Alpine: Briatore, le come-back du vieux matamore
Il est de retour, même s'il n'était en fait jamais vraiment parti. Quoique banni de la F1 après le « Crashgate » de 2008-2009, Flavio Briatore n'a jamais cessé de traîner sa faconde dans le paddock, ne serait-ce que pour défendre les intérêts de son plus célèbre protégé, Fernando Alonso. Toujours proche du Groupe Renault, surtout depuis que celui-ci est dirigé par son ami Luca de Meo, le vieil histrion (74 ans) vient d'être nommé conseiller exécutif d'Alpine F1 Team. Ce statut de proconsul lui permettra de diriger l'équipe en binôme avec Bruno Famin. Briatore retrouve ainsi l'écurie d'Enstone qu'il a jadis dirigée avec succès sous le nom de Benetton (1990-1997), puis de Renault (2000-2009). Cette nomination survient à un moment critique, alors que des rumeurs insistantes font état d'un possible abandon de la conception du groupe propulseur Renault 2026, ce qui ferait d'Alpine une équipe cliente d'un autre motoriste. La foudre s'abattrait ainsi sur l'usine de Viry-Châtillon qui travaille depuis plus de deux ans sur ce projet, et serait éjectée de la Formule 1 au bout d'un demi-siècle de présence quasi ininterrompue. Beaucoup pensent que de Meo a nommé Briatore pour effectue ce « sale boulot ». Par ailleurs, l'irruption de celui-ci à un rôle exécutif paraît empiéter sur les fonctions du team manager Bruno Famin. Serait-ce le début d'une marginalisation de ce dernier ? Enfin, la réapparition d'un individu jadis condamné pour tricherie suscite quelques commentaires peu amènes, au nom d'une éthique bafouée.
Égal à lui-même, Briatore répond sans prendre de gants à ses détracteurs. Lorsque son vieil ennemi Damon Hill s'inquiète du retour d'un ex-tricheur avéré, il répond d'un cinglant: « Qu'il aille se faire enc*ler ! » Il assure aussi ne pas piétiner les plates-bandes de Famin: « Je travaille avec Bruno comme avec tout le monde. Je travaille pour obtenir la meilleure performance pour l'équipe, tout en rapportant à Luca de Meo. Je ne change pas encore les pneus et je n'ai pas l'intention de conduire la voiture ! » Briatore fixe cependant déjà un objectif très ambitieux à Alpine: rejoindre le « top 4 » d'ici 2026. Et il ne s'estime pas trop présomptueux: « Luca de Meo est un génie en général, et moi je suis un génie de la F1 ! On s'est bien trouvés. » En ce qui concerne l'abandon éventuel du moteur Renault, le nouveau « conseiller exécutif » déclare que « ce n'est pas le sujet pour le moment ». Mais chacun a remarqué que de Meo lui-même n'a pas démenti cette rumeur...
Présentation de l'épreuve
Le Grand Prix d'Espagne se tient pour l'avant-dernière fois sur le circuit de Catalogne. En effet, le 24 janvier 2024, le président de la FOM Stefano Domenicali et la présidente de la Communauté de Madrid Mme. Isabel Díaz Ayuso ont officialisé la signature d'un contrat d'une décennie (2026-2035) pour organiser l'épreuve dans la capitale espagnole. Le futur circuit sera construit autour de centre d'exposition IFEMA et aura une capacité d'accueil de 110 000 personnes. La piste, longue de 5,47 km et comprenant 20 virages, empruntera à la fois des routes publiques et des terrains privés. Reste maintenant à le mettre en chantier comme l'annonce Craig Wilson, responsable des performances véhicules auprès de la FOM: « Les prochaines étapes consistent désormais à passer du concept au développement détaillé du design, et surtout de passer par le processus de soumission et d'homologation de la FIA, ainsi que toutes les évaluations de sécurité, pour obtenir une licence de piste de Grade 1. »
