Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda RBPT
Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes
Charles LECLERC
 C.LECLERC
Ferrari

1116e Grand Prix

XXXVI Grote Prijs van Nederland
Ensoleillé
Zandvoort
dimanche 25 août 2024
72 tours x 4.259 km - 306.587 km
(Offset: 61 m)
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Sergio Pérez sauve sa place

 

Alpine: arrivée d'O. Oakes, colère à Viry-Châtillon

Oliver Oakes prend ce week-end ses fonctions de directeur d'Alpine F1 Team en lieu et place de Bruno Famin. L'ancien champion du monde de karting et cofondateur d'Hitech GP devient à 36 ans le benjamin des « team principals ». Ce personnage ambitieux annonce d'emblée la couleur. Il tire un trait sur les années passées, gâchées par de mauvaises gouvernances, et réduit l'équipe à sa seule entité britannique, du fait de l'abandon du moteur Renault. « Enstone a quelque chose que l'argent ne peut pas acheter: une identité, une histoire, une passion, dit-il. Ce qui lui manque, c'est une direction. Cette équipe a été mal gérée pendant un certain nombre d'années. Il y a des gens extraordinaires à Enstone et les difficultés ne sont pas de leur fait, mais bien des anciens dirigeants. » Oakes est en fait le perroquet de son ami et mentor Flavio Briatore. Le « conseiller spécial » de Luca de Meo se fait le chantre d'une nouvelle politique: « Le problème d'Alpine est qu'à un moment donné, trop de mauvais managers ont été choisis. Enstone est difficile à gérer, c'est un monstre qui impose d'être sur place. On ne dirige pas une structure pareille depuis Paris. » Cela peut s'entendre, mais fallait-il pour autant sacrifier Viry-Châtillon ? Aux Pays-Bas, Briatore et Oakes n'ont pas un mot pour les employés de l'usine francilienne. Briatore se contente de préciser qu'il n'est pour rien dans cet abandon, rejetant la responsabilité sur Jean-Dominique Senard et Luca de Meo, président et directeur général du Groupe Renault... « Ce n'est pas toujours moi le méchant de l'histoire ! » clame l'Italien mi-sérieux, mi-rigolard.


En tout cas, la colère gronde à Viry-Châtillon. L'abandon du moteur Renault F1 met en péril des centaines d'emplois, non seulement en Essonne, mais aussi chez nombre de sous-traitants, comme Mecachrome à Aubigny-sur-Nère. Les syndicats et les représentants du personnel parlent de grève et prévoient de protester publiquement à l'occasion du prochain Grand Prix d'Italie. Bruno Famin, re-parachuté sur place en pompier de service, promet de maintenir tous les emplois, mais il est très mal reçu par les employés qui refusent de croire ses belles paroles. De son côté, le maire de Viry-Châtillon Jean-Marie Vilain s'adresse au président de la République Emmanuel Macron pour lui demander d'intervenir en faveur de ce fleuron de l'industrie automobile française: « Renault et Viry, c'est une histoire ancienne. Depuis 50 ans, ce site rayonne dans le monde entier grâce à la Formule 1. Aujourd'hui, voir cette histoire balayée d'un revers de main est tout simplement dramatique. » Des élus de Viry et de l'Essonne lancent par ailleurs une pétition en faveur du maintien de l'activité F1. Le maire tacle en outre violemment Flavio Briatore: « Je ne sais pas s'il est directement responsable de cette décision, mais c'est l'homme des basses œuvres. Il arrive avec ses gros sabots, sans tenir compte de l'histoire de ce site ni des 350 techniciens de haut vol qui y travaillent. On ne peut pas décider de balayer toute cette expertise en quelques semaines, tout cela pour acheter un moteur ailleurs ! » Mais, on l'a dit, Briatore se moque de ces attaques. Sans doute parce qu'il s'accommode parfaitement du rôle de paratonnerre qui permet de protéger le véritable fossoyeur de Viry-Châtillon, Luca de Meo...


Alpine (suite): Jack Doohan promu titulaire

Alpine annonce en début de week-end que son réserviste Jack Doohan sera le coéquipier de Pierre Gasly en 2024. Le jeune Australien de 21 ans était en concurrence avec Mick Schumacher, mais il bénéficiait d'un avantage certain sur ce dernier: son manager n'est autre que Flavio Briatore. Ce dernier aurait pu certes renouer la chaîne du temps en recrutant le fils de Michael Schumacher, mais l'Italien n'est pas un sentimental...


