Sergio PEREZ
 S.PEREZ
Red Bull RBPT
Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull RBPT
Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes

1061e Grand Prix

III Gran Premio dell'Emilia-Romagna
Variable
Imola
dimanche 24 avril 2022
63 tours x 4.909 km - 309.049 km
(Offset: 218 m)
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F1
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  • 2e victoire pour RBPT

Retour des sprints

Imola accueille le premier « sprint » de la saison 2022. Cette nouvelle épreuve qualificative, expérimentée en 2021 à Silverstone, Monza et Interlagos, laisse toujours les fans et les pilotes dubitatifs. Un sondage effectué fin 2021 sur un panel de téléspectateurs a même dévoilé un écrasant rejet de ce mini-Grand Prix qui ne dit pas son nom et a jusqu'ici donné lieu à des processions soporifiques. En toute logique, Stefano Domenicali et Ross Brawn avaient à l'origine décidé d'étendre ce concept à six ou huit week-ends en 2022, en attendant une généralisation, puis la fameuse grille inversée dont ils continuent de rêver tout bas. Mais les écuries ont exprimé de vives protestations contre le surcroît de travail et de dépenses que génèrent ces courses dans un calendrier déjà hypertrophié. Aussi, Domenicali et Brawn ont dû se résoudre à n'organiser que trois sprints en 2022, à Imola, Zeltweg et Interlagos. La règle des « budgets capés » est par ailleurs assouplie pour parer aux éventuels dégâts qui surviendraient les samedis après-midi. Chaque écurie reçoit 150 000 dollars supplémentaires par sprint, plus une rallonge de 100 000 dollars en cas d'abandon ou de dégât majeur.

 

Cet événement est renommé « sprint » tout court, et non plus « qualification sprint », ce qui prêtait à confusion. Ainsi, le pilote qui réussit le meilleur chrono de la séance qualificative « classique » du vendredi se voit désormais attribuer la pole position officielle, celle qui compte au palmarès du championnat du monde. Voilà une totale incohérence, puisque le détenteur de la « position de pointe » est bien, de tous temps, celui qui occupe la première place sur la grille du départ du Grand Prix. Or, celle-ci reviendra au vainqueur du sprint et non au « poleman ». Mais peu importe aux promoteurs de la discipline. Bien qu'ils s'en défendent, Liberty Media et la FIA détruisent le déroulement historique des Grands Prix. L'épreuve du samedi est bien une mini-course, un mini-Grand Prix, une mise en bouche pour les néo-fans de la Formule 1 que l'on croit friands de ce genre d'artifices. En outre, toujours afin d'avancer à peine masqué vers les Grands Prix à deux manches, ce « sprint » délivre beaucoup plus de points qu'en 2021. Dorénavant, les huit premiers de cette manche seront gratifiés selon le barème suivant: 8 points pour le premier, 7 pts pour le second, 6 points pour le troisième etc.

 

Présentation de l'épreuve

Le mythique Autodrome Enzo e Dino Ferrari d'Imola revoit enfin la marée rouge des tifosi qui n'avaient pas eu l'opportunité d'assister aux épreuves de 2020 et 2021, disputées à huis clos. Le circuit d'Imola, désormais présidé par Giancarlo Minardi, n'est d'ailleurs plus considéré comme une étape de complément mais bénéficie d'un contrat à part entière avec la Formule 1, courant jusqu'en 2025. Cet accord lui coûtera néanmoins 25 millions de dollars par an, mais cette somme est garantie par le gouvernement italien et celui de la région d'Émilie-Romagne. A l'heure où Liberty Media menace certains circuits historiques, comme Monaco, Le Castellet ou Spa-Francorchamps, pour faire la place à de nouvelles destinations exotiques (Miami, Las Vegas, Qatar, Afrique du Sud...), l'Italie fait figure d'exception avec deux épreuves traditionnelles (Imola et Monza) inscrites au championnat du monde.... jusqu'à quand ?

 

Les tifosi sont d'autant plus excités de retrouver Imola que la Scuderia Ferrari a dominé ce début de saison et occupe les premières places des deux championnats. Ils n'ont ainsi d'yeux que pour « Carletto », le gentil surnom attribué à Charles Leclerc, vainqueur des Grands Prix de Bahreïn et d'Australie. Le jeune Monégasque entend bien offrir à Ferrari sa première victoire à Imola depuis 2006. Cette année-là, l'événement s'appelait encore Grand Prix de Saint-Marin, et Michael Schumacher l'avait emporté d'un souffle devant un futur Ferrariste malheureux, devenu Alpiniste, Fernando Alonso.

