Nigel chez les Italiens peut surprendre. Pourtant, les tifosi se prennent vite de passion pour le style agressif du Britannique, et le surnomment affectueusement « Il Leone » (le lion).
1989 doit marquer un nouveau départ pour Ferrari, avec l'arrivée à la tête de l'écurie de Cesare Fiorio. Mais surtout, l'ingénieur John Barnard introduit dans la nouvelle 640 une technologie nouvelle : une boîte de vitesse automatique ! Finis les leviers, place aux manettes derrière le volant !
Mansell débute chez Ferrari par la meilleure de manières, une victoire au GP du Brésil, bien aidé tout de même par les soucis techniques de Prost et l'accrochage de Senna au premier virage. En effet, cette année-là encore, les McLaren-Honda du Français et du Brésilien seront intouchables.
La nouvelle boîte de vitesse entraîne bien des ennuis à Mansell, qui abandonne lors des quatre courses suivantes. Cela va mieux ensuite. Nigel accroche deux secondes places derrière Prost au Castellet et à Silverstone, termine troisième en Allemagne, et remporte une deuxième victoire en Hongrie, un petit exploit car, parti douzième, il réussit à remonter tout le peloton sur le tourniquet hongrois jusqu'à la victoire. Troisième à Spa, Il Leone ne peut briller à Monza devant les tifosi et abandonne. A Estoril, son coéquipier Gerhard Berger gagne, mais hélas pour Ferrari Mansell se fait aussi remarquer, très négativement. Se battant pour la victoire, il est sanctionné d'un drapeau noir (pour marche arrière dans les stands) qu'il feint ne pas voir, et s'accroche stupidement avec Ayrton Senna trois tours plus tard. Pour cette conduite scandaleuse, il est exclu du GP d'Espagne. Il finit ensuite l'année par deux scores vierges.
En 1990, Mansell voit débarquer chez Ferrari un rival de poids : Alain Prost en personne. Le Français reprend alors quasiment l'équipe en main. Grâce à son talent et à son charisme, bien servi par une excellente voiture, il remet l'équipe sur les rails du succès. Mansell, qui n'a jamais été un grand metteur au point, est vite surpassé par le petit Français dans ce domaine et mis à l'écart. Prost possède un autre avantage sur lui : il parle italien, ce qui flatte toujours les ingénieurs de la Scuderia.
Bref, en 1990, Ferrari joue le titre, mais avec Prost. La saison de Nigel est un vrai cauchemar. Après quatre courses, il n'a que trois points au compteur, glanés au Brésil. Le reste : problèmes techniques sur problèmes techniques. Sa tournée américaine est par contre brillante : troisième à Montréal, il finit second à Mexico après un superbe dépassement dans le « banking » sur Berger. Poleman en France, son moteur le lâche. Repoleman à Silverstone, il est dépassé par Prost avant que sa boîte de vitesse ne casse. Après cet échec, Nigel annonce qu'il prend sa retraite définitive fin 1990. Peu de monde en est bouleversé. Les trois courses suivantes sont autant de scores vierges. Il faut attendre Monza pour qu'il marque à nouveau des points, ceux de la quatrième place.
Puis vient le GP du Portugal à Estoril. Partant en pôle, on peut s'attendre à ce que Mansell s'efface rapidement devant Prost, qui joue le titre contre Senna. Bien au contraire, le moustachu tasse délibérément le Français contre le mur au départ, laissant s'échapper les McLaren de Senna et Berger, qui n'en demandent pas tant. Nigel l'emporte finalement devant Senna et Prost, mais les deux équipiers se vouent désormais une antipathie farouche. L'Anglais n'est par la suite d'aucune utilité à Prost dans son combat et termine deux fois deuxième, à Jerez et Adélaïde. Ainsi aurait pu prendre fin la carrière de Nigel Mansell.
Mais il revient sur sa décision. Frank Williams et Patrick Head cherchent un remplacent à Thierry Boutsen pour 1991 et proposent la volant d'une Williams-Renault à leur ancien poulain, qui accepte. Mansell retrouve son ancien équipier Riccardo Patrese qui n'a pas bougé depuis 1988. La FW14 dessinée Patrick Head et Adrian Newey est une monoplace très fluide, servi par un excellent V10 Renault et bénéficie surtout d'une nouvelle boîte automatique. Cet ensemble est très compétitif, mais long à fiabiliser, ce qui explique un début de saison calamiteux.
