Jeune espoir anglais, Alan Stacey n'a pratiquement jamais obtenu la reconnaissance qu'il méritait.
A l'âge de dix-sept ans, il est victime d'un accident de moto qui le laisse amputé de la partie inférieure de sa jambe droite. Nullement démoralisé, il se met à courir en 1955 avec une Lotus MkVI qu'il a construite à partir d'un kit. Il pilote grâce à un accélérateur fixé sur le levier de vitesse, constitué d'une poignée de gaz de moto. Durant les trois saisons qu'il passe dans ces compétitions, il réalise de belles performances qui lui permettent d'être repéré par Colin Chapman qui lui propose de courir en catégorie Sport dès la saison 1958.
Alan continue d'impressionner le public en remportant deux victoires à Brands Hatch et Crystal Palace. Colin Chapman, impressionné par ses performances, décide de placer Alan Stacey dans le cockpit de la Lotus 16 de F1.
Après une première apparition au Grand Prix de Grande-Bretagne 1958, au cours de laquelle il abandonne à cause d'une surchauffe du moteur Climax de sa Lotus, Alan est de nouveau engagé par Chapman pour deux courses du championnat 1959. Toujours avec un courage qui force l'admiration, il effectue des prestations honnêtes lors de ses deux apparitions à Aintree (huitième) et à Sebring (abandon).
Il est engagé pour l'intégralité de la saison 1960, toujours dans l'équipe Lotus. Loin d'être ridicule face à des équipiers tels qu'Innes Ireland, Jim Clark ou Stirling Moss, il ne termine pourtant aucune des trois premières courses auxquelles il participe.
Puis, en Belgique, la tragédie survient. Peu après l'accident mortel de Chris Bristow et alors qu'il roule à plus de 200 km/h dans la ligne droite de Masta, un oiseau percute Alan au visage. Il perd le contrôle de sa voiture qui sort de la piste avant de terminer sa course dans un champ. Alan est éjecté du véhicule et meurt des suites de ses blessures.
Héros méconnu, il aura marqué le monde de la Formule 1 par son extraordinaire courage et sa formidable ténacité.
Baptiste