Adrian Newey quitte Red Bull
Hülkenberg avec Sauber-Audi
Le 28 avril, Sauber et Audi annoncent recruter Nico Hülkenberg à compter de la saison 2025. Le vétéran allemand quittera Haas en fin d'année pour rejoindre Stake-Sauber qui deviendra en 2025 l'équipe d'usine d'Audi. Ce choix n'est pas surprenant car la marque aux anneaux voulait engager un pilote allemand, et Hülkenberg, fort de sa grande expérience, était un choix logique, d'autant plus qu'il bénéficie de l'estime d'Andreas Seidl, les deux hommes ayant gagné les 24 heures du Mans en 2015 pour le compte de Porsche. « Andreas a été l'agent déterminent de mon engagement, admet le pilote rhénan. On s'apprécie depuis l'aventure Porsche au Mans et c'est un gars qui a toujours très direct, très franc avec moi. » Hülkenberg retrouvera donc Hinwil, douze ans après une unique saison (2013) avec Sauber. L'atmosphère sera cependant bien différente, puisqu'il sera au cœur du plus ambitieux projet de l'histoire sportive d'Audi. « Il y a quelques visages que je reconnais chez eux, mais aussi beaucoup d'inconnus, déclare Hülkenberg. L'an prochain, je ne serai pas trop dépaysé, puisque je roulerai encore avec un moteur Ferrari. Cela me permettra de redécouvrir l'équipe, l'infrastructure etc. Quant à Audi, quand un constructeur s'engage en F1 avec autant de détermination, c'est une opportunité unique. Représenter l'écurie d'usine d'une telle marque, avec un moteur fabriqué en Allemagne, est un honneur pour moi. Toutefois, je tiens à préciser que ma nationalité a joué un rôle secondaire. Pour moi, Audi représentait tout simplement ma meilleure opportunité. »
Reste désormais à connaître le futur coéquipier d'Hülkenberg, puisqu'il est acquis que ni Valtteri Bottas ni Guanyu Zhou ne seront conservés. Le nom de Carlos Sainz revient avec insistance, même si ce dernier est aussi courtisé par Mercedes. Mais l'annonce de prochaines négociations entre Toto Wolff et Max Verstappen, à l'issue incertaine, pourrait bien le pousser pour de bon dans les bras d'Audi.
Présentation de l'épreuve
La popularité de la Formule 1 ne se dément pas outre-Atlantique. Le Grand Prix de Miami, première des trois étapes états-uniennes de cette saison 2024, accueille ce week-end 275 000 spectateurs en trois jours. Une semaine plus tôt, les 29 et 30 avril, Lewis Hamilton a offert une exhibition exceptionnelle aux New-Yorkais en faisant crisser les pneus d'une Mercedes W12 sur la célèbre 5e Avenue, au pied de l'Empire State Building. Cette démonstration est le fruit d'un partenariat entre Mercedes et WhatsApp. La célèbre application de messagerie a ainsi fêté le lancement d'une nouvelle émoticône aux couleurs de la firme allemande... Hamilton se fait plaisir en déboulant sur la Grosse Pomme, ville où il possède un penthouse, mais il reconnaît au passage trouver longtemps depuis sa dernière victoire, remontant désormais à un plus de deux ans...
Le 24 avril, le président de Ferrari Benedetto Vigna annonce l'alliance de sa firme avec un nouveau sponsor-titre, le géant américain de l'informatique HP Inc (jadis Hewlett-Packard). L'écurie italienne sera désormais engagée sous le nom de « Scuderia Ferrari HP » et bénéficiera du matériel et de la technologie de son partenaire. Ce n'est pas la première fois que HP s'implique en F1 puisqu'elle avait sponsorisé Williams dans les années 2000 et Mercedes dans les années 2010. Par ailleurs, la SF-24 arbore à Miami une livrée spéciale, avec sur les pontons, le halo et l'aileron arrière quelques touches de bleu pâle (« azzuro Dino »), pour rappeler la couleur des combinaisons des pilotes ferraristes dans les années 1960 et 1970. Enfin Charles Leclerc et Carlos Sainz porteront ce week-end des casques et des combinaisons entièrement bleus pour célébrer l'accord avec HP.
Visa Cash App RB décore pour sa part sa VCARB 01 avec une robe « caméléon » très excentrique. Le museau et les pontons se parent de rose, d'orange et de cyan. Un ensemble... du plus bel effet. Plus sérieusement, l'équipe italienne, qui a perdu en Chine ses deux voitures sur accrochages, veut concrétiser ses progrès et s'affirmer comme la sixième force du plateau aux dépens de Haas. « La Chine ne s'est pas bien passée pour nous, mais le potentiel était là et nous allons revenir plus forts », clame Yuki Tsunoda, tandis que le directeur de la compétition Alan Permane annonce l'arrivée d'une mise à jour aérodynamique.
Quelques semaines après son passage-éclair chez McLaren, David Sanchez est nommé directeur technique exécutif d'Alpine F1 Team. C'est un retour au bercail pour l'ingénieur français qui avait travaillé à Enstone entre 2005 et 2007, au temps où cette équipe se nommait encore Renault. Il chapeautera le travail des directeurs de la performance (Ciaron Pilbeam), de l'ingénierie (Joe Burnell) et de l'aérodynamisme (David Wheater), selon le nouvel organigramme défini par Bruno Famin. Le recrutement de Sanchez apparaît comme une étape décisive dans la vaste restructuration d'Alpine initiée à l'été 2023. C'est aussi un signal envoyé aux Cassandre qui prédisaient le désengagement de Renault et la vente future de l'écurie.