Mansell connut ainsi trois abandons lors des trois premiers GP : aux USA et au Brésil sur casse de la boîte de vitesse, tandis qu'Imola il sort de la piste sous la pluie. Second à Monaco derrière l'intouchable McLaren de Senna, le déclic a lieu au GP du Canada. Ce jour-là, parti second, Nigel écrase la concurrence et s'apprête à l'emporter, quand dans le tout dernier tour, à un kilomètre de la ligne d'arrivée, dans l'épingle du Casino, il croit bon de lâcher les mains du volant pour saluer la foule ! Il loupe une vitesse, cale et la boîte de vitesse rendit l'âme, au grand bonheur de Piquet qui l'emporte à la surprise générale !
Une semaine plus tard au Mexique, Williams gagne enfin, mais avec Patrese qui prend l'ascendant après une rude bagarre avec notre Gaston Lagaffe à moustaches, deuxième. Puis Mansell se réveille : victoire en France à Magny Cours, puis victoire à Silverstone où « King Nigel » réalise la totale : meilleur temps de toutes les séances d'essais, pole, victoire, record du tour et course menée de bout en bout. Après un nouveau succès à Hockenheim, Mansell est deuxième du championnat, à huit points de Senna. La suprématie du Brésilien semble touchée à sa fin.
En Hongrie, Senna gagne devant Mansell qui, bien que plus rapide, ne peut le dépasser. A Spa, nouvelle victoire du Brésilien alors que l'électronique trahit Nigel. Ce dernier se rattrape par une victoire à Monza, mais Senna finit prudent deuxième et consolide ainsi son avance au championnat. Au Portugal, c'est la bérézina, Mansell abandonne après que sa roue l'a quitté au stand ! Ses mécaniciens ont mal serré l'écrou tandis que Senna s'envole au championnat. A Barcelone, sur une piste détrempée, le Britannique l'emporte après une superbe empoignade avec Senna, à plus de 300 Km/h dans la longue ligne droite du départ. Mais les jeux sont presque faits, Senna sera champion du monde. Tout fut est au Japon quand, en suivant le Brésilien, Nigel est déventé dans une courbe et finit dans les graviers. Ayrton Senna est champion pour la troisième fois, et pour la troisième fois, Mansell doit se contenter de la « médaille d'argent ».
Heureusement 1992 est l'année Mansell. A 39 ans, l'Anglais bénéficie enfin d'une monoplace irréprochable, la Williams-Renault FW14B qui, bourrée d'électronique, écrasera littéralement la concurrence. Mansell n'a donc pas trop à se forcer pour remporter les cinq premières courses de la saison avec une insolente facilité. Partant à chaque fois en pole, ces cinq courses sont d'un ennui mortel. Il n'y a qu'au Brésil, quand Patrese mène le début de course, que Nigel eut à s'inquiéter quelque peu pour ses lauriers. Mais il reprend la tête et l'Italien est ensuite littéralement largué par son chef de file.
A Monaco, Mansell écrase encore ses adversaires quand, à huit tours du but, il rentre aux stands à cause d'un bruit suspect qui, semble-t-il, n'existe que dans son imagination. Entre temps, Senna est passé en tête, et même s'il harcèle le Pauliste durant les derniers tours, il doit se contenter de la seconde place. Au Canada, Nigel a une nouvelle panne de cerveau. Ne supportant pas que Senna l'ait passé au départ, il tente par tous les moyens de déposer la McLaren et finit dans les bas-côtés. Puis, il reprend sa marche en avant : victoire à Magny-Cours, victoire dans son temple de Silverstone (triomphe plutôt, vu l'engouement de ses fans hystériques qui le portent jusqu'au podium tel un Dieu), victoire de nouveau à Hockenheim. Il a alors remporté huit des dix épreuves de la saison et compte 86 points sur 100 possibles.
Le sacre est donc proche. Il vient enfin en Hongrie, où une seconde place derrière Senna l'assure du titre de champion du monde 1992. Mansell peut être tout à sa joie. Mais quelques temps plus tard, il a la mauvaise idée de demander à Frank Williams une augmentation de salaire substantielle pour 1993. Ce qu'il ignore, c'est que, champion ou pas, Williams a l'intention de se séparer de son pilote au profit d'Alain Prost. Et le Britannique apprend en septembre qu'il devra aller voir ailleurs la saison suivante ! Poussé ainsi vers la sortie, il annonce à Monza son départ de la F1.
