Fernando Alonso toujours vert
Retour de la Formule 1 en Chine
La Formule 1 retrouve enfin la Chine et le Circuit international de Shanghaï après cinq années d'absence due à la Covid-19, et surtout à la politique sanitaire ultra-répressive imposée par le gouvernement chinois jusqu'en 2023. Les constructeurs sont heureux de ces retrouvailles. Vingt ans après sa première édition, ce Grand Prix reste une belle vitrine pour le marché automobile chinois, toujours en plein essor, notamment en ce qui concerne les véhicules de luxe. Par exemple, en deux décennies, le nombre de concessions Ferrari dans le pays est passé de zéro à vingt-cinq. Un quart des bolides produits à Maranello se vendent en Asie. Aston Martin et McLaren sont aussi très prisées par les nouveaux riches de la région. En revanche, les constructeurs de voitures de série, tels Mercedes, Renault ou Honda, sont dorénavant très concurrencés par les véhicules électriques chinois, les Geely, MG ou autres BYD. Ce qui explique que leur fol enthousiasme pour l'Empire du Milieu, perceptible dans les années 2000 et 2010, soit quelque peu retombé.
Par contre, la Formule 1 est plus populaire que jamais dans l'Empire du Milieu. Alors qu'en 2019 le circuit de Shanghaï avait péniblement rempli 40 % des tribunes, il a cette année vendu tous ses billets. Cet engouement est d'autant plus intéressant qu'il ne repose pas sur le succès de la série Netflix « Drive to survive » puisque cette plate-forme est interdite dans le pays. Il s'explique pour partie par la présence grandissante de la F1 sur les réseaux sociaux chinois qui lui permet de toucher les jeunes générations, de plus en plus sensibles aux sports européens ou américains. Ainsi, selon un sondage, la F1 serait la quatrième discipline la plus regardée en Chine, derrière le basket, le football et le tennis. Dès 2021, le championnat du monde a connu un bond de followers de 39 % sur le web chinois, preuve d'une passion naissante de bon augure.
Cet intérêt s'explique enfin par la présence de Guanyu Zhou qui devient le premier pilote chinois à disputer son Grand Prix national, sur un circuit qu'il ne connaît du reste que comme spectateur. « Depuis mes débuts en 2022, je suis très enthousiaste à l'idée de courir chez moi », confie le natif de Shanghaï. « Je sais que j'aurai la chair de poule lorsque je serai sur la grille, dimanche, surtout lorsque l'hymne national retentira. Je me souviens avoir assisté au tout premier Grand Prix de Chine, en 2004. Je n'avais que cinq ans, et c'était la première fois que je voyais des F1 en vrai. Je rêvais de devenir pilote. Mon idole était Fernando Alonso, et aujourd'hui, je cours contre lui ! » Zhou se pose en ambassadeur de la Formule 1 dans l'Empire du Milieu et peut se targuer d'une belle popularité: les 7000 billets de la tribune qui lui sera dédiée ont été vendus en cinq petites minutes ! « L'intérêt pour la Formule 1 grandit en Chine, et pas seulement au sein de la base de fans existante, mais aussi de la jeune génération, assure-t-il. Je reçois beaucoup de lettres de jeunes qui me disent que je suis une de leurs sources d'inspiration. C'est formidable. J'espère pouvoir passer encore de nombreuses années en Formule 1, notamment pour contribuer à susciter l'intérêt pour ce sport dans mon pays. »
Hélas, le discret Zhou pourrait bien disputer son unique Grand Prix de Chine, car il ne figure clairement pas dans les papiers d'Audi, nouveau propriétaire de l'équipe Sauber. Le jeune Chinois ne démérite certes pas depuis deux saisons et demie, et fait souvent jeu égal avec son équipier Valtteri Bottas. Mais il semble déjà « plafonner » et ne réussit que quelques rares coups d'éclats. Son agent Graeme Lowdon veut pourtant croire en son avenir: « Les questions sur la légitimité de Zhou n'existent plus depuis longtemps. Il n'est pas en F1 grâce à son passeport, mais à son talent. La chance n'a pas été souvent à ses côtés, et ses résultats ne reflètent pas la qualité de ses courses. Il y a en Chine, un vrai intérêt pour la F1, et pour lui en particulier. » Reste à en convaincre le board d'Audi...
Présentation de l'épreuve
D'un point de vue sportif, ce Grand Prix de Chine est un saut dans l'inconnu. Le circuit de Shanghaï n'a pas été visité depuis cinq ans, et les F1 ont bien changé entretemps. Leur mise au point s'annonce délicate, faute de repères. En outre, la piste a été entièrement resurfacée avec un nouveau bitume, recouvert d'une sorte de goudron en spray, comme de la peinture ! Ce curieux enrobé inquiète les pilotes qui redoutent le manque d'adhérence. Pour couronner le tout, ce Grand Prix de Chine marquera le premier des six « week-ends sprints » de la saison. Les participants n'auront donc qu'une séance d'essais pour se refamiliariser avec ce circuit, voire pour le découvrir pour les plus jeunes (Yuki Tsunoda, Guanyu Zhou, Logan Sargeant et Oscar Piastri) !