La promotion de Doohan ne suscite pas un franc enthousiasme. Le fils de motard n'a en effet décroché aucun titre en formule de promotion. Néanmoins, il a toujours fait preuve d'une jolie pointe de vitesse, notamment en qualifications. D'abord issu de la pouponnière Red Bull, il a frôlé la fin de carrière anticipée en 2020 après une première saison de F3 calamiteuse. Repêché par Alpine, Doohan Jr. s'est bien rattrapé en décrochant en 2021 le titre de vice-champion du monde de F3, puis en remportant six victoires en deux saisons de F2. En 2023, la couronne aurait été à sa portée si son début de saison n'avait pas été gâché par des problèmes de freins. L'Aussie peut donc débarquer en F1 sans rougir, même si quelques interrogations demeurent sur son niveau réel, puisqu'il n'a jusqu'ici piloté que dans de très bonnes écuries (Trident, Virtuosi), associé à des équipiers guère dangereux.


Présentation de l'épreuve

Max Verstappen espère que ce Grand prix national lui permettra de renouer avec une victoire qui lui échappe depuis maintenant deux mois. Après quatre semaines de « break » en compagnie de sa petite amie Kelly Piquet (dans un endroit soigneusement tenu secret), le Batave est frais et dispos, mais il s'inquiète de la sensible baisse de niveau de Red Bull, notamment vis-à-vis de McLaren et de Mercedes qui se sont partagées les victoires au mois de juillet. Verstappen s'inquiète ouvertement pour le titre mondial, même s'il jouit d'une avance confortable (78 points) sur son principal poursuivant, Lando Norris. A contrario, celui-ci compte sur la grande forme de sa McLaren pour opérer une remontée en cette seconde partie de saison, même s'il admet qu'il devra hisser son niveau pour menacer son rival et néanmoins ami. Le jeune Anglais commet encore trop de fautes... « Je dois d'abord travailler sur moi-même, avance-t-il au micro de Sky Sport F1. J'ai l'impression d'avoir la voiture et tout ce dont j'ai besoin autour de moi, mais j'ai probablement fait trop d'erreurs au cours du dernier mois. J'ai perdu des opportunités, notamment en ratant mes départs. Ce sont de petites erreurs qui ont eu de grandes conséquences. Je n'ai pas toujours eu un pilotage digne d'un champion du monde. » Cette humilité lui fait honneur. Reste à effectivement se corriger...


Après un mois de trêve estivale, la Formule 1 prend le chemin des écoliers qui la conduit à Zandvoort pour le Grand Prix des Pays-Bas. Le succès de celui-ci est une fois de plus garanti par le héros national Max Verstappen, invaincu sur ses terres depuis 2021. Mais sa popularité justifie de moins en moins la présence de cette étape au calendrier. Soyons clairs: sans Verstappen, jamais la F1 n'aurait remis les pieds à Zandvoort, circuit étroit, désuet, tout juste aux normes de la compétition moderne. Surtout, ce Grand Prix doit encore faire la preuve de sa rentabilité. Zandvoort ne reçoit aucune aide du gouvernement néerlandais et compte uniquement sur l'affluence et les revenus publicitaires pour amortir son billet d'entrée au championnat du monde (30 millions d'euros). Ainsi, le patron de l'épreuve Robert van Overdijk admet que le contrat du circuit avec la F1 pourrait ne pas être renouvelé à l'issue de la saison 2025. L'hypothèse d'une alternance avec Spa-Francorchamps est sur la table, mais les Belges rechignent et souhaitent une présence permanente de leur rendez-vous au calendrier. Pessimiste, van Overdijk reconnaît que l'édition 2025 sera probablement la dernière. Quoiqu'il en soit, Zandvoort reçoit au moins le soutien public du roi Guillaume-Alexandre qui visite le circuit pour la seconde année consécutive.