Licencié par Haas en début d'année, Günther Steiner attaque son ancienne équipe en justice. Il lui reproche l'usage de son image sur du matériel promotionnel et surtout réclame le versement de royalties impayées entre 2021 et 2023. La plainte a été déposée auprès du tribunal de Mecklenburg en Caroline du Nord. C'est l'aboutissement de mois de tension palpable entre Gene Haas et Günther Steiner, le premier ayant licencié le second non en raison de ses piètres résultats, mais parce qu'il aurait réclamé des parts de l'écurie. De plus, Steiner, toujours très volubile, a récemment critiqué son successeur Ayao Komatsu pour avoir tenu durant l'hiver un discours pessimiste sur la nouvelle Haas, alors que celle-ci a déjà engrangé 5 points en 2024. « Je ne suis pas là pour raconter des c*nneries, rétorque le Japonais. En effet, nos attentes étaient modestes, parce que nos données ne nous prédisaient pas un grand bond en avant. Du reste, on ne pouvait pas prévoir que d'autres, comme Alpine, s'effondreraient. »
Le journaliste Leo Turrini rapporte que ce Grand Prix de Miami pourrait être l'un des derniers du régional de l'étape, Logan Sargeant. Le Floridien, toujours aussi médiocre, serait bientôt débarqué par Williams au profit du protégé de Mercedes, Andrea Kimi Antonelli. Le constructeur allemand a en effet demandé à la FIA une dérogation pour que le jeune Italien obtienne sa super-licence, bien qu'il n'ait pas encore 18 ans. Antonelli poursuit en parallèle son apprentissage à Imola au volant de la Mercedes W13. Certains sont toutefois dubitatifs devant cette possible promotion-éclair, puisque l'adolescent de 17 ans et demi courait seulement en FRECA l'an passé et n'a à son actif qu'une poignée de courses en F2.
En ce printemps, les instances dirigeantes discutent de l'établissement d'un nouveau barème de points qui permettrait en 2025 de récompenser les douze premiers d'un Grand Prix, au lieu des dix premiers aujourd'hui. La modification est envisagée comme suit: 5 points pour le 8e, 4 pts pour le 9e, 3 pts pour le 10e, 2 pts pour le 11e, 1 pt pour le 12e. Bien sûr, les petites écuries soutiennent ce changement qui leur permettrait de mieux figurer au championnat du monde. L'adoption du nouveau barème n'exige qu'une majorité simple (cinq équipes sur dix) et ne devrait donc être qu'une formalité, d'autant que les « top teams » ne présentent aucune opposition. « Je en suis pas contre, déclare ainsi Frédéric Vasseur. Venant de Sauber, je comprends parfaitement la frustration d'une équipe qui fait un méga-week-end mais finit 11e, sans récompense, faute d'abandons devant elle. » Néanmoins, la Commission F1 de la FIA, réunie le 25 avril à Genève, a reporté sa décision à sa prochaine entrevue, au mois de juillet.
Le week-end précédent le GP de Miami, les réseaux sociaux s'animent lorsque surgit une photo de Lando Norris avec énorme bandage sur le visage et un t-shirt tâché de sang. Plus de peur que de mal: le jeune Anglais s'est coupé le nez avec un morceau de verre lors d'une fête entre amis, sans doute bien arrosée, sur un bateau à Amsterdam. En Floride, Norris minimise l'incident: « C'était juste un peu de verre brisé, et cela avait l'air bien plus grave que cela ne l'était. Les gens en ont fait toute une histoire, mais ce n'est qu'une petite coupure. » Il déplore en outre la médiatisation de sa blessure, assez gênante pour son image publique, mais sait qu'il s'agit du revers de la notoriété: « Depuis la série Netflix, nous autres pilotes sommes reconnus presque partout, et plus seulement par les fans de F1. C'est pire qu'il y a quelques années. J'aimerais sans doute être plus tranquille, mais cela fait partie de ma vie et je n'ai pas à me plaindre. » En effet.
Les Andretti père et fils s'accrochent à leur espoir d'entrer en Formule 1 en 2026 malgré le veto que leur opposent Liberty Media et les constructeurs. Ils font jouer leurs liens avec le Parti républicain (Mario Andretti est un trumpiste revendiqué) pour obtenir le déclenchement d'une enquête parlementaire. Début mai, un comité bipartite de la Chambre des représentants accède à leur demande. Le représentant de l'Ohio Jim Jordan, président de la Commission des affaires judiciaires, adresse une lettre à Greg Maffei, P-DG de Liberty Media, et Stefano Domenicali, président de la Formule 1, dans laquelle il les accuse de partialité dans le traitement de la candidature d'Andretti. « Retarder d'un an l'entrée d'Andretti Cadillac en Formule 1 nuira aux consommateurs américains au profit des équipes de F1 en place », écrit le représentant. « En outre, limiter le nombre d'équipes augmentera le prix du sponsoring ou de l'achat d'une équipe existante. Alors que le comité envisage une législation potentielle autour de la structure des ligues sportives, nous demandons un briefing sur la décision de refuser la candidature d'Andretti Cadillac. » À Miami, Maffei et Domenicali refusent de commenter ce début d'enquête.
