Présentation de l'épreuve
À cinq épreuves du terme de la saison 2025, la lutte pour le titre mondial est plus intense que jamais. Longtemps dominateurs, les pilotes McLaren Oscar Piastri (346 points) et Lando Norris (332 pts) voient depuis quelques semaines Max Verstappen (306 pts) remonter comme une fusée au volant d'une Red Bull transfigurée. Cette guerre des Trois, inédite en F1 depuis plus de dix ans, s'annonce haletante jusqu'au damier d'Abou Dhabi. Mais pour l'heure, voici l'étape de Mexico, avec son tracé atypique situé à plus de 2000 mètres d'altitude, si éprouvant pour la mécanique.
Ici, McLaren semble perdre pied en voyant Max Verstappen grossir dans ses rétroviseurs. Zak Brown et Andrea Stella pataugent avec leurs fameuses « papaye rules ». Ce pacte assurant une concurrence « libre et non faussée » entre Lando Norris et Oscar Piastri, jadis gravé dans le marbre, se transforme peu à peu en chiffon de papier effiloché, amendé au gré du moindre incident. Qu'on en juge. Après le GP de Singapour, au départ duquel Norris avait bousculé sans ménagement son collègue, l'équipe avait décidé que l'Anglais subirait jusqu'à la fin de la saison des « répercussions » pour sanctionner son comportement. On a appris depuis qu'en fait Piastri devait bénéficier d'un petit privilège, celui de sortir en dernier lors des ultimes phases des qualifications. Mais tout a changé à Austin. Au départ du sprint, c'est Piastri qui a heurté Norris. Certes, sa responsabilité n'était pas flagrante, puisque lui-même avait été percuté par Nico Hülkenberg, mais Norris a fait remarquer à Stella qu'il y avait désormais « match nul » question erreurs. Voilà pourquoi, à Mexico, le directeur de McLaren annonce le retour à une équité pleine et entière entre ses deux pensionnaires. Un rétropédalage dans la semoule. Après ces voltes-faces, on ne voit pas comment Brown et Stella pourront dorénavant « tenir » leurs pilotes. « McLaren les traite comme deux gosses en train de chahuter dans la chambre: au coin, et on repart de zéro ! raille Jacques Villeneuve. En fait, Piastri et Norris sont tous les deux des n°1, il se battront jusqu' au bout pour le titre et, désormais, McLaren a zéro autorité ! »
À ces dissensions internes s'ajoute l'immobilisme technique de McLaren qui a abandonné le développement de sa MCL39 pour se concentrer sur sa monoplace de 2026. Pendant ce temps-là, Red Bull jette toutes ses forces pour donner à Max Verstappen le titre des pilotes et continue à apporter des évolutions, comme ici à Mexico. Mais Andrea Stella assume son choix: « Si nous avions engagé le bras de fer avec Red Bull, le projet 2026 aurait été fortement compromis. Aujourd'hui, il nous faudrait des semaines pour ajouter un point d'efficacité aérodynamique à la MCL39, car nous sommes sur un plateau de développement. Ce serait trop pénalisant pour le futur. N'oubliez pas que, en tant que champions du monde des constructeurs, nous sommes et serons les plus contraints par la réglementation en termes d'allocations de soufflerie et de CFD. Nous ne disposons pas d'une quantité illimitée de ressources. Tout provient du même budget d'essais aérodynamiques. Or, sur la voiture 2026, chaque semaine nous ajoutons beaucoup d'appui. Vous imaginez bien que nous ne pouvons donc pas améliorer la MCL39. » Celle-ci semble désormais dépassée par la Red Bull, ainsi que par la Ferrari et la Mercedes selon les week-ends. C'est avec cette voiture à court de développement que Lando Norris et Oscar Piastri devront se battre pour leur éventuelle première couronne mondiale.
Cependant les explications d'Andrea Stella ne convainquent pas Helmut Marko qui rappelle qu'en 2021, Red Bull avait à la fois jeté toutes ses forces pour vaincre sur le fil Mercedes et Lewis Hamilton, et développé une toute nouvelle monoplace qui allait dominer la saison 2022. Marko ajoute que les évolutions apportées à la RB21 ne sont pas préjudiciables à la future RB22: « Déjà, fin 2021, Toto Wolff s'inquiétait de notre compétitivité future, ironise-t-il. Mais c'est dans notre philosophie: à chaque changement de réglementation, nous travaillons aussi longtemps que possible pour rester compétitifs. C'était déjà le cas lors des trois derniers changements de règlement ! » Max Verstappen boit lui du petit lait au récit des mésaventures de ses rivaux de McLaren. Depuis sa belle victoire à Austin, le Batave se pose explicitement en candidat au titre. Son ascendant est tel depuis un mois (trois victoires en quatre courses) qu'il serait même tentant d'en faire le favori pour la victoire finale, même s'il accuse encore 40 points de retard sur Piastri. Mais Verstappen refuse de se mettre trop de pression, au regard d'une saison fort éprouvante: « L'écart est encore important. Pour que je l'emporte, tout doit être parfait jusqu'à la fin. Mais nous ne sommes pas stressés. Nous essayons de donner le maximum. Si ça fonctionne, tant mieux, et si nous échouons, nous pourrons être très fiers des progrès réalisés en cours d'année. »
Si RBR est parvenue à tirer la substantifique moelle de la RB21, sa communication est en revanche très erratique. Au début du week-end, Helmut Marko annonce avoir arrêté ses choix quant aux futurs équipages des deux écuries du groupe Red Bull. Isack Hadjar serait bien promu chez Red Bull Racing en remplacement de Yuki Tsunoda, et supplanté chez Racing Bulls par Arvid Lindblad, le sort de Liam Lawson restant en suspens. Toutefois, au soir de la course, Laurent Mekies déclare au contraire que Red Bull se donnait encore quelques semaines pour trancher entre Tsunoda et Hadjar ! Il est vrai que le pilote japonais a repris un peu confiance depuis l'arrivée de Mekies et marque désormais assez régulièrement des points. Mais les propos contradictoires des deux dirigeants de Red Bull Racing sèment le trouble, et Isack Hadjar lui-même admet être « plus stressé qu'autre chose » par ces tergiversations.