La saison des transferts a été lancée par l'annonce de la reconduction de Fernando Alonso chez Aston Martin pour deux saisons supplémentaires. L'Asturien neutralisé, son compatriote Carlos Sainz paraît détenir les clefs du marché. La Gazzetta dello Sport et le Corriere della Sera annoncent qu'il aurait déjà signé avec Mercedes. Il s'agirait d'un accord sur deux ans pour 15 millions de dollars de salaire annuel. Ceci alors qu'au Japon, certains journalistes avançaient qu'un pré-accord avait été conclu entre Max Verstappen et la marque à l'Étoile... Dans ce petit jeu, chacun s'amuse à brouiller les pistes. Helmut Marko affirme ainsi que Red Bull s'intéresse aussi à Sainz, mais ne peut rivaliser avec le salaire proposé à ce dernier par... Audi. De fait, l'autre constructeur allemand, qui prépare son arrivée en F1 en 2026, discute depuis longtemps avec le Madrilène. Cet hiver, les Sainz père et fils, ainsi que leur cousin et agent Carlos Oñoro, ont posé de rudes exigences: un contrat de cinq ans (2025-2029) pour un salaire total de 175 millions de dollars. Audi a tempéré leurs ardeurs, mais a soumis tout de même une belle offre: trois années et 100 millions de $, primes comprises. Cette proposition serait valable jusqu'à début mai. Du côté de Red Bull, l'intérêt pour Sainz est surtout porté par Christian Horner, le Dr. Marko penchant pour la reconduction de Sergio Pérez ou la promotion de Yuki Tsunoda. Toutefois, l'offre du Taureau rouge (20 millions d'euros de salaire, renouvelable au bout d'un an) paraît en effet moins attractive que celle d'Audi ou de Mercedes.
Mais si un précontrat existe entre Carlos Sainz et Mercedes, celui-ci deviendrait sans doute caduc si d'aventure le constructeur allemand attirait Max Verstappen. Toto Wolff ne cache pas ses ambitions sur le triple champion du monde. Il évoque la nouvelle motorisation qui doit entrer en vigueur en 2026, et rappelle que sa firme avait su négocier avec grand succès la précédente révolution de 2014... alors que Red Bull devra partir d'une feuille blanche avec son nouveau département moteurs. « Mercedes évolue pour le moment derrière ses clientes, McLaren et Aston Martin. Wolff ferait mieux de se concentrer là-dessus plutôt que sur le marché des pilotes ! » cingle Christian Horner. Quoiqu'il en soit, Mercedes explore de multiples pistes et accélère le programme de formation de son poulain Andrea Kimi Antonelli. Le Bolonais de 17 ans vient de parcourir ses premiers tours de roue en Formule 1, sur le Red Bull Ring, au volant d'une W12 de 2021. Toutefois, sa promotion au sein de l'équipe d'usine dès 2025 paraît présomptueuse. Toto Wolff pourrait ainsi le confier à Williams pour son apprentissage, comme il l'avait jadis avec George Russell. Du reste, Antonelli doit d'abord réussir sa saison de F2 chez Prema Racing, où il fait face à un équipier redoutable, Oliver Bearman, le protégé de Ferrari.
Mais un autre transfert sensationnel serait en préparation, celui d'Adrian Newey chez Ferrari ! Depuis le début de l' « affaire Christian Horner », la presse fait état de lourdes tensions entre le patron de Red Bull Racing et le célèbre ingénieur. Courtisé par Ferrari depuis une bonne trentaine d'années, ce dernier pourrait bien franchir le pas, attiré par un salaire que l'on devine mirobolant, mais aussi les pleins pouvoirs sur le département technique de Maranello et la perspective de travailler avec Lewis Hamilton. Ces rumeurs se renforcent début avril lorsque Newey est aperçu à l'aéroport de Bologne. Pour certains journalistes, l'Anglais est venu parapher son contrat avec Ferrari ! Mais officiellement Newey s'est tout simplement rendu au Mugello pour piloter quelques voitures de sport préparées par ses amis de KR Motorsports... Du reste, s'il doit quitter Red Bull, Ferrari n'est pas son seul point de chute putatif. Ainsi, Mercedes et Aston Martin lui auraient aussi fait des offres mirifiques...
