Réformes techniques: moins de chevaux en qualifications et réduction d'appuis
Le 13 août 2020, la fédération annonce son intention de bannir dès le Grand Prix de Belgique les « modes fêtes », c'est-à-dire les réglages préprogrammés des moteurs donnant un gain de chevaux en qualifications. Cette décision doit être clarifiée par une future directive technique, mais est rapidement perçue comme une peau de banane jetée sous les roues de Mercedes, dont les moteurs sont notoirement les plus puissants du plateau. Une façon pour la FIA de se faire pardonner sa mansuétude dans l'affaire Racing Point ? Toujours est-il que le constructeur allemand fait évidemment part de son opposition à cette mesure. Mais Lewis Hamilton et Toto Wolff, bravaches, font mine de ne pas s'en tourmenter. « Cela vise clairement à nous ralentir, mais peu importe, cela ne changera pas grand-chose », clame ainsi le sextuple champion du monde. « En Formule 1, faire reculer les leaders est monnaie courant, c'est quelque chose de bon pour le sport », ironise Wolff, qui insinue ensuite que brider le moteur Mercedes en qualifications ne servira qu'à rendre plus puissante sa configuration « course » : « Si l'on retire à notre groupe propulseur le stress de cinq tours qualifs, il nous offrira vingt-cinq tours à pleine puissance en course le dimanche ! » Quoiqu'il en soit, la fin des « modes fêtes » est saluée par toute la concurrence. Ferrari, Honda et Renault y perçoivent un moyen - certes factice - de réduire leur retard sur Mercedes.
En parallèle, la FIA prévient que les appuis aérodynamiques des Formules 1 seront encore réduits en 2021 afin de mieux préserver les pneumatiques. En effet, à l'origine, Pirelli devait introduire l'année prochaine de nouvelles enveloppes de 18 pouces mais, en raison de la crise du coronavirus, ce changement est reporté à 2022. En conséquence, la gamme proposée cette année par Pirelli - qui est celle de 2019, les écuries ayant unanimement rejeté la gamme 2020 - devra donc couvrir une saison supplémentaire, sa troisième. Or, les performances des monoplaces vont encore s'accroître pendant un an et demi, et l'on redoute de fortes pressions sur des pneumatiques conçus pour le rythme de 2019 ! Les experts de la FIA estiment d'ailleurs que les crevaisons subies à Silverstone par quelques pilotes sont déjà les conséquences de cette discordance. Réduire les appuis permettra de freiner cet envol des performances et donc de ménager davantage ces pneus « anciens ». En ce sens, les autorités ont déjà décidé en début d'année de diminuer la taille des fonds plats. Cette mesure paraît aujourd'hui insuffisante. Peter Bayer, secrétaire général de la FIA pour les sports mécaniques, annonce que de nouvelles mesures seront prochainement avancées avant d'être soumises au Conseil Mondial de la FIA. Sur ce point, toutes les écuries saluent la décision du pouvoir sportif.
Présentation de l'épreuve
Six mois après les essais hivernaux, les Formules 1 retrouvent le circuit de Montmeló, près de Barcelone, pour le Grand Prix d'Espagne qui, pour la première fois, se tient au mois d'août. Durement touchée en mars - avril par l'épidémie de Covid-19, l'Espagne est désormais considérée comme un pays relativement « sûr », en dépit d'une recrudescence de cas (pour la plupart sans gravité) due au traditionnel afflux de vacanciers en cette période estivale. La péninsule ibérique devient ainsi un refuge pour les sports mécaniques: sept des quatorze épreuves du championnat Moto GP se tiendront ainsi sur un circuit espagnol ! La Formule 1 se contentera pour sa part de cette seule étape en Catalogne, qui hélas ne permettra pas aux fans de retrouver leurs héros, la course se déroulant une fois de plus à huis clos.