La fin de saison de Nigel est terne : seconde place à Spa derrière le jeune Schumacher, abandon à Monza, neuvième victoire (un record) de l'année à Estoril, puis abandon à Suzuka. A Adélaïde, il s'accroche une nouvelle fois bêtement avec Senna. Son bilan 1992 est pourtant impressionnant : neuf victoires, quatorze pôles, huit meilleurs tours en course, 108 points marqués et 52 points d'avance sur son second Riccardo Patrese.
Dégoûté par l'ingratitude de Williams, Mansell décide pour 1993 d'aller aux États-Unis disputer le championnat IndyCar. Il signe ainsi avec la très prestigieuse écurie Newman-Haas, qui engage des Lola-Ford, aux côtés de la légende vivante Mario Andretti. Inconnu avant cette saison outre-Atlantique, King Nigel fait vite parler la poudre. Première course à Surfers Paradise en Australie, première pole et première victoire ! Impressionnant ! Impressionnant aussi est le crash qu'il subit lors des essais de l'épreuve suivante à Phœnix, sur un ovale. On craint un temps le pire avant d'être rassuré, mais le dos de Nigel a encore souffert, ce qui l'handicape par la suite.
Pour son retour à Long Beach, il fait encore forte impression en signant la pole et en finissant troisième. Puis viennent les 500 Miles d'Indianapolis. Pour sa première participation, Mansell fait très forte impression. A vingt tours du but, il est en tête de la course ! Malheureusement, il se fait surprendre à la fin de la dernière neutralisation par Fittipaldi et Luyendyk pour finalement terminer troisième.
La suite de la saison se répartit ainsi : les Penske dominent sur les circuits routiers et les Newman-Haas sur les ovales. Mansell gagne ainsi à Milwaukee, Michigan, New Hampshire le jour de ses quarante ans et Nazareth. Nigel sait également aller chercher les places d'honneur quand il le faut, et remporte ainsi le titre à Nazareth pour sa première saison dans la discipline ! Fin octobre, Nigel est de retour en Angleterre, le temps d'une course de Super-tourisme. Résultat : accident et séjour à l'hôpital, sans gravité heureusement. Il peut sans difficulté se préparer pour une nouvelle saison outre-Atlantique.
Hélas, 1994 n'est pas du même acabit que 1993. Cette année-là, les Penske de Fittipaldi, Unser Jr et Tracy sont intouchables. Sa deuxième place à Long Beach en ouverture n'est qu'un feu de paille. Aux 500 miles d'Indianapolis, il abandonne sous drapeau jaune après un accrochage avec un retardataire ! La suite de l'année n'est que contre-performances, et Mansell commence à songer à un retour en F1. Cela tombe bien car en juin 1994, Bernie Ecclestone, grand argentier de la F1, a bien des soucis. Les drames d'Imola et la mort de Senna ont choqué le monde entier; La domination de Michael Schumacher rend la saison soporifique et, le plus grave, les audiences télévisuelles sont en chute libre.
Ecclestone a donc l'idée de rappeler Mansell, espérant que le « Vieux lion » redonnera de l'intérêt à la compétition. Williams-Renault est effondrée par la mort de Senna, et Sir Frank accepte de réengager le champion du monde 1992 pour un Grand Prix, celui de France le 3 juillet. Mansell est l'attraction du week-end et il se qualifie second, derrière son équipier Damon Hill. Mais en course, la Benetton-Ford de Schumacher vient facilement à bout des Williams, et Nigel abandonne au 46ème tour sur problème de transmission. Cet intérim effectué, il rend son volant au jeune David Coulthard et part finir sa saison d'IndyCar. Là-bas, le calvaire continue, avec comme seul motif de réjouissance une seconde place à Cleveland derrière Paul Tracy.
En octobre, l'IndyCar terminé, Nigel revient en Europe pour la fin de la saison de F1, toujours chez Williams. Les choses ont bien changées entretemps. Damon Hill est revenu au contact de Schumacher au classement général, et Franck Williams espère que l'expérience de Mansell aidera son équipe à remporter les deux couronnes. Cela part mal car au GP d'Europe sur le circuit de Jerez, le « vieux » est complétement perdu dans le peloton et sort de la piste. Par contre à Suzuka, il mène sous la pluie une superbe course, terminant quatrième après un somptueux duel avec la Ferrari de Jean Alesi.