Le départ du GP d'Espagne vers Madrid est une défaite sportive, économique, symbolique et même politique pour Barcelone, tant sont grandes les dissemblances et la rivalité entre les deux cités. Certes, Stefano Domenicali n'exclut pas la possibilité d'un retour de la F1 en terre catalane. Il constate que le sport connaît un net regain d'intérêt en Espagne grâce à la popularité de Fernando Alonso et de Carlos Sainz. Mais le calendrier est saturé de 24 dates et des roulements vont se mettre en place entre certaines épreuves européennes pour faire place à des destinations plus exotiques. Il semble donc peu probable que deux courses seront encore organisées dans le même pays. Malgré tout, les propriétaires du circuit de Montmeló ne baissent pas les bras et ont lancé durant l'hiver une vaste campagne de travaux de modernisation, pour 50 millions d'euros versés par la Communauté de Catalogne. Les bâtiments des stands et du paddock ont ainsi été rénovés promptement. Cette célérité pourrait être un atout dans d'éventuelles négociations pour un nouveau contrat. « Les représentants de la F1 étaient stupéfaits de la rapidité avec laquelle nous avançons, précise Josep Lluis Santamaria, le directeur du circuit. L'Espagne a les capacités de mettre sur pied deux Grands Prix, comme en Italie actuellement ou aux États-Unis où ils en ont trois. »
Chez Alpine, on ne parle pas que du retour aux affaires de Flavio Briatore. L'annonce du futur départ d'Esteban Ocon a permis de tirer un trait sur le narratif hypocrite de la bonne entente entre les pilotes en bleu. Au Canada, le natif d'Évreux, auteur d'une belle remontée jusqu'en neuvième position, a été scandalisé de devoir s'effacer devant Pierre Gasly durant les derniers tours afin que celui-ci puisse menacer Daniel Ricciardo, ce qu'il n'a finalement pas pu faire. Ocon a explicitement accusé Alpine de vouloir favoriser son équipier pour la suite de la saison. À Barcelone, c'est Gasly, d'ordinaire moins acide que son rival, qui critique ce dernier en revenant sur cet incident: « Je pense que nous avions une chance d'aller chercher la huitième place. Malheureusement, Esteban a mis deux tours pour faire l'échange de positions, et Ricciardo a creusé un écart de deux secondes. C'est tout simplement dommage que cela ne se soit pas fait immédiatement, quand l'équipe l'a demandé, car nous aurions pu nous battre pour deux points supplémentaires. » Ocon refuse d'entretenir la polémique: « Je ne vais pas commenter ces propos. Le Canada, c'est le passé. Je me concentre sur ce week-end difficile qui nous attend. »
En tout cas, sa succession est ouverte chez Alpine-Renault et aiguise quelques appétits, malgré la situation peu reluisante du team anglo-français. Bruno Famin entretient des contacts avec Valtteri Bottas, définitivement recalé par Audi. Le Finlandais fait valoir son expérience et sa pointe de vitesse, mais prospecte aussi du côté de Williams. Alpine garde en réserve Mick Schumacher qui vient de disputer pour son compte ses premières 24 heures du Mans. Enfin, l'essayeur Jack Doohan se pousse du col sans complexe: « Je suis jeune, je suis rapide, je suis l'avenir d'Alpine. J'incarne une génération qui n'a pas connu les précédentes monoplaces de F1. Nous sommes là pour obtenir le meilleur de la machine, sans soupirer sur le passé, sur une adhérence perdue. C'est ce qui fait la force de Pedro Acosta en Moto GP: il réussit si bien ses débuts parce qu'il ne pense pas au passé, où il y avait ceci ou cela. Sa KTM, c'est sa moto et il cherche juste à en tirer le meilleur parti. » On reconnaît là le tropisme du fils d'ancien motard, mais Doohan n'est pas encore l'Acosta de la F1, loin s'en faut. Du reste, toutes ces supputations pourraient être balayées par le retour aux affaires de Flavio Briatore, explicitement chargé par Luca de Meo de recruter de nouveaux pilotes. Et justement, une folle rumeur enfle au cours du week-end : le nouveau « conseiller exécutif » aurait fait une offre mirobolante à Carlos Sainz, jusqu'ici donné partant chez Audi ou Williams !
