Lando Norris, ou l'introspection permanente
Grâce à ses victoires à Sakhir et Djeddah, Oscar Piastri a pris les commandes du championnat à son équipier Lando Norris, lequel ne cesse de battre sa coulpe pour expliquer à quel point il doit travailler sur lui-même pour ressaisir le leadership chez McLaren. Une démarche louable, mais qui gagnerait peut-être à rester secrète. Ainsi, Norris, après son crash lors des qualifications à Djeddah, a avoué qu'il était « trop nerveux » dans cet exercice et devait prendre davantage sur lui. Puis, au soir de l'épreuve saoudienne, il a déclaré « avoir besoin d'une pause », tout en précisant qu'il allait désormais s'abstenir de faire la fête et de boire de l'alcool, afin de rester concentré « H24 » sur son objectif: gagner le titre mondial 2025. Ces confessions publiques laissent dubitatif: ne trahiraient-elles pas justement le manque de maturité du pénitent Norris ? Ou du moins un manque de sens stratégique ? Pendant ce temps-là, son cadet Piastri, désormais surnommé « Iceboy », ne livre rien de ses pensées et arrière-pensées...
Miami est en tout cas un rendez-vous important pour Norris, puisque c'est ici qu'il a remporté l'an passé sa première victoire en F1. Un « déclic » qui lui a permis ensuite d'enchaîner d'autres succès et de lutter pour le titre contre Max Verstappen. Peut-il envisager pareil sursaut cette année en Floride ? Pour cela, il lui faudra surmonter son mal-être au volant de la McLaren MCL39, dont il peine à expliquer les causes. « Ce ne sont que des petites choses, très difficiles à exprimer en termes simples, confie-t-il à l'émission TheRaceF1. Je n'ai pas le même feeling que l'an passé. Je dois adapter mon pilotage, car je n'arrive pas toujours à anticiper le comportement de la voiture en courbe, à prédire le sous-virage ou le survirage. Je dois réfléchir de brefs instants, et cela coûte deux, trois, quatre centièmes. L'an passé, je n'avais pas ces doutes. J'étais très précis dans mon pilotage. Je ne le suis plus cette année et j'en paie le prix, soit par de grosses erreurs, soit par des blocages de roue etc. » Voilà qui corrobore les récents propos du directeur de la performance Mark Temple qui affirmait en substance que McLaren avait fait tout ce qu'il fallait pour adapter les réglages de la MCL39 à Norris. C'est bien un sursaut psychologique qui sauvera ou non la saison du Britannique.
Mais beaucoup pensent que cette fébrilité lui coûtera le titre mondial. Par exemple, Alan Jones a des mots très durs pour Norris, tout en portant aux nues son jeune compatriote Piastri: « Oscar peut être champion dès cette année. C'est un jeune homme très fort mentalement. En plus, son coéquipier est fragile. Norris est très rapide, cela ne fait aucun doute, mais mentalement, c'est une personne assez faible. Il prétend avoir un problème mental ou une absurdité de ce genre. Quand vos adversaires sortent ce genre de bêtises, vous savez que vous les tenez ! » Les propos tranchés de Jones, 78 ans, sont assez mal accueillis par le politiquement correct ambiant. Il est ainsi accusé de se moquer d'un Norris victime de soucis de « santé mentale », mais cette expression très floue peut recouvrir des situations psychiques bien différentes. De toute évidence, Lando Norris ne souffre pas d'une pathologie psychiatrique...
Présentation de l'épreuve
Voici la quatrième édition du Grand Prix de Miami, une épreuve dont le décor en toc, l'atmosphère « strass et paillettes » et le circuit peu intéressant laissent globalement froids les puristes. Mais il semble avoir conquis la plupart des pilotes, qui apprécient justement l'ambiance régnant dans la métropole floridienne. « J'aime tout ici, proclame ainsi Pierre Gasly. Miami est une ville cool. Il y a toujours une super énergie, et comme ce n'est pas une épreuve nocturne, le décalage horaire n'est pas trop gênant. Je peux sortir le soir, aller dans des bons restaurants... » Vainqueur ici l'an passé, Lando Norris apprécie évidemment les lieux: « Miami est un endroit génial. J'ai beaucoup d'amis ici et je suis arrivé une semaine plus tôt pour passer du temps avec eux. Et puis, beaucoup de stars et d'autres athlètes nous rendent visite, ce qui est toujours cool. » Moins enthousiaste, George Russell critique le tracé, et notamment la portion sinueuse qu'il juge trop lente et piégeuse. Quant à Nico Hülkenberg, il pointe du doigt un trafic automobile beaucoup trop dense qui crée des retards préjudiciables: « Il y a définitivement trop de bouchons pour arriver au circuit. Et cette année, l'organisation a coupé dans le budget, et nous n'avons plus d'escorte policière pour nous frayer un chemin. C'est à revoir. »
Malgré ces quelques critiques, Miami est inscrit pour longtemps au calendrier mondial, puisque le contrat entre la F1 et le promoteur South Florida Motorsports, qui courait déjà jusqu'en 2031, est prolongé de dix ans, soit jusqu'en 2041 ! Il est vrai que l'événement est fort rentable, avec des retombées estimées à plus d'un milliard de dollars pour les trois premières éditions entre 2022 et 2024. South Florida Motorsports a même été désigné « promoteur de l'année 2024 » en raison de la qualité de son organisation. Et la pente est ascendante puisqu'en 2025 l'épreuve bat son record d'affluence (280 000 spectateurs). « L'obtention de cette prolongation après seulement notre troisième édition témoigne de ce que nous avons ressenti dès le début: le Grand Prix de Miami est là pour durer ! » claironne Tom Garfinkel, directeur associé du Grand Prix. Plus généralement, cette prolongation répond à l'intérêt toujours croissant de la F1 aux Etats-Unis, où la base de fans a cru de 10 % en 2024. Stefano Domenicali insiste sur la grande importance de ce marché pour la discipline, et ne ferme pas la porte à un quatrième Grand Prix aux « States ». On parle ainsi de Chicago...
