Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda RBPT
George RUSSELL
 G.RUSSELL
Mercedes
Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes

1143e Grand Prix

XVI Singapore Grand Prix
Nuit
Singapour
dimanche 5 octobre 2025
62 tours x 4.927 km - 305.337 km
(Offset: 137 m)
info
Affiche
F1
Coupe

Le saviez-vous ?

Pilote
Constructeur
McLaren est Champion du Monde
Moteur

Transferts: Leclerc et Verstappen au centre du jeu

Depuis quelques semaines, Charles Leclerc fait l'objet de plusieurs rumeurs annonçant son prochain départ de Ferrari. Le pilote monégasque achève en effet sa septième saison en rouge et court toujours après le titre mondial, alors qu'il approche déjà de la trentaine. Après une saison 2024 encourageante ponctuée de trois victoires, il espérait cette année se mêler sérieusement à la lutte pour le titre. Hélas, la SF-25 est ratée et Leclerc pourrait bien achever 2025 sans la moindre victoire. Aussi, bien que son contrat avec Ferrari coure jusqu'en 2029, avec un copieux salaire de 50 millions d'euros par an, il tournerait maintenant son regard vers les autres « top teams », et notamment McLaren. À Monza, lors du GP d'Italie, son agent Nicolas Todt a été aperçu en conciliabule avec Andrea Stella et Alessandro Alunni Bravi, le directeur commercial de l'équipe de Woking. Il n'en faut pas plus à certains journalistes pour imaginer un échange entre Ferrari et McLaren: Leclerc rejoindrait les Papayes et Oscar Piastri prendrait le chemin de Maranello. Une idée pas si farfelue puisque Mark Webber, l'agent du jeune Australien, considère Ferrari comme un « point de chute naturel » pour son poulain, tout en précisant avec humour que celui-ci « devrait sérieusement améliorer son italien ».


Toutefois, Charles Leclerc se serait aussi entretenu avec Lawrence Stroll, qui cherche un successeur à Fernando Alonso chez Aston Martin pour 2027, et aurait rencontré Toto Wolff à Capri. Il est cependant hardi de tirer des conclusions de ces entrevues: après tout, chaque pilote quelque peu coté s'entretient toujours avec les patrons d'écuries. Du reste, il est également question depuis quelques temps de tractations entre Max Verstappen et Ferrari. Il est certain que si d'aventure la future Red Bull RB22 dotée du moteur hybride « maison » ne donnait pas satisfaction au quadruple champion du monde, celui-ci n'aurait que l'embarras du choix pour 2027, puisque Ferrari, Mercedes et Aston Martin lui font les yeux doux. Mais son agent Raymond Vermeulen invite les gazetiers à tempérer leur imagination: « Vous savez, le marché des transferts n'est pas aussi excitant qu'il n'y paraît. Tout le monde parle à tout le monde. Évidemment, Wolff appelle Leclerc ou Verstappen. C'est l'inverse qui serait surprenant ! »


Cadillac F1 s'étoffe

La future écurie Cadillac continue d'étoffer son organigramme avec l'arrivée d'Adam Baker, l'ancien directeur du programme Audi F1, nommé responsable des opérations de l'usine de moteurs du constructeur américain. Celle-ci ouvrira l'an prochain près de Charlotte et élaborera un groupe propulseur hybride nouvelle génération, dont l'entrée en service est prévue pour 2029. Par ailleurs, Cadillac s'attache les services de Tyler Epp. L'actuel président du GP de Miami deviendra directeur de la stratégie commerciale de la nouvelle équipe, et aura pour mission de dénicher le plus de sponsors possibles. Epp jouit pour cela d'une excellente réputation, puisqu'il a réussi en trois ans à faire du GP de Miami l'un des rendez-vous les plus rentables du championnat du monde.


Cadillac recrute en outre trois pilotes qui seront chargés du développement en simulateur. Tout d'abord le Français Simon Pagenaud, 41 ans, champion d'IndyCar en 2016 et vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis en 2019, qui retrouve un emploi après un grave accident sur le circuit de Mid-Ohio voilà deux ans. Lié depuis longtemps à General Motors, Pagenaud est déjà fortement impliqué dans le programme de simulation dans l'usine Cadillac de Charlotte. La seconde recrue est Pietro Fittipaldi (30 ans), ancien réserviste chez Haas reconverti depuis en Endurance. Enfin, Cadillac engage aussi le Nord-Irlandais Charlie Eastwood, un spécialiste du Grand Tourisme actuellement engagé par Corvette en WEC.


Essais au Mugello et mort du chien Roscoe

Les 25 et 26 septembre des essais privés ont été organisés sur le circuit du Mugello pour évaluer les pneus Pirelli 2026. C'est l'occasion pour Romain Grosjean d'effectuer ses adieux officiels à la F1, près de cinq ans après le terrifiant accident qui avait clôt son aventure dans la discipline. Le Français devait à l'origine rouler avec Mercedes, mais son engagement en IndyCar à compter de 2021 avait rendu ce test impossible. Ainsi, c'est son ancienne écurie Haas qui lui confie le volant d'une VF-23 de 2023 pour ce roulage sur le circuit toscan. Bien que la séance soit perturbée par la pluie, Grosjean prend un grand plaisir à conduire la nouvelle génération des F1 à effet de sol, et écrase même une larme lorsqu'en fin de journée les personnels des écuries présentes le saluent d'une ovation.