Le bureau des commissaires rejette définitivement la demande de révision portée par Aston Martin et Fernando Alonso quant à la pénalité infligée à ce dernier à Shanghaï, suite à une touchette avec Carlos Sainz. Furieux d'une sanction qui le met à la merci d'une suspension, Alonso pensait pouvoir supprimer celle-ci en présentant les images d'une caméra embarquée sur sa voiture. Las, cette vidéo ne change pas l'avis des commissaires qui entérinent le retrait de trois points sur son permis. Fort de sa légendaire mauvaise foi, Alonso accuse le pouvoir sportif de partialité envers les pilotes espagnols. Samedi soir, après qu'il a été poussé au départ du sprint par Lewis Hamilton, Alonso prétend que ce dernier s'en tire sans sanction parce qu'il n'est pas ibère... L'Asturien ne fait ici que reprendre le vieux chantage à l' « hispanophobie » inventé par son ami Sergio Pérez, et trouve le moyen de s'en plaindre auprès du président de la FIA Mohammed ben Sulayem. On a connu Alonso plus avisé...
McLaren apporte ici de vastes évolutions. Seul Norris en bénéficie en totalité, Piastri devant se contenter de quelques aménagements. Leur objectif est d'améliorer le comportement de la MCL38 dans les virages lents, le grand point faible des voitures de Woking depuis plusieurs années. Le train avant reçoit donc de profondes modifications au niveau de l'aileron, du carénage des suspensions et des écopes de frein, tandis que les entrées d'air sont retouchées pour faciliter le flux dans la zone crucial de l' « undercut ». Le plancher est aussi revu pour susciter plus d'appui. Sur la voiture de Norris, les pontons sont aussi plus larges et moins hauts. Tout ceci génère un surcroît de charge qui permet de monter un aileron arrière moins incliné, et donc créant moins de traînée. Red Bull, Mercedes et Visa Cash RB ont revu aussi leur fond plat. Aston Martin et Stake se parent de nouveaux ailerons à l'avant et à l'arrière, pendant que Haas teste un diffuseur inédit. Enfin, Williams bénéficie ce week-end du châssis de réserve qui lui faisait défaut depuis le coup d'envoi de la saison.
Vendredi: essais et qualifications pour le sprint
Après la Chine, se déroule le deuxième « week-end sprint » consécutif, avec une unique séance libre le vendredi, dominée par Verstappen (1'28''595''') devant Piastri et Sainz. Leclerc exécute d'emblée un tête-à-queue à la chicane. Il ne peut pas repartir à cause d'un embrayage surchauffé, provoque un drapeau rouge et surtout ne roule pas de la séance.
Un peu plus tard, Verstappen se montre le plus rapide lors du Shootout (1'27''641''') et ce malgré un tour qu'il qualifie lui-même d' « horrible », après plusieurs erreurs. Pérez place l'autre Red Bull en 3e position. Leclerc réalise enfin une bonne séance de qualifications et place sa Ferrari en deuxième position. Sainz (5e) peine davantage à exploiter le composé tendre, obligatoire en SQ3. Ricciardo réalise un bel exploit en hissant sa RB en 4e position. Tsunoda (15e) est éliminé en SQ2 après avoir tenté de se qualifier sur un seul tour, hélas manqué. Grosse déception chez McLaren: alors qu'il était le plus rapide en SQ1 et SQ2, Norris commet une faute en SQ3 qui le relègue au 9e rang. Piastri (6e) n'est pas plus content de lui. Les Aston Martin se retrouvent en quatrième ligne, et pour une fois Stoll (7e) fait mieux qu'Alonso (8e). Hülkenberg (10e) atteint la troisième étape avec sa Haas tandis que Magnussen (14e) cale en SQ2. Mercedes ne parvient pas à exploiter les pneus médiums, et le résultat est sans appel pour Russell (11e) et Hamilton (12e), éliminés dès la deuxième manche. Ocon (13e) attaque fort pour placer son Alpine-Renault en SQ2. Gasly (16e) en fait autant, mais cale d'entrée de jeu. Les deux Kick-Sauber sont éliminées d'emblée. Bottas écope de trois places de pénalité pour avoir gêné Piastri et s'élancera bon dernier, tandis que Zhou (17e) n'a pas trouvé d'adhérence. Enfin, les Williams sont en queue de peloton. Sargeant (18e) dit avoir été victime d'un « coup de raquette » et Albon (19e) perd son meilleur chrono après avoir franchi les limites.
Le sprint
Samedi, à midi, le second sprint de la saison se déroule sous une forte chaleur (30°C). Tous les pilotes démarrent en pneus médiums (C3), sauf Tsunoda et Sargeant muni de pneus tendres (C4). Suite à un contact avec Leclerc dans la voie des stands, Ocon écope de 10 secondes de pénalité qui seront ajoutées à son temps de course.
