Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Charles LECLERC
 C.LECLERC
Ferrari

1115e Grand Prix

LXXX Grand Prix de Belgique
Légérement nuageux
Spa-Francorchamps
dimanche 28 juillet 2024
44 tours x 7.004 km - 308.052 km
(Offset: 124 m)
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La fin du feuilleton Sainz

 

Binotto à la tête d'Audi F1

 

Transferts: Esteban Ocon chez Haas

Avant ce Grand Prix de Belgique, Haas F1 Team officialise le recrutement d'Esteban Ocon, attendu depuis plusieurs semaines. Si le Normand révèle que les contacts entre les deux parties remontent à 2023, il a surtout été séduit par le spectaculaire redressement de l'écurie américaine qui a résolu ses sempiternels problèmes d'usure pneumatique pour proposer en 2024 une voiture capable d'inscrire des points régulièrement. À mi-saison, Haas occupe ainsi avec 27 points la septième place du championnat des constructeurs, loin devant Alpine-Renault (9 pts) qu'Ocon ne ménage plus depuis l'annonce de leur rupture. « Nous avons les mêmes problèmes avec l'Alpine que ceux rencontrés il y a trois ans, soupire-t-il. J'ai donné mon ressenti, sonné l'alarme, mais rien n'a été fait. Cette inertie est inacceptable en Formule 1. » On comprend son désir de fuite.

 

L'arrivée d'Ocon chez Haas est aussi liée à la personnalité du nouveau team principal Ayao Komatsu, qui fut dix ans plus tôt son chaperon lors de ses premiers tours de roue en F1 avec l'équipe d'Enstone, baptisée alors Lotus-Renault. Les deux hommes se connaissent fort bien, et Ocon apprécie le travail accompli par Komatsu pour sortir son écurie de l'ornière. « Haas est une petite équipe avec un gros potentiel, assure le pilote français. Ses membres sont des compétiteurs qui veulent progresser. Ayao est un homme de terrain, et pour diriger une équipe, cela fait la différence. De plus, Haas n'a que 300 employés, mais pour avoir travaillé pour Mercedes et Alpine, elle fait mieux que certains teams avec trois fois moins de personnes ! » À 28 ans, Esteban Ocon franchira en 2025 une nouvelle étape de sa carrière en endossant le costume de leader d'une structure modeste et ambitieuse. Il sera en outre la référence, voire le rival, du jeune Ollie Bearman, dont on attend monts et merveilles. En Hongrie, les deux futurs équipiers se sont rencontrés pour la première fois, et Ocon salue « un jeune homme avec les pieds bien sur terre. »

 

Présentation de l'épreuve

Le circuit de Spa-Francorchamps poursuit ses travaux de modernisation, indispensable sésame pour son maintien au calendrier au-delà de 2025. Pour cela, il bénéficie d'investissements chiffrés à 40 millions d'euros. Parmi les chantiers accomplis en 2024, notons la pose d'un kilomètre de barrières supplémentaire, la création de nouveaux accès, l'amélioration du drainage et l'ajout d'un nouveau vibreur au virage Ickx (n°11). Surtout, le bitume a été refait sur une large portion, entre l'Arrêt de Bus et la courbe de Bruxelles (ex-Rivage), ainsi que dans la voie des stands. Ce resurfaçage a pour but d'améliorer l'adhérence et donc de rendre les bolides plus rapides. L'objectif semble pouvoir être atteint puisqu'un mois plus tôt, lors des 24 Heures de Spa, Pirelli, qui fournit aussi les GT, s'est aperçue que les temps aux tours étaient plus rapides d'environ trois secondes par rapport à 2023, en utilisant les mêmes pneus. Même si les performances des GT et des F1 ne peuvent être comparées, le manufacturier italien prévoit une réduction sensible des chronos et une augmentation de l'adhérence sur les portions resurfacées. Néanmoins, Pirelli sélectionne de nouveau la gamme de pneus utilisée ici depuis 2022, à savoir le trio C2 - C3 - C4. À noter enfin le rétrécissement de la zone d'activation du DRS avant Kemmel qui expliquera en partie le faible nombre de dépassements à cet endroit en course.