Comme tous les ans, les écuries apportent des livrées spéciales pour célébrer ce Grand Prix du clinquant. Ferrari fête sa première année de partenariat avec HP en peignant le capot moteur et l'aileron arrière de la SF-25 en blanc et bleu, couleurs du géant mondial de l'électronique. D'où une grande disharmonie avec le rouge profond du reste de la voiture... Charles Leclerc et Lewis Hamilton revêtent aussi des combinaisons entièrement colorées par HP. La Sauber garde son vert fluo, mais celui est apposé à la manière de taches toutes fraîches afin de célébrer le « street art » miaméen. « Cette livrée est plus qu'un simple nouveau look, c'est une célébration de l'esprit créatif de Miami ! » clame Stefano Battiston, directeur commercial de Stake F1 Team. Mais la palme de l'originalité est sans doute gagnée par Racing Bulls qui repeint ses VRCAB 02 en magenta, ceci pour marquer la sortie de la « Summer Edition » des boissons énergisantes Red Bull. Enfin, Lando Norris porte un casque « boule à facettes » chromé pour fêter l'anniversaire de sa première victoire en Grand Prix.
Dimanche, le circuit accueille une bien curieuse attraction: une course de « Formules 1 » construites... en Lego ! Il s'agit de véritables bolides, chacun pesant une tonne et construit avec 400 000 petites briquettes en plastique. Ils sont équipés d'un petit moteur électrique pouvant atteindre 20 km/h. « Une tonne de briques LEGO a été nécessaire pour l'assemblage » explique le responsable du projet Jonathan Jurion. « Pour des mesures de rigidité, les briques sont collées ensemble. Les voitures sont animées par un moteur électrique qui a une autonomie de 40 km. Il y a un volant et des pédales. On peut même embarquer un passager ! Le principal challenge fut de satisfaire les exigences des équipes, notamment au niveau de la reproduction des sponsors. » Chacune des dix écuries reçoit en effet une réplique très fidèle de sa propre F1. Les deux pilotes de chaque team embarquent à bord de ces vaisseaux de plastique pour une petite course autour du Hard Rock Stadium, un moment très amusant pour tous. À noter une « collision » entre la « Mercedes » et la « McLaren », respectivement pilotées par George Russel et Lando Norris, qui fera voler des briquettes sur le bitume, mais ne donnera lieu à aucune pénalité...
Sur le plan sportif, ce circuit urbain est si atypique qu'il est difficile de prédire quelle sera la hiérarchie. Les McLaren seront-elles à nouveau souveraines, ou bien la Red Bull de Max Verstappen, les Mercedes et les Ferrari pourront-elles se mêler à la lutte pour la victoire ? Oscar Piastri dit ne pas savoir à quoi s'attendre ce week-end. Verstappen compte lui sur un tout nouveau plancher pour reconduire sa RB21 vers les sommets. Du côté de Mercedes, on espère une bonne surprise après un GP d'Arabie saoudite très médiocre. « Nous sommes aujourd'hui plus proches de McLaren que nous l'étions de Red Bull voici un an, déclare George Russell. L'an passé, McLaren a rattrapé Red Bull grâce à son excellent développement et c'est le modèle à suivre. » Russell ajoute espérer que la directive réduisant la flexibilité des ailerons, qui sera introduite pour le GP d'Espagne, rebattra les cartes: « Jusqu'à Barcelone, je ne vois pas vraiment la hiérarchie changer. Ce sera en quelque sorte le week-end décisif pour voir si, oui ou non, McLaren fait un pas en arrière et si le peloton se resserre. » Le pilote Mercedes constate néanmoins que l'écurie de Woking possède cette année un atout décisif, une excellente gestion des pneus: « Il est clair qu'ils font quelque chose d'assez spectaculaire avec les pneus. Lors des EL3 à Bahreïn, ils étaient une seconde plus rapides que tous les autres, c'est du jamais vu. Sur des circuits à forte dégradation, comme Barcelone, Budapest, Singapour, Zandvoort, on peut imaginer que McLaren dominera. Peut-être que lorsque nous irons à Vegas, ce ne sera pas le cas et que nous pourrons nous faufiler vers la victoire... »
Le patron de McLaren Zak Brown crée l'hilarité en se trimballant avec une bouteille étiquetée « eau de pneu ». Un clin d'œil ironique à la polémique lancée ici-même voici un an par Red Bull, qui suggérait que McLaren utilisait de l'eau pour refroidir illégalement ses pneus. Ces assertions ont été balayées par des analyses approfondies de la FIA et de Pirelli, et Brown s'en amuse avec sa causticité habituelle. Bien sûr, cela ne fait pas rire Christian Horner qui répond trouver « logique de se poser des questions » sur la supériorité des voitures orange: « McLaren nous a embêtés aussi l'an dernier avec la suspension avant de la RB20. Il est inévitable que, lorsqu'on roule en tête, on soit davantage surveillé. C'est l'essence même de la F1. »
Voilà près d'un an que le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem est parti en croisade contre les jurons et aux autres dérives de langage lâchés par les pilotes, au nom d'une conception bien rigide de la bienséance. En 2025, une « annexe B » a ainsi été introduite dans le Code Sportif international de la fédération. Elle prévoit des amendes, puis en cas de récidive des sanctions sportives pouvant aller jusqu'à des suspensions et des pertes de points ! Ces règles draconiennes ont suscité l'indignation des intéressés. La fronde a commencé dès le mois de février en WRC, après que le pilote français Adrien Fourmaux a employé le mot « f*ck » lors d'une interview en marge du Rallye de Suède. Ce dernier a reçu le soutien de ses collègues rallymen qui ont ouvertement protesté auprès de la FIA. Puis les pilotes de F1 ont à leur tour fait part de leur mécontentement via le GPDA. Ben Sulayem est donc contraint de reculer quelque peu. Une sorte de modus vivendi est établi avec les pilotes de F1 et de rallye: les sanctions ne tomberont qu'en cas de propos injurieux visant directement les officiels ou présentant un caractère discriminatoire. Peu avant le GP de Miami, Ben Sulayem fait encore une concession en annonçant qu'il envisage d'amender cette fameuse « Annexe B ». Espérons.