Le seul Espagnol en lice (en attendant le retour en 2021 de Fernando Alonso), Carlos Sainz Jr., n'aborde pas cette épreuve avec sérénité. Le jeune Madrilène, qui migrera vers Ferrari l'an prochain, est mécontent de son début de saison avec McLaren. Il n'a en effet inscrit jusqu'ici que 15 points contre 38 pour son équipier Lando Norris. Il a en outre été très malchanceux lors des deux meetings de Silverstone: le premier fut gâché par une crevaison dans les derniers tours, le second par un arrêt aux stands manqué. Surtout, il rencontre de continuels problèmes de refroidissement qui contraignent son équipe à ouvrir la carrosserie de sa MCL35, ce qui réduit ses appuis aérodynamiques et la rend difficile à conduire. Bizarrement, Norris est épargné par ces soucis, ce qui accroît l'aigreur de Sainz. Pour ce rendez-vous national, ce dernier bénéficie d'un châssis tout neuf, doté d'une nouvelle monocoque, dans l'espoir d'atténuer ces agaçantes surchauffes.
Après avoir rongé son frein pendant deux semaines, Sergio Pérez est testé négatif au Covid-19 et autorisé à reprendre la compétition pour ce Grand Prix d'Espagne. « J'ai eu de la chance car, hormis deux jours de grande fatigue, je n'ai ressenti aucun autre symptôme », raconte le Mexicain. « Le temps a été long durant ces dix jours coincés dans ma chambre. Mais l'important est que je puisse à nouveau rouler. » À tout hasard, Nico Hülkenberg fait le déplacement avec Racing Point en Espagne, mais il ne roulera plus avec le team rose: si d'aventure le second pilote Lance Stroll devait être contaminé, c'est Stoffel Vandoorne, qui en a terminé avec la Formule E, qui le remplacerait. Dans la perspective de nouvelles infections, les écuries attribuent des places de réservistes. Ainsi, Paul di Resta est sélectionné par McLaren pour éventuellement remplacer Carlos Sainz II ou Lando Norris tandis que Red Bull choisit le Brésilien Sergio Sette Câmara comme supplétif pour son équipe-mère ou pour AlphaTauri.
Huit jours plus tôt, Toto Wolff faisait part de son intention de ne pas signer les Accords Concorde 2021. À Barcelone, il annonce avoir finalement « changé d'avis » après de rudes tractations avec Chase Carey, le président de la Formule 1. Nul doute que l'Autrichien a glané quelques avantages pour Mercedes dont nous apprendrons la teneur dans les semaines à venir... Au passage, Wolff tacle ses collègues patrons d'écuries, incapables selon lui de s'unir pour afficher un front uni devant la fédération internationale et Liberty Media. Quoiqu'il en soit, les nouveaux accords devraient être ratifiés le mardi 18 août 2020.
Vendredi matin, George Russell cède le volant de sa Williams-Mercedes à l'essayeur Roy Nissany. Fils de l'ancien pilote Chanoch Nissany, qui s'était offert un « tour de manège » avec Minardi en 2005, ce Franco-Israélien de 25 ans a jusqu'ici écumé sans succès les pelotons de F3, F. Renault, F. V8 3.5 et F2. Après une année vierge en 2019, Nissany II conduit cette année en F2 avec Trident et travaille dans le simulateur de Williams à Grove. Il apporte aussi et surtout les dollars de son sponsor personnel, Israel Start-Up.
Après ses piètres prestations lors des deux épreuves britanniques, Sebastian Vettel a tapé du poing sur la table, exigeant plus d'attention de la part de Ferrari. Cette tension a ravivé les rumeurs faisant état d'un possible divorce anticipé entre le champion allemand et la Scuderia. Celle-ci joue en tout cas l'apaisement puisqu'elle lui propose ici un tout nouveau châssis. L'ingénieur Simone Resta explique que la précédente voiture était endommagée suite à un choc contre un vibreur. Toujours sur le plan technique, Magnussen n'a cessé de se plaindre à Silverstone du comportement catastrophique de sa Haas-Ferrari VF-20. Son bolide a été entièrement reconstruit pour cette épreuve catalane, ce qui ne le satisfait qu'à-moitié, car il réclamait un autre châssis.