Daniel Ricciardo bénéficie ce week-end d'un tout nouveau châssis dont il devra faire bon usage s'il veut conserver sa place. En Chine, Helmut Marko lui inflige en effet un coup de semonce en forme d'ultimatum. Le terrible « Herr Doktor » prévient: non seulement Ricciardo n'est plus en lice pour rouler chez Red Bull Racing en 2025, mais il pourrait rapidement être éjecté de Visa Cash RB au profit de Liam Lawson qui trépigne en coulisse. « Son mandat était clair: il devait être plus rapide que Tsunoda s'il voulait avoir une chance de décrocher ce siège. Cela n'est pas le cas pour le moment », assène Marko. « Avec Lawson comme réserviste, nous avons un pilote fort qui pourrait conduire pour une autre équipe s'il n'obtient pas de baquet chez nous en 2025. Par conséquent, il serait très intéressant pour nous de le voir en F1 cette année, pour obtenir une image encore plus claire de son potentiel. Nous devons voir comment tout cela évolue. » En revanche, Marko donne un satisfecit à Yuki Tsunoda qui a déjà inscrit 7 points en 2024 et peut légitimement prétendre à la succession de Sergio Pérez chez RBR: « Yuki a fait un bon début de saison et n'est plus aussi tête brûlée que naguère. Après quatre courses, il domine déjà Ricciardo. Nous sommes très contents de lui. »
Il fallait s'y attendre. Le début de saison calamiteux d'Alpine F1 Team relance les rumeurs de mise en vente de l'écurie franco-anglaise. Début avril, le bruit court que Renault serait prête à vendre celle-ci, si le repreneur s'engagerait à utiliser des groupes propulseurs français jusqu'en 2029, afin de sauver les emplois des ingénieurs de Viry-Châtillon qui planchent sur le moteur version 2026. Mais Luca de Meo dément catégoriquement ces bruits, relayé par Bruno Famin qui affirme que l'heure est à la reconstruction du team, avec le plein soutien du Groupe Renault. Mais nul doute que la question est posée et pesée à Boulogne-Billancourt. S'il est indéniable que la marque Alpine tire un grand profit promotionnel de son engagement en F1, le prix à payer pour rebâtir d'A à Z une écurie moribonde, avec à l'horizon la conception fort onéreuse et complexe des nouveaux moteurs hybrides, pourrait remettre en cause l'ambitieux projet de Luca de Meo. Rappelons qu'au lancement de celui-ci en 2021, Alpine voulait jouer en 2024 le titre mondial, et non surnager en queue de peloton...
Bien que recalé par la FOM pour 2026, Michael Andretti poursuit obstinément la construction de son écurie de Formule 1. Il vient ainsi d'ouvrir une antenne à Silverstone présentée comme « la nouvelle étape des préparatifs pour participer au championnat du monde de F1 ». Son père Mario déclare pour sa part dans les colonnes de Sports Illustrated que leur motivation demeure intacte malgré le camouflet infligé par Liberty Media: « Nous n'avons pas cessé de travailler. Nous avons déjà une voiture, une soufflerie etc. L'objectif est d'être sur la grille de départ en 2026. » Mario Andretti affirme par ailleurs que les discussions avec la FIA et la FOM ne sont pas interrompues. On ne voit toutefois pas ce qui pourrait faire lever le veto des propriétaires de la F1, et surtout des écuries actuelles, qui ne veulent pas entendre parler d'une onzième équipe.
La FIA a déjà publié le calendrier du championnat du monde 2025. Celui-ci comptera de nouveau vingt-quatre dates et commencera le 16 mars par le Grand Prix d'Australie, comme c'était le cas avant la Covid-19. Suivront, pour des raisons de cohérence logistique, les GP de Chine et du Japon, puis ceux de Bahreïn et d'Arabie saoudite. La trêve estivale commencera après le GP de Hongrie et non plus après celui de Belgique, avancé d'une semaine. Enfin, il y aura de nouveau six week-ends sprints, à déterminer ultérieurement.
Quelques évolutions techniques apparaissent en Chine. Mercedes place ainsi une ailette derrière le halo de sa W15 pour améliorer l'écoulement de l'air. Visa Cash RB a redessiné la zone de l'appui-tête sur la VRCAB. Toujours un peu trop lourde, l'Alpine A524 manque aussi de traction et d'appui, surtout sur le train arrière. Pour y remédier, le modèle d'Ocon est muni d'un fond plat redessiné dont Gasly héritera seulement à Miami. Haas retouche aussi le plancher de sa VF-24 et inaugure une structure plus étroite autour des rétroviseurs.
Vendredi: essais et qualifications pour le sprint
La séance libre du vendredi est interrompue un court instant en raison d'un incendie en bord de piste provoqué par les étincelles des monoplaces ! Les pilotes parcourent de longs relais et ménagent les pneus en vue du reste du week-end. Le meilleur chrono signé par Stroll (1'36''302''') est ainsi peu significatif.
L'après-midi, les qualifications pour le sprint se déroulent sous une pluie fine, qui s'intensifie en fin de séance et contraint les pilotes à disputer la dernière manche en pneus intermédiaires. Le nouvel asphalte s'avère en outre particulièrement glissant et Max Verstappen le compare à une véritable patinoire. Enfin, des étincelles tombées dans l'herbe provoquent un nouveau départ de flammes en SQ1.
Norris réalise le meilleur chrono de ce « Shoot-out » (1'57''940'''), bien que celui-ci ait été un temps annulé pour un franchissement supposé des limites de la piste. Voilà une bonne surprise pour l'équipe McLaren, peu optimiste avant ce week-end. Piastri se classe huitième. Hamilton hisse sa Mercedes en seconde position tandis que Russell (11e) cale en SQ2. Alonso brille en plaçant son Aston Martin en troisième position pendant que Stroll (15e) rame, se plaignant d'un manque d'adhérence. Les Red Bull peinent à faire monter les pneus pluie en température, d'où des performances très mitigées pour Verstappen (4e) et Pérez (8e). Les Ferrari rencontrent les mêmes difficultés. Sainz (5e) est en retrait, Leclerc (7e) part à la faute sous la pluie et frotte le mur. Les Kick-Sauber (Bottas 9e, Zhou 10e) se mettent en évidence et atteignent toutes deux la SQ3. Les Haas (Magnussen 12e, Hülkenberg 13e) sont éliminées lors de la deuxième manche. Du côté de Visa Cash, Ricciardo (14e) fait cette fois mieux que Tsunoda (19e) qui déplore un déficit de grip. Chez Alpine, Gasly (16e) se satisfait d'avoir pu rouler malgré un problème de batterie dans la matinée et devance Ocon (17e). Enfin, la Williams maltraite ses pneus, mais au moins ni Albon (18e) ni Sargeant (20e) n'ont eu d'accident.