Max Verstappen manque la journée du jeudi 1er mai. Son retard s'explique aisément: sa compagne Kelly Piquet vient tout juste de mettre au monde leur premier enfant, une fille prénommée Lily. Le lendemain, interrogé à son arrivée à Miami sur ses sentiments, le pilote néerlandais se fend d'une comparaison inusitée: « Voir son propre bébé est quelque chose de très spécial, c'est une expérience merveilleuse à vivre... Sa peau était si douce, cela ressemblait à un poulet du supermarché ! » Une curiosité: Verstappen est seulement le second pilote de la grille 2025 à être papa, après Nico Hülkenberg. Conséquence sans doute du profond rajeunissement de la grille qui présente cette année une moyenne d'âge très basse de 27 ans.
Les pontes de la future écurie Cadillac sont à Miami pour expliciter leur projet. Sont présents Dan Towriss, le P-DG de TWG Motorsports (structure qui chapeaute l'équipe), le team manager Graeme Lowdon, le conseiller technique Pat Symonds et le directeur du conseil d'administration Mario Andretti. Les quatre hommes confirment que le staff technique est presque intégralement constitué et que les travaux sur la première Cadillac F1 avancent bien. L'écurie aura deux antennes, l'une en Angleterre à Silverstone, l'autre aux USA, dans une toute nouvelle usine construite à Fishers, au nord d'Indianapolis. Celle-ci devrait être opérationnelle début 2026. L'équipe travaillera donc des deux côtés de l'Atlantique, un sacré défi. Cadillac utilisera dans un premier temps des moteurs Ferrari, avant l'arrivée en 2029 du groupe propulseur promis par General Motors. Celui-ci sera conçu à Charlotte (Caroline du Nord) sous la supervision de l'ingénieur Russ O'Blenes. Pour ce qui concerne les pilotes, Cadillac choisira un pilote d'expérience, Sergio Pérez ou Valtteri Bottas, et un plus jeune. Sont cités Zhou Guanyu (dont le passeport chinois n'est plus vraiment un atout dans un contexte de guerre commerciale entre Washington et Pékin), Mick Schumacher et les Américains Colton Herta et Jak Crawford.
Ce Grand Prix devrait être le dernier de Jack Doohan avec Alpine, du moins jusqu'à nouvel ordre. Le jeune Australien arrive au terme de sa « période d'essai » sans avoir démérité certes, mais aussi sans point au compteur. Flavio Briatore a décidé de le remplacer pour quelques courses par Franco Colapinto, prêté par Williams depuis cet hiver. Récemment évalué lors d'essais privés, l'Argentin bénéficie du soutien financier du pétrolier national YPF, évidemment accueilli à bras ouverts par Alpine. Peu avant ce rendez-vous, le président de cette compagnie Horacio Marin, invité d'une émission de télévision, a lâché le morceau: se croyant hors antenne, il a avoué au présentateur que Colapinto sera présent sur la grille à Imola. Marin a aussi rétropédalé, mais en vain. À Miami, Oliver Oakes assure pour sa part que ce Grand Prix ne sera pas le dernier pour Doohan. Mais en vérité, le team manager d'Alpine serait lui-même sur le départ...
Les équipes apportent de petites évolutions techniques, mais les grands changements apparaîtront deux semaines plus tard à Imola, pour le coup d'envoi de la saison européenne. Parmi les quelques modifications, on note un plancher revu chez Red Bull, des ailerons spécifiques pour Mercedes, Aston Martin et Williams, et des suspensions retravaillées chez Alpine et Sauber.
Vendredi: essais et qualifications sprint
Vendredi après-midi, se tient sous le soleil l'unique séance libre. Piastri se montre le plus rapide (1'27''128''') devant Leclerc et Verstappen, avant que les essais ne soient interrompus définitivement par un léger accident de Bearman.
Un peu plus tard, le jeune Antonelli crée la sensation en signant le meilleur chrono (1'26''482''') des qualifications pour le sprint. Peu content de ses pneus, Russell place l'autre Mercedes en 5e position. Les McLaren suivent de près Antonelli. Piastri (2e) perd la « pole » dans un blocage de roue tandis que Norris (3e) estime ne pas avoir commis de faute. Verstappen (4e) pointe le sous-virage dont est affectée sa Red Bull. Tsunoda (18e) est éliminé d'emblée car envoyé trop tard en piste selon lui. Les Ferrari (Leclerc 6e, Hamilton 7e) paraissent à nouveau en retrait. Albon (8e) place sa Williams en SQ3, contrairement à Sainz (15e) qui ne franchit pas la seconde étape à cause d'une erreur de pilotage. Chez Racing Bulls, Hadjar (9e) se montre brillant sur un circuit qui lui était pourtant inconnu. Lawson (14e) déplore un déficit d'équilibre. Alonso (10e) est surpris d'atteindre la SQ3 avec son Aston Martin. Stroll (16e) estime avoir été gêné par Verstappen dans son dernier tour lancé. Hülkenberg est heureux de placer sa Sauber en 11e position, tandis que Bortoleto (19e) a commis une faute dans son dernier tour rapide en SQ1. Ocon place sa Haas en 12e position, loin devant Bearman (20e) qui n'a pu réaliser qu'un tour rapide. Gasly (13e) est peu content de son Alpine. Doohan (17e) est lui carrément furax: sorti du garage devant son équipier, il est finalement repoussé par ses mécaniciens derrière celui-ci, ce qui l'empêche d'effectuer un dernier tour. « C'est inacceptable ! » éructe l'Australien dans sa radio.