Le futur transfert de Lewis Hamilton vers Ferrari alimente de méchantes rumeurs quant à la loyauté de Mercedes à son égard. Beaucoup de fans du septuple champion du monde soupçonnent sa future ex-écurie de le désavantager au profit de George Russell. Celui-ci n'a-t'il pas reçu dès Monaco un nouvel aileron avant, dont Hamilton a seulement bénéficié à Montréal ? Ces vagues bruits prennent une toute autre ampleur lorsque plusieurs médias britanniques reçoivent un courriel, prétendument rédigé par un membre anonyme de l'écurie Mercedes, accusant cette dernière de pratiquer un « sabotage » à l'encontre d'Hamilton. Le Daily Mail, destinataire du brûlot, en cite quelques extraits: « Certains membres de l'équipe sont mécontents du sabotage systématique dont Lewis est victime, tout comme sa voiture, ses stratégies et sa santé mentale. Lewis est exclu et il se passe des choses sournoises dont les gens doivent être conscients. » À Barcelone, Toto Wolff réagit très vigoureusement. Il affirme que ce courriel n'a pas été rédigé par un de ses subordonnés et annonce saisir la justice pour faire la lumière sur cette affaire. Wolff insiste aussi sur la qualité de ses relations avec Hamilton: « Lewis fait partie de l'équipe depuis douze ans. Nous sommes amis, nous nous faisons confiance et nous voulons terminer notre collaboration en beauté ! »
Début 2022, dans la foulée du tollé international suscité par l'invasion de l'Ukraine, Haas avait rompu unilatéralement son contrat avec son sponsor-titre, le géant russe des engrais potassiques Uralkali, dont le principal actionnaire est le milliardaire Dmitry Mazepin. Cela avait aussi entraîné le licenciement du fils de ce dernier, Nikita, qui aurait dû accomplir en 2022 une seconde saison de F1. Mais Uralkali voulait récupérer les sommes versées avant cette date, estimées à 13 millions de dollars, et a porté plainte contre Haas devant un tribunal arbitral suisse. Après deux ans de procédure, cette instance tranche en faveur des Russes. Toutes les demandes reconventionnelles de Haas ont par ailleurs été rejetées. L'écurie américaine est donc condamnée à rembourser une grande partie de l'avance versée en 2022 par Uralkali, 12 millions de dollars qui pèseront évidemment sur son budget. Haas a néanmoins obtenu une petite ristourne en arguant que les sanctions internationales prises contre les sportifs et les entreprises russes justifiaient cette rupture de contrat.
La transition de Stake - Sauber vers Audi F1 se poursuit. Le staff technique d'Hinvill se renforce avec l'arrivée de Stefano Sordo. Formé chez Toro Rosso, l'ingénieur italien fut directeur de l'aérodynamique chez Red Bull (sous la houlette d'Adrian Newey) puis directeur de la performance chez McLaren jusqu'en 2022. Depuis deux ans, Sordo travaillait pour l'écurie Rahal en IndyCar et revient donc en Europe. Nommé responsable de la performance, il épaulera le directeur technique James Key qu'il a connu jadis chez Toro Rosso. Par ailleurs, Sauber annonce la nomination d'un nouveau directeur commercial, Stefano Battiston, transfuge d'Alfa Romeo, qui fut le partenaire en titre de l'écurie suisse jusqu'à l'an dernier.
Ollie Bearman poursuit son programme d'essais avec Haas F1 Team et remplace Nico Hülkenberg lors des premiers essais du vendredi. Le jeune Anglais paraît en bonne voie pour obtenir un volant de titulaire en 2025 et pourrait faire équipe avec Esteban Ocon, ouvertement courtisé par l'équipe américaine. Quant à Kevin Magnussen, toujours aussi constant dans la médiocrité, il ne semble pas faire partie des plans de Haas pour la saison à venir et admet naviguer dans le flou le plus total.
D'ordinaire, l'étape de Barcelone sert de référence pour évaluer les rapports de forces au sein du peloton. Mais les performances des monoplaces évoluent désormais tellement vite au gré du développement qu'il sera bien difficile de tirer des enseignements de ce Grand Prix d'Espagne. A priori la Red Bull devrait y être très à l'aise, bien plus que sur les pistes tourmentées de Monaco et de Montréal. Mais l'équipe au taureau prend le risque d'apporter un nouveau package aérodynamique. Les pontons de la RB20 sont ainsi profondément révisés. Le beam wing, le capot moteur et les dérives latérales d'aileron arrière sont aussi inédits. La Ferrari se pare d'une nouvelle carrosserie et modifie son plancher et son diffuseur. Visa Cash modifie en profondeur sa VCARB01: le capot et les entrées d'air des pontons sont redessinés, un nouvel aileron arrière et des écopes de frein inédites sont installées. Avec ce package, l'équipe italienne espère se rapprocher d'Aston Martin, 5e force de ce peloton 2024. Enfin, chez Stake, Zhou retrouve son ancien châssis car il n'était pas satisfait de celui reçu voici quelques semaines.