 

Le 21 avril, Ferrari confirme la prolongation du contrat de Carlos Sainz Jr. jusqu'à fin 2024. Cette nouvelle n'étonne personne puisque le jeune Espagnol, que certains estimaient jadis un peu tendre pour intégrer une super-structure comme la Scuderia, a démontré au contraire en 2021 une grande aisance et une superbe régularité qui lui ont permis de rivaliser et même de devancer son équipier Charles Leclerc au classement mondial. Certes, Sainz ne connaît pas la même réussite en ce début 2022. Alors qu'il bénéficie de la meilleure monoplace du plateau, il n'a jamais été en mesure de gagner une course et subit la loi de Leclerc, leader du championnat du monde. Deux semaines plus tôt, en Australie, le Madrilène s'est même « distingué » en échouant dans le bac à graviers dès le second tour. Cependant Mattia Binotto estime qu'il ne s'agit que d'une mauvaise passe et que Sainz saura prochainement se ressaisir. Il lui suffit peut-être de revoir ses ambitions à la baisse. Alors qu'il convoitait le titre mondial voici quelques semaines, il se concentre désormais vers un objectif plus immédiat et plus réaliste: remporter son premier Grand Prix de Formule 1.

 

Le début de la saison européenne marque l'arrivée des premières évolutions majeures sur les monoplaces, même si les budgets plafonnés contraignent dorénavant les écuries à choisir avec prudence les points qu'elles comptent modifier sur leurs bolides. Leur bourse est d'ailleurs encore plus restreinte en 2022 à cause de l'inflation galopante qui frappe l'économie mondiale. Les cours des matériaux s'envolent et le fret aérien devient ultra-onéreux. Son coût a augmenté de 160 % en deux ans selon Beat Zehnder, le team manager d'Alfa Romeo. Pour voyager d'un continent à un autre, les écuries privilégient dorénavant le transport maritime qui est moins cher, mais aussi évidemment moins prompt. Le même Zehnder a ainsi constaté en Australie qu'il avait fallu cinq jours pour charger et décharger les conteneurs, un travail qui ne prend que 36 heures avec les voyages aériens... Dans ces circonstances, plusieurs équipes réclament le relèvement du plafond budgétaire de 140 à 148 millions de dollars. Mais trois d'entre elles s'y opposent: Alpine, Alfa Romeo et Haas. Celles-ci prétendent que leurs concurrentes cherchent un prétexte pour débloquer davantage de fonds afin de développer leurs monoplaces...

 

Ferrari n'apporte pas d'évolution à Imola, principalement en raison de la « course sprint » qui réduit le temps alloué aux essais libres. « Ce n'est pas le bon endroit car dès le vendredi nous devons nous concentrer sur la configuration pour les qualifications de l'après-midi », note Mattia Binotto. « Nous avons essayé d'atténuer le marsouinage et le rebond qui affectent nos performances, mais les principales améliorations viendront plus tard. » « Le plafond budgétaire a un impact sur la façon dont nous travaillons cette saison », explique Claudio Albertini, le responsable des opérations de piste. « Lorsqu'une évolution est introduite, il est capital que la nouvelle pièce soit performante, sinon on perd du temps et de l'argent. » Red Bull fait en revanche évoluer sa RB18, en premier lieu par une cure d'amaigrissement. L'objectif est de perdre 10 kilogrammes au moyen de pièces allégées, dans l'espoir de rattraper Ferrari. « Ferrari s'est rapprochée de la limite de poids minimum. Nous pensons que nous avons 10 kilos de trop et cela nous coûte au moins trois dixièmes par tour », explique Helmut Marko. La RB18 se pare en outre de nouveaux éléments, comme une ailette sur le pourtour de la quille, destinée à rajouter de l'appui, une pièce aperçue chez Ferrari, Aston Martin et Alpine. Les écopes de frein sont aussi retouchées.

 

De son côté, Mercedes se démène pour réduire le terrible pompage qui affecte sa W13. Comme ce phénomène se déclenche à des vitesses moyennes, il convient de rehausser la garde au sol, mais cela réduit de fait l'appui, augmente la traînée et retarde l'échauffement des pneumatiques... Cette solution, éprouvée en Italie, n'est donc qu'un pis-aller. Toto Wolff ne cache plus la gravité de la situation: « Le problème fondamental, qui éclipse tout, est que notre voiture rebondit plus que les autres. À cause du pompage, nous ne sommes pas capables de la faire rouler comme il faudrait. Cela a d'énormes conséquences sur les réglages, l'adhérence des pneus, etc. Tout est lié. Si on parvient à abaisser l'assiette, le potentiel aérodynamique devrait se manifester, mais nous ne sommes pas capables de le déverrouiller pour le moment à cause du talonnage. Si on y arrive, nous serons plus véloces. Sinon, il faudra trouver une autre idée... »

 

Alpine-Renault éprouve ce week-end sur un nouveau plancher sur l'A522 d'Alonso, afin de perdre du poids, mais aussi de générer des vortex plus puissants pour sceller le bord du soubassement et donc de protéger le fond plat des turbulences et de l'air à haute pression. AlphaTauri change également le plancher de son AT03 et place des conduits de freins personnalisés à l'avant. Enfin deux pilotes bénéficient d'une nouvelle unité de puissance: il s'agit de Sainz (Ferrari) et d'Ocon (Alpine-Renault).