À seulement 18 ans, Andrea Kimi Antonelli devient le plus jeune « poleman » de l'histoire de la F1, même si ce titre demeure officiellement entre les mains de Sebastian Vettel (21 ans), puisque la séance de ce vendredi ne compte que pour un sprint. Reste que la performance du jeune Italien reste ébouriffante et confirme à la fois sa pointe de vitesse et son adaptabilité, puisqu'il n'avait jamais roulé ici à Miami. Saura-t-il confirmer en course ?
Le sprint
Comme cela était attendu, cette journée du samedi est pluvieuse. De fortes averses tombent sur Miami avant le coup d'envoi du sprint qui commence sur une piste détrempée. Lors du tour de reconnaissance, Leclerc part en aquaplanage en pleine accélération et heurte le mur avec sa roue avant-droite. Le Monégasque regagne les stands avec sa monoplace endommagée, ce qui lui vaudra une enquête de la part des commissaires. En tout cas, il ne pourra pas prendre part au sprint.
Tsunoda démarre de la pit-lane après que sa suspension a été modifiée sous parc fermé. Tous les pilotes sont en pneus intermédiaires, sauf Sainz qui est muni des gommes « pluie ». Les monoplaces s'ébranlent à midi derrière la voiture de sécurité. Celle-ci parcourt deux tours au cours desquels les pilotes constatent que le bitume est très glissant et la visibilité précaire. Le directeur de course Rui Marques décide alors de rappeler tout le monde aux stands et de retarder encore le départ, le temps que la piste s'assèche. C'est à midi et demi que les moteurs redémarrent. L'eau s'est largement évaporée grâce à la chaleur ambiante. Les pneus intermédiaires s'imposent, mais les slicks devraient être montés pour la seconde partie de la mini-course. Tsunoda reprend sa place sur la grille. Les pilotes effectuent derrière la Safety Car deux tours de reconnaissance qui seront décomptés de la distance officielle. À l'issue de ceux-ci, la grille se met en place pour le « vrai » départ.
Départ: Piastri démarre mieux que Antonelli et le déborde par l'intérieur avant le premier tournant. L'Italien tente de rester à la hauteur de son assaillant, mais il doit finalement couper le virage pour éviter l'accrochage. Il retrouve la piste derrière Norris et Verstappen.
3e: Piastri mène devant Norris, Verstappen, Antonelli, Russell, Hamilton, Albon, Alonso, Lawson et Hadjar.
4e: Piastri a pris deux secondes d'avance sur son équipier. Dans le peloton, Sainz et Ocon bataillent pour la 12e place. Le Français garde l'avantage.
6e: La piste s'assèche de plus en plus. Deux secondes séparent les McLaren en tête. Verstappen et les Mercedes sont semés.
7e: Piastri précède Norris (2s.), Verstappen (4.6s.), Antonelli (7s.), Russell (8s.), Hamilton (10.7s.), Albon (12.8s.), Alonso (14.3s.), Lawson (16.2s.) et Hadjar (17.8s.). Sainz assaille Ocon au virage n°17, mais il vire large et doit s'incliner.
8e: Piastri porte son avance sur Norris à trois secondes. Russell est revenu derrière son équipier Antonelli.
10e: La piste est presque sèche et on songe dans les stands à monter les slicks. Une petite faute de Russell donne de l'air à Antonelli. Hamilton est sous la menace d'Albon. En fin de tour, Tsunoda chausse les pneus médiums.
11e: Le DRS est autorisé. Piastri a une seconde et demie de marge sur Norris. Tsunoda se montre immédiatement rapide avec ses slicks. Hamilton entre aux stands pour chausser ces gommes, tout comme Sainz et Stroll.
12e: Norris est revenu sur les talons de Piastri. Sainz part en glissade dans l'enchaînement des virages n°14 et 15, et heurte un muret avec sa roue arrière-gauche. Le Madrilène poursuit sa route mais sème beaucoup de débris sur la piste.
13e: Verstappen et Antonelli entrent aux stands pour mettre les slicks. L'arrêt de l'Italien est plus rapide que celui du Hollandais qui est relâché sans prudence par son équipe, au moment même où passe Antonelli. Verstappen abîme son aileron contre la roue arrière-droite de la Mercedes ! Dans le même temps, Albon, Lawson, Bearman, Gasly, Hülkenberg, Doohan et Bortoleto basculent aussi sur les slicks. Sainz rentre aux stands sur trois roues pour abandonner. Piastri coupe une chicane pour éviter un débris de la Williams.
14e: Piastri arrive chez McLaren pour chausser les slicks, puis ressort second. Norris reste en piste et prend la tête. Russell, Alonso, Hadjar et Ocon changent de pneus. Antonelli a crevé suite à sa collision avec Verstappen et doit remplacer ses gommes. Le Hollandais reste dehors malgré son aileron abîmé, mais il perd bientôt la troisième place au profit d'Hamilton. Albon prend la 5e place à Russell.
15e: Alonso assaille Lawson pour la 8e place, par l'intérieur du virage n°11. L'Espagnol prend l'ascendant, mais il vire large. Lawson est envoyé sur le vibreur et harponne la roue arrière-droite de l'Aston Martin qui part en tête-à-queue et se fracasse contre le mur. Au même instant, Norris entre aux stands pour mettre les gommes lisses. La voiture de sécurité intervient, ce qui permet à l'Anglais de conserver le leadership.
16e: Le peloton se regroupe derrière la voiture de sécurité, et la course va s'achever ainsi car la piste est jonchée de débris semés par Sainz et Alonso. Verstappen reçoit 10 secondes de pénalité en raison de sa relance dangereuse. À cause du regroupement causé par la neutralisation, le champion du monde va se retrouver hors des points.
