• Champion de Formule 2 en 2017
Issu d'une famille férue de sport automobile, Charles Leclerc se tourne naturellement, dès le plus jeune âge, vers les circuits de karting. Il remporte rapidement des succès, décrochant notamment le titre de champion de France Cadet en 2009, à l'âge de 12 ans, ainsi que la Coupe du monde junior deux ans plus tard. Une rencontre capitale pour son parcours intervient alors : il devient proche de Jules Bianchi, voisin niçois de neuf ans son aîné. Tel un grand frère, Jules l'entraîne avec lui et lui prodigue de précieux conseils. C'est grâce à son mentor Bianchi, qui le présente à son manager Nicolas Todt, que la carrière de Charles en karting ne s'arrête pas là. Ce dernier, convaincu, le prend sous son aile dans son académie de jeunes pilotes. Charles continuera à briller dans l'élite mondiale du karting, jusqu'à décrocher le titre de vice-champion du monde CIK-FIA KZ en 2013, derrière un certain Max Verstappen.
La monoplace
En 2014, Charles participe au championnat de Formule Renault Alps et termine vice-champion derrière Nyck de Vries. L'année suivante, il participe au championnat d'Europe de F3 et se classe quatrième, puis termine deuxième au Grand Prix de Macau. En 2016, il remporte le championnat GP3 et rejoint la Ferrari Driver Academy. Il devient alors pilote de développement pour l'équipe Haas F1 Team et la Scuderia Ferrari, et participe à quatre séances d'essais libres avec Haas dans le cadre des Grands Prix de Formule 1.
En 2017, il est engagé chez Prema Powerteam pour disputer le championnat de Formule 2. Il remporte le championnat avec sept victoires. Il est alors nommé pilote de développement chez Sauber et participe à quatre séances d'essais libres au volant de la C36. En novembre, il est engagé par Sauber pour la saison 2018 de Formule 1.
Début très convaincant chez Sauber
Charles débarque donc en Australie avec seulement quatre jours d'essais de sa nouvelle voiture et un objectif modeste : marquer des points. Sans surprise, le début de saison est compliqué, la voiture étant à trois secondes des meilleurs temps. Pour ses trois premières courses, il ne passe pas le cap de la Q1 et ne marque aucun point. L'arrivée en Azerbaïdjan marque un tournant dans sa saison, car il parvient à se qualifier treizième, avec plus d'une seconde d'avance sur son coéquipier Marcus Ericsson. En course, il profite pleinement des aléas et des nombreuses sorties de la safety car, ainsi que d'une conduite irréprochable, pour terminer à une superbe sixième place. Il devient ainsi le premier Monégasque à marquer un point en F1 depuis Louis Chiron en 1950. A l'exception de son Grand Prix national où il abandonne à cause de problèmes de freins, il enchaîne cinq arrivées dans les points. Après un accrochage en Allemagne, il est pris dans un carambolage au départ du Grand Prix de Belgique et voit Alonso passer au-dessus de son cockpit. En septembre, une semaine après Monza, il est officialisé chez Ferrari pour 2019. C'est un rêve d'enfance qui se réalise. Malgré deux abandons, il enchaîne les arrivées dans les points et conclut l'année par trois septièmes places.