Départ: Verstappen intimide Leclerc en le serrant sur la droite, puis garde l'ascendant au premier tournant. Pérez retarde son freinage pour surprendre le Monégasque, et se fait doubler par Ricciardo. Toujours au freinage, Hamilton tente de se faufiler par l'intérieur, mais il frotte Alonso en sortie de virage. L'Espagnol est renvoyé sur son équipier Stroll, lequel harponne Norris qui se retrouve en tête-à-queue. Le Britannique met pied à terre avec une suspension arrière-droite tordue.
1er tour: La voiture de sécurité intervient pour ôter la voiture de Norris. Verstappen devance Leclerc, Ricciardo, Pérez, Sainz, Piastri, Hülkenberg, Magnussen, Hamilton et Tsunoda. Les deux pilotes Aston Martin entrent aux stands. Stroll abandonne et Alonso, victime d'une crevaison, change de pneus.
2e: Les pilotes évoluent derrière la voiture de sécurité et empruntent la pit-lane pour faciliter l'évacuation de la McLaren.
3e: La McLaren accidentée a été retirée et la Safety Car se retire à l'issue de ce tour.
4e: Le drapeau vert est brandi. Verstappen se forge aussitôt une seconde d'avance sur Leclerc. Pérez menace Ricciardo.
5e: Pérez déborde Ricciardo au virage n°11 et conquiert la troisième place. Sainz est ensuite sur les talons de l'Australien.
6e: Verstappen devance Leclerc (1.4s.), Pérez (4.2s.), Ricciardo (5s.), Sainz (5.5s.), Piastri (6s.), Hülkenberg (7s.), Magnussen (8s.), Hamilton (8.5s.) et Tsunoda (9.5s.).
8e: Pressé par Hamilton, Magnussen coupe la petite chicane du parking. Le Britannique prend l'aspiration du Danois dans la plus longue accélération, mais ce dernier résiste fermement.
10e: Verstappen manque de grip et ne compte que deux secondes de marge sur Leclerc. Sainz bute toujours sur Ricciardo.
11e: Verstappen devance Leclerc (2.1s.), Pérez (4.8s.), Ricciardo (8s.), Sainz (8.5s.), Piastri (9.4s.) et Hülkenberg (11.4s.). Hamilton déborde Magnussen au virage n°11, mais celui-ci reste devant en empruntant le dégagement. Le pilote Haas écope de 10 secondes de pénalité pour avoir coupé la chicane et ainsi obtenu un avantage.
12e: Sainz assaille Ricciardo au premier virage, toujours en vain. Piastri menace ensuite le Madrilène.
13e: Leclerc est revenu à une seconde et demie de Verstappen qui se plaint de ses pneus. Magnussen retient toujours Hamilton, lequel est le premier wagon d'un « train DRS » comprenant Tsunoda, Gasly, Sargeant, Zhou, Russell et Albon.
14e: Hamilton déboîte Magnussen par l'extérieur au virage n°11, mais celui-ci freine très tard et pousse carrément son assaillant vers le dégagement, quitte à rouler lui-même hors piste. Tsunoda profite de cet incident pour doubler Hamilton au tournant suivant.
15e: Verstappen précède Leclerc (2.2s.), Pérez (4.2s.), Ricciardo (11.3s.), Sainz (11.6s.), Piastri (12.1s.), Hülkenberg (16.4s.), et Tsunoda (22.7s.). Hamilton vient enfin à bout du bouchon Magnussen et se lance aux trousses de Tsunoda.
17e: Verstappen a repoussé Leclerc à deux secondes et demie. Magnussen reçoit 10 secondes de sanction supplémentaires pour ses excursions hors piste. Alonso change de pneus pour la seconde fois.
19e et dernier tour: Trois secondes séparent Verstappen et Leclerc. Hamilton vient à bout de Tsunoda.
Max Verstappen remporte ce sprint devant Leclerc et Pérez. Ricciardo termine quatrième et marque ses premiers points de la saison après avoir résisté jusqu'au bout à Sainz (5e). Piastri finit sixième, Hülkenberg septième. Hamilton se classe 8e, mais il reçoit 10 secondes de pénalité pour un excès de vitesse dans la pit-lane, et est repoussé en 16e position. Tsunoda hérite du dernier point. Suivent Gasly, Sargeant, Zhou, Russell, Albon, Bottas et Alonso. Magnussen écope en tout de 35 secondes de pénalité pour ses multiples écarts de conduite et est ainsi classé 18e et dernier.
Malgré sa victoire, Max Verstappen n'est pas content de ce sprint et se plaint de sa difficulté à préserver ses pneumatiques. Il est sensiblement moins à l'aise qu'en Chine et admet qu'il lui reste « beaucoup de travail » à accomplir d'ici au lendemain. Charles Leclerc s'est pour sa part maintenu dans le sillage du Hollandais sans chercher à l'attaquer car, de son propre aveu, il a voulu ménager mécanique et gommes pour la « vraie » course. Enfin, Kevin Magnussen assume pleinement son pilotage antisportif face à Lewis Hamilton. Il en allait selon lui dans l'intérêt de l'équipe Haas, afin de sauver la 7e place de Nico Hülkenberg. « J'ai joué un jeu stupide, que je n'aime pas employer, mais c'était ce que je devais faire aujourd'hui. Et en effet, mes pénalités sont méritées », lâche le Danois avec une franchise mêlée de cynisme.