La FIA a publié une directive bannissant le « freinage asymétrique », sans que l'on sache s'il s'agit d'une mesure de précaution ou de la répression d'une éventuelle infraction Les autorités semblent redouter un retour du « brake steer » inventé par McLaren en 1997, qui permettait à la roue d'un même essieu de freiner plus fort que l'autre, surtout à l'arrière. Le procédé est très profitable. En réduisant la rotation de la roue arrière intérieure, cette dernière colle la voiture à la piste, réduit le sous-virage et autorise donc une meilleure vitesse de passage en courbe. Beaucoup estiment qu'il est aujourd'hui possible de développer sur ce principe un freinage gauche - droite très performant. C'est justement McLaren qui aurait mis à la puce à l'oreille de la fédération. En Autriche, la MCL38 fut particulièrement rapide sur un circuit ne tournant qu'à droite... Mercedes serait également suspectée après ses soudains rebonds de compétitivité sur les circuits à courbes rapides comme Barcelone, Silverstone ou Spa. Reste à voir si cette directive aura un impact sur les performances des écuries à Zandvoort.


Jeudi 22 août, Haas F1 Team a la mauvaise surprise de voir des huissiers débarquer dans son stand, accompagnés par la police néerlandaise. Les hommes de loi viennent saisir son matériel à la demande de son ex-sponsor et désormais créancier Uralkali. La compagnie de Dmitry Mazepin attend en effet toujours que Haas lui rembourse 9 des 13 millions de dollars investis pour la saison 2022, en vertu de la décision d'un tribunal arbitral suisse. L'équipe américaine est au pied du mur: si elle ne paie pas, son matériel ne quittera pas les Pays-Bas ! Elle n'a donc d'autre choix que de s'exécuter. Dimanche, Gene Haas annonce que « tout est réglé ». Mais les 9 millions de dollars ne parviennent pas immédiatement sur le compte d'Uralkali car celui-ci est basé au Moyen Orient, où les banques chôment dès le vendredi ! Le virement n'est finalement enregistré que le lundi 26 août. Les huissiers laissent alors repartir l'écurie Haas qui a ainsi perdu 24 heures de préparation en vue du GP d'Italie.


Sergio Pérez est mystérieusement parvenu à sauver son volant chez Red Bull au lendemain du Grand Prix de Belgique, et ce malgré une série de mauvais résultats très préjudiciables pour son équipe dans l'optique du championnat des constructeurs. A Zandvoort, chacun spécule sur les motivations de l'écurie autrichienne. Christian Horner et Helmut Marko accordent-ils encore quelque crédit à leur second pilote, ou ont-ils cédé aux pressions de Liberty Media qui redoutait un collapsus du Grand Prix du Mexique en cas d'absence de « Checo » ? Toujours est-il que ce dernier doit impérativement retrouver quelques couleurs afin que son contrat pour 2025 et 2026, signé au printemps, entre en vigueur. Pour le moment, Pérez va collaborer pendant quelques courses avec un nouvel ingénieur de piste. Son interlocuteur habituel Hugh Bird bénéficie d'un congé paternité et sera supplanté par Richard Wood, l'ingénieur de performance.


Lorsque Lewis Hamilton a signé avec Ferrari, beaucoup s'attendaient à le voir emmener avec lui son emblématique ingénieur de course Peter Bonnington, avec lequel il travaille depuis son arrivée chez Mercedes en 2013. Mais « Bono » ne le suivra finalement pas chez les Rouges. Il vient en effet d'être promu directeur de l'ingénierie de course, un poste spécialement créé pour lui par Mercedes, peut-être afin de refréner des velléités de départ. En parallèle, Bonnington demeurera l'ingénieur attitré d'Hamilton jusqu'à la fin de la saison.


Après l'annonce de la signature de Carlos Sainz avec Williams, le plateau 2025 est presque complet. Quatre volants sont encore disponibles: chez Mercedes, Alpine, Visa Cash RB et Stake-Sauber. Le plus convoité, celui de la marque à l'Étoile, est cependant de facto attribué et échouera au jeune Andrea Kimi Antonelli qui pilotera d'ailleurs la W15 lors des essais du vendredi huit jours plus tard à Monza. Toto Wolff admet à Zandvoort que les négociations avec Max Verstappen n'ont pas abouti. L'Autrichien ne ferme cependant pas la porte au triple champion du monde pour 2026. Mais pour 2025, c'est bien le jeune Antonelli qui aura sa chance. Wolff révèle que l'officialisation de son engagement aura lieu à Monza. Et quand on lui demande pourquoi il n'annonce pas lui-même cette nouvelle aux Pays-Bas, il répond avec malice qu'il a « des soucis avec son équipe de communication... »