Lewis Hamilton devait lui aussi prendre part à ces essais Pirelli, mais il se fait remplacer à la dernière minute par Zhou Guanyu. Le septuple champion du monde se rend en effet au « chevet » de son inséparable chien Roscoe, victime d'une pneumonie. Le célèbre bulldog, véritable mascotte de la F1, placé dans le coma, est hélas perdu. Il s'éteint le 28 septembre dans sa treizième année. Hamilton publie un beau message d'hommage sur Instagram: « Roscoe est mort dans mes bras. Je suis honoré d'avoir partagé ma vie avec une âme aussi belle, un ange et un véritable ami. L'accueillir dans ma vie a été la meilleure décision que j'ai jamais prise, et je chérirai à jamais nos souvenirs. » Il est aussitôt submergé de centaines de milliers de messages de réconfort. « C'est bouleversant de voir à quel point Roscoe a touché les gens. Cela me redonne foi en l'humanité », confie Hamilton à Singapour.


Présentation de l'épreuve

Max Verstappen trouve toujours le moyen de décrocher des trophées, même lorsque la F1 fait relâche. Le samedi 27 septembre, il a remporté sa première course en NLS sur le Nürburgring, au volant d'une Ferrari 296 GT3 de l'équipe Emil Frey Racing, partagée avec Chris Lulham. Sa performance n'est pas mince puisqu'il a vaincu pour l'occasion la Ford Mustang de Frank Stippler, un des spécialistes de la Nordschleife. Voilà qui est de bon augure en vue des 24 Heures du Nürburgring auxquelles Verstappen compte participer au printemps 2026. D'ailleurs, puisqu'il prend goût à l'Endurance, pourquoi ne pas le voir un jour au Mans ? Fernando Alonso lui tend la main dans un interview, déclarant que son rêve serait de faire équipe un jour avec lui dans la Sarthe !


Cependant, Verstappen a auparavant un tout autre défi à relever. Le Néerlandais vient de triompher coup sur coup à Monza et à Bakou, deux victoires qui l'ont remis en selle pour le titre mondial. Sa Red Bull fut impériale sur ces deux tracés rapides, réclamant peu d'appuis, ce qui pourrait représenter le tournant de cette saison. Bien qu'il compte 69 points de retard sur le leader du championnat Oscar Piastri, Verstappen semble bel et bien capable d'opérer une remontée héroïque qui lui offrirait sa cinquième couronne mondiale. Seulement, reste à savoir comment sa RB21 va se comporter ici à Singapour, un circuit tortueux qui à l'inverse des deux précédents demande une machine fortement gréée. Verstappen relève le défi, d'autant que ce Grand Prix est le seul du championnat qu'il n'ait jamais remporté ! Néanmoins, il refuse de se mettre une quelconque pression: « C'est un week-end comme un autre. Par le passé, ce circuit ne m'a pas toujours réussi et j'ai parfois connu des incidents malheureux, mais je veux avant tout prendre du plaisir. » Il se moque en outre quelque peu des journalistes qui s'excitent sur sa « remontada »: « J'évalue mes chances de décrocher le titre à 50/50. Soit je gagne, soit je perds ! »


McLaren devrait obtenir pour sa part ce week-end son dixième titre des constructeurs. L'équipe britannique a seulement besoin d'inscrire 13 points pour s'assurer de cette consécration, ce qui ne devrait être qu'une formalité, à condition bien sûr de ne pas revivre la débâcle de Bakou. En vérité, les « Papayes » s'inquiètent surtout pour le titre des pilotes. Le duel fratricide entre Oscar Piastri et Lando Norris est désormais perturbé par le retour au premier plan de Max Verstappen. Zak Brown et Andrea Stella ne veulent surtout pas vivre un scénario-catastrophe qui verrait le Hollandais leur chiper la couronne des pilotes, la plus prestigieuse, la plus exposée médiatiquement, pour la seconde année consécutive. Aussi cette menace est prise très au sérieux, même si Verstappen est encore assez loin des deux pilotes en orange. « Il ne faut pas oublier qui nous avons en face de nous ! » lâche Andrea Stella.