 

Vendredi: essais et qualifiations

L'unique séance libre du vendredi se déroule sur une piste humide, une averse ayant arrosé le circuit à la mi-journée. Le plateau évolue en gommes intermédiaires. Les pirouettes sont nombreuses, mais seul Bottas se plante dans les graviers. Leclerc réalise le meilleur chrono devant Sainz et Verstappen.

 

La session qualificative du vendredi après-midi est fort animée. Si la piste est sèche lors de la Q1, la pluie refait son apparition au milieu de la Q2, ce qui précipite l'élimination de certains pilotes. La Q3 se déroule sur une piste détrempée et contraint les concurrents à reprendre les gommes intermédiaires. Surtout, pas moins de cinq drapeaux rouges, plus ou moins justifiés, entrecoupent les différentes manches. Albon, Sainz, Magnussen, Bottas et Norris en sont les responsables.

 

Verstappen s'empare de sa première pole de la saison (1'27''999'''') et ce malgré un grip précaire. Pérez (7e) est beaucoup plus en retrait sur l'autre Red Bull. Chez Ferrari, Leclerc (2e) concède 8/10e à Verstappen. Cet écart s'explique par le fait que le Monégasque n'a pu utiliser à temps son dernier train de pneus neufs en Q3 en raison des drapeaux rouges. Sainz commet une nouvelle erreur, cette fois à la fin de la Q2: il part en tête-à-queue en sortant de Rivazza et heurte le mur avec sa roue avant-gauche. L'Espagnol s'élancera seulement 10e. Norris décroche une très belle troisième place avec sa McLaren-Mercedes, et ce en dépit d'une sortie dans les graviers à Acque Minerale qui interrompt définitivement les qualifications à quelques secondes du damier. Son équipier Ricciardo (6e) est aussi bien positionné. Magnussen obtient une exceptionnelle quatrième place, soit la meilleure qualification jamais obtenue par une Haas-Ferrari ! Le Danois revient pourtant de loin puisqu'il a quitté la route à Acque Minerale au début de la Q3, occasionnant un drapeau rouge, mais il est parvenu à se tirer seul des graviers. Son équipier Schumacher (12e) fait toutefois partie des éliminés de la Q2.

 

Alonso place son Alpine-Renault en cinquième position. Ocon (19e) ne peut hélas défendre ses chances en raison d'une panne de boîte de vitesses. Bottas (8e) retrouve la Q3, mais il abandonne son Alfa Romeo avant la fin de la séance suite à une rupture d'échappement. Son jeune collègue Zhou (14e) se contente de ne pas commettre d'erreurs. Vettel (9e) hisse son Aston Martin-Mercedes en Q3, mais place aussitôt cette performance sur le compte des conditions climatiques. Stroll (15e) est pour sa part satisfait d'avoir franchi la première étape des qualifications. Les Mercedes (Russell 11e, Hamilton 13e) subissent une nouvelle déconfiture, notamment en raison de la fraîcheur ambiante qui les empêche de faire monter les pneus en température. Les AlphaTauri connaissent aussi une très mauvaise journée puisque Tsunoda (16e) et Gasly (17e) sont aussitôt éliminées, également en raison d'une mauvaise exploitation des Pirelli. Enfin, les Williams sont en fond de grille: Latifi (18e) ne brille pas et Albon (20e) met pied à terre en Q1 après avoir explosé un moyeu et semé de nombreux débris.

 

Samedi : la course sprint

Samedi matin, Russell redonne un petit sourire à Mercedes en réalisant sur le sec le meilleur chrono de la dernière session libre. Bottas reste au garage car sa panne d'échappement a causé d'importants dégâts à son Alfa Romeo. Les McLaren sont également frappées d'avaries: sur le moteur pour Ricciardo, sur les freins pour Norris.

 

L'après-midi, le « sprint » se déroule sous un ciel découvert et dans une atmosphère printanière. La quasi-totalité du peloton s'élance avec les pneus Pirelli tendres (C4), exceptés Magnussen, Schumacher et Latifi qui sont dotés des enveloppes médiums (C3).

 

Départ: Verstappen démarre médiocrement à cause d'une mauvaise synchronisation de ses rapports. Leclerc le dépasse immédiatement et vire en tête devant le Hollandais. Norris reste troisième tandis qu'un léger contact oppose Magnussen et Ricciardo au premier tournant. Pérez en profite pour doubler l'Australien.