Chez Visa Cash, l'avenir de Daniel Ricciardo est en suspens. Helmut Marko a récemment rappelé que l'équipe italienne était bien le « junior team » de Red Bull, et non sa voie de garage. Faute de bons résultats, le vétéran australien pourrait céder sa place à la dernière pépite de la filière Red Bull, le Français Isack Hadjar, actuel leader du championnat du monde de F2. Cependant, le Dr. Marko réaffirme ici que le Néo-Zélandais Liam Lawson sera titularisé en 2025. Mais où ? Chez Red Bull à la place de Sergio Pérez ? Ou chez RB à la place de Daniel Ricciardo ? A moins que Lawson ne quitte la galaxie Red Bull, puisque certains avancent qu'il serait convoité par Sauber - Audi...


Recalé par Alpine, Mick Schumacher cherche pour sa part à rebondir chez Stake-Sauber-Audi qui ne paraît rebutée à l'idée d'aligner deux Allemands. Mais Mercedes, avec laquelle le fils du septuple champion du monde est toujours sous contrat, accepterait-elle de le céder à ses rivaux d'Audi ? Mattia Binotto, nouveau responsable du programme F1 de la marque aux anneaux, semble vouloir prendre son temps avant de désigner le coéquipier de Nico Hülkenberg. Le jeune Brésilien Gabriel Bortoleto, champion 2023 de F3 et auteur d'une belle première saison en F2, serait une option, de même que l'Espagnol d'outre-Atlantique Álex Palou, ou encore Liam Lawson, déjà cité. Mais Sauber pourrait aussi conserver un de ses deux titulaires actuels, Valtteri Bottas ou Guanyu Zhou.


Lors des premiers essais libres, Stake-Sauber confie le baquet de Valtteri Bottas au Russe Robert Shwartzman, prêté par Ferrari. Voilà un petit camouflet infligé aux pilotes réservistes de l'écurie suisse, Théo Pourchaire et Zane Maloney, qui n'auront peut-être pas l'occasion de rouler en F1 d'ici la fin de la saison. La situation est particulièrement amère pour Pourchaire qui, après une courte expérience malheureuse en IndyCar, ne sera visiblement pas retenu par le projet Audi F1 et voir les portes de la discipline reine se refermer peu à peu devant lui.


McLaren apporte ici une vaste évolution de sa MCL38, avec de nouvelles suspensions à l'avant et l'arrière, des écopes de frein revues et bord du plancher redessiné. L'aileron arrière et le beam wing sont aussi adaptés au fort appui réclamé par le circuit néerlandais. Red Bull retire de nouveau le « canon cooling » de sa RB20, tout en réduisant son capot-moteur. Alpine a retouché les suspensions et les écopes de frein de l'A524. Haas inaugure un nouveau train avant: le nez, les suspensions, l'aileron et les écopes de frein ont été retravaillés. Enfin, Williams apporte une nouvelle version de sa FW46: le plancher, le diffuseur et les entrées d'air des pontons sont inédits.


Essais et qualifications

Les essais du vendredi débutent dans des conditions très difficiles, avec de la pluie et de fortes rafales de vent. En fin de séance, les pilotes peuvent chausser des slicks et Norris s'empare du meilleur chrono (1'12''322'''). Le soleil apparaît pour les seconds essais dominés par les pilotes Mercedes et McLaren. Russell est le plus véloce (1'10''702''') devant Piastri et Hamilton. Les Red Bull et les Ferrari sont en retrait. Samedi, la troisième séance libre commence sur piste humide et est interrompue par Sargeant qui pulvérise sa Williams dans le rail à la sortie du virage n°3. Le Floridien sort sans mal de son bolide frappé par un début d'incendie, mais les dégâts sont considérables et la séance est interrompue un long moment. Les pilotes ne repartent qu'à deux minutes du drapeau à damiers et Gasly signe un meilleur chrono tout à fait anecdotique.