Le sprint
Samedi matin à 11 heures se déroule la mini-course sprint. Nouveauté de cette saison 2024: les pilotes pourront retoucher leurs monoplace après celle-ci, en vue des qualifications qui auront lieu l'après-midi. L'atmosphère est relativement douce (20°C) sous un ciel de traîne. Toute la grille est chaussée de pneus médiums (C3), sauf Russell qui choisit les tendres (C4) pour tester leur endurance pour le Grand Prix.
Départ: Hamilton prend un meilleur envol que Norris et se porte à la hauteur de celui-ci. Le jeune Anglais tente de résister, mais il glisse à l'extérieur à la sortie de l' « escargot » et perd de nombreuses positions. Hamilton est en tête devant Alonso, Verstappen et Sainz.
1er tour: Sainz assaille Verstappen par l'extérieur avant l'épingle, en vain. Bottas se frotte à son équipier Zhou et abîme quelque peu son aileron avant. À la fin de ce tour, Hamilton devance Alonso, Verstappen, Sainz, Pérez, Leclerc, Norris, Piastri, Zhou et Magnussen.
2e: Le DRS est activé. Sept dixièmes séparent Hamilton et Alonso. Verstappen rencontre quelques soucis avec sa batterie, mais un simple changement de mode résout le problème.
3e: Verstappen résiste aux assauts d'un Sainz très incisif. Russell a doublé Bottas puis Magnussen, et pointe au 10e rang.
5e: Hamilton précède Alonso (1.5s.), Verstappen (2.7s.), Sainz (4.1s.), Pérez (4.8s.), Leclerc (5.8s.), Norris (6.5s.), Piastri (8.2s.), Zhou (10s.) et Russell (12s.).
6e: Verstappen est revenu à une seconde d'Alonso. Leclerc menace Pérez, mais doit surveiller Norris dans ses rétroviseurs.
7e: Verstappen actionne son DRS dans la ligne droite opposée et déborde Alonso avec facilité.
8e: Verstappen est maintenant aux trousses d'Hamilton. Six dixièmes les séparent en fin de tour.
9e: Verstappen ouvre son aileron dans la longue ligne droite, déborde Hamilton par l'intérieur et s'impose au freinage de l'épingle. Russell prend la 9e place à Zhou.
10e: Alonso est en difficulté avec ses pneus. Il est rejoint par un quatuor comprenant Sainz, Pérez, Leclerc et Norris.
11e: Verstappen mène devant Hamilton (3.2s.), Alonso (5.6s.), Sainz (6.3s.), Pérez (6.7s.), Leclerc (7.3s.), Norris (8.3s.), Piastri (14s.), Russell (15.7s.) et Zhou (18s.). À la peine avec ses gommes , Hülkenberg dégringole jusqu'au dernier rang.
13e: Verstappen porte son avance sur Hamilton à cinq secondes. Alonso retient Sainz, lui-même très menacé par Pérez et Leclerc.
14e: Leclerc essaie de surprendre Pérez par l'extérieur avant l'épingle, sans réussite. Le Mexicain déplore un déficit de motricité.
15e: Verstappen a huit secondes de marge sur Hamilton. Sainz se fait pressant derrière Alonso. Leclerc retente de doubler Pérez à l'épingle, de nouveau en vain.
16e: Sainz déborde Alonso à la sortie du virage n°6. Son aîné revient toutefois à sa hauteur dans la rapide courbe n°7. Placé à l'intérieur, l'Asturien touche la Ferrari avec sa roue avant-droite et doit céder. Il retente néanmoins sa chance par l'intérieur au virage n°9, mais les deux Espagnols se frottent derechef et sont envoyés vers l'extérieur. Pérez, opportuniste, en profite pour les doubler. Au virage n°11, Alonso baisse le pavillon devant Sainz, puis Leclerc. Le Monégasque prend ensuite l'aspiration de son équipier dans la ligne droite opposée, puis le déborde par l'extérieur, mais Sainz le pousse sans ménagement vers la bordure. Victime d'une crevaison à l'avant-droit suite au choc avec Sainz, Alonso rejoint son stand.
17e: Leclerc se défait de Sainz dans l'escargot et récupère la 4e place. Le Madrilène est ensuite menacé par Norris. Alonso a repris la piste en 18e position. Il ne parcourt qu'une seule boucle avant de renoncer.
18e: Verstappen devance Hamilton (10.6s.), Pérez (14.2s.), Leclerc (15.8s.), Sainz (18s.), Norris (18.6s.), Piastri (22s.) et Russell (23s.).
19e et dernier tour: Max Verstappen remporte ce premier sprint de la saison 2024 devant Hamilton et Pérez. Leclerc se classe 4e devant son équipier Sainz. Norris est seulement 6e. Piastri et Russell prennent les derniers points en jeu. Suivent Zhou, Magnussen, Ricciardo, Bottas, Ocon, Stroll, Gasly, Tsunoda, Albon, Sargeant et Hülkenberg.