De son côté, Lando Norris admet que le pilote Red Bull est une menace, mais pense que le titre se jouera entre lui et Piastri: « Max est sans doute le meilleur pilote qui ait jamais existé (sic), donc on ne peut jamais l'écarter. Mais Oscar et moi ne ferons rien de stupide pour l'aider à remonter. La bataille sera très dure jusqu'à Abou Dhabi, mais je suis convaincu que le vainqueur pilotera une voiture papaye ! » L'Anglais considère donc toujours son coéquipier comme son rival n°1. Au fond, 25 points le séparent encore de Piastri. Ce dernier doit montrer un tout autre visage que quinze jours plus tôt à Bakou. Le leader du championnat a connu là-bas un week-end cauchemardesque avec deux accidents et un zéro pointé, mais il assure être déjà passé à autre chose: « Le plus important est de tirer les leçons de ces erreurs, et je pense y être parvenu. J'ai péché par optimisme, mais je ne veux pas m'attarder là-dessus. De toute façon, je peux commettre des fautes, je suis un être humain ! »


Ce Grand Prix pourrait être le plus épuisant de la saison. Les conditions météorologiques s'annoncent particulièrement éprouvantes, avec une chaleur équatoriale couplée à une humidité très élevée (80%). La température ne devrait pas descendre sous les 30°C en nocturne, tandis que des averses orageuses sont redoutées. Aussi, les pilotes se préparent à souffrir et la FIA déclenche son dispositif « anti-chaleur », mis en place suite au catastrophique GP du Qatar 2023. Ainsi, les équipes doivent installer un système de refroidissement dans les cockpits. Il s'agit d'un gilet ignifugé parsemé d'une multitude de fins tuyaux qui délivrent un liquide froid, actionné par une pompe. Celui-ci est censé abaisser la température corporelle des pilotes lorsque la température dépasse les 60°C dans le cockpit. Néanmoins, son utilisation reste à la discrétion des pilotes, car ce gilet gêne leurs mouvements, en particulier dans les courbes rapides où les forces g compriment les côtes. Par ailleurs, le système n'est pas toujours fiable. Carlos Sainz Jr. a ainsi rapporté que le sien avait cessé de fonctionner au bout d'une demi-heure à Djeddah. La fameux fluide refroidissant avait alors chauffé, rendant la tâche du conducteur encore plus difficile. Max Verstappen critique lui aussi ce dispositif: « Ce gilet rafraîchissant devient chaud au bout de 15 à 20 minutes, donc il ne sert à rien. La décision de la FIA est un peu ridicule... » Les autorités voudraient pourtant imposer ce système en 2026, mais l'opposition de nombreux pilotes pourrait faire capoter le projet.


Pour ce GP de Singapour, la FIA a décidé de relever la vitesse maximale dans les stands de 60 à 80 km/h, une disposition permise par l'élargissement d'un mètre de la voie des stands. Elle devrait rendre les changements de pneus moins pénalisants. Jusqu'alors, les pilotes perdaient ici en moyenne 25 secondes dans les stands, l'une des plus longues durées de la saison. Peut-être cela les incitera-t-il à s'arrêter plusieurs fois. Enfin, l'asphalte a été refait dans les premier et troisième secteurs, ainsi que dans la pit-lane.


Alpine se donne en tout cas encore quelques semaines pour choisir le futur équipier de Pierre Gasly. Le nouveau directeur général Steve Nielsen annonce que Franco Colapinto n'est pas encore exclu, puisqu'il s'est amélioré ces derniers temps, notamment en qualifications. De même, il confirme que Jack Doohan fait toujours partie de la maison Alpine et est aussi une option pour 2026. Toutefois, la décision finale reviendra à Flavio Briatore: Nielsen avoue lui-même que le septuagénaire italien est dorénavant le véritable patron de l'écurie et qu'il n'est que son brillant second...


Le 2 octobre, McLaren annonce mettre un terme au contrat de son réserviste Alex Dunne. Cela peut surprendre puisque le jeune Irlandais, vice-champion de F3 britannique en 2023, est l'une des révélations de la saison 2025 de Formule 2, même s'il s'est parfois montré fort brouillon. En vérité, McLaren le libère afin qu'il puisse saisir l'opportunité d'accéder en F1 avec une autre équipe à l'horizon 2027. Dunne est en contact pour rejoindre la filière Red Bull, avec peut-être à la clef une place chez Racing Bulls dans deux ans, après une nouvelle saison de F2. Cette hypothèse est confirmée par Helmut Marko à Singapour. Mais Dunne aurait aussi été approché par Alpine qui lui proposerait un poste de titulaire dès 2026 en remplacement de Franco Colapinto.


Felipe Drugovich tire un trait sur sa carrière en F1 pour rejoindre l'équipe Andretti en Formule E. Réserviste chez Aston Martin depuis trois ans, le Brésilien a guetté en vain l'occasion de disputer un Grand Prix. Cette année, il a postulé pour rejoindre Cadillac F1, marque pour laquelle il a disputé les 24 heures du Mans ces deux dernières années. Sans succès. Drugovich a donc décidé de retrouver le frisson de la compétition en FE. Le champion 2022 de Formule 2 n'aura donc pas réussi à s'installer à l'étage supérieur, à l'instar de son successeur Théo Pourchaire, reconverti en Endurance. Autant de talents qui auraient mérité leur chance en F1, surtout lorsqu'on considère que Drugovich s'est vu préférer chez Aston Martin un Lance Stroll dont on connaît les limites...