Essais et qualifications
Comme à l'ordinaire, les Mercedes survolent les essais libres du vendredi: Bottas se montre le plus rapide le matin, Hamilton l'après-midi. Les coureurs éprouvent les pneus durs en prévision des fortes chaleurs attendues pour dimanche. Hélas, ce composé n'offre aucune adhérence. Il faudra se rabattre sur les pneus médiums et tendres qui offrent un peu plus de grip, mais se détériorent plus rapidement. Samedi matin, Hamilton et Bottas occupent de nouveau les avant-postes, bien que l'écart avec la concurrence, notamment les Red Bull et les McLaren, semble se réduire. La séance est marquée par un gros accident d'Ocon: surpris par un freinage intempestif de Magnussen, le jeune Français finit sa course dans le mur. Les commissaires ne donneront pas de suite à cet incident.
Le mercure voisine avec les 30°C lorsque les pilotes s'élancent pour les qualifications. De nouveau, les Mercedes monopolisent la première ligne. Hamilton réalise la 92ème pole position de sa carrière (1'15''584'''), six centièmes devant Bottas (1'15''643'''). C'est la 200ème position de pointe pour un moteur Mercedes en Formule 1. Verstappen place sa Red Bull-Honda au troisième rang, à sept dixièmes de la pole. « C'est notre maximum », commente le Batave, amer mais réaliste. Albon (6ème) concède six dixièmes à son coéquipier. Les Racing Point-BWT (Pérez 4ème, Stroll 5ème) se montrent très véloces et peuvent viser le podium. Les McLaren-Renault redressent la barre et verrouillent la quatrième ligne. Mais Sainz (7ème) comme Norris (8ème) regrettent leur retard d'une demi-seconde sur les Racing Point. Les Ferrari sont encore plus lentes et nerveuses qu'à l'ordinaire. Leclerc (9ème) signe sa pire qualification depuis le début de la saison et Vettel (11ème) échoue encore une fois en Q2.
Gasly (10ème) atteint une nouvelle fois la Q3 avec son AlphaTauri-Honda, en dépit de pneus surchauffés. Kvyat (12ème) reçoit pour sa part un avertissement pour avoir gêné Magnussen. Les Renault manquent de rythme. Ricciardo (13ème) frôle pourtant la Q3 pour quelques centièmes. Quant à Ocon (15ème), il fait le maximum avec une monoplace réparée en hâte après son crash de la matinée. Pour la première fois de la saison, Räikkönen (14ème) hisse son Alfa Romeo en Q2. Giovinazzi (20ème) est en revanche insatisfait car il a endommagé son fond plat sur un trottoir. Très performant vendredi, Grosjean rencontre ensuite un problème de moteur puis doit se débattre avec du sous-virage. Le Français s'élancera seulement 17ème, un rang derrière Magnussen (16ème) qui est lui de nouveau satisfait de sa monoplace ! Enfin, la chaleur torture les gommes des Williams-Mercedes, éliminées dès la Q1. Russell (18ème) devance Latifi (19ème) de plus d'une demi-seconde.
Le Grand Prix
Ce dimanche 16 août, l'atmosphère est très lourde en Catalogne: le mercure dépasse les 30°C dans l'air et frôle même les 50°C au sol. Le temps est l'orage et de gros nuages chargés de pluie circulent autour de Montmeló. Néanmoins, un coin d'azur subsiste et les météorologues ne prévoient pas d'averses. La plupart des coureurs partent munis de pneus tendres. Vettel, Ricciardo, Räikkönen, Ocon, Grosjean, Latifi et Giovinazzi sélectionnent cependant les gommes médiums.
Départ: Hamilton s'envole parfaitement, contrairement à Bottas qui est bientôt enveloppé par Verstappen à sa gauche et Stroll à sa droite. Le Hollandais passe au premier virage, suivi du Canadien qui se frotte légèrement au Finlandais. Pérez déborde à son tour Bottas à la sortie du premier enchaînement.
1er tour: Bottas reprend l'ascendant sur Pérez dans la courbe Renault. En fin de boucle, Hamilton mène devant Verstappen, Stroll, Bottas, Pérez, Albon, Sainz, Gasly, Leclerc et Norris.
2e: Bottas roule dans les échappements de Stroll mais ne pourra utiliser le DRS qu'au tour suivant.