Alpine F1 s'est résignée à hériter de la peu glorieuse dixième et dernière place du championnat des constructeurs. En pleine restructuration, l'écurie anglo-française se consacre entièrement au développement de la future A526 qui sera équipée du nouveau V6 Mercedes. Frustré, Pierre Gasly se morfond pendant ce temps-là en queue de peloton. Au Mexique, le Rouennais pousse un vrai coup de gueule: « J'ai l'impression que nous ne tirons pas le maximum de la voiture actuelle ! Je me fiche pour l'instant des règles 2026 ! Ce que je veux, c'est me battre à nouveau dans le peloton. Être 17ème chaque week-end n'a rien d'amusant. » Gasly aimerait au moins marquer des points d'ici la fin de la saison, performance qu'il n'a plus réalisée depuis le GP de Belgique en juillet. Et il prévient aussi son équipe que ses attentes sont très grandes pour 2026: « Cette nouvelle réglementation sera une formidable opportunité. Donc, 2026 ne doit pas être seulement un nouveau départ, mais le bon. » Bref, Gasly attend des actes et non de belles paroles. Toujours chez Alpine, Flavio Briatore a tiré les oreilles de Franco Colapinto qui à Austin n'a pas respecté les consignes et doublé son équipier dans les derniers tours. L'Argentin a été contraint de présenter ses excuses à Pierre Gasly et à toute l'équipe. Toutefois, son avenir parmi celle-ci est garanti. Colapinto va en effet être prolongé pour la saison 2026 grâce à ses généreux sponsors, mais aussi aux nets progrès dont il a fait montre ces dernières semaines.
Pour la première fois depuis sa réapparition il y a dix ans, l'étape mexicaine se déroulera sans le héros local Sergio Pérez. Mais ce dernier sera de retour l'an prochain au volant de la première Cadillac F1. En attendant que celle-ci soit prête, Pérez roulera en novembre à Imola avec une Ferrari SF-23 vieille de deux ans, prêtée par la Scuderia à sa nouvelle cliente Cadillac. Le pilote mexicain est déjà pleinement intégré à l'écurie américaine. Il a visité le siège de Charlotte, puis s'est rendue à l'antenne de Silverstone, où il a fait mouler son baquet avant de se glisser dans le simulateur. Son futur équipier Valtteri Bottas, toujours lié à Mercedes, le rejoindra un peu plus tard, sans doute après le dernier Grand Prix à Abou Dhabi.
À Mexico, le bruit court que la FIA aurait mis à jour deux infractions au plafond budgétaire pour la saison 2024, l'une mineure, l'autre beaucoup plus importante. Cette rumeur est alimentée par le fait que la fédération était censée publier le bilan comptable des écuries courant septembre, ce qu'elle n'a pas encore fait. Le 24 octobre, Aston Martin prend les devants en révélant avoir commis un écart procédural mineur, un simple imbroglio administratif qui ne débouchera sur aucune sanction. Reste donc à savoir qui a crevé le plafond de manière substantielle. Sur les réseaux sociaux, des rumeurs sorties d'on-ne-sait-où incriminent McLaren. Le journaliste du Corriere della Sera Daniele Sparisci affirme pour sa part qu'il s'agirait d'une « écurie de premier plan », tout en exonérant d'emblée Ferrari et McLaren. Resteraient donc Mercedes et Red Bull... Face à ces multiples spéculations, la FIA édite un communiqué pour enjoindre les commentateurs à l'extrême prudence. Le 27 octobre, surlendemain du GP de Mexico, elle publie son rapport tant attendu qui ne révèle qu'une seule infraction mineure, celle d'Aston Martin. Tout le reste n'était donc qu'intox...
Une autre information est cependant bien réelle. Le 22 octobre, le chercheur Ian Carroll, spécialiste en cybersécurité, révèle sur son blog que le 3 juin dernier, des hackers sont parvenus à pirater une base de données de la FIA, et à voler ainsi de très nombreux documents confidentiels appartenant aux pilotes. Le passeport, le CV et les identifiants de Max Verstappen ont ainsi été divulgués un bref instant sur Internet. Embrassée, la fédération répond qu'elle avait reçu très rapidement une notification de la faille et mis son site hors ligne dans la foulée. Elle ajoute travailler depuis à renforcer davantage sa cybersécurité.