 

Le directeur du circuit de Spa Amaury Bertholomé annonce d'autres travaux, prévus dans les mois à venir, notamment le réaménagement des parkings et des campings, et la transformation de l'ancienne piste de rallye-cross en zone d'accueil des spectateurs. Grâce à ces améliorations fort onéreuses, les organisateurs espèrent obtenir un nouveau contrat à la Formule 1 au-delà de 2025, et si possible éviter une alternance avec Zandvoort qui serait envisagée par Stefano Domenicali. La promotrice Vanessa Maes prédit en tout cas une édition 2024 à guichets fermés, et pour une fois les fans néerlandais de Max Verstappen ne représenteront pas la majorité du public. Les Anglais, les Allemands et les Français font un retour en force dans les tribunes de Spa, ce qui est un signe d'attrait pour ce circuit mythique.

 

Ce Grand Prix de Belgique est crucial pour Sergio Pérez. Helmut Marko a en effet confirmé que l'avenir de ce dernier se décidera au cours de la trêve estivale, en fonction de ses performances. Le Mexicain a du souci à se faire. Certes, il a obtenu en Hongrie la septième place après une belle remontée, mais il partait loin parce qu'il s'était mis dehors en qualifications, comme quinze jours plus tôt à Silverstone. Après un début de saison solide qui avait justifié la prolongation de son contrat, il s'est littéralement effondré et n'a inscrit que 21 points lors de sept dernières épreuves, contre 129 pour Max Verstappen. L'an passé, Pérez avait connu semblable passage à vide, mais Red Bull n'avait pas besoin de lui pour remporter les deux couronnes mondiales puisque Verstappen gagnait tous les week-ends. Il n'en va plus de même cette année. Si le Néerlandais n'est guère menacé au championnat des pilotes, Red Bull (389 pts) est à portée de tir de McLaren (338) chez les constructeurs. Et cette écurie aligne deux pilotes qui marquent des points tous les week-ends...

 

Bien sûr l'entourage de Pérez ne manque pas de prétextes pour expliquer sa méforme. Ce sont les mêmes qu'en 2023. La RB20, comme sa devancière, serait une machine très délicate à mettre au point, et sa meilleure fenêtre d'exploitation conviendrait au pilotage du seul Max Verstappen. En vérité, le meilleur argument en faveur du maintien de Pérez est sa nationalité. « Checo » est immensément populaire, non seulement dans sa partie mexicaine, mais dans tout l'espace latino-américain. Il est un ambassadeur incomparable sur le Nouveau Contient pour Red Bull et ses partenaires. Et puis, ses parrains, les Carlos Slim père et fils, multimilliardaires, ont le bras très long... Reste que sa succession est bien ouverte. Christian Horner, qui a longtemps défendu son pilote, envisage une rupture de contrat et laisse le Dr. Marko jouer les prophètes de malheur. À Spa, ce dernier annonce que des essais se tiendront le mercredi 31 juillet à Imola pour évaluer les remplaçants potentiels du Mexicain. Daniel Ricciardo et Liam Lawson seront en concurrence directe: ils piloteront l'AlphaTauri AT03 de 2022 sans limitation de kilométrage. De son côté, Yuki Tsunoda conduira l'actuelle Visa Cash RB, sur 200 km seulement. Confirmé au sein de l'équipe italienne pour 2025, le Japonais n'est a priori pas concerné par la succession de Pérez, qui devrait donc se jouer entre le vieux Ricciardo et le jeune Lawson. À moins que Pérez ne réalise un « grand coup » à Spa et se sauve ainsi in extremis...

 

L'Alpine A524 se pare d'une livrée rouge et noire destinée à faire la promotion du film « Deadpool & Wolverine » dans lequel joue l'acteur Ryan Reynolds, un des actionnaires de l'écurie. Celle-ci aurait d'ailleurs bien besoin des super-héros de Marvel pour sortir du trou noir dans lequel elle s'enfonce. À Spa, Bruno Famin confirme ce que chacun supputait depuis des semaines: l'arrêt de la conception du nouveau groupe propulseur et l'abandon de la motorisation Renault. En 2026, Alpine F1 Team (si elle porte encore ce nom...) sera une équipe cliente de Mercedes. Famin annonce enfin qu'il quitte ses fonctions de team principal. Luca de Meo et son exécuteur des basses œuvres Flavio Briatore tirent ainsi un trait sur près de cinquante ans d'idylle entre le Losange et la Formule 1. L'usine de Viry-Châtillon entre dans une terrible phase de incertitude. Que vont devenir ses cinq cents et quelques salariés ? Quid des savoir-faire accumulés depuis des décennies ? Luca de Meo exfiltre Bruno Famin d'Alpine F1 Team pour éteindre l'incendie sur place, à Viry. Car le mois d'août s'annonce brûlant dans l'Essonne: furieux, les syndicats menacent de faire grève... Pour l'heure, en Belgique, on annonce l'arrivée prochaine d'un nouveau team manager, Oliver Oakes, le très ambitieux patron de l'équipe de F2 Hitech, un proche de Flavio Briatore...