<>Les qualifications se déroulent sous un ciel menaçant, mais cette fois la pluie ne viendra pas. Norris confirme l'excellente tenue des McLaren en réalisant sa troisième pole de la saison (1'09''673'''). Piastri (3e) manque la première ligne pour seulement quelques centièmes. Verstappen arrache la deuxième place au volant d'une Red Bull très nerveuse, mais concède 4/10e à Norris. Pérez (5e) est dans le bon rythme, bien qu'il ait été gêné par Hamilton en début de séance. Chez Mercedes, Russell signe le 4e temps, mais regrette de ne pas avoir pu se battre pour la pole. Hamilton est lui éliminé dès la Q2 et dénonce un manque de rythme. Il échoue finalement au 14e rang car il est pénalisé de trois places pour avoir gêné Pérez. Comme attendu, les Ferrari ne semblent pas aimer les courbes rapides de Zandvoort. Leclerc (6e) concède près d'une seconde à Norris. Sainz (10e) ne franchit même pas la Q2, en partie à cause du trafic. Les Aston Martin (Alonso 7e, Stroll 8e) sont bien placées pour inscrire des points.


Gasly réalise un petit exploit en hissant son Alpine-Renault en 9e position. En revanche, Ocon (16e) pointe un changement de pièces qui chamboulerait le comportement son A524 et ne dissimule pas son mécontentement. Les Visa Cash RB déçoivent. Tsunoda (11e) ne franchit pas la Q2 et Ricciardo (15e), mal à l'aise depuis le début du week-end, est éliminé d'emblée. Les Haas-Ferrari ne sont pas vraiment dans le coup. Victime d'un accident à Tarzan vendredi, Hülkenberg (12e) précède Magnussen (13e). Les Kick-Sauber (Bottas 17e, Zhou 18e), très sensibles au vent, passent aussitôt à la trappe. Enfin, Albon est dans un premier temps heureux de placer sa Williams en huitième position, mais il est disqualifié samedi soir car son nouveau plancher excède le volume autorisé. Le Thaïlandais partira dernier, aux côtés de son équipier Sargeant qui n'a pas roulé en raison de son crash de la mi-journée.


Le Grand Prix

La course se déroule par temps doux (19°C dans l'air, 31°C sur la piste), devant l'habituelle marée orange acquise à Max Verstappen. La plupart des pilotes s'élancent en pneus médiums (C2). Hamilton, Tsunoda et Bottas sont en gommes tendres (C3). Magnussen est pénalisé peu avant le départ car il a reçu des éléments sur son bloc moteur ne figurant pas dans les quotas officiels, qui plus est sous régime de parc fermé. Il s'élancera depuis les stands, en pneus durs (C1).


Départ: Verstappen prend un meilleur envol que Norris et s'empare immédiatement du commandement. Russell prend l'ascendant sur Piastri.


1er tour: Verstappen devance Norris, Russell, Piastri, Leclerc, Pérez, Gasly, Alonso, Sainz et Stroll.


2e: Verstappen a une seconde et demie d'avance sur Norris. Hamilton prend la 12e place à Tsunoda.


3e: L'écart est stable entre les deux leaders. Piastri menace Russell. Leclerc reste au contact de ce duo. A l'attaque de Sargeant, Magnussen rate son freinage à Tarzan et tire tout droit dans les graviers. Il se relance bon dernier.


5e: Verstappen précède Norris (1.3s.), Russell (3s.), Piastri (3.9s.), Leclerc (4.7s.), Pérez (5.4s.), Gasly (7s.), Alonso (8s.), Sainz (8.6s.), Stroll (9.5s.), Hülkenberg (10.3s.) et Hamilton (11s.).


7e: Une seconde et demie sépare Verstappen et Norris. Russell fait le bouchon devant Piastri, Leclerc et Pérez.


8e: Sainz dépasse Alonso par l'extérieur à Tarzan, puis se rapproche de Gasly.


10e: Verstappen devance Norris (1.4s.), Russell (4.6s.), Piastri (5.6s.), Leclerc (6s.), Pérez (7.5s.), Gasly (10s.), Sainz (10.3s.), Alonso (12.8s.) et Stroll (13.5s.). Hamilton déborde Hülkenberg.


11e: Sainz assaille Gasly par l'intérieur à Tarzan. Le Rouennais résiste jusqu'au virage n°3 où il doit céder.


13e: Norris revient à moins d'une seconde de Verstappen. Albon chausse les pneus durs.


14e: Hamilton prend la 10e place à Stroll au premier virage.


15e: Verstappen mène devant Norris (0.9.), Russell (4.7s.), Piastri (6.2s.), Leclerc (6.7s.), Pérez (8.4s.), Sainz (12.2s.), Gasly (15.6s.), Alonso (17.8s.) et Hamilton (18.4s.). Hülkenberg prend des pneus durs et Tsunoda des médiums.