Qualifications
L'après-midi se déroulent les qualifications. Verstappen est toujours invaincu cette année dans cet exercice et réalise la pole position (1'27''241''') malgré une Red Bull toujours instable. Pérez commet une erreur au virage n°8 dans son dernier tour lancé et partira seulement 4e. Les Ferrari sont bien placées: Leclerc (2e) est à seulement 1/10e de Verstappen et Sainz (3e) le suit de près. Les McLaren (Norris 5e, Piastri 6e) se contentent de la troisième ligne, notamment à cause d'un léger manque d'équilibre. Les Mercedes (Russell 7e, Hamilton 8e) ne peuvent faire mieux que la quatrième ligne. Hülkenberg (9e) est de nouveau brillant au volant de la Haas-Ferrari, contrairement à Magnussen (19e) qui se plaint du trafic.
Tsunoda (10e) hisse sa RB en Q3 alors que Ricciardo, cette fois-ci peu à l'aise, est éliminé d'emblée et partira dernier suite à la pénalité encaissée en Chine. Les Aston Martin ne sont pas dans le rythme. Stroll (11e) devance une seconde fois un Alonso (15e) visiblement irrité. Les Alpine atteignent la Q2, et pour la première fois cette année Gasly (12e) devance Ocon (13e) qui a subi des coupures moteur. Chez Williams, Albon (14e) déplore une surchauffe de ses gommes et Sargeant (17e) loupe la Q2 pour un petit dixième. Enfin les Kick-Sauber (Bottas 16e, Zhou 20e), peu adhérentes, sont aussitôt éliminées
Le Grand Prix
Il fait de nouveau très chaud (29°C) autour du Hard Rock Stadium en ce 5 mai 2024. La température sur le bitume grimpe à 42°C, mais Pirelli ne prévoit malgré tout qu'un seul arrêt. La majorité du peloton part en pneus médiums (C3). Hamilton, Alonso, Ricciardo et Magnussen sont en gommes dures (C2) et Bottas en gommes tendres (C4). Comme toujours, de nombreux « peoples » arpentent le paddock de Miami. Certains sont d'authentiques amateurs de Formule 1. Pour d'autres, il s'agit surtout d'accroître leur nombre de « vues » sur les réseaux sociaux... Le moins discret est l'ancien président des États-Unis et candidat républicain à l'élection de novembre Donald Trump, qui s'invite dans le garage McLaren, entouré d'une flopée de gardes du corps, et bénéficie d'une visite des lieux par Zak Brown en personne.
Départ: Verstappen démarre bien tandis que Sainz prend un meilleur envol que Leclerc et le double. Mais au premier tournant, Pérez surgit à droite, rate son freinage, évite de peu son équipier et gêne Sainz, renvoyé vers l'extérieur. Leclerc et Piastri en profitent pour doubler ces deux pilotes.
1er tour: Ocon et Gasly se livrent un dangereux duel roue contre roue dans la portion tortueuse de tracé. Le Rouennais l'emporte sur l'Ébroïcien. Verstappen mène devant Leclerc, Piastri, Sainz, Pérez, Norris, Hamilton, Hülkenberg, Tsunoda et Russell.
2e: Verstappen se forge une avance d'une seconde et demie sur Leclerc. Hülkenberg surprend Hamilton au premier virage.
3e: Piastri se montre menaçant derrière Leclerc, peu à l'aise avec ses pneus en ce début de course.
4e: Piastri déborde Leclerc par l'intérieur au virage n°17 et s'empare de la deuxième place.
5e: Deux secondes séparent Verstappen et Piastri. Sainz est dans les roues de Leclerc. Russell prend la 9e position à Tsunoda.
6e: Verstappen précède Piastri (2.2s.), Leclerc (3s.), Sainz (3.4s.), Pérez (5s.), Norris (6.7s.), Hülkenberg (9.2s.), Hamilton (10s.), Russell (11.7s.), Tsunoda (12.5s.), Stroll (13.2s.) et Gasly (14s.).
7e: Hamilton assaille Hülkenberg par l'intérieur dans la longue accélération menant au parking. L'Allemand lui oppose une résistance « magnussenienne » en le tassant rudement. Mais il freine tard, vire au large au virage n°11 et doit laisser passer Hamilton. Cependant, ce dernier rate ensuite son freinage au virage n°17, ce qui permet à Hülkenberg de reprendre l'ascendant.
8e: Leclerc reste au contact de Piastri. Sainz et Pérez complètent ce quatuor qui se tient en trois secondes. Hülkenberg emmène pour sa part un peloton comprenant Hamilton, Russell, Tsunoda, Stroll, Gasly et Alonso.
9e: Hamilton vient enfin à bout d'Hülkenberg au premier virage. Le revoici septième.
10e: Verstappen devance Piastri (2.9s.), Leclerc (3.5s.), Sainz (4s.), Pérez (6s.), Norris (7.4s.), Hamilton (15.5s.), Hülkenberg (16s.), Russell (16.4s.), Tsunoda (17.1s.), Stroll (17.3s.) et Gasly (18.2s.). Albon chausse des pneus durs.
12e: Russell dépasse Hülkenberg. Stroll, Sargeant et Bottas basculent sur les pneus durs.
13e: Pérez a perdu le contact avec les Ferrari et est désormais menacé par Norris. Hülkenberg et Gasly chaussent les gommes dures.