Avant la dernière manche à Adélaïde, Schumacher possède un point d'avance sur Hill. Mansell doit donc se mettre au service de son équipier, ce qui ne l'empêche pas de signer le pole position.
Il loupe cependant son départ et laisse filer en tête les deux rivaux, mais une fois que ces derniers se sont accrochés au bénéfice de Schumacher, Nigel se retrouve en tête et gagne tranquillement sa trente-et-unième victoire en carrière. Il offre ainsi le titre constructeurs à Frank Williams qui, fou de joie, remercie Nigel en lui montrant de nouveau la porte de sortie. En effet, en 1995, c'est Coulthard qui occupera le baquet de la seconde Williams-Renault. A 41 ans, est-ce la fin de la carrière de Nigel Mansell ?
Persuadé que son talent est intact, il s'engage pourtant en 1995 avec la seule équipe prestigieuse qu'il n'a pas encore visité : McLaren-Mercedes. En fait, ce choix est surprenant tant il est de notoriété publique que Ron Dennis n'aime pas le pilote britannique. Mansell est par contre très confiant : il annonce qu'il vise une deuxième couronne. En fait sa saison 1995 ne sera qu'une grosse blague. Il apparaît en effet lors des essais d'inter-saison que le ventru Nigel est trop large pour son châssis ! Il faut en construire un autre, et l'Anglais doit en attendant regarder les deux premières courses à la TV, Mark Blundell assurant l'intérim.
Pour son retour à Imola, il se qualifie dixième, derrière son équipier Häkkinen, lutte pour les points avant de se faire expédier en tête à queue par Eddie Irvine. A Barcelone, c'est la catastrophe : la McLaren est inconduisible et Mansell rentre au box après dix-huit tours. Quelques jours plus tard, Ron Dennis annonce que Mansell était mis à la porte. Ses relations avec le Vieux lion sont trop orageuses et la voiture trop mauvaise pour que celui-ci puisse en tirer quelque chose. Ainsi prend fin la carrière en Formule 1 de Nigel Mansell, après 187 courses disputées en quinze ans.
Pourtant, en décembre 1996, on revoit Nigel dans une F1. Il conduit en effet une Jordan-Peugeot en essais privés, avec l'arrière-pensée de participer à la prochaine saison. Il réalise de bons chronos, proches de ceux de Ralf Schumacher. Mais il n'est pas raisonnable de faire un énième come-back à 43 ans, et il renonce à courir en 1997. Mais on le voit cette année là faire d'autres essais pour l'équipe de CART Patrick Racing, ainsi que pour Porsche en Endurance, sans contrat au bout. Durant l'hiver 1997-1998, il fait des courses sur glace avec Ari Vatanen.
En juillet 1998, il fait son retour à la compétition en BTCC à Donington Park, au volant d'une Ford. Après un abandon lors de la première course de week-end, il domine la seconde jusqu'à un accrochage. Il court encore deux meetings, sans succès.
Dans les années 2000, Mansell pilote encore lors d'exhibitions diverses. En 2001, lors d'une course de F1 biplaces pour Minardi, il prouve qu'il n'a pas perdu la main en créant un gros carton à l'arrivée lors d'un accrochage avec Fernando Alonso.
En juillet 2004, il fait une démonstration au volant d'une Jordan F1 dans les rues de Londres.
Fin 2005, Mansell, à 52 ans, est de retour en compétition. Il s'engage effectivement en GP Masters, un championnat de monoplaces rassemblant les anciennes gloires de la Formule 1. Il s'y fait positivement remarquer en gagnant la manche inaugurale à Kyalami, puis début 2006 celle de Losail au Qatar. Plus tard dans l'année, il ne peut se défendre chez lui à Silverstone, la faute à des problèmes techniques. La disparition du GP Masters à la fin de l'année l'oblige une nouvelle fois à ranger son casque.
A part cela, Nigel se consacre essentiellement à sa nouvelle grande passion, le golf, et observe la carrière de ses deux fils Greg et Leo, qui ont décidé de se consacrer eux aussi au sport automobile.
En 2010, à 57 ans, Nigel se lance un nouveau défi en s'alignant aux 24 heures du Mans en compagnie de Greg et Leo, au volant d'une Ginetta-Zytek. Malheureusement, il est victime d'une violente sortie de piste au bout de cinq tours. Évacué en ambulance, on craint un nouveau gros pépin pour le Britannique, qui heureusement s'en sort sans dommage.
Tony