Essais et qualifications
Vendredi, sous le soleil, Norris réalise le meilleur chrono (1'14''228''') des premiers essais, un souffle devant Verstappen. Plus tard, Hamilton se montre le plus rapide de la seconde session libre (1'13''264''') devant Sainz et Norris. Samedi, à la mi-journée, le motorhome de McLaren est brièvement évacué en raison d'un début d'incendie, heureusement rapidement circonscrit. Les dégâts sont toutefois relativement importants et ce bâtiment devra être un temps abandonné par les Papayes. Sainz réalise le meilleur chrono de la troisième séance libre (1'13''013''''), mais les écarts sont infimes entre les voitures des quatre top teams. À signaler un incident entre Stroll et Hamilton : s'estimant gêné par ce dernier, le Canadien se venge en heurtant légèrement la Mercedes à faible allure. Curieusement, il s'en tirera sans sanction.
La séance qualificative est extrêmement serrée. Norris signe sa deuxième pole position (1'11''383''') après avoir réalisé selon lui un « tour parfait ». C'est la première pole de McLaren depuis celle réalisée par ce même Norris à Sotchi voici trois ans. Peu à l'aise ici, son équipier Piastri exécute un tête-à-queue en Q3 et partira seulement 9e. Verstappen (2e) a rajouté de l'appui sur sa RB20. Longtemps le plus rapide cet après-midi, il est finalement vaincu pour 20 millièmes. Pérez est encore en retrait et ne signe que le 8e chrono. Il recule au 11e rang à cause de la pénalité encaissée au Canada. Les Mercedes s'affirment en outsiders, et pour une fois Hamilton (3e) devance son équipier Russell (4e). Les Ferrari (Leclerc 5e, Sainz 6e) sont reléguées derrière les Flèches d'Argent et ne semblent pas pouvoir se battre ce week-end contre Verstappen et Norris. Les Alpine-Renault (Gasly 7e, Ocon 8e) sont en très net regain de forme et atteignent la Q3... sans que leurs pilotes ne comprennent pourquoi ! L'effet Briatore ?
Les Aston Martin (Alonso 10e, Stroll 14e) ne sont pas assez véloces pour atteindre la Q3. Les Kick-Sauber paraissent en revanche en progrès: Bottas (12e) et Zhou (15e) atteignent la Q2. Chez Haas, Hülkenberg (13e) devance encore Magnussen (16e) qui une fois de plus pointe du doigt le trafic. Douche froide chez Visa Cash RB: les évolutions ne fonctionnent pas pour le moment, d'où un déficit d'adhérence et une double élimination d'emblée pour Tsunoda (17e) et Ricciardo (18e). Enfin, les Williams n'aiment toujours pas les longues courbes rapides de ce circuit: Albon (19e) et Sargeant (20e) se retrouvent en dernière ligne, avec cependant un écart entre eux de quatre dixièmes. Certes, Sargeant ne bénéficie pas de toutes les mises à jour...
Le Grand Prix
Il se dispute sous un ciel changeant. Quelques gros nuages pointent un temps à l'horizon, sans toutefois éclater. Tous les pilotes s'élancent avec des pneus tendres (C3), sauf Albon qui est muni de médiums (C2).
Départ: Norris se déporte aussitôt vers la droite pour contenir Verstappen et celui-ci met deux roues dans la poussière. Mais ce faisant, l'Anglais ouvre la voie à Russell qui se déporte tout à gauche, se place à la hauteur de la McLaren et de la Red Bull, puis plonge hardiment au premier virage et s'impose devant Verstappen qui a finalement doublé Norris. Suivent Hamilton, Leclerc et Sainz. Alonso doit emprunter l'échappatoire du premier tournant.
1er tour: Russell mène devant Verstappen, Norris, Hamilton, Leclerc, Sainz, Gasly, Piastri, Ocon et Hülkenberg.
2e: Le DRS est activé. Verstappen est déjà sur les talons de Russell.
3e: Aileron mobile ouvert, Verstappen déborde Russell par l'extérieur avant le premier virage. L'Anglais résiste mais ne peut contrer cette attaque. Le Néerlandais prend la première place. Plus loin, Sainz assaille Leclerc, aussi par l'extérieur, mais les deux Ferrari se frôlent dans le virage. Le Madrilène dévie vers l'échappatoire et reste devant son équipier.
4e: Verstappen se forge une avance d'une seconde et demie sur Russell. Norris et Hamilton menacent leur compatriote.