Prise de pouvoir chez Ferrari
Ferrari démarre l'année en favorite avec une voiture dominatrice lors des essais hivernaux 2019. Charles a affiché des performances similaires à celle de Sebastian Vettel, son illustre coéquipier. A Melbourne, c'est la déception : les Ferrari échouent au pied du podium. Lors de la deuxième course à Bahreïn, Charles signe sa première pole position. Il fait le show après un départ raté : il dépasse Valtteri Bottas puis son coéquipier dès le sixième tour, et mène la course avant que son moteur ne perde de sa puissance. Il termine troisième, très déçu pour son premier podium. Il se classe ensuite cinquième lors des trois manches suivantes, puis abandonne à Monaco. Il se rattrape en montant à quatre reprises sur le podium, dont une deuxième place en Autriche après s'être fait dépasser par Max Verstappen à trois tours de l'arrivée dans une manœuvre musclée qui fera polémique. Après la pause estivale, il décroche sa troisième pole position à Spa et réussit cette fois à s'imposer le lendemain, d'un souffle devant Lewis Hamilton. A 21 ans, il devient le premier Monégasque à s'imposer en F1. Une semaine plus tard, à Monza, Charles assure de main de maître malgré la pression des tifosi. Après une nouvelle pole position, il s'impose face à Hamilton et devient le premier pilote Ferrari à gagner à Monza depuis Alonso en 2010. Rien ne semble pouvoir l'arrêter en automne puisqu'il signe cinq pôles en six Grands Prix, toutefois sans nouvelle victoire, Mercedes se montrant supérieur en course. Vettel est de plus en plus éclipsé dans leur confrontation, dont la rivalité est à son comble au Brésil, lorsque les deux pilotes s'accrochent et abandonnent... La fin de l'année est marquée par une polémique qui ternit la saison, avec des doutes sur la régularité du moteur Ferrari. Devant la pression des concurrents face au bloc surpuissant italien, la FIA reprécise le règlement sur la consommation d'huile. A partir de là, curieusement, il n'y aura plus de pole pour Ferrari, et moins de podium. Néanmoins, Charles a plus que brillé pour sa première saison en rouge : son bilan est étincelant avec dix podiums, deux victoires et sept pole positions. Il termine quatrième, devant son coéquipier au championnat ! Ferrari tient là sa nouvelle star et l'a bien compris : en décembre, l'équipe s'empresse de prolonger le contrat du Monégasque jusqu'à la fin de l'année 2024.
Malgré une voiture globalement ratée, la saison 2020 de Charles avec Ferrari est marquée par des quelques belles performances. Dès le premier Grand Prix en Autriche, il profite de circonstances de course favorables pour décrocher une deuxième place inattendue. Cependant, lors du Grand Prix de Styrie, Charles s'accroche avec Vettel dès le premier tour et les deux Ferrari doivent abandonner. A Silverstone, il monte sur le podium avec une troisième place, confirmant ainsi sa capacité à exploiter pleinement le potentiel de sa monoplace. Cependant, la suite de la saison est plus compliquée. A Spa et à Monza, il peine à se qualifier dans le top 10 et subit un abandon après un accident à la Parabolica. Malgré ces difficultés, il brille lors des qualifications, notamment au Nürburgring et à Portimão où il se classe quatrième. A Istanbul, il manque de peu un podium à cause d'une erreur dans l'avant-dernier virage. Charles termine la saison à la huitième place du championnat, sans pole position ni victoire.
En 2021, Charles accueille un nouvel équipier : Carlos Sainz. Dès le début de la saison, le Monégasque montre une bonne vitesse de pointe en qualifications, décrochant la quatrième place sur la grille à Bahreïn et Imola. Il termine respectivement sixième et quatrième de ces courses. A Monaco, il réalise la pole position, mais un accident survenu en fin de séance l'empêche de prendre le départ du Grand Prix. Il se rattrape à Bakou avec une nouvelle pole position, mais ne termine que quatrième en course. A Silverstone, il profite des circonstances pour mener une grande partie de la course avant d'être dépassé par Lewis Hamilton en fin de Grand Prix, terminant deuxième. La seconde moitié de la saison est plus irrégulière pour Charles, même s'il termine régulièrement dans les points. Il ne parvient cependant pas à monter sur le podium. Charles termine à la septième place du championnat, devancé par Sainz qui, plus régulier, a obtenu quatre podiums et se classe cinquième.