Jonathan Wheatley attire chez Sauber certains de ses anciens subordonnés de Red Bull Racing, à l'instar de ce que fait Mattia Binotto aux dépens de Ferrari. Le chef mécanicien de Max Verstappen Matt Caller rejoindra ainsi Hinwil à l'issue de cette saison 2025, sur les pas de plusieurs techniciens ayant déjà quitté Red Bull pour Sauber à la suite de Wheatley. À noter que le frère jumeau de Matt Caller, Jon, actuel chef mécanicien de Yuki Tsunoda, reste pour l'heure fidèle à l'équipe de Milton Keynes.


Essais et qualifications

Les essais du vendredi se déroulent comme prévu sous une chaleur moite, très désagréable. L'après-midi, Alonso crée la surprise en réalisant le meilleur temps (1'31''116''') de la première séance libre devant Leclerc et Verstappen. Albon ne roule pas à cause de freins enflammés. Plus tard, à la nuit tombée, Piastri se montre le plus rapide (1'30''714'''). Russell et Lawson heurtent le mur. Relâché de façon maladroite par son stand, Leclerc harponne Norris dans la pit-lane, ce qui vaudra à Ferrari une amende de 10 000 euros. Samedi après-midi, lors des derniers essais, Verstappen prend l'ascendant (1'30''148''') devant les Mercedes, alors que Lawson se crashe de nouveau. Hamilton roule un peu trop vite lors cette neutralisation, mais échappe de justesse à une pénalité.


Le soir, dans une atmosphère toujours très lourde, Russell décroche la pole position (1'29''158'''), sa seconde de la saison, au volant d'une Mercedes qui n'a cessé de monter en puissance au cours des essais. Antonelli (4e) se montre très rapide sur ce circuit qui lui était inconnu. Verstappen (2e) rate la pole pour 2/10es, après avoir été quelque peu gêné par Norris dans un bout droit. Sur la deuxième Red Bull, Tsunoda (15e) vit une soirée calamiteuse à cause d'un manque de grip. Les McLaren sont en retrait et souffrent comme souvent de sous-virage dans les tournants courts. Piastri (3e) fait mieux que Norris (5e) qui souffrait vendredi d'une légère indisposition. Les Ferrari sont repoussées à une demi-seconde de la pole. Hamilton (6e) déplore des erreurs opérationnelles de la part de l'équipe, alors que Leclerc (7e) se trouve tout bonnement trop lent. Chez Racing Bulls, Hadjar (8e) atteint la Q3 mais estime ne pas avoir réalisé de tour parfait. Lawson (14e) a évidemment manqué de roulage après ses deux accidents.


Bearman (9e) hisse sa Haas en troisième manche et devance une fois de plus Ocon (19e), éliminé d'emblée car gêné... par son harnais mal serré. Aston Martin semble s'être égarée dans ses réglages. Alonso (10e) est mécontent du niveau d'AMR25, mais fait beaucoup mieux que Stroll (17e). Chez Sauber, Hülkenberg (11e) s'extrait enfin de nouveau de la Q1 tandis que Bortoleto (16e) trébuche à cette étape à cause du drapeau jaune provoqué par Gasly. Les Williams d'Albon et Sainz sont éliminées en Q2, avant d'être toutes deux disqualifiées car l'ouverture de leur DRS était supérieure aux 85 millimètres réglementaires. Les Alpine-Renault sont encore en dessous de tout. Colapinto (18e) est aussitôt éliminé et Gasly (20e) est victime d'une coupure de moteur à la fin de la Q1.


Ce samedi soir, Verstappen ne décolère pas contre Lando Norris, qui selon lui l'a privé de la pole en roulant trop lentement devant lui dans le dernier secteur. Le Hollandais a été contraint d'abandonner son dernier tour rapide et a ainsi laissé la pole à Russell. « Tu peux remercier ton pote après ça ! » lui lance par radio son ingénieur Gianpiero Lambiase. « Je m'en souviendrai ! » répond Verstappen. Mais Norris nie toute erreur: « Chez Red Bull, ils se plaignent toujours. J'avais trois secondes d'avance sur Max, je me demande comment j'ai pu le gêner ! » « Normalement, en qualifications, on laisse des écarts de six ou sept secondes pour ne gêner personne ! » répond Verstappen, qui ruminera encore quelques instants sa déconvenue.


Le Grand Prix

Dimanche, une averse orageuse tombe sur Singapour en fin d'après-midi. Quelques heures plus tard, la piste de Marina Bay est encore quelque peu mouillée lorsque les bolides s'installent sur la grille. Pas de quoi chausser des pneus rainurés certes, mais l'adhérence s'annonce précaire sur un bitume lavé. Tous les pilotes prévoient un seul arrêt. La majorité s'élance avec le composé médium (C4). Verstappen espère surprendre Russell au départ en s'équipant du pneu tendre (C5), aussi choisi par Hadjar, Alonso, Tsunoda, Colapinto et Stroll. Le pneu dur (C3) sera utilisé plus tard. Albon et Gasly s'élancent depuis les stands après que leurs voitures ont été retouchées sous parc fermé.