3e: Hamilton compte une seconde et demie d'avantage sur Verstappen. Leclerc menace Gasly pour la huitième place.
4e: Verstappen est un peu plus rapide que Hamilton et lui reprend deux dixièmes. Bottas bute pour l'heure sur Stroll. Pérez garde le contact avec ce duo.
5e: Bottas dépasse Stroll au premier freinage et s'empare de la troisième place. Onzième, Vettel doit se défendre contre l'AlphaTauri de Kvyat.
6e: Hamilton devance Verstappen (1.3s.), Bottas (3.6s.), Stroll (5.6s.), Pérez (6.6s.), Albon (8s.), Sainz (10.2s.), Gasly (11.4s.), Leclerc (12.5s.), Norris (14.6s.), Vettel (16.2s.) et Kvyat (17.1s.).
8e: Hamilton maintient sa faible avance d'une seconde et trois dixièmes sur Verstappen. Tous deux ménagent leurs pneus tendres.
10e: Hamilton commence à se détacher et améliore le record du tour (1'23''618'''). Bottas ne remonte pas sur Verstappen.
12e: Hamilton est premier devant Verstappen (2.4s.), Bottas (4.3s.), Stroll (11.4s.), Pérez (13s.), Albon (15s.), Sainz (17.5s.), Gasly (18.8s.), Leclerc (20.2s.) et Norris (23.4s.).
13e: Hamilton vient d'accomplir quatre meilleurs tours consécutifs (1'22''767''') et repousse Verstappen à trois secondes et demie.
15e: L'intervalle entre Hamilton et Verstappen grimpe à quatre secondes. Le Hollandais peste contre la rapide détérioration de ses gommes rouges et aimerait les remplacer sans attendre, ce qui occasionne une prise de bec avec son ingénieur Gianpiero Lambiase qui s'en tient à la feuille de route initiale.
17e: Cinq secondes séparent désormais Hamilton de Verstappen. Albon arrive chez Red Bull pour chausser les pneus durs puis repart en seizième position. Le Thaïlandais teste en fait ces enveloppes pour le compte de Verstappen...
18e: Hamilton précède Verstappen (5.5s.), Bottas (8.2s.), Stroll (24.2s.), Pérez (26s.), Sainz (30.4s.), Gasly (32.4s.), Leclerc (33.5s.), Norris (35.7s.), Vettel (38.4s.), Kvyat (40.4s.) et Ricciardo (42.6s.).
20e: Verstappen rend maintenant sept secondes à Hamilton. Visiblement, les Mercedes préservent beaucoup mieux leurs pneus qu'à Silverstone. Changement de gommes pour Russell.
21e: Verstappen prévient son stand que ses gommes sont mortes. Bottas recolle à une seconde et demie du Néerlandais. Arrêt de Räikkönen.
22e: Verstappen fait escale aux stands et s'empare des pneus médiums par un arrêt-éclair (1.9s.!). Il repart ainsi devant les Racing Point. Gasly, Norris, Kvyat et Giovinazzi chaussent également les gommes jaunes.
23e: Hamilton précède dorénavant Bottas de dix secondes. Verstappen évolue à vingt-neuf secondes du leader. Sainz (2.8s.) change d'enveloppes et reprend la piste entre Albon et Gasly.
24e: Hamilton opère un premier pit-stop un peu longuet (4.3s.). Il chausse les pneus médiums, imité dans la foulée par Bottas (3.1s.) qui ne parvient pas à redémarrer devant Verstappen. Pris en sandwich entre Ocon et Sainz, Albon se débat avec des pneus durs au comportement catastrophique.
25e: Hamilton devance Verstappen (4s.), Bottas (6.4s.), Stroll (13.5s.), Pérez (15s.), Leclerc (21.3s.), Vettel (28.3s.), Ricciardo (30.5s.), Magnussen (38.5s.), Ocon (39s.), Albon (39.5s.) et Sainz (40s.).
27e: Pressé par Bottas, Verstappen reprend une demi-seconde à Hamilton. Neuvième, Magnussen emmène un paquet comprenant Ocon, Albon, Sainz, Gasly et Norris.