 

1er tour: Gasly harponne Zhou avec sa roue avant-gauche à la sortie de Piratella: le Chinois se met à l'équerre et percute assez rudement le muret intérieur. La voiture de sécurité doit intervenir.

 

2e: La course est neutralisée. Leclerc mène devant Verstappen, Norris, Magnussen, Pérez, Ricciardo, Alonso, Sainz, Vettel, Bottas, Schumacher, Russell, Tsunoda, Stroll, Hamilton, Ocon, Latifi et Albon. Gasly rejoint son stand pour changer de pneus et d'aileron avant.

 

4e: L'Alfa Romeo de Zhou a été retirée par une grue. La voiture de sécurité s'efface à l'issue de cette boucle. Leclerc met les gaz dès Rivazza et conserve un facile ascendant sur Verstappen.

 

5e: Magnussen louvoie devant Pérez au redémarrage. Cette manœuvre lui vaut la présentation du drapeau blanc et noir. Sainz est aux trousses d'Alonso.

 

6e: Leclerc est premier devant Verstappen (1s.), Norris (3.7s.), Magnussen (4.9s.), Pérez (5.7s.), Ricciardo (7.2s.), Alonso (8.2s.), Sainz (8.5s.), Vettel (10s.) et Bottas (10.5s.).

 

7e: Pérez se montre menaçant derrière Magnussen. Sainz déborde Alonso au premier virage.

 

8e: Pérez actionne son aileron arrière mobile et double sans peine Magnussen dans la ligne droite principale. Cet artifice facilite considérablement les dépassements à cet endroit. Hamilton gagne une position aux dépens de Stroll. Le Britannique est un médiocre 14ème...

 

9e: Leclerc compte un peu plus d'une seconde de marge sur Verstappen. Bottas prend la neuvième place à Vettel, bientôt menacé par Schumacher.

 

11e: Pérez chipe la troisième place à Norris au passage devant les stands. Ricciardo dépasse Magnussen par l'intérieur à Tamburello.

 

12e: Sainz déborde Magnussen à Tamburello. Leclerc devance Verstappen (1.5s.), Pérez (7.6s.), Norris (9.4s.), Ricciardo (14.8s.), Sainz (15.6s.), Magnussen (16.2s.), Alonso (17.4s.), Bottas (17.8s.), Vettel (20.8s.), Schumacher (21s.) et Russell (21.6s.).

 

13e: Pérez réalise le meilleur chrono de ce sprint (1'13''012'''). Sainz dépasse Ricciardo et conquiert ainsi la cinquième place.

 

15e: Bottas vient à bout d'Alonso au premier freinage, et ce en dépit de quelques louvoiements de l'Asturien. Schumacher réalise l'extérieur sur Vettel à Tamburello.

 

16e: Leclerc rencontre du graining sur son pneu avant-droit, ce qui permet à Verstappen de revenir à moins d'une seconde. Bien plus loin, Vettel retient un peloton comprenant Russell, Tsunoda, Hamilton, Stroll et Ocon.

 

17e: Leclerc précède Verstappen (0.5s.), Pérez (7.3s.), Norris (15.4s.), Sainz (18.2s.), Ricciardo (22.5s.), Magnussen (24.3s.), Bottas (24.8s.), Alonso (26s.) et Schumacher (29.7s.).

 

18e: Verstappen bénéficie de l'aileron arrière mobile mais est encore top loin pour assaillir Leclerc. Bottas prend la huitième place à Magnussen.

 

19e: Verstappen est sur les talons de Leclerc. Sainz déborde Norris sur la ligne de chronométrage et s'empare de la quatrième position. Russell puis Tsunoda dépassent Vettel.

 

20e: Verstappen prend l'aspiration de Leclerc après Rivazza, ouvre son aileron mobile, se déporte à l'extérieur et dépasse sans peine le Monégasque à l'abord de Tamburello. La mini-course vient de changer de main. Verstappen sème ensuite aisément Leclerc.

 

21ème et dernier tour: Max Verstappen remporte ce sprint devant Leclerc. Pérez termine troisième à moins de deux secondes du Monégasque. Sainz est remonté au quatrième rang. Norris, Ricciardo, Bottas et Magnussen viennent ensuite et engrangent les autres points distribués. Suivent Alonso, Schumacher, Russell, Tsunoda, Vettel, Hamilton, Stroll, Ocon, Gasly, Albon et Latifi.