 

Comme en 2022 et 2023, Red Bull « profite » de cette escale spadoise, réputée favorable à ses bolides, pour remplacer plusieurs éléments sur la monoplace du régional de l'étape Max Verstappen, et encaisser ainsi une pénalité a priori moins douloureuse que sur d'autres pistes. Cette année, le Belgo-Néerlandais reçoit un bloc moteur neuf et écope donc d'une sanction de 10 places sur la grille. Chez Visa Cash RB, Yuki Tsunoda reçoit pour sa part 60 places de pénalité suite au remplacement de la plupart des éléments de son groupe propulseur, conséquence de son spectaculaire accident en Hongrie.

 

Sur le plan technique, Mercedes apporte un nouveau plancher qui sera toutefois abandonné dès le vendredi soir. La W15 reçoit aussi des modifications au niveau du diffuseur, du beam wing et de l'aileron avant. Ferrari et McLaren retouchent également leurs ailerons. Alpine apporte une importante évolution de son A524, non prévue à l'origine: les ailerons, les écopes de frein, le capot moteur etc., tout est corrigé. Visa Cash RB, Stake et Haas apportent aussi des nouveautés, principalement au niveau des ailerons.

 

Essais et qualifications

La première journée d'essais se tient sous le soleil. Comme prévu, les monoplaces sont plus rapides grâce au nouveau bitume, mais Pirelli craint une dégradation des gommes plus importante. Verstappen réalise le chrono de référence de la première séance (1'43''372'''). Un peu plus tard, Norris prend l'ascendant lors de la seconde session libre (1'42''260'''). Il devance son équipier Piastri et la Red Bull de Verstappen. Samedi, les derniers essais se déroulent sous une « drache » toute ardennaise. Verstappen s'y montre le plus rapide (2'01''565''') devant Piastri et Gasly, tandis que Stroll part en glissade au sommet de l'Eau Rouge et heurte le mur intérieur, sans se faire mal heureusement.

 

La pluie perturbe aussi les qualifications. Des crachins successifs contraignent les pilotes à utiliser les pneus intermédiaires durant toute la séance. Verstappen réalise le meilleur chrono (1'53''159''') mais ne s'élancera que onzième du fait de sa pénalité. Comme en 2023, Leclerc hérite ainsi de la pole position, bien qu'il soit très distancé par le Hollandais (1'53''754'''). Sur l'autre Ferrari, Sainz partira seulement septième à cause d'un manque d'adhérence avec son dernier train de pneus. Toujours comme l'an passé, Pérez (2e) démarrera en première ligne et défendra les chances de Red Bull aux avant-postes. Après un vendredi difficile, Mercedes abandonne son nouveau plancher et retrouve quelques couleurs. Hamilton (3e) est content de sa séance et fait mieux que Russell (6e). Les McLaren (Norris 4e, Piastri 5e) sont à la peine sur piste humide. Alonso (8e) conduit son Aston Martin en Q3 alors que Stroll (15e), éliminé en Q2, pointe un manque de grip.

 

Ocon redonne un peu le sourire à Alpine-Renault avec une excellente huitième place. Muni de réglages différents, Gasly (12e) déplore du survirage. Albon conduit sa Williams aux portes de la Q3 et partira 10e suite à la sanction de Verstappen. Sargeant (18e) est comme presque toujours beaucoup plus loin. Chez Visa Cash RB, Ricciardo (13e) cale en Q2 après avoir effectué trop tôt son dernier run. Tsunoda, éliminé en Q1, partira de toute façon dernier à cause de ses pénalités. Bottas (14e) amène sa Kick-Sauber en Q2 tandis que Zhou (19e) prend trois places de pénalité pour avoir gêné Verstappen. Le Chinois estime en outre avoir été libéré trop tardivement. Les Haas-Ferrari (Hülkenberg 16e, Magnussen 17e) sont aussitôt éliminées à cause d'un manque d'adhérence sous la pluie.