16e: Leclerc menace désormais Piastri. Hamilton efface Alonso et se retrouve neuvième. Bottas change de gommes.


17e: Norris évolue à quelques dixièmes de Verstappen et esquisse un semblant d'attaque à Tarzan. Le Hollandais se plaint d'un manque de grip.


18e: Norris ouvre son aileron mobile dans la ligne droite principale et déborde Verstappen par l'intérieur à Tarzan. L'Anglais est le nouveau leader. Zhou change d'enveloppes.


20e: Norris précède Verstappen (1.4s.), Russell (5.4s.), Piastri (6.7s.), Leclerc (7.3s.), Pérez (10s.), Sainz (13.3s.), Gasly (20s.), Hamilton (20.5s.), Alonso (24s.), Stroll (26.6s.) et Ricciardo (30s.).


22e: Norris a repoussé Verstappen à deux secondes et demie. Leclerc pourchasse Piastri. Gasly résiste fermement à Hamilton. Changement de pneus pour Sargeant.


24e: Quatre secondes séparent Norris et Verstappen. Hamilton chausse les pneus durs et repart en 16e position.


25e: Verstappen est en grande difficulté et concède maintenant cinq secondes à Norris. Leclerc s'empare de gommes dures (2.4s.) et se relance neuvième.


26e: Russell est chez Mercedes pour mettre les gommes blanches (3.4s.). Il repart derrière Leclerc et Alonso. Il double ensuite l'Espagnol.


27e: Norris précède Verstappen (6s.), Piastri (12.4s.), Pérez (16.6s.), Sainz (19s.), Gasly (30.3s.), Leclerc (33.3s.), Russell (34.7s.), Alonso (36s.) et Stroll (39.3s.).


28e: Verstappen stoppe chez Red Bull, prend les pneus durs (2.5s.) et repart devant Gasly. Leclerc efface ce dernier en fin de tour.


29e: Norris s'empare de pneus durs (3.1s.) et se relance quatrième, loin devant Verstappen. Piastri est le nouveau leader.


30e: Pérez subit un long pit-stop (4.4s.) pour mettre les enveloppes dures et ressort derrière Alonso. Hamilton remonte dans le peloton et retrouve les points. Arrêt de Ricciardo.


31e: Sainz se saisit de pneus durs (2.6s.) et repart derrière Pérez. Stroll et Ocon changent aussi de gommes.


32e: Après avoir été doublé par Pérez, Alonso s'empare de gommes blanches et retrouve la piste devant Bottas et Stroll. Gasly prend le composé dur lors d'un arrêt un peu long, et repart douzième. Tsunoda change aussi de pneus.


33e: Piastri s'arrête chez McLaren, prend des pneus durs et se relance en cinquième position (2.4s.). Norris retrouve la 1ère place. Leclerc est le grand vainqueur de cette salve d'arrêts puisqu'il a gagné deux positions.


35e: Norris mène devant Verstappen (7.5s.), Leclerc (12.4s.), Russell (16.7s.), Piastri (21s.), Pérez (23.6s.), Sainz (26.3s.), Hamilton (30s.), Hülkenberg (38.7s.), Magnussen (42s.), Albon (44.8s.) et Gasly (48.5s.).


37e: Norris est souverain et porte son avance sur Verstappen à près de neuf secondes. Piastri se rapproche de Russell.


39e: Stroll reçoit une pénalité de cinq secondes pour excès de vitesse aux stands.


40e: Piastri déborde Russell par l'extérieur à Tarzan et conquiert ainsi la quatrième place. Après avoir volontairement ralenti pour protéger son équipier, Magnussen se fait déborder par Albon, Gasly, Alonso et Stroll dans le dernier virage relevé. Gasly en profite pour surprendre Albon par l'extérieur de Tarzan.


41e: Norris devance Verstappen (10.3s.), Leclerc (16.6.), Piastri (20s.), Russell (22s.), Pérez (25.6s.), Sainz (26.4s.), Hamilton (31.5s.), Hülkenberg (49s.) et Gasly (59s.). Alonso double Albon. Magnussen chausse les pneus médiums.


43e: Norris compte dix secondes et demie de marge sur Verstappen. Piastri revient à une seconde et demie de Leclerc. Les Ferrari sont en verve: Sainz menace Pérez.