La fin de la saison approche et les écuries doivent remplir leur obligation de faire rouler un « rookie » au moins deux fois par an. Ainsi, pas moins de neuf néophytes sont alignés à Mexico pour les premiers essais libres. Beaucoup ont déjà été aperçus dans cet exercice. Red Bull confie ainsi la voiture de Max Verstappen à Arvid Lindblad, Mercedes prête la W16 de George Russell à Frederik Vesti et McLaren cède la MCL39 de Lando Norris au régional de l'étape Pato O'Ward. Chez Alpine, Paul Aron se glisse dans l'A525 de Pierre Gasly. Williams confie le volant de Carlos Sainz à son réserviste Luke Browning. Deux Japonais seront présents: Ryo Hirakawa dans la Haas d'Esteban Ocon et Ayumu Iwasa dans la Racing Bulls de Liam Lawson. On aperçoit en fait seulement deux nouvelles têtes. D'abord, Aston Martin aligne le jeune Américain Jak Crawford (à la place de Lance Stroll), transfuge du Red Bull Junior Team. Puis, Ferrari confie le volant de Lewis Hamilton à Antonio Fuoco, son réserviste de longue date, vainqueur des 24 heures du Mans en 2024, qui devient ainsi le premier Italien à conduire pour la Scuderia lors d'un week-end de Grand Prix depuis Giancarlo Fisichella en 2009.
Séquence historique : ce week-end, Honda célèbre le soixantième anniversaire de sa première victoire en Formule 1, obtenue ici-même par Richie Ginther en 1965. Ainsi, le dimanche matin, des techniciens nippons en tuniques grises, coiffés de casquettes « rétros », s'affairent autour de la vénérable RA272, confiée à Yuki Tsunoda pour une exhibition. Le pilote Red Bull fait hurler le mythique V12 d'1,5 litre, capable de développer 230 chevaux, un monstre de puissance pour l'époque. « C'est un immense plaisir de voir la RA272 rouler à nouveau au Mexique », note Koji Watanabe, le président de HRC. « De plus, le fait que Tsunoda, un Japonais, pilote cette voiture historique revêt une grande importance. C'est une occasion précieuse de revenir sur l'histoire des défis relevés par Honda. » En attendant le prochain, celui du tout nouveau V6 hybride qui propulsera les Aston Martin en 2026.
Au niveau des évolutions, Red Bull amène un package substantiel ce week-end, avec une dernière version du fond plat apparu à Monza, reprofilé pour accroître la charge. RBR a aussi retouché la sortie arrière du capot moteur dans un souci de refroidissement. En effet, à cause du manque d'air dû à l'altitude, les équipes ouvrent leurs carrosseries pour éviter les surchauffes. Ferrari, Racing Bulls, Alpine et Sauber présentent ainsi ouïes spécialement conçues pour cette course.
Essais et qualifications
Vendredi, les essais libres se déroulent sous un chaud soleil, avec une température au sol frôlant les 50°C. Leclerc réalise le meilleur chrono de la première séance (1'18''380''') devant Antonelli et Hülkenberg. Le jeune Lindblad, suppléant de Verstappen, réalise un beau sixième temps. Le supplétif de McLaren O'Ward boucle une trentaine de tours avant d'être médicalisé, victime d'une déshydratation et de fortes diarrhées... Plus de peur que de mal pour le Mexicain qui sera de retour le lendemain dans les stands. Plus tard, Verstappen est le plus rapide de la seconde session (1'17''392'''), mais il se plaint de la tenue de ses gommes sur les longs runs. Samedi, Norris signe le meilleur temps (1'16''633''') des derniers essais libres devant Hamilton et Russell. Son équipier Piastri n'émerge pas...
Norris réalise sa cinquième pole position de la saison (1'15''586''') après avoir nettement dominé les qualifications. C'est la première pole de McLaren au Mexique depuis 1990. Piastri (7e) est dans une situation délicate: plus lent que son équipier dans chaque virage, il semble avoir perdu tout rythme. Les Ferrari sont en grande forme: Leclerc (2e) apparaît ce week-end comme le principal rival de Norris et Hamilton (3e) signe sa meilleure qualification de la saison. Russell (4e) est plutôt satisfait de sa Mercedes alors que Antonelli (6e) a mis plus de temps à l'apprivoiser. Verstappen (5e) est repoussé à près d'une demi-seconde de la pole et déplore un grand manque d'adhérence sur sa Red Bull. Tsunoda (11e) est éliminé en Q2, mais son retard sur son équipier ne fut que de 2/10e sur l'ensemble du week-end. Hadjar (8e) retrouve la Q3 avec sa Racing Bulls pendant que son équipier Lawson (15e) se débat avec une adhérence précaire.
Bearman (9e) atteint une fois de plus la troisième manche des qualifications avec sa Haas-Ferrari. Ocon (11e) réalise enfin un bon samedi et rate la Q3 pour quelques centièmes. Chez Williams, Sainz réalise le 7e temps de la Q3, mais il partira 12e car il est pénalisé pour avoir harponné Antonelli à Austin. Albon (17e) traverse décidément une mauvaise passe et se plaint d'un déficit de grip. Mal équilibrées, les Sauber-Ferrari (Hülkenberg 13e, Bortoleto 16e) ne brillent pas. Les Aston Martin manquent aussi de grip, et si Alonso (14e) parvient en Q2, Stroll (19e) est éliminé d'emblée. Enfin, les Alpine-Renault (Gasly 18e, Colapinto 20e) réalisent des chronos plus lents que ceux réalisés ici même en 2024...