6e: Verstappen mène devant Russell (1.4s.), Norris (2.4s.), Hamilton (3.3s.), Sainz (4.5s.), Leclerc (5.3s.), Gasly (6.3s.), Piastri (7.6s.), Ocon (9.5s.), Hülkenberg (11.8s.), Pérez (13.1s.) et Stroll (15.4s.).
8e: Deux secondes séparent Verstappen et Russell. Leclerc met la pression sur son collègue Sainz qui, selon lui, lui a volé sa position. Gasly contient pour sa part les assauts de Piastri.
9e: Russell parvient pour le moment à retenir Norris. Zhou et Tsunoda sont les premiers pilotes à chausser les pneus médiums.
10e: Verstappen devance Russell (2.6s.), Norris (3.2s.), Hamilton (4.3s.), Sainz (4.8s.), Leclerc (5.7s.), Gasly (9.2s.), Piastri (9.7s.), Ocon (12.1s.), Hülkenberg (14.5s.), Pérez (15s.) et Stroll (19.4s.). Magnussen prend les gommes jaunes.
11e: Verstappen possède près de trois secondes de marge sur un peloton assez compact comprenant Russell, Norris, Hamilton, Sainz et Leclerc. Changement de pneus pour Bottas.
12e: Verstappen s'offre une petite glissade au virage Würth, sans grande conséquence. Pérez déborde Hülkenberg qui basculera ensuite sur les gommes jaunes.
14e: Verstappen a trois secondes et demie d'avance sur Russell. Ocon et Pérez changent de pneus. Le premier prend des médiums, le second remet des tendres.
15e: Gasly stoppe chez Alpine pour mettre des pneus médiums, mais le changement de la roue arrière-droite traîne six secondes. Le Rouennais repart derrière son équipier Ocon. Arrêt aussi pour Sargeant. Magnussen reçoit une pénalité de 5 secondes pour un départ anticipé.
16e: Russell s'empare de pneus médiums, mais cela lambine à l'arrière-droit (5.3s.). L'Anglais repart un souffle devant Sainz qui vient lui aussi de prendre les enveloppes jaunes (2.2s.).
17e: Verstappen possède cinq secondes d'avantage sur Norris. Hamilton fait halte chez Mercedes pour mettre les pneus médiums (2.3s.) puis repart en neuvième position. Ricciardo chausse aussi les pneus jaunes. Sainz et Hamilton se défont d'Alonso dans ce tour. Gasly repasse devant Ocon.
18e: Verstappen est chez Red Bull, prend très rapidement des pneus médiums (1.9s.!) et se réinsère en quatrième position. Norris est le nouveau leader. Stroll change aussi d'enveloppes. Hamilton menace Sainz pour la sixième place.
19e: Hamilton ouvre son DRS dans la longue ligne droite. Sainz tente de lui couper l'élan, mais le Britannique plonge à l'intérieur au freinage. L'Espagnol prend tout de même la corde. Les deux bolides se frôlent, et Hamilton passe en force, en envoyant Sainz vers la bordure. Celui-ci réclame ensuite la rétrocession de sa position, en vain.
20e: Norris précède Leclerc (4.8s.), Piastri (13.1s.), Verstappen (15s.), Russell (19.1s.), Hamilton (21s.), Sainz (22.3s.), Gasly (29s.), Ocon (30.7s.), Pérez (32.3s.), Hülkenberg (36.8s.) et Bottas (40.4s.). Alonso prend les pneus médiums.
21e: Verstappen double facilement Piastri. L'Australien chausse les médiums dans la foulée (3s.) et tombe au 11e rang, derrière Hülkenberg, qu'il doublera très vite.
23e: Norris compte six secondes d'avance sur Leclerc. Verstappen est revenu à seulement onze secondes du pilote McLaren.
24e: Norris arrive chez McLaren, se saisit de gommes jaunes (2.4s.) et repart seulement 6e, derrière Sainz. Leclerc est le nouveau leader, mais il rejoint les stands en fin de boucle.
25e: Leclerc s'empare des Pirelli médiums (3s.) et fait une mauvaise affaire en ressortant derrière Gasly. Verstappen retrouve le leadership.
26e: Verstappen devance Russell (5.7s.), Hamilton (7s.), Sainz (9.2s.), Norris (9.6s.), Gasly (18.6s.), Leclerc (19.3s.), Ocon (22.3s.), Pérez (24s.), Piastri (25.3s.), Hülkenberg (30.8s.) et Zhou (36.8s.).