 

Le Grand Prix

La course se déroule sous un franc soleil, et dans une atmosphère bien plus chaude que les jours précédents (22 °C dans l'air, 40°C au sol). Par conséquent, Pirelli prévoit du « graining » et la stratégie à deux arrêts paraît s'imposer. La majorité des concurrents partent avec les pneus médiums (C2). Sainz et Zhou sont en gommes dures (C1) et seul Ricciardo essaie les tendres (C3).

 

Départ: Leclerc garde la première position. Hamilton prend un bon envol et tente de doubler Pérez à la Source. Tous deux sortent du virage côte à côte. Hamilton finit par s'imposer au pied du Raidillon. Plus loin, Piastri double Norris au premier tournant. Ce dernier vire large et perd encore deux places.

 

1er tour: Pérez tente en vain d'attaquer Hamilton aux Combes. À ce freinage, Russell assaille Piastri par l'extérieur, mais il doit tirer tout droit pour éviter une collision. En fin de tour, Verstappen double Albon à l'arrêt de Bus. Leclerc devance Hamilton, Pérez, Piastri, Russell, Sainz, Norris, Alonso, Verstappen et Albon.

 

2e: Hamilton menace Leclerc. DRS ouvert, Norris attaque Sainz par l'intérieur dans Kemmel, mais il freine tard aux Combes et emprunte l'échappatoire. Il rend ensuite la position à l'Espagnol. Verstappen efface Alonso.

 

3e: Hamilton prend l'aspiration de Leclerc dans l'Eau Rouge, puis ouvre son DRS et déborde la Ferrari par l'extérieur à Kemmel. Le voilà leader. Norris est sous la pression de Verstappen. Zhou est frappé d'une perte de puissance et évolue au ralenti.

 

4e: Hamilton porte son avance sur Leclerc à une seconde. Pérez est à deux secondes du leader. Zhou poursuit finalement sa route, son moteur ayant retrouvé un peu d'énergie.

 

5e: Hamilton précède Leclerc (1.1s.), Pérez (2.5s.), Piastri (3s.), Russell (3.9s.), Sainz (4.4s.), Norris (5.2s.), Verstappen (5.8s.), Alonso (7.8s.), Albon (9.8s.), Ocon (10.5s.) et Gasly (11.5s.).

 

6e: Zhou a perdu l'usage de ses freins. Victime d'une panne hydraulique, il rentre au garage Stake pour renoncer.

 

7e: Hamilton a une seconde et demie d'avance sur Leclerc. Verstappen pourchasse toujours Norris sans pouvoir l'attaquer. Hülkenberg chausse les pneus durs.

 

8e: Pérez emmène un train « train DRS » comprenant Piastri, Russell, Sainz, Norris et Verstappen. Albon, Ricciardo et Sargeant prennent des gommes médiums.

 

9e: Hamilton devance Leclerc (2s.), Pérez (4.1s.), Piastri (5.8s.), Russell (6.8s.), Sainz (7.5s.), Norris (8.3s.), Verstappen (9s.), Alonso (13.3s.) et Ocon (15.5s.). Gasly prend les pneus durs.

 

10e: Russell passe chez Mercedes pour mettre des pneus durs (2.3s.) et repart en 13e position. Verstappen fait escale chez Red Bull, prend le même composé (2.7s.) et tente par ce moyen l' « undercut » sur Norris.

 

11e: Hamilton rejoint les stands pour mettre des enveloppes dures (2.6s.). Puis Pérez prend des pneus médiums (2.2s.) et Piastri des durs (2s.). Leclerc retrouve le commandement. Arrêt aussi pour Bottas.

 

12e: Piastri quitte les stands juste derrière Russell, mais il réplique aux Combes et repasse devant l'Anglais. Le trio Pérez - Piastri - Russell se retrouve ensuite bloqué derrière Stroll. En fin de tour, Leclerc est appelé aux stands et met des pneus durs (2.4s.). Sainz est le nouveau leader. Ocon et Stroll changent aussi de gommes.