 

Le déroulement de cette course sprint fut assez inattendu. Après avoir pris l'ascendant au départ, Charles Leclerc semblait se diriger vers un succès tranquille, avant du rencontrer du grainage sur ses pneus avant et de rétrocéder le leadership à Max Verstappen. Le leader du championnat et Ferrari ne pleurent pas sur le petit point concédé au Batave, mais redoutent de voir ressurgir ce phénomène le lendemain. Verstappen est pour sa part ravi de concrétiser sa pole position de la veille. Reste à savoir si en effet la Red Bull dévore ici moins ses gommes que la Ferrari, ce qui serait un renversement de situation par rapport à Melbourne. Pérez (3e) et Sainz (4e) ont rempli leur contrat en effectuant de belles remontées et s'élanceront devant les McLaren et l'Alfa Romeo de Bottas. Magnussen (8e) et Alonso (9e) enregistrent un net recul. Enfin, Toto Wolff évoque une « expérience humiliante » après les prestations désastreuses des Mercedes (Russell 11e, Hamilton 14e)...

 

Le Grand Prix

Dimanche, les cartes sont rebattues car la pluie se réinvite quelques heures avant le coup d'envoi. L'averse a cessé lorsque les bolides prennent la piste, mais celle-ci est encore humide. Tous les pilotes s'élancent en pneus intermédiaires, avec la crainte d'une perturbation annoncée par les météorologues. L'humidité ambiante fait aussi baisser la température (15°C), avec des conséquences inconnues sur le comportement des pneumatiques. A signaler que Zhou s'élance depuis les stands suite à son crash de la veille. Enfin, la pluie ne refrène en rien l'ardeur des tifosi qui tirent des fumigènes rougeâtres en l'honneur de « Carletto » depuis la « Colline de la Passion » qui borde l'enchaînement de Rivazza.

 

Départ: Verstappen prend un bon envol, tout comme Pérez qui dépasse immédiatement Leclerc. Norris se glisse ensuite à l'intérieur et déborde le Monégasque à Tamburello. A la sortie de ce premier l'enchaînement, Ricciardo heurte Sainz avec sa roue avant-droite et l'expédie en tête-à-queue. Si l'Australien parvient à sortir du bac à graviers, l'Espagnol s'y enlise immédiatement. En outre, Bottas heurte Ricciardo par l'arrière, mais par chance son aileron avant demeure intact. Un peu plus loin, Schumacher se frotte à Alonso et esquisse une demi-pirouette qui lui fait perdre beaucoup de positions.

 

1er tour: La voiture de sécurité intervient pour permettre l'évacuation de la Ferrari de Sainz. Verstappen mène devant Pérez, Norris, Leclerc, Magnussen, Russell, Bottas, Alonso, Vettel et Tsunoda. Ricciardo passe aux stands pour changer ses roues .

 

3e: Les pilotes évoluent derrière la voiture de sécurité. Aucun n'ose rentrer aux stands pour mettre des slicks car le bitume demeure trop mouillé.

 

4e: La voiture de sécurité regagne les stands à l'issue de cette boucle.

 

5e: Le drapeau vert est brandi. Verstappen s'échappe aisément, protégé par Pérez. Leclerc tente en vain de surprendre Norris avant Tamburello. Alonso s'incline devant Vettel, puis perd plusieurs positions. Son ponton droit a en effet été gravement endommagé par la roue de Schumacher.

 

6e: Verstappen précède Pérez de deux secondes. Leclerc est aux trousses de Norris. Alonso perd un morceau de carrosserie qui laisse son radiateur droit à l'air libre. Il rejoint en conséquence le stand Alpine pour mettre pied à terre.

 

7e: Leclerc dépasse facilement Norris par l'intérieur au premier virage. Le voici troisième, mais il rend plus de six secondes à Verstappen.

 

8e: Verstappen est premier devant Pérez (3.2s.), Leclerc (6s.), Norris (8.2s.), Magnussen (10.6s.), Russell (11.8s.), Bottas (14.4s.), Vettel (16.2s.), Tsunoda (17.6s.), Stroll (18.8s.), Hamilton (19.5s.) et Ocon (22.5s.).

 

9e: La piste sèche et certains pilotes constatent un début de dégradation des gommes mixtes. Cependant les météorologues prévoient toujours une averse imminente...

 

10e: Leclerc ne remonte pas sur les Red Bull. Russell presse Magnussen. Son équipier Hamilton est moins incisif derrière Stroll.

 

11e: Verstappen a repoussé Pérez à près de cinq secondes. Russell assaille Magnussen à Tamburello, puis à Piratella, sans succès.

 

12e: Russell déborde Magnussen par l'extérieur au premier virage. Le jeune Anglais sort toutefois large de l'enchaînement de Tamburello et son adversaire lui repasse sous le nez au virage n°4. Bottas revient sur ce duo à la faveur de cette passe d'armes. Toutefois Russell vient à bout de Magnussen par l'intérieur à la Variante Alta.

 

13e: Bottas déborde Magnussen dans la descente vers Rivazza. Vettel tire tout droit dans la pelouse à la chicane haute, sans perdre de positions.