18e et dernier tour: Lando Norris remporte ce sprint devant Piastri. Hamilton se classe troisième devant Verstappen, mais ce dernier, pénalisé pour sa relance dangereuse, est repoussé au dernier rang. Albon finit quatrième devant Russell et Stroll. Lawson et Bearman prennent les derniers points. Viennent ensuite Tsunoda, Antonelli, Gasly, Hülkenberg, Hadjar, Ocon, Bortoleto et Doohan.
Ce classement est très chamboulé par les pénalités. Albon (5s.) tombe au 11e rang pour avoir dépassé le temps au tour imparti sous Safety Car. Lawson (5s.), jugé responsable de la collision avec Alonso, est classé 13e. Bearman (5s.) est lui aussi sanctionné pour un « unsafe release ». Russell recueille donc la quatrième place devant Stroll, Tsunoda, Antonelli et Gasly qui inscrivent aussi des points.
Cette victoire de Norris est chanceuse: le jeune Anglais a profité de la neutralisation pour effectuer un changement de pneus « gratuit » et doubler ainsi son équipier Piastri, qui dominait jusqu'alors. L'Australien est déçu, mais le mal est faible, puisqu'il ne concède finalement qu'un point à son équipier. Pour Norris, ce petit succès est en revanche bienvenu après une mauvaise passe, mais il lui faudra transformer l'essai en qualifications et en course.
Les qualifications
Les qualifications sont quelques peu retardées puisque le sprint a duré plus longtemps que prévu. Elles démarrent à 16h15 au lieu de 16h. La séance se déroule sur piste sèche, avec une température au sol très élevée de 44°C. Verstappen tire encore une fois le meilleur de sa Red Bull pour signer sa troisième pole de la saison (1'26''204'''). Tsunoda (10e) atteint la Q3, même s'il n'est pas très content de ses réglages. McLaren manque encore la pole. Norris (2e) échoue à 65 millièmes de Verstappen, mais affirme se sentir mieux au volant de la MCL39. Piastri (4e) dit ne pas avoir trouvé le bon rythme. Antonelli (3e) continue d'impressionner, d'autant qu'il échoue à seulement quatre millièmes de Norris. Russell (5e) reste mécontent de sa Mercedes. Les Williams (Sainz 6e, Albon 7e) n'ont jamais été aussi bien placées pour amasser de gros points. La descente aux enfers se poursuit en revanche pour les Ferrari, instables et victimes de soucis de freins. Leclerc (8e) devance une fois de plus Hamilton (12e), éliminé en Q2.
Ocon (9e) place sa Haas en Q3 après avoir modifié ses réglages. Bearman (20e) semble en revanche toujours égaré sur ce circuit. Chez Racing Bulls, Hadjar (11e) échoue aux portes de la Q3 tandis que Lawson (15e) a rencontré un problème de batterie. Bortoleto (13e) se met en vedette en hissant sa Sauber en Q2. Hülkenberg (15e) reste aux portes de celle-ci. Les Alpine-Renault sont toujours en difficulté, mais cette fois Doohan (14e) fait mieux que Gasly (18e) qui a rencontré du trafic en fin de Q1. Toujours trop lentes, les Aston Martin (Alonso 17e, Stroll 19e) ne s'extraient pas de la première manche.
Le Grand Prix
Dimanche, le Grand Prix démarre sous un ciel assez couvert et une averse est annoncée en cours d'épreuve. On l'attendra en vain... La majorité des pilotes partent avec le composé médium (C3). Cependant Russell, Hamilton, Lawson, Bortoleto, Gasly, Alonso et Hülkenberg démarrent avec les pneus durs (C2). Pirelli ne prévoit qu'un seul arrêt, malgré une température sur le bitume assez élevée (35°C). Gasly s'élance depuis les stands après des modifications apportées sur son Alpine sous parc fermé.
Départ: Norris essaie d'attaquer Verstappen par l'intérieur, jusqu'à ce que son adversaire allume une roue au freinage. L'Anglais tente alors de contourner la Red Bull par l'extérieur avant le deuxième tournant, mais Verstappen, revenu à sa hauteur, l'emmène au large, quitte à lui-même escalader le vibreur. Norris coupe ainsi le second virage et reprend la piste derrière Antonelli, Piastri et Albon. Plus en amont, au premier freinage, Doohan harponne violemment Lawson avec sa roue avant-gauche et l'expédie en tête-à-queue.
1er tour: Verstappen mène devant Antonelli, Piastri, Albon, Norris, Sainz, Leclerc, Tsunoda et Ocon. Lawson a repris la piste bon dernier tandis que Doohan se gare à l'entrée d'une échappatoire: son pneu avant-gauche a déchapé.
2e: La « voiture de sécurité virtuelle » est instaurée pour permettre aux commissaires de dégager d'Alpine abandonnée.
3e: Le drapeau vert est agité à l'issue de cette boucle.
4e: La course reprend. Piastri actionne son DRS dans la longue pleine charge menant à la portion sinueuse et déborde Antonelli au virage n°11. Norris efface Albon au même endroit.
5e: Antonelli est sous la menace de Russell et de Norris. Sainz déborde son équipier Albon en forçant quelque peu le passage.
6e: Verstappen mène devant Piastri (1.2s.), Antonelli (3.2s.), Russell (4s.), Norris (4.3s.), Sainz (5.6s.), Albon (6.4s.), Leclerc (7.2s.), Tsunoda (8.8s.) et Ocon (9.5s.). Hamilton est 11e après avoir doublé Hadjar.
7e: Norris déborde Russell avec autorité par l'intérieur du virage n°4. Le pilote Mercedes est ensuite la cible des véloces Williams.
9e: Piastri se montre dans les rétroviseurs de Verstappen et peut user du DRS. Norris dépasse Antonelli au virage n°11. Aux trousses de Bearman, Alonso exécute un tête-à-queue dans ce même tournant, puis repart.
10e: Piastri esquisse quelques attaques contre Verstappen avant deux virages propices, les n°11 et 17, mais pour le moment le Hollandais verrouille toutes les issues.