 

13e: Sainz compte deux secondes et demie d'avance sur Norris. Leclerc a repris la piste entre Hamilton et Pérez. Piastri actionne son DRS dans Kemmel et dépasse aisément Pérez. Brièvement troisième, Alonso s'empare en fin de tour de pneus durs.

 

15e: Sainz mène devant Norris (3.6s.), Hamilton (10s.), Leclerc (11.3s.), Piastri (13.3s.), Pérez (14.4s.), Russell (15s.), Verstappen (15.6s.) et Magnussen (24s.). Albon prend la 10e place à Tsunoda.

 

16e: Sainz glisse à Stavelot et met deux roues dans les graviers. Norris apparaît chez McLaren, prend des pneus durs (2.3s.), puis repart très loin derrière Verstappen: encore une erreur stratégique de McLaren ! Tsunoda change aussi d'enveloppes.

 

17e: Hamilton est revenu à six secondes de Sainz. Pérez est en difficulté. Il contient non sans mal Russell et Verstappen. Magnussen prend des gommes blanches.

 

18e: Sainz étire son premier relais avec ses pneus durs usés, mais ne compte plus que quatre secondes de marge sur Hamilton.

 

19e: Sainz précède Hamilton (3.5s.), Leclerc (5.3s.), Piastri (8.4s.), Pérez (10.5s.), Russell (11.1s.), Verstappen (12.3s.), Norris (15.6s.), Albon (29.2s.), Ricciardo (30s.), Alonso (30.8s.) et Ocon (31.6s.).

 

20e: Sainz passe chez Ferrari pour mettre des pneus médiums (2.6s.) et se relance en 8e position. Hamilton récupère le commandement. Ocon déborde Alonso. Deuxième pit-stop pour Hülkenberg.

 

21e: Russell déborde Pérez par l'extérieur avant les Combes. Puis le Mexicain est rappelé par Red Bull pour son second arrêt. Il reprend des pneus durs (2.2s.) et tombe au 8e rang. Ricciardo reprend aussi des enveloppes blanches.

 

22e: Hamilton compte deux secondes d'avance sur Leclerc, cinq secondes sur Piastri, neuf secondes sur Russell. Plus loin, Verstappen est sous la menace de Norris.

 

23e: Norris bloque les roues au freinage de l'Arrêt de Bus, traverse la chicane et perd ainsi quelques précieux dixièmes.

 

24e: Hamilton devance Leclerc (2.2s.), Piastri (4.7s.), Russell (9.1s.), Verstappen (11.2s.), Norris (12s.), Sainz (16s.), Pérez (27s.), Ocon (34.3s.), Alonso (37.2.), Gasly (39.2s.) et Bottas (40.3s.). Albon chausse les pneus durs. Sargeant fait de même un tour plus tard.

 

26e: Leclerc passe chez Ferrari et prend les Pirelli blancs lors d'un arrêt longuet (3.4s.). Le Monégasque repart derrière Sainz.

 

27e: Hamilton fait escale aux stands et met des pneus durs (2.4s.). Il se relance devant Leclerc. Piastri recueille le leadership.

 

28e: Piastri compte cinq secondes d'avance sur Russell. Tous deux ménagent bien leurs pneumatiques et pourraient envisager de ne plus stopper. Verstappen (2.4s.) s'empare de pneus médiums et Sainz (2.6s.) de pneus durs. Deuxième arrêt aussi pour Gasly.

 

30e: Norris s'empare de pneus durs (2.4s.) et se relance derrière les deux Red Bull de Pérez et Verstappen. Le Mexicain ouvre la voie à son équipier.

 

31e: Piastri entre aux stands, freine trop brusquement à son emplacement et manque de peu de renverser le « jackman ». Il reçoit ainsi des pneus durs lors d'une opération trop longue (4.4s.) et se relance seulement 4e. Russell se retrouve premier. Norris déborde Pérez à Kemmel, puis s'empare du meilleur tour (1'45''563'''). Ocon prend des gommes dures.

 

32e: Russell confirme à son ingénieur que ses gommes dures sont encore en bon état. Il n'a donc plus besoin de stopper et peut filer vers la victoire ! Norris est de nouveau dans la zone DRS de Verstappen.