Parti seulement 4e, Max Verstappen n'a pas eu beaucoup de peine à remonter pour imposer son hégémonie sur cette mini-épreuve. « Les premiers tours étaient agités, commente-t-il. Tout le monde attaquait devant et c'était difficile. En outre, j'ai connu un problème de batterie, mais il a été très vite résolu. Puis tout est allé très bien. » Le Hollandais a repoussé Lewis Hamilton à plus de dix secondes, mais ce dernier se satisfait de cette deuxième place, le meilleur résultat d'une Mercedes cette saison. « C'est un grand pas en avant, assure le Britannique. J'ai beaucoup appris sur la voiture durant ce court relais de course. Certes, j'ai profité des circonstances, notamment de la pluie lors du Shootout. On sait qu'on ne se battra pas en qualifications et en course contre Red Bull, Ferrari et McLaren. Mais notre objectif est d'être devant Aston Martin. » Il y a en revanche du rififi chez Ferrari. Charles Leclerc a fort peu apprécié la résistance très musclée de Carlos Sainz. Devant les caméras, le Monégasque regrette d'avoir à se battre trop souvent contre son propre équipier et souhaite « discuter » avec ce dernier qui a été selon lui « au-delà la limite ». Frédéric Vasseur va devoir calmer le jeu. Enfin, Fernando Alonso est jugé responsable de la double collision avec Carlos Sainz. Il écope de 10 secondes de pénalité (indolores puisqu'il a abandonné) mais surtout perd trois points sur son « permis », ce qui le met à la merci d'une suspension. Le double champion du monde récuse cette punition, d'autant plus qu'elle n'est pas motivée par les commissaires sportifs.
Qualifications
L'après-midi, Verstappen enchaîne en signant une nouvelle pole position (1'33''660''') après une séance sans histoire. C'est aussi la 100e pole de Red Bull Racing. Pérez (2e) se place en première ligne mais concède 3/10es à son équipier. Alonso place de nouveau son Aston Martin au troisième rang. Stroll (11e) est une fois encore loin de son équipier. Les McLaren-Mercedes (Norris 4e, Piastri 5e) sont bien placées, mais leur gestion des gommes pose question. Après un sprint bouillant, Ferrari subit un nouvel échec l'après-midi. Leclerc (6e) est toujours trop lent en qualifications et Sainz (7e) se crashe en Q2 au virage n°16. L'Espagnol parvient tout de même à ramener sa voiture aux stands et à repartir en Q3 après réparations, ce qui engendrera une plainte d'Aston Martin, rejetée par la FIA. Russell (8e) conduit cette fois sa Mercedes jusqu'à la troisième étape, alors que Hamilton (18e) commet l'erreur de changer complètement de réglages. Il hérite d'une W15 très sous-vireuse et échoue dès la Q1.
Après une matinée difficile, Hülkenberg (9e) atteint la Q3 avec sa Haas tandis que Magnussen (17e) n'a pu correctement utiliser son deuxième jeu de pneus. Bottas (10e) confirme le bon comportement de la Kick-Sauber sur ce tracé. Zhou (15e) est éliminé en Q2 après un blocage de roue à l'épingle. Chez Visa Cash RB, Ricciardo (12e) paraît à son aise alors que Tsunoda (19e) ne parvient pas à atténuer un fort survirage. Il y a du mieux chez Alpine-Renault puisque malgré leurs configurations différentes Ocon (13e) et Gasly (15e) s'extraient tous deux de la Q1, une première en 2024. Enfin, la Williams est instable dans les courbes rapides, et comme toujours Albon (14e) s'en tire bien mieux que Sargeant (20e) qui commet un tête-à-queue.
Le Grand Prix
La course se déroule sous un ciel voilé. L'atmosphère est douce (19°C) et la température de piste frôle les 30°C. La majorité des coureurs part avec les gommes médiums (C3). Stroll, Hamilton, Tsunoda et Sargeant sont en pneus tendres (C4). Et Magnussen en pneus durs (C2). Sargeant s'élance depuis les stands après que Williams a retouché son châssis sous parc fermé pour éprouver une nouvelle configuration aérodynamique.
Départ: Verstappen démarre bien tandis que Alonso se porte à la hauteur de Pérez et le déborde par l'extérieur dans le premier enchaînement. Suivent Norris, Piastri et Russell. Leclerc et Sainz se gênent dans l' « escargot » et perdent des places.
1er tour: Pérez résiste à un début d'attaque de Norris au virage n°6. Verstappen mène devant Alonso, Pérez, Norris, Piastri, Russell, Leclerc, Hülkenberg, Sainz et Stroll.
2e: Le DRS est activé. Verstappen compte déjà deux secondes et demie d'avance sur Alonso. Sainz puis Stroll doublent Hülkenberg.
4e: Verstappen précède Alonso (4s.), Pérez (4.7s.), Norris (6s.), Piastri (7.8s.), Russell (8.5s.), Leclerc (9.5s.), Sainz (10.4s.), Stroll (11.7s.), Hülkenberg (12.5s.), Bottas (13.3s.) et Ocon (14.2s.).
5e: Pérez menace Alonso. Il plonge à l'intérieur du virage n°6, déborde l'Espagnol et s'empare de la deuxième place.