28e: Stroll passe chez Racing Point pour prendre les pneus médiums (2.5s.) et recule au huitième rang. Ocon et Albon font sauter le « verrou » Magnussen. Sainz dépasse aussi le Danois qui change ensuite de gommes.
29e: Sainz déborde Albon dans la ligne droite principale, signe que les pneus durs n'offrent aucun grip. L'Espagnol se défait aussi d'Ocon. Arrêt de Latifi.
30e: Pérez s'empare de pneus médiums puis s'intercale entre Sainz et Ocon. Leclerc et Vettel se succèdent au stand Ferrari: le premier prend des pneus jaunes, le second des rouges. Ils repartent dans le ventre mou du peloton.
31e: Ricciardo ne s'est pas arrêté et occupe une surprenante quatrième place. Pérez dépasse Sainz au bout de la longue accélération.
32e: Stroll repousse une attaque de son équipier Pérez au premier virage. En fin de tour, Hamilton devance Verstappen (4s.), Bottas (6.3s.), Ricciardo (46s.), Stroll (49s.), Pérez (50s.), Sainz (51.3s.), Ocon (55s.), Albon (55.6s.), Gasly (56s.), Norris (56.8s.), Leclerc (57.3s.) et Kvyat (58.6s.).
33e: Albon dépasse Ocon tandis que Leclerc harcèle Norris. Grosjean change de pneus. Le Français affirme conduire cet après-midi « la pire monoplace de sa carrière ».
34e: Hamilton possède maintenant quatre secondes et demie d'avance sur Verstappen. Gasly déborde Ocon qui compose avec des gommes très altérées. Leclerc attaque en vain Norris dans la courbe Seat puis à La Caixa.
35e: Le ciel se charge de lourds nuages. Il pleut à quelques kilomètres de Montmeló. Ocon stoppe chez Renault pour entamer un second relais en pneus tendres.
36e: Ricciardo effectue son unique changement de pneus et dégringole au treizième rang. Second arrêt de Russell.
37e: Leclerc aborde la petite chicane lorsque son moteur se coupe brutalement suite à une panne électrique. Le jeune Monégasque part en tête-à-queue et atterrit dans l'échappatoire. Il dégrafe son harnais pour abandonner lorsque son moteur se remet soudain en marche. Il redémarre donc au petit trot... sans pouvoir se ceinturer de nouveau.
38e: Verstappen est encore en difficulté avec ses pneumatiques. Il concède huit secondes à Hamilton et Bottas le rattrape.
39e: Albon stoppe chez Red Bull: il se débarrasse de ses gommes dures pour s'emparer de médiums. Leclerc rejoint son stand afin que ses mécaniciens l'aident à remettre son harnais. Mais il a perdu trop de temps dans ses mésaventures et préfère finalement abandonner.
40e: Hamilton mène devant Verstappen (9.8s.), Bottas (11.4s.), Stroll (1m. 03s.), Pérez (1m. 04s.), Sainz (1m. 06s.), Gasly (1m. 09s.), Norris (1m. 10s.), Kvyat (1m. 13s.) et Vettel (1m. 16s.).
41e: Verstappen est aperçu chez Red Bull où il prend un nouveau jeu de pneus médiums en deux secondes. Il redémarre troisième.
42e: Sainz opère son deuxième changement de pneus et ressort des stands sous le nez d'Albon. Celui-ci tente de lui faire l'extérieur dans les courbes Renault et Repsol, mais le Madrilène se défend vivement et conserve sa position.
43e: Douze secondes séparent Hamilton et Bottas. Stroll et Gasly effectuent leur second changement de gommes et reprennent des médiums.
45e: Hamilton améliore le record du tour (1'21''539'''). Norris reprend des gommes jaunes puis redémarre entre Gasly et Ricciardo. Second arrêt de Räikkönen.
47e: Norris menace Gasly pour la neuvième place. Kvyat remplace ses enveloppes et tombe au douzième rang. Deuxième pit-stop pour Giovinazzi.
48e: Hamilton est premier devant Bottas (16s.), Verstappen (32s.), Pérez (1m. 20s.), Vettel (-1t.), Stroll (-1t.), Sainz (-1t.), Albon (-1t.), Gasly (-1t.), Norris (-1t.), Ricciardo (-1t.) et Kvyat (-1t.).
49e: Bottas fait escale chez Mercedes afin de prendre des pneus tendres (2.5s.). Il reprend la piste cinq secondes derrière Verstappen.
50e: Le vent a balayé les nuages: il ne pleuvra pas avant le drapeau à damiers. Hamilton arrive sur Pérez pour lui prendre un tour. Le Mexicain n'obtempère pas immédiatement aux drapeaux bleus et s'écarte seulement au bout de la longue ligne droite...
51e: Hamilton s'arrête chez Mercedes pour prendre des pneus médiums (2.5s.) et demeure au premier rang. Second pit-stop de Latifi.
52e: Hamilton possède maintenant dix secondes d'avance sur Verstappen, seize secondes sur Bottas qui bénéficie du composé le plus souple.
54e: Pérez reçoit cinq secondes de pénalité pour avoir bouchonné Hamilton. Cinquième, Vettel demeure en piste avec des gommes très altérées. Il devient une proie facile pour Stroll et Sainz.
55e: Hamilton est en tête devant Verstappen (13.7s.), Bottas (20s.), Pérez (1m. 17s.), Vettel (-1t.), Stroll (-1t.), Sainz (-1t.), Albon (-1t.), Gasly (-1t.) et Norris (-1t.).
56e: Stroll utilise son aileron arrière mobile pour dépasser Vettel dans la longue pleine charge. Kvyat écope également d'une sanction de cinq secondes pour avoir ignoré les drapeaux bleus. Cela sera sans conséquence sur son classement final.
58e: Bottas ne parvient pas à remonter sur Verstappen et vise désormais le point du meilleur tour.
59e: Sainz fait l'extérieur à Vettel au premier freinage et conquiert ainsi la sixième position. N'ayant effectué qu'un seul arrêt, les pilotes Haas Magnussen et Grosjean subissent une forte dégradation de leurs pneus et dégringolent au classement.
61e: À cinq tours du but, Hamilton devance Verstappen (17s.), Bottas (22s.), Pérez (-1t.), Stroll (-1t.), Sainz (-1t.), Vettel (-1t.), Albon (-1t.), Gasly (-1t.), Norris (-1t.), Ricciardo (-1t.) et Kvyat (-1t.).
62e: Stroll revient à moins de cinq secondes de Pérez et le précédera ainsi au classement général.
63e: Bottas réalise le meilleur chrono provisoire (1'19''750'''). Albon, Gasly, Norris, Ricciardo et Kvyat terminent cette épreuve dans un mouchoir. Après un tête-à-queue, Grosjean repasse par son stand pour achever l'épreuve avec des pneus frais.
65e: Hamilton compte vingt secondes d'avantage sur Verstappen. Bottas effectue un troisième pit-stop au cours duquel il chausse des pneus médiums afin de s'assurer du point du meilleur chrono lors du dernier tour.
66ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte sa 88ème victoire en F1. Verstappen se classe second pour la troisième fois cette saison. Bottas termine troisième et améliore au dernier instant le meilleur tour (1'18''183'''). Suivent les Racing Point de Pérez et de Stroll. Du fait de sa pénalité, le Mexicain glisse derrière son équipier. Sainz finit sixième à domicile. Grâce à une stratégie à un arrêt, Vettel empoche les six points de la septième place. Albon termine seulement huitième. Gasly et Norris inscrivent aussi des points. Viennent ensuite Ricciardo, Kvyat, Ocon, Räikkönen, Magnussen, Giovinazzi, Russell, Latifi et Grosjean.
Après la course: promenade hamiltonienne
Les semaines se suivent et ne ressemblent pas: huit jours plus tôt, à Silverstone, dans des conditions de chaleur comparables, Mercedes perdait la course à cause de cloques récurrentes sur ses pneumatiques, tandis qu'a contrario Red Bull bichonnait ses chausses. À Barcelone, c'est la RB16 qui a maltraité la gomme tendre pendant que les « Flèches noires » ralliaient l'arrivée sans encombre. Lewis Hamilton a ainsi réalisé une course impeccable: en tête d'un bout à l'autre, il a vécu ce GP d'Espagne comme une longue promenade dominicale. « Il faut toujours aller plus loin dans la recherche de la perfection. Durant cette course, j'avais un sentiment de clarté dans la manière dont je conduisais », énonce-t-il. « J'étais dans un espace, une zone où l'erreur n'existait pas. Même quand je rattrapais des retardataires, je gagnais du temps. Cela n'arrive jamais ! » Lorsqu'on lui demande s'il changé sa manière de conduire depuis le Grand Prix précédent, afin de mieux préserver ses gommes, Hamilton répond, faraud: « Peut-être, mais je ne vous le dirai pas... » En outre, il grimpe sur le 156ème podium de sa carrière, ce qui lui permet de surpasser Michael Schumacher, en attendant de prochainement battre son record de victoires (91).
Valtteri Bottas n'a pas vécu un bon week-end: comme en Hongrie, un mauvais départ l'a empêché de réaliser un doublé derrière son leader. Les secondes perdues en début de course derrière Sergio Pérez puis Lance Stroll n'ont pas été rattrapées. Le Finlandais se défend toutefois en soulignant qu'il a démarré du côté sale de la piste. Par ailleurs, il se plaint des nouvelles combinaisons noires adoptées cette année par Mercedes qui selon lui attirent et retiennent la chaleur ! Lewis Hamilton accusera-t-il son équipier de racisme ?
Max Verstappen s'affirme décidément comme le seul adversaire des pilotes Mercedes en 2020. Il grimpe pour la cinquième fois consécutive sur le podium et empêche encore la firme allemande de signer un doublé. Mieux: il est le seul concurrent à finir dans le même tour que les W11 ! Néanmoins, le Batave n'est pas très content de sa course car cette fois sa Red Bull-Honda a maltraité ses pneus. Il regrette de n'avoir pas chaussé plus tôt son second train de pneus. Néanmoins, vue la domination des Mercedes, il affiche une satisfaction de bon aloi: « Réussir à séparer les deux Mercedes, c'est vraiment très bien. Nous n'avions pas le rythme de Hamilton, donc terminer deuxième est un très bon résultat », professe-t-il.
Grâce aux quatrième et cinquième places de Lance Stroll et Sergio Pérez, Racing Point-BWT enregistre une moisson de vingt-deux points qui efface déjà les quinze unités de pénalité encaissées suite au verdict de la FIA dans l'affaire des écopes de frein. Un résultat d'autant plus remarquable que Stroll et Pérez n'avaient pas la même stratégie. « Convertir nos positions de qualification en résultats de course est très satisfaisant », se réjouit Otmar Szafnauer qui déplorait jusqu'ici un léger recul de ses bolides les dimanches. Mieux: grâce à cette performance, Racing Point grimpe au troisième rang du championnat des constructeurs, avec 63 points, devant McLaren-Renault (62 pts) et Ferrari (61 pts). À noter cependant qu'elle reçoit une nouvelle réprimande officielle car elle utilise les fameuses écopes de frein litigieuses, jugées techniquement légales mais conçues de façon illicite ! Cette comédie ridicule devrait perdurer jusqu'à la fin de la saison.
La chronique des malheurs de Ferrari devient le « marronnier » de cette saison 2020. Tandis que Charles Leclerc était stoppé par un « black-out » électrique et un harnais défait (!), Sebastian Vettel pestait à la radio contre ses ingénieurs qui ne l'informaient pas promptement de leurs décisions stratégiques. L'Allemand a finalement couvert les trente-sept derniers tours muni de pneus tendres altérés, un petit exploit qui mérite d'être salué. Les six points ainsi empochés sauvent quelque peu le week-end des Rouges, mais ne raccommoderont certainement pas Vettel et la Scuderia. Selon certains bruits, l'ancien champion devrait parapher son contrat avec Aston Martin - Racing Point d'ici fin août.
Tony