 

15e: Verstappen devance Pérez (6s.), Leclerc (7.8s.), Norris (17.2s.), Russell (22.6s.), Bottas (24.4s.), Magnussen (28.8s.), Vettel (30.6s.), Tsunoda (34s.), Stroll (35s.), Hamilton (35.5s.) et Ocon (38.1s.).

 

16e: Les coureurs commencent à rouler sur les portions humides pour ménager leurs chausses. Leclerc réduit son retard sur Pérez.

 

17e: Tsunoda, en souffrance avec ses gommes, contient un peloton comprenant Stroll, Hamilton et Ocon. Bon dernier au volant d'une McLaren endommagée, Ricciardo choisit de mettre des pneus slicks médiums.

 

18e: Leclerc est revenu sur les talons de Pérez. Vettel, Gasly et Albon passent aux stands et tous sélectionnent les pneus lisses.

 

19e: Les pilotes en slicks tournant beaucoup plus vite que les autres, la ruée vers les stands commence. Tout le monde choisit les gommes médiums, Pérez en premier lieu, suivi par Russell, Bottas, Magnussen, Tsunoda, Stroll, Hamilton, Ocon, Latifi, Zhou et Schumacher. L'opération dure huit secondes pour Bottas à cause d'un écrou peu accommodant. Hamilton reste lui immobilisé cinq secondes. Libéré trop tôt par Alpine, Ocon repart devant Hamilton, au prix d'un léger contact entre leurs bolides. Le Britannique, en gommes trop froides, se fait ensuite dépasser par Gasly et Albon.

 

20e: Verstappen troque ses pneus intermédiaires contre des médiums (2.3s.), imité par Leclerc (3.7s.) qui parvient à repartir devant Pérez. Mais ses pneus sont encore froids et Pérez le déborde sans grande difficulté au virage Villeneuve. Norris est le dernier pilote à chausser les slicks (2.2s.). Albon prend la 12ème place à Gasly.

 

21e: Verstappen mène devant Pérez (7.5s.), Leclerc (9s.), Norris (18.8s.), Russell (25.8s.), Bottas (35.6s.), Vettel (37s.), Magnussen (43.1s.), Tsunoda (47.6s.), Stroll (48.3s.), Ocon (48.8s.), Albon (49.7s.), Gasly (50.4s.) et Hamilton (52s.).

 

22e: La pluie attendue n'est pas tombée... La trajectoire est désormais sèche, mais les bordures demeurent humides. Leclerc réapparaît dans les rétroviseurs de Pérez. Ocon reçoit cinq secondes de pénalité pour avoir été relâché par son équipe de façon intempestive après son pit-stop.

 

24e: Pérez améliore le meilleur chrono (1'21''877''') et repousse Leclerc à une seconde et demie. Hamilton, piteux 14e, bute sur l'AlphaTauri de Gasly. En lutte avec Latifi, Schumacher traverse la pelouse à la Variante Alta, puis exécute une pirouette en revenant en piste. Il se relance bon dernier.

 

25e: Stroll tente en vain de doubler Tsunoda à Rivazza, puis à Tamburello. Ocon, Albon, Gasly et Hamilton suivent ce duo.

 

27e: Verstappen est premier devant Pérez (6.6s.), Leclerc (8.2s.), Norris (22s.), Russell (27.5s.), Bottas (41.8s.), Vettel (46.5s.), Magnussen (51.5s.), Tsunoda (56s.), Stroll (57.3s.), Ocon (57.6s.), Albon (58s.), Gasly (59s.), Hamilton (1m.) et Ricciardo (1m. 01s.).

 

28e: Pérez manque son freinage à la chicane haute et doit passer par le gazon, ce qui permet à Leclerc de le rattraper.

 

29e: Leclerc prend l'aspiration de Pérez dans la ligne droite principale mais, faute de DRS, ne parvient pas à se porter à sa hauteur.

 

31e: Verstappen améliore régulièrement ses chronos et jouit maintenant de dix secondes d'avance sur Pérez. Leclerc concède à nouveau une seconde et demie à ce dernier. Ricciardo passe chez McLaren pour prendre des gommes dures.

 

33e: Verstappen devance Pérez (10.5s.), Leclerc (12.5s.), Norris (28s.), Russell (34.5s.), Bottas (46.5s.), Vettel (55.4s.), Magnussen (59s.), Tsunoda (1m. 02s.), Stroll (1m. 04s.), Ocon (1m. 05s.) et Albon (1m. 06s.). Hamilton harcèle Gasly sans trouver la moindre ouverture.

 

34e: La direction de course autorise l'usage de l'aileron arrière mobile. Leclerc n'en bénéficie pas puisqu'il rend deux secondes à Pérez.

 

36e: Verstappen possède onze secondes d'avance sur Pérez, treize secondes sur Leclerc.

 

38e: La seule bagarre en piste concerne le trio Albon - Gasly - Hamilton pour la douzième place. Mais même le DRS ne permet pas de débloquer la situation...