7e: Verstappen possède près de six secondes d'avance sur Pérez. Norris dépasse Alonso par l'intérieur à l'épingle. Bottas prend la 10e place à Hülkenberg.
8e: Leclerc se fait menaçant derrière Russell. Hülkenberg et Zhou chaussent des pneus durs tandis que Tsunoda prend des médiums.
9e: Leclerc déborde Russell par l'extérieur dans la première courbe. Bottas et Ocon prennent des pneus durs, Albon et Hamilton des pneus médiums.
10e: Verstappen devance Pérez (8s.), Norris (10.8s.), Alonso (15.3s.), Piastri (16.3s.), Leclerc (17.1s.), Russell (19.1s.) et Sainz (19.7s.). Stroll chausse les enveloppes jaunes.
11e: Leclerc dépasse Piastri à l'épingle au prix d'un freinage tardif. Alonso prend des pneus blancs (2.6s.) et Russell des jaunes (2.5s.). Gasly remplace aussi ses pneus, mais il est libéré trop tôt, alors que sa roue arrière-droite n'est pas fixée. Il fait ainsi choir rudement le mécanicien chargé de cette tâche, qui heureusement n'est pas blessé. Le Rouennais redémarre finalement au bout de 20 secondes.
13e: Verstappen compte près de dix secondes d'avantage sur son équipier Pérez. Changement de pneus pour Sargeant.
14e: Red Bull accueille successivement Verstappen (2.1s.) et Pérez (2s.) pour les munir de pneus durs. Norris recueille le commandement, sept secondes devant Leclerc. Verstappen repart derrière Piastri mais le dépasse très vite. Ricciardo se munit de pneus médiums.
16e: Verstappen a rejoint Leclerc et le dépasse par l'intérieur au virage n°6. Piastri s'empare de pneus médiums usagés (2.8s.) en fin de tour. Magnussen change aussi d'enveloppes.
17e: Pérez se défait de Sainz par l'extérieur à l'épingle. Le Madrilène se saisit de pneus durs (2.4s.) dans la foulée. Piastri prend la 7e place à Stroll.
18e: Verstappen est revenu à quelques dixièmes de Norris. Sainz est reparti en neuvième position, derrière Stroll.
19e: DRS ouvert, Verstappen déborde Norris sans coup férir à l'épingle et retrouve ainsi la première place.
20e: Verstappen précède Norris (3.5s.), Leclerc (10.7s.), Pérez (13.3s.), Alonso (27.2s.), Russell (29.7s.), Piastri (31.8s.), Stroll (36.1s.), Sainz (36.4s.) et Hülkenberg (41.7s.). Bottas se range dans l'échappatoire du virage n°11 avec un moteur fumant.
21e: Les drapeaux jaunes sont déployés pour signaler l'arrêt de Bottas. Sainz assaille Stroll au virage n°6 au prix d'un freinage tardif, mais il glisse et le Canadien conserve l'ascendant.
22e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée. Leclerc en profite pour prendre des gommes dures (2.4s.) et repart cinquième. Stroll et Hamilton se saisissent aussi de ce composé.
23e: Norris s'empare à son tour de gommes dures et se relance en troisième position. Comme les commissaires peinent à évacuer la Kick-Sauber de Bottas, la Safety Car entre en piste.
24e: C'est la ruée aux stands: Verstappen (1.9s.) et Pérez (2s.) reprennent des enveloppes dures. Russell, Hülkenberg, Ocon, Tsunoda, Albon, Zhou et Gasly prennent aussi ce composé, mais Alonso choisit les pneus tendres.
25e: Piastri passe à son tour aux stands et prend des pneus durs (2.2s.), de même que Sargeant. Derrière la voiture de sécurité, Verstappen précède Norris, Leclerc, Pérez, Sainz, Alonso, Russell, Piastri, Ricciardo, Stroll, Hülkenberg, Ocon, Hamilton, Magnussen, Tsunoda, Albon, Sargeant, Zhou et Gasly.
26e: La Safety Car s'efface à l'issue de ce tour. Alors que le peloton se prépare à la relance, Stroll manque son freinage à l'épingle et emboutit l'arrière de la RB de Ricciardo qui se soulève, retombe et poursuit tout de même sa route. L'Australien a frôlé au passage son compatriote Piastri. Stroll rejoint pour sa part les stands.
27e: Le drapeau vert est agité. Alonso déborde Sainz. Au virage n°8, Magnussen touche Tsunoda à l'arrière-droit et l'expédie en tête-à-queue dans la pelouse. Le Japonais abandonne et la voiture de sécurité réapparaît.
28e: La course est de nouveau neutralisée. Magnussen rejoint les stands avec une crevaison et fait changer ses roues. Stroll redémarre après avoir remplacé son aileron avant.
30e: Les voitures évoluent derrière la Safety Car. Verstappen mène devant Norris, Leclerc, Pérez, Alonso, Sainz, Russell, Piastri, Ricciardo, Hülkenberg, Hamilton, Ocon, Albon, Sargeant, Zhou, Gasly, Magnussen et Stroll.
31e: La Safety Car rejoint les stands à l'issue de ce tour et libère la meute.