La saison 2022 de Charles commence sous les meilleurs auspices avec une victoire éclatante à Bahreïn, où il réalise un hat-trick en décrochant la pole position, le meilleur tour en course et en remportant la victoire. Après une deuxième place en Arabie saoudite, il confirme son statut de prétendant au titre en Australie avec un grand chelem, dominant la course sans contestation. Cependant, cette dynamique positive est rapidement contrariée. A Imola, une erreur en course le relègue à la sixième place après un tête-à-queue. A Miami, malgré une nouvelle pole position, il doit s'incliner face à Max Verstappen. Les problèmes de fiabilité et de stratégie de Ferrari commencent alors à se faire sentir. En Espagne, il abandonne alors qu'il était en tête, à cause de son turbo, et perd la tête du championnat. A Monaco, une stratégie mal exécutée le prive d'une victoire pourtant à sa portée, le reléguant à la quatrième place. Malgré ces déconvenues, il parvient à rebondir en Autriche, où il décroche une victoire importante face à Verstappen. Toutefois, la seconde moitié de la saison est marquée par des difficultés persistantes. En France, alors qu'il s'élance de la pole position, une erreur de pilotage lui coûte peut-être la victoire. Malgré quelques podiums, il voit Verstappen prendre le large au championnat et se retrouve à égalité de points avec Sergio Pérez à l'issue de l'avant-dernier Grand Prix. A Abu Dhabi, il parvient tout de même à sécuriser la deuxième place du championnat, en terminant deuxième de la course, juste devant le Mexicain. Charles termine la saison avec trois victoires, une série de performances solides et de nombreuses frustrations. Malgré ces obstacles, il fait preuve d'une progression notable. Il a cette année dominé Sainz et confirmé son statut de pilote de premier plan dans la discipline.
Vice-champion l'année précédente, Charles peut légitimement prétendre au titre en 2023. Mais, dès le début de l'année, il rencontre des difficultés avec deux abandons à Bahreïn et en Australie, ainsi qu'une modeste septième place en Arabie saoudite, ce qui compromet d'emblée ses chances de bien figurer au championnat. Il se rattrape à Bakou, où il décroche la pole position et termine troisième du Grand Prix, mais il ne se hisse pas sur le podium lors des quatre manches suivantes. En Autriche, il réalise une belle performance en terminant deuxième, derrière Max Verstappen qui domine outrageusement cette saison. Charles se distingue cependant en qualifications, obtenant plusieurs pole positions, notamment à Spa, Austin, Mexico et Las Vegas. Cependant, certaines courses sont marquées par des contre-performances, comme à Silverstone où il termine neuvième ou à Zandvoort où il abandonne. A Monza, il termine quatrième après une bataille intense avec son coéquipier Carlos Sainz. L'un des moments les plus frustrants de sa saison survient au Grand Prix du Brésil, où il abandonne avant même le départ à cause d'un problème mécanique lors du tour de formation. Il termine cinquième du classement général, devançant Sainz, son coéquipier, même si ce dernier a remporté, à Singapour, la seule victoire non Red Bull de l'année.
La saison 2024 de Charles commence fort, avec des performances solides, même si la Ferrari est encore en retrait par rapport à Red Bull et McLaren. Il termine au minimum quatrième lors des sept premières courses et monte à quatre reprises sur le podium. En Australie, il se classe deuxième derrière son coéquipier Carlos Sainz, qui remporte la course. Grâce à ces bons résultats, il se retrouve à la deuxième place du championnat, mais derrière Verstappen qui a pris une bonne avance. Charles décroche sa première victoire de la saison à Monaco, un moment particulièrement symbolique puisqu'il s'impose enfin sur son circuit à domicile après plusieurs années de malchance. Mais après cette belle performance, il est hors des points à trois reprises sur les quatre Grands Prix suivants et voit Lando Norris le dépasser au championnat. Après deux podiums en Belgique et aux Pays-Bas, il enchaîne avec une nouvelle victoire à Monza, devant les tifosi, consolidant son statut de leader chez Ferrari. A Bakou, il signe sa quatrième pole position consécutive, mais ne parvient toujours pas à remporter la course. Il se classe néanmoins deuxième derrière la McLaren d'Oscar Piastri. A Austin, il prend la tête de la course alors qu'il ne partait que troisième et remporte sa troisième victoire de la saison. Tout au long de l'année, il monte treize fois sur le podium. Il obtient le dernier à Abu Dhabi, où il termine troisième après une remontée spectaculaire depuis la 19? place sur la grille. Il termine à la troisième place du championnat, mais son engagement et sa constance lui permettent de rivaliser avec Lando Norris et Max Verstappen, bien que Ferrari reste légèrement en retrait en termes de performance pure.
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