FIA: vers l'élection présidentielle
Jean Todt, 71 ans, annonce le 12 mai 2017 son intention de postuler en fin d'année à un troisième mandat à la tête de la fédération internationale de l'automobile. Le Français envisage de refondre l'organigramme de celle-ci. Il souhaite certes conserver Graham Stoker au poste de président délégué pour le sport auto, mais nommera le Néo-Zélandais Brian Gibbons, actuel président adjoint pour la mobilité, à la présidence du Sénat de la FIA actuellement occupée par l'Américain Nicholas W. Craw. Rappelons que ce Sénat comprend des personnalités prestigieuses telles que le milliardaire mexicain Carlos Slim Domit, l'ancien premier ministre français François Fillon, et le prince Fayçal de Jordanie.
Todt n'a pour l'instant aucun concurrent et tout porte à croire qu'il sera réélu dans un fauteuil, comme en 2013. Cette élection devrait avoir peu d'impact sur la Formule 1 qui n'est clairement plus depuis quelques années la priorité de la FIA.
Présentation de l'épreuve
Presque toutes les écuries apportent à Barcelone de nouvelles versions de leurs monoplaces. Mercedes réalise ainsi des retouches très significatives sur son train avant. Le nez est affiné et arbore maintenant un déflecteur dans sa partie inférieure. Cette pièce crée une sorte de jupe sous la voiture et doit mieux diriger les vortex des flux d'air en provenance de l'aileron avant. D'autres déflecteurs à trois lames en forme de R apparaissent aussi sur les pontons. L'aileron arrière et les suspensions sont également revus. En parallèle l'équipe allemande travaille à améliorer son exploitation des pneumatiques en course, son point faible depuis le coup d'envoi de la saison. Enfin, Hamilton et Bottas bénéficient d'un nouveau moteur réputé plus fiable.
Ferrari n'est pas en reste et présente un « T-wing » inédit dédoublé et marqué par des encoches, et qui comporte donc dorénavant quatre ailettes. La Scuderia copie ainsi Mercedes, à la différence que cet élément demeure fixé sur le capot-moteur et non sur un mât.
Red Bull présente la version B de sa RB13 qui possède un aérodynamisme renouvelé, avec notamment des déflecteurs inédits. Contrairement au discours tenu il y a deux ans, l'équipe au taureau reconnaît que toutes ses difficultés ne proviennent pas du groupe propulseur Renault et que son châssis est aussi en cause. Cette évolution permet une amélioration des performances de la machine, mais celle-ci est encore loin des Mercedes et des Ferrari. En outre, Daniel Ricciardo regrette que Pirelli ait choisi de fournir le plateau en gommes dures et médiums sur cette piste abrasive et bosselée de Barcelone. « Je ne pense pas que ça sera une bonne chose pour qui que ce soit », explique l'Australien. « Les pneus tendres sont déjà assez rigides, donc les composés les plus durs le sont trop. Espérons qu'il fera chaud et que ces pneus fonctionneront, mais s'il fait froid, ce sera difficile pour tout le monde. »
La Renault RS17 possède aussi des améliorations comme de nouveaux déflecteurs et un nouvel aileron arrière. Les suspensions ont aussi été retouchées à Sotchi, car l'équipe anglo-française constatait une perte d'équilibre de la monoplace au fur et à mesure de la course. Quant au moteur, Cyril Abiteboul promet qu'il sera reconfiguré d'ici le Grand Prix d'Autriche. Haas apporte des changements sous la carrosserie et revient aux freins Brembo. Enfin, Sauber revoit les ailerons et les écopes de freins de sa C36.
Afin de faciliter l'identification des coureurs, la fédération impose aux écuries d'inscrire leurs noms et leurs numéros de façon plus imposante. Les autorités démontrent ainsi une nouvelle fois leur sens des priorités...
Essais et qualifications
Le travail fourni par Mercedes porte ses fruits puisque les Flèches d'Argent dominent les essais du vendredi et du samedi matin. Les Ferrari ne sont pas très performantes et de plus connaissent quelques soucis de fiabilité (boîte de vitesses pour Vettel, moteur pour Räikkönen). Samedi matin, Vettel change son groupe propulseur suite à une fuite hydraulique. Chez McLaren, vogue la galère: Alonso casse immédiatement son moteur vendredi matin et ne couvre pas un seul tour ! Excédé, l'Asturien, qui se concentre sur Indianapolis, part jouer au tennis pendant que ses camarades sont dans leurs bolides...