11e: Piastri tente deux attaques contre Verstappen, par l'extérieur au premier tournant, puis au virage n°11. À chaque fois, le pilote Red Bull résiste proprement: chacun reste sur la piste.
12e: Piastri allume ses freins au premier tournant et perd quelques dixièmes. Verstappen devance Piastri (0.5s.), Norris (3s.), Antonelli (6.7s.), Russell (8s.), Sainz (9.8s.), Albon (10.5s.), Leclerc (11.3s.), Tsunoda (13s.), Ocon (14.5s.), Hamilton (15.5s.) et Hadjar (18s.).
13e: Piastri tente de se décaler à l'extérieur avant le virage n°17, mais Verstappen reste imperturbable.
14e: Piastri ouvre son DRS à l'entame de ce tour et se déporte à l'extérieur pour attaquer Verstappen qui freine un brin trop tard. Le Néerlandais vire au large et Piastri prend la tête. Norris revient très vite sur Verstappen. Albon déborde son équipier Sainz au virage n°11.
15e: DRS ouvert, Norris assaille Verstappen par l'extérieur au passage de la ligne, mais celui-ci se défend fermement et contraint son rival à mordre sur la bordure. Norris doit lever le pied pour éviter la collision.
16e: Piastri a pris une belle avance de quatre secondes sur ses poursuivants. Verstappen parvient toujours à contenir Norris.
17e: Verstappen coupe l'élan de Norris en changeant de trajectoire avant le premier freinage. Puis l'Anglais attaque par l'intérieur avant le onzième tournant. Les deux pilotes freinent tard, et au final tous deux prennent le virage en mordant derrière la ligne. Norris est passé, mais McLaren lui suggère de rendre la position pour éviter une pénalité. Il s'exécute au bout de la ligne droite opposée.
18e: Norris ouvre son DRS puis déborde Verstappen par l'intérieur du virage n°11, cette fois sans coup férir. Les deux McLaren sont aux commandes, mais Piastri a pris une énorme avance sur Norris.
19e: Piastri précède Norris (9.1s.), Verstappen (10.3s.), Antonelli (12.6s.), Russell (14.2s.), Albon (16s.), Sainz (18s.), Leclerc (19.8s.), Tsunoda (22s.) et Ocon (24s.). Bortoleto change de pneus.
21e: Hamilton harcèle Ocon pour la 10e place et tente une attaque téméraire par l'extérieur au virage n°17, en vain. Changement de pneus pour Stroll.
22e: Neuf secondes séparent les McLaren en tête de l'épreuve. Verstappen ne peut les suivre. Hamilton parvient enfin à prendre l'ascendant sur Ocon.
24e: Piastri devance Norris (8.7s.), Verstappen (14.7s.), Antonelli (16.8s.), Russell (18s.), Albon (19s.), Sainz (19.7s.), Leclerc (21s.), Tsunoda (24s.) et Hamilton (29s.). Ocon chausse les pneus durs.
26e: Antonelli prend les pneus durs lors d'un arrêt bien long (4.4s.). L'Italien repart neuvième. Sainz chausse aussi les gommes blanches (2.9s.).
27e: Verstappen passe chez Red Bull pour mettre les enveloppes dures (2.7s.). Il repart derrière Hamilton dont il se défait très vite. Albon chausse le même composé (2.5s.) et se relance juste derrière Antonelli.
28e: Neuf secondes séparent toujours Piastri et Norris. Le moteur de Bearman se coupe soudainement en plein virage. Le jeune Anglais s'immobilise dans une échappatoire, au huitième virage.
29e: La « Virtual Safety Car » est enclenchée. Voilà qui arrange Hamilton, lequel chausse les pneus médiums et repart devant Tsunoda. Alonso et Lawson changent aussi de gommes.
30e: Alors que la neutralisation se poursuit, Piastri (2.2s.) et Norris (2.3s.) se succèdent chez McLaren pour mettre les gommes dures. Russell prend lui des pneus médiums et fait une excellente affaire puisqu'il repart devant Verstappen. Leclerc passe en pneus durs et se retrouve devant son équipier. Gasly prend les pneus médiums. Le drapeau vert est agité à la fin de cette boucle.
31e: Les bolides réaccélèrent. Menacé par Albon, Antonelli bloque une roue au premier freinage et laisse filer le Thaïlandais. Leclerc est aux trousses de Sainz. Victime d'un souci d'alimentation, Bortoleto roule au ralenti.
33e: Tsunoda reçoit 5 secondes de pénalité pour un excès de vitesse aux stands. Bortoleto se gare à l'entrée d'une échappatoire, et la « voiture de sécurité virtuelle » est réinstaurée pour une minute.
34e: Le drapeau vert est agité. Leclerc assaille Sainz avant le premier virage, passe mais freine très tard. Dans leur sillage, Hamilton en profite pour doubler lui aussi l'Espagnol, mais il ne parvient pas à dépasser son équipier à la réaccélération. Tsunoda prend la 10e place à Hülkenberg.
35e: Piastri mène devant Norris (7.4s.), Russell (26.4s.), Verstappen (29.5s.), Albon (34.2s.), Antonelli (36.4s.), Leclerc (42.4s.), Hamilton (43s.), Sainz (43.7s.), Tsunoda (48s.), Hülkenberg (49.3s.) et Hadjar (51s.).
36e: Piastri réalise le meilleur tour de la course (1'29''746''').
37e: Hamilton, en pneus médiums, trépigne derrière Leclerc, doté de pneus durs. Le Britannique déclare que ses pneus sont en train de « cramer » derrière son équipier. Lawson rentre à son garage pour renoncer, son fond plat et ses pontons ayant été endommagés lors de sa collision au départ avec Doohan. Hülkenberg passe en gommes jaunes.
38e: Hamilton peste par radio contre le « mauvais travail d'équipe » que lui impose Ferrari. Finalement, Leclerc reçoit l'ordre de laisser passer son équipier, ce qu'il fait avec mauvaise grâce.