45e: L'intervalle entre Norris et Verstappen atteint douze secondes. Second arrêt pour Bottas.


47e: Piastri met la pression sur Leclerc. Ce dernier est toutefois plus rapide que Verstappen qui est le pilote le plus lent du top 5. Sainz déborde Pérez au premier virage.


48e: Norris précède Verstappen (12.5s.), Leclerc (18.2s.), Piastri (18.8s.), Russell (24.4s.), Sainz (27.4s.), Pérez (28.5s.), Hamilton (34.2s.), Hülkenberg (57.5s.), Gasly (1m. 05s.), Alonso (1m. 07s.) et Stroll (1m. 09s.).


49e: Hamilton a fait un plat sur ses pneus et doit prendre des pneus tendres (2.6s.). Il reste huitième et signe ensuite le meilleur temps (1'13''883''').


51e: Norris caracole en tête avec près de quatorze secondes d'avantage sur Verstappen. Leclerc et Piastri sont dans le trafic. Russell compose avec des pneus endommagés et se fait rattraper par Sainz.


53e: Norris mène devant Verstappen (14.4s.), Leclerc (20s.), Piastri (21.2s.), Russell (26.8s.), Sainz (28.4s.), Pérez (31s.), Hamilton (54.2s.), Hülkenberg (1m. 02s.) et Gasly (1m. 08s.). Bon dernier, Zhou change de pneus.


54e: Russell doit effectuer un second pit-stop. Il chausse les gommes tendres (2.8s.) et tombe au septième rang.


55e: Norris porte son avance sur Verstappen à plus de quinze secondes. Albon s'empare de pneus médiums.


57e: Leclerc a repoussé Piastri à un peu plus d'une seconde. Le jeune Australien a abîmé ses pneus derrière la Ferrari. Gasly revient sur Hülkenberg.


59e: Seize secondes séparent Norris et Verstappen. Gasly est dans les roues de Hülkenberg.


60e: Gasly assaille Hülkenberg par l'extérieur à Tarzan et le dépasse en sortie de virage.


61e: Norris mène devant Verstappen (16.7s.), Leclerc (23s.), Piastri (23.9s.), Sainz (29.6s.), Pérez (36.8s.), Russell (46.5s.), Hamilton (50.5s.), Gasly (1m. 13s.), Hülkenberg (1m. 15s.), Alonso (1m. 16s.) et Stroll (-1t.).


62e: Hamilton améliore le record du tour (1'13''868'''). Alonso a rejoint Hülkenberg.


63e: Alonso double Hülkenberg à Tarzan et conquiert ainsi la dixième place.


65e: Norris compte maintenant 18 secondes de marge sur Verstappen. Leclerc contient toujours Piastri qui n'a plus l'usage du DRS. Hamilton a rattrapé son équipier Russell, toujours aussi peu à l'aise avec ses pneus.


67e: Norris mène devant Verstappen (19s.), Leclerc (23.8s.), Piastri (24.8s.), Sainz (30.3s.), Pérez (37.8s.), Russell (46s.), Hamilton (47.3s.), Gasly (-1t.), Alonso (-1t.), Hülkenberg (-1t.) et Stroll (-1t.).


69e: Norris possède désormais vingt secondes d'avance sur Verstappen. Leclerc garde Piastri une seconde derrière lui.


71e: Norris finit la course avec un avantage colossal de 21 secondes sur Verstappen.


72e et dernier tour: Lando Norris remporte ce GP des Pays-Bas et arrache in fine le record du tour (1'13''817'''). Verstappen finit deuxième, Leclerc troisième. Piastri est quatrième avec la seconde McLaren. Saint termine cinquième. Pérez se classe sixième: c'est son meilleur résultat depuis Miami. Les Mercedes (Russell 7e, Hamilton 8e) viennent ensuite. Gasly est un très bon neuvième. Alonso prend le dernier point. Suivent Hülkenberg, Stroll, Ricciardo, Albon, Ocon, Sargeant, Tsunoda, Magnussen, Bottas et Zhou. Stroll recule d'un rang du fait de sa pénalité.