 

40e: Verstappen précède Pérez (12.4s.), Leclerc (14.7s.), Norris (35s.), Russell (42.5s.), Bottas (51.7s.), Vettel (1m. 04s.), Magnussen (1m. 06s.), Tsunoda (1m. 08s.), Stroll (1m. 14s.), Ocon (1m. 15s.) et Albon (1m. 16s.).

 

41e: Hamilton boit le calice jusqu'à la lie: il doit concéder un tour à Verstappen... Ce dernier double aussi Gasly et Albon.

 

43e: La Ferrari semble de nouveau davantage maltraiter les pneus que la Red Bull. Leclerc rend ainsi trois secondes à Pérez. Hamilton tente de nouveau de déborder Gasly par l'extérieur, à Tamburello puis à Villeneuve, encore en vain.

 

45e: De gros nuages noirs pointent à l'horizon. Verstappen est premier devant Pérez (12s.), Leclerc (15.2s.), Norris (40.5s.), Russell (48.5s.), Bottas (54s.), Vettel (1m. 11s.), Magnussen (1m. 13s.), Tsunoda (1m. 14s.) et Stroll (-1t.).

 

47e: Tsunoda déborde Magnussen par l'extérieur avant Tamburello et conquiert ainsi la huitième place. Hamilton se montre régulièrement dans les rétroviseurs de Gasly mais ne trouve pas d'ouverture.

 

50e: Leclerc entre aux stands à la fin de ce tour pour chausser des pneus tendres (2.4s.), puis reprend la piste juste derrière Norris.

 

51e: Red Bull couvre la stratégie de Ferrari et rappelle Pérez pour lui donner des Pirelli rouges (2.2s.). Le Mexicain reste second. Leclerc se défait sans peine de Norris dans la ligne droite de départ/arrivée.

 

52e: Verstappen chausse à son tour les pneus tendres (2.3s.) sans céder le commandement. Leclerc se lance aux trousses de Pérez et réalise le meilleur chrono (1'18''849'''). Second changement de pneus pour Schumacher.

 

53e: Leclerc évolue dans les échappements de Pérez. Abordant la Variante Alta, le Monégasque escalade trop généreusement le trottoir humide. La sanction est immédiate: déstabilisée, la Ferrari part en tête-à-queue et lèche le muret extérieur avec sa roue avant-gauche. Par chance, la suspension supporte le choc et Leclerc peut se relancer, mais son aileron avant est brisé.

 

54e: Leclerc revient cahin-caha aux stands pour remplacer ses pneus et son museau (9s.). Il reprend la piste en neuvième position. Très en verve en cette fin de course, Tsunoda dépasse devant Vettel à Tamburello.

 

55e: Verstappen conclut le meilleur tour de la course (1'18''4'46'') et inscrira donc un point supplémentaire. Leclerc se lance dans une remontée, encouragé par les tifosi. Il se défait aisément de Magnussen.

 

57e: Avec son Alfa Romeo, Bottas chasse Russell, son successeur chez Mercedes... Leclerc est revenu sur Vettel.

 

59e: Bottas tente en vain de réaliser l'extérieur sur Russell à Tamburello. Leclerc dépasse Vettel très facilement.

 

60e: Verstappen mène devant Pérez (13s.), Norris (32s.), Russell (38.5s.), Bottas (39.4s.), Tsunoda (58s.), Leclerc (1m. 01s.), Vettel (1m. 04s.), Magnussen (1m. 10s.), Stroll (-1t.), Ocon (-1t.), Albon (-1t.), Gasly (-1t.) et Hamilton (-1t.).

 

62e: Russell résiste toujours fermement à Bottas. Leclerc déborde Tsunoda au passage de la ligne.

 

63ème et dernier tour: Max Verstappen remporte le GP d'Émilie-Romagne pour la seconde année consécutive. Pérez (2e) offre à Red Bull son premier doublé depuis 2016. Norris termine troisième à Imola, comme en 2021. Russell conserve sa quatrième place, quelques dixièmes devant Bottas, excellent cinquième: c'est le meilleur résultat d'une Alfa Romeo depuis 2019. Leclerc amène sa Ferrari au sixième rang. Tsunoda obtient la septième place après un week-end très solide. Vettel (8e) et Stroll (10e) apportent à Aston Martin ses premiers points en 2022. Ils encadrent la Haas de Magnussen (9e). Ocon (11e) sera classé 14e en raison de sa pénalité. Albon, Gasly, Hamilton, Zhou, Latifi, Schumacher et Ricciardo figurent aussi à l'arrivée.