39e: Piastri précède Norris (6.8s.), Russell (29.5s.), Verstappen (32s.), Albon (38s.), Antonelli (40s.), Hamilton (45s.), Leclerc (46s), Sainz (47s.), Tsunoda (52s.), Hadjar (56s.) et Ocon (57s.).
41e: Si l'intervalle est stable entre les McLaren, Verstappen est revenu à deux secondes de Russell. Plus loin, Hamilton fait le forcing pour rattraper Antonelli. Tsunoda tente de se forger une avance de cinq secondes sur Hadjar pour annuler l'effet de sa pénalité et conserver ainsi le point de la 10e place.
43e: Piastri devance Norris (6.2s.), Russell (31.7s.), Verstappen (33.5s.), Albon (38.5s.), Antonelli (42.3s.), Hamilton (46.3s.), Leclerc (47s.), Sainz (48.5s.) et Tsunoda (53.8s.).
45e: Norris revient à moins de six secondes de Piastri. Verstappen roule à une seconde et demie de Russell. C'est au tour de Leclerc de se plaindre du rythme d'Hamilton. Ses pneus surchauffent et il demande que son équipier lui rétrocède la 7e place.
47e: L'intervalle entre Piastri et Norris tombe à quatre secondes. En revanche, Verstappen ne revient plus sur Russell. Leclerc est dans le sillage d'Hamilton. Sainz menace les deux Ferrari.
49e: Piastri est en tête devant Norris (4.2s.), Russell (34.7s.), Verstappen (36.5s.), Albon (45.7s.), Antonelli (50.7s.), Hamilton (53.4s.), Leclerc (54s.), Sainz (55.8s.), Tsunoda (1m. 01s.), Hadjar (1m. 06s.) et Ocon (1m. 09s.).
51e: Ferrari ordonne à Hamilton d'ouvrir la porte à Leclerc. Mais l'Anglais se fait prier...
52e: Hamilton attend le virage n°17 pour s'effacer devant Leclerc. Lorsque son ingénieur Riccardo Adami lui signale alors que Sainz est proche, il lui répond, cinglant: « Et tu veux que je le laisse passer lui aussi ? »
53e: Piastri devance Norris (3.9s.), Russell (37s.), Verstappen (38.7s.), Albon (48.3s.), Antonelli (54.3s.), Leclerc (57s.), Hamilton (58s.), Sainz (59s.), Tsunoda (1m. 05s.), Hadjar (1m. 10s.) et Ocon (1m. 16s.).
55e: L'écart reste stable entre les McLaren. Verstappen concède maintenant deux secondes et demie à Russell. Tsunoda est sur la brèche: il devance Hadjar de quatre secondes... et neuf dixièmes !
57e et dernier tour: Oscar Piastri remporte le GP de Miami devant son équipier Norris. Russell finit troisième. Verstappen est seulement quatrième. Albon offre à Williams une superbe cinquième place. Antonelli finit sixième devant les Ferrari de Leclerc et Hamilton. Sainz se classe neuvième. Tsunoda conserve la 10e position pour deux petits dixièmes ! Viennent ensuite Hadjar, Ocon, Gasly, Hülkenberg, Alonso et Stroll.
Après la course
Après avoir assez injustement perdu la victoire la veille lors du sprint, Oscar Piastri obtient ce dimanche une éclatante revanche, et signe un troisième succès consécutif qui l'assoit en « patron » de cette saison 2025. La chance lui a cette fois-ci souri, puisqu'il fut aussitôt débarrassé de son équipier Lando Norris, piégé par Max Verstappen au second tournant. Piastri a ensuite fait montre à la fois de calme et de résolution pour se défaire proprement du Néerlandais. « Hier fut une journée difficile, confie-t-il. Le sprint m'a déçu et la qualification fut l'une de mes séances les plus difficiles de la saison. Gagner ce dimanche est donc impressionnant. Le premier virage a été confus, mais m'a aidé. J'ai été assez attentif pour éviter Verstappen. Puis j'ai compris que j'avais une voiture incroyable aujourd'hui. Le premier relais était très solide et m'a permis de creuser un bon écart, car j'étais ensuite moins à l'aise avec les pneus durs. Mais j'ai pu contrôler la course. » Andrea Stella salue la « précision clinique » de son pilote, lequel rappelle le chemin parcouru par McLaren depuis 2023: « Le travail réalisé est remarquable. Il y a deux ans, ici à Miami, nous étions les plus lents du peloton ! Aujourd'hui, on a 25 secondes d'avance sur le troisième. C'est un résultat incroyable. » Et en effet, McLaren repart de Miami avec deux doublés et le maximum de points possibles (58).