Après la course: Norris relance le match

L'orange pavoise sur le podium de ce Grand Prix des Pays-Bas, mais hélas pour les fanatiques de Max Verstappen, il s'agit de la combinaison de Lando Norris dont la McLaren couleur papaye a survolé ce week-end. L'Anglais a certes manqué son départ, une fois de plus. « Après le premier virage, j'étais étonnamment calme, peut-être parce que j'ai un peu l'habitude de perdre des places au départ », sourit-il. « Je ne suis pas aussi bon que Piastri en ce domaine, mais je ne suis pas mauvais non plus. Je crois avoir exécuté correctement la procédure, même si cela ne s'est pas vu. » Mais ensuite le natif de Bristol a été impérial. Il a parfaitement exploité une MC38 souveraine dans les courbes rapides de Zandvoort. Ce beau succès autorise Norris à reparler du titre mondial, même s'il concède encore 70 points à Verstappen: « Je me bats pour le championnat depuis la première course. Mais rien n'est changé, je prends les courses les unes après les autres. » Le clan McLaren est d'autant plus confiant que les évolutions apportées ici ont donné entière satisfaction. « Elles ont apporté un pas en avant, mais nous étions déjà très compétitifs ces deux derniers mois, affirme Norris. Toutefois, le nouvel aileron arrière m'a peut-être permis de passer Verstappen, par exemple. » Grâce à cette victoire, McLaren revient en outre à seulement 30 points de Red Bull au classement des constructeurs, ce qui fait regretter la prestation en demi-teinte d'un Oscar Piastri, qui a d'ailleurs lui aussi manqué son envol.


Max Verstappen aurait pu accepter avec philosophie cette défaite à domicile, sa première depuis le retour de la F1 à Zandvoort, si son retard sur Lando Norris à l'arrivée n'était pas aussi grand: 22 secondes ! Pire encore, sa Red Bull ne semblait guère plus rapide ici que la Ferrari de Charles Leclerc. « C'est un résultat alarmant, tonne Helmut Marko. Il va falloir travailler dur, comme l'avait dit Max avant la trêve. Les deux championnats sont menacés ! » Celui des constructeurs pour sûr. Pour celui des pilotes, Verstappen a encore une belle marge sur Norris, mais il ne s'en satisfait pas. « Cela a été un mauvais week-end, soupire-t-il. Les dernières courses n'étaient pas géniales non plus. Il ne faut pas paniquer, mais comprendre d'où vient le problème. Ici, je ne pouvais pas tenir le rythme des McLaren. Quand Lando m'a passé, je savais que je ne le reverrai plus. La voiture était trop difficile à piloter. » Le Batave pointe notamment un déficit de vitesse de pointe, un problème nouveau chez Red Bull, ainsi qu'un mauvais équilibre général.


Ferrari s'attendait à souffrir sur les bords de la mer du Nord. Les grandes courbes rapides de Zandvoort n'étaient pas censées sourire aux Rouges qui avaient d'ailleurs sombré ici l'an passé. À la surprise générale, elles furent compétitives ce dimanche. Charles Leclerc décroche une belle troisième place et Carlos Sainz, éliminé la veille en Q2, est remonté au cinquième rang. « C'est une très belle surprise, reconnaît Leclerc. J'ai saisi une opportunité en doublant Pérez au départ. Puis nous avons effectué un bon coup avec l'undercut aux dépens de Russell et de Piastri. Après j'ai eu un peu peur car mon second relais était très long, mais j'ai bien ménagé les pneus. » Le Monégasque reconnaît cependant que ce résultat ne facilite pas la compréhension de la Ferrari, décidément trop imprévisible. Celle-ci recevra en tout cas à Monza sa dernière évolution de la saison.


À l'inverse, les Mercedes, très attendues après leurs récents succès, ont été extrêmement décevantes. George Russell et Lewis Hamilton pointent une W15 très instable qui a maltraité les pneus et les a contraints à effectuer deux arrêts. « Nous n'avions pas de rythme, et ce sur les trois types de pneus ! » déplore Russell. « J'ai glissé beaucoup et j'ai souffert d'une forte dégradation. Nous devons comprendre pourquoi, parce que nous étions relativement rapides samedi. Certes, les performances varient d'un circuit à l'autre, mais nous étions beaucoup plus forts en juillet. Il y a une anomalie que nous devons résoudre avant Monza. » Heureusement, le circuit italien demande peu d'efforts sur les gommes...


Sources :

-Auto Hebdo n°2474 et 2476, 7 et 28 août 2024

Tony