Départ: Russell garde la première place devant Verstappen. Bien parti, Norris double aussitôt Antonelli, puis se porte à la hauteur de Piastri au premier tournant. À la sortie du premier enchaînement, mieux placé à l'intérieur, Norris s'infiltre, glisse un peu, frôle l'arrière de Verstappen et s'impose au forceps, en tutoyant la roue avant-gauche de son équipier. Piastri évite de peu un contact avec le mur.


1er tour: Russell mène devant Verstappen, Norris, Piastri, Leclerc, Antonelli, Hamilton, Hadjar, Alonso et Bearman.


2e: Russell compte plus d'une seconde et demie d'avance sur Verstappen. Norris menace le Néerlandais, bien que la dérive droite de son aileron avant soit abîmée suite au contact avec son équipier.


3e: Russell repousse Verstappen à deux secondes. Alonso déborde Hadjar.


4e: Russell précède Verstappen (2.4s.), Norris (3.3s.), Piastri (5.6s.), Leclerc (7.1s.), Antonelli (8s.), Hamilton (9s.), Alonso (11s.), Hadjar (11.8s.), Bearman (12.3s.), Hülkenberg (13.3s.) et Lawson (14s.).


6e: Russell s'échappe et compte trois secondes de marge sur Verstappen. Ce dernier a relégué Norris à deux secondes. Piastri ne parvient pas à suivre le trio de tête.


8e: Tout va bien pour Russell qui creuse régulièrement l'écart sur Verstappen. Ce dernier lui concède désormais quatre secondes.


10e: Russell devance Verstappen (5.1s.), Norris (6.8s.), Piastri (10.3s.), Leclerc (12s.), Antonelli (13.6s.), Hamilton (14.8s.), Alonso (20.3s.), Hadjar (21s.), Bearman (23s.), Hülkenberg (24.6s.) et Lawson (25.5s.).


12e: Six secondes séparent Russell et Verstappen, tandis que le Hollandais maintient un écart stable avec Norris.


14e: Norris revient à une seconde de Verstappen, sans pouvoir actionner son DRS. Tsunoda et Bortoleto chaussent les pneus durs. Le Brésilien remplace son museau, endommagé au départ dans un contact avec Stroll.


15e: Russell est premier devant Verstappen (8s.), Norris (9.2s.), Piastri (14s.), Leclerc (16.5s.), Antonelli (18.2s.), Hamilton (19.6s.), Alonso (27.4s.), Hadjar (29s.) et Bearman (34.8s.). Colapinto prend des pneus médiums.


17e: Russell a neuf secondes de marge sur Verstappen. Will Joseph prévient Norris qu'il va rentrer en fin de tour « pour faire l'undercut sur Verstappen ». La ficelle est un peu grosse. Red Bull ne bronche pas, et Norris reste bien évidemment dehors...


20e: Verstappen stoppe chez RBR et chausse les pneus durs (3s.). Le Hollandais repart en septième position, juste devant Alonso.


21e: Norris reste en piste et roule à dix secondes de Russell. Hadjar prend les enveloppes dures et ressort devant Colapinto.


22e: Leclerc s'empare du composé dur et se relance dixième, derrière Hülkenberg, qu'il double ensuite au virage n°7.


23e: Norris reprend quelques dixièmes à Russell, mais regarde surtout son écart avec Verstappen qui tombe à vingt secondes.


24e: Verstappen est le plus rapide en piste et remonte sur Hamilton. Bearman chausse les pneus durs.


25e: Hamilton passe chez Ferrari et prend les Pirelli blancs lors d'un arrêt un peu long (3.5s.). Gasly change aussi de pneus.


26e: Russell arrive chez Mercedes et s'empare de pneus durs (2.5s.). Il se relance troisième. Les McLaren de Norris et Piastri sont en tête. Antonelli se saisit des pneus blancs (2.4s.) et ressort derrière Leclerc. Hülkenberg prend aussi le composé dur.


27e: Norris arrive aux stands, laissant le commandement à Piastri. L'Anglais prend rapidement les pneus durs (2.1s.) mais repart logiquement derrière Verstappen.


28e: Piastri s'arrête chez McLaren et reçoit les gommes dures lors d'un arrêt qui vire au cafouillis (5.1s.). Il retrouve sa quatrième place et Russell le leadership. Alonso change de pneus et reste immobilisé neuf secondes à cause d'un souci à l'avant-droit.


29e: Russell mène devant Verstappen (4.1s.), Norris (8.4s.), Piastri (18.1s.), Leclerc (22.7s.), Antonelli (23.4s.), Hamilton (29.4s.), Lawson (40s.), Stroll (42s.), Ocon (43.5s.), Sainz (44.5s.) et Bearman (46.2s.).


30e: Verstappen revient à trois secondes et demie de Russell. Ocon s'empare de pneus durs et se retrouve dernier,


32e: Russell devance Verstappen (3.4s.), Norris (7.7s.), Piastri (17s.), Leclerc (24.2s.), Antonelli (25.8s.), Hamilton (29.8s.), Lawson (46s.), Stroll (49s.), Sainz (50s.), Bearman (50.5s.) et Albon (55s.).


34e: L'intervalle entre Russell et Verstappen tourne toujours autour des trois secondes. Bearman remonte sur le trio Lawson - Stroll - Sainz qui n'a pas changé de pneus depuis le départ.