Lando Norris termine second derrière son équipier et concède désormais à ce dernier 16 points au championnat. Le Britannique n'a pas réussi à renverser la tendance en sa faveur, et a peut-être perdu la victoire au départ, lorsqu'il a tenté de déborder Max Verstappen par l'extérieur. Depuis Austin l'an passé, Norris devrait pourtant savoir que son « ami » ne cède jamais en pareille circonstance ! Andrea Stella lui-même regrette que son pilote n'ait pas attendu pour doubler le Hollandais. Il aurait alors sûrement gagné la course. « J'ai été obligé de lever le pied, sinon je me prenais le mur ! s'agace Norris. Et c'est ce que voulait Verstappen, ne pas me laisser le choix ! Céder ou provoquer un accident ! Il m'a mené la vie très dure encore une fois. » Norris avoue être à bout de patience à propos de Verstappen, après leurs multiples accrocs de ces derniers mois: « Il ne court pas intelligemment. Je me demande parfois ce qu'il a dans la tête. S'il n'avait pas agi ainsi, j'aurais probablement gagné et lui aurait fini deuxième. Résultat, il n'est même pas sur le podium... Il ne sait pas choisir ses combats ! » Norris préfère tout de même voir le verre à moitié plein. Il n'a pas gagné, mais se sent mieux au volant de la MCL39: « C'est quand même un très bon week-end pour moi. Je suis satisfait de mes progrès. Je me suis senti à nouveau à l'aise dans la voiture. Il me reste encore des points à améliorer. Je ne suis pas encore au meilleur de ma forme et je dois y être si je veux me qualifier devant... et éviter un incident comme celui d'aujourd'hui ! »
Max Verstappen est dépité du manque de rythme de sa Red Bull, qui lui a certes permis de signer la pole la veille, mais fut incapable de rivaliser en course avec les McLaren. Il a encore fallu un « Mad Max » magistral pour retarder la prise du pouvoir par celles-ci. « Je n'avais rien à perdre et j'ai essayé de m'amuser un peu, lâche le Batave. Je n'ai pas pu garder les McLaren derrière. Je n'avais pas le rythme pour cela. Les pneus surchauffaient et j'ai eu un peu de malchance avec la voiture de sécurité virtuelle. En plus, j'ai eu des soucis avec les freins en fin de parcours, et ce n'était pas la première fois ce week-end... » En ce qui concerne sa friction avec Lando Norris au premier virage, le quadruple champion du monde estime n'avoir rien à se reprocher: « Pour moi, il n'y avait rien à signaler. On dit que je suis imprévisible... Et alors ? Je me défends, comme tout le monde, non ? » Verstappen attend désormais avec impatience l'évolution de la RB21 qui arrivera à Imola et décidera sans doute du reste de sa saison 2025... et de son avenir avec Red Bull ?
Mercedes et George Russell quittent la Floride avec un nouveau podium, une performance que le pilote anglais qualifie d' « inespérée ». La seconde neutralisation lui a en effet offert un « arrêt gratuit » qui lui a permis de devancer Max Verstappen. En outre, victime de violentes crampes d'estomac, il a dû serrer les dents pour rallier l'arrivée sans commettre d'erreurs. De son côté, Andrea Kimi Antonelli termine seulement sixième après avoir pointé un temps en deuxième position. Il reconnaît avoir eu du mal à exploiter ses pneumatiques: « Le départ était bon mais après ça, j'ai eu un rythme médiocre. C'était difficile de suivre les McLaren. En médiums, j'ai pu me rapprocher de Verstappen, mais en durs, j'ai eu beaucoup de difficultés. Je n'ai pas réussi à faire fonctionner les pneus, je glissais beaucoup et c'est dommage car après le départ, j'espérais un meilleur résultat. » Le jeune Italien manque encore d'expérience, comme l'a aussi démontré son départ manqué lors du sprint, la veille. Mais qui lui en voudra ? Sa « pole » du vendredi démontre amplement son incontestable pointe de vitesse.
Ferrari fait beaucoup parler d'elle ce dimanche soir. Hélas, pas pour ses performances, assez désastreuses. Les spécialistes déblatèrent surtout sur les commentaires radios acerbes de Charles Leclerc et Lewis Hamilton, lesquels ont semblé peu enclins à appliquer les consignes édictées par leur équipe. Il n'en faut pas plus à certains médias pour décréter que la mésentente règne chez les Rouges. Frédéric Vasseur s'insurge. Selon lui, la FOM choisit délibérément de diffuser à l'antenne les échanges radios les plus tendus, négligeant les autres, afin de mettre en scène un prétendu conflit. Reste que les pilotes eux-mêmes avouent ne pas être satisfaits de la stratégie improvisée, notamment lorsque Hamilton a demandé que son équipier lui ouvre la voie. « Je n'ai pas compris ce que Lewis réclamait, commente Leclerc. Lorsqu'on m'a dit d'intervertir les positions, je l'ai fait aussitôt. Lui a tardé. Cela dit, je ne lui en veux pas. Il y a eu un manque de dialogue. Le plus grave, c'est de finir à une minute du vainqueur. Ce n'est pas beau, un week-end comme ça. » Hamilton explicite quelles étaient ses intentions: « J'étais en pneus médiums, Leclerc en durs, et je perdais beaucoup de temps derrière lui. Je me suis dit qu'il valait mieux prendre une décision claire. En Chine, dans une situation inverse, je m'étais effacé sans barguigner. Je sais que cela n'a pas plu à tout le monde, mais il faut comprendre que c'était frustrant. » Cet accès de mauvaise humeur a toutefois agacé Vasseur, et Hamilton révèle avoir eu après l'arrivée une explication « musclée » avec son patron, en lui demandant de « ne pas être aussi susceptible ». Évidemment, beaucoup y voient une première fissure entre le septuple champion du monde et la Scuderia, mais il convient de ne pas échafauder des romans à partir d'excès d'adrénaline...
Il faut par contre saluer l'excellente cinquième place d'Alexander Albon qui permet à Williams de trôner à la même position au championnat des constructeurs, derrière les quatre » top teams » et loin devant la concurrence (Haas est reléguée à 17 longueurs). L'Angelo-Thaïandais, auteur d'une saison 2024 en demi-teinte était attendu au tournant en ce début 2025, face à un équipier redoutable comme Carlos Sainz Jr. Jusqu'ici, il remplit parfaitement sa mission, domine l'Espagnol et ramène de gros points au volant d'une Williams enfin réussie. « Ce fut probablement mon meilleur week-end avec l'équipe, s'extasie-t-il. C'était incroyable d'entrevoir le podium, car Russell et Verstappen étaient visuellement devant moi tout au long de la course. C'est un témoignage de tous les progrès effectués. Certes, la piste nous convenait, mais je suis très content. On était vraiment parmi les plus rapides ce week-end. » Reste à savoir si Williams maintiendra ce rythme toute la saison, puisque l'écurie de Grove a déjà décidé d'abandonner le développement de sa FW47 pour se concentrer sur sa monoplace de 2026. Dommage ?
Sources :
- Nextgen-Auto.com
- Auto hebdo n°2511, 7 mai 2025
Tony