27e: DRS ouvert, Norris efface Sainz avant le premier virage. Leclerc dépasse pour sa part l'Alpine de Gasly.
28e: Verstappen a six secondes et demie d'avance sur Russell, bien que ses pneus ne lui donnent pas satisfaction. Norris recolle à Hamilton. Piastri dépasse Pérez au bout de la longue ligne droite.
29e: Piastri prend la huitième place à Ocon. Tsunoda et Bottas basculent sur les pneus durs (C1).
30e: Verstappen mène devant Russell (7.1s.), Hamilton (8.3s.), Norris (9.1s.), Sainz (12.4s.), Leclerc (17.4s.), Gasly (23.8s.) et Piastri (27.1s.). Pérez déborde Ocon par l'extérieur du premier virage. Second arrêt pour Magnussen qui purge aussi sa pénalité.
31e: Norris est sur les talons d'Hamilton, mais ne peut pas l'attaquer pour le moment. Pérez s'empare de pneus médiums.
32e: Norris déborde aisément Hamilton par l'intérieur du premier virage, puis se lance à la poursuite de Russell.
34e: Norris a rejoint Russell. Tous deux concèdent huit secondes à Verstappen. Piastri dépasse Gasly au virage n°1.
35e: Russell coupe l'aspiration à Norris avant le premier freinage. Mais le pilote McLaren se porte à la hauteur de son compatriote à la sortie de l'enchaînement Elf et le déborde par l'extérieur dans la courbe Renault. Russell n'abdique pas, revient à la hauteur de son adversaire et repasse par l'extérieur dans la courbe Repsol. Mais Norris bénéficie d'une meilleure traction à la sortie de l'épingle Seat, se déporte à l'intérieur et s'impose définitivement au virage suivant. Deuxième arrêt de Sargeant.
36e: Neuf secondes séparent Verstappen et Norris. Russell est menacé par son équipier Hamilton et finit par rentrer aux stands.
37e: Russell (3s.) et Sainz (2.5s.) chaussent des enveloppes dures. Ils repartent respectivement septième et huitième.
38e: Norris est revenu à sept secondes de Verstappen. Russell efface Gasly. Ocon et Stroll se saisissent de pneus durs.
39e: Gasly passe chez Alpine pour mettre les pneus blancs et ressort des stands en 10e position. Hülkenberg change aussi de pneus.
40e: Verstappen précède Norris (7s.), Hamilton (11s.), Leclerc (15s.), Piastri (27s.), Russell (31.8s.) et Pérez (44.4s.). Gasly chipe la neuvième place à Zhou. Alonso doublera à son tour le Chinois au passage suivant.
42e: Norris roule désormais à moins de six secondes de Verstappen. Zhou chausse les pneus durs.
43e: Norris reprend encore une seconde à Verstappen. Hamilton s'empare des enveloppes tendres et repart en septième position. Mercedes adopte donc deux stratégies opposées. Ricciardo prend lui des pneus durs.
44e: Alors que Norris est revenu à seulement quatre secondes, Verstappen entre aux stands pour un second arrêt.
45e: Verstappen s'empare de pneus tendres (2.8s.) et repart troisième. Norris prend les commandes, avec onze secondes de marge sur Leclerc. Sainz résiste de nouveau à Hamilton. Seconds arrêts pour Albon et Tsunoda.
46e: Norris doit désormais creuser un écart substantiel sur Verstappen pour repartir en tête après son deuxième pit-stop. Mais le Hollandais est le plus rapide en piste (1'17''886''') et l'intervalle n'est que de 17 secondes. Russell déborde Piastri dans la longue ligne droite tandis que Hamilton double aisément Sainz. Alonso s'empare de pneus durs.
47e: Piastri se saisit de gommes tendres (3s.) puis repart en huitième position, derrière Pérez. Norris entre aux stands en fin de tour.
48e: Norris chausse les pneus tendres lors d'un arrêt médiocre (3.6s.). Il se relance loin de Verstappen et tout juste devant Russell. Leclerc prend aussi les enveloppes rouges et glisse derrière Sainz. Cinq secondes de pénalité pour Hülkenberg en raison d'un excès de vitesse dans les stands.
49e: Verstappen compte sept secondes d'avance sur Norris qui affole le chronomètre (1'17''377'''). À la peine avec ses pneus durs, Russell est rattrapé par Hamilton. Pérez chausse les pneus tendres (2.3s.) et repart derrière les Alpine.