36e: Verstappen bloque une roue dans un freinage et laisse ainsi échapper de précieux dixièmes. Il concède désormais quatre secondes et demie au leader.


37e: Russell précède Verstappen (5s.), Norris (6.8s.), Piastri (15.4s.), Leclerc (26.5s.), Antonelli (28s.), Hamilton (31.2s.), Lawson (58.5s.), Stroll (1m. 05s.), Sainz (1m. 06s.), Bearman (1m. 07s.) et Albon (1m. 08s.). Alonso attaque Hadjar pour la 13e place. Après un rude mano a mano dans le premier enchaînement, le vétéran espagnol s'impose à la réaccélération, après le virage n°4.


38e: Stroll troque enfin ses pneus tendres contre des pneus durs et se retrouve en queue de peloton.


40e: Russell devance Verstappen (4.8s.), Norris (6.2s.), Piastri (14s.), Leclerc (26.7s.), Antonelli (28.4s.), Hamilton (31.2s.), Lawson (1m. 05s.), Sainz (1m. 12s.) et Bearman (1m. 13s.).


41e: Norris lèche le mur avec sa roue arrière-droite au virage n°17 et perd ainsi quelques dixièmes.


42e: Verstappen déplore un manque d'équilibre sur sa RB21. Alonso prend la 11e place à Albon. Ce dernier entre ensuite aux stands pour mettre les pneus tendres.


44e: Russell rejoint un épais groupe d'attardés. Son avance sur Verstappen tombe à quatre secondes. Aux trousses de Colapinto, Hülkenberg bloque ses roues arrière au freinage du Memorial et part en tête-à-queue dans l'échappatoire. L'Allemand regagne ensuite les stands pour changer ses enveloppes.


45e: Russell double les premiers retardataires. Alonso chipe la 10e place à Bearman.


47e: Verstappen et Norris sont à leur tour dans le trafic et ne sont plus séparés que par quelques dixièmes. Grâce à sa colossale avance sur Lawson, Hamilton effectue un arrêt « gratuit » et chausse les pneus tendres. Alonso double ce même Lawson dans ce tour.


48e: Russell compte cinq secondes d'avance sur le tandem Verstappen - Norris. Hamilton réalise le meilleur tour en course (1'33''808'''), son premier en 2025. Lawson prend des pneus tendres et tombe au 19e rang.


50e: Russell possède six secondes de marge sur Verstappen. Norris a perdu quelques dixièmes en doublant Colapinto. Grâce à ses pneus neufs, Hamilton remonte à grandes enjambées sur Leclerc et Antonelli.


51e: Sainz s'arrête chez Williams pour mettre des pneus tendres et fait une bonne affaire puisqu'il repart 14e, pas très loin des points.


52e: Russell est premier devant Verstappen (6s.), Norris (6.5s.), Piastri (13s.), Leclerc (24.7s.), Antonelli (26s.), Hamilton (37.2s.), Alonso (1m. 24s.), Bearman (1m. 33s.), Hadjar (-1t.) et Tsunoda (-1t.). Sainz double Bortoleto puis Colapinto. Second arrêt pour Gasly.


53e: Norris prend l'aspiration de Verstappen pour se porter à sa hauteur avant le virage du Memorial. Malgré un freinage tardif, il ne parvient pas à le menacer. Antonelli déborde Leclerc et conquiert la cinquième place.


55e: Russell compte six secondes d'avance sur Verstappen, sept secondes sur Norris. Piastri se rapproche de ces derniers. Hamilton fait la jonction avec Leclerc.


56e: Hamilton dépasse son équipier Leclerc et prend Antonelli en chasse.


57e: Russell précède Verstappen (6.2s.), Norris (7s.), Piastri (10s.). Antonelli (28.5s.), Hamilton (31s.), Leclerc (33s.), Alonso (1m. 23s.), Bearman (1m. 33s.) et Hadjar (-1t.). Sainz s'empare de la 11e place aux dépens de Tsunoda.


59e: Hamilton revenait sur Antonelli lorsqu'il est trahi par ses freins surchauffés. Le Britannique coupe plusieurs virages et choisit de rallier l'arrivée à petite allure.


60e: Russell possède six secondes d'avance sur Verstappen qui s'est mis à l'abri d'un retour de Norris. Sainz chipe le point de la dixième place à Hadjar.


61e: Leclerc dépasse son équipier Hamilton. Alonso fait le forcing pour rejoindre ce dernier.


62e et dernier tour: George Russell remporte sa cinquième victoire en F1 devant Verstappen et Norris. Piastri se contente de la quatrième place. Antonelli est un bon cinquième. Leclerc se classe sixième. Hamilton franchit la ligne au septième rang, juste devant Alonso, mais après avoir coupé plusieurs virages pour éviter les murs. Bearman (9e) inscrit deux points. La dixième place revient à Sainz. Viennent ensuite Hadjar, Tsunoda, Stroll, Albon, Lawson, Colapinto, Bortoleto, Ocon, Gasly et Hülkenberg.