15e: Verstappen mène devant Piastri (3s.), Leclerc (3.8s.), Sainz (4.9s.), Pérez (9.1s.), Norris (9.8s.), Hamilton (19.3s.), Russell (21.2s.), Tsunoda (23.1s.), Ocon (25.6s.), Alonso (27.8s.) et Zhou (29.8s.).
17e: Leclerc a pris un peu de marge sur son équipier Sainz. Menacé par Norris, Pérez entre aux stands en fin de tour.
18e: Pérez se saisit de pneus durs lors d'un arrêt très bref (1.9s.) et se relance en dixième position. Il doublera Ocon dans la foulée.
20e: Verstappen compte trois secondes et demie d'avance sur Piastri. Leclerc s'empare des pneus durs (1.9s.) et glisse au sixième rang. Norris est désormais le plus rapide en piste (1'32''421''').
21e: Verstappen se loupe au virage n°14, coupe la chicane et arrache le cône en plastique balisant le virage. Celui-ci reste un temps figé sur l'arceau de la Red Bull, avant de tomber sur le bitume. Leclerc déborde Hamilton par l'extérieur au virage n°17.
22e: Verstappen devance Piastri (3.6s.), Sainz (5.8s.), Norris (9.5s.), Leclerc (21.2s.), Hamilton (22.6s.), Russell (25.2s.), Tsunoda (27.3s.), Pérez (28.4s.), Ocon (32s.), Alonso (35.3s.), et Zhou (37.6s.).
23e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée pour permettre à un commissaire de ramasser les morceaux du cône arraché. Cette neutralisation dure trente secondes et permet à Ocon et Magnussen de prendre des pneus durs. Alonso s'empare de gommes médiums.
24e: Verstappen passe chez Red Bull afin de prendre les pneus durs (2.2s.) et ressort en quatrième position. Piastri est en tête.
25e: Piastri compte deux secondes et demie d'avance sur Sainz, cinq secondes sur Norris. Pérez double Tsunoda. Russell chausse les pneus durs (3.1s.). Alonso remonte dans le peloton: il a doublé Gasly puis Hülkenberg.
27e: Hamilton chausse les gommes médiums (2.4s.) et chute au neuvième rang. Russell a doublé Ocon et Ricciardo.
28e: Piastri (2.6s.) et Sainz (3.1s.) chaussent les gommes dures, laissant Norris au commandement.
29e: Magnussen attaque Sargeant par l'extérieur au virage n°1, sans succès. Il retente sa chance au tournant suivant et harponne la roue arrière-droite du Floridien. La Williams part en tête-à-queue et percute les glissières par l'arrière. Sargeant sort de sa monoplace pendant que la voiture de sécurité intervient. Sur ce, Pérez s'empare de pneus tendres. Tsunoda, Zhou, Ricciardo, Hülkenberg et Stroll prennent des pneus médiums.
30e: La Safety Car se positionne devant Verstappen, alors second, et non devant le leader Norris qui s'empare de pneus durs (2.1s.) et retrouve la piste loin devant le peloton. Cette erreur fait basculer le Grand Prix. Bottas change aussi de pneus.
31e: La voiture de sécurité retrouve enfin Norris et le peloton se reconstitue derrière celui-ci. Magnussen reçoit 10 secondes de pénalité pour le punir de l'accrochage avec Sargeant. Il effectue ce stop-and-go dans la foulée.
32e: La voiture de sécurité s'efface à la fin de ce tour. Norris devance Verstappen, Leclerc, Piastri, Sainz, Pérez, Tsunoda, Hamilton, Russell, Ocon, Alonso, Gasly, Albon, Zhou, Ricciardo, Hülkenberg, Stroll, Bottas et Magnussen.
33e: Le drapeau vert est agité. Verstappen esquisse une attaque contre Norris par l'extérieur au premier virage, sans succès. En fin de tour, l'Anglais s'est mis hors de portée du Néerlandais, qui est même menacé par Leclerc.
34e: Sainz assaille Piastri par l'extérieur au virage n°11. Le pilote McLaren pousse son assaillant vers l'extérieur et les deux bolides se frôlent. Piastri garde l'avantage. Hamilton déborde Tsunoda par l'extérieur au tournant n°18.
35e: Norris mène devant Verstappen (1.6s.), Leclerc (2.5s.), Piastri (3.5s.), Sainz (4s.), Pérez (5s.), Hamilton (6.5s.), Tsunoda (7.3s.), Russell (8s.), Ocon (9s.), Alonso (9.5s.) et Gasly (10.5s.).
36e: Norris demeure le plus véloce (1'31'133''') et repousse Verstappen à deux secondes.
38e: Verstappen se plaint d'une direction trop lourde et concède deux secondes et demie à Norris. Pérez n'est pas mieux loti que son leader et résiste à Hamilton. La direction de course classe sans suite le contact entre Piastri et Sainz.
39e: Sainz attaque Piastri par l'intérieur du virage n°17. Il passe, mais sa roue arrière-droite endommage le flap avant-gauche de l'Australien.
40e: Piastri riposte, DRS ouvert, dans la ligne droite de départ/arrivée et déborde Sainz par l'extérieur. Mais il freine trop tard, part au large et doit céder à l'Espagnol.
41e: Tout va bien pour Norris qui compte trois secondes et demie de marge sur Verstappen. Piastri est rappelé au stand McLaren pour faire changer son museau, trop endommagé. Il repart bon dernier.