32e: Le drapeau vert est brandi. Verstappen s'enfuit aisément devant Norris. En grande difficulté, Ricciardo perd trois positions. Sargeant reçoit 10 secondes de pénalité pour avoir dépassé Hülkenberg pendant la précédente neutralisation, tandis que l'Allemand quittait les stands.
33e: L'usage du DRS est de nouveau autorisé. Ricciardo ralentit car son train arrière est trop endommagé depuis le choc avec Stroll. Il rentre à son garage pour renoncer.
34e: Stroll et Magnussen reçoivent chacun 10 secondes de punition pour leurs collisions respectives avec Ricciardo et Tsunoda. En piste, le Danois et le Canadien ferraillent vivement pour l'avant-dernière place.
35e: Verstappen compte deux secondes et demie d'avantage sur Norris. Plus loin, Leclerc, Pérez et Alonso se tiennent en deux secondes.
36e: Pérez remonte sur Leclerc. Stroll fait halte chez Aston Martin pour purger sa pénalité.
38e: Verstappen devance Norris (3.8s.), Leclerc (8.6s.), Pérez (9s.), Alonso (11.3s.), Sainz (15s.), Russell (16.1s.), Piastri (19.5s.), Hülkenberg (20.7s.), Hamilton (21.5s.), Ocon (22.8s.) et Albon (24.2s.).
39e: Pérez efface Leclerc au virage n°6 et conquiert la troisième position. Gasly change de gommes pour la troisième fois.
40e: Cinq secondes séparent Verstappen et Norris. Hamilton attaque Hülkenberg à l'épingle, sans résultat. Zhou stoppe pour mettre des pneus tendres.
41e: Pérez a trop « tiré » sur ses pneus pour revenir afin de Leclerc et ne parvient pas à remonter sur Norris. Hamilton déborde Hülkenberg et s'empare de la neuvième position.
42e: Verstappen précède Norris (6.3s.), Pérez (11.5s.), Leclerc (12.7s.), Alonso (18.2s.), Sainz (21.5s.), Russell (23s.), Piastri (29s.), Hamilton (30.5s.), Hülkenberg (32s.), Ocon (33.6s.) et Albon (35.2s.).
44e: Alonso effectue un troisième pit-stop pour mettre un train de pneus jaunes. L'Asturien se relance en 12e position et signe le meilleur tour de la course (1'37''810''') au passage suivant.
46e: Verstappen porte son avantage sur Norris à neuf secondes. Alonso a facilement doublé Albon, puis Ocon et réintègre la zone des points.
47e: Alonso ouvre son aileron mobile dans la longue ligne droite et déborde Hülkenberg avant le freinage de l'épingle.
48e: Lancé aux trousses d'Hamilton, Alonso met deux roues sur le vibreur à l'entame du dernier virage. L'Aston Martin esquisse un début d'embardée que son pilote rattrape magistralement.
49e: Nullement perturbé, Alonso efface Hamilton au virage n°6. En fin de tour, il passe devant Piastri et se hisse au septième rang.
51e: Norris maintient une marge de cinq secondes sur Pérez. Alonso attaque pour recoller à Russell, mais ce dernier le précède de onze secondes.
52e: Verstappen est en tête devant Norris (11.8s.), Pérez (16.6s.), Leclerc (20.4s.), Sainz (31s.), Russell (33.6s.), Alonso (43s.), Piastri (47.6s.), Hamilton (49s.) et Hülkenberg (51.2s.).
54e: L'intervalle entre Verstappen et Norris atteint douze secondes. Alonso est revenu à sept secondes de Russell. Insuffisant pour le menacer.
56e et dernier tour: Max Verstappen remporte pour la première fois le GP de Chine devant Norris et Pérez. Suivent les Ferrari de Leclerc (4e) et Sainz (5e). Russell se classe sixième, Alonso septième. Piastri finit huitième devant Hamilton. Hülkenberg (10e) inscrit un nouveau point pour Haas. Viennent ensuite Ocon, Albon, Gasly, Zhou, Magnussen, Stroll et Sargeant. Magnussen recule d'un rang du fait de sa pénalité.
Après la course
Le rouleau compresseur Max Verstappen a de nouveau écrasé ce week-end. Le futur quadruple champion du monde domine à ce point la Formule 1 depuis deux ans qu'il peine à renouveler ses commentaires d'après-course. « Ce fut un week-end fantastique, dit-il. D'autant que la voiture s'était améliorée depuis le sprint. J'étais incroyablement rapide, j'ai bien survécu aux relances et la voiture était plaisante avec tous les composés pneumatiques. » What else ? Pour faire bonne mesure, Verstappen chinoise: « J'ai tout de même légèrement bloqué la roue lors du deuxième restart, au virage n°6. Et j'ai lancé un tear-off qui a atterri sur la prise d'air. Il s'est mis à battre au vent et à frapper mon casque. Je ne sais pas où il a fini. Et lors des deux derniers tours, j'ai craint d'avoir roulé sur un petit débris avant le virage n°14. Je crois que c'est tout ! » Beaucoup s'en contenteraient !