Hamilton est sans surprise pénalisé de cinq secondes pour avoir court-circuité plusieurs enchaînements lorsqu'il était à la dérive avec ses freins, bloquant ainsi Alonso. Il recule d'un rang et Alonso récupère la septième place.


Après la course: Russell, vainqueur et premier surpris

Telle une école d'art lyrique, Mercedes produit des « divas » en veux-tu en voilà. Toujours aussi imprévisible, la W16 de George Russell a survolé les débats ce dimanche, offrant au jeune Anglais un succès inattendu: « Si j'avais fait une liste de courses que je pensais gagner, celle-ci se serait trouvée en bas de ma liste ! « Je n'étais pas du tout à l'aise vendredi, et tout s'est arrangé samedi en Q3. Ce dimanche, j'étais un peu nerveux de voir Verstappen à mes côtés en première ligne avec des pneus tendres, mais tout s'est bien passé. J'ai connu un premier relais très solide au cours duquel je me suis forgé l'avance nécessaire. » Cette victoire est complétée par la cinquième place de Kimi Antonelli, qui aurait pu toutefois faire mieux s'il n'avait pas raté son envol. « Je partais du côté gauche de la piste, le plus sale, explique-t-il. Je me suis retrouvé coincé derrière Leclerc, et c'est dommage car mon rythme était vraiment bon. Je me sens vraiment de mieux en mieux dans cette voiture. » Quant à expliquer le regain de forme de la Flèche d'Argent... « Nos F1 sont un peu comme des pochettes-surprises ! » ironise Toto Wolff. L'ingénieur Andrew Shovlin apporte toutefois quelques éléments: « Nous avons beaucoup travaillé sur la manière de préserver les gommes, surtout sur les circuits où elles souffrent le plus, comme ici. L'air y est très chaud et les pneus sont mis à rude épreuve. L'an dernier, nous avions peiné, mais cette fois, nous récoltons les fruits de notre travail. » Un ajustement sur l'aileron avant aurait en outre offert aux pilotes un équilibre optimal. Ce beau résultat permet à Mercedes de consolider sa seconde place au championnat des constructeurs avec 27 points d'avance sur Ferrari.


Max Verstappen n'accrochera pas encore cette année le GP de Singapour à son palmarès, mais il peut se satisfaire de cette seconde place puisqu'il termine devant les deux pilotes McLaren, et poursuit donc sa remontée au championnat des pilotes. Reste qu'il aurait aimé vaincre George Russell et que son pari de partir en pneus tendres n'a pas fonctionné: « La piste venait seulement de sécher et en partant du côté sale, on espérait faire quelque chose de différent, car si vous êtes premier ici au premier virage, vous y restez, s'il ne se passe rien de fou. Mais ça n'a pas fonctionné, et j'ai passé le premier relais à préserver ces pneus tendres. La course a été plus difficile que je ne le pensais, avec un équilibre précaire. Mais ici, deuxième était le meilleur résultat possible. Singapour est une piste à forts appuis, et on ne savait pas à quoi s'en tenir en y arrivant. On peut donc être rassuré. » Verstappen a aussi passé toute la soirée à retenir Lando Norris. L'écart entre les deux hommes a rarement dépassé la seconde et demie, et le Hollandais a déployé des trésors d'habileté et de sang-froid pour contenir une McLaren visiblement plus véloce. À l'arrivée, son visage rougi, dégoulinant de sueur, démontre les efforts qu'il a déployés. Ces quelques points chèrement gagnés pourraient valoir leur pesant d'or en fin de saison.


Encore un week-end à oublier pour Ferrari. La SF-25 était tout simplement trop lente dans la moiteur singapourienne, et Charles Leclerc, décevant cinquième, dissimule mal son désappointement: « Cela fait mal de finir à 45 secondes de Russell. Cela montre que Mercedes a progressé et pas nous. J'ai peu d'espoirs qu'on fasse un tel pas en avant car désormais on se concentre sur 2026, donc ça va être compliqué jusqu'à la fin de la saison. » Lewis Hamilton ne dit pas autre chose: « Malheureusement, notre voiture n'est tout simplement pas au niveau de nos concurrents, d'autant plus qu'ils ont bénéficié de quelques améliorations et que nous ne pouvons pas les égaler. » Pour ne rien arranger, les hommes en rouge ont vu leurs freins surchauffer dès le début de l'épreuve. Il leur a fallu les ménager, mais Hamilton a fini avec une pédale au plancher. Tout ceci fait désordre. D'autant que le Corriere dello Sport rapporte que samedi, après les qualifications, Frédéric Vasseur aurait eu une violente algarade avec Matteo Togninalli, le responsable de l'ingénierie piste. Un simple coup de sang ? Ou le symptôme d'une crise de confiance interne ? La presse italienne rapporte de fortes tensions entre les départements techniques d'une part, Frédéric Vasseur et Charles Leclerc d'autre part...