50e: Verstappen précède Norris (6.8s.), Russell (9.8s.), Hamilton (10.8s.), Sainz (15.3s.), Leclerc (20.6s.), Piastri (33.4s.), Gasly (40.6s.), Ocon (50.6s.), Pérez (51s.), Hülkenberg (52.5.) et Zhou (1m. 08s.).
51e: Norris signe le meilleur tour de la course (1'17''115'''). Hamilton est dans les roues de Russell. Pérez prend la neuvième position à Ocon. Tsunoda reçoit aussi 5 secondes de sanction pour un excès de vitesse aux stands.
52e: Hamilton prend l'aspiration de Russell dans la longue ligne droite et le déborde par l'extérieur. Le voici troisième.
54e: Norris est revenu à cinq secondes et demie de Verstappen. Le Néerlandais réagit en signant son propre meilleur tour (1'17''776''').
55e: Leclerc, en pneus tendres, dépasse aisément son équipier Sainz muni de gommes dures.
56e: Verstappen mène devant Norris (5.3s.), Hamilton (13.8s.), Russell (15.6s.), Leclerc (22s.), Sainz (23.6s.), Piastri (34.6s.), Gasly (47.7s.), Pérez (53.5s.), Ocon (58.3s.), Hülkenberg (1m.) et Alonso (1m. 15s.).
57e: L'intervalle entre Verstappen et Norris tombe sous les cinq secondes. Pérez chasse Gasly pour la huitième place.
59e: Verstappen semble maîtriser la situation et garde un peu moins de cinq secondes d'avance sur Norris. En bagarre avec Tsunoda pour la 18e place, Albon s'offre une excursion dans les graviers à la courbe Repsol.
61e: Verstappen précède Norris (4.4s.), Hamilton (16.1s.), Russell (19.5s.), Leclerc (22.7s.), Sainz (28.2s.), Piastri (35s.), Gasly (54.5s.), Pérez (58s.), Ocon (1m. 06s.), Hülkenberg (1m. 08s.) et Alonso (-1t.).
63e: Norris revient à trois secondes et huit dixièmes de Verstappen. De son côté, Leclerc évolue à une peu plus d'une seconde de Russell.
65e: Norris aborde le dernier tour à deux secondes de Verstappen. Il ne lui aura encore manqué que quelques tours pour porter une attaque. Leclerc peut activer son DRS contre Russell, mais il est trop loin pour un assaut.
66e et dernier tour: Pérez s'empare de la huitième place aux dépens de Gasly.
Max Verstappen remporte ce GP d'Espagne devant Norris, une nouvelle fois second. Hamilton (3e) monte sur son premier podium en 2024. Russell (4e) suit son équipier. Les Ferrari de Leclerc et Sainz sont respectivement cinquième et sixième. Piastri finit septième, Pérez huitième. Les Alpine de Gasly (9e) et Ocon (10e) inscrivent encore trois points. Viennent ensuite Hülkenberg, Alonso, Zhou, Stroll, Ricciardo, Bottas, Magnussen, Albon, Tsunoda et Sargeant.
Après la course
Max Verstappen remporte sa septième victoire en dix courses et assoit solidement sa domination sur cette saison 2024. Toutefois, s'il paraît seul en lice dans la conquête du titre mondial, le Batave admet que la domination de Red Bull est terminée. La RB20 maltraite ses pneus, et Verstappen a dû résister aux assauts de la McLaren de Lando Norris, plus souple avec les gommes. « Ce n'était pas simple, raconte-t-il C'était très important de dépasser Norris au départ, puis Russell très rapidement, afin que je puisse un peu creuser l'écart lors du premier relais. Et je pense que cela a bien fonctionné. Nous avons vraiment essayé de tout optimiser, mais j'ai eu un peu de mal à trouver le rythme optimal. Les pneus étaient usés à la fin de chaque relais. Norris semblait pouvoir mieux les préserver. J'ai eu juste assez d'avance sur la fin. McLaren a vraiment fait un très, très bon travail, et nous devons trouver des solutions de notre côté pour rester au top. » Christian Horner admet que Red Bull doit dorénavant gagner la bataille du développement contre ses adversaires: « Nous devons nous battre très dur pour gagner désormais. La RB20 a de plus en plus de mal à vaicre nos rivaux et Max fait la différence pour que nous soyons encore en position de gagner malgré tout. » Helmut Marko est plus alarmiste car il indique que les évolutions amenées ici n'ont pas donné satisfaction: « Ce sont toujours des problèmes de corrélation de données. On a apporté des pièces qui sont bien meilleures en simulation que sur la piste. »
Parti en pole position, Lando Norris a été piégé au départ par George Russell, et a ainsi sans doute perdu une belle occasion de remporter son second Grand Prix. Une belle remontée, une spectaculaire bagarre contre Russell et une stratégie décalée finalement astucieuse ne lui ont pas permis de rattraper Verstappen. Le jeune Anglais digère mal cette défaite qui s'est décidée au démarrage: « J'avais la voiture pour gagner, malheureusement, j'ai perdu cette victoire au départ. Je pense avoir pris un meilleur envol que Verstappen, mais Russell a été encore meilleur, s'est retrouvé dans l'aspiration et je ne pouvais rien y faire. J'ai pris la bonne décision en cédant et en le laissant passer. Par la suite, je me donne 10/10, car je ne pouvais pas faire mieux, mais je suis encore plus déçu qu'à Montréal, où nous avions payé une erreur stratégique. Cette fois, c'est moi le coupable. J'étais seul sur la ligne de départ... » Norris apparaît cependant à la seconde place du championnat des pilotes, devant Charles Leclerc, mais concède 69 points à Verstappen...