 

33e: Russell mène devant Hamilton (5.7s.), Leclerc (8.5s.), Piastri (9.8s.), Verstappen (14s.), Norris (15.2s.), Pérez (19.7s.), Sainz (22.5s.), Alonso (38s.), Bottas (43s.), Stroll (44.4s.) et Ricciardo (46s.).

 

35e: Cinq secondes séparent Russell et Hamilton. Piastri assaille Leclerc par l'extérieur avant les Combes, mais il lui manque quelques mètres pour doubler. Bottas chausse tardivement son dernier train de pneus et chute au 17e rang.

 

36e: Hamilton est revenu à quatre secondes de Russell. DRS ouvert, Piastri attaque de nouveau Leclerc dans Kemmel et se déporte à l'extérieur au freinage des Combes. Les deux pilotes franchissent ce virage côte à côte, sans se toucher, et à la sortie Piastri conquiert la troisième place.

 

37e: Verstappen menace Leclerc. Ricciardo prend la 10e place à Stroll grâce à ses pneus, beaucoup plus frais que ceux du Canadien qui n'a stoppé qu'une fois. Ocon passe aussi ce dernier au tour suivant.

 

38e: Russell précède Hamilton (2.1s.), Piastri (7.7s.), Leclerc (9.8s.), Verstappen (10s.), Norris (11s.), Pérez (20s.), Sainz (20.6s.), Alonso (42.8s.), Ricciardo (50s.), Ocon (52s.) et Stroll (53s.).

 

39e: Hamilton n'est plus qu'à une seconde de Russell. Sainz a rattrapé Pérez et prend son aspiration dans Kemmel. Le Mexicain louvoie, mais Sainz s'impose finalement par l'extérieur aux Combes.

 

40e: Hamilton entre dans la zone DRS de Russell. Mais Piastri est plus rapide que les Mercedes et peut lui aussi viser la victoire.

 

41e: Russell a encore du « jus » dans ses pneus et contient Hamilton sans trop de mal. Piastri revient à quatre secondes du leader. Leclerc doit de son côté résister à Verstappen et Norris. Ocon prend la 10e position à Ricciardo.

 

42e: Russell devance Hamilton (0.5s.), Piastri (2.4s.), Leclerc (8.7s.), Verstappen (9.5s.), Norris (10s.), Sainz (21.2s.), Pérez (24.6s.), Alonso (49s.) et Ocon (53.5s.).

 

43e: Hamilton maintient la pression sur Russell, malgré un léger écart à La Source. Piastri revient à seulement une seconde du septuple champion du monde. Pérez s'offre un « arrêt gratuit » pour prendre des pneus tendres et partir en chasse du meilleur tour.

 

44e et dernier tour: Hamilton se rapproche à 3/10e de Russell dans Kemmel mais ne pourra pas porter d'attaque. La course est jouée.

 

George Russell coupe en vainqueur la ligne d'arrivée, une demi-seconde devant Hamilton qui complète un doublé Mercedes. Piastri se classe troisième, à une seconde du vainqueur. Leclerc termine quatrième devant Verstappen et Norris. Sainz est septième. Pérez finit seulement 8e, après avoir arraché le meilleur tour (1'44''701'''). Alonso (9e) et Ocon (10e) empochent les derniers points. Suivent Ricciardo, Stroll, Albon, Gasly, Magnussen, Bottas, Tsunoda, Sargeant et Hülkenberg.

 