42e: Norris précède Verstappen (3.4s.), Leclerc (5.7s.), Sainz (9.8s.), Pérez (11s.), Hamilton (11.8s.), Tsunoda (13s.), Russell (15s.), Ocon (17s.), Alonso (17.8s.), Gasly (22.5s.) et Hülkenberg (23.7s.).
43e: Piastri réalise le meilleur chrono de l'après-midi (1'30''634''').
45e: L'intervalle entre Norris et Verstappen atteint quatre secondes. Ocon défend avec énergie sa 9e place face à Alonso. Hülkenberg prend la 11e position à Gasly.
47e: Norris est en tête devant Verstappen (5s.), Leclerc (7.2s.), Sainz (10.4s.), Pérez (13s.), Hamilton (13.6s.), Tsunoda (17.6s.), Russell (21.7s.), Ocon (26s.), Alonso (26.2s.), Hülkenberg (29.5s.) et Gasly (31.4s.).
48e: Ocon repousse un assaut d'Alonso par l'extérieur au premier tournant, mais l'Espagnol lui arrache finalement sa position au virage n°11.
50e: Norris jouit de près de six secondes d'avance sur Verstappen. Leclerc roule à moins de deux secondes du champion du monde.
52e: Norris devance Verstappen (6.2s.), Leclerc (9.5s.), Sainz (12.5s.), Pérez (15.8s.), Hamilton (16.4s.), Tsunoda (21.2s.), Russell (26.5s.), Alonso (28s.) et Ocon (29.2s.). Piastri est remonté en 17e position.
53e: Résistant à Ricciardo pour la 15e place, Albon tire tout droit dans l'échappatoire au virage n°17. Il rejoint la piste, puis rentre stands pour changer de pneus. Le Thaïlandais a aussi fortement endommagé son plancher dans cette escapade.
55e: Norris compte sept secondes d'avance sur Verstappen et a désormais la victoire en poche. Stroll reçoit 10 secondes de pénalité pour avoir doublé Albon en passant hors limites.
57e et dernier tour: Lando Norris remporte sa première victoire en F1 devant Verstappen et Leclerc. Sainz se classe 4e mais, jugé responsable de la collision avec Piastri, reçoit 5 secondes de pénalité et recule d'un rang au profit de Pérez. Hamilton finit 6e, son meilleur résultat de la saison. Tsunoda décroche une belle septième place. Russell est 8e, Alonso 9e. Ocon (10e) donne à Alpine son premier point en 2024. Suivent Hülkenberg, Gasly, Stroll (qui perd quatre places du fait de sa pénalité), Piastri, Zhou, Ricciardo, Bottas, Magnussen et Albon. Magnussen reçoit encore 20 secondes de pénalité et est repoussé au dernier rang: il est entré dans les stands sous Safety Car sans changer de pneus.
Après la course: Lando n'est plus en nourrice
Il aura attendu son 110e Grand Prix et sa sixième saison de F1, mais il l'a fait: celui que certains médias désobligeants surnommaient Lando « No-Win » a enfin remporté sa première victoire. Le gamin attachant de Glastonbury a certes eu de la chance ce dimanche. La voiture de sécurité est sortie par erreur devant Max Verstappen, lui laissant un boulevard pour changer de pneus et conserver une première place qui ne devait être que provisoire. Reste que Norris volait avec sa McLaren MCL38 évoluée, et que ce petit coup de pouce de destin compense sa longue quête d'un premier succès qui aurait dû s'achever bien plus tôt. À Sotchi, en 2020, Norris avait ainsi course gagnée quand il s'est noyé sous la pluie. Un an plus tard, à Monza, il avait dû monter la garde derrière son équipier Daniel Ricciardo pour préserver un doublé McLaren. Et puis il y eut cette kyrielle de deuxièmes et troisièmes places récoltées depuis 2023 derrière les invincibles Red Bull. Cette fois, c'était le jour du sympathique Lando qui peut enfin sabrer le champagne à sa manière, d'un coup au sol, sur la plus haute marche du podium.
« Cela a pris du temps, mais je l'ai fait ! » lâche Norris, les yeux embués de larmes, au micro de son aîné Jenson Button, qui a connu jadis cette longue patience. « J'avais un bon rythme, reprend-il, et je savais que je pouvais prolonger mon relais. J'étais derrière Pérez pendant tout le premier relais, mais j'étais le plus rapide à la fin de celui-ci. Et je pouvais encore voir Max. Et quand on voit Max, il y a de l'espoir. Et puis, j'ai eu de la chance avec la voiture de sécurité, je l'admets volontiers. Il en faut, parfois. À la fin, quand j'ai compris que j'allais gagner, je voulais faire le meilleur chrono dans le dernier tour. Mais j'imaginais Andrea Stella sur le muret des stands, me dire ''non, Lando, s'il te plaît''. Je me suis dit qu'il fallait que je ramène la voiture à la maison et je me suis calmé. » Norris reçoit ensuite les félicitations de Donald Trump, qui avec sa légendaire modestie s'autoproclame « porte-bonheur » du jeune pilote. Celui-ci part ensuite faire la fête toute la nuit. « Et cette fois, je pourrais attraper plus qu'une simple égratignure sur le nez ! » prévient-il avec humour.