Mercedes confirme les progrès entrevus au Canada, avec une W15 désormais en lice pour le podium, voire la victoire. Cet après-midi, George Russell s'est d'abord mis en vedette en prenant la tête au départ, mais sa seconde moitié de course a été ruinée par les pneus durs. C'est donc Lewis Hamilton qui grimpe sur le 198e podium de sa carrière... le premier depuis 8 mois ! « C'est un grand soulagement d'obtenir enfin un bon résultat », confirme le multiple champion du monde. « Je pense que nous tirons actuellement le maximum de la voiture. Nous sommes relativement compétitifs depuis deux ou trois courses, mais il nous manque encore deux dixièmes pour se battre vraiment pour la victoire. Notre voiture demande des réglages très pointus, et elle est donc rarement bien équilibrée. Toutefois, elle commence lentement à devenir plus agréable à piloter. » George Russell espérait mieux de son après-midi, surtout après son magnifique départ: « Je rêvais de réaliser un tel envol. Je savais que je pouvais freiner tard au premier virage et cela a pris les autres un peu au dépourvu. C'était satisfaisant. Mais plusieurs choses ont joué contre moi aujourd'hui. Le lent arrêt au stand m'a mis un peu en retrait, puis j'ai été obligé de rentrer un peu plus tôt à la fin pour chausser le composé dur, qui était vraiment complètement nul. Mais les progrès enregistrés sont très excitants et nous visons désormais la victoire. »
Enfin, si Ferrari a pu faire mieux que son double abandon de Montréal, les cinquième et sixième places de Charles Leclerc et de Carlos Sainz sont inquiétantes, car en dépit de stratégies audacieuses, ni l'un ni l'autre n'ont pu dépasser les Mercedes. La Scuderia aurait-elle glissé au quatrième rang de la hiérarchie ? « C'est le samedi qu'il fallait faire le job, parce que le dimanche, ça n'a pas beaucoup bougé, pointe Frédéric Vasseur. On s'est loupé hier alors qu'on avait un bon potentiel, et on rate au final quelques gros points. Aujourd'hui, on n'a pas fait du mauvais travail, on a changé de stratégie pour passer devant Mercedes. Mais comme on a des rythmes similaires, c'est compliqué de dépasser. » La course a en outre été émaillée par de nouvelles tensions entre les deux pilotes en rouge. Charles Leclerc n'a pas du tout apprécié la tentative de dépassement de Carlos Sainz au troisième tour, d'autant que le contact entre les deux bolides lui a causé de menus dégâts. « Il a pris le virage comme si je n'étais pas là ! s'exclame le Monégasque. On a de la chance de s'en sortir à peu près indemnes. Ce n'est pas grave, je comprends, c'était sa course à domicile et un moment très important de sa carrière. Je suppose qu'il voulait faire quelque chose de spectaculaire, mais je n'étais probablement pas la bonne personne avec qui la tenter ! » Pour sa part, le Madrilène estime que son équipier... se plaint trop ! Mais lui-même déplore que les commissaires n'aient pas ordonné à Lewis Hamilton de lui rendre la position après leur passe d'armes...
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Tony