Le Grand Prix
La chaleur règne toujours ce dimanche sur Mexico, et Pirelli, avec un choix de pneus plutôt tendres, pousse les pilotes à s'arrêter deux fois. Ce ne sera toutefois pas l'option retenue par beaucoup. La majorité du peloton part avec les gommes rouges (C5). Verstappen démarre avec le composé médium (C4), tout comme Tsunoda, Hülkenberg, Sainz, Bortoleto et Gasly. Seuls Albon et Colapinto partent avec le composé dur (C2), peu performant ici.
Départ: Norris démarre bien tandis que Hamilton prend son aspiration et se porte à la hauteur de son équipier Leclerc, à sa droite. Verstappen prend la trajectoire tout à fait à l'extérieur, et les deux Ferrari et la Red Bull arrivent à presque trois de front au freinage. Hamilton se décale légèrement pour prendre le virage, Leclerc fait de même et frôle Verstappen. Le Hollandais traverse la pelouse et évite de peu la perte de contrôle. Leclerc finit par couper lui aussi le virage n°1 et retrouve le bitume devant Norris et Hamilton. Derrière, Antonelli passe par la pelouse, de même que Lawson et Sainz qui se sont tamponnés.
1er tour: Leclerc laisse logiquement passer Norris avant le virage n°4. En revanche, Verstappen, reparti troisième, reste devant Hamilton. L'Anglais prend finalement l'ascendant au virage n°6. À cet endroit, Stroll exécute un tête-à-queue, mais peut repartir aussitôt. En fin de tour, Norris devance Leclerc, Hamilton, Verstappen, Russell, Bearman, Antonelli, Tsunoda, Piastri et Ocon.
2e: Norris compte un peu plus d'une seconde d'avance sur Leclerc. Lawson entre aux stands pour remplacer son museau abîmé.
3e: Norris prend deux secondes d'avance sure Leclerc. Repartant des stands, Lawson tombe sur deux commissaires présents sur la piste, en train de ramasser des débris à la première chicane. Le Néo-Zélandais les évite de peu, mais s'est fait très peur.
4e: Norris devance Leclerc (1.8s.), Hamilton (2.8s.), Verstappen (3.5s.), Russell (4.6s.), Bearman (5.6s.), Antonelli (6.3s.), Tsunoda (7.2s.), Piastri (7.6s.), Ocon (8.2s.), Hadjar (8.8s.) et Sainz (10.1s.).
6e: Verstappen prend l'aspiration d'Hamilton avant le virage n°1 et plonge hardiment à l'intérieur. Leurs roues se frottent. Verstappen insiste, et finit par couper la première chicane. Il revient en piste devant Hamilton, lequel, pressé par Russell, tente de faire l'extérieur à la Red Bull avant le virage n°4. L'Anglais bloque une roue et se retrouve à son tour dans l'herbe. En perte d'adhérence, il regagne la piste sans emprunter le chemin en asphalte prévu à cet effet. Dans le même temps, Russell assaille Verstappen par l'extérieur à la sortie de l'enchaînement, mais ce dernier le contraint à rouler sur la bordure extérieure. Bearman et Antonelli doublent Russell, puis Bearman attaque Verstappen par l'intérieur à l'épingle, avant de s'imposer dans le premier Esse au prix d'un magnifique dérapage contrôlé. Lawson renonce, son plancher ayant subi trop de dégâts au premier virage.
7e: Norris possède deux secondes et demie d'avance sur Leclerc. Hamilton est semé au troisième rang tandis que l'incroyable Bearman est désormais quatrième.
8e: Verstappen est aux trousses de Bearman. Piastri attaque Tsunoda par l'extérieur du virage n°4, sans succès.
9e: Norris précède Leclerc (2.6s.), Hamilton (8s.), Bearman (10.4s.), Verstappen (11.2s.), Antonelli (12s.), Russell (12.8s.), Tsunoda (14.2s.), Piastri (15s.), Ocon (15.7s.), Hadjar (16.7s.) et Bortoleto (18.7s.).
11e: Trois secondes séparent Norris de Leclerc. Piastri déborde Tsunoda au bout de la ligne droite principale. Hamilton est sous enquête des commissaires pour être revenu en piste sans emprunter la bonne voie.
13e: Norris creuse un écart régulier sur Leclerc. Bearman parvient à tenir Verstappen à distance.
14e: Norris mène devant Leclerc (5s.), Hamilton (10s.), Bearman (14s.), Verstappen (15.4s.), Antonelli (16.4s.), Russell (17.6s.), Piastri (19.3s.), Tsunoda (22.8s.), Ocon (23.6s.), Hadjar (25.4s.) et Bortoleto (26.6s.).
15e: Hamilton écope de 10 secondes de pénalité pour avoir quitté la piste et en avoir tiré un avantage. Verstappen échappe lui à toute sanction pour ses excursions hors-piste....
17e: L'intervalle entre Norris et Leclerc grimpe à sept secondes. Piastri menace Russell. Sainz stoppe chez Williams pour chausser les pneus tendres. Dès son retour en piste, il bloque les roues et sort dans la pelouse.
19e: Norris devance Leclerc (8.3s.), Hamilton (14.3s.), Bearman (18.6s.), Verstappen (20.4s.), Antonelli (21.7s.), Russell (23.2s.), Piastri (23.7s.), Tsunoda (30.2s.) et Ocon (31.2s.).