Après la course: disqualification de George Russell

Un mois après sa victoire chanceuse au Grand Prix d'Autriche, George Russell décroche ici un succès nettement plus significatif. Alors que chacun redoutait un important graining, le jeune Anglais s'est aperçu l'un des premiers que l'usure des pneus était bien moindre que prévu. Il a su maintenir en vie ses gommes dures pendant 34 tours, ce qui lui a permis de n'effectuer qu'une halte aux stands, de recueillir le commandement et de le conserver de haute lutte, en fin d'épreuve, face à son équipier Lewis Hamilton. Porté en triomphe par ses mécaniciens, Russell laisse libre cours à son allégresse. « Ce fut une course tellement difficile ! » lâche-t-il. « Ce matin, nous avons longuement évoqué la nécessité d'effectuer deux, trois arrêts... Mais une fois en piste, après mon arrêt, les pneus et la voiture étaient parfaits. Je n'avais pas de retardataires, je pouvais rouler à ma guise. J'avais l'impression de rouler dans un simulateur ! Puis j'ai regardé où en étaient Hamilton, Leclerc et Piastri. Ils ne me rattrapaient pas aussi vite que je le pensais. Mes pneus étaient encore très bons, l'adhérence était excellente, j'améliorais mes chronos, je n'avais donc aucune raison de stopper. Je me suis dis un temps que je devais louper quelque chose, puisque tout le monde changeait de pneus, sauf moi. Mais non, j'avais raison ! » Dans les derniers tours, Russell a aussi parfaitement résisté à la pression de son équipier: « Je savais qu'il serait proche, mais il est difficile de dépasser ici. Nous avons des ailerons très fins, avec peu de traînée. Mais je tiens à souligner l'excellente course de Lewis, qui la maîtrisait parfaitement... jusqu'à son deuxième arrêt. »

 

Hélas sa joie sera de courte durée. Une heure après l'arrivée, les journalistes font le pied de grue devant l'hospitalité Mercedes. Toto Wolff, qui doit donner son traditionnel point presse, se fait attendre. Bientôt, l'attaché de presse de l'écurie annonce que ses dirigeants se trouvent au collège des commissaires. Une demi-heure plus tard, Wolff apparaît enfin et annonce qu'il y a « un problème avec la voiture de George ». Un problème de poids. La n°63 ne pèse que 796,5 kg contre les 798 réglementaires. La différence est énorme et ne souffre d'aucune contestation. Russell est disqualifié et Lewis Hamilton hérite de la victoire sur tapis vert.

 

Comment expliquer cette coûteuse anomalie ? Aussitôt, certains se demandent si Mercedes n'aurait pas oublié que, faute de tour d'honneur à Spa, Russell ne pouvait pas se lester en boulettes de gomme, d'où le kilo et demi manquant. Toto Wolff dément aussitôt cette hypothèse. En vérité, il s'agirait bien d'une histoire de pneumatiques: en adoptant pour Russell une stratégie à un arrêt, Mercedes aurait mal évalué la perte de poids engendrée par l'usure de gommes vieilles de 34 tours. Mario Isola, représentant de Pirelli, estime cette explication crédible: « Personne n'avait imaginé cette stratégie avant la course. Elle n'était donc probablement pas incluse dans les calculs de poids. En général, la perte de gomme est autour d'un kilo par pneu. Mais Russell est allé très loin. Il suffit donc de 375 grammes perdus de plus par pneu pour être hors des clous. » Cependant, le directeur de l'ingénierie Andrew Shovlin évoque d'autres facteurs: « La voiture peut perdre beaucoup de poids durant la course, à cause des pneus certes, mais aussi de l'usure de la planche du soubassement, des freins, de la consommation d'huile... Les pilotes eux-mêmes perdent du poids, et ce fut justement le cas de George aujourd'hui. » Shovlin privilégie cependant la thèse de l'usure de pneus, accompagnée peut-être d'une dégradation de la planche en bois. Mercedes analysera le problème au cours de la trêve estivale.

 

Ce succès tombé du ciel rassérène Lewis Hamilton qui était mécontent de son échec face à son équipier. D'abord, il estimait que son second changement de pneus était inutile, comme l'a prouvé la fin de course de Russell. Mais qui pouvait prévoir une si faible dégradation ? Ensuite, Hamilton a eu la mauvaise surprise de se retrouver dans l'air sale de l'autre Mercedes, ce qui interdisait tout dépassement. « Cette fin de course a été un peu étrange », grinçait-il après l'arrivée. Quelques heures plus tard, une fois que les lauriers sont tombés sur son front, Hamilton se montre ragaillardi, tout en faisant preuve d'empathie à l'égard de son équipier: « Je suis désolé pour George. Aucun pilote ne veut gagner grâce à une disqualification. C'est aussi décevant pour l'équipe de perdre le doublé, mais il y a aussi plein de bons points à retirer. Nous sommes revenus dans la course aux victoires cet été. On peut aborder la suite avec dynamisme et optimisme. » Le redressement des Mercedes fut spectaculaire ce week-end. Vendredi, les W15 étaient frappées d'un manque total d'équilibre. Mais dimanche, avec la chaleur, la Flèche d'Argent s'est transfigurée en bichonnant ses pneus. « Ce qui est significatif, c'est que nous avons fait le doublé avec deux stratégies différentes. C'était inimaginable il y a quelques semaines », commente Toto Wolff.