 

Après la course

Cette saison s'annonce décidément aussi palpitante et pleine de rebondissements que la précédente. Alors que Ferrari semblait avoir accouché du meilleur modèle de la « génération 2022 », Red Bull a repris la main à Imola. Est-ce le fruit des évolutions apportées en Italie ? « Il est trop tôt pour le dire », estime Max Verstappen. « Chaque circuit délivre sa vérité. Sommes-nous les plus rapides parce que nous avons dominé ce week-end ? A Melbourne, c'était Ferrari qui était loin devant... Nous sommes bien meilleurs qu'il y a quinze jours, mais où en serons-nous dans un mois ? Tout est une question de détails, de réglages, d'équilibre. D'une course à l'autre, tout est différent. Voyez le sprint: Leclerc a creusé l'écart au début, avant de rencontrer du grainage, comme nous à Melbourne. Tout cela est un peu aléatoire. » La clef fut encore une fois l'exploitation des nouveaux pneus Pirelli. En Australie, Red Bull n'a jamais trouvé les bons réglages pour préserver ceux-ci. A contrario, à Imola, c'est Ferrari qui n'a pas su dénicher le bon set-up, peu aidée il est vrai par la réduction des essais libres induite par le sprint. En tout cas, Christian Horner peut fier de ses hommes. Grâce à Max Verstappen, impeccable, et Sergio Pérez, toujours aussi solide, Red Bull emmagasine 58 points sur les 59 qu'il était possible de gagner ici. En outre, RBR revient à seulement 11 longueurs de Ferrari au championnat des constructeurs. Chez les pilotes, Verstappen bondit à la seconde place, mais concède encore 27 unités à Leclerc.

 

Charles Leclerc avait jusqu'ici accompli un début de saison idéal, vierge de toute erreur. Cette fois, à Imola, devant les tifosi survoltés, « Carletto » a craqué. Alors qu'il pouvait peut-être conquérir la deuxième place aux dépens de Sergio Pérez, un freinage manqué à la Variante Alta a obéré toutes ses chances, ce qu'il admet sans détour: « J'ai fait une c*nnerie ! C'est ma première de l'année, elle est grosse et elle tombe mal ». Leclerc n'est pas du genre à se cacher derrière son petit doigt. Il reconnaît toujours ses errements, quitte à extérioriser bruyamment sa colère par radio. Ce jeune garçon propre sur lui à une étonnante propension à l'auto-flagellation. Mattia Binotto relativise pourtant la portée de cette faute. « Ce second changement de pneus était un moyen de créer une opportunité, de faire réagir Red Bull, mais Charles n'aurait pas pu doubler Pérez ». S'il le dit... Binotto relativise aussi la supériorité des Red Bull, rappelant que la Ferrari n'a pas encore reçu d'évolutions majeures. Quant à Carlos Sainz, il n'a cette fois même pas franchi le premier enchaînement, poussé par Daniel Ricciardo, lequel lui a présenté ses excuses. Mais avec deux abandons en deux courses, le jeune Espagnol sombre dans l'expectative.

 

Chez Mercedes, on reconnaît dorénavant que la W13 ne permettra pas de jouer les titres mondiaux en 2022, même avec tous les développements possibles. Cependant, George Russell a tout de même amené ce veau argenté au quatrième rang, et ce grâce à un remarquable envol. A contrario, Lewis Hamilton n'a jamais pu s'extraire de la deuxième moitié du peloton. Un changement de pneus raté ne l'a certes pas aidé, mais qu'il soit resté bloqué derrière l'AlphaTauri de Pierre Gasly pendant quarante tours en dit très long sur ses difficultés. Il a en outre subi l'humiliation de concéder un tour à Max Verstappen... Sir Lewis ne dissimule plus son désarroi, comme en témoigne une algarade avec Toto Wolff vendredi à l'issue des qualifications. Après ce début de saison calamiteux, certains l'enterrent déjà et prédisent son prochain départ en retraite. Mais Sir Lewis n'a pas encore baissé les bras et, dès le lundi 25 avril, se rend à l'usine de Brackley pour travailler d'arrache-pied sur son si capricieux bolide.

 

Un mois plus tôt, après une première sortie à Bahreïn calamiteuse, McLaren redoutait une saison-cauchemar. Mais depuis lors, la MCL36 s'améliore de course en course, et bien que Andreas Seidl relativise toujours ses bons résultats, nul doute que la dernière-née de Woking n'est pas si mauvaise que ça. Lando Norris l'a démontré à Imola avec une éclatante troisième place. « Je ne pensais pas monter sur un seul podium cette année, c'est presque un choc d'être là ! » s'exclame l'espoir anglais. Et lorsqu'on lui demande si McLaren est désormais la troisième force du plateau, il botte en touche: « Je ne sais pas, cela change chaque week-end... » Toujours est-il que McLaren occupe désormais la quatrième place du championnat des constructeurs devant Alfa Romeo et Alpine-Renault.

 

Sources:

- Auto-Hebdo, n°2360, 27 avril 2022.

Tony