20e: Alors 13e, Alonso chausse les pneus médiums au cours d'un long arrêt de plus de sept secondes.
22e: L'écart entre Norris et Leclerc atteint dix secondes. Bearman se rapproche dangereusement d'Hamilton dont les pneus s'effondrent.
23e: Antonelli s'empare de pneus médiums (2.5s.) et se relance en treizième position.
24e: Hamilton stoppe chez Ferrari, subit sa pénalité puis chausse les gommes jaunes. Il reprend la piste au 14e rang, derrière Antonelli.
25e: Bearman s'empare des pneus médiums (2.7s.) et se relance en neuvième position. Piastri prend ce même composé (3.7s.) et reprend la piste devant Hamilton.
26e: Douze secondes entre Norris et Leclerc. Russell prend les enveloppes médiums (2.7s.) et repart 10e. Bearman et Antonelli ont doublé Bortoleto. Hülkenberg abandonne à cause d'une perte de puissance signalée dès le tour de formation.
27e: Stroll change de pneus. Sainz reçoit 5 secondes de pénalité pour un excès de vitesse aux stands, conséquence d'une défaillance de son limiteur de régime.
28e: Bearman et Antonelli doublent Hadjar. Ocon chausse les pneus médiums (3s.). Norris précède Leclerc (15s.), Verstappen (28s.), Tsunoda (41s.), Bearman (45s.), Antonelli (46s.), Hadjar (47s.), Russell (48.5s.), Bortoleto (50.5s.) et Piastri (51s.).
29e: Russell efface Hadjar et Piastri double Bortoleto.
30e: Norris compte seize secondes de marge sur Leclerc. Piastri dépasse Hadjar, tandis que Bortoleto s'incline devant Hamilton. Ce dernier effacera Hadjar au passage suivant.
32e: Leclerc arrive chez Ferrari et prend les pneus médiums (2.2s.). Il ressort en troisième position. Bearman déborde Tsunoda avant le premier virage.
33e: Norris mène désormais devant Verstappen, relégué à vingt-neuf secondes. Antonelli et Russell dépassent Tsunoda, mais ce dernier retient ensuite Piastri.
34e: Russell s'agace derrière Antonelli et demande que celui-ci le laisse passer. Piastri vient à bout de Tsunoda. Gasly change de pneus.
35e: Norris effectue son unique pit-stop, chausse les pneus médiums (2.6s.) et reste aisément au commandement. Hamilton double Tsunoda. Hadjar prend des enveloppes jaunes. Alonso rentre à son garage pour abandonner avec des freins surchauffés.
36e: Norris précède Verstappen (8.8s.), Leclerc (16.5s.), Bearman (18.7s.), Antonelli (20s.), Russell (20.7s.), Piastri (22s.), Hamilton (26s.) et Tsunoda (28s.). Sainz prend la 10e place à Bortoleto.
37e: Tsunoda stoppe chez Red Bull pour prendre les gommes médiums. Le Japonais est toutefois resté en piste trop longtemps car il dégringole au 15e rang, derrière Stroll et Hadjar.
38e: Verstappen s'empare de pneus tendres pour son deuxième relais et se réinsère en huitième position. Russell demande au stand Mercedes de passer devant Antonelli pour prendre Bearman en chasse, quitte à rendre ensuite en cas d'échec la position à son équipier.
40e: Norris mène devant Leclerc (18s.), Bearman (22s.), Antonelli (22.8s.), Russell (23.5s.), Piastri (24s.), Hamilton (28.6s.), Verstappen (35s.), Sainz (39.2s.), Ocon (45.6s.), Stroll (48.7s.) et Albon (51.5s.).
41e: Sur ordre de son équipe, Antonelli laisse passer Russell avant le virage n°4. Piastri est sur les talons des Mercedes.
42e: Bearman compte deux secondes d'avance sur le trio Russell - Antonelli - Piastri. Albon prend des gommes rouges.
44e: Norris a vingt secondes d'avance sur Leclerc. Verstappen remonte sur Hamilton. Stroll chausse les pneus tendres.
45e: Norris précède Leclerc (20.3s.), Bearman (27.7s.), Russell (29.7s.), Antonelli (30.8s.), Piastri (31.4s.), Hamilton (34.4s.), Verstappen (36s.), Sainz (46s.) et Ocon (51.7s.).
47e: Piastri attaque Antonelli par l'extérieur des virages n°1 et 4, sans résultat. Verstappen double facilement Hamilton au bout de la longue ligne droite. Sainz subit sa pénalité, change de pneus pour la seconde fois... et commet un nouvel excès de vitesse à cause de son électronique capricieuse.
48e: Antonelli et Piastri passent aux stands pour remettre des pneus tendres. Grâce à un arrêt plus court, l'Australien repart devant l'Italien. Hamilton chausse aussi de nouvelles gommes rouges.
49e: Bearman (2.3s.) et Russell (3.2s.) reprennent des pneus tendres. Grâce à ces multiples arrêts, Verstappen hérite de la troisième place alors que lui n'a pas prévu de stopper à nouveau ! Piastri est reparti derrière Ocon et le double au chausse-pied au virage n°4. Le Français s'incline aussi devant Antonelli.
