Si Geoff Lees avait eu entre les mains une Formule 1 correcte, son palmarès dans cette discipline aurait été tout autre, car ce pilote avait un talent certain.
Né à Atherstone, Geoffrey gagne ses galons de pilotes au milieu des années 70 dans le petit monde de la Formule Ford, dont il devient champion, avant de passer à la Formule 3 en 1976, dans les deux championnats britanniques sponsorisés respectivement par Shell et BP, sur Chevron. Geoff remporte la dernière course de chacun des championnats, et se classe troisième des deux classements établis. Geoff passe ensuite au championnat Aurora Series d'un part, l'équivalent de la F1 britannique, et triomphe sur le tracé de Mallory Park, et dans le championnat de Can-Am d'autre part.
En 1978, le pilote britannique tente une première expérience en Formule 2 sur Chevron, terminant sixième à Nogaro, et au pied du podium à Enna-Pergusa. Il fait aussi une première apparition en Formule 1 avec l'équipe Ensign au Grand Prix de Grande-Bretagne, mais en qualifications, il ne réalise que le vingt-huitième temps, alors que seuls les vingt-six premiers sont qualifiés, et n'est donc pas autorisé à prendre le départ de la course. En 1979, Geoff est engagé par l'équipe VDS et dispute toute la saison de Can-Am. S'il ne parvient pas à remporter de course, il monte sur le podium à cinq reprises, ce qui lui permet de se classer troisième du championnat.
Il tente à nouveau sa chance en F1, mais cette fois à Hockenheim au volant d'une Tyrrell 009, une monoplace déjà plus compétitive que sa modeste Ensign de l'année passé, et les résultats s'en ressentent. Il se qualifie seizième et termine aux portes des points, à la septième place, et deux places devant son coéquipier Pironi. Enfin, Geoffrey réalise une autre performance tout aussi importante: il remporte la victoire au Grand Prix de Macao.
Il se retrouve pilote titulaire chez Shadow pour l'année 1980, sans aucun succès : il ne se qualifie que deux fois en six courses avec les voitures de Don Nichols. Il part ensuite chez Ensign, puis pour une pige chez Williams, mais les non-qualifications s'enchaînent. Sa saison est cependant sauvée par une nouvelle victoire au Grand Prix de Macao. Geoff abandonne donc la F1 et retourne en Formule 2 avec bon espoir de rebondir. Au sein de l'équipe Ralt, il réalise une magnifique saison ponctuée de trois succès en course qui lui assurent la consécration européenne de la discipline. Il revient en Formule 1 en 1982, au Canada sur une Theodore, où il est impliqué dans l'accident du départ, puis au Castellet sur une Lotus où il se classe en douzième position. Geoffrey abandonne la F1 et part au Japon.
C'est au pays du Soleil-Levant que le pilote britannique va réaliser une bonne partie de sa carrière.
Dès 1983, cela porte ses fruits, grâce au travail de l'équipe Ikuzawa, Geoff remporte le titre de Formule 2 japonaise avec quatre victoires en course. En revanche, les saison suivantes ne sont pas aussi bonnes, il lui faut attendre 1986 pour triompher de nouveau en s'imposant au mont Fuji. Suivent deux autres victoires : en 1987 à Fuji et en 1988 à Sugo.
Côté voitures de sport, Geoff fait partie de l'équipe Dome et remporte une première victoire lors de l'épreuve d'ouverture de la saison 1985 du championnat d'endurance All-Japan. Mais c'est surtout au sein de l'équipe Toyota TOM que le britannique consacre la suite de sa carrière à partir de 1986. L'année suivante il remporte une première victoire à Suzuka, suivie d'un autre succès en 1991 à Sugo. Dans le même temps, il participe au championnat du monde, l'année 1990 marque la première saison entière pour l'équipe TOM, avec un succès à Monza en 1992, complété par deux épreuves japonaises remportées en compagnie de Jan Lammers.
A partir de 1995, il quitte Toyota pour mener l'équipe Lister au Mans, sans succès. En 1997 et 1998, il court le championnat FIA GT sur McLaren. Il court également les 24 heures du Mans avec Toyota, et mène la course jusqu'à 80 minutes avant la fin de l'épreuve, moment où sa boite de vitesses l'oblige à abandonner. Il dispute ses dernières courses en 2000.
Geoff Lees devient par le suite homme d'affaires pour un temps avant d'effectuer son retour en compétition au Japon dans le championnat GT avec sa propre équipe. Il se retire ensuite de nouveau de la compétition.
Julien