Fondateur : Gérard Larrousse
Nation : France
Premier Grand Prix :
Afrique du Sud 1993
Dernier Grand Prix :
Australie 1994
Meilleur classement :
5e
Meilleure position de départ :
9e
Classement en Championnat du Monde
1993
10
1994
11
1995
nc

Meilleur classement en Championnat du Monde (Constructeurs) : 10e en 1993

Meilleur classement en Championnat du Monde (Pilotes) : 17e en 1993 (Philippe ALLIOT)

5 points
0.16 pts / GP
1.67 pts / saison
002 805 tours parcourus
012 786 km parcourus
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Position sur la grille de départ
Moyenne: 19,03
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Position à l'arrivée
Moyenne: 9,73
Filiation :
Lola (1987-1991)Venturi (1992)Larrousse (1993-1995)


Team Principal :
• Gérard Larrousse (1993-1994)

Fin 1992, l'équipe Larrousse met un terme à son partenariat avec Venturi. L'accord avec le constructeur français n'a duré qu'un an et a rapidement tourné au désastre pour la petite structure française. Gérard Larrousse signe un contrat avec le groupe Comstock qui rachète les parts de Venturi. Robin Herd, nouvel actionnaire de l'écurie avec le groupe japonais Doï, devient Président du conseil d'administration tandis que Gérard Larrousse reste directeur d'écurie.

Pour 1993, Larrousse convainc Philippe Alliot de revenir en F1. Le pilote français, âgé de maintenant 39 ans, était parti en Endurance et avait remporté de nombreux succès avec Peugeot. En fait, c'est Jean Todt qui pousse Alliot à signer chez Larrousse, afin de faire pression sur Jacques Calvet pour qu'il accepte de tenter l'aventure en F1. Ainsi, Gérard Larrousse se voit déjà partenaire officiel de Peugeot pour 1994...Hélas pour lui, Calvet rejettera longtemps l'idée d'un engagement en F1, et Todt partira chez Ferrari en juillet 93.
Aux côtés de Alliot, on retrouve Erik Comas qui vient de quitter le rival Guy Ligier.

La nouvelle LH93 doit marquer un nouveau départ pour l'équipe. Jusqu'ici pauvre en électronique, l'équipe obtient un accord avec Bosch pour la fourniture d'un antipatinage. Mais la réussite n'est pas au rendez-vous. La monoplace se montre poussive et le V12 Lamborghini, pourtant très remanié durant l'hiver, est toujours aussi peu fiable. Une vraie usine à gaz !
Philippe Alliot se débat comme un beau diable pour faire progresser la voiture sans grand succès. Il fait tout de même parler son expérience en la ramenant plus souvent au drapeau à damiers que son jeune équipier. A Imola, sur une piste humide et avec une monoplace qu'il qualifiera de proprement inconduisible, il parvient à ramener les deux points de la cinquième place, un vrai petit miracle. Au GP de France, les deux Larrousse se hissent en cinquième ligne sur la grille, un petit exploit qui n'aura pas de suite le dimanche. Comas, qui est bien décevant cette année-là, ramène un point à l'équipe à Monza, dans une course avec beaucoup d'abandons bien entendu.
Pour les deux dernières manches de la saison, le sponsor Doï exige de Gérard Larrousse qu'il donne sa chance à un pilote nippon. Toshio Suzuki remplace ainsi Alliot au Japon et en Australie, sans bien entendu faire oublier son prédécesseur.

Fin 1993, Jacques Calvet annonce qu'il a changé d'avis et qu'il est prêt à motoriser une équipe de F1 en 1994. Larrousse se met sur les rangs tout comme...McLaren. Peugeot n'hésite évidemment pas longtemps entre les deux quémandeurs, et Ron Dennis, pour ce qui va être son plus grand malheur, obtient le soutien du constructeur sochalien.

La saison 1994 s'annonce bien mal pour l'équipe française. Lamborghini a décidé de quitter la F1 et Gérard Larrousse doit se rabattre sur le moteur payant Ford-Cosworth. Afin de boucler un budget limité, il signe un contrat avec le groupe alimentaire BCN. Ainsi, durant toute la saison, les voitures alternent d'un GP à l'autre entre la livrée verte de la bière Tortel et la rouge et blanche de Kronenbourg. Il signe également un accord avec Patrick Tambay et le Suisse Michel Golay afin que les deux hommes s'assurent des finances et du marketing de l'écurie. C'est dire à quelle misère en est réduit le petit constructeur gaulois...
Au niveau des pilotes, Comas ne quitte pas la galère et se voit adjoindre un pilote payant, le Monégasque Olivier Beretta.
Pour la monoplace, la LH94, l'équipe achète à Benetton les droits d'utilisation de la boîte de vitesses électronique semi-automatique, ce qui est un apport non négligeable. Mais la signature du contrat avec Cosworth n'ayant été révélée que très tard, la monoplace est d'abord conçue pour accueillir le V12 Lamborghini. D'où un retard dans le développement qui aura des conséquences désastreuses sur la saison. La voiture ne fait ainsi ses premiers tours de roues que quelques jours avant le GP du Brésil !
Avec une monoplace très rétive, Erik Comas se montre meilleur qu'en 1993. Il ramène ainsi deux points, deux sixièmes places acquises à Aïda et Hockenheim. Mais le jeune Français est très fortement secoué par la mort de Senna, dont il est le premier pilote averti, étant sorti des stands, on se demande encore pourquoi, alors que le drapeau rouge est de mise pour évacuer le Brésilien. Ayant dû stopper dans Tamburello, Comas peut alors se rendre compte de la gravité de la situation tandis que dans le même temps, les rumeurs donnent Senna sain et sauf...Dès lors, Erik connaît une bien compréhensible baisse de motivation et il quittera la F1 à la fin de l'année.
Beretta quant à lui n'est pas du tout à la hauteur de la tâche et est renvoyé à la mi-saison. Philippe Alliot revient dans l'écurie pour une course à Spa, puis Yannick Dalmas reprend le volant de la deuxième Larrousse, sans succès. A la fin de la saison, l'équipe est tellement en panne de liquidités que Dalmas est remplacé à Jerez par le pilote japonais payant Hideki Noda, qui sera aussi mauvais que Beretta. A Adélaïde, Comas est lui aussi renvoyé pour faire place à l'amateur suisse Jean-Denis Deletraz, qui se paie ainsi un joli tour de manège.

Fin 1994, Larrousse est en dépôt de bilan. Jean-Paul Driot, directeur de l'écurie de F3000 DAMS entre alors en négociation avec Gérard Larrousse en vue d'un rapprochement entre les deux équipes pour 1995. L'équipe deviendrait "Larrousse-DAMS" et tenterait de survivre comme elle pourrait avec la vielle LH94. Eric Bernard, dont la carrière battait de l'aile, donnera même son accord pour piloter l'antiquité l'année suivante. Mais l'affaire traîne en longueur. L'équipe fait l'impasse sur les deux premiers GP de 1995 et annonce son retour pour Imola. Mais Jean-Paul Driot fait alors savoir qu'il renonce à son projet et qu'il attendra 1996 pour se lancer en F1 (ce qu'il ne fera finalement jamais).
Larrousse se tourne alors vers Laurent Barlesi et Jean Messaoudi, deux investisseurs voulant monter une équipe baptisée "Junior Team". Mais l'affaire tombe vite à l'eau et, épuisé par des années de lutte, Gérard Larrousse décide sagement de mettre la clef sous la porte.
Ainsi mourrait la courageuse, mais terriblement instable écurie Larrousse.
Tony