Cette victoire de Norris récompense en outre le fabuleux développement accompli par McLaren depuis un an. L'équipe de Woking, qui vivotait dans le ventre mou du peloton début 2023, est désormais, avec Ferrari, la principale adversaire de Red Bull, capable à son tour de vaincre le Taureau Rouge. « Beaucoup de mérite revient à Andrea Stella: je ne pouvais pas demander un meilleur directeur d'équipe, clame Zak Brown. J'ai hâte d'aller à l'usine pour féliciter les mille personnes qui ont fait cet excellent travail. Quant à Norris, il s'améliore chaque jour. Il écoute, il est réfléchi, travailleur et exigeant. Il a maintenant gagné, et chacun pense qu'il va passer au niveau supérieur. » « Je dois dire que c'est un poids en moins sur nos épaules, car nous nous sentions coupables de ne pas donner une voiture gagnante à Lando, affirme Andrea Stella. Mes pensées vont vers lui, mais aussi vers nos centaines d'employés qui nous ont permis de sortir de l'ornière où nous nous trouvions voici 14 mois. »
Repu de lauriers, Max Verstappen prend désormais ses (rares) revers avec philosophie, même s'ils sont teintés d'injustice. En effet, le Néerlandais a cédé la plus haute marche du podium à cause de l'erreur de la direction de course qui a envoyé la voiture de sécurité devant lui, négligeant Norris. Mais le triple champion du monde considère qu'il n'aurait de toute façon pas pu gagner, vu le rythme de son ami Lando: « Je n'ai jamais été à l'aise ce week-end. Avec les pneus médiums c'était passable, mais avec les pneus durs, je n'avais aucune adhérence. Quand j'ai vu la vélocité de Lando avec les médiums usés, je me suis dit que j'aurais du mal à le contenir lors du second relais. Et au final, la Safety Car l'a mis devant moi et je ne pouvais rien faire pour aller le chercher. Évidemment, on peut se demander ce qui serait arrivé sans cette erreur. Mais si ma mère avait des co*illes, ce serait mon père, n'est-ce pas ? Je suis heureux d'être battu par Lando, il méritait vraiment cette victoire. » Verstappen a moins de mansuétude pour son équipier Sergio Pérez qui a failli le percuter au premier tournant, suite à un freinage tardif: « J'ai pris le virage et je l'ai vu bloquer ses pneus. Après la course, j'ai remarqué une rayure sur mon diffuseur, donc il y a peut-être eu contact. On a évité de peu un désastre, j'ai eu beaucoup de chance ! » Christian Horner révèle en outre que Verstappen a abîmé son plancher en heurtant un cône au 21e tour et pointe la malchance: « La voiture de sécurité est sortie au meilleur moment pour Norris, ce qui lui a donné un arrêt gratuit. Évidemment, ce n'était pas génial pour Max car il avait des pneus plus vieux de six à sept tours. Avec les dégâts, sa deuxième place est quand même un résultat passable. »
Ferrari dresse un bilan assez positif de ce week-end puisque Charles Leclerc s'est qualifié en première ligne, retrouve le podium et finit à quelques encablures de Max Verstappen. « Si l'on se compare à Red Bull, on peut être satisfait, mais la vitesse des McLaren nous inquiète, tempère le Monégasque. Je pense que la saison sera marquée par les évolutions. Il faut se méfier de McLaren comme de Red Bull à ce sujet. Nous aurons une importante mise à jour à Imola et celle-ci sera déterminante pour la suite de notre saison. » Carlos Sainz Jr. est moins souriant: après avoir buté sur Daniel Ricciardo durant le sprint, il a été poussé ce dimanche par Sergio Pérez au départ, puis s'est accroché deux fois avec Oscar Piastri, et perd une place suite à ces incidents. Mais l'Espagnol trouve le temps de saluer son vieux pote Norris, avec lequel il entretient une fameuse « bromance » : « Il méritait depuis si longtemps de gagner une course... Il en gagnera plein d'autres ! Il a piloté à un niveau exceptionnel. Aujourd'hui, il a eu de la chance, mais celle-ci vient à ceux qui la méritent. »
Enfin, Esteban Ocon arrache le premier point d'Alpine-Renault en 2024, un résultat certes bien maigre, mais qui récompense tout de même les efforts de redressement opérés à Enstone après un début de championnat calamiteux. Le Normand a connu un après-midi chaud bouillant, avec une passe d'armes très virile face à son équipier Pierre Gasly lors du premier tour, puis une résistance acharnée devant Fernando Alonso. Ocon est si éprouvé qu'il a le souffle court après le damier. « Il ne faudrait pas être heureux pour une simple 10e place, mais on s'est vraiment battu pour celle-là. Allons en chercher d'autres ! » lance-t-il finalement. Globalement dominé par Ocon cette saison, Gasly est en revanche très mécontent, car l'entrée de la Safety Car l'a privé de points: « Je suis dégoûté, totalement dégoûté. Content pour l'équipe, mais la neutralisation m'a volé un résultat. Notre moment viendra, mais nous sommes tellement malchanceux... » Sans doute voulait-il employer la première personne du singulier...
Sources :
- https://motorsport.nextgen-auto.com/
- https://f1i.autojournal.fr/magazine/magazine-technique/miami-mclaren-technique/
Tony