Mike Hawthorn n'a remporté que trois victoires durant sa carrière en F1, ce qui est peu pour un Champion du Monde.

Dans sa jeunesse, Mike assiste à quelques courses automobiles sur le circuit de Brookland. Avec l'aide de son père, garagiste dans le Surrey, il commence la course automobile en 1950 à Brighton. En 1952, il passe aux courses de monoplaces, remportant sur une Cooper-Bristol deux courses de Formule 2 à cinq jours d'intervalle, dont une en ayant battu Juan Manuel Fangio.

Cette même année, la carrière en Formule 1 du pilote au nœud papillon commence en Belgique. Avec une petite Cooper-Bristol, il termine quatrième pour son premier Grand Prix. Après un abandon en France, Mike monte sur le podium lors de son Grand Prix national, à Silverstone. Il participe ensuite au Grand Prix des Pays-Bas et après s'être élancé de la troisième position il se classe quatrième en course. Pour sa première saison en F1, il termine cinquième du championnat. Ces performances attirent l'attention des grandes écuries, notamment Ferrari qui l'engage pour la saison suivante.

Mike dispute sa première saison complète et à comme coéquipier Alberto Ascari, le champion du monde en titre. Ce dernier va, comme en 1952, dominer la saison. Mike se classe deux fois quatrième lors des trois premières manches. Le moment le plus marquant de la saison pour Mike est sa victoire au Grand Prix de France, disputé sur le circuit de Reims. Cette course, surnommée « la course du siècle », voit un affrontement intense entre Ferrari et Maserati. Malgré son manque d'expérience, Mike parvient à s'imposer après une bataille acharnée. Il remporte la course avec une avance d'une seconde seulement sur Fangio et Gonzalez. Il monte encore deux fois sur le podium lors des Grands Prix d'Allemagne et de Suisse et termine le championnat à la quatrième place.

En 1954, Mike poursuit sa carrière au sein de la Scuderia Ferrari. Cependant, cette saison est dominée par Mercedes et par Juan Manuel Fangio. L'Anglais parvient toutefois à briller à plusieurs occasions en se classant deuxième en Grande-Bretagne, en Allemagne (avec Gonzalez) et en Italie. Le point culminant de sa saison est sa victoire au Grand Prix d'Espagne, disputé sur le circuit de Pedralbes à Barcelone. Malgré la domination de Mercedes, Hawthorn surpasse ses adversaires, y compris Fangio, pour s'adjuger la victoire. Il termine à la troisième place du championnat.

Souhaitant piloter pour une écurie britannique, il quitte Ferrari et commence la saison 1955 chez Vanwall. Les deux premiers Grand Prix se soldent par deux abandons. Le 11 juin, il remporte les 24 Heures du Mans avec Jaguar, mais cette épreuve est endeuillée par l'accident de Pierre Levegh qui causa la mort de plus de 80 spectateurs. On le dit même responsable de cet accident, bien qu'il soit blanchi un an plus tard. Voyant qu'il ne peut pas réaliser de bonnes performances avec Vanwall et ayant conservé d'excellents rapports avec Enzo Ferrari, il retourne chez Enzo Ferrari à la fin du championnat de Formule 1, mais ne parvient pas à marquer le moindre point.

En 1956, Mike s'engage avec BRM. N'ayant pas de voiture disponible pour le Grand Prix d'Argentine, il court néanmoins cette course avec une Maserati et termine à la troisième place. A Monaco, qualifié dixième au volant de la BRM mais à cinq secondes de la pole de Fangio, il ne prend pas le départ à la suite d'un moteur défaillant. Il dispute ensuite le Grand Prix de France chez Vanwall qu'il termine dixième. Pour son Grand Prix National qu'il court avec BRM et abandonne en début de course.

En 1957, Mike revient une nouvelle fois chez Ferrari. Après deux abandons lors des deux premiers Grands Prix, Mike se classe à la quatrième place en France, puis à la troisième en Grande-Bretagne. En Allemagne, Peter Collins et lui se retrouvent en tête quand Fangio s'arrête pour ravitailler. L'Argentin reprend la piste avec plus de 40 secondes de retard. Mike prend ensuite la tête, mais Fangio fait preuve d'un grand talent en rattrapant les Ferrari et en remportant la course. Mike se classe quatrième au championnat.

Fangio ayant arrêté sa carrière fin 1957, Mike est un prétendant au titre 1958 avec son compatriote Stirling Moss. Alors que Moss remporte deux des trois premiers Grands Prix, Mike se classe troisième et cinquième et récupère un point, malgré un abandon, à Monaco, avec le record du tour. Grâce à une deuxième place en Belgique, il revient à la deuxième place du championnat. Mike remporte ensuite le Grand Prix de France devant Moss et les deux pilotes se retrouvent à égalité au championnat. En Grande-Bretagne, Mike termine deuxième, derrière Collins, alors que Moss abandonne. Les deux rivaux abandonnent tous les deux en Allemagne. Lors du Grand Prix du Portugal, remporté par Moss, Mike part en tête-à-queue dans le dernier tour. Alors que les commissaires de piste s'apprêtent à pousser la Ferrari, ils en sont empêchés par Moss, qui, alors dans son tour d'honneur, le sauve de la disqualification. En Italie, Mike se classe encore deuxième tandis que Moss abandonne. Le titre se joue donc au Maroc lors du dernier Grand Prix. Mike réalise la pole position, mais c'est Moss qui prend la tête dès le départ. Avec Moss en tête, Mike doit terminer deuxième pour remporter le titre. En bagarre avec Phil Hill, son coéquipier, Mike est un temps troisième, puis quatrième, après s'être fait doubler par Tony Brooks, l'équipier de Moss. Mike récupère la troisième place quand le moteur de Brooks explose, puis revient sur Hill qui le laisse passer. Moss remporte la course, mais c'est Mike qui devient le premier Britannique à devenir Champion du monde de F1.

Mike annonce ensuite qu'il met un terme à sa carrière. La mort de ses équipiers Luigi Musso et Peter Collins, qui était un ami proche, ainsi que celle de Stuart Lewis-Evans, l'ont éprouvé. De plus, son état de santé se dégrade à cause d'une insuffisance rénale. Malheureusement pour lui, il ne profite pas longtemps de sa retraite. Le 22 janvier 1959, il est victime d'un accident sur une route de campagne. En doublant la voiture de son ami Rob Walker, le directeur d'écurie, il perd le contrôle de sa Jaguar, heurte un camion et sort violemment de la route. Grièvement blessé à la tête, il décède quelques minutes après.