 

Oscar Piastri est classé deuxième, mais il peut soupirer sur une seconde victoire perdue. L'Australien a en effet subi un second pit-stop au 30e tour, alors que ses pneus étaient encore en forme. Il a ainsi cédé les commandes à George Russell qui était sur le même rythme, mais n'a pas eu de scrupules à poursuivre sa voie. Et si Piastri revenait comme une balle sur les Mercedes en fin de course, il lui a manqué quelques tours pour les doubler. Bref, une fois de plus, McLaren perd une victoire à cause d'une erreur stratégique. Mais Piastri n'accable pas son team et endosse même une part de responsabilité: « J'ai été surpris de voir à quel point ici l'air sale faisait la différence. Lorsque Hamilton et Leclerc ont stoppé pour leur deuxième arrêt, j'ai gagné une seconde par tour. Mais il restait alors une quinzaine de tours et je me suis dis que c'était trop périlleux de finir sans changer de gommes. Honnêtement, pour gagner, j'aurais surtout dû mieux me qualifier. » Quant à Lando Norris, il a encore pris un mauvais départ et finit seulement cinquième, derrière Max Verstappen. Avec 78 points de retard sur ce dernier, ses espoirs de concourir pour le titre mondial sont plus minces que jamais.

 

Max Verstappen n'a pas réédité ses exploits spadois de 2022 et 2023. Cette fois-ci, sa remontée s'est arrêtée au cinquième rang. Une nouvelle preuve que la RB20 a bien perdu sa suprématie. Le temps où Verstappen avait course gagnée à l'extinction des feux paraît loin. Voilà quatre épreuves qu'il court après la victoire. Pourtant, le Hollandais semblait toujours souverain samedi soir, après avoir signé le meilleur chrono de la journée avec 4/10e d'avance sur Charles Leclerc. Mais en course, il est resté englué dans un peloton serré. « J'ai subi le train DRS et il m'a manqué un deuxième jeu de pneus durs pour faire la différence, explique-t-il. On a géré comme on a pu, et au final, je finis devant Norris, mon principal poursuivant au championnat. J'ai limité la casse. » Sergio Pérez ne peut pas en dire autant: parti second, le Mexicain finit seulement huitième. « J'ai connu une très mauvaise course, admet-il. Le premier relais était convenable, mais le second avec les pneus médiums fut très difficile. J'ai dû attaquer, ce qui a encore dégradé mes pneus, et de toute façon je n'avais pas un bon rythme. » Au soir de ce GP de Belgique, Christian Horner se dit « déçu » par Pérez et Helmut Marko dénonce son « effondrement total ». Son sort paraît scellé....

 

Enfin Charles Leclerc et Ferrari n'ont guère profité de leur pole position, il est vrai obtenue grâce à la pénalité infligée à Max Verstappen. Le Monégasque a perdu les commandes dès le troisième tour et n'a jamais été en mesure de les reprendre. « C'est une mauvaise journée, reconnaît-il. On pensait se battre contre les Mercedes, mais elles étaient plus rapides que nous. On espérait faire la différence grâce au graining qui n'est jamais venu. » Ferrari n'est décidément plus que la quatrième force du peloton. Par chance, le déclassement de George Russell la met pour le moment à l'abri d'un retour de Mercedes au championnat des constructeurs (345 points contre 266). « Nous ne sommes pas loin, mais nous accusons un déficit d'1 ou 2/10e sur Mercedes et McLaren, avoue Frédéric Vasseur. C'est tellement serré que ce faible écart peut faire passer de 1er à 6e ou inversement. Ce soir, à l'arrivée, il y a quatre équipes en 10 secondes. On n'avait pas vu cela depuis longtemps en F1 ! » Vasseur apporte cependant une bonne nouvelle: le problème de « marsouinage » induit par le package aérodynamique introduit à Barcelone serait en passe d'être résolu. Reverra-t-on les Rouges au sommet d'ici la fin de saison ?

 

Sources :

- Auto Hebdo n°2473 et 2774, 31 juillet et 7 août 2024.

Tony