Lewis Hamilton peut se targuer d'avoir exaspéré son vieil « ami » Fernando Alonso en toute fin d'épreuve. Privé de freins, il a coupé de nombreux virages, retenant ainsi l'Espagnol qui a laissé éclater sa rage par radio: « Je n'en crois pas mes yeux ! Est-ce sûr de rouler sans freins ? Et de couper tous les virages ! P***** ! » Alonso était particulièrement ronchon ce dimanche soir, puisqu'il s'en est pris aussi à Isack Hadjar qui l'a contenu vaillamment pendant cinq tours, un peu trop à son goût: « Le héros du jour ! On a perdu cinq tours à cause du héros du jour ! » Le jeune Parisien n'a guère apprécié ce commentaire acide et répond sans se démonter à son aîné: « Je ne l'ai pas poussé hors de la piste. Je suis resté fair-play. S'il n'a pas apprécié ce combat, c'est qu'il est vraiment grincheux et je ne peux rien faire pour lui. » Alonso est moins virulent dans ses commentaires face aux caméras, mais soutient que Hadjar a dangereusement bougé dans les lignes droites. Ah, ces jeunes...


McLaren: un titre, mais des tensions palpables

McLaren s'assure de son dixième titre mondial des constructeurs, le second consécutif, dans un contexte certes un peu morose, puisque la MCL39 perd un peu de sa superbe en cette fin de saison. Mais cela ne saurait faire oublier l'extraordinaire année 2025 des « Papayes » qui ont remporté 12 des 18 Grands Prix jusqu'ici disputés. La monoplace orange, version plus affûtée de la MCL38, a largement dominé la concurrence au cours de la première moitié de la saison, et on ne saurait assez rendre justice aux discrets mais très efficaces ingénieurs qui ont conçu ce bolide, les Rob Marshall, Peter Prodromou, Mark Temple, Neil Houldey et tous leurs adjoints. On saluera aussi Andrea Stella et son leadership de grande qualité, ainsi que Lando Norris et Oscar Piastri qui, en dépit de leurs maladresses et quelques accrocs, ont quand même moissonné une quantité impressionnante de lauriers. Enfin, ce second titre parachève l'œuvre de redressement de la marque entreprise par Zak Brown en 2017, lequel ne cesse de diversifier ses activités: après la F1, la Formule E et l'IndyCar, McLaren reviendra en Endurance avec une hypercar en 2027. De quoi rendre à ce constructeur légendaire son aura d'autant, et comme un symbole, Amanda McLaren, la fille du fondateur, est présente à Singapour pour assister à son triomphe. Enfin, il ne faut pas oublier de souligner qu'il s'agit aussi du neuvième sacre du moteur Mercedes en onze ans. Ce dernier aura décidément largement dominé cette première ère hybride de la F1 (2014-2025), une immense réussite. Qu'en sera-t-il au cours du second cycle qui débutera en 2026 ?


Néanmoins, McLaren a connu un week-end difficile. La MCL39 n'a pas aimé les virages serrés de Singapour, à cause d'un train avant pas assez agile et d'un manque de motricité. Lando Norris a pourtant affiché un très bon rythme en course, mais n'a jamais pu attaquer Max Verstappen, dans le sillage duquel il est resté durant toute la course. « Verstappen n'a pas fait une seule erreur, dit-il. J'ai tout donné, j'ai été proche de le dépasser, mais c'était trop difficile ici. C'est dommage car le rythme était présent. Mais je suis troisième, l'équipe est championne, donc je suis content. » Pour ne rien arranger, les deux pilotes « papayes » se sont encore touchés lorsque Norris a doublé Piastri « à la hussarde » dans le premier enchaînement. Interrogé à ce sujet, l'Anglais plaide non-coupable, en mettant en avant une adhérence très précaire. « Je n'ai pas été agressif ! La piste était encore humide, donc glissante. Je suis passé à l'intérieur et j'ai légèrement touché l'arrière de la voiture de Max, ce qui m'a amené à corriger ma trajectoire, mais c'est tout. »


En revanche, Oscar Piastri est furieux du comportement de son équipier. « On est bien d'accord, Lando m'a poussé hors de la piste ? » lâche-t-il à son ingénieur par radio après le drapeau à damier. Puis, alors qu'il dans les stands et que Zak Brown prend le micro pour le féliciter de sa course, l'Australien coupe brutalement la communication en détachant son volant ! Geste intentionnel ? McLaren prétendra que non et plaidera le concours de circonstances. Toujours est-il que Piastri-le-placide, surnommé « Ice Boy », montre là une facette plus bouillante de son caractère. Le surmoi reprend néanmoins le dessus très vite, puisqu'il déclare aux journalistes que tout va très bien dans le meilleur des mondes: « Il n'y a pas de problème. Les choses auraient-elles pu mieux se passer à certains moments ? Oui, mais en fin de compte, c'est un processus d'apprentissage pour toute l'équipe, et je suis très, très heureux que les intentions soient très bienveillantes. Je n'ai donc absolument aucune inquiétude. » C'est beau. Reste que Norris a encore repris trois points à Piastri, et que la menace Verstappen se profile à l'horizon...


Sources :

- Nextgen-auto.com

- F1i.autojournal.fr

- Motorsinside.com

Tony