Une petite ombre sur la maison Red Bull: Sergio Pérez n'a pu cette fois assurer le doublé. Piégé par les deux neutralisations, le Latino-Américain finit derrière Lando Norris. « Mon départ n'était pas très bon, je me suis fait doubler par Alonso et j'ai dû forcé sur mes pneus pour le repasser, explique-t-il. Puis j'ai été malchanceux lors des deux neutralisations. J'ai usé mes gommes en me battant avec Leclerc, et comme ici la dégradation était assez élevée, je n'ai pas pu aller chercher Norris. » Et contrairement à Verstappen, Pérez ne couvre pas d'éloges sa RB20: « Nous avons eu de la peine à gérer les différents composés, notamment le médium. La course n'a pas été simple et j'ai l'impression d'avoir régressé depuis le sprint. » Pérez occupe néanmoins une solide deuxième place au championnat des pilotes, à 25 points de son équipier, et permet à Red Bull (195 pts) de creuser l'écart sur Ferrari (151 pts).
Alors qu'il affichait en début de week-end un certain pessimisme, Lando Norris récolte finalement la deuxième place, le meilleur résultat de McLaren en 2024. Ce podium fait oublier son sprint manqué de la veille. L'Anglais a certes profité des neutralisations pour passer devant Sergio Pérez, mais il souligne les progrès de la MCL38: « Il y avait une grosse amélioration entre samedi et dimanche. Les conditions se sont refroidies, le vent s'est calmé et ces deux éléments ont, je pense, joué en notre faveur. Mais surtout, nous avons été plus efficaces qu'à l'ordinaire dans les virages lents et longs, comme le n°1. » Norris se dit désormais persuadé de pouvoir gagner en 2024 et attend beaucoup des évolutions prévues pour Miami. Son équipier Oscar Piastri (8e) a vécu une course bien plus anonyme, notamment parce qu'il fut une victime collatérale de l'accrochage entre Daniel Ricciardo et Lance Stroll: la RB a endommagé son diffuseur. « L'arrière était très abîmé, ce qui expliquait mon déficit de performance », soupire le jeune Australien.
Shanghaï ne restera pas un grand week-end pour Ferrari, absente du podium pour la première fois de la saison. Cette fois-ci, les Rouges ont dû s'incliner devant les Papayes. « Les McLaren étaient bien plus rapides, admet Charles Leclerc. En outre, dès qu'on a mis les pneus durs, c'était fini, on ne pouvait plus rivaliser avec eux. » Carlos Sainz, doublé au départ par George Russell et Nico Hülkenberg, pointe lui les aléas causés par les voitures de sécurité: « Le timing des neutralisations n'était pas idéal car tout le monde a pu chausser des pneus neufs devant moi, tandis j'avais des gommes anciennes. Considérant les circonstances, la cinquième place était le maximum envisageable. » Frédéric Vasseur laisse enfin entendre que Ferrari s'est fourvoyée dans ses réglages pour une piste quasi-inconnue: « C''était la première fois que nous venions à Shanghai avec cette génération de F1. Et le revêtement ou la peinture sur le tarmac n'a probablement pas aidé, car la piste a beaucoup évolué au cours du week-end. Mais ce n'est absolument pas une excuse, tout le monde était dans le même bateau et certaines équipes s'en sont mieux sorties que d'autres... »
Mercedes a encore vécu un Grand Prix médiocre et ne conserve la quatrième place du championnat des constructeurs uniquement parce que sa rivale directe Aston Martin ne dispose que d'un pilote valable, Fernando Alonso. Pour le reste, l'Étoile cherche toujours à faire fonctionner sa W15. Toto Wolff ose même s'en prendre à Lewis Hamilton qui a chamboulé son set-up après un sprint réussi, avec le piètre résultat que l'on sait. « La voiture n'est pas assez rapide actuellement, mais c'est en consolidant nos quelques bonnes bases que l'on progressera, pas en cherchant une solution-miracle chaque week-end ! » cingle l'Autrichien. Penaud, Hamilton plaide coupable. La seule satisfaction des Gris est que les stratégies ont permis à George Russell et à Lewis Hamilton d'obtenir les meilleurs résultats possibles: sixième et neuvième. C'est peu...
L'énième bourde de Lance Stroll, qui a harponné Daniel Ricciardo lors du premier re-start, ne le rend pas davantage populaire dans le paddock, d'autant le Montréalais refuse de reconnaître sa responsabilité, bien qu'il ait été pénalisé par les commissaires. « Il y a eu un effet accordéon vraiment étrange et j'aurais aimé que la FIA le prenne en considération, argue-t-il. Quelqu'un freine à l'avant du peloton et tout le monde s'arrête. Ricciardo a décéléré de 60 à 0 km/h. C'était un incident stupide. Je n'ai pas eu de chance. » Daniel Ricciardo ne digère pas cette mauvaise foi et remise son éternel sourire: « D'après Stroll, je suis un idiot et c'est de ma faute ! Cela me fait bouillir les sangs ! La seule chose qu'il avait à faire était de surveiller la voiture qui le précédait, la mienne en l'occurrence. Mais j'ai vu sa caméra embarquée, il fixe le point de corde et ne me regarde même pas. Alors je l'emm*rde ! Et je reste gentil ! » Le pilote Visa Cash est d'autant plus déçu qu'il accomplissait son meilleur week-end depuis le début de la saison. Et pour ne rien arranger, il prendra trois places de pénalité sur la grille à Miami pour avoir doublé Nico Hülkenberg derrière la Safety Car...
Sources :
- Auto Hebdo n°2458 et 2459, 17 et 24 avril 2024.
Tony