50e: Russell réalise le meilleur tour de la journée (1'20''052'''). Hamilton prend la huitième place à Ocon qui ne doit plus s'arrêter aux stands. Colapinto effectue son unique changement de pneus après un très long premier relais.
51e: Norris devance Leclerc (23.2s.), Verstappen (35s.), Bearman (51s.), Russell (52s.), Piastri (55.5s.), Antonelli (57s.), Hamilton (58.5s.), Ocon (1m. 01s.), Hadjar (1m. 04s.), Bortoleto (1m. 05s.) et Tsunoda (1m. 08s.).
53e: Russell a rejoint Bearman. Williams a demandé à Albon de laisser passer Sainz, mais celui-ci écope d' un « drive-through » à cause de son second excès de vitesses aux stands.
55e: Norris compte désormais vingt-six secondes d'avance sur Leclerc. Verstappen a bien ménagé ses pneus tendres et remonte sur le Monégasque. Neuf secondes les séparent.
57e: Verstappen est revenu à sept secondes et demie de Leclerc. Bearman contient Russell. Sainz exécute sa pénalité et chute du 13e au 15e rang.
58e: Verstappen reprend environ une demi-seconde par tour à Leclerc. Piastri se fait menaçant derrière Russell.
60e: Piastri ouvre son DRS dans la ligne droite principale, plonge à l'intérieur et déborde Russell au prix d'un freinage appuyé, mais efficace. L'Australien est cinquième.
61e: Norris est leader devant Leclerc (28s.), Verstappen (33s.), Bearman (46.4s.), Piastri (49.5s.), Russell (51s.), Antonelli (52.5s.), Hamilton (55.6s.), Ocon (1m. 10s.), Hadjar (1m. 13s.), Bortoleto (1m. 14s.) et Tsunoda (1m. 16s.).
62e: Ayant échoué à rattraper Bearman et s'étant même fait dépasser par Piastri, Russell rend la 6e place à Antonelli. Bortoleto chipe à la 10e place à Hadjar par l'extérieur au premier tournant.
63e: Verstappen revient à grandes enjambées sur Leclerc. Trois secondes les séparent. Tsunoda dépasse Hadjar.
65e: Norris s'apprête à prendre un tour à Hadjar et Albon, en bagarre pour la 12e place. Le Thaïlandais doublera le Français.
66e: Norris devance Leclerc (28s.), Verstappen (30s.), Bearman (43s.), Piastri (44.3s.), Antonelli (50s.), Russell (51s.), Hamilton (56s.), Ocon (1m. 12s.) et Bortoleto (1m. 15s.).
67e: Verstappen est revenu à une seconde et demie de Leclerc. Piastri est maintenant aux trousses de Bearman.
68e: Leclerc n'a plus qu'une seconde d'avance sur Verstappen à la fin de ce tour. Piastri peut user du DRS contre Bearman.
69e: Leclerc fait le forcing pour garder Verstappen hors de la zone d'activation du DRS. Sainz part en tête-à-queue dans le Foro Sol, au virage n°14, et heurte le mur par la droite. Les drapeaux jaunes sont déployés dans le secteur.
70e: Sainz tente d'atteindre un dégagement avec une suspension abîmée. La « voiture de sécurité virtuelle » est alors enclenchée pour évacuer la Williams, ruinant les espoirs de Verstappen et de Piastri de gagner une place.
71e et dernier tour: Le drapeau vert est agité alors que Leclerc et Verstappen entament le second bout droit. Le Néerlandais ne pourra donc rien tenter contre le pilote Ferrari, pas plus que Piastri contre Bearman.
Lando Norris remporte sa 10e victoire avec une trentaine de secondes d'avance sur Leclerc et Verstappen. Bearman décroche une splendide quatrième place. Piastri se classe cinquième devant les Mercedes d'Antonelli et Russell. Hamilton se contente de la 8e place. Ocon (9e) ajoute deux points à la moisson de Haas. La 10e place revient à Bortoleto. Viennent ensuite Tsunoda, Albon, Hadjar, Stroll, Gasly et Colapinto.