Les qualifications se déroulent par une forte chaleur tandis que le vent perturbe le comportement de certaines monoplaces. Hamilton réalise la soixante-quatrième pole position de sa carrière (1'19''149''') mais ne devance Vettel que de cinquante millièmes. Bottas (3ème) reprend son ancien moteur samedi matin, lui aussi après une fuite d'eau. Räikkönen (4ème) reconnaît avoir commis quelques fautes lors de son tour le plus rapide. Les Red Bull (Verstappen 5ème, Ricciardo 6ème) ne concèdent pas plus d'une seconde à Hamilton. Le Hollandais n'est même qu'à cinq dixièmes de l'Anglais. Après ses déboires de la veille, Alonso signe un véritable exploit en arrachant la septième place sur la grille, et ce malgré un V6 Honda très poussif. Vandoorne (20ème) est en revanche totalement dépassé. Il ne réalise que l'avant-dernier chrono et reçoit une nouvelle pénalité pour changement d'éléments sur le groupe propulseur.
Piètres performances des Williams-Mercedes: Massa (9ème) compose avec des pneus surchauffés et Stroll (18ème) déplore un manque d'adhérence. Les Force India (Pérez 8ème, Ocon 10ème) confirment leur statut d'outsiders. Les Haas (Magnussen 11ème, Grosjean 14ème) ne sont pas à l'aise ici selon leurs pilotes. Les Renault (Hülkenberg 13ème, Palmer 17ème) sont instables à cause des bourrasques et surchauffent. Les Toro Rosso déçoivent aussi: Sainz est douzième, Kvyat dix-neuvième. Le Russe juge sa STR12 très difficile à maintenir en piste. Les Sauber sont au contraire en forme: Wehrlein (15ème) atteint la Q2 qu'Ericsson (16ème) manque pour cinq millièmes.
Le Grand Prix
Le coup d'envoi est donné sous un ciel voilé. Les coureurs partiront avec le vent de face, ce qui facilitera l'aspiration. La plupart part en pneus tendres, sauf Palmer, Kvyat et Vandoorne qui prennent les médiums. Tous rejettent les enveloppes dures, de couleur orange, amenées par Pirelli. Ces « pneus en bois » sont si calamiteux que les pilotes demandent à la firme italienne qu'ils ne soient plus proposés cette saison.
Départ: Les roues d'Hamilton patinent. Vettel prend un meilleur envol et s'empare du commandement avant le premier freinage. A la décélération, Räikkönen est pris en sandwich entre Bottas à sa droite, Verstappen à sa gauche. Bottas touche son compatriote qui est déporté vers Verstappen. La roue avant-gauche de la Ferrari heurte la roue avant-droite de la Red Bull. Toutes deux coupent la chicane avant de revenir en piste au ralenti. Pendant ce temps-là, Massa touche Alonso à la sortie de la chicane. L'Espagnol traverse les graviers pour reprendre sa route.
1er tour: Vettel est premier devant Hamilton, Bottas, Ricciardo, Pérez, Ocon, Hülkenberg, Magnussen, Sainz et Grosjean. Räikkönen s'immobilise avec une biellette de direction tordue. Verstappen rejoint les stands au petit trot. Sa suspension avant-droite est touchée à mort. Victime d'une crevaison, Massa change de roues. Kvyat se débarrasse de ses pneus médiums pour chausser les tendres. Palmer l'imite un tour plus tard.
2e: Vettel s'enfuit et compte deux secondes et demie de marge sur Hamilton. Verstappen rentre à son garage.
3e: Vettel tourne en 1'26''610''' et paraît inattaquable en ce début d'après-midi.
4e: Hamilton répond à Vettel (1'25''892'''). Bottas ne suit pas son équipier et perd une demi-seconde à chaque passage. Ricciardo est encore plus distancé. Magnussen résiste à un assaut de Sainz dans le premier enchaînement.
5e: Le ciel se couvre à l'horizon. Vettel a deux secondes et demie d'avance sur Hamilton, sept secondes sur Bottas.
7e: Vettel précède Hamilton (2.5s.), Bottas (8.2s.), Ricciardo (11.3s.), Pérez (16.2s.), Ocon (19.2s.), Hülkenberg (21.8s.), Magnussen (24s.), Sainz (25s.), Grosjean (26s.), Alonso (28.2s.) et Wehrlein (29.3s.).
9e: Les intervalles sont stables au commandement. Hamilton ne perd plus de terrain sur Vettel.
10e: Sainz tente de faire l'extérieur à Magnussen au premier freinage, en vain.
11e: Vettel est devant Hamilton (2.2s.), Bottas (10s.), Ricciardo (16s.), Pérez (23s.), Ocon (27s.), Hülkenberg (30s.), Magnussen (34s.), Sainz (34.7s.), Grosjean (36s.) et Alonso (36.6s.).
12e: Hamilton est maintenant un peu plus rapide que la Ferrari de tête. Alonso, Stroll et Vandoorne passent aux stands pour mettre des pneus tendres.
13e: Moins de deux secondes séparent Vettel et Hamilton. Magnussen et Sainz changent de pneus en même temps. Le Danois repart devant l'Espagnol qui, très irrité, se porte à la hauteur de son adversaire au redémarrage et met deux roues dans l'herbe. Il se plaint ensuite d'avoir été poussé, mais cette accusation grossière ne sera pas prise en compte par les commissaires.
15e: Vettel arrive chez Ferrari pour mettre des pneus tendres (3.2s.) et reprend la piste derrière Ricciardo. Au même instant Hamilton tourne en 1'25''701'''. Il compte neuf secondes d'avance sur Bottas. Arrêt de Massa.
16e: Vettel double Ricciardo dans la longue ligne droite. Il concède vingt-et-une seconde à Hamilton. Hülkenberg passe par le stand Renault et remet des pneus jaunes.
17e: Alonso et Kvyat se battent férocement pour la treizième place. Ocon change d'enveloppes.
18e: Hamilton cravache et bloque ses roues au virage n°10. Vettel lui a repris trois secondes. Changement de pneus pour Ericsson.
19e: Vettel remonte à grandes enjambées sur Bottas. Pérez passe par son stand et perd quelques secondes à cause d'un écrou de roue avant-droite grippé. Grosjean change aussi de Pirelli.
20e: Hamilton est premier devant Bottas (10.6s.), Vettel (14.4s.), Ricciardo (27.7.), Wehrlein (1m. 01s.), Pérez (1m. 02s.), Ocon (1m. 04s.), Hülkenberg (1m. 08s.), Magnussen (1m. 11s.) et Sainz (1m. 14s.).
21e: Vettel fond sur Bottas. Pérez se défait de Wehrlein. Second arrêt pneus pour Palmer.
22e: Hamilton stoppe chez Mercedes et prend les gommes médiums (2.2s.). Il retrouve la piste en troisième position. Bottas prend le commandement mais Vettel est dans son sillage. Ricciardo chausse aussi les pneus blancs (2.2s.).
23e: Vettel bute sur Bottas bien qu'il se situe dans la zone de détection de l'aileron arrière mobile. Le rôle du Finlandais est de servir de bouchon au bénéfice d'Hamilton. Ocon double Wehrlein qui a prévu de ne stopper qu'une seule fois.
24e: Vettel fait l'extérieur à Bottas au bout de la ligne droite mais il lui manque quelques mètres pour passer. Il essaie ensuite de croiser la Mercedes, mais rencontre des turbulences et lève le pied. C'est une catastrophe pour l'Allemand: Hamilton lui a repris six secondes !
25e: Blotti derrière Bottas, Vettel passe au forceps: il prend l'aspiration derrière la Mercedes devant les stands, déboîte à droite, roule dans la poussière et s'impose au freinage.
26e: Le soleil refait son apparition. Bottas ouvre la voie à Hamilton qui ne compte que quatre secondes de retard sur Vettel.
27e: Vettel creuse à nouveau l'écart sur Hamilton. Bottas passe aux stands pour prendre les pneus médiums et demeure au troisième rang.
28e: Vettel devance Hamilton (5.1s.), Bottas (28.7s.), Ricciardo (37s.), Pérez (51s.), Ocon (57s.), Wehrlein (1m. 04s.), Hülkenberg (1m. 06s.), Magnussen (1m. 09s.), Sainz (1m. 11s.) et Grosjean (1m. 13s.).
29e: Six secondes séparent Vettel et Hamilton. L'Anglais est moins performant que son rival à cause de ses pneus plus durs.
31e: Hamilton attaque mais ne peut réduire son retard. Il doit attendre que Vettel prenne à son tour les gommes médiums.
32e: Vettel précède Hamilton (7.6s.), Bottas (29s.), Ricciardo (43s.), Pérez (56.5s.), Ocon (1m. 03s.), Wehrlein (1m. 12s.), Hülkenberg (1m. 14s.), Magnussen (1m. 16s.), Sainz (1m. 17s.) et Grosjean (1m. 20s.). Alonso et Ericsson changent de gommes pour la seconde fois.
33e: Hamilton est gêné par Ericsson qui s'efface devant lui en plein virage Seat.
34e: Massa fait l'intérieur à Vandoorne au premier virage. Le Flamand ne voit pas surgir le Brésilien et tourne comme si de rien n'était. Sa roue avant-droite heurte la Williams. La McLaren échoue dans les graviers, suspension cassée. Tandis que Vandoorne sort de son habitacle, la procédure de voiture de sécurité virtuelle est enclenchée. Hülkenberg, Wehrlein, Kvyat, Massa, Magnussen et Stroll se précipitent aux stands pour passer en pneus médiums.
35e: C'est la ruée aux stands: Pérez, Ocon, Sainz et Grosjean rentrent à leur tour afin de remplacer leurs roues.
36e: Les drapeaux jaunes sont toujours agités tandis qu'une grue retire la McLaren de Vandoorne. Vettel devance Hamilton, Bottas, Ricciardo, Pérez, Ocon, Hülkenberg, Wehrlein, Sainz, Magnussen, Grosjean, Kvyat, Stroll, Ericsson, Alonso, Massa et Palmer.
37e: La « Virtual Safety Car » disparaît au moment même où Hamilton s'engouffre dans la voie des stands. Il prend les pneus tendres en deux secondes et demie. On peut donc penser qu'il effectuera plus tard une troisième halte. Pendant ce temps-là, Sainz pourchasse Wehrlein.
38e: Vettel entre aux stands et chausse les pneus médiums (2.5s.). Lorsqu'il revient en piste, Hamilton est à sa hauteur. L'Anglais demeure à l'extérieur et semble décidé à passer, mais Vettel garde sa trajectoire. Au freinage, les deux bolides se touchent et Hamilton doit couper la chicane. Force reste à Vettel... Ricciardo remplace ses pneus et demeure en quatrième position.
39e: Hamilton est dans le sillage de Vettel mais ne trouve pas d'ouverture malgré l'usage du DRS. L'Allemand veut le contraindre à user sa gomme. Bottas se gare au niveau du virage Seat, moteur en feu. C'est le premier abandon d'une Mercedes cette saison.
40e: Les deux leaders tombent sur des attardés. Cela permet à Hamilton de se rapprocher de Vettel.
42e: Vettel et Hamilton se sont extraits du trafic. Huit dixièmes les séparent. Ailerons arrière ouverts, la Ferrari atteint au bout de la ligne droite 328 km/h, la Mercedes 334 km/h. Palmer change ses pneus pour la troisième fois cet après-midi.
43e: Vettel est en tête devant Hamilton (0.7s.), Ricciardo (50.3s.), Pérez (58.6s.), Ocon (1m. 07s.), Hülkenberg (1m. 26s.), Wehrlein (-1t.), Sainz (-1t.) et Magnussen (-1t.). Kvyat prend la dixième place à Grosjean.
44e: En passant devant les stands, Hamilton actionne son DRS et déborde Vettel par l'intérieur. La Mercedes déboule comme une fusée et l'Allemand ne peut pas réagir.
45e: Voici Hamilton au commandement de l'épreuve. Beaucoup plus loin, Wehrlein oppose une âpre résistance aux attaques de Sainz.
46e: Vettel reste pour le moment dans le sillage de Hamilton. Wehrlein reçoit une pénalité de cinq secondes pour ne pas avoir contourné un cône de signalisation lors de son entrée aux stands.
48e: Hamilton maintient Vettel à distance. Une seconde et demie les sépare. Le quadruple champion du monde espère que son adversaire changera une troisième fois de gommes.
49e: Ocon concède une boucle de retard à Hamilton. Seuls trois pilotes roulent encore dans le même tour que celui-ci.
51e: Hamilton est devant Vettel (2.4s.), Ricciardo (56s.), Pérez (1m. 16s.), Ocon (-1t.), Hülkenberg (-1t.), Wehrlein (-1t.), Sainz (-1t.), Magnussen (-1t.) et Kvyat (-1t.).
53e: Les pneus jaunes d'Hamilton tiennent le coup. L'Anglais ne s'arrêtera plus. Mercedes a réussi à « enrhumer » Ferrari. Sainz n'attaque plus Wehrlein puisque celui-ci est pénalisé. Alonso effectue son troisième changement de pneus.
54e: Hamilton et Vettel prennent un tour à Pérez. Le pilote Ferrari exerce toujours la pression sur celui de Mercedes.
55e: Hamilton devance Vettel (2.3s.), Ricciardo (1m. 03s.), Pérez (-1t.), Ocon (-1t.), Hülkenberg (-1t.), Wehrlein (-1t.) et Sainz (-1t.).
56e: Vettel capitule et rend dorénavant quatre secondes à Hamilton. La gomme médium est décidément peu adhérente et, de plus, surchauffe excessivement.
58e: Hamilton s'apprête à prendre un second tour aux Williams de Massa et de Stroll qui luttent pour la treizième place tout en étant menacées par Alonso.
60e: Hamilton perd du temps en doublant les Williams. Mais Vettel est à son tour gêné par Massa qui lui barre la route à La Caixa. A croire que le Brésilien poursuit l'Allemand course après course...
61e: Hamilton mène devant Vettel (4.2s.), Ricciardo (1m. 07s.), Pérez (-1t.), Ocon (-1t.), Hülkenberg (-1t.), Wehrlein (-1t.), Sainz (-1t.), Magnussen (-1t.), Kvyat (-1t.) et Grosjean (-1t.).
62e: Vettel revient à trois secondes d'Hamilton. Kvyat attaque Magnussen pour le gain de la neuvième place.
64e: Hamilton conclut le meilleur chrono de la course: 1'23''593'''. Kvyat et Magnussen entrent en contact au premier virage. Le Danois part au large et subit une crevaison à l'arrière gauche. Grosjean grimpe ainsi dans la zone des points.
65e: Magnussen passe chez Haas pour changer sa roue crevée. Les pneus de Stroll sont à la corde. Le jeune Canadien laisse passer tous ses concurrents.
66ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte sa deuxième victoire de la saison avec trois secondes d'avance sur Vettel. Ricciardo finit troisième... à une minute quinze ! Les Force India de Pérez, quatrième, et d'Ocon, cinquième, glanent encore de gros points. Hülkenberg finit sixième et apporte à Renault son meilleur résultat depuis le début de la saison. Wehrlein termine septième en piste, en fait huitième à cause de sa pénalité. Grâce à une stratégie audacieuse à un seul arrêt, il offre à Sauber ses quatre premiers points de la saison. La septième place revient à Sainz. Son équipier Kvyat est neuvième. Le dernier point est pour Grosjean. Ericsson, Alonso, Massa, Magnussen, Palmer et Stroll reçoivent aussi le drapeau à damiers.
Fernando Alonso boucle son tour d'honneur en brandissant le drapeau espagnol. Il vient de rallier l'arrivée pour la première fois en 2017 ce qui, d'une certaine façon, est une performance... Stoffel Vandoorne écopera à Monaco d'une pénalité de trois places sur la grille car il est jugé responsable de la collision avec Massa. Par ailleurs, Force India reçoit une amande de 25 000 dollars (avec sursis) car les numéros de ses voitures n'étaient pas d'assez grande taille !
Après la course
Lewis Hamilton, Sebastian Vettel et Daniel Ricciardo sont éclipsé sur le podium par un véritable colosse nommé Karl Fanson, préposé au cric chez Mercedes et chargé de recevoir le trophée des constructeurs afin de fêter dignement son anniversaire. Puis les pilotes sont interviewés par Pedro de la Rosa qui semble avoir définitivement renoncé au sport auto.
La tactique de James Vowles, le stratège en chef de Mercedes, a donc permis à Hamilton de devancer Vettel. L'équipe allemande a su parfaitement réagir au retrait de la voiture de sécurité virtuelle. « Si on s'arrête dans des circonstances normales, la perte est d'environ vingt-une secondes car toutes les voitures vont très vite, » explique Toto Wolff. « Mais sous régime de voiture de sécurité virtuelle, chaque bolide est moins rapide et la perte dans les stands est plus faible. C'est là que nous avons gagné du temps. » En outre, les pneus tendres sélectionnés ont tenu le coup durant trente tours. Hamilton a su les conduire à l'arrivée. Mercedes a ainsi réussi un beau coup de bluff dans lequel Ferrari a marché. Du côté de la Scuderia, on se contente de souligner la vélocité de la monture qui, et c'est peut-être l'essentiel, a montré qu'elle valait la Mercedes W08B.
On ne peut pas en dire autant chez Red Bull: Daniel Ricciardo a failli concéder un tour au vainqueur ! Malgré les améliorations aérodynamiques apportées ici en Espagne, il est désormais certain que l'écurie anglo-autrichienne peut faire une croix sur cette saison 2017. Le V6 Renault est tout simplement trop peu puissant. Toutefois, Christian Horner refuse de baisser les bras et affirme que les soixante-quinze secondes de retard à l'arrivée « ne sont pas significatives. » Mais qui l'écoute ?
La bagarre pour la couronne mondiale opposera très probablement Vettel (104 points) à Hamilton (98 pts). Au classement des constructeurs, Mercedes (161 pts) creuse l'écart sur Ferrari (153 pts). Red Bull-TAG Heuer (72 pts) est sous la menace de Force India-Mercedes (53 pts).
Tony