Après la course: Norris détrône Piastri
Souvent critiqué pour sa versatilité, Lando Norris a réalisé ici un week-end absolument parfait et décroche une victoire importante qui lui permet de reprendre les commandes du championnat du monde pour la première fois depuis six mois. Aussi, trônant sur le podium du Foro Sol, le nouveau conquistador ne prête guère d'attention au concert d'huées qu'il reçoit en guise d'accueil ! Les Mexicains l'accusent d'être favorisé par McLaren aux dépens d'Oscar Piastri... ce qui le fait sourire: « Cela rend la victoire plus piquante ! J'aime les bonbons acidulés... Personnellement, cela me fait plutôt rire. » Ce succès est en tout cas crucial. D'abord, on l'a dit, parce qu'il permet à Norris de reprendre le dessus sur Piastri au championnat, pour un point seulement certes, mais la dynamique est en sa faveur. Depuis son abandon à Zandvoort fin août, il a toujours devancé son coéquipier en course. Puis, McLaren retrouve la victoire qui la fuyait depuis deux mois, et prouve ainsi qu'il faut bien encore compter avec sa MCL39. Enfin, Norris a fait montre d'une remarquable aisance, réalisant selon lui « son meilleur week-end en F1 ». « Ce fut une course fluide, avec un bon départ, ce que je souhaitais par dessus tout, raconte-t-il. Le premier tour fut tranquille et tout s'est bien passé ensuite. Je suis resté à la fois concentré et détendu, car tout fonctionnait bien ! » Pour ce qui concerne le titre, le natif de Bristol refuse de s'emballer, car la voie vers le trône reste longue, et un certain Max Verstappen rôde sur celle-ci... « Les derniers week-ends ont été corrects et ce dernier était sans conteste le meilleur, dit-il. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, donc je dois simplement rester constant. Et cela ira bien. »
Oscar Piastri n'a en revanche pas du tout le sourire. L'Australien finit seulement cinquième, à 42 secondes de son équipier, après un après-midi pénible. « J'ai eu l'impression d'être tout le temps derrière quelqu'un ! soupire-t-il. J'avais de la peine à cause de l'air sale. Mon objectif était de mieux comprendre la voiture, car après les qualifications, il était évident que je devais revoir mon approche de celle-ci. » Piastri fut notamment vu systématiquement en glissade à la sortie du virage n°3, ce qu'il n'explique pas: « J'ai dû piloter de façon très différente ces deux dernières courses, et ce n'est pas facile à assimiler. Cela a bien marché pour moi pendant longtemps, mais désormais il est certain que Lando est désormais plus à l'aise que moi. » Et Piastri a ainsi perdu les commandes du championnat. Que lui arrive-t-il donc depuis quelques semaines ? Pendant les deux premiers tiers de la saison, Piastri fut solide, froid, irréprochable, et paraissait invulnérable, pendant que Norris accumulait les maladresses. Au soir de sa victoire au GP des Pays-Bas, le 31 août, rien ne semblait devoir l'empêcher de coiffer la couronne mondiale. Depuis, tout s'est enrayé. Est-ce un problème psychologique ? Ou technique, comme il le laisse entendre ? Ce dimanche soir, Andrea Stella confie que Piastri a dû adopter certains nouveaux réglages, sans s'étendre sur la question... En tout cas, après ce GP de Mexico, un minuscule point sépare Lando Norris à Oscar Piastri au classement des pilotes, et McLaren n'a guère plus d'autre choix que de les laisser se battre... même si Max Verstappen est à leurs trousses. Pour Andrea Stella, le Hollandais est l'ennemi n°1: « Notre objectif est clairement de repousser Verstappen, de faire en sorte que ce titre devienne une affaire entièrement ''papaye'', et que le meilleur des nôtres gagne. »
Ferrari a encore réalisé un bon week-end qui lui permet de reprendre à Mercedes la seconde place du classement des constructeurs. Second au départ, Charles Leclerc espérait sans doute pouvoir titiller Lando Norris, mais il a été contraint de tirer tout droit dans l'herbe, et s'en est finalement très bien sorti puisqu'il a conservé cette deuxième place tout l'après-midi. Sa fin de course fut cependant éprouvante puisque Max Verstappen revenait sur lui comme une balle avec des pneus en bien meilleur état, mais il fut sauvé par la neutralisation provoquée par Carlos Sainz. « Je suis très heureux de ce week-end, commente le Monégasque. Après Austin, on ne savait vraiment pas à quoi s'attendre ici, donc cette deuxième place est une bonne surprise. Cependant, je dois admettre que la VSC m'a sauvé. Mes pneus étaient morts à la fin et sans son secours, je n'aurais pas pu résister à Verstappen. » En revanche, Lewis Hamilton, seulement huitième, est furieux après sa bagarre contre Max Verstappen. Il ne conteste pas le comportement de soudard de son vieux rival, mais la sanction qui l'a frappé pour passage hors piste, selon lui trop sévère: « Max a fait du Max, il a plongé, voulait mettre son train avant là où il devait être pour satisfaire aux règles, sans se soucier des autres. Je ne pouvais pas lui laisser plus de place, j'ai dû même sortir pour qu'il n'y ait pas d'accident, et j'ai fait de mon mieux pour ramener la voiture sur la piste en toute sécurité. Je suis allé sur la voie de secours, mais c'était l'endroit le plus poussiéreux du monde, donc j'ai fini sur l'herbe... C'était tout ce que je pouvais faire ! » Un peu plus tard, Hamilton dénonce l'incohérence apparente des décisions de la FIA: « Verstappen et Leclerc ont coupé les virages 1, 2, 3 sans rien n'encourir, et moi je suis pénalisé pour avoir traversé la pelouse au n°4. C'est complétement dingue ! » Frédéric Vasseur soutient pleinement son pilote et dénonce lui aussi une pénalité très exagérée, mais Ferrari n'ira pas la contester.
Max Verstappen a encore une fois tiré le meilleur parti d'une situation complexe. Samedi soir, après les qualifications, il bougonnait contre une voiture mal équilibrée, vilaine avec les gommes. Cela ne l'a pas empêché d'effectuer ce dimanche un exceptionnel second relais de plus de trente tours en pneus tendres qui l'a conduit sur le podium, et l'aurait même amené à la seconde place devant Charles Leclerc si Carlos Sainz ne s'était pas mis dehors. « Je ne m'attendais pas à monter sur le podium, admet-il. Et même lors du premier relais, cela ne semblait pas vraiment possible. À ce moment-là, je me trouvais lent avec les pneus médiums. Mais tout s'est arrangé quand je suis passé en tendres. Bon, j'aurais pu doubler Leclerc, mais est venue la neutralisation. Parfois, ce genre d'incidents nous sourit, parfois non. » Mais le Hollandais est surtout interrogé sur son départ pour le moins mouvementé: « Je me trouvais tout à fait à l'extérieur au premier virage, j'ai freiné sur le vibreur, le plancher a talonné et j'ai glissé dans l'herbe. J'ai fait un peu de rallye... On dit que j'ai pris des risques, mais un départ n'est pas fait pour rester en file indienne ! » Quant à son dépassement à la hussarde sur Lewis Hamilton au 6e tour, conclu par un passage dans l'herbe, il a été jugé conforme après enquête des commissaires: à la corde, son essieu était clairement devant le rétroviseur d'Hamilton, le virage était donc à lui. Pour ce qui concerne le titre, Verstappen est désormais à 36 points du nouveau leader Lando Norris, et est donc plus que jamais dans la course: « J'ai perdu 10 points face à Lando. J'avais dit avant le week-end que tout devait se passer à la perfection pour gagner. Et ici, cela n'a pas été le cas. Voilà ma réponse. »
Mercedes n'a pas brillé au Mexique et cède la seconde place du championnat des constructeurs au bénéfice de Ferrari. Bien qualifié en 4e position, George Russell a perdu du terrain lors d'un départ chaotique. Il critique fermement Charles Leclerc et Max Verstappen qui selon lui auraient dû rendre des positions après avoir traversé l'herbe: « Je suis frustré de voir que trois pilotes peuvent couper le premier virage et ne pas être pénalisés. Max est revenu en piste de nulle part, il m'a presque poussé... ce premier tour pour moi n'était pas de la course. Cela punit les pilotes qui ont tout fait de manière correcte. » Puis, au 6e tour, Russell fut encore une fois poussé par un Verstappen en pleine bagarre avec Hamilton. « J'étais au mauvais endroit, au mauvais moment », bougonne-t-il. Il s'est encore énervé plus tard lorsque l'équipe l'a laissé derrière Kimi Antonelli, alors qu'il avait selon lui le rythme pour aller chercher Oliver Bearman. Mais trop tard: les pneus de Russell avaient déjà surchauffé. Au final, les deux Mercedes n'ont pas doublé le pilote Haas et finissent derrière Oscar Piastri... Mercedes est contrainte de reconnaître ne pas avoir eu beaucoup de jugeote stratégique...
Le « pilote du jour » élu par les fans est Oliver Bearman qui décroche une superbe quatrième place, égalant le meilleur résultat de Haas en F1. Toujours solide et sérieux malgré son très jeune âge, « Ollie » a profité du micmac des premiers tours pour se hisser aux avant-postes et s'y maintenir, s'imposant même avec une remarquable maestria à Max Verstappen en personne. « Quatrième, c'est vraiment bien ! s'extasie-t-il. Je n'en revenais pas de rouler devant Verstappen et les Mercedes. J'ai vraiment craint que ce peloton soit plus rapide que moi, mais au final, j'ai réussi à un maintenir une avance constante. A un moment, j'ai même songé au podium, mais je suis très heureux de ce résultat car cela confirme le bien-fondé de nos récentes évolutions. » Haas est en effet la dernière équipe à apporter des évolutions substantielles à sa machine, dans le but avoué de remonter à la sixième place du championnat des constructeurs. Un objectif qui pourrait être atteint, puisque les hommes d'Ayao Komatsu, avec 62 points, ont déjà dépassé Sauber (60 pts), et se rapprochent de Racing Bulls (72 pts) et Aston Martin (69 pts) qui ont depuis longtemps laissé tomber leurs machines de 2025. Si Bearman continue sur sa lancée et si Esteban Ocon réémerge enfin, Haas pourrait coiffer tout ce beau monde sur le poteau.
Lawson frôle le drame
Enfin, ce Grand Prix aurait pu être marqué par une véritable tragédie. Au troisième tour, Liam Lawson a eu la mauvaise surprise de croiser deux commissaires égarés en piste dans le premier enchaînement. Les deux hommes, chargés de ramasser des débris, n'avaient semble-t-il pas été avertis que le pilote Racing Bulls risquait à tout moment de débouler sur eux. Par bonheur, celui-ci les a aperçus à temps et a pu décélérer... « Je n'en croyais pas mes yeux ! » raconte Lawson. « Sortant des stands, je suis arrivé dans le virage n°1 et j'ai vu deux types qui traversaient la piste en courant. J'ai failli en renverser un ! C'était très dangereux. Il y a manifestement eu un problème de communication quelque part. C'est tout à fait inacceptable ! » Alan Permane, directeur de Racing Bulls, réclame avec fermeté des explications à la FIA, laquelle ordonne en toute logique une enquête pour déterminer les causes de cet incident qui aurait pu avoir des conséquences tragiques.
Cependant la Fédération mexicaine de l'automobile, pour laquelle travaillent les deux commissaires, se fend d'un communiqué pour prendre leur défense et accuser Liam Lawson d'imprudence ! La FIA réagit en démontrant que ce dernier avait fort heureusement bien ralenti avant d'arriver sur les commissaires, qui n'auraient jamais dû se trouver à cet endroit à cet instant... Selon toute vraisemblance, les organisateurs écoperont d'une sanction.
Sources :
- Nextgen-auto.com
- F1i